From the heart [Terminé]

"All of the dreams we built up from the ground,
They never believed them they just tore them down,
We will rebuild them from the start,
We will rebuild them from the heart"

La vie est une lutte constante entre ce qui doit être fait et ce que l'on veut faire. Quel classique que cette guerre entre le bien et le mal, l'ombre et la lumière. Sylar et ses suivants étaient l'ombre. Symphony était une lumière, petite étincelle dans la nuit. Plutôt que de maudire les ténèbres, il faut allumer une chandelle, aussi petite soit-elle. La jeune femme aimait croire à cette dualité, car elle se plaisait à penser qu'elle se trouvait du bon côté. Mais se trouvait-il vraiment un bon côté? Rien n'est établi comme dans les film. Les gentils restent gentils et les méchants restent méchants. Et, évidemment, les bons gagnent toujours à la fin...

Rien n'était tout noir ou tout blanc. Takeshi, le méchant devenu gentil, l'avait entretenu d'une compagnie visant à sauver le monde. Sky avait accepté d'en faire partie, devenant ainsi un pion sur un immense échiquier qu'elle ne voyait pas encore. Non, la brune n'était pas bonnasse. Si elle se déplaçait sur l'échiquier, elle serait une tour. Plus libre de ses mouvement, plus importante qu'un vulgaire pion. Le roi blanc serait M. Petrelli. D'ailleurs, elle se rendait à son bureau.

Takeshi, à la fin de l'entretient, lui avait proposé de la téléporter au bureau d'Arthur Petrelli. Oui, le japonais avait ce pouvoir exceptionnel de la téléportation. D'un signe de la tête plutôt enthousiaste, elle avait accepté. Ce que le jeune homme s'était empressé de faire. La téléportation était un phénomène assez étrange. Le voyage n'avait duré qu'une seconde mais cela fut assez pour déstabiliser la pauvre Sky.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, Takeshi n'était pas avec elle. La jeune femme se trouvait dans un grand bureau richement décoré. Une gigantesque baie vitrée donnait une vue splendide sur un quartier chic de Manhattan. Sur une chaise en bois travaillé, se trouvait un homme d'un certain âge. Symphony s'avença vers lui. Elle avala sa salive et se risqua à parler.

"Excusez-moi... Êtes-vous M. Petrelli? Je suis Symphony Kate Yardley..."

Invité

Arthur Petrelli siégeait encore dans l'espace luxueux que composait son bureau, ses yeux se perdaient dans l'immensité qui se livrait à lui, derrière la baie vitrée blindée et transparente qui le séparait du spectacle. Son regard songeur se baladait devant l'horizon désertique, cherchant de quelconques réponses à de quelconques questions. Les pièces semblaient dors et déjà se mettre en place et se préparaient, non sans difficulté, à exécuter le balais que le destin leur réservait. Chaque élément dévoilait ses intentions et ses objectifs. Les camps étaient mis à nus, les effectifs s'annonçaient pléthoriques, mais il aurait été de mauvais goût de considérer chaque personnage comme des pions mono fonctionnels. La réalité, beaucoup plus complexe, fidèle à sa nature même, réservait de bien étranges surprises aux acteurs de cette partie qui déciderait du sort du monde. Chaque individu dans sa condition d'homme était une âme unique, par conséquent, cette dernière méritait une intention et un futur qui était propre à son statut. Rien de plus juste.

Le corps de la jeune femme apparu subitement dans la pièce, sans interrompre Arthur dans sa méditation, qui, aux premiers instants de cette visite, ne prit même pas la peine de détourner ses yeux pour considérer la nouvelle venue. Son regard enfin, se détourna du tableau que la réalité lui livrait pour se poser lourdement sur la silhouette de la visiteuse. Elle fit un pas en avant, puis un autre, paraissant inquiète par le nouveau décor dans lequel elle venait d'être amenée par de mystérieux procédés dont la logique lui échappait encore. Ainsi donc Takeshi maitrisait-il à présent parfaitement les fonctionnalités de son pouvoir qu'Arthur lui avait révélées. Et comme un bonheur s'accompagnait toujours d'une autre grâce, voilà qu'il réalisait maintenant son travail avec un zèle, une efficacité et une rapidité digne des plus grands. Le Patriarche se leva doucement, souriant à la nouvelle venue afin de la rassurer un peu. Il tendit une main vers elle, désignant le siège qui lui faisait face et l'invitant ainsi à s'asseoir devant lui.

"Mademoiselle Yardley, l'honneur que vous me faites en acceptant les termes de mon invitation me va droit au cœur, je vous avouerai que le sol de ce bureau a rarement eu l'occasion de se voir fouler par les pas d'un personnage au charme si prononcé. Je suis Arthur Petrelli. Vous êtes ici au cœur de mon empire, au siège de Pinehearst, l'entreprise que je dirige, dans la sécurité la plus absolue que le monde puisse vous offrir. Je vous en prie, asseyez-vous. Nous avons à parler de choses importantes."

Dans la vie, il n'y a que deux types de personne. Il y a ceux qui regarde passer la parade passer et ceux qui en font partie. Symphony avait toujours été dans la deuxième catégorie. Elle se complaisait dans ses illusions, pensant que, d'une manière ou d'une autre, elle ne pourrait jamais rien changer au malheur du monde. Elle aidait les gens comme elle le pouvait et elle se disait qu'ainsi, elle faisait sa part. La plupart des gens ont peur du changement, alors ils s'inventent toutes sortes de raisons pour rester toujours exactement pareil. Même si on ne se sent pas bien dans une situation, c'est plus facile de rester ainsi que de changer. L'inconnu est un gouffre dans lequel il faut plonger. La peur se fait forte au moment de sauter, mais si on reste assis sur le bord du précipice, jamais nous ne saurons ce que nous manquons.

Sky, devant les paroles d'espoir et d'avenir heureux de Takeshi, avait décidé de sauter. Elle avait choisi de changer. Elle changerait sa personnalité, elle changerait ses croyances et ses convictions, elle changerait le monde. Bon, peut-être était-ce un peu gros comme idéal. Changer le monde... Le pouvait-elle vraiment? Elle voulait y croire, et Takeshi semblait penser comme elle. Il disait que Pinehearst était la solution. Évidemment, la brune n'était pas dupe. Elle savais bien qu'une compagnie de New-York ne pourrait pas à elle seule changer la face du monde. Du moins, elle en doutait. Par contre, elle se disait que si cette compagnie changeait la face de la ville, ce serait déjà un bon début.

