An unexpected request [Pv Sylar]

Elle avait cru que ses quelques jours de congé en Angleterre allaient la remettre d'aplomb, mais il n'en fut rien. Son majordome, Winston, lui avait proposé d'inviter son fils et sa belle-fille à dîner. La soirée fut agréable et la compagnie du couple était des plus chaleureuses, mais cela n'avait pas suffi à rendre le moral à Lila.
Elle ne pouvait dévoiler tous ses secrets à Winston, mais lui avait tout de même confié l'essentiel. Ce fut à ce moment là que toute sa vision des choses changea. Au fur et à mesure que la fin de son congé approchait, ce sentiment était passé d'hésitant à évident. Il fallait qu'elle y retourne, il fallait qu'elle le revoie. Elle refit donc ses valises et quitta son domaine londonnien pour sauter dans le premier avion à destination de New-York.

Après un bref saut par son appartement afin d'y déposer ses bagages et de nourrir son vieux rat surdimensionné, elle descendit dans le garage et enfourcha sa Ducati. Elle démarra en trombe, faisant crisser les pneus sur le sol, ce qui dégagea un épais nuage de fumée grise. Direction Primatech Paper.
C'était un véritable plaisir que de slalomer entre les voitures dans les rues clairsemées de New York à l'aube. Les rues étaient encore pratiquables et épargnées par ces interminables embouteillages des heures de pointe. Elle se fichait complètement des limites de vitesse et des panneaux de signalisation. Au diable les règlementations. A vrai dire, la demoiselle se plaisait à collectionner les infractions pour contraster avec son image d'aristocrate sage et bien élevée. Sans doute l'un des principaux atouts qui lui avaient permis d'intégrer l'OWI.

Lorsqu'elle franchit la porte d'entrée, elle fut plus déterminée que jamais. Les bureaux de la Compagnie étaient encore calmes en ce début de journée. Seuls quelques scientifiques courageux erraient en discutant calmement. Les agents n'étaient pour la plupart pas encore en service. Mais Angela était déjà là, Lila en était sûre. Mais elle s'en moquait. Plus rien d'autre n'avait d'importance que cette nouvelle idée qui avait germé dans son esprit.
Arrivée devant une porte blindée, elle jeta rapidement un regard circonspect autour d'elle et composa le code sur les touches d'un petit cadran métallique situé à gauche de la porte. Après trois ou quatre "bips", la porte s'ouvrit avec un claquement sec, laissant filtrer l'étrange lueur artificielle qui enveloppait le Level 5. La plupart des prisonniers dormaient encore et ceux qui étaient déjà réveillés ne prirent pas la peine de se livrer au cirque vulgaire habituel, encore trop étourdis par leur "nuit" (y avait-il seulement un jour et une nuit dans ce niveau 5 ?).

L'Anglaise s'arrêta devant une cellule dans laquelle un homme était assis, tournant le dos à la vitre. Il se trouvait au pied de son lit, penché attentivement sur quelque chose. Il sembla à Lila qu'il écrivait. Mais elle décida de ne pas s'en mêler. Elle se contenta de prendre un ton sobre et déterminé. A vrai dire, elle se rendit compte que son coeur battait plus vite qu'à la normale et ressentait une nervosité à peine palpable. Pourquoi ? Elle n'était jamais nerveuse.

" Bonjour, Sylar. Auriez-vous quelques minutes à m'accorder ? "

Elle ne voulait laisser transparaître aucune faiblesse dans sa voix ou son regard, même si tôt ou tard, elle y serait contrainte.

