Caïn Ezechiel ~~All Causes Shall Give Away : I Am In Blood~~
Nombre de messages : 1647 Age : 31 Pouvoirs : Contrôle cellulaire(=>Enzyme) ; Expérience ; Téléportation Côté Coeur : Il n'existe plus. Date d'inscription : 03/08/2008
:::Votre Perso::: Age du perso: 451 ans(apparence 23) Relations avec d'autres personnes: Voir Background Travail: Je n'aime pas le travail, nul ne l'aime ; mais j'aime ce qui est dans le travail l'occasion de se découvrir soi-même.(Joseph Conrad)
Sujet: Shadow On The Day, Pain In This Heart [Solo] Sam 6 Mar - 12:05
[Topic solo qui se déroulera en plusieurs endroits et qui marquera une évolution significative du personnage.]
"On peut sécher ses larmes, mais son coeur, jamais." [Marguerite de Valois] "Les gens qui savent pleurer ont les plus beaux yeux du monde." [Sylvain Trudel] "La mort révèle l'amour, c'est l'inconsolable qui pleure l'irremplaçable." [Vladimir Jankélévitch] ----------------------------- ~~Shadow On The Day, Pain In His Heart {1. Discovered Of Unbearable Truth}~~
Trois personnes s'étaient rencontré pendant une nuit. Deux immortels et un amnésique. Chacun était lié avec un autre. Ce lien, ce maigre lien qui les tenait leur octroyait le droit de se parler, de se toucher, de se comprendre, de se voir. Liamarus était ce que Caïn avait de plus proche d'un vieil ami. "Ami." Définition: personne avec laquelle on a un lien particulier, un attachement mutuel, une affection réciproque. Liamarus et lui avait connu l'enfer de la Seconde Guerre Mondiale. Pendant celle-ci, ils s'étaient liés et avaient combattus ensemble. Lorsque le sang et la violence rapproche deux hommes, il se crée un lien indéfectible entre eux, un lien qu'on ne peut comprendre aussi facilement que s'il s'agissait d'une amitié normal. D'une Guerre immonde et atroce peut surgir un grand renouveau et des cicatrices qui permettent de transcender les définitions ordinaires. Ainsi en était-il des relations entre Caïn et Liamarus. De plus, tous deux partageaient une autre chose: ils vivaient bien plus longtemps que le commun des mortels, ils étaient éternels. Même si Liamarus pouvait mourir, il ne pouvait être tué de façon conventionnel dû à sa jeunesse éternelle... Qu'était alors pour lui Daniel Ment, nouvel être qui venait de s'auto-nommer ? Un cobaye de plus ? Non. Un être qui avait suscité son intérêt par son histoire.. Ou plutôt son absence d'histoire. Un être qui, comme il le lui avait dit, pouvait transcender son ancienne nature pour parvenir à devenir un être supérieur, complet, comme le voulait les Humanistes des temps de la Renaissance. Il savait -il le pressentait- que de cet être perdu jaillirait un homme nouveau. Et ce qui est nouveau est intéressant et titillait, il le faut bien l'affirmer, sa petite vanité intellectuelle. Et sa curiosité naturelle.
Cela faisait quelques heures qu'il avait quitté Daniel, lui donnant une mission à accomplir, lui donnant un ordre souverain qui ne manquerait pas de fournir d'intéressants résultats. Désormais, il faisait confiance à l'amnésique. Son nom qu'il avait lui-même choisi était le signe précurseur de l'entrée en scène d'un terrible et colossal comédien sur la scène du Monde. Qui sait ? Peut être deviendrait-il encore plus intéressant que ce qu'il espérait... Peut être, tout comme lui ou Sylar, parviendrait-il à acquérir la volonté du Surhomme ? Peut être même deviendrait-il un être gênant, qu'il fallait éliminer par la suite ? L'homme sourit. Peu importait. L'immortel ne pouvait qu'espérer tout cela... Un sourire naquit sur sa face diaphane. La suite des événements promettaient d'être intéressante.. En pensant aux êtres qu'ils venaient de rencontrer à nouveau, Caïn s'arrêta. Il était en pleine rue, le Soleil irradiait New York de sa lumière. Les passants le dévisagèrent, se demandant pourquoi un homme s'arrêtait soudain brusquement en pleine rue alors qu'il faisait si beau. Il y avait une réponse. Une réponse simple. Il pensait. A quoi ? Aux liens, aux personnes qu'il connaissait, de près ou de loin.. Que faisaient-ils tous ..?
Sylar. Asami. Ethan Sorrow. Kerry Tomas. Hiro Nakamura. Elleanore Bishop. Takeshi. Symphony K. Yardley. Rick Baneson. Gabrielle Stanton. Le Clown, John Doe. Le Ténébreux. Daniel Ment. Liamarus Caldwell. Tous ceux que j'avais rencontré depuis un an dans New York, depuis ce fameux discours du mégalomane serial-killer. Ce jour là, il avait dévoilé au Monde notre existence. Partagé entre crainte et déni de la réalité, certains croyaient encore à un mythe, à une vidéo truquée. Mais lui, Sylar, avait ainsi permis l'émergence des Villains, êtres qui se servaient de leurs pouvoirs au grand jour pour tuer et faire ce qu'ils leur plaisaient. Combien de fois s'étaient-ils rencontrés par la suite dans la Ville-Qui-Ne-Dort-Jamais ? Combien ? Depuis le jour où ils avaient tenus une conversation qui avait abouti à créer le Monstre ivre de puissance qu'il était, combien de fois avaient-ils tenté de le tuer ? Combien de fois, sans même tenir compte de ses menaces et de ses aboiements orageux, Caïn lui avait fait comprendre qu'il n'était encore qu'un novice arrogant comparé à lui ? Combien de fois l'avait-il aidé...? Il revoyait ce sourire sordide sur la face mangé par une barbe de trois jours de l'ennemi public n°1, celui qu'on croyait à présent disparu... Que certains avaient oublié.. Quand n'était-il alors des autres ? La conversation qu'il avait laissé en suspens face à la Japonaise ? La promesse de se retrouver pour enfin discuter et non de se complaire dans un fantasme illusoire qu'on croyait être de l'amour. Amour platonique ? Amour réciproque ? Amour ardent ? Amour sans pareille, éternel, cruel, destructeur ? Nul le savait, ni eux-même. L'amour a été traité tant de fois par des poètes, des romanciers, des dramaturges, des musiciens, par le cinéma que peut être il parait désormais avoir une définition fade.. Mais il n'en est rien. L'Amour ou en tout cas ce qu'ils éprouvaient l'un pour l'autre pouvaient se passer de mots, c'était quelque chose d'incommensurablement plus grand qu'une banale idylle.. Quelque chose qui ni l'un ni l'autre ne pouvait comprendre. La dernière fois qu'il avait vu Ethan, c'était lors de l'attaque de l'O.W.I, il y a bien longtemps... Qu'était-il devenu ? Était-il toujours aussi arrogant et sans scrupules ? Cherchait-il toujours à faire le Bien à sa manière si particulière ? Et Kerry Tomas ? L'hypocrite félonne avait-elle succombée à ses démons ? Ou marchait-elle toujours sur le chemin de la Rédemption ? Avait-elle tournée la page ? Avait-elle accouchée ? Qui était le père de son enfant.. Sylar ou bien...? Et Hiro Nakamura.. Avait-il cessé d'être un idéaliste gonflé d'idées utopiques.. Avait-il entraperçu la noirceur des hommes ? Et Elleanore Bishop... Pleurait-elle toujours la mort de son père adoré et abhorré ? Et Takeshi ? Quel chemin avait-il choisi ? Celui du soumis ou du dirigeant ? De l'employé ou du patron ? Ces yeux bridés avaient-ils contemplé avec ivresse la ville qui s'étendait à ses pieds ou regardaient-ils toujours le ciel d'un air curieux et avec envie ? Et Symphony K. Yardley.. S'interrogeait-elle toujours sur les actes qu'un homme peut choisir de commettre ? Avait-elle progressé et avait-elle cessée de pleurer ? Quel avenir lui était prévu ? Et Rick Baneson, vociférait-il toujours autant après autrui ? Était-il devenu plus fort... Avait-il rencontré Sylar ? Quel avenir lui était prévu ? Et Gabrielle et John Doe, que faisaient-ils ? Menaient-ils toujours leurs oeuvres de destruction ? Recherchaient-ils encore à se venger et à tuer les êtres humains ? Gabrielle avait-elle trouvée un père en la personne du Clown ? John Doe avait-il trouvé une raison de vivre en la personne de la jeune fille ? Galvanisaient-ils les foules de leurs pitreries drolatiques et morbides ? Et le Prince des Ténèbres auto-proclamé faisait-il toujours d'aussi longs discours.. Se rencontreraient-ils à nouveau ? Apprendrait-il enfin son nom ? Et Daniel. Allait-il combler ses attentes ? Et Liam. Allait-il le décevoir ? Allait-il devenir plus intéressant ?