Mais pour accomplir ces nombreux dessins, la jeune femme devait rencontrer le maitre de la compagnie: M. Petrelli. Elle venait d'être téléporté dans les luxueux bureaux de Pinehearst, plus précisément, dans celui du dirigeant. La pauvre n'était pas très à l'aise d'entrer aussi promptement dans les quartiers privé de l'homme mais elle n'avait pas eu le choix de la destination. Elle aurait préféré être téléporter devant la porte. Elle aurait eu tout le loisir de frapper et attendre qu'on lui permettre d'entrer.

Pourtant, l'homme agé ne sembla pas s'importuner de sa présence, ni même s'en surprendre. Quand Symphony apparu, il était affairé à comtempler, par sa baie vitrée, le monde qui ne cessait de vivre, ne se sachant pas observé avec autant d'attention. Elle se demandait même s'il avait remarqué sa présence. La jeune femme n'eut d'autre choix que de parler la première. M. Petrelli tourna vers elle un visage que les années n'avait pas épargné. Il restait toujours bel homme pourtant et le sourire qu'il lui offrit ne fit qu'accentuer sa bienveillance. Il lui montra une chaise sur laquelle Sky hésita à prendre place. La politesse et les bonnes manières exigeaient qu'elle patiente un peu. Elle s'en approcha tout de même, signifiant par ce geste qu'elle n'était pas pressée et qu'ils avaient le temps de discuter.

Le patriarche parla. Il s'exprimait bien, aliant avec justesse mots doux et courtoisie. Le moins que l'ont pouvait dire est qu'il savait parler galamment aux dames. Sa femme devait être comblée, à ce niveau du moins... Sky ne put s'empècher de rougir un peu quand l'homme lui avoua qu'il avait de la chance de s'entretenir avec aussi charmente femme. Elle se trouvait toujours debout derrière la chaise. Elle baissa les yeux timidement devant ce compliment. Quand il réhitéra son invitation à sièger, la jeune femme s'exécuta.

"C'est plutôt un honneur pour moi, M. Petrelli, d'avoir été choisie pour travailler au sein de votre compagnie. Au début, je dois vous avouer que je n'était pas certaine, mais Takeshi à su me convincre. Il m'a parlé de vos buts et de vos aspirations mais il n'est resté qu'en surface. D'après ce qu'il m'a dit, vous travailler pour rétablir l'ordre dans un monde sans cesse sacagé de toutes parts. Il m'a dit qu'il nous faudrait réparer les tords causés par Sylar. Je suis prète à faire tout cela mais je ne sais pas comment je puis me rendre utile. J'ignore ce que moi je peux faire pour aider. Je n'ai pas un pouvoir des plus puissants et je n'y connais rien à la biotechnologie. Alors une question me vient à l'esprit: Pourquoi me vouloir, moi?"

Sky n'avait pas hésité à parler de son pouvoir car elle savait que ce Arthur Petrelli pouvait l'aider. Takashi lui avait dit qu'il connaissait bien les pouvoirs et qu'il saurait l'aider à le contrôler. Elle se sentait choyée d'avoir été recrutée mais elle se demandait ce que le vieil homme avat bien pu voir d'interessant en elle.

"J'ai beaucoup de questions à vous poser mais je vais d'abord vous écouter. "

Invité

Arthur reposait toujours sur son siège aux allures de noblesse, impassible devant l'exposé de la jeune femme, légèrement amusé par son apparente timidité et par la gène qu'elle semblait ressentir en ces lieux pour le moins hors du commun. Sa présence traduisait cependant la rigueur du travail de son premier agent, le jeune Takeshi, qui, malgré sa récente nomination, avait su faire preuve d'assez de courtoisie et de pertinence pour convaincre ses interlocuteurs alors que rien ne prédestinait leur accord. Un bon point donc, à rajouter à son effectif, lui qui alliait zèle et efficacité dans une harmonie tout aussi réussie. Un bon élément qu'il serait convenable de conserver. L'homme prit une longue inspiration, se penchant sur son bureau de façon à pouvoir y poser ses coudes, il croisa ses mains à la hauteur de son visage, laissant à ses yeux la marge nécessaire pour plonger dans ceux de son invitée, puis entonna un début de réponse sur un ton des plus cordial.

"Laissez-moi vous dire que l'honneur vous revient, rares sont les personnes à oser se jeter dans l'inconnu que constituent les prémices de l'avenir après un simple entretient sans y percevoir le moindre intérêt personnel. Voici la première raison de votre présence ici mademoiselle Yardley, votre apparent courage, mais surtout, votre volonté de faire évoluer les choses, car ce sont des individus de votre trempe qui sont aptes à changer ce monde."

Arthur fit silence, connaissant très bien l'efficacité de cette astuce de la rhétorique dont-il se servait souvent. Il permettait de forcer l'attention, d'aiguiser l'intérêt, d'inciter la personne concernée à en désirer plus, à en entendre plus, il assurait un effet de gravité. Il laissait le loisir de la réflexion, de la prise de conscience, et enfin, il appuyait le charisme ou encore l'autorité, allant même jusqu'à prêter à son géniteur une quelconque sagesse.

"De votre bouche je comprends que Takeshi vous a partiellement informé des objectifs qui sont les nôtres, et vous êtes en droit de vouloir en apprendre plus sur ce sujet, votre curiosité est donc toute à fait légitime. Notre organisation, aussi étrange que cela puisse paraitre, entend effectivement œuvrer pour le bien de l'univers dans lequel l'homme évolue. En réalité, nous travaillons ici à rétablir les principes qui ont fait jadis, la fierté des intellectuels de leur temps et qui ont malheureusement disparus des consciences, emportés par des esprits aux intentions plus que néfastes. Vous n'êtes certainement pas sans savoir que la médiatisation planétaire et la vulgarisation des êtres évolués du fait de l'intervention de Sylar a engendré de terribles troubles dans la société moderne. La peur, tout d'abord, agrémentée de jalousie, mais depuis les récents événements, c'est une véritable haine discriminatoire voir raciale qui s'est installée dans les cœurs des civils normaux. Sylar n'est en réalité qu'un pantin, un bouc émissaire, et n'est pas entièrement responsable du désastre. Ce sont des personnes beaucoup plus influentes et beaucoup plus dangereuses qui sont à l'origine des maux qui secouent les continents."

"Cette situation n'est plus envisageable, d'autant plus qu'elle nous précipite vers un avenir apocalyptique où toute chance de survie et d'apaisement est définitivement révolue. Pinehearst a donc pour but de contrer ce futur plus que sombre. Mais ce n'est pas tout. Nous voulons panser le monde tel qu'il est aujourd'hui car il n'a que trop saigné depuis notre apparition. Le gouffre entre la banalité et la différence en vue des mutations génétiques qui s'opèrent dans nos gènes et dont nous sommes tout deux des exemples a fini de s'agrandir. Nous souhaitons donner une seconde chance à l'homme. Peut-être même enterrer le Noir, ou du moins, limiter ses effets afin de parvenir à un nouveau modèle de la société. Aboutir à une communauté ou la différence, certes très présente et même indéniable sera respectée et acceptée, tout comme la banalité. Ils ne marqueront plus des critères de défaut ou de qualité mais seront simplement traités comme des caractères physiques. Un espace de solidarité, où les différents apportent aux autres le fruit de leurs dons, et qui, en échange, recevront de la part de la civilisation normale les valeurs, le droit à l'intégration de la communauté. Un nouveau monde, fondé sur les bénéfices du changement, un monde qui ne sera certainement pas blanc mais qui sera à coup sûr beaucoup moins noir que celui que l'avenir nous réserve."