Invité

Depuis son arrivée au Level 5 le serial killer était complètement déphasé. Avant il pouvait grâce à ses pouvoirs passer des jours entiers sans avoir besoin de fermer les yeux, et maintenant qu'il était réduit à la condition de simple humain il était contraint de dormir chaque jour. Quand je dis qu'il est déphasé, je veux dire qu'il vivait tel un vampire, dormant le jour et privilégiant le calme de la nuit pour rester éveillé. Il était calme, personne ne venait le dérangé et il restait insensible aux paroles des autres détenus des cellules voisines qui le harcelaient de questions. La seule chose qu'il faisait toute la nuit, c'était écrire. Il avait demandé des feuilles de papier et un stylo, et on avait eu la bonté de les lui apporter. Maintenant il écrivait, c'était comme un besoin de se vider la tête, il fallait que ses pensées sortent de son esprit:

D'où est-ce que ça vient ?
Cette quête ?
Ce besoin de résoudre les plus grands mystères de l'univers alors que les questions les plus simples restent sans réponse ?
Pourquoi sommes nous sur Terre ?
Qu'est-ce qu'une âme ?
Pourquoi rêvons nous la nuit ?
Peut-être vaut-il mieux ne pas chercher du tout.
Ne pas creuser, ne pas regretter.
Si ça ce n'est pas la nature humaine, le coeur humain,
Alors ce n'est pas la raison de notre présence.
Et pourtant nous nous battons pour faire une différence,
Pour changer le monde,
Pour rêver d'espoir,
Ne sachant jamais qui nous allons rencontrer sur notre chemin,
Qui dans ce monde d'étrangers va nous tenir la main,
Nous toucher en plein cœur,
Et partager la souffrance de l'essai.

" Bonjour, Sylar. Auriez-vous quelques minutes à m'accorder ? "

Sylar arrêta d'écrire, il était tellement plongé dans ses écrits qu'il n'avait pas entendu Lila arriver, mais il reconnut sa voix. Il se leva, posa ses feuilles de papier sur son lit et s'avança vers la vitre blindée.

" Oh vous tombez mal j'allais partir mais puisque vous êtes là je vais rester. "

Il souriait.

" Que puis-je pour vous mademoiselle Cruz ? "

C'est seulement lorsque Sylar se releva que Lila comprit qu'il était en train d'écrire. Il était étonnant de voir à quel point la captivité pouvait changer les moeurs d'un être. Lui qui arborait toujours une mine impassible et perçante était désormais creusé de quelques cernes. Il avait changé. Physiquement.

" Oh vous tombez mal j'allais partir mais puisque vous êtes là je vais rester. "

Il souriait. Mais elle pas. Elle restait sérieuse et concentrée, décidée à ne pas dévier de son but premier tant qu'elle ne l'aurait pas atteint. Le fait qu'elle fût tendue l'obligea à se concentrer davantage.

" Que puis-je pour vous mademoiselle Cruz ? "

Elle prit une grande inspiration, le regarda droit dans les yeux et se lança.

" Il n'est pas dans mes habitudes de parler de moi, mais en rentrant de la mission au cours de laquelle nous t'avons capturé, j'ai beaucoup réfléchi. Tellement réfléchi que ça m'empêchait de dormir, de manger. J'ai pris quelques jours de vacances, mais cela n'a servi à rien. Pour être franche, j'ai même frôlé de peu la dépression nerveuse. Bref. J'ai fini par réaliser que... "

Tout à coup, elle se laissa péniblement glisser le long de la vitre, jusqu'à se retrouver assise dos à Sylar. Son visage plongea dans le creux de ses mains et sa voix s'était pour la première fois faite plus fragile, plus hésitante.

" Ce n'est pas comme ça qu'ils devraient agir. Ce n'était pas ce but là que je recherchais à la base. Ils m'avaient promis monts et merveilles, mais je t'assure Sylar, il n'en est rien. Quoiqu'ils t'aient dit à propos de leurs formidables perspectives d'avenir, ce ne sont que des mensonges. Ils vous capturent et n'arrangent rien, leurs méthodes sont aussi floues qu'hasardeuses. Tu vas peut-être rire à ce que je vais te dire, mais je suis une tueuse à gage, Sylar. C'était ça mon boulot, à la base. Leur Compagnie m'avait promis que mes talents leur seraient très précieux et que je pourrais les mettre en application avec le job qu'ils me proposaient. Mais tout ce que j'ai fait jusqu'ici, c'est recruter, négocier. Encore et encore. Et à vrai dire, le seul moment où j'ai vraiment apprécié ce travail, c'est en te traquant. "

Elle finit par se reprendre et se releva, le dos toujours tourné au serial killer. Sans s'en rendre compte, elle avait commencé à jouer avec l'un de ses pistolets, passant ses doigts gracieux sur la surface froide et métallique du canon.