L'homme qui s'était arrêté, reprit son chemin. Ses yeux étaient camouflés par le chapeau à large bord qu'il portait, couvre-chef d'un autre temps.. Depuis bientôt quatre heures, l'immortel arpentait les rues, plongé dans ses rêveries et ses pensées. Ses interrogations et réflexions tourbillonnaient dans son esprit, comme la neige tourbillonne dans le vent pendant l'hiver venteux. En seulement quelques heures, ses cheveux et ses poils avaient poussés. Il ressemblait à présent à un homme dans la fleur de l'âge, de trente-cinq années environ. Son profil était toujours aussi diaphane mais son front était parcouru d'une petite ride, ses cheveux lâchés en arrière avaient finalement repris une forme désordonné sur son front et sur sa nuque et une barbe lui dévorait le menton, rendant l'être étrange, d'une beauté à la fois moderne et intemporelle, oui, vraiment étrange.. Il errait sans but, sans intentions particulières... Après ses contemplations, Caïn connut une période qu'il qualifia lui-même de "Vide étouffant, d'un abysse sans fond et obscur." En effet, pendant plus d'une semaine, il ne fit rien. Rien d'intéressant. Il se levait pour aller boire un whisky sec au bar du coin, fumait une cigarette ou un cigare rescapé, contemplait les nuages, errait encore sans but dans Central Park ou des rues de la Grosse Pomme. Ses cheveux avaient continué à pousser et désormais il portait un catogan. Avec un sourire sardonique, il en conclut qu'il ressemblait à son père.
Pourquoi toute cette lassitude ? Pourquoi ce désintérêt profond et soudain ? Avait-il changé au contact de toute les personnes qu'il avait mentionné ? Soudain, un poème de Baudelaire lui vint à l'esprit. S'arrêtant et regardant par la fenêtre d'un hôtel miteux où il avait élu domicile, il murmura:
"Je suis comme le roi d’un pays pluvieux, Riche, mais impuissant, jeune et pourtant très-vieux, Qui, de ses précepteurs méprisant les courbettes, S’ennuie avec ses chiens comme avec d’autres bêtes. Rien ne peut l’égayer, ni gibier, ni faucon, Ni son peuple mourant en face du balcon. Du bouffon favori la grotesque ballade Ne distrait plus le front de ce cruel malade ; Son lit fleurdelisé se transforme en tombeau, Et les dames d’atour, pour qui tout prince est beau, Ne savent plus trouver d’impudique toilette Pour tirer un souris de ce jeune squelette. Le savant qui lui fait de l’or n’a jamais pu De son être extirper l’élément corrompu, Et dans ces bains de sang qui des Romains nous viennent, Et dont sur leurs vieux jours les puissants se souviennent, Il n’a su réchauffer ce cadavre hébété Où coule au lieu de sang l’eau verte du Léthé."
L'être soupira. Terrible cri de détresse. Oui, il avait changé. Indéniablement. Contrairement à la plupart des personnes, sa vie n'avait jamais été tranquille et paisible. Toujours, il avait voulu mettre à profit chacune des années, des mois, des semaines, des jours, des heures, des minutes, des secondes de sa vie. Jamais il ne se reposait. Jamais il ne s'accordait une pause. Cette faim de connaissance l'assaillait terriblement et il ne pouvait que se jeter à corps perdu dans cet abîme sans fond. Encore aujourd'hui, il regrettait. Sa vie n'avait été que Carnage. A à peine dix ans, il mourrait et découvrait son pouvoir par la même occasion. Puis il tuait ses parents et sa longue vie commençait... Pour ne jamais se terminer. Oui, il avait changé. Autrefois, il était intransigeant. Sans aucun doute, le Caïn de cette époque aurait tuer Asami Barairo. Aurait tué toutes les personnes qu'il avait rencontré. Le Caïn d'autrefois était un fantôme. Un être effacé, qui n'existait pas. Un assassin sans scrupules, sans vergogne, sans une étincelle de vie... Une simple coquille vide, depuis ce jour là. Puis il avait changé. Il avait connu l'amour, l'amitié, sa vision s'était faite moins noir, moins violente, moins radicale. Il était devenu l'être qu'il était aujourd'hui. Objectif, ni violent, ni mauvais, ni bon, ni compatissant, ni sympathique. Juste un funambule foulant cette firme fanatique qu'on appelait Société. Qu'on appelait Monde.
Soudain, une sensation étrange. Un être s'avance, impeccable dans un costume de grande marque italien.
"Bonjour, Caïn." "Toi... Tu.. Ce n'est pas possible.." "En effet. Tu délires. Néanmoins, comme nous le savons tous deux, le subconscient peut permettre des choses étonnantes et je suis enfin là, prompt à tuer, comme autrefois cher ami." "Je ne veux pas.. Je.. Je ne veux pas redevenir ce que j'étais.." "Tu ne veux pas redevenir Jack ? Le Gentil Jacky ? L'Éventreur de ses dames ? Allons... Cela fait si longtemps que tu n'as pas exprimé tes bas instincts. Tu es, d'une certaine manière, pitoyable. Que dis-je, pathétique, mon cher Caïn." "Qui es-tu ?" "Comment ? Aurais-je entendu cette question ridicule dans ta bouche ? Aurais-tu à ce point sombrer dans la bêtise la plus profonde que tu ne saisirais plus le paradoxe de cette question inutile ?" "Si.. Je.." "Assez !"
L'homme dans son fringant costume le frappa violemment et plusieurs fois. Du sang commença à perler de sa bouche et de son nez pour s'écraser sur le sol..
"Je suis toi... Et... Tu es moi. Tu ne peux pas lutter... Laisse-le t'envahir... Cette envie.. Ce désir... De tuer." "... Oui... Pourquoi pas ?"
Des pas. On saisit de clés. On grimpe dans une voiture. On serre un couteau...
