[Ep. 2] Target (Angela Petrelli + Claire Bennet)

"Messieurs, cible repérée."

Par une chaude après-midi de week-end, les rues de New York étaient animées de passants et de vendeurs. Les voitures klaxonnaient mais restaient bien en dehors des passages piétons et les cyclistes râlaient doucement sur les stationnements interdits non respectés sur leur voie de passage. Rien de bien extraordinaire, rien de bien anormal, rien ne pouvant prédire que cette satanée ville était sur le point d'exploser. "Rien" certes, mais "personne" peut-être pas.
C'est d'un air agacé qu'un homme blond garda son regard fixé sur une personne venant sur le trottoir opposé. Qui pouvait bien savoir ce que cette vieille bique savait déjà ? Si cette cible n'avait rien d'effrayante, elle n'avait sûrement pas été facile à localiser. Sans bouger d'un poil, seul les pupilles sombre de l'individu la suivirent avec concentration et c'est seulement lorsque ses yeux passèrent de la droite à la gauche qu'il bondit soudainement de sa chaise.
"Il est temps d'y aller !" s'écria-t-il avec un sourire néanmoins crispé. Derrière-lui, le serveur à moitié endormi sursauta. Enfin son seul client se décidait à partir, et en tel coup de vent ! Son regard las se posa sur la table fasse à la vitrine où était rester cet homme depuis maintenant cinq heures et ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'au lieu des quelques dollars que coutait la seule boisson commandée, il découvrit un billet de cent.

Séparés par une voie à double sens, deux passants marchent au même rythme mais un seul le sait. Saisissant son portable, ce dernier le colle à son oreille gauche bien qu'il soit droitier et s'allume une cigarette, le regard toujours fixé sur l'autre trottoir.
"Marche plus vite Guess, une poussette te ralentira." dit-il à voix basse bien que la présence de ton téléphone le rendait moins suspect aux yeux des autres passants. Sur l'autre trottoir, un homme plutôt costaud avec une veste de cuir trop épaisse et trop longue pour le climat mais juste assez pour ne rien laisser paraitre prit un rythme plus rapide et dépassa celle qu'il était pourtant sensé suivre.
"D1" dit-alors simplement l'homme blond en tendant l'oreille droite pour la confirmation de ses deux autres interlocuteurs. Lorsque les deux hommes répondirent, l'homme rangea son téléphone inutile et se hâta vers le premier passage piéton. L'homme au manteau de cuir s'était enfin fait bloqué par la poussette et laissait la cible se rapprocher de lui, mais le jeune chef lui, ne fut pas enchanté des quelques secondes que mirent le feu à se changer. Trottinant rapidement pour rejoindre l'autre trottoir, il arriva à quelques personnes de trop derrière sa cible et grommela. "D2"

A quelques dizaines de mètres de là, deux hommes ayant commencé à bruyamment se disputer avaient déjà créé un petit attroupement. "Raciste", "Pacifiste de mes deux" et quelques insultes bien moins plaisantes avaient réussi à briser l'indifférence habituelle des passants et quelques personnes avaient même commencé à se mêler du conflit. Alors qu'un homme blond traversait la rue à pas précipités, les deux hommes se jetèrent sans explication, non pas l'un sur l'autre, mais sur les autres passants énervés. La température de la ville sembla soudainement monter de plusieurs degrés ainsi que le vacarme sonore. Aux cris de protestations et d'horreur se joignirent bientôt les klaxons assourdissants des voitures bloqués par l'attroupement des passants enragés. Des cris de bébé se joignirent bientôt à la cacophonie et rapidement, plusieurs personnes se mirent à courir, certaine pour rejoindre le combat, d'autres pour s'enfuir à tout jambes. Seulement trois personnes restèrent bien immobile dans le chaos.

"A1" dit alors une voix doucereuse derrière le dos d'Angela Petrelli lorsque des mains ferme vinrent emprisonner ses épaules.

Tant de choses avaient changé, Claire avait retrouvé une vie à elle, retrouvant sa famille mais lui faisant alors découvrir que leur fille n’était plus. L’adolescente était devenue une jeune femme forte de caractère, indépendante, et à présent capable de tenir tête à quiconque. Ce changement, elle le devait qu’à une seule et unique personne : Lila Cruz. Les deux femmes avaient vécu bien des choses ensemble et leur relation, Claire était incapable de véritable lui donner un nom : Amie ? Meilleure amie ? Sœur ? Collègue ? Meilleure ennemie ? C’était compliqué, beaucoup trop pour avoir une simple étiquette mais une chose était sûre, elle nourrissait beaucoup de gratitude et de respect pour l’anglaise qui avait opéré en elle tout ce changement.
Dans une chambre, on pouvait entendre une inspiration suivit d’une forte expiration, c’était rythmé, régulier, les mains derrière sa nuque, le dos à plat contre un tapis de gymnastique, ses cuisses perpendiculaire au reste de son corps. Claire s’entrainait encore lorsque son portable c’était mis à vibrer. Elle laissa son dos s’aplatir sur le sol, souffla quelque seconde avant de se relever, attrapant une serviette suivit de son portable. Ses yeux fixèrent le nom qui s’affichait, un nouveau message, elle pressa le bouton principal pour l’ouvrir et le lire. Angela, elle lui demandait de fuir, un sourire c’était affiché sur son visage, sa grand-mère avait bien du mal avec le changement. Il n’était plus question de fuir, encore moins maintenant.