" Tu te demandes sans doute pourquoi je te raconte tout cela, n'est-ce pas ? "

Sans vraiment attendre de réponse, elle se retourna vers lui et en toute sincérité, lui murmura :

" Je vais t'aider à sortir d'ici, Sylar. "

Invité

Quand Lila avait commencé à lui parler, Sylar devait admettre qu'il envisageait beaucoup de paroles pouvant sortir de la bouche d'une femme s'étant montrée si forte, mais ce qu'elle disait le choqua. Elle ... se confiait à lui, comme on se confiait à un être proche où à un psychologue. Le serial killer devait avoué qu'une de ses désignations préférées commençaient par le suffixe "psy" mais de là à rajouter "chologue", faut pas pousser, il aurait plutôt l'habitude d'ajouter "chopathe" ... psychopathe ... Un tueur psychopathe, voilà ce qu'il était. Elle semblait à bout de nerfs, et finalement elle tourna le dos au prisonnier en se laissant glisser le long de la vitre. Sylar touchait la vitre avec une envie folle de passer au travers et de saisir celle qui était responsable de sa présence ici.

Elle changea son discours pour en venir à la raison de ce soudain excès de gentillesse et de faiblesse, elle était déçu par ce qu'elle était devenue. Elle voulait jouer la grande dure, la tueur à gages de sang froid, mais l'OWI l'avait trompé. Elle avoua que le seul moment qu'elle avait apprécié dans toute sa carrière pour cette organisation était la traque du serial killer.

" Je suis très flatté ... "

* Mais je ne vois pas pourquoi vous venez me déblatérez tous vos problèmes, non pas que je n'ai pas envie de vous écouter loin de là, mais je ne saisis pas l'intérêt de cette conversation ... En d'autres termes j'en ai rien à foutre. *

Elle se retourna vers le tueur, comprenait qu'il se demandait bien pourquoi elle lui racontait tout ça. Et finalement elle murmura ces paroles alléchantes:

" Je vais t'aider à sortir d'ici, Sylar. "

Le tueur effaça son sourire pour arborer une mine qui exprimait davantage de l'incompréhension.

" Je m'avoue perdu ... D'abord vous entrez ici à l'aube, vous venez me voir moi, vous me parlez comme à un psychologue voir à un confident et au final vous m'annoncez que vous allez me faire sortir. C'est quoi votre plan ? Me relâchez pour recommencer le jeu du chat et de la souris ? Vous voulez me traquer pour de l'action ? "

* Au diable les raisons de cet acte, ouvre la cellule et tu comprendras l'erreur que tu as fait. *

Lila apprécia le changement d'expression sur le visage de Sylar. Elle ne tentait pas spécialement de le surprendre, mais au moins cela prouvait qu'il l'écoutait plus attentivement que la dernière fois. Il y eut cependant une grosse méprise au sujet des intentions de l'Anglaise qui s'empressa de la corriger.

" Non non Sylar, si je suis venue ce n'est pas pour me confier à toi. Les psys et tout ça, c'est pas vraiment mon truc. Je voulais que tu comprennes ce qui m'a conduit à en venir à cette décision, et je n'ai nulle intention de te libérer pour te traquer à nouveau. Au contraire, je voudrais te suivre. "

Elle s'arrêta un moment pour le regarder. Sa simple curiosité semblait s'être transformé en avidité malsaine. Elle n'aimait pas trop cela, se remémorant les paroles du psychopathe la dernière fois qu'ils s'étaient quittés. Mais elle n'avait pas le choix et devait continuer pour voir si le jeu en valait la chandelle.