Arthur mit enfin fin à son discours d'introduction certes prolixe mais nécessaire à la compréhension globale de son projet futur. Il avait volontairement passé sous silence la nature même des acteurs de la décrépitude du moment, le rôle de la Science dans la guérison du monde et était aussi passé sur les intérêts véritables que SKY pouvait apporter à Pinehearst dans sa lutte. Les explications périphériques devaient venir avec les questions qui les introduisaient, sans quoi le dialogue perdait de toute sa saveur et de toute son intensité. Le Patriarche reposa sa tête contre le sommet du dossier de son siège, croisant ses mains à la hauteur de son buste, impatient de poursuivre l'entretient.

Symphony s'était assise sur la chaise que lui avait présenté M. Petrelli. Elle avait toujours son manteau sur elle et hésitait beaucoup à l'enlever. Elle n'avait pas prévu devoir s'entretenir avec quelqu'un dans un bureau. Elle n'avait donc mis qu'un petit chandail à manches courtes. Celui-ci laissait voir la multitude de cicatrices qui couvrait les bras de la jeune femme. Elle en avait honte, certes, surtout que la majorité d'entre elles venaient d'absorbtions qu'elle n'avait pas désirées. Le même scénario s'était produit pour les deux cicatrices qu'elle avait dans le cou. Par contre, cellles-ci étaient visibles. Elle voulait oublier les circonstances de ces marques mais les images de la tentative de suicide particulièrement sanglante qu'elle avait voulu arrêter resteraient gravé dans sa mémoire pour toujours. Elle tenta de chasser cette image en passant machinalement sa main dnas son cou.

La jeune femme croisa ses jambes et se plaça confortablement dans la chaise travaillée afin d'écouter avec attention ce que le patriarche avait à dire. Il prit tout d'abord la peine de lui parler du courage de la brune à vouloir faire bouger les choses. Un sourire éclaira son joli visage alors qu'elle baissait la tête. Elle acceptait les compliments mais elle n'était pas toujours à l'aise de les recevoir. Elle releva le menton, posant à nouveau ses yeux océan sur le vieil homme. Il marqua une pause durant laquelle Sky put réfléchir à ce qu'il venait de lui dire. Il lui assurait qu'elle pouvait changer le monde. Alors Takeshi ne lui avait pas menti, elle pourrait vriament aider.

L'homme poursuivit enfin son discours. Il parla de la peur générale qu'avait engendré l'apparition médiatisée de Sylar. Cette peur était dirigée contre les personnes spéciales dont la jeune femme faisait partie. Elle aviat vu en direct cette intervention du tueur et, elle devait l'avouer, si elle n'avait pas possèdé elle-même un dons particulier, elle serait devenue plus que méfiante devant cette nouvelle race qui marchait sur la terre. Elle aurait été apeuré, se disant qu'ils étaient tous comme lui. Mais tel n'était pas le cas et elle le savait. Elle comprenait parfaitement ce que M. Petrelli lui expliquait. Les humains se méfiaient des spéciaux, ils se méfiaient d'elle, alors qu'elle ne demandait qu'à les aider. Elle hocha la tête pour lui faire savoir qu'elle comprenait.

Le patriarche continua en parlant d'un avenir plutôt sombre qui les attendait. Évidemment, si rien ne changeaient, les spéciaux seraient traqués comme de vulgaires animaux. Si Sky ne pouvait rien contre une armée d'homme prête à la tuer, elle savait que tous n'étaient pas aussi démunis. Elle avait vu Alexis agir avec ses ombres. Elle savait que Rick, s'il se laissait capturer, créerait une épidémie au sein des humains. Elle ne craignait pas pour la sécurité de Valère, protégé par la terre elle-même ou encore Holly qui ferait tout exploser. Mais elle, que pouvait-elle faire pour se défendre? Rien... Elle baissa encore la tête, en honte d'avoir muté de si mauvaise manière. Il poursuivit en disant que Pinehearst voulait donner une seconde chance à l'humanité. Elle releva les yeux vers lui. Oui, l'humain n'avait pas besoin de devenir ainsi.

"Je comprend ce que vous voulez faire. L'humanité va finir par nous chasser comme de vulgaires animaux. Il ne faut pas que ce futur sombre s'abbatte sur nous. Car cela n'aura rien d'une partie de chasse. Plusieurs spéciaux savent tuer avec une aise malsaine. Cela deviendra une guerre qui ne s'arrêtera que lorsqu'une des deux espèce sera completement décimée. Les humains ont peur et je les comprend. Mais j'ignore ce que je peux faire pour changer ça. Certes, je peux absorber la peur mais je ne peux pas le faire pour l'humanité entière. En plus, ce pouvoir que j'ai me semble plus une malédiction pour le moment. Je ne le contrôle pas. Alors comment puis-je aider les autres si je n'arrive pas à m'aider moi-même?

Vous savez M. Petrelli, Pinehearst est un exemple à suivre pour l'humanité. Elle allie humains et spéciaux dans de mêmes bureaux afin d'aider les deux clans. Je trouve cela très noble. Mais un questionnement reste néanmoins. Si nous luttons pour la réunion des deux camps, c'est que certaines personnes refusent cette union. Sinon, nous n'aurions même pas à nous en soucier, cela se ferait sans aucune aide. Ces personnes qui se dressent contre nous, auront nous à les... combattre?"

Invité

Arthur observait avec le stoïcisme d'une pierre le comportement de la jeune femme qui se trouvait devant lui. Il lu le flot de ses pensées, très sommairement, pour comprendre quelle était l'origine de cette gêne qu'elle ne dissimulait que trop mal. Ainsi donc Symphony souffrait-elle du regard que les autres pouvaient placer sur elle, tentant de cacher aux yeux de l'extérieur les stigmates qui déchiraient son corps. Des souvenirs atroces de ces déboires, des cadeaux sadiques du destin, qui, après chaque témoignage du don de la pauvre damoiselle, la remerciait d'une blessure dans sa chair. Cette situation le touchait, ou du moins ne le laissait-il pas aussi mutin qu'à son habitude.

