From a Jail to Another [Arthur][terminé]

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Sylar ouvrit les yeux, lentement. Au début, tout était flou, mais l'image devint de plus en plus nette. Il était ... Dans les rues de New York, debout, au milieu de la foule. Les gens passaient devant lui et le dévisageait sans aucune réaction. Bien qu'il était présent physiquement, son esprit était lui encore en léthargie, et il lui fallut encore quelques instants afin de reprendre totalement conscience. Face à lui, un grand bâtiment noir sur lequel était greffé un néon rose imposant qui disait "Club". De l'intérieur il entendait un mince filet de musique. Des gens passaient encore devant lui, et tous le regardait, mais n'avais aucune réaction. Ce n'était pas normal ... Son visage était connu de tous ... Il avait fait explosé New York, pourquoi ces gens ne réagissaient-ils pas ???

" Oh !!! Je suis Sylar !!! Vous devriez trembler !!! "

Aucune réponse, un homme s'approcha de lui en riant d'un air moqueur et le pointa du doigt tout en se foutant ouvertement de lui. Sylar leva sa main et la pointa vers l'homme, s'imaginant déjà en train de l'étrangler ... Mais rien ne se produisit ... Que se passait-il ?? Pourquoi ses pouvoirs ne fonctionnaient-ils pas ? Il arrêta une dame qui passait par là et plongea son regard le plus féroce dans ses yeux tout en l'imaginant en train de lui congeler le torse ... Mais rien ne se produisit. La femme le frappa avec son sac à main en le traitant de pervers avant de continuer son chemin. C'était à ni rien comprendre ... Il ne pouvait pas être sans pouvoir, pas lui, pas maintenant. Il avança vers la discothèque et ouvrit la porte. Il se retrouva dans un bureau de médecin, et immédiatement son attention se porta vers l'homme qui se trouvait devant lui, il tenait une cane noire et la tenait comme une guitare. La musique qu'il jouait était funky à souhait ...

Mais en le voyant entrer dans le bureau il s'arrêta de mimer une guitare avec sa canne et coupa la musique.

- Alors, on se joint au commun des mortels ?

Sylar regarda autour de lui, pas de toute possible, l'homme à la cane s'adressait à lui.

" Je ... suppose, oui. Vous avez peut-être une explication ? "

-Oui ... Vous êtes un idiot.

Sylar qui avait une mine neutre devint alors tout blanc, choqué.

" Je vous demande pardon ? "

- Oh mais vous m'avez très bien entendu Gabriel "

" Mon nom est Sylar. "

" C'est ce que j'ai dit menteur ! "

Sylar ne répondit plus pendant un instant, avant de répondre

" On joue à quoi là ? Vous êtes qui ? Comment je suis arrivé là ?"

L'homme posa sa cane au sol et s'en servit pour avancer vers Sylar qui fit un pas en arrière, paré à tout geste hostile de la part de l'homme.

- Du calme, je vais pas vous manger. Je suis médecin.

" Et pourquoi j'aurais besoin d'un médecin ? "

- Et pourquoi vous faites que poser des questions inutiles ?

" Je ne suis pas à ma place ici "

- Bienvenue au club prenez un ticket et attendez votre tour.

" Je perds mon temps. "

Sylar fit demi tour et posa sa main sur la poignée du bureau, étrange, il ne lui avait pas semblé avoir fermé la porte derrière lui en entrant.

- Et vos pouvoirs on en parle quand ?

Le serial killer fit à nouveau volte face pour se trouver face à l'homme qui lui parlait de façon si nonchalante. Il avait un sourire narquois aux lèvres et le regardait comme si c'était un imbécile.

" Que savez vous à propos de la disparition de mes pouvoirs ? "

- Et bien je pense que le Père Noël est innocent sur ce coup là. C'est peut-être Dieu ? A supposé qu'il existe mais si c'est le cas il doit pas avoir CNN sauf si ...

Sylar frappa son poing contre la paroi derrière lui.

" Bon vous allez arrêter de vous foutre de moi et me répondre ? "

L'homme ôta tout sourire de son visage et paraissait maintenant le plus sérieux du monde.

- L'amnésie est temporaire, vos pouvoirs n'ont pas juste été désactivés comme dans une des cellules du Level 5, ils vous ont été arrachés, vous ne les avez plus, vous les avez perdu à jamais. Vous feriez mieux de vous faire à l'idée, ça sera moins dur. Donc vu que votre corps ne peut plus se régénérer instantanément, votre cerveau a subit quelques dommages, d'où cette amnésie.

" Amnésie ?? Qui m'a fait ça ? Qui m'a enlevé mes pouvoirs ? "

- Roooh vous êtes vraiment pas drôle vous voulez pas converser un peu de mystère histoire que ce soit un minimum amusant ?

Sylar avança d'un pas rapide vers l'homme, l'agrippa au col et le poussa contre son bureau.

" RÉPONDEZ MOI !!!! "

- ... On vous a jamais appris à ne pas vous en prendre aux infirmes ?