***
Ma vue est brouillée lorsque je me réveille par terre, dans ce motel minable où j'ai élu domicile... Quelque chose de poisseux coule sur moi.. La lumière qui entre par la fenêtre me brûle les yeux. Je détourne donc mon regard de la fenêtre aux stores cassés et aperçoit une forme.. Qu'est-ce qui s'était passé ? Qu'est-ce que j'avais fais ? Qui l'avait fait ?
L'être reprend doucement connaissance.. Dans la pénombre, ainsi sur une chaise, un homme, habillé d'un costume italien de grande marque sourit. Du sang a giclé sur sa tenue. Abondamment. Caïn le reconnait. Se retourne. Et admire le cadavre qu'il a fait... Un pauvre homme, la trentaine débutée, mutilé au niveau de tous les membres... Même les parties génitales n'ont pas été épargnés. Le sang coule et ruisselle.... Et l'immortel se rend compte que ce que ce liquide poisseux qu'il a sur lui signifie. Il regarde alors l'être dans la pénombre.
L'Être Qui Sourit. Il s'avance vers lui, trébuchant. L'Être s'approche lui aussi. Ils se contemplent tous deux... L'homme cligne des yeux une seconde.. Et l'Être a disparu. Il ne reste qu'un miroir. Un miroir où se reflète un homme aux cheveux longs, gras, désordonnées, sales. Deux iris bleu-acier transpercent ce paysage cadavérique et crasseux. Et un sourire s'étire sur le visage du malheureux...
L'homme s'effondre.
Pour se réveiller quelques heures plus tard... Il se réveille, nettoie le sang, découpe le cadavre, glisse les parties dans des sacs poubelles. Il a l'habitude. Il le sait. Il s'en souvient. Il tourne sa tête vers la fenêtre aux stores cassées et assiste à un curieux évènement.. La Lune se glisse devant le Soleil lentement.. L'homme se redresse, plus droit qu'il ne l'a jamais été depuis quelques jours... Il sourit. Va au lavabo. Se coupe les cheveux. Et la barbe. Se lave. Enfile des vêtements passe-partout mais élégants. Et murmure...
"Le jour du Soleil Noir est enfin arrivé."
Caïn Ezechiel ~~All Causes Shall Give Away : I Am In Blood~~
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Sujet: Re: Shadow On The Day, Pain In This Heart [Solo] Ven 12 Mar - 20:12
~~THE BLACK SUN'S DAY~~
"Ce qu'on donne à l'amour est à jamais perdu." [Marceline Desbordes-Valmore] "Les morts, ce sont les cœurs qui t'aimaient autrefois. " [Victor Hugo, A qui songeaient les deux cavaliers ?] "Moi, lui dis-je, Je pense à ceux qui ne sont plus !"[Victor Hugo, A qui songeaient les deux cavaliers ?] -----------------------------------
Caïn ouvrit la porte de sa chambre d'hôtel et dévala doucement les marches de l'escalier miteux qui conduisait au rez-de-chaussée. Payant le gérant du motel, il sortit dans le jour noir, trainant ses sacs poubelles. Un homme était mort. Découpé en morceaux et placés dans des sacs d'ordures. Il était devenu quelque chose qu'on pouvait jeter sans culpabiliser, quelque chose d'inutile et d'encombrant dont il fallait se débarrasser. L'immortel sourit froidement en tassant les sacs dans une poubelle. Finalement, l'homme n'était qu'une immondice de plus à jeter aux ordures. Il n'était pas différent d'un vieux fond périmé de nourriture qui trainait dans un réfrigérateur depuis longtemps. La vie n'était semble-t-il qu'un virus fragile accroché à une gouttelette de boue au milieu du néant, il fallait alors la mettre dans un sac-poubelle, puis le sortir pour le ramassage... Ce comportement cynique et désabusé n'était pas le sien habituellement mais qui aurait-pu dire quel était son comportement ? A force de se cacher derrière des centaines, voir des milliers de noms et d'identités, comment discerner le vrai du faux ? Comment arriver à voir l'invisible, le vrai, le réel ? Se nommait-il Caïn ? Faust ? James Enott ? Edward ? Franz ? Alejandro ? Lucian ? Était-il américain, allemand, français, anglais, espagnol, italien, japonais, indien, natif américain, afro-américain ? Qui était-il véritablement ? La rencontre avec l'Autre, avec cette création hideuse de son subconscient avait fait encore une fois basculé sa Raison et les questionnements jubilatoires et éternels ne cessaient de l'assaillir..
En tout et pour tout, ces séquences d'auto-interrogations étaient en dehors de notre perception normale du temps. Elles auraient pu paraitre si rapide qu'une micro-seconde n'auraient pu les saisir et si lentes que la perception humaine n'aurait pu concevoir leur existence. Invisible et visible. Tangible et immatériel. Ces questionnements étaient le fondement même de son existence et par conséquent, ils étaient quasiment incoercibles. Pendant qu'il déambulait encore dans les rues, le ciel était entièrement devenu noir et sans s'en rendre compte, il changeait. Sa perception du temps était altéré et ile ne pouvait comprendre qu'en même temps que ces idées défilaient tantôt avec vélocité et tantôt avec une lenteur exécrable, son apparence allait presque de pair avec ce changement constant et ininterrompu de sa personne. Ses cheveux poussaient, des rides apparaissaient, ses yeux devenaient moins agiles, ses cheveux devenaient couleur cendre puis grisâtres, puis d'une couleur de neige immaculé et finalement redevenait d'un noir obscur comme l'Éclipse qui se déroulait au-dessus de lui. Sa taille changeait, oscillait, son mètre quatre-vingt disparaissant devant une taille juvénile d'à peine 1m40... Des blessures d'autre fois apparurent et disparurent, maculant de sang les pavés des rues qu'il traversait de sa démarche solennelle, inconscient du phénomène qui s'opérait.
Son attention était toute concentrée sur ce qui s'opérait en lui. Un autre combat l'assaillit et l'Autre le taraudait de trouver une réponse définitive à ces questions: aimait-il Asami Barairo ? Ou tout cela n'était-il qu'un stupide jeu qu'il jouait avec elle ? Cette vie pitoyable, cet absence de meurtres, de jugements, cette compassion pathétique, allait-il l'abandonner ? Devait-il redevenir celui qu'il était auparavant ? Devait-il franchir une étape décisive, devait-il évoluer vers un nouvel être ? Régresser ? Évoluer ? Stagner ? L'Autre lui soufflait à nouveau de s'abandonner à la Violence, au Meurtre, au Massacre, au Carnage, au Pugilat. Mais était-ce renier ce qu'il était que de retomber dans ses crasses sanglantes ? Devait-il réellement s'abandonner à cette voie qu'il avait emprunté pendant quelques années, détour sinueux et boueux d'une existence riche et constellé de multiples détours ? Ou devait-il rester l'aimable et dangereux scientifique s'amusant du corps humain ? Précision du scalpel ou boucherie ensanglantée ? Sourire narquois ou sourire de bête ? L'homme s'arrêta et tourna à l'angle d'une rue, sa métamorphose s'était stabilisé et il était redevenu l'être que tous connaissait: un jeune homme solide et bien bâti, au regard insondable et à l'aura étrange.. Il tourna la clé dans la serrure, poussa la porte et monta à l'étage. Une autre de ses planques. Aimait-il la nippone sincèrement ? Il n'aurait su le dire. Cette relation -car nul au monde ne pouvait omettre le fait qu'un lien s'était tissé entre eux- avait-elle un sens ? Pourrait-elle un jour aboutir ? N'était-elle pas dangereuse pour lui ? Cette relation ne l'obligerait-il pas à se dévoiler et à s'exposer dangereusement ? Et ces questions ne se l'étaient-ils pas déjà posés lorsqu'il avait invité la Japonaise chez lui et qu'elle était partie en l'embrassant ?