Son visage s'était d'abord éclairé alors que la belle entamait son discours, rejoignant la position que défendait Pinehearst, la future recrue n'avait pas tenté de faire la sourde oreille et s'était directement rattachée à la cause noble que le Patriarche préparait. Cependant, son expression évolua subitement alors que la candide fille se questionnait au sujet d'une hypothétique confrontation. Ses mains se posèrent lourdement sur le bureau alors que l'homme calait son dos contre le dossier de son siège. Il prit quelques secondes pour réfléchir, plongeant la pièce dans un silence pieux et angoissant tout en articulant dans son esprit de stratège une réponse pertinente. Enfin, il osa parler avec courtoisie et tact.

"Mademoiselle Yardley. Je ne vous cacherai pas que Pinehearst sera sujette à de nombreux problèmes durant l'accomplissement de son idéal. Beaucoup d'individus spéciaux s'opposent à notre vision des choses, et ce, de façon plus ou moins violente et explicite. La question demeure difficile. A vrai dire, quelques organismes complets sont dors et déjà dans une politique de répression à notre égard et affichent catégoriquement leurs refus de nous suivre, le conflit se profile à l'aube de l'avenir.. mais.. il est ici question du futur de notre monde. Sans nous, ce monde se précipitera dans l'apocalypse le plus cauchemardesque que notre imagination puisse concevoir. C'est le destin de l'Humanité toute entière qui se joue à cet instant, dans ce bureau. Rétablir la sérénité et l'ordre est une priorité absolue, et nous ne pouvons nous permettre de laisser quelques agitateurs de foule détruire d'un seul revers de main, en toute impunité le fruit de notre labeur, le travail de toute une vie. Oui mademoiselle Yardley, pour le bien commun, pour notre survie, nous aurons à éliminer des obstacles qui se dresserons devant nous. Éradiquer radicalement le mal est une nécessité. Mais songez à la portée philosophique de cet acte, et à ses répercussions, fussent-ils 1000 à devoir périr, serait-il préférable de les laisser en vie pour sceller le sort de prêt de 7 milliards de personnes ?"

Arthur se leva, fit le détour du meuble imposant et noble qui le séparait de SKY, puis il la dépassa pour enfin se mettre derrière elle et poser délicatement la paume de sa main sur le front de son interlocutrice terrorisée. Il ferma alors les yeux et continua son discours là où il s'était interrompu.

"Pour préserver une chose de la mort, on cherche à protéger sa vie, et lorsque cette dernière est en péril, guérir le mal qui la ronge est l'unique solution envisageable. Guérir un être d'un mal revient à éliminer les éléments qui en sont responsables, chercher à guérir, c'est tuer pour sauver, c'est à dire opérer un choix, effectuer un sacrifice, détruire les raisons du mal pour garantir les cellules du corps. Le monde est malade mademoiselle Yardley, et tout comme moi, vous êtes une des rares personnes à pouvoir gommer ses cicatrices."

Alors qu'il parla, une chaleur agréable se propagea dans tout le corps de l'invitée, prenant sa source là où la main de Petrelli s'était refermée, elle se répandait maintenant délicieusement, prenant part de chaque centimètre de sa peau et de son organisme pour le tonifier et lui offrir une seconde vie. L'épiderme de Sky sembla se régénérer, laissant disparaitre les blessures jadis immortelles qui la striait, elles s'évaporaient, une à une, disparaissant de la vue subtilement pour n'apparaitre désormais que dans la mémoire de la damoiselle, graciles souvenirs de son statut passé, elles s'envolaient avec le poids de leur présence, ne laissant aucune trace de leur séjour. Le Fondateur lâcha calmement sa prise, indiquant ainsi à la femme que la guérison était finie.

"Vous vous croyez impuissante, martyre mais ne l'êtes nullement. Mademoiselle Yardley, je puis vous apprendre à vous servir de votre don de façon différente et définitive. Son acquisition et son contrôle se font par la souffrance, mais vous avez assez souffert et devez maintenant dépasser ce stade. Sachez que les transferts d'effets négatives que vous effectuez perdent de leur virulence lorsqu'ils apparaissent à travers votre corps. Laissez-moi vous faire comprendre. Les flux que vous manipulez n'ont fait qu'agir à travers vous jusqu'à maintenant, les échanges d'effets s'effectuaient entre la personne visée et votre propre personne. Cet emploi est fatalement restrictif et vous est même particulièrement préjudiciable. Le stade suivant consiste en la maîtrise parfaite de ces flux. J'entends par cela qu'il vous ai théoriquement possible de causer d'infinies souffrances à d'autres individus en puisant dans les sentiments négatifs d'autres individus encore, sans que votre corps ne fasse le moindre sacrifice et sans que vous interveniez comme interface. Ce que vous avez vécu, pour vaincre, vous saurez, avec un peu d'entrainement, le faire subir à d'autres sans que vous même ressentiez la plus infime douleur."

"'Cause once all we wanted seemed so far away
But with everystep it was closer each day
The more that we tried it was within our grasp
The more that they told us that it wouldn't last
And everyone said we were crazy for giving up everything..."

Le combat, l'affrontement... Quels concepts tout droit sortient d'une autre époque. Cela faisait penser aux chevaliers qui se déclaraient en duel à mort. Symphony ne pouvait s'imaginer faire ce genre de chose. Devoir affronter des gens qui, comme elle, défendaient leurs idéaux, se battaient corps et âme pour ce qu'ils croyaient être juste était inconsevable pour elle. Comment savoir laquelle des deux cause est la bonne? Il faut faire un choix. Il faux prendre une décision et agir dans ce sens. Mais quand cette décision implique que l'ont doit faire du mal à d'autres, on ne peut douter. On ne peut essayer un jour, un mois, et changer d'idée en fin de compte. Des vies seront brisées par cette décision. Agir pour le plus grand bien est-il vraiment bon en soit? Tant de question tournoyaient telle une tempête de feuille à l'automne.

Le vieil homme confirma les craintes de la brune quand il lui parla d'organisations complètes qui se dresseraient contre eux. La pauvre n'arrivait pas à y croire. Comment des personnes censées pouvaient former des groupes pour aller à l'encontre de ceux qui veulent sauver le monde. Ce devaient être des terroristre. Des alliées de ce Sylar qui avaient soif de pouvoir. Elle se plaisait à les imaginer laids, sales, vivant dans les parc, volant les gens qui passaient. Oui, ils devaient ressembler à çâ, les gens qui s'opposent à Pinehearst. Des gens sans famille et sans amis qui ne veulent que le mal pour ce monde. En les imaginant ainsi, la jeune femme aurait peut-être moins de difficulté à les combattre si elle devait le faire un jour.