Sylar sentit un bâton lui frapper violemment l'entre jambe, il poussa un léger cri de douleur avant de s'écrouler au sol. L'homme se posta au dessus de lui et retrouva le sourire

- Alors quel effet ça fait ? La chute a été violente, Arthur Petrelli en est à l'origine. Hier vous étiez Sylar le terrible, aujourd'hui vous êtes Gabriel Gray, un simple humain. Mais vous restez quelqu'un de très intelligent, d'où ma présence ici.

" Je ... ne ... comprends pas. "

- Ton cerveau a les réponses que tu cherches, et pour répondre à tes questions il créé des hallucinations comme moi pour t'aider.

Sylar sentit la douleur diminuer, et il se releva non sans mal.

" Alors ... Rien de ceci n'est réel ? "

- Nope ... Rien du tout, je n'existe pas ... Et tu n'es pas ici, tu es étalé sur le sol froid d'une des cellules dans les sous-sols de Pinehearst.

" Pinehearst ? "

- C'est le nom de la compagnie dirigée par Arthur Petrelli.

Sylar ingéra ces informations, et se concentra. Il commençait à se rappeler un peu d'Angela ... et de l'OWI ... Puis d'Arthur ... Puis ... Puis le combat ! L'homme en face de lui se mit à sourire:

- Voilà. Tu y es. Surtout ne me remercis pas, j'ai horreur de ça.

" Ce n'était pas dans mes intentions. Adieu. "

Sylar se retourna, la porte du bureau était de nouveau ouverte. En empruntant la sortie il se retrouva à ouvrir une seconde fois les yeux. Autour de lui tout était gris, sombre, froid. Il se leva, il avait quelques vertiges mais ils se dissipèrent progressivement. Apparemment il était à nouveau en cellule, mais ce n'était pas à l'OWI ... Pinehearst. Soudain, un bruit dans le couloir ...

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Trois ombres précieuses se dessinèrent dans les couloirs, marchant de concert. Arthur Petrelli, accompagné de deux de ses agents de sécurité, traversaient impassiblement les dédales du local, le corridor qui menait aux cellules du bâtiment. Un bras derrière son dos, l'autre rigide, Dallas, dans son plus pur prestige, s'apprêtait à converser avec le monstre le plus craint des Amériques. Le groupe de personnage s'immobilisa derrière une porte, le vieil homme y tapa de mémoire un code sur le clavier numérique se trouvant à sa droite, puis il congédia ses gardes du corps. La porte automatique s'ouvrit immédiatement, laissant à Dallas l'opportunité de rentrer dans la pièce, puis se referma après son passage. La pièce était blanche et froide, illuminée par des néons puissants, dont les rayons se reflétaient sur les murs. Grisante de par son isolement et de par son homogénéité presque latente, quelques meubles peuplaient cette terre inconnue. Un lit de pierre trônait au centre de la pièce, une table basse, quelques livres et deux chaises étaient entassés dans deux des quatre coins. Une vitre blafarde blindée de plexiglas dessinait ses contours sur l'extrémité de la chambre.

Sylar était conscient, réveillé et levé devant son autel de marbre. Ses yeux étaient fatigués, soulignés d'une légère coloration rougeâtre. Cela faisait trois jours que le jeune psychopathe était interné ici, trois jours séparaient sa condition de divinité à celle qu'il connaissait aujourd'hui. Volé, plagié et imité jusque dans ce qu'il avait de plus propre à sa personnalité, Gabriel se trouvait être dès aujourd'hui ce qu'il avait toujours rêvé de changer. Un homme, un simple homme. Un cafard sans patte. Un être sans talent. Un martyr, uniquement pourchassé par le souvenir de ce qu'il avait été. Il s'était élevé plus haut que n'importe lequel des évolués, mais aujourd'hui, tout était à refaire, tout devait être repenser. Gabriel avait perdu. Arthur demeura immobile devant son hôte, l'observant avec une once de dédain. Il adopta la position du parfait plaidoyer, croisant ses doigts de fer au niveau de son torse, puis brisa le silence de glace qui régnait jusqu'alors.

"Gabriel... je t'avouerai ne pas t'attendre sur pied si tôt. Les traumatismes physique et psychique que tu as subi auraient suffit à te clouer sur place pendant plusieurs semaines. Ton courage et ton endurance t'honorent. Il est cependant dommage que tu n'eusses pas réussi à t'en servir plus rapidement. Ces qualités auraient peut-être permis à tes capacités de rester entre les mains de leur propriétaire. Je suis désolé de la tournure de ces événements, réellement. Les choses auraient pu être différentes si tu ne t'étais pas entêté. Mais dans le feu de l'action, même les stratèges les plus expérimentés s'adonnent à de terribles erreurs. Hélas, ils en paient le prix fort. La perte absolue de ton potentiel est une blessure que tu ne sauras pas régénérer, pas sans mon aide tout du moins. Maintenant, nous avons la possibilité de poursuivre, plus sereinement, l'agréable entretien auquel nous nous sommes engagé à Primatech, je t'en prie, prend place. Il y a beaucoup de chose que tu dois apprendre. Et il me reste beaucoup de chose à éclaircir.."