Le changement qu'elle avait su opérer en lui était-il vraiment si dangereux, le rendait-il si instable que ces questions devenaient nécessaires à sa Survie ? Devait-il réellement penser à tuer Asami ? Ou à donner un sens à ce qu'ils vivaient tous les deux ? Tant de questions, si peu de réponses. Malgré son intelligence, aucune solution ni réponse définitive ne semblait vouloir émerger dans son cerveau. Tristes constations qui arracha un soupir à Caïn lorsqu'il s'affala sur un canapé miteux trouvé dans un marché aux puces. Sortant une cigarette de sa bouche, il la cala dans sa bouche et approcha son briquet lorsque quelque chose l'arrêta. L'objet argenté trembla quelques instants dans sa main diaphane avant de s'écraser au sol dans un fracas minime et qui paraissait atone à l'immortel. Déjà, son attention s'était détourné de son appartement..
Il volait. Son esprit volait. Ses pouvoirs étaient revenus. Et l'un des nombreux aspects du contrôle cellulaire avait ressurgi tel un vieux secret de famille qu'on souhaitait gardé oublié de tous pour éviter une honte séculaire. Chaque vie, chaque être que Caïn avait sauvé dans un élan de bonté ou dans l'une de ses machinations étranges que lui seul comprenait était un être avec lequel l'immortel avait un certain lien. Un lien inconnu des gens qu'il soignait, bien entendu. Il n'avait pas jugé bon de prévenir quiconque de ce détail qui pouvait se révéler très intéressant.. Ce lien qui faisait apparaitre dans son esprit une flamme vive et splendide s'estompait au fur et à mesure du temps. Plus la blessure soignée était minime, plus le temps qu'il fallait pour que l'homme aux mille noms ne puissent plus "voir" ou "sentir" la personne qu'il avait soigné était court. Grâce à divers tests qu'il avait effectué avec le temps, Caïn savait exactement quand quelqu'un allait "disparaitre" de son "détecteur". Cependant, il était sûr d'une chose. Une personne ne disparaitrait jamais...
Asami Barairo.
Pourquoi ? Parce qu'il ne lui avait pas simplement sauvé la vie, il l'avait ressuscité. Il lui avait fait un cadeau inestimable mais empoisonné. En régénérant toutes les cellules de son corps, il avait écourté irrémédiablement la vie d'Asami. Il se l'était, par la suite, toujours reproché. Cet acte les avaient indubitablement rapproché.. Et c'était une erreur.. Une erreur qu'il avait faite et, sans doute, qu'il ne commettrait plus jamais. La solution était-il de refuser ce sentiment qui le gagnait à son contact, cette emportement sublime et délicieux tel un songe, aussi subtile qu'un mirage, cruel comme une nuit trop rapide ?
Soudain. La flamme vacille. La flamme de SA vie. Elle vacille. Non. Pas ça. Non ! La flamme diminue. De plus en plus. Non !! La flamme s'éteint. Asami !
Les derniers bribes de vie se dispersèrent, poussière au vent. L'homme veut hurler, pleurer, tuer, déchirer, mourir, trahir, injurier, calomnier, haïr, rugir, crier, hurler, déglutir, croire en un vain espoir, rêver à un futile avenir qui n'existe plus, veut la sauver.
Mais il ne peut pas. Il est impuissant. Tout vacille. Tout devient glacial. Tout disparait. L'homme s'effondre.
Meurtri...
A jamais brisé.
Caïn Ezechiel ~~All Causes Shall Give Away : I Am In Blood~~
Nombre de messages : 1647 Age : 31 Pouvoirs : Contrôle cellulaire(=>Enzyme) ; Expérience ; Téléportation Côté Coeur : Il n'existe plus. Date d'inscription : 03/08/2008
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Sujet: Re: Shadow On The Day, Pain In This Heart [Solo] Ven 26 Mar - 20:45
[Il y a beaucoup de musiques dans ce post, j'espère qu'un potentiel lecteur les appréciera autant que moi.. ] "Mais non ! Ma jeunesse est finie... Adieu, doux rayon qui m'as luit Parfum, jeune fille, harmonie Le bonheur passait, - Il a fui !"[Gerard de Nerval, Une allée du Luxembourg]
"Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé, Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie : Ma seule Étoile est morte, - et mon luth constellé Porte le Soleil noir de la Mélancolie."[Gerard de Nerval, El Desdichado] ------------------------------------- ~~{2. Alone In The Pain}~~
Elle est morte. Elle ne vit plus. Elle a cessée d'être. Tant de phrases que Caïn n'avait jamais pensé dire ou penser. Tant de phrases qu'il n'aurait jamais dû connaitre... Et cette sensation... Qu'était-ce que cette sensation qui lui brisait l'échine, lui mordait la poitrine, lui tordait les yeux, lui broyait la vue, lui brûler le crâne ? Qu'était-ce ? Qu'était-ce ? Il s'en souvenait. Ce cruel sentiment l'avait déjà meurtri, lui avait déjà portait de violents coups par le passé. Mais l'heure n'était pas encore à la Tristesse. L'heure n'était pas encore à la Douleur. Car, depuis longtemps éloigné de toute humanité, Caïn n'aurait pu renoncer à ce qui faisait l'une de ses plus grandes forces et l'une de ses plus grandes faiblesses: le questionnement éternel, la faim de connaissance qui l'habitait, qui le forçait à devenir cet être étrange, fruit diaphane de Beauté et de Froideur. Son essence-même. Alors. Qu'était-il arrivé à Asami ? Qui l'avait tué ? Pourquoi ? Pour quels raisons ? Qui l'avait trouvé et à quel endroit ? Était-elle morte dans la peine et la douleur ? Était-elle morte dans un râle d'agonie innommable ? Du sang s'était-il vu éructé de sa bouche après qu'elle eut essuyé une blessure mortelle ? Mais qui ? Qui aurait osé lever la main sur elle ? Qui ? Un fou ? Un idiot ? Un pervers ? Un homme ? Une femme ? Un être à pouvoirs ? Mais pour quels raisons ? Jalousie devant sa compassion ? Rejet devant sa gentillesse ? Incompréhension, colère, haine, violence ? Raisons futiles et compréhensibles seulement pour les meurtriers ? Avait-elle protégée quelque chose ? Avait-elle donnée sa vie pour un enfant ? Avait-elle donnée sa vie pour autrui ? S'était-elle sacrifiée ? Dans quel lieu avait-elle perdue la vie ? Était-ce dans l'une de ces ruelles sordides, oubliée de tous ? Était-ce donc au grand jour dans une rue au milieu de la foule insensible ? Était-ce dans une boutique, dans sa boutique, dans un lieu où elle comptait passer tranquillement quelques minutes pour acquérir quelque menues choses ? S'était-elle éteinte seule ? S'était-elle éteinte entourée des nécessiteux qu'elle avait sauvée ? Sa mort avait-elle était une source de souffrance ? La Mort l'avait-elle enlacée rapidement et avec la douceur qui lui était dû ? Gisait-elle encore à l'heure qu'il est dans le lieu de sa mort ? Était-elle étendue sur un sol granuleux et poussiéreux, une mare écarlate s'étendant sous elle, l'œil ne bougeant plus, le rose ayant quitté ses joues ? Ses cheveux d'une couleur si extravagante paraissait-elle maintenant bien terne ainsi inerte, futile décoration dans la mort ?