"Je comprend ce que vous voulez dire. Nous devont agir pour le plus grand bien. En tuer un pour en sauver mille. Le concept ne m'est pas étranger mais l'action en elle-même m'est totalement inconnu. Je n'ai jamais eu à me défendre ni a faire volontairement un acte offencif envers quelqu'un. Je ne sais pas si j'y arriverais."

Depuis le début de l'entretien, M. Petrelli était resté sagement assis sur sa chaise. Suivant le discours de la jeune femme, il se leva. Ne l'ayant pas invité à faire de même, elle resta assise. Ses yeux océan ne quiterrent pas le Patriarche qui contournait lentement son immense bureau. Quand il se trouva enfin derrière elle, la pauvre Sky se mit à respirer plus rapidement. Elle regardait drooit devant elle en se demandant ce qu'il voulait faire. Une main se déposa délicatement sur son front. Comme s'il ne s'agissait la que d'une formalité, il continua de discourir. La jeune femme commença à paniquer.

Sans se soucier de ce qui se passait dans la tête de la jeune femme, Arthur Petrelli continuait son discours. Elle ne capta que la dernière phrase, parlant des cicatrices du monde. Elle avait sentit une chaleur dans sa peau, partout ou elle avait des cicatrices. Dès que l'homme la lâcha, elle retira son manteau. Le choc! Elle put découvrir une peau lisse et pâle, sans aucune altercation à sa perfection. Elle se leva d'un seul bond de sa chaise. Elle regardait ses bras et elle n'arrivait pas à croire à ce qu'elle voyait. Elle accumulait les cicatrices depuis tant d'année, cadeau empoisonné de son don. Elles avaient toutes disparuent.

"Qu'est-ce que vous avez fait? Comment?"

Voyant que le Patriarche ne sourcillait pas, Sky cessa de parler. Elle pposa son regard d'océan sur lui, tentant de percer son secret. Quand il lui fit signe de reprendre son siège, elle le fit, non sans peur. Il parla à nouveau, mais la pauvre ne l'écoutait qu'à moitié. Elle ne comprennait que quelques phrases qu'il prononçait. Elle savait qu'il parlait du transfert d'effets négatifs. Apparemment, il ne savait pas de quoi il parlait. Il tentait de la convincre qu'elle arriverait à effectuer des transfert d'une personne à une autre sans que cela ne l'affecte. C'était impossible. Il tentait de la faire souffrire lui aussi. Il voulait la tester. Il finirait par la tuer. Ils veulent tous la voir morte! Symphony se leva à nouveau.

"Vous mentez! Vous me donnez tous ces espoirs mais c'est impossible! Je sais ce que vous allez faire, vous allez me faire souffrir. Encore! Un autre à voulu m'aider avec mon pouvoir et il a faillit me tuer. Alexis Kane! Vous êtes comme lui. Vous allez me dire de faire des choses horribles. Comme lui... Il m'a enfermé, il ma dit de torturer un homme. Je ne lui pardonnerai jamais ça! AH!"

La pauvre se prit la tête dans les mains.

"Non! C'est pas à moi cette rancune. C'est pas à moi... Et cette peur... Non, je sais que les gens ne m'en veulent pas. Je le sais. Allez Sky, ne te laisse pas envahir, ce ne sont pas tes émotions. Calme-toi... Calme-toi..."

Symphony recommença à respirer plus doucement. Avec le temps, elle avait appris à bien gérer les émotions qu'elle absorbait mais, sur le coup, c'était toujours difficile. Elle posa une main lourde sur le dossier de sa chaise. Elle tentait de reprendre le dessus sur tout ce qui l'habitait. Puis, elle parla, doucement, faiblement.

"Si vous pouvez m'aider avec mon pouvoir, aidez-moi seulement pour ça. Aidez-moi à trouver le moyen de le contrôler. Je voudrait toucher les gens sans tout abosrber. Je suis désolé..."

La pauvre se sentait toujours un peu coupable d'absorber des émotions des gens. Elle avait toujours l'impression de leur voler quelque chose. Finalement, elle releva la tête et regarda l'homme. Elle lui sourit, lui signifiant qu'elle allait mieux. Elle passa une main sur son bras.

"Merci... Merci beaucoup..."

Invité

La première réaction de Symphony fut celle à laquelle le Patriarche s'attendait. De l'étonnement, de la stupéfaction, de la joie... mais le discours fut bientôt tout autre. La rage aveugle que la jeune femme venait inconsciemment d'absorber se déversa dans ses mots, et, comme un torrent de fureur vint sauter à la tête du Fondateur. Ce dernier eut un léger mouvement de recul, son visage fut simplement marqué par la caresse du doute, l'imprévu étant pour une fois parvenu à éclipser la platitude éternelle qui gouvernait l'expression de son visage. Instinctivement, quelques frétillements électriques surgirent des extrémités de ses doigts âgés, mais très vite, furent étouffer dans l'épaisseur de sa paume et finirent par disparaitre tout aussi tôt. L'invitée ne semblait pas avoir fait attention à ce détail, et, Arthur se contenta bien de son petit théâtre. Il observa la chute de la colère, voyant dans le visage de SKY la culpabilité remplacer l'agressivité. Ses murmures d'excuses difficilement audibles ne firent point l'effet pour lequel ils étaient prédestinés. Il s'avança à grand pas, souriant légèrement à la demande de son hôte.

"La réaction de votre don est surprenante, il n'y a aucun remord à avoir devant votre incapacité à contrôler ces sursauts émotionnels. Je pense être en la possession du savoir nécessaire pour vous forcer à vous limiter, je pense savoir comment agir pour vous pousser à la gestion."

Les deux mains d'Arthur prirent possession des épaules de son agent, son regard noir plongea dans l'azur horizon de celui de son interlocutrice, le sourire se dissolu dans la tension du bureau alors que l'ancien faisait naitre en lui un flot immense de sensations noires. Dans son esprit et dans celui de la jeune femme défilèrent des images atroces, des incitations à la haine, à la souffrance, et aux mille autres maux dont l'âme humaine souffre lorsqu'elle est sombre. La rancœur, la brutalité, le mensonge, le sadisme, Petrelli les embrassa, faisant grandir leur influence en lui jusqu'à atteindre leur paroxysme. Une angoisse profonde le saisit, et vint, à son tour, se mêler à cet amalgame démoniaque, cette tempête acrimonieuse et insupportable que Symphony allait devoir combattre pour espérer survivre et redevenir maître d'elle même.