Désignant d'une main assurée la chaise qui se trouvait à coté du tueur Arthur l'invita à s'y asseoir. Après l'action tragique et le combat titanesque qu'ils s'étaient livré, les deux hommes s'apprêtaient à rentrer dans un duel psychologique et diplomatique. Gabriel saura-t-il être à la hauteur de Sylar ?

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Autour de lui, une pièce entièrement blanche, illuminée par des néons. C'était un cadre déjà plus gai que celui que lui avait apporté sa cellule à l'OWI. Le seul point commun était le "lit" de marbre installé au milieu. Sylar parcouru un peu la pièce, touchant les livres du bout de ses doigts, les laissant glisser le long des murs. Avant, il comprenait tout, n'avait peur de rien, maintenant tout lui était étranger, son environnement lui paraissait hostile. Même dans sa prison à la compagnie il n'avait pas ressenti cette sensation terrifiante, celle de l'insécurité permanente.

Un petit bruit électronique se fit entendre, et la porte de la cellule s'ouvrit. Arthur Petrelli fit son entrée. L'ex serial killer se tenait debout à côté de sa couchette en pierre.

"Gabriel... je t'avouerai ne pas t'attendre sur pied si tôt. Les traumatismes physique et psychique que tu as subi auraient suffit à te clouer sur place pendant plusieurs semaines. Ton courage et ton endurance t'honorent. "

A quoi bon répliquer une énième fois que son nom était Sylar ? Il n'avait plus aucune puissance, aucune influence, aucun charisme.

" Il est cependant dommage que tu n'eusses pas réussi à t'en servir plus rapidement. Ces qualités auraient peut-être permis à tes capacités de rester entre les mains de leur propriétaire. Je suis désolé de la tournure de ces événements, réellement. Les choses auraient pu être différentes si tu ne t'étais pas entêté. Mais dans le feu de l'action, même les stratèges les plus expérimentés s'adonnent à de terribles erreurs. Hélas, ils en paient le prix fort. La perte absolue de ton potentiel est une blessure que tu ne sauras pas régénérer, pas sans mon aide tout du moins. Maintenant, nous avons la possibilité de poursuivre, plus sereinement, l'agréable entretien auquel nous nous sommes engagé à Primatech, je t'en prie, prend place. Il y a beaucoup de chose que tu dois apprendre. Et il me reste beaucoup de chose à éclaircir.."

Sylar devait admettre une chose, Arthur avait quelque chose d'imposant dans sa façon de parler. A croire que sa simple personne donnait à ses dires une dimension toute particulière, dans laquelle chaque mot agissait sur l'interlocuteur comme le tic tac d'une montre. C'était agaçant, percutant, mais si présent, si réel, si ... logique.

" Donc après m'avoir terrasser physiquement vous voulez m'achever de façon psychologique ? "

Sylar ne voulait pas lui laisser le temps de répondre.

" Vous avez pris tout ce qui comptait pour moi, et vous espérer maintenant que j'ai encore l'envie et le courage de vous écouter prêcher la bonne parole ? Enfournez moi votre main dans la bouche et repeigner les murs de cette cellule avec ma cervelle, là vous me rendriez heureux. "

Gabriel fixa Arthur dans les yeux, et il commença dans sa tête à entendre des tic tac. Ça ne lui était jamais arrivé avant ... Ou plutôt avait-il tout simplement prit le temps de les écouter ?

" Je ne peux plus tout comprendre par votre faute, mais vous, vous n'êtes plus un mystère pour moi. Et mon pouvoir de toute compréhension n'a pas changé votre perception des choses, vous ne l'avez pas. Ce pouvoir là n'est pas juste un autre jouet que vous pouviez aspirer, il fallait le comprendre avant de m'en débarrasser. Parce que si vous l'aviez vous sauriez que la seule façon de traiter avec moi c'est de me donner des pouvoirs. Mais après avoir fait le tour de votre personne nous savons tous les deux que c'est bien là que nos intérêts convergent. Vous voulez parler avec moi pour tenter de me comprendre, de savoir comment je fonctionne, découvrir le "pourquoi" qui a fait de moi ce que je suis, ou plutôt ce que j'étais. Au fond, ce n'est pas moi qui ai beaucoup à apprendre de vous, c'est vous qui cherchez des réponses à vos questions en moi. "

Arthur semblait en désaccord avec les dires de Sylar, lesquels commençaient à perdre de leur sens.