Et soudain. Il s'arrêta. De penser. De se questionner. Assis sur un canapé un brin miteux, il se leva et se plaça devant une fenêtre. Celle-ci donnait sur l'horizon. Les nuages avaient afflué et s'étaient teints d'une couleur grisâtre, signe annonciateur de pluie. Alors, lentement... Il s'abandonna. Il s'abandonna à la souffrance. Il s'abandonna à la tristesse. Il s'abandonna au tout-puissant chagrin... Pour une fois dans son éternelle vie, il s'abandonna à l'homme, à l'humain qu'il était. Il s'abandonna aux sentiments, lui, l'être qui les avait tant refoulé, l'être qui en avait été tant privé. L'homme détourna le regard, ses yeux se fermèrent..
Et quelque chose coula de sa paupière fermée. Perle de cristal, transparent globe oublié. Cette chose roula, descendit, comme si elle empruntait un chemin déjà tracé par une main immortelle. Le sillon qu'elle laissait derrière elle était humide et déjà emprunté par une autre larme qui perlait, fruit des prunelles d'un être éternel. Une douleur sourde étreignait son coeur et les larmes coulaient sur son visage blême. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, elles ne furent pas légions. Elles ne furent pas mille. On entendit nul sanglot. On entendit nul plainte, car les lamentations de cet être étaient inaudibles pour le commun des hommes. Et nul ne pourrait voir son chagrin et sa peine s'afficher car il en était ainsi. Enfoui dans l'indifférence et le stoïcisme parfois extrême, Caïn éprouvait pour la première fois un chagrin intarissable, sourd, qui ne pouvait s'exprimer par des mots. Nul verbe. Nul mot. Nul syllabe ne pouvait finalement révéler ce qu'il éprouvait, ce qu'il ressentait... Et lui, adepte fidèle du verbe et de la phrase, maître ès rhétorique se voyait muet. Les mots auraient-ils pu réellement exprimés son chagrin ? Auraient-ils pu donner des ailes à sa pensée, des bouches à sa douleur, des poèmes à sa peine ? Caïn se retourna, les pleurs de son coeur ruisselant toujours dans les sillons humides laissées par les larmes précédentes sur sa peau blanche. Il tituba tel un ivrogne jusqu'au canapé et trébucha, se cognant violemment au rebord. Oui, il était d'une certaine manière ivre. Ivre de désespoir. Ivre d'amertume. Ivre de mélancolie. Elle était partie... Elle ne reviendrait plus. Se relevant péniblement, quelque chose coula de son front... Du sang. Il aurait pu reconnaitre entre mille ce liquide poisseux qu'il avait tant fait coulé lui-même et qui s'était tant écoulé de son corps sans qu'il y porte un quelconque intérêt. Cependant, l'Éclipse l'empêchait de contrôler pleinement ses pouvoirs. Il redevenait immortel puis un simple mortel en une fraction de seconde. Son pouvoir s'avérait terriblement fluctuant. Et à ce moment, simple homme dont le sang coulait, une terrible idée vint à Caïn. Une idée soufflait par le désespoir le plus profond, par l'absence de liens. Une idée innommable. Une idée que beaucoup de personnes ne comprenait pas. Une idée qui avait déjà plusieurs fois effleuré l'Immortel mais sans rencontrer de succès. Une idée qui, aujourd'hui, allait s'avérer juste..
Le suicide.
Le désespoir est le suicide du coeur disait Jean-Paul Richter. Se suicider, c'était de reconnaitre qu'on était incapable d'assumer le cadeau de la vie disait Bernard Werber. George Perros quant à lui avait dit ceci: "Le suicide, ce n'est pas vouloir mourir, c'est vouloir disparaître." Le suicide, le plus immoral des crimes rétorquait Massimo Bontempelli. Mais toutes ces citations d'écrivains, d'hommes célèbres n'étaient rien. Ne voulaient rien dire. N'avaient aucun sens. On ne désire pas le suicide. Il s'inscrit dans notre esprit comme une tranquille et paisible retraite anticipé. On y va presque avec le sourire et on s'installe tranquillement. Certains prennent quelques fois des cachets et de l'alcool. D'autres, prennent la peine de se munir d'un pistolet et de garnir les murs de quelques bouts rosâtres de cervelle. Enfin, il y a ceux qui veulent finir avec panache. Ceux-là se jetait d'immeubles, se faisait rouler par des voitures...
Caïn avait choisi. Depuis longtemps. Instinctivement.
Il se leva, sortit de l'appartement, pénétra dans le couloir, poussa la porte des escaliers qui menaient au toit. Ses pieds firent gémir le vieil escalier qui n'avait plus été emprunté depuis fort longtemps. Les marches furent bientôt derrière lui. Sans se retourner, sans jeter un dernier regard à celles-ci, il ouvrit la porte d'un coup de pied puissant et s'avança sur le toit désert. Un parfum d'abandon pouvait se faire sentir. Lentement, l'homme avança de sa démarche impérieuse. Il enjamba le dernier rempart et regarda quelques minutes les rues de New York qui commençaient à grouiller de monde. Aucun ne leva la tête et ne remarqua sa présence. Devant cette indifférence indirecte, Caïn sourit.
Il laissa son pied droit dans le vide puis fit volte-face, se laissant tomber...
Il ferma les yeux, s'imprégnant de l'obscurité qui allait enfin devenir éternel. Plus de peine, plus de douleur, plus de compassion. Plus de questions... De questionnement. Il échappait enfin à ce cycle infernal qui avait commencé dès sa Première Mort. Enfin, il allait pouvoir poser le pied sur la barque de Charon et regarder avec un mélange d'intéressement et de fascination le paysage grotesque et satanique des rives du Styx. Enfin, il irait en Enfer... Sa chute semblait éternelle mais il savait que ce n'était qu'une dernière illusion créée par son esprit. Peu lui importait. Il n'en avait cure. Ces considérations futiles que tout autre être humain affectionnait allait enfin lui être brutalement retiré par un impact au sol brutal et expéditif qui entrainerait moult fractures et jaillissements de sang chaotique. Ses côtes se déplaceraient dans un bruit peu ragoûtant, sa gorge s'engorgerait de sang et en cracherait abondamment, ses yeux sortiraient de quelques centimètres de leurs orbites respectives et son dos ressemblerait à un champ de bataille du moyen-âge avec tout ces craquelures, ses plaies, ce sang qui coulerait. Ce serait un carnage subtil, un pugilat soigneux, un magnifique massacre fait avec soin.
L'esprit de l'immortel vacillait lentement dans cette chute irrésistible qui lui criait d'abandonner ses dernières réflexions pour sombrer dans une absence d'interrogations. Mais il ne pouvait pas. Qu'avait-il fait de sa vie ? Qu'avait-il fait ? Oui, il avait eu une longue vie. Une très longue vie. Il avait vu tant de choses. L'effondrement des monarchies, l'émergence de la Liberté par les gouvernements démocratiques, les tâtonnements fébriles et moites des mœurs qui changeaient, les noirs d'Afrique apparaissant, les "sauvages" devenant civilisés. La Musique changeant et se renouvelant tant de fois. La naissance d'icônes incontournables. La découverte d'un nouveau monde, de nouvelles cultures fascinantes, d'une nouveau terreau pour les rêves les plus fous. L'Amérique. Les Guerres Mondiales. Les erreurs des hommes qu'ils répètent toujours. Che Guevara, Joseph Staline, Adolphe Hitler. Charlie Chaplin, Amadeus Wolfgang Mozart, Martin Luther King Jr, Malcolm X. La chute des grands hommes. La Tyrannie. La Mondialisation. La radicalisation. La cruauté de l'humanité. Son indifférence. Son jugement hâtif. Sa justice hypocrite et son coeur brisé. La chanson "The Times They-Are A Changin' " d'un certain Bob Dylan. La Guerre au Vietnam, ridicule et inhumaine. L'Amérique des rêves se transformant en l'Amérique du cauchemar. Il avait vécu tant de choses. L'amour, la décadence, le meurtre, l'espoir, le désespoir, la tristesse, l'indifférence, la mélancolie, la contemplation, l'atteinte de la mort qui ne vient pas, les amis qui meurent sans qu'on ne puisse rien y faire, les roses qui se fanent irrémédiablement, le coeur qui ne guérit jamais.