" Je n'ai certes pas toujours été d'accord avec ta façon d'agir, mais elle semble visiblement plus proche de mon point de vue que celle de l'OWI. Les humains ont trop peur d'agir et de laisser agir les autres, il faut toujours que tout soit contrôlé, confiné, dissimulé. Pourquoi agissent-ils dans l'ombre si leur but est de répandre une image positive des personnes spéciales que nous sommes ? Pourquoi mentir et kidnapper au lieu de convaincre le monde que nous sommes la nouvelle étape de l'évolution ? "

Le sol de la cellule de Sylar étant plus bas que celui du couloir, Lila s'accroupit afin d'être plus proche du serial killer. Ses mots étaient presque devenus des chuchottements. Elle savait qu'elle pouvait être sur écoute et cette partie délicate de son récit ne devait absolument pas être espionnée. Il serait déjà assez compliqué d'arriver à échapper à la... "clairvoyance" légendaire d'Angela Petrelli.

" Alors soyons clair. Je ne suis pas du genre à te suivre comme un... mouton, disciple, ou appelle cela comme tu voudras. Mais dans la mesure où nous avons des buts en commun et que nous pouvons nous entraider, je pense que ma place n'est plus au sein de cette Compagnie. "

L'agent avait eu du mal à débiter ces paroles, elle qui est d'ordinaire sûre d'elle, qui ne regrette ni se reproche jamais rien. Cette fois, elle devait avouer qu'elle avait été bercée par de douces illusions. A vrai dire, elle avait carrément été menée en bateau par l'OWI. Etait-ce vraiment de la complicité qu'elle avait avec Angela, ou était-elle tout simplement un pion sur son échiquier ? Cette femme était tellement douée dans l'art de la manipulation et de la rhétorique qu'il était difficile, voire impossible d'y voir clair dans son jeu. Mais tant pis.
Ces missions inutiles la laissaient à en crever. Il fallait qu'elle écoute les désirs qu'elle a toujours éprouvés.
Evidemment, tout cela, Sylar ne pouvait plus le deviner. Il était privé de tous ses pouvoirs et ne pouvait pas vérifier si cette visite était un subterfuge ou si Lila était vraiment franche. Elle tentait donc de l'être le plus possible.

" Alors... on fait équipe ou pas ? Et pas de coup foireux ! "

Invité

La première réaction de la part de la jeune femme fut de corriger le meurtrier en mettant au clair le fait qu'elle n'était pas là pour se confier, ce n'était à l'évidence pas ce genre. Et elle balaya les hypothèse "chat-souris" de Sylar en annonça d'une façon neutre qu'elle voulait en réalité le suivre. Alors là c'était vraiment excellent, Sylar lâcha un bref rire moqueur.

" Ah bah oui me rejoindre pourquoi pas et puis la prochaine c'est quoi ? Vous allez me laisser vous ouvrir le crâne ? "

Elle justifia ses paroles avec d'autres discours qui ressemblaient vaguement à ceux tenus par Sylar il n'y a encore pas si longtemps de ça. A son tour elle prenait conscience de l'importance de leur être, de leurs dons. Mais à nouveau elle préférait ne pas faire d'amalgame: elle ne sera par une apprentie, ni un larbin. Elle voulait simplement faire équipe avec celui dont les objectifs se rapprochaient le plus des siens. Sylar était en pleine réflexion. D'un côté il allait retrouvé sa liberté, mais de l'autre il ne gagnerait rien de plus à part la reprise de ses pouvoirs. Il sentait que s'il restait avec Angela Petrelli, les proies seraient plus faciles à trouver, et il deviendrait bien plus puissant en bien moins de temps. On améliore sa productivité comme on peut.

" A nouveau je m'avoue stupéfait de ce retournement de situation Lila. Je suis évidemment ravi de vous entendre dire cela mais je ne peux m'empêcher de rester méfiant. "

Il réfléchissait à un moyen de gagner la confiance de Lila, et vu qu'elle avait des armes et des pouvoirs alors que lui était un simple humain sans défense, il avait l'avantage des arguments.