" Votre position de supériorité vous complait, mais ne vous satisfait pas. En fait on ne peut pas vous satisfaire, parce que votre soif est comme la mienne, insatiable. Vous avez quoi là ? Une trentaine de pouvoirs. Une fois que vous en aurez une cinquantaine, vous en voudrez une centaine, et ainsi de suite. Vous êtes un homme qui a pensé confondre en sa personne le rôle du prêtre et du pèlerin, mais vous vous êtes condamné comme moi à errer pendant des siècles à la recherche de ... de rien. Vous n'avez rien à m'apprendre, parce que vous êtes juste comme moi, et que moi je suis juste comme vous. Nous sommes des chiens qui courront après leur propre queue. "

Il fit le tour du lit en marbre et se mit face à Arthur, il le touchait quasiment.

" Au fond, en me débarrassant de mes pouvoirs, vous vous êtes rendu bien plus humain que je ne le suis maintenant. Parce que l'humain cherche toujours à acquérir plus de confort, de pouvoir, de puissance. Maintenant regardez moi, je n'espère plus rien, j'ai perdu tout espoir de recouvrir un jour la position que j'occupais il y a encore une semaine de ça. Mais vous, vous avez toujours faim, vous voulez davantage. Je devrais vous remercier, mais je préfère votre position à la mienne, parce que je suis juste un tueur psychopathe. Le pouvoir m'excite, cette sensation quand une nouvelle capacité s'étend dans mon organisme, c'est ma drogue. Et maintenant que vous m'en libérer je devrais accepter de vous écouter ? L'asymétrie qui nous oppose maintenant me dicte juste ceci: allez vous faire foutre. "

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L'insolence dont le jeune prisonnier faisait preuve était profonde. Sa rancune visible et sa haine palpable. L'indulgence d'Arthur était froissée par tant de désinvolture. L'autorité de Dallas n'avait pas pour habitude de se laisser bafouer. Mais ici, s'en était trop. La ponctuation de Sylar, la résonance de ses derniers mots furent autant de trouble pour l'esprit cartésien du vieil homme. D'un geste et d'un seul, Petrelli aurait apprécié ôter la vie à son hôte. Rompre son cou sous la pression de ses mains. En cet instant même, Gabriel s'équilibrait sur le fil de la mort. Jouant avec le feu plus qu'il ne le devait. Le péril était grand, et l'occasion désespérée. Peut-être étais-ce la poignante vérité qui se cachait, partiellement, derrière le discours de Gray. La clarté mitigée, presque paradoxale, de son exposé, qui laissait bruler dans les pensées du Fondateur un soupçon d'amertume. Beaucoup de faux s'y mêlait de vrai. L'accession au pouvoir, à l'omnipotence. Cette quête égale et idéologique, utopique et maudite, était un chemin que les deux interlocuteurs s'étaient risqués à emprunter. Demeurant interdit, menaçant d'un air accusateur le visage du détenu, le Stratège contempla un silence pieux, presque indéterminé. Sa face se marqua d'une ombre de dépit. Ses yeux se détachèrent de cette cible, criblant de leur élégance le sol nervuré avant de se reposer devant le psychopathe. Un soupire accompagna la voix du Patriarche.

"J'ai bien peur que tu ne sois pas en condition de pouvoir réclamer quoique ce soit Gabriel. Au terme de ta situation, il serait préférable que tu fermes tes lèvres et que tu ouvres tes oreilles. En réalité, tu le feras, que tu le veuilles... ou non."

La main d'Arthur se tendit près de lui, prenant spontanément le contrôle du corps du tueur, à la manière d'un joueur de poupée aux doigts reliés à des ficelles invisibles. Le marionnettiste fit faire deux pas à son jouet, le forçant à fléchir les genoux et à s'effondrer sur une des chaises présentes derrière lui. Collé au fond du meuble par une force impénétrable, Sylar se tenait parfaitement droit, la tête haute et les mains sur les cuisses. Le Directeur de Pinehearst Company s'assit en face de lui, posant ses coudes sur la table en les croisant mutuellement. Visiblement contrarié, Dallas s'habilla de son éloquence et de son autorité personnelles pour appuyer ses propos.

"Gabriel, il te reste énormément de choses à savoir. Bien évidement, maintenant que ton don instinctif t'a été retiré, il t'es difficile d'analyser les faits pour en soutirer une quelconque conclusion, bien que tu eusses gardé quelques prédispositions génétiques à ce genre d'exercice. Ta capacité à saisir la nature des choses et des événements m'est très précieuse. Et bien que tu n'en saches rien, je puis t'assurer que je saisis tous les rouages de ta personnalité à la seconde même. Tes actions, tes réactions, leurs conséquences. Tous ces engrenages abstraits s'assemblent dans mon esprit, ils fonctionnent de concert, dans une parfaite synchronisation. C'est une machine splendide que celle de l'intuition, au sifflement mélodique et harmonieux. La logique se révèle dans son sens le plus prestigieux. C'est un spectacle que tu connais bien. C'est celui de la compréhension, du pouvoir qui se saisit du savoir. Ton organisme et ton caractère sont semblables à d'antiques pièces d'horlogerie. Tout y est parfaitement prévisible. Et maintenant, plus que jamais, je sais ce que tu ressens, je sais ce que tu perçois. Je sais ce que tu ne sais pas... et... je sais ce que tu veux."