Et si je vous racontais une histoire ? Il était une fois un chat sauvage. Le chat en mourant des millions de fois et en ressuscitant des millions de fois avait été élevé par des millions de gens envers qui il n'éprouvait que la plus totale indifférence. Ce chat ne craignait pas la mort. Un jour, ce chat se civilisa et il fit la rencontre d'une chatte blanche... Et ils vécurent heureux. Les mois et les années passèrent et un jour, la chatte vieillit et mourut. L'ancien chat sauvage en fut très attristé.... Et il pleura des millions de fois. Puis il mourut lui aussi. Et jamais, il ne ressuscita...
Pourquoi pensait-il à ce conte en particulier ? Pourquoi pensait-il à "Hyakuman-kai Ikita Neko" de Yôko Sano ? Pourquoi ? Pourquoi, alors qu'il allait mourir dans quelques micro-secondes, il pensait à cette histoire en particulier...? Il avait lu, connu, vu tellement d'histoires fantastiques et merveilleuses... Ces histoires qui, lorsqu'on les voient, les écoutent ou les lisent nous laisse une marque indélébile, changeant profondément notre nature et notre façon d'appréhender les choses. La réponse était simple. Ce conte, cette histoire était la sienne. C'était lui le chat sauvage qui était devenu civilisé, le chat qui était mort des millions de fois et qui avait ressuscité des millions de fois. C'était lui le chat qui avait pleuré des millions de fois... Pour tant de choses. Pour la bêtise humaine, insondable et incommensurable. Pour les entraves de ce Monde qui lui avait retiré son innocence. Pour l'absence de liberté qui lui avait volé sa mère et l'avait fait tué son père. Pour ce qu'il était devenu... Ce que le Monde lui avait fait était monstrueux et cela avait engendré une chose innommable...
Un Monstre. Un Monstre Sans Nom. Un être voué à marcher sous une atmosphère froide et pluvieuse, l'œil hardie bleu-gris, alerte, car il SAIT. Car il COMPREND. Il est l'un des seuls à s'autoriser cette compréhension.. Mais, seul, contre tous, il lutte, se démène pour finalement finir par s'écraser sur le sol, comme la plus humble des créatures..
Sa tête heurta la surface du sol avec une violence inouïe, faisant effectuer un soubresaut répugnant à son corps avant qu'il daigne enfin rejoindre l'humide et sale gravier. Nous ne parlerons pas du sang qui gicla par les orifices naturelles. Nous ne parlerons pas de l'œil droit qui voulut faire une escapade hors de son orbite. Nous ne parlerons pas de la langue mordue et quasiment arraché qui pendouille, inerte et rosâtre au coin d'une bouche purpurine -non plus par sa couleur de peau naturelle, mais par la couleur de l'hémoglobine- Nous ne parlerons pas de cet homme, né seul, ayant vécu seul et mort seul.
Non. Intéressons-nous plutôt au pauvre mégot oublié ou à la pauvre bouteille brisée jeté par un ivrogne qui passait. Nous ne parlerons pas non plus de ses dernières pensées.Je me perds moi-même...Ni de son dernier mot avant qu'il ne morde comme un chien enragé dans sa propre langue à cause du choc de l'impact.. Asami...
Non, un homme meurt dans l'indifférence la plus totale... Quel importance !
Caïn Ezechiel ~~All Causes Shall Give Away : I Am In Blood~~
Nombre de messages : 1647 Age : 31 Pouvoirs : Contrôle cellulaire(=>Enzyme) ; Expérience ; Téléportation Côté Coeur : Il n'existe plus. Date d'inscription : 03/08/2008
:::Votre Perso::: Age du perso: 451 ans(apparence 23) Relations avec d'autres personnes: Voir Background Travail: Je n'aime pas le travail, nul ne l'aime ; mais j'aime ce qui est dans le travail l'occasion de se découvrir soi-même.(Joseph Conrad)
Sujet: Re: Shadow On The Day, Pain In This Heart [Solo] Dim 2 Mai - 17:30
"Rien n'est plus énervant que de se souvenir de ce qu'on voudrait parvenir à oublier." [Pierre Dac] "L'être que je serai après la mort n'a pas plus de raisons de se souvenir de l'homme que je suis depuis ma naissance que ce dernier ne se souvient de ce que j'ai été avant elle." [Marcel Proust] "Se souvenir est permis aux solitaires." [Victor Hugo] ----------------------------------------------------
Oui, quel importance ? Nous sommes seuls. Et en dépit de toutes nos belles paroles hypocrites, nous mourrons seuls. Certains vont diront que tout cela est faux. Que nous avons parfois une famille, des amis qui nous permettent d'affirmer que nous ne sommes pas seuls. Mais qu'en est-il vraiment ? Avez-vous dit tout de vous à votre femme ? A vos enfants ? Ne vous ont-ils jamais déçus ? Et vos amis alors ? Vos parents ? Notre Société ? Notre Monde hypocrite ne vous a-t-il jamais déçu ? Nos dirigeants politiques ? Non, aucun ? Rien de rien ? Vous voyez de quoi je parle, hein ? Enfermé dans la routine et l'automatisme répétitif d'une morne existence futile et précaire, nous choisissons de ne rien voir. De ne rien dire. De ne rien entendre. Nous appliquons les préceptes des Trois Singes de la Sagesse avec allégresse... Nous n'entendons rien... Nous ne disons rien et nous ne parlons de rien.. Nous nous enfermons ainsi dans de vains espoirs et dans une pathétique source de bonheur pour ne pas succomber au plus profond et total Désespoir. Mais si les gens savaient vraiment... Si les gens s'autorisaient vraiment une compréhension totale et objective des choses, de la vie, du Monde, ils plongeraient dans un abîme encore plus profond que le Désespoir... Il tomberait dans l'abîme de la Folie. Seul un homme s'était permis cette compréhension et en avait réchappé. Seul un homme vivait avec ce fardeau. Cet homme s'était nommé Caïn Ezechiel et et était seul. Seul contre tous. Personne ne pouvait le comprendre. Personne ne pouvait saisir le plus infime de ses sentiments.. En avait-il seulement encore après tout ce temps ? Personne ne pouvait le comprendre. Et c'est avec ce poids, ce terrible poids que cet homme marchait et était finalement mort, écrasé par la masse de ce fardeau.