" Laissez moi vous raconter une petite anecdote Lila...

Comme vous devez vous en doutez je ne suis pas né meurtrier, quelqu'un m'a fait devenir comme ça, quelqu'un que vous devez bien connaître à l'OWI. J'étais un paisible horloger qui rêvait simplement de devenir quelqu'un de plus important, et voilà que du jour au lendemain ... Bam ... Je me retrouve assoiffé d'une chose que je savais impossible, mais qui était pourtant bien réelle. Cet homme était entré dans ma boutique très naturellement, et je pensais que je pouvais le maîtriser, je pensais que j'aurais l'effet de surprise. Mais il s'est révélé lui aussi doté de puissants pouvoirs et c'est lui qui a dominé tout du long ... Il devait être ma première victime et il a finalement été l'homme responsable de tout ce que j'ai fait de mal dans ma vie. Il m'a donné cette soif de puissance.

Ce que je veux dire par là Lila, c'est que vous ne devriez pas jouer avec moi en pensant être la plus forte, parce que si je m'aperçois que vous me prenez pour un pion ou que vous essayez de m'utiliser, vous ne serez pas de taille à m'arrêter une seconde fois. Et pire que ça, vous pourriez prendre goût au meurtre, exactement comme moi. "

Il essayait de gagner sa confiance en la persuadant qu'elle avait les cartes en mains, et que c'était lui l'être qu'on pouvait doublé.

" Si vous pensez qu'on peut être partenaires, alors ouvrez cette porte et je suis convaincu qu'à nous deux nous allons accomplir de grandes choses. "

Lila écouta respectueusement la petite histoire du serial killer. Elle ne savait pas qui était cette personne (ou, apparemment, ce monstre) qui avait un jour franchi la porte de la boutique de Gray avec l'intention d'en faire une personne nuisible. Mais il semblait bien que cette personne avait marqué le psychopathe. Il était évident que cet homme n'était pas la seule raison de ce chavirement psychopathologique et que bien d'autres facteurs devaient être intervenus durant toute sa vie, mais ce qui était fait était fait.

Sylar avertit ensuite doublement l'Anglaise, d'abord afin qu'elle ne jour pas avec lui comme avec un pion, et ensuite car elle pourrait soi-disant elle aussi prendre goût au meurtre. En entendant ses mots, Lila ne put s'empêcher de lacher un rire discret.

" Tu sais my dear, j'ignore qui est l'homme dont tu me parles et qui t'aurait fait connaître cette soif de pouvoir, mais à vrai dire je m'en fiche. Mon cas n'est pas du tout semblable au tien, et crois-moi nous ne sommes pas prêts de devenir pareils malgré nos buts communs. J'ai toujours tué pour de l'argent ou parce que l'on me l'avait demandé. Ca n'a jamais été personnel et ce n'est pas prêt de le devenir. Je suis une professionnelle, je tue froidement et n'en tire aucune satisfaction, tout comme la caissière qui scanne les articles ou l'employé de bureau qui encode des chiffres dans un ordinateur. Si maintenant, j'agis pour une cause plus personnelle, cela n'y changera pas grand chose. Si je dois tuer, c'est que j'y serai obligée. C'est tout. "

Elle se raprocha de la vitre et ses mots s'écrasèrent sous forme de buée contre la vitre blindée.

" Je ne me ficherai pas de toi, Sylar. Je ne suis pas assez stupide que pour me jeter bêtement dans la gueule du loup. Et je sais que tu ne me tueras pas tant que je te serai utile. Que ce soit bien clair entre nous : si je t'ai capturé, ça n'a rien de personnel. C'est parce qu'on me l'avait demandé. A vrai dire, j'étais vraiment contente de rencontrer le grand Sylar en personne. J'ai agi comme un pion pour reprendre tes mots. Et c'est cela que je ne veux plus faire désormais. "

Gray, intéressé, avait finalement accepté sa requête aux conditions qu'il avait clairement énumérées. Il lui demanda d'ouvrir la porte, mais l'Anglaise n'appréciait pas le surplus d'avidité qui se lisait dans le regard du tueur. Il était encore à chaud, son instinct de prédateur s'était éveillé. Il fallait le laisser cogiter plus longtemps sur le sujet. Une fois mûrement réfléchie, sa décision serait sans doute plus sage.