Arthur souligna sa première tirade d'un sourire malicieux. Se reposant sur le dos de sa chaise, l'homme croisa ses mains à la hauteur de son visage, fixant avec insistance Gabriel. Il cherchait à le motiver, à l'intéresser. Il reprit, après une pause importante

"As-tu seulement osé croire que j'ai risqué ma vie et l'avenir de mon Organisation dans un assaut impromptu et injustifié devant les remparts blindés de Primatech pour le plaisir de m'y présenter ? La raison première de cette attaque n'était pas le vol de tes pouvoirs, ni de ceux des autres personnes que j'ai dépossédé. Non. Ce que je suis venu chercher là bas, ce n'était pas un pouvoir. C'était Le Pouvoir. Une arme théorique, capable de redessiner le monde, en anoblissant ses composants et ses composés de talents nouveaux... peut-être même... surnaturels. Je suis venu y chercher le don du Hasard. Le droit à la distribution de la Puissance. Pinehearst est dors-et-déjà en la possession d'un matériel novateur, apte à rendre spéciales des personnes ordinaires. Autrement dit. Nous pouvons dès à présent, rendre à ton nom tout l'honneur dont il a été tâché. Redorer le blason ensanglanté de ton pseudonyme."

Petrelli lu toute l'excitation qui baignait l'âme du psycho-killer, il tendait vers lui un appât, une promesse que l'égo démesuré du personnage sanguinaire que Gabriel s'était construit ne pouvait refuser. Le droit à une seconde chance, à un nouveau départ, à une nouvelle élévation vers le rêve et la domination. Arthur ne faisait rien d'autre que de proposer à Gray de redevenir ce qu'il avait toujours aspiré devenir : l'Homme le plus redouté du monde. Mais avant cela, il fallait poursuivre le discours, joindre la raison à l'idéal. les accoupler dans un mélange rhétorique et plaisant, apte à persuader légions et unités.

"Mes fils furent toujours une déception à mes yeux. Faibles.. incompétents.. lâches.. Un père a besoin d'une filiation digne, d'une succession pouvant partager et reprendre le flambeau, préserver et poursuivre le travail d'une vie. A l'exemple des grandes monarchies, où le pouvoir se transmettait de façon héréditaire. Je suis moi-même à la recherche d'un second capable de préserver et de continuer ce que notre famille tente de mettre en place. Ce dauphin, ce Prince du Pouvoir. Je te propose de le devenir. Je te propose d'embrasser la puissance, comme jamais tu ne l'as fait."

Le mensonge s'alliait à la ruse. Le Patriarche caressait son invité dans le sens du poil. Peut-être en viendrait-il à le flatter, ou peut-être ne ferait-il rien d'autre que de lui soutirer les derniers brins de vie qu'il préservait. La diplomatie avait cette saveur unique de corruption et d'hypocrisie. Finalement, la politique, l'art de la parole et de l'expression, n'étaient que des moyens. Des moyens de graver des noms dans le marbre des mémoires. Pour les siècles à venir.

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Les dires du serial killer eurent l'effet escompté sur Arthur, ils l'assomèrent pendant quelques longues minutes de silence. Finalement, et comme à son habitude, il récupéra assez vite, et riposta. Empêchant Sylar de pouvoir à nouveau répliquer, il le cloua sur une chaise et débuta une longue tirade sur les conséquences de la perte de pouvoir sur son interlocuteur, sur sa façon de voir le monde, de le comprendre etc ... Sylar s'interdisait toute pensée traîtresse, il savait qu'Arthur pouvait les lire. C'est pourquoi Dallas ne trouva dans l'esprit du tueur que des répliques du genre:

* Tu sais ce que je veux ? C'est bien Grand, t'arrives pas dernier mais t'es pas loin. Ce n'est plus un secret pour personne. *

Arriva ensuite un autre monologue qui captiva davantage l'intérêt du captif. Arthur avouait le motif de son attaque sur l'OWI, ce n'était pas pour une démonstration de force, ni même uniquement pour Sylar (ce qui soit dit en passant aurait été très flatteur). Il s'agissait là d'une arme biologique qui avait la capacité, selon le patriarche, de donner un ou plusieurs dons aléatoire(s) aux personnes injectées.

* Là tu m'intéresses vieille serpillère *

L'envie et l'excitation du tueur étaient palpables, et Sylar savait bien que c'était là tout ce qu'Arthur voulait, mais il ne pouvait pas aller contre lui même, c'était ce qu'il était, c'était ce qu'il est, et c'était ce qu'il souhaitait être pour le restant de ses jours ... Et finalement Arthur arriva au point culminant de cet entretien. Il révéla à son prisonnier qu'il avait le potentiel d'être son successeur. Sylar devait avoué qu'il s'attendait à de multiples choses, mais qu'on lui propose d'être un fils prodigue, c'était un choc. Oh c'était compréhensible, Peter ne s'était jamais montré digne de son rang, et Nathan n'était pas très puissant, bien qu'il savait manier les mots.