Son corps gisait là, déversant son carmin liquide sur le morne et froid goudron. La vie l'avait quittée pour toujours. Du moins, le croyait-il. Cependant, ce n'était pas encore l'heure. Non, il en avait encore tant à accomplir. Son pas impérieux et sa langue soutenue devaient encore se faire entendre. Ses yeux bleus devaient encore fixer autrui comme pour sonder leurs âmes en perdition. Cet homme était ce qu'on pouvait appeler un homme chanceux. Cruel ironie, n'est-ce pas ? Il n'avait pas le droit de mourir. Encore une fois, la Fin lui était interdit. Envers et contre tous, il devrait encore lutter, faire montre de sa superbe. Encore une fois, il devait se relever, sourire, et survivant, à cette terrible épreuve, dévoiler autant de panache que d'habitude. Peu importait la Mort, peu importait la Folie, peu importait... Caïn vivrait.
Ainsi soit-il.
Le cercle noir dans le ciel sembla se déplacer... La Lumière revint, splendide et magnifique. Lentement, la Lune reprit son orbite initial et tout le monde fasciné par l'Eclipse baissa la tête, dépité. Tout était revenu à la normale, a quoi bon continuer à regarder ? Reprenons plutôt notre existence répétitive. Il n'y a que ça à faire. Un filament lumineux glissa vers la tête de l'immortel... Sa langue à demi-pendante se reconstitua et rentra dans sa bouche. Son dos brisé se reconstitua... Ses poumons gorgés de sang crachèrent et finirent par de nouveau respirer.. Ses yeux retournèrent dans leurs orbites, les blessures coagulant et se refermant avec vélocité. La première respiration fut douloureuse. Irritante. Puis la deuxième fut simple. La troisième suivit aussitôt. Le regard de l'immortel se porta sur sa poitrine -dont les côtes qui jaillissaient étaient retournés à leurs places habituelles et n'avaient laissés qu'une flaque de sang incongrue à présent- qui s'élevait en un rythme cadencé familier et agréable. Reposant sa tête délicatement sur le sol, Caïn constata avec un certain dégoût qu'il était encore vivant... Se relevant maladroitement, il leva les yeux et fut ébloui par les rayons solaires. C'était donc ça... Ses pouvoirs étaient définitivement revenus... Quelle tentative pitoyable...
Il retourna dans son appartement d'une démarche hagarde sans que personne ne l'eut vu ou entendu. Un homme était mort et avait ressuscité et personne n'en avait cure... Ou plutôt, personne ne l'avait remarqué... L'être humain était-il donc si stupide et distrait ? S'asseyant sans ménagement sur le canapé miteux et ne souciant même pas dans quel état il était -couvert de sang et de trous dans ses vêtements- il s'interrogea à nouveau. Certes, le désespoir l'avait poussé à se suicider... Mais il y avait d'autres raisons, ou plutôt une raison sous-jacente, n'est-ce pas ? Oui... Il ne voulait pas se l'avouer à soi-même mais il avait peur... Peur de se souvenir... Il ne souhaitait pas se souvenir d'elle. Se souvenir de tous ses moments passés ensemble.. Et pendant, qu'enfin, il acceptait cet état de fait, les nuages s'étaient amoncelés dans le ciel et quelques gouttes furent crachées. La pluie devint de plus en plus forte.. Les gouttes tambourinaient sur sa fenêtre... Il tourna la tête vers celle-ci et inspira profondément... Il était temps.
Temps de se souvenir.
~~MEMORIES IN THE RAIN~~
Les flashs fusaient et disparaissaient de son esprit pendant qu'il observait les gouttes de pluie coulaient sur la vitre... Tant de choses... Tant de choses lui revenaient en mémoire.. Combien de fois l'avait-il rencontré enfin de compte ? Seulement quatre fois. Oui, quatre fois. Pourtant, à chaque tournant, à chaque fois qu'il fixait une lumière ou une rose il pensait à elle. A leurs rencontres.. A ce qu'elle représentait pour lui.. A son caractère, sa manière de penser, à son physique.. Tout lui revenait brutalement en mémoire dans un patchwork étrange et grotesque. La première fois qu'il s'était rencontré, c'était quelques années avant l'explosion de New York. Caïn, très intéressé par une jeune mangaka qui avait semble-t-il des pouvoirs, s'était rendu à Tokyô, au Japon pour en avoir le coeur net. Il se souvenait très bien de cette rencontre. Dès son contact, il avait changé. Il n'était plus cet être froid et sans pitié. Elle avait réussi à trouver la dernière goutte d'humanité qui subsistait encore en lui. Il avait résidé longtemps à ses côtés et il avait donc pris connaissance de l'histoire d'Asami. Lorsqu'il avait sut ce que son père lui avait fait, une décision cruelle avait été prise: tuer le père incestueux. Elle l'avait changée sans s'en rendre compte, façonnant ainsi Caïn en un être nouveau. Mais, rapidement, ils s'étaient éloignés pour ne finalement se retrouver que plusieurs années plus tard.... A New York. C'était lors d'une mission qui s'était révélée un échec complet, alors qu'il discutait avec Takeshi et un autre villain qu'il l'avait vu. Aidant un enfant dans une ruelle sordide, elle risquait d'être détroussée ou pire... Accourant à sa rencontre, son plus terrible pressentiment se réalisa: un point rougeâtre se dessinait sur son albâtre front, symbole colorée de sa mort. Mais il avait été présent pour elle à ce moment là. Il avait pu l'aider, la ressusciter. Et il lui avait promis qu'ils seraient reverrai bientôt. Ce qui arriva. Attendant sous la pluie, sur un banc, la nippone fut dérangée par un homme possédant un parapluie. Cette fois-ci, Caïn avait franchi un cap qu'il n'avait jamais réussi à dépasser. Lui si mystérieux, si secret, acceptait enfin de se dévoiler: il l'avait inventé chez lui. Dans sa maison. Son existence nomade s'était il y a longtemps achevé et il avait rapporté moult souvenirs de ses voyages. Elle avait été subjuguée par cette vision... Peut-être ne s'attendait-elle pas du tout à cela ? Peut-être avait-elle eu une autre image dans son esprit ? L'immortel ne le savait pas. Elle était restée seulement quelques heures en ce lieu mais sa présence y était encore fortement présente. Là-bas, elle l'avait embrassée. Cette passion muette qui les animait avait trouvé enfin une sublime conclusion.... Puis, elle avait disparu... Ne laissant plus qu'une lettre et sa gracieuse odeur... Avant de se retrouver, quelques temps plus tard... La dernière fois qu'il l'avait vu en vie. Il lui avait dit pour une fois la vérité, exprimant ce qu'il pensait de son idéalisme, tuant devant elle, lui faisant comprendre que la mort de ses hommes lui revenait en partie. Ensemble, ils les avaient enterrés... Elle avait salie ses mains purs du sang d'autrui. Et, en partant, il lui avait promis d'avoir une discussion sérieuse avec elle... C'était avant de savoir... Avant de savoir... Qu'elle était morte.
"La Némophila s'est irrémédiablement fanée... Asami."