" Je ne vais pas te libérer tout de suite. D'abord, il faut que l'on organise plus intelligemment ta sortie. Ne t'en fais pas, ça ne prendra pas non plus des lustres, car si on se voit trop souvent cela éveillera les soupçons. Ensuite, je veux m'assurer que c'est bien là ce que tu souhaite et je te laisserai pour cela le temps d'y réfléchir. Enfin, j'aimerais bien que tu me racontes en détail ce qu'Angela Petrelli attend de toi. "

Elle s'amusa à décharger son pistolet puis à remettre les balles dans le chargeur avec un cliquetis agaçant. Son ton était redevenu plus assuré, mais elle n'estimait pas encore que la partie était gagnée. Elle se sentait juste davantage à l'aise avec son nouvel allié.

" Elle ne raconte rien à ses agents, mais je suis sûr qu'elle t'a donné les raisons de ta présence afin de t'amadouer. J'aimerais savoir si elle est aussi douée qu'elle n'y paraît... "

Invité

Sylar ne fut pas vraiment surpris, mais il n'en était pas moins déçu: Lila ne voulait pas lui ouvrir la porte là, tout de suite. Le serial killer devinait de la peur chez elle, malgré qu'elle disait que de son côté elle voulait simplement laisser au tueur le temps de réfléchir à la proposition faite. Elle planifiait déjà de revenir, mais pas trop souvent pour éviter d'éveiller des soupçons. Et finalement elle arriva au point qui lui stimulait sa curiosité à elle: quels étaient les intentions d'Angela Petrelli à l'égard du serial killer ?

" Elle ne raconte rien à ses agents, mais je suis sûr qu'elle t'a donné les raisons de ta présence afin de t'amadouer. J'aimerais savoir si elle est aussi douée qu'elle n'y paraît... "

Sylar n'avait pas reparlé à Angela depuis qu'il était arrivé ici, mais ça Lila l'ignorait, il avait là une carte à jouer. Il préserva son sourire malicieux:

" Quelle importance ça a ? Tu le découvrira bien assez tôt quand elle m'enverra à tes trousses. "

Il ne quitta pas le regard de Lila qui devint plus hésitant, plus incertain, comment savoir de quoi il parlait et surtout, disait-il la vérité ?

" Elle est venu me voir plusieurs fois, nous avons longuement discuté de ce qu'elle attendait de moi. Et un de ces objectifs se résumaient en ces mots, si ma mémoire est bonne: « J'attends de toi que tu débarrasses l'OWI de ses brebis galeuses, et que tu en deviennes le premier émissaire ». "

Il laissa à nouveau un moment de silence, le temps pour Lila d'encaisser les paroles toutes fausses.

" Ainsi je crois qu'elle attend de moi que je mette ma faim de pouvoir au service d'une purification de ses rangs. Elle sait que je ne pourrais pas refuser de m'abreuver de quelques nouveaux pouvoirs, et après tout ce qu'elle m'a promis je ne vois aucune raison de la trahir. "

Son sourire avait disparu, sa voix s'était durcit.