* C'est ... pour le moins inattendu. J'aimerais le dire de vive voix. *

Sylar sentit sa bouche à nouveau sous son contrôle.

" Ah, c'est mieux. "

Il toussota, avant de rependre.

" Donc, si je vous ai bien suivi, vous voulez que je sois votre ... Prince ? Y a de l'idée mais sur le principe cela reviendrait à accepter que vous soyez Roi ... Et ça personnellement ça paraît dur à ingérer comme pilule. Que vos fils vous ai déçu, c'est une chose, mais de là à me demander d'être celui que vous n'avez jamais eu ... C'est assez cruel, ce qui ne me surprend pas venant de vous. Mais en admettant que je ravale mon arrogance et que j'accepte, vous me donneriez des pouvoirs, et ensuite ? Je devrais faire quoi pour vous ? Vous me donnez un statut mais vous ne m'avez pas précisé vos réels objectifs. "

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Les yeux d'Arthur pétillèrent de satisfaction. Il avait réussi à capter la curiosité de son hôte. Soulevant son attention par les mots comme un vent d'automne relève les feuilles séchées. Maintenant que le chien était en laisse, il fallait le trainer, tirer dessous et le forcer à plier la tête. Tendre l'os en direction de sa faim sauvage, l'attirer, le pousser à avancer, pour le récompenser. Puis le tenter à nouveau. Le faire saliver toujours plus, toujours plus fort, encore et encore.

"Ce que je désire faire de toi. Hum. Dans l'absolu, je t'avouerai que le futur reste obscur, pour beaucoup de nous, même pour moi. Mais c'est un fait qui sera très rapidement étudié. Pour ma part. Je compte faire de toi ce pourquoi tu es né. Une machine à tuer. Parce que tu as ceci dans le sang Gabriel. La vie a fait de toi un prédateur, un être évolué, à la recherche de pouvoirs, car les pouvoirs apportent les réponses. Tu es la main de l'évolution, l'une de ses allégories les plus concrètes et perfectionnées. Pinehearst a les moyens de faire de toi un grand homme. En échange de tes services, je ne tenterai pas de te tourmenter comme ma femme le fit. Je serai franc. Tu es une arme. Un outil de puissance non négligeable, et plus que cela, tu es une légende. Ton nom fait trembler des peuples entiers. Et tant que tu n'auras pas retrouvé toute ta splendeur passée, tu ne pourras pas t'affranchir de notre influence. Je te propose donc, pour un temps, d'endosser le rôle de pion. Tu seras un agent, à part entière, qui gagnera de nouvelles aptitudes après chaque mission réalisée avec succès. A terme, tu te lasseras de cette quête. J'apprendrai à ton corps et à ton âme comment s'affranchir de cette faim qui te tenaille. Et lorsque tu auras amassé assez de dons, que ta soif sera écoulée. Tu réfléchiras à comment employer ce pouvoir le plus dignement possible. C'est à cet instant, que tu pourras espérer prétendre au couronnement."

Arthur fit silence, laissant ses paroles se répercuter dans l'esprit dérangé de Sylar. Le Patriarche avait conscience qu'il tirait sur les bons fils, et que petit à petit, secondes après secondes, un climat de collaboration s'installait dans l'atmosphère figée de la cellule lumineuse. Les yeux du père s'obscurcirent. Il passa une main gravée par la mélodie du temps sur la base sévère de son visage, mimant une certaine réflexion avant de revenir sur ses propos et d'y rajouter un zeste de nouveauté.

"Dans cette famille, la corruption et la trahison furent les deux seules maisons où nos héritiers et nos prédécesseurs furent toujours logés. J'ai des objectifs que j'entends mettre en œuvre, quelques soient les moyens nécessaires. Robespierre était un contemporain de cette pensée révolutionnaire, et c'est ce même courant d'idée qui m'anime aujourd'hui. Et je suis moi-même prêt à provoquer beaucoup de maux pour guérir ce qui mérite de l'être. J'ai un marché pour toi, Gabriel. Bien des miens sont un obstacles à l'avènement de Pinehearst dans l'histoire. Et une coalition qui verra bientôt le jour profile déjà son ombre sur le nom que je porte. Je vais te mettre à l'épreuve et blâmer ma condition de Père. J'accepte de livrer Peter Petrelli entre tes mains. Si tu me ramènes la tête d'Angela sur un plateau de cristal. Voici l'unique solution de te propulser, de nouveau, sur l'estrade de l'omnipotence. Pour venir à bout de ton némésis et pour en finir avec la jalousie qui te blesse à l'égard de son pouvoir.
Chasse, et élimine Angela, et tu auras Peter."