Il s'était levé et s'était rapproché de la vitre. Les mots résonnèrent. La buée se répandit graduellement sur la vitre, formant une tâche grisâtre et opaque. A présent qu'il s'était souvenu des quelques fois où ils s'étaient rencontrés, de nouveaux souvenirs l'assaillait. Les souvenirs de l'être qu'elle était... Son physique... Son mental... Tous ce qui la définissait en somme et qu'il avait eu le temps d'entrevoir pendant leurs rencontres. Asami était une jeune femme fluette à la peau blanche, une personne qu'on considérait sans doute particulièrement belle au Japon. Elle aimait revêtir des tenues de la mode excentrique nippone aux couleurs diverses et variées. Contrairement à la plupart des personnes de son pays, elle arborait de magnifiques grands yeux marrons ambré en amande et une bouche qui affichait toujours un sourire innocent. Souvent, de cette même bouche, sortait des paroles pures, naïves mais terriblement vraies. Une autre de ses particularités physiques était sa fameuse chevelure, d'un rose pétaradant et incongru qui lui allait parfaitement, affirmant sa comparaison avec une Rose. L'homme aux mille noms se souvenait aussi de la façon de penser de la Japonaise. Elle était dotée d'une bonté incommensurable, toujours prête à aider quiconque se trouvait sur son chemin, même si cette personne lui voulait du mal. Elle était d'une gentillesse admirable et d'une naïveté mutine. Elle donnait facilement sa confiance mais surtout, elle était dotée d'une véritable Justice. Elle savait ce qu'était la peine, la tristesse, la solitude, la douleur. Elle comprenait ces sentiments mieux que quiconque. Pour un homme tel que Caïn, qui n'avait jamais eu affaire à pareille être humain, la rencontrer fut un choc. Elle avait réussi à changer son opinion. Autrefois terriblement misanthrope, Caïn avait retrouvé sa foi en l'être humain... Mais ce changement était désormais désuet puisqu'elle était morte... Dans son ignominie, l'immortel l'avait jugé. Il l'avait qualifié d'idéaliste naïve, de petite fille rêveuse. C'était ce qu'il avait pensé. C'était ce que sa part la plus sombre avait hurlé du fond du gouffre énigmatique qu'était son âme. Elle était d'une pureté qui apparaissait cruelle dans ce monde décadent. C'était pour cette raison, qu'en dépit de tout sa misanthropie, il ne pouvait qu'admirer secrètement cette femme. Elle arborait, comme lui, plusieurs figures même si elle n'en avait pas conscience. Elle était tout d'abord, la figure d'Eve avant le péché originel, lavée de tous vices, incroyablement bonne et emplie de bonté. Elle était une enfant immaculée, une rose qui ne se fanerait jamais... Qui n'était censé jamais se faner. Mais d'autres en avaient décidés ainsi... Elle était aussi une figure Amie, aimante. Elle comprenait. Elle ne jugeait pas. Malgré le fait qu'il lui est dit qu'il était un ignoble meurtrier, tout ce que contre quoi elle se battait... Elle ne lui avait jamais envoyée un regard accusateur de mépris. Enfin, elle était une figure Aimée. Il ne se l'était jamais avoué à haute voix mais les deux êtres étaient profondément liés. D'un lien qui paraissait incongru, étrange, grotesque mais qui existait et tenait bon. Un lien qui n'avait jamais cessé de se solidifier malgré le temps qui séparait leur rencontre. Mais aujourd'hui, ce lien s'était rompu. Elle n'était plus.... Cependant, elle méritait une chose.
Une seule chose.
Vengeance.
***
~~{3. No Absolution. No Love. No Hope. No Glory. Just Death And Justice For All}~~ "La Vengeance doit être sans limites. (Revenge should have no bounds)" [Shakespeare; Hamlet]
Music's Lyrics.
Spoiler:
I don't feel a thing And I stopped remembering The days are just like moments turned to hours
Mother used to say If you want you'll find a way but mother never danced through fire shower
Walk in the rain, in the rain, in the rain I walk in the rain, in the rain Is it right or is it wrong and is it here that I belong
I don't hear a sound Silent faces on the ground the quiet screams, but I refused to listen
If there is a hell I'm sure this is how it smells I wish this were a dream, but no, it isn't
Walk in the rain, in the rain, in the rain I walk in the rain, in the rain Am I right or am I wrong and is it here that I belong
Walk in the rain, in the rain, in the rain I walk in the rain, in the rain Why do I feel so alone for some reason I think I'm home
L'homme hurle. Car son âme réclame Vengeance pour l'être aimée. Car son âme ne peut se taire devant cette énième injustice. Il ne peut concevoir cela. Le Monde serait-il tombé si bas qu'il ne reconnaitrait plus le Véritable Jugement ? Le Monde serait-il tombé si bas qu'il ne hurlerait pas lui aussi ? Le Monde serait-il tombé si bas qu'il ne peut plus de dépêtrer de cet imbroglio de maelström qu'on nomme communément Lois ? Il était le Juge. Et seul sa Loi comptait, qu'importe celle des hommes car il n'était plus un homme. Il était quelque chose à part dans cette masse grouillante et absurde. Il était un esprit. L'esprit de ces cités comme New York, de ces mégalopoles, de ces "Cours des Miracles". Tant pis pour ses valeurs désuètes qu'il affectionnait il y a de cela quelques temps... L'Amour, l'Honneur, l'Espoir, la Gloire, l'Absolution, tout cela était désormais inutile et répugnant à ses yeux. Si elle n'était plus là... A quoi bon ? Si elle ne pouvait plus lui montrer un amour philanthrope, à quoi bon aimer ? Si elle ne pouvait plus lui refléter l'espoir et l'honneur, à quoi bon espérer et être honorable ? Si elle ne pouvait plus lui donner l'absolution, à quoi bon attendre et tendre à celle-ci ? Si elle ne lui montrait plus la gloire de l'humanité... A quoi bon continuer à croire en elle ? L'homme s'était levé et était sorti sous la pluie battante. A chaque goutte qui tombait, une idée germait dans son cerveau et tourbillonnait, s'agitant dans un océan de souvenirs, d'idéaux, de pensées diverses et variés. Ses pas le dirigèrent vers sa véritable demeure. Il montait lentement les marches, son visage inexpressif. Chaque pas qu'il faisait trouvait un écho étrange dans la pluie, comme si ces deux entités étaient liés. Caïn aimait la pluie. Elle était comme lui, seul et détesté, d'une tristesse sublime. Un jour, sa mère lui avait dit que ces yeux étaient le pur reflet de cet élément. Et c'est vrai que ses yeux, comme l'averse, étaient d'une tristesse insondable. Enfin, il atteint son appartement, ouvrit la porte et alla dans sa chambre.
Ses meurtriers allaient payer... Sa vengeance serait terrible et ne souffrirait d'aucune limites. Nul ne pourrait l'arrêter. Aucun principe, aucune valeur ne stopperait son bras. Ces êtres immondes, immorales et répugnants ne connaitraient pas le repos tant qu'ils seraient en vie. Leur mort seraient leur seul délivrance et elle serait précédée de longues heures de souffrance. Il avait tant d'idées de tortures dans son esprit que l'immortel laissa voir un lugubre sourire sur son faciès angélique. L'être se leva, appuya sur un bouton caché dans le mur qui fit coulisser un large tiroir qui se trouvait sous son lit. Caïn se baissa et sourit de plus belle devant l'arsenal apocalyptique qu'il avait...
***
~~NEW BORN~~
Un homme en trench coat et affublé d'un feutre marchait sous la pluie. Les bords de son couvre-chef gouttait. Nul ne pouvait savoir qu'un arsenal complet se trouvait dans les poches de ses habits, ni qu'il était animé d'une furie vengeresse capable d'ébranler bien des choses. Caïn s'était coupé les cheveux et avait changé de coiffure, comme si couper des poils crâniens représentait son évolution. L'homme se fit bousculer par un ivrogne et il s'arrêta un infime instant... Avant de reprendre sa route.
Tant d'individus méritent le châtiment...
Et il reste si peu de temps.
Alors qu'il allait tourner à l'angle de la rue, l'homme aux mille noms disparut dans un nuage de fumée noirâtre..
[fin du topic.]
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Sujet: Re: Shadow On The Day, Pain In This Heart [Solo]