" Alors voilà le marché tel qu'il est maintenant, soit tu me fais sortir maintenant et on bosse ensemble, soit tu me laisses ici dans l'espoir qu'à ton retour j'y serais encore. Dans les deux cas, je serais dehors avant la prochaine semaine. La question maintenant pour toi est de savoir si une fois dehors je serais à tes côtés, ou derrière toi. Je te donne ma parole que je ne te trahirai pas, je préfère voler des pouvoirs en toute liberté plutôt que de le faire pour satisfaire les besoins d'une vieille bique manipulatrice. "

Son ton était prenant, ses paroles justes, son discours erroné et ses intentions manipulatrices. Il regarda le boitier qui commandait l'ouverture de sa cellule:

" A toi de faire le bon choix, car hélas le temps n'est pas une variable dont tu disposes. Et n'essaye plus de négocier, ce sont là les termes finaux du contrat. Ouvre, et on continue ensemble. Pars, et tout s'arrête pour toi ... "

[HRP: Maintenant Kev' à toi de choisir si tu veux continuer le RP avec moi ou si tu préfères que ce soit Angela qui me fasse sortir. What a Face

]

Lila plissa les yeux d'un air soupçonneux face aux révélations de Sylar. Débarrasser la Compagnie de ses brebis galeuses ? Quelle drôle d'idée, surtout qu'il y avait eu récemment du recrutement de masse au sein de l'OWI, pourquoi déjà vouloir les éliminer aussi vite ?

En tout cas, et là était le plus important, il apparaissait que le serial killer serait libéré dans le courant de la semaine prochaine. Pas étonnant... Angela n'allait jamais garder indéfiniment un élément aussi précieux que Gray sans l'utiliser à des fins mystérieuses.

" Si ce que tu dis est vrai, je ne pense pas courir de risque. Après tout, pourquoi Angela m'aurait-elle envoyé pour une des missions les plus délicates et les plus importantes de ces dernières années si elle ne pensait pas que je constitue un bon élément ? "

Toujours plongée dans ses pensées dont elle exprimait la moitié à voix haute, elle avait cessé de jouer avec son 9mm et l'avait rangé dans son holster.

" Je ne comptais de toute façon pas te faire attendre des lustres, ce n'était qu'une questions de jours. Je ne peux pas prendre le risque de passer outre tes paroles, donc on va dire que je te crois. Je vais te faire sortir d'ici. Car tu as raison : tu seras mieux en liberté totale que sous le contrôle de Petrelli. Ses intentions ne sont pas les mêmes que les tiennes, et elle est tellement forte qu'elle pourrait te faire croire le contraire, je peux te l'assurer. "

Elle le regarda longuement en silence avant de recommencer à parler.

" J'aurais deviné que tu ne me tuerais pas, même si tu ne me l'avais pas dit. On va dire que je bosserai pour toi, comme je bossais avant pour mes clients particuliers. Si tu veux que je tue ou que je capture, je n'y verrai aucune objection. En d'autres termes, moi et mon pouvoir serons en permanence à ta disposition. Et dans des cas comme celui-ci, il vaut mieux être deux pour s'entraider. C'est pour cela que je pense que tu ne prendras pas mon don. Crois-moi, j'y ai réfléchi bien plus longtemps que tu ne pourrais le penser. "

Lila se mit alors à fouiller dans son sac et en sortit un minuscule objet qu'elle agrandit une fois dans ses mains. Cet objet se trouva être une carte, ou plutôt un pass. Elle le raprocha du cadran numérique à côté de la porte de la cellule de Sylar et lui lança un regard grave.

" Voici la clé de ta liberté Sylar, je suppose que tu es prêt. J'aurais bien aimé que tu soutires encore quelques informations à la big boss, mais je pense que je n'ai pas vraiment le choix. "

Elle fit glisser le pass dans la fente et composa rapidement un code à six chiffres. Un bip discret se fit entendre et la porte de la cellule s'ouvrit en un claquement sec.
L'Anglaise faisait face à la porte sans bouger.

" Te revoilà libre, Sylar. Reste plus qu'à nous sortir de ce merdier. "

[HRP: Voilà qui est fait ^^]

Invité

Sylar avait la gorge et l'estomac noué lorsque Lila sortit sa carte d'accès et la lui montra. Ça y était, le moment qu'il avait attendu pendant ces longues journées de captivité, le moment où il allait sortir, où il allait récupérer ses pouvoirs, où il aurait un nouveau départ. La carte glissa dans la fente, un petit bruit fut émit par le boitier magnétique et la porte s'ouvrit, soufflant un léger air frais climatisé dans le visage du serial killer. Lila se tenait face à lui, de l'autre côté de la sortie, l'attendant. Il marcha d'un pas lent, sentant une certaine forme de trac à l'idée de retrouver toutes ses compétences spéciales.