La machination angoissante que Dallas avait montée commençait à prendre de tout son sens. Ses pensées sadiques et froides s'étaient détournées du sentimentalisme nouveau qui étreignait trop souvent les pères faibles et sans avenir. Lancé dans une véritable course à l'annihilation, le Patriarche étendait une haine profonde à l'égard des vestiges de sa famille et de son hérédité. Prônant un scientisme radical et la raison universelle, le Fondateur se refusait à conserver ne serait-ce qu'une once de culpabilité. Tous, tous tomberaient, si tel était son vœu, si sa folle paranoïa s'autorisait à s'immiscer dans ce sinistre complot et si sa brutalité prenait forme. Son cadet n'était qu'un erzats, pire, c'était un échec. Un déchet, une ruine, qui constituait cependant, aux yeux du psychopathe, une opportunité presque utopique tant elle était alléchante. Dans ce marché sanglant, le vieil homme proposait un clou contre une trace d'or. Il s'allégea d'un poids pour se rassurer d'une menace. Cette femme était la dernière chose au monde pouvant encore le défaire de la Réussite : Le passé trop blessant d'un amour immortel, inconsolable.

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Sylar écoutait avec toute l'attention du monde les dires d'Arthur. Cet homme était bien plus puissance par sa dialectique que par ses pouvoirs. Il flattait l'égo du serial killer bien mieux que quiconque pouvait le faire, et à chaque seconde passée le tueur semblait plus émerveillé que la précédente. Mais le patriarche avait avoué que lui même avait du mal à voir le futur et ce qu'il pouvait bien attendre de Sylar.

" Je te propose donc, pour un temps, d'endosser le rôle de pion. Tu seras un agent, à part entière, qui gagnera de nouvelles aptitudes après chaque mission réalisée avec succès. A terme, tu te lasseras de cette quête. J'apprendrai à ton corps et à ton âme comment s'affranchir de cette faim qui te tenaille. Et lorsque tu auras amassé assez de dons, que ta soif sera écoulée. Tu réfléchiras à comment employer ce pouvoir le plus dignement possible. C'est à cet instant, que tu pourras espérer prétendre au couronnement."

Sylar le fixa droit dans les yeux, buvant chaque parole, comprenant chaque mot. Alors voilà ce qu'Arthur attendait de lui, un agent au service de Pinehearst, un traqueur. Et il promettait de nouveaux pouvoirs pour chaque mission accomplie. C'était tentant, mais qu'y avait-il d'amusant là dedans à se laisser nourrir ? Sylar était un prédateur, il voulait chasser. Mais à nouveau, s'il voulait regagner sa puissance, il devait se soumettre et ravaler son arrogance.

Arthur enchaîna ensuite sur un petit discours sur la famille Petrelli. Il expliqua à quelle point elle était corrompue. Sylar avait du mal à saisir l'intérêt de ce petit monologue, jusqu'à ces mots:

" J'ai un marché pour toi, Gabriel "

Le tueur fronça les sourcils, voilà déjà autre chose ? Il se taisait toujours, et écoutait avec le plus grand intérêt cet homme à l'aura imposante.

" J'accepte de livrer Peter Petrelli entre tes mains. Si tu me ramènes la tête d'Angela sur un plateau de cristal. Voici l'unique solution de te propulser, de nouveau, sur l'estrade de l'omnipotence. Pour venir à bout de ton némésis et pour en finir avec la jalousie qui te blesse à l'égard de son pouvoir. Chasse, et élimine Angela, et tu auras Peter."

L'effet que ressenti Sylar à ce moment là tenait d'une jouissance absolue. Une mission tellement simple, une récompense tellement grande. Il aurait voulu lutter, il aurait voulu refuser de se faire manipuler de la sorte par Arthur, mais par le passé il avait tant de foi essayer de se détourner de celui qu'il était vraiment, et cela ne l'avait mené qu'à sa perte. Il se leva de sa chaise, toujours silencieux, et commença à marcher dans la cellule, avant de se rasseoir sur son lit de pierre. Il ferma les yeux, et baissa la tête. Il resta ainsi dans cet état de silence pendant deux longues minutes, avant de finalement prendre la parole

" Quand j'étais enfant, aux alentours de 8 ou 9 ans, un des autres garçons de ma classe m'avait prit à part. Il avait déjà redoublé deux classes, c'était un cancre, et il adorait se moquer de tout le monde. Mais j'avais ignoré ce fait le jour où il était venu me parler. Il est venu me proposer de rejoindre son petit clan, composé d'autres élèves de mon âge mais tous aussi idiots et incompétents. Mais il s'en moquait, il avait deux ans de plus que tout le monde, personne n'osait le toucher. Évidemment, avide de pouvoir comme je l'ai toujours été, j'ai dit oui. Ils m'ont dit que ça ne marchait pas comme ça, qu'il fallait effectuer un test d'entrée. Le garçon m'a tendu un cafard, et m'a dit que si je voulais être aussi puissant que lui, je devrais le manger, et ainsi affirmer ma loyauté envers lui et les autres. Il maniait les mots justes, comme vous. J'ai longtemps hésité, mais au final le pouvoir l'a toujours emporté sur la raison chez moi, j'ai pris ce cafard et je l'ai enfourné dans ma bouche. Je vous passerais les détails sur la sensation qu'on peut éprouver lorsqu'on mâche un insecte vivant qui se débat encore entre vos dents, en plus du goût absolument immonde. Une fois que je l'avais avalé devant eux, ils se mirent à pousser des cris d'effroi, à me rigoler au nez, à raconter à tout le monde ce que j'avais fait pour se moquer de moi. Au final, j'avais gagné de l'humiliation, et je n'ai jamais intégré leur groupe. "

Il se leva, et marcha vers Arthur.