*La douleur que vous allez ressentir vous abattra définitivement si vous ne poussez pas votre instinct et votre conscience à vous dominer. Le contrôle ou la mort, voici le dilemme que je vous offre. Sachez que notre organisme agit inconsciemment lorsqu'il est en condition de crise. Laisser votre flair agir et vous convaincre que votre réussite est possible demeure votre seul antidote.. A moins qu'il ne soit déjà trop tard,..*

Au delà de l'aspect suicidaire cette tentative consistait un véritable objectif dans la concrétisation du vœu de la femme, en effet, pousser au delà de ses limites les capacités du don permettait de faire exploser les barrières qui contraignaient son utilisation. Le cerveau agissait au dépend de la conscience pour se préserver de la mort, ainsi donc Symphony était-elle dans l'obligation théorique de dominer son pouvoir sous quoi elle se ferait dominer par ses conséquences et finirait par mourir de souffrance elle même. Encore fallait-il trouver le moyen de lutter contre l'apriori et le sentiment d'impuissance et de sousestimation, encore fallait-il trouver le courage d'agir pour vivre, de se contraindre pour survivre. Mais.. finalement, n'étais-ce pas cela l'Evolution

"Anger and agony,
Are better than misery,
Trust me I've got a plan,
When the lights go off you'll understand"

Symphony était un peu épuisée. Absorber les émotions des autres était toujours quelque chose d'éprouvant physiquement et mentalement. Elle avait calmé la rancune et la paranoïa mais ne s'en était pas débarassé. Cela pouvait prendre des heures avant que l'émotion ne disparaisse vraiment complètement. La rancune étant un sentiment qui n'habitait jamais la jeune femme, d'ordinaire. Elle détestait l'éprouver et se peinait beaucoup de voir autant de gens au pire avec les relant de cette rencune qui ne les quittait jamais. C'est comme un mal qui les ronge sans arrêt. Même quand tout va bien, le sentiment est toujours là.

Comme à chaque fois qu'elle se laissait emporter par ce qu'elle absorbait, la pauvre se sentait terriblement mal. Elle avait crier et avait même insulté M. Petrelli qui ne le méritait vraiment pas. Il ne voulait que l'aider. La brune se confondit en excuses mais l'homme semblait imperturbable. Une fois la crise passée, il s'approcha d'elle en souriant. Il devait la trouver ridicule. C'est certain, elle serait renvoyée.

**Non... Sort de ma tête, saleté de paranoïa...**

Le Patriarche se trouvait droit devant elle. La jeune femme regardait le sol avec une insistance anormale. La gêne de ce qu'elle venait de faire clouait son regard au sol. Quand elle releva les yeux vers lui, il la fixait de ses prunelles d'ébens. Elle figea. Le vieil homme posa ses mains sur les frèles épaules dénudées de Sky. Il lui dit qu'il savait comment l'aider à coontrôler son don.

"Vous allez m'aider? Merci..."

Soudain, Symphony commença à se sentir mal. Son esprit se faisait attaquer par d'horrible choses. Elle ressentait des émotions qu'elle n'avait jamais ressentit avant. De la haine, de la colère brutale, du sadisme. C'était trop pour elle. Elle ne pouvait même pas concevoir que quelqu'un puisse ressentir véritablement de telles choses. Sa respiration s'accelera. Ses poings se serrèrent tout comme sa mâchoire. Elle entendit clairement la voix de M. Petrelli dans sa tête. Il l'a pousserait jusqu'au bord du gouffre. Il la conduirait à la limite de son esprit. Il la confronterait à un choix. Elle devrait contrôler son pouvoir ou alors la mort viendrait la cueillir au milieu des souffrances. Elle parla, le souffle court, tentant de se contrôler.

"Non... Ne faites pas ça... Je vous en supplie... Il a essayé. Alexis, il a essayé, et ça n'a... Arg... Ça n'a pas fonctionné. Ah... S'il-vous-plait. Laissez-moi..."

Mais il ne la laissait pas. L'homme n'avait qu'une idée en tête. Il voulait qu'elle réussisse à contrôler son pouvoir. Les images continuaient à défiler dans la tête de la pauvre femme qui tremblait de tout son être. Ses yeux bleus s'étaient refermés. Une perle d'eau salée coula le long de sa joue. Une puissante angoisse vint s'ajouter au flot d'émotions qui la torturait déjà. Les pensées les plus meurtrières se bousculaient dans l'esprit de la jeune femme si pacifique.

Chaque nouvelle image, chaque nouvelle émotion la meurtrissait tel un couteau planté dans sa chair encore et encore. Il ne devait pas avoir conscience de ce qu'il faisait car il aurait arrêté. La pauvre avait si mal, elle souffrait tant. Elle aurait souhaité mourir en cet instant ppour mettre fin à cette torture. Encore cette haine dirigée contre l'humanité entière. Encore cette rancune d'une faute commise par quelqu'un qu'elle avait jadis pardonné. Encore toute cette souffrance. Et elle voulait tellement se contrôler. Elle le voulait, mais elle n'y arrivait pas. Elle tramblait, elle serrait les poings. Une autre larme de colère coula sur sa joue. Elle murmura.

"Reculez... Je vais exploser..."

Puis, la pauvre perdit le contrôle. Elle poussa un hurlement de rage, une complainte visant à faire baisser la tension en elle. D'un geste brusque, elle envoya la chaise voler jusqu'à heurter le mur dans un bruit sourd. Elle se jetta à genoux par terre, criant toujours son désespoir. Elle frappait le sol de ses poings. Tout ce qu'elle souhaitait, c'était de garder assez de contrôle pour ne pas attaquer directement M. Petrelli. Malheureusement, elle n'arriva pas à se contrôler. Elle attrappa le poing de l'homme.

"Vous alllez souffrir autant que moi!"

Dans une vague puissante, tous les effets négatifs qui meurtrissaient le corps et l'esprit de Symphony furent transféré à M. Petrelli. Il put ressentir exactement ce qu'elle avait ressentit. À ce moment, la jeune femme reprit conscience de ce qui se passait. Elle se sentait étrangement bien, calme et heureuse. Quand elle comprit ce qui venait de se passer, elle recula juqu'au fond de la pièce, de peur que ce qui s'était produit avec Alexis s eproduise à nouveau.

Invité

Le caractère indomptable des capacités et des potentiels évolutifs demeurait encore le premier des remparts à leur utilisation. Le don tombait du ciel, un beau jour, véritable bénédiction ou inversement. Mais qu'étais-ce alors ? Un poids du ciel ? Une contrainte nouvelle ? Un fardeau impromptu et indésirable qui s'immisçait dans les mailles de la banalité de façon arbitraire dans le but de faire ressortir une minorité de cette masse commune. Quel défaut soutirer de cette clémence divine, si ce n'était l'incroyable préjudice que sa découverte causait en nous et dans notre quotidien. Encore fallait-il l'accepter. Se déshabiller de ses craintes et de ses inquiétudes, pour embrasser à jamais le pouvoir qui nous était offert. Ici était la subtilité, ici était la solution. Le sacrifice était une notion inséparable de celle du Pouvoir. Mais cela, trop peu l'avait compris.