Il passa devant Lila et s'engouffra dans le couloir du Level 5. La sensation ne se fit pas attendre, c'était comme si on lui enlevait une corde du cou, comme si on desserrait un nœud qui l'étouffait depuis des jours et des jours. Il prit une profond inspiration et l'oxygène qu'il aspira avait une chaleur réconfortante, puissante. Il ferma les yeux et leva ses mains à hauteur de sa poitrine, serrant les poings. Il ouvrit sa main droite et celle-ci devint incandescente, tandis que sa main gauche prit une teinte bleutée glaciale, commençant à émanée une fine fumée froide. Il rouvrit les yeux et tous les effets des pouvoirs cessèrent.

Il se tourna vers Lila, un sourire démoniaque aux lèvres.

" Merci mademoiselle Cruz. Merci de ce que vous venez de faire. "

Elle sembla rassurée, et commença à s'approcher de lui, s'éloignant de la porte de la cellule restée ouverte.

" Mais ... "

Lila s'arrêta net.

" Je dois vous confesser une chose, j'ai menti. "

Il leva sa main, fit un bref geste des doigts et Lila se retrouva projetée en arrière par télékinésie. Un autre geste de ses phalanges et elle glissa jusque dans la cellule, avant que la porte de cette dernière ne se referme. Sylar s'approcha de la vitrine par balle et regarda celle qu'il venait de trahir.

" Angela n'est jamais revenu me parler depuis que tu m'as enfermée ici. Et je n'ai plus l'intention de faire équipe avec qui que ce soit, je vais reprendre ce que je n'aurais jamais du arrêter. Mais hey, souris ! Je n'ai pas menti sur toute la ligne, je te laisse la vie sauve, et tes armes. A force de patience et de stratégie, je pense que tu pourras briser cette vitrine, au cas où on accepterait pas de t'ouvrir d'ici là. Et je pense qu'il est inutile de te rappeler l'intérêt d'avoir la carte magnétique quand on est de ton côté du vitrage. "

Il pouffa de rire. Les autres détenus s'étaient collé à leur vitrine et commençaient à clamer qu'on les libère pour certains, d'autres craignaient la réaction du voleur de pouvoirs et préféraient rester au fond de leur cellule.

" Ce n'est pas un adieu Lila, je suis sur qu'on va se revoir très vite. Good Bye ... My Dear. "

Il remonta le couloir, disparaissant de la vue de Lila qui devait fulminer. Il passa devant chaque cellule du Level 5, et regarda le détenu qui s'y trouvait. Avec son pouvoir de télépathie désormais restitué, il avait décidé de choisir qui méritait sa liberté. Et hélas après toutes les cellules personne ne semblait vraiment être apte à vivre dehors, ils le gênerait plus qu'autre chose. Mais il restait une cellule, celle qui était juste à côté de la porte de sortie. La personne qui s'y trouvait était un jeune homme grassouillet, et Sylar commença à lire ses pensées. Il s'appelait Wright ... Morgan Wright ... Son pouvoir était la métamorphose ... Mais il avait pété les plombs suite à l'explosion, où il avait perdu sa femme et son fils ...

* Ooooooh mais que voilà un candidat fort sympathique, je suis responsable de tous ses malheurs. *

Sylar croisa le regard de Morgan, et à cet instant il sut que ce dernier le tuerait s'il en avait l'occasion. Le tueur aimait jouer ... Il fit un geste de la main et la cellule s'ouvrit.

" Sors de ta cellule Morgan Wright, et tâche de te rappeler que l'homme que tu blâmes pour la mort de ta famille vient de te sauver de la prison à perpétuité. Je pense que tu n'auras aucun mal à te déguiser pour sortir de cet endroit. "

Il prit la porte et sortit du Level 5.

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