" Vous me tendez un cafard Arthur, et si vous me le faite regretter je vous jure que cette fois-ci je ne vous raterais pas. Mais bon, je suis ce que je suis, je ne peux pas refuser votre offre. Alors je marche, je vous suis. "

Il tendit sa main vers le Patriarche Petrelli.

" De toute façon, je n'ai pour l'instant plus rien à perdre. "

Invité

Arthur ne put réprimer un sourire devant la douce anecdote de son interlocuteur. Sylar était décidément un homme plein de ressources. Un cafard, lui aussi. Un prototype de l'évolution, un insecte dans la foule, perfectionné et peaufiné. Le symbole de l'évolution, capable de générer des prouesses incroyables, des hymnes à la survie. Mais la perfection avait un prix. Dallas désirait encore plus. Il voulait faire de Gabriel, le prédateur ultime et parfait. Le plus terrifiant des loups qu'il possédait. Pour ceci, il fallait le gonfler, le nourrir de pouvoirs, lui en donner jusqu'à ce qu'il soit suffisamment fatal pour être craint de tous. Une nouvelle machine à meurtre allait naître. Plus adaptée à sa fonction de traqueur, plus dangereuse encore que la précédente. Le Patriarche serra vigoureusement la main du prisonnier, l'observant avec satisfaction. Il savait désormais qu'Angela ne tarderait plus à se retrouver entre ses griffes. Ne promettait-il pas ce que son chasseur désirait le plus au monde, en l'échange de ce meurtre ? Un tel appât ne cesserait jamais d'exciter la faim vorace qui ébranlait le psychopathe. C'était une garantie intemporelle et absolue. Tant que Petrelli aurait encore un soupçon de pouvoir, il serait apte à manipuler son tout nouveau pion.

"C'est un plaisir de collaborer avec toi... Sylar. J'espère que cette association saura être tout aussi profitable que je le souhaite. Nous avons tout deux à y gagner. Et nous pouvons gagner beaucoup. Ni toi ni moi n'avons de temps à perdre. Je te propose donc d'entamer ta réhabilitation immédiatement... et... de te laisser faire."

Jetant un regard complice à son nouvel agent, le vieil homme lui tourna le dos pour faire face à la porte. Deux hommes en blouse blanche pénétrèrent dans le local, armés d'un équipement médical pointu logé dans un chariot prévu à cet effet. Arthur tendit sa main en direction de la chaise et de la table, ordonnant élégamment au tueur de s'y rasseoir. Une fois ceci fait, les deux docteurs s'approchèrent. L'un d'eux demanda au patient de se laisser faire. Il cercla le bras droit de Gabriel avant de prendre sa tension, tandis qu'un second plaçait deux électrodes reliées à un écran tactile sur le front du cobaye. Un examen de routine réalisa une analyse rapide de la santé de l'ancien horloger. Faible mais stable. Toutes les conditions semblaient être rassemblées pour tenter la grande expérience. Dallas observait l'expérience, légèrement en retrait. Son esprit cartésien tentait de saisir toutes les caractéristiques de l'expérience. Enfin, le plus austère de deux médecins se saisit d'une gélule remplie d'un liquide rouge sang, il brisa l'enveloppe de verre puis déversa le contenu de la solution dans un bêcher parfaitement propre. Après ceci, il l'aspira à l'aide d'une seringue puis se rapprocha de Sylar. Il tâta une veine positionnée sous l'avant bras du tueur, plantant délicatement l'aiguille à l'intérieur. La solution se déversa rapidement dans le sang de Gray, et ne provoqua aucune douleur. Les deux médecins s'éclipsèrent, sous l'ordre du Fondateur.

"Te voilà libre Sylar. Libre et potentiellement invincible. Le produit injecté réagira avec ton organisme dans quelques heures, le temps que les molécules soient parfaitement assimilées par ton système biologique. De nouvelles capacités ne devraient plus tarder à se manifester, de façon plus ou moins éloquentes et douloureuses. La sélection du pouvoir est instinctive, autrement dit, tu ne récupéreras que les capacités dont ton inconscience désire se doter. Ton patrimoine génétique est fait de telle façon que nous avons osé appliquer à ton corps une dose qui aurait été fatale à tout autre individu. Sache que c'est la première fois que nous réalisons cette expérience sur un personnage qui possède cette particularité. Nous attendrons donc avec impatience de voir les résultats, et espérons tous qu'ils seront concluants. Ta traque vient de commencer. Plus vite tu me rapporteras la tête d'Angela, et plus vite tu bénéficieras de nouvelles injections. Que le jeu commence.."

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