L'idée même d'Arthur venait de se retourner à son insu contre lui même. Alors que son instinct l'avait poussé à venir en aide auprès de sa future recrue de façon bien spectaculaire, il n'avait pas réellement adopté qu'une partie de son fonctionnement, et, dans un excès de bonté et d'impatience, l'avait forcée, l'avait poussée à bout, plus qu'il n'aurait jamais du. Son cri déchira le calme du bureau alors que prise d'une rage folle, la pauvre femme envoyait valsé le mobilier loin de son corps. Elle fléchit, ordonna à l'homme de s'éloigner, chose qu'il ne fit que légèrement puis, elle lui saisit le poing. Ce fut alors une tout autre sensation qui s'empara de lui. Sa sérénité et son assurance disparurent dans un tourbillon de mauvaises pensées

Dallas recula d'un pas ou deux, comprenant que trop tard la nature de ses maux. Une rage inouïe gronda en lui, une colère pareille à un cataclysme ayant atteint un paroxysme inavouable. De la peur, de la haine, de la douleur, de la rancune... Tout avait été transmis, d'elle à lui et désormais tout déchirait son corps et son cœur, l'emportant au pied des enfers. Une situation devenue indélicate et incontrôlable. Il tomba à genoux à son tour dans un rugissement d'angoisse, ses yeux se voilèrent, ses mains émirent une lueur incandescente extrêmement lumineuse. Sa respiration s'accéléra alors, devenant frénétique et élongée. Dans un vain espoir, l'esprit torturé du Fondateur, tiraillé par les assauts des sentiments et par le martellement des pensées de tous les individus du bâtiment tenta de geler la danse des secondes. L'échec fut amer, n'ayant plus d'emprises sur lui même et sur l'espace temps, Arthur s'attendit au pire. Une onde de choc traversa le bureau, projetant violemment SKY et le mobilier à travers la pièce, fissurant l'immense baie vitrée d'asymétriques blessures.

Son rêve allait disparaitre. Lui.. l'individu le plus incroyable de l'humanité, lui, qui devait guérir le monde là où toutes les figures de l'Histoire avaient échouées. De son insouciance périrait son projet, il s'apprêtait à faire disparaitre Pinehearst, l'atomisant comme on brule une carte dans un brasier ardent. Pouvait-il se permettre d'enterrer le fruit des efforts de toute une vie ? Pouvait-il songer à abandonner sa mission, au détriment de tous, simplement parce qu'il venait de réaliser une mince erreur, prenant des aspects déments et disproportionnés. Condamnerait-il le monde au chaos que lui même et Takeshi avaient visité ? Le personnage qu'il était devenu devait briller de sa compétence de stratège et de son espoir. Sa volonté avait toujours vaincu, il en serait de même aujourd'hui. Il plaça difficilement sa main droite sur son front, touchant à la chaleur suffocante qui s'était emparée de la pièce, il ferma ses paupières et dans un dernier râle, parvint à guérir son âme comme il avait pansé le corps de Symphonie.

Les radiations disparurent instantanément, la chaleur se volatilisa. Il ouvrit ses yeux puis se releva difficilement tout en constatant l'ampleur des dégâts. Il haletait encore, quelques gouttes de sueur perlaient sur le sommet de sa face. L'air inquiet et peiné, il dévisagea sa convive avant de n'oser parler à nouveau :

- Êtes-vous sauve ?

Le bonheur... Quel concept étrange! Le bonheur est un idéal à atteindre. Mais est-il seulement possible d'y arriver? Depuis tant d'année, Symphony s'efforce de rendre les gens heureux. Depuis des années, la jeune femme absorbe tout ce qui tracasse les gens. Elle prend leur peine, leur stress, leur rancune, leur colère... Depuis des années, elle doit vivre avec, en elle, le poids des pires sentiments que les gens peuvent éprouver. La pauvre n'a jamais le temps de se sentir bien. Elle dois gerer ses émotions et celles des autres. Pour la deuxième fois dans sa vie, elle se sent vraiment bien.

** Alors c'est comme ça que les gens se sentent quand je les touche... C'est magnifique... **

La brune s'était senti ainsi une autre fois avant, avec Alexis. Il l'avait poussé à bout, et elle lui avait tout transféré. Une fois épurée de ses affects négatifs, la jeune femme s'était sentie si bien. Mais son bonheur avait été de courte durée car elle avait craint pour sa vie. Alexis était puissant et il se sentait invulnérable. Personne n'est complètement invulnérable et ceux qui se sentent ainsi tombent de bien plus haut losqu'ils tombent. Alexis, qui se sentait si fort n'a pas su contrôler les émotions qu'elle lui avait envoyé. Il avait craqué et avait déchainé son pouvoir sur tout ce qui l'entourait. Encore une fois, Sky se sentait bien mais elle savait que cette situation ne durerait pas. Elle n'en était pas déçue, et elle n'avait pas peur. Elle était seulement heureuse et elle comptait bien profiter de ce moment, d'aussi courte durée soit-il. Justement, ce bonheur prennait fin à l'instant.

M. Petrelli succombait aux affects qu'il venait de recevoir. Symphony ne se souvenait même plus de quelles émotions il s'agissait mais elle se doutait que ce ne devait pas être agréable. Le pauvre homme posa les genoux au sol dans un cri qui traduisait la douleur de l'âme. Ses mains s'illuminèrent d'une lueure incandescente. La jeune femme se releva et recula un peu. C'en était déjà fini du bonheur pur, la peur s'était emparé d'elle. Une violente secousse se fit sentir, la projetant contre le mur du fond. Sa tête heurta le mur de façon plutôt féroce. La pauvre s'écrasa au sol sans trop comprendre ce qui se passait. Elle s'appuya sur son bras pour se relever mais elle voyait la pièce tourner. Elle vascilla, ferma les yeux puis retomba au sol.

Une voix grave la ramenna à la pleine conscience. Le patriarche semblait s'être calmé. Il fit quelque pas dans sa direction. Symphony ouvrit les yeux, encore étendue au sol. Elle avait mal à la tête. Elle regarda le vieil homme quelques instant avant de répondre. Elle prit appuie sur sa main pour se redresser. Par contre, pour se lever, elle attendrait encore un peu. Elle resta donc assise sur le sol. Elle répondit d'une voix un peu faible.

"Je... Je vais bien... Je suis désolé de vous avoir fait ça. C'est ma faute... Je n'aurais pas du... Je suis trop faible pour contrôler ça... Je m'excuse, vraiment."

Invité

La violence de la réaction avait dévasté la pièce de fond en comble. Les vagues de radiations fluides, provoquées par l'incandescence jadis des mains d'Arthur étaient venues s'éteindre contre l'impénétrable paroi de sa baie vitrée, déchirant sur leur passage toute la symétrie du bureau pour le plonger dans un chaos disproportionné. Les meubles gisaient comme autant d'obstacles futiles à la fureur incontrôlée du Patriarche, renversés et éventrés, laissant l'opportunité à des centaines de documents déchiquetés de se rependre sur le sol et de maculer son obscurité de leur blancheur innocente. L'horreur de l'insouciance venait encore de frapper, ce spectre, à l'origine de tous les maux du monde, avait laissé une empreinte nouvelle sur le monde de Dallas, lui rappelant surement que malgré ses croyances et ses convictions, lui même n'avait pas encore la capacité de s'opposer au sort. Cette expérience blessait Arthur, le saisissant au cou alors qu'il se sentait inaltérable, au moment le plus inopportun, elle le laissait s'échouer, faisait chuter son égo de sa place céleste et manifestement inébranlable, le plongeant dans l'abime de la culpabilité, jusqu'aux plus profonds gouffres du doute. Si un être ultime gouvernait ce monde, bien mauvais devait être son regard sur la figure d'Arthur qui s'élevait, qui tentait de tendre ses bras, pour saisir la couronne de la divinité et dérober sa place. Dieu était égoïste dans sa volonté.

Les premiers mots de Sky qui venait justement de se redresser rappelèrent Arthur de sa méditation au sujet de son échec, par chance, elle s'était vue épargnée par le courroux involontaire du Directeur. Les phrases silencieuses aggravèrent l'expression du vieux personnage, le mal qu'il venait de causer était immense. Ses yeux se baissèrent, il se détourna pour observer l'étendue irréelle de son acte. Il fit le détail de la pièce, mitigé entre la déception, la colère et le remord mais l'homme ne laissa rien paraitre de son dépit. Il se contenta de prendre une inspiration longue afin de répondre à son invitée qu'il avait malheureusement bien mal reçu.

"Ce désastre n'est pas de votre fait mais du mien, et vous avez agit de la façon la plus juste et raisonnable qu'il soit. Voyez-vous, malgré l'apparent dommage que vous nous avez causé, vous venez de prouver une chose qui m'était encore obscure. Voici le spectacle qu'offre la folie humaine, la mienne et la votre. Le monde dans lequel nous vivons ne peut qu'être effrayé par l'Evolution, d'autant plus qu'il saura qu'elle même n'est pas apte à se contenir et qu'elle se soumet parfois à ses quelques fantaisies. Elle doit être encadrée, encadrée à temps, sous peine de voir cette planète disparaitre de notre incapacité à nous contrôler. Combien sommes nous à pouvoir raser un continent d'un planisphère, à pouvoir changer le court du temps ou à pouvoir élever la colère des mers ? Imaginez un futur paisible en vue de ces nouvelles conditions nous est impossible, voilà pourquoi nous nous battons mademoiselle Yardley, pour que cette simulation bénigne ne se reproduise pas à grande échelle, pour que notre bêtise ne mette pas fin à notre espèce dans un sursaut de sauvagerie. La Science éclairera les populations, et notre action sauvegardera les deux espèces qui se distinguent, nous serons à la base de la collaboration qui redonnera à l'Homme son prestige."

Il tendit sa main à Symphony puis continua.

"Cet incident a réveillé en moi un grand trouble, je crains que poursuivre notre rencontre dans des conditions décentes nous soit désormais impossible. Je ne puis qu'être désolé de la tournure de cette rencontre que je n'imaginais que plus sereine, j'espère avoir dans un futur proche l'opportunité de vous revoir pour poursuivre... Agent Yardley"

Arthur laissa un sourire las s'afficher sur son visage creusé. Sa défaite ici devant la surprise avait éveillé dans sa personnalité la part la plus obscure de son esprit. Sa paranoïa grondait, elle le martelait d'inquiétude, le baignait d'angoisse. Il devait, au moins une fois, la laisser surgir, la laisser s'exprimer, une fois, une ultime fois.. L'homme piocha dans la poche de son ensemble une carte de visite qu'il glissa dans la main de son interlocutrice. Il obtiendrait sa revanche, il accomplirait une vengeance, sa victoire serait éclatante.

Quel désastre! La folie d'un trop plein d'émotions peut être si dévastatrice. Quelles sont les limites de l'homme au bord du gouffre? Quand l'on sent que notre temsp nous est compté, quand l'on sent que plus rien n'a d'importance car, pour nous, il est déjà trop tard. Ou est la place du contrôle? L'homme redevient un animal. Devant son désespoir, il lutte pour sa survie. C'est quand on n'a plus rien à perdre qu'on est le plus dangereux.

Si Symphony avait expérimenté cet était trop souvent, M. Petrelli en était à sa première fois. N'ayant su se contrôler, il avait détruit la moitié de son bureau. Il n'avait usé d'aucune délicatesse en déplaçant le mobilier. Même la pauvre avait subi le contre-coup. Projetté avec force contre le mur, elle était un peu étourdie. Quand, enfin, elle reprit ses esprits, elle ne fit que s'excuser au vieil homme. La culpabilité était un sentiment bien connu de la brune. Elle se sentait responsable du désastre du bureau. Si elle avait été plus forte... Si elle avait su se contrôler... Rien de tout cela ne serait arrivé.

Un fois calmé, le patriarche expiqua à la jeune femme que ce qui venait d'arriver lui avait ouvert les yeux. Apparemment, il avait compris quelque chose qui échappait complètement à la jeune Sky. Il lui réexpliqua les but de la compagnie en s'appuyant sur l'incident à titre d'exemple à petite échelle d'un possible catastrophe mondiale. Loin de faire la sourde oreille, la jeune femme se sentait totalement concernée. Elle acquiessa.

"Si nous pouvons faire quelque chose pour éviter la catastrophe, alors il nous faut agir. J'apprendra à contrôler mon pouvoir, je le promet. Ensuite, je pourrai être pleinement utile à la compagnie."

Puis, aussi poliment que l'exigeait son statut, M. Petrelli mit fin à l'entretient. Symphony comprenait totalement les raisons qui le poussait à écourter leur discution. Après tout, elle était à blâmer. Il la salua donc en la nommant "Agent Yardley". Un sourire illumina son visage. Agent... Alors, c'était vrai à présent. Elle travaillait officiellement au sein de la compagnie. Elle salua convenablement son nouveau patron, évitant delui serrer la main car, le réusltat d'un tel contact avait été expérimenté. Elle prit son manteau et se dirigea vers la porte.

"Merci beaucoup pour cet entretient monsieur Petrelli. Je ne vous décevrai pas..."

Elle sortit du bureau.

[Merci beaucoup pour ce topic. Ce fut très interessant. En espérant être une agent à la hauteur... ]

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