Comme tout le monde, elle avait vu les émissions, comme tout le monde, elle avait pu remarquer la tension dans les rues, elle avait même été témoins de certaine de ses frictions et elle en était sûr en lisant ce message : Aujourd’hui serait le "Jour J". C’était la seule explication pour que la matriarche des Petrelli lui demande simplement de quitter le pays. Attrapant ses affaires, elle souleva une planche du parquet de sa chambre pour pouvoir y découvrir les derniers souvenirs que Lila lui avait laissé, elle les sortie, holster, Uzi, munition, elle déposa le tout sur le lit et commença à enfiler le holster lorsque son portable se mit à vibrer avec insistance cette fois : Un appel.
Elle décrocha, coinçant le téléphone entre sa tête et son épaule alors qu’elle inspectait les armes qu’elle possédait :

« Je t’écoute »

Tout comme Angela, Lila lui proposait de quitter le pays. Quelque part, elle pouvait largement comprendre la décision de l’anglaise, elle était une tueuse à gage de carrière et ce combat-là n’était pas le sien. Par contre, il convenait parfaitement à Claire. Il n’était pas question pour l’ancienne blonde de quitter le pays et abandonnant tous ceux qui c’étaient battu pour la protéger. Aujourd’hui, c’était à elle de les protéger.

« Tu vas devoir te passer de ma super compagnie »

Une note d’humour, un silence entendu, il n’y avait pas besoin de pourquoi pour pouvoir se comprendre. Lila savait ce qui poussait Bennet à rester dans ce merdier et Claire respectait le choix de Lila à ne pas prendre part à ce qui allait se passer.

« Ca me fera enfin des vacances ! Tâche de ne pas te faire bouffer dans cette jungle, Britney. N’oublie pas tout ce que tu as appris au Japon. On se reverra quand t’auras sauvé le monde. »

C’est en laissant échapper un petit ricanement qu’elle raccrocha, fourrant ses armes dans les holster. Un manteau pour cacher celle-ci et elle sortait. Elle connaissait la ville par cœur, assez pour savoir comment rejoindre sa grand-mère rapidement. Si bien quand quelque minute seulement elle se retrouvait non loin de ses appartements, elle observait de loin.

* « Si tu n’observes pas attentivement, tu n’y arriveras pas. Développer ton sens de l’observation est indispensable à ta survie. Apprends à écouter ce que te dit l’environnement, à analyser chaque élément qui le constitue et à te l’approprier pour favoriser ta propre survie. Ce conseil vaut aussi bien en pleine jungle que lors d’une fusillade en ville, alors ancre-le bien dans ton crâne de fausse brune ! » *

Elle repensait à ses conseils, c’était devenu un automatisme, un réflexe, et c’était ce qu’elle appliquait en cet instant…Observer, elle connaissait cet environnement pour y avoir vécu tant et tant d’année qu’il lui semblait à présent plus facile de repéré ce qui n’allait pas, ce qui lui semblait étrange…
Un homme, une démarche, un autre qui quitte une terrasse, des lèvres qui s’agitent alors qu’il n’y a ni téléphone portable, ni main libre à première vue. Une veste de cuir, bien trop chaude pour une journée comme celle-ci…Claire savait pertinemment ce que cela voulait dire : Tout comme elle, il cachait quelque chose sous son manteau.
S’avançant, dans la rue naturellement, elle chercha d’un regard sa principale intéressée et ce qui devait être leur cible : Angela. Elle crut l’apercevoir mais se rendit rapidement compte qu’il s’agissait d’un leurre, intérieurement, Claire se sentait presque fière mais effaçant rapidement ses idées d’égo, elle se concentra uniquement sur son objectif : la protéger.

Elle la suivait, quelque seconde, remarquant rapidement qu’au final, elle n’était pas la seule. S’engouffrant alors dans une ruelle, elle perdit de vue sa grand-mère mais cela en valait la chandelle, ce raccourcit lui permettait de se trouver devant elle. Repérant alors quelqu’un qui semblait l’attendre, elle se plaça derrière l’homme. Un geste, vif, discret, et elle planta le bout de son arme contre son échine.
Pas la peine de parler, elle le savait, elle pourrait lui demander de dire à ses potes de laisser tomber mais depuis le début elle les avait observé, elle avait même pu les entendre. Ces mecs étaient des pros et elle serait bien incapable de comprendre leur code, en d’autre terme, le chantage était inutile.

Concentrée, elle attendait l’instant où il bougerait, l’instant où il ferait le geste de trop, où il essayerait soit de lui échapper, soit de contre attaqué. Dans tous les cas, elle se préparait, et elle était prête à tirer si il le fallait.

"MERDE !" s'exclama le blond avec force en poussant le leurre dans la foule, emplis de frustration. Son sourire satisfait avais bien fait de s'effacer de son visage et la fureur brillant dans les yeux il chercha sa cible du regard en aboyant des ordres.
"Dick, Green, cherchez la vieille ! Guess avec moi dans la ruelle !" Plus de place pour la discrétion car l'agitation et le vacarme des passants enragés ou affolés n'avait d'yeux pour le petit groupe de la SSC. La discrétion, elle s'était même révélée inutile depuis le début. La cible n'était techniquement pas difficile à capturer et c'était bien pour cela que seulement le grand homme au manteau de cuir cachait des armes lourdes. Les trois autres se démenèrent dans la foule en empoignant leur pistolets, mais pourchasser une personne rêvant du futur, était comme pourchasser une ombre.
"GUESS !" aboya à nouveau le jeune chef en ne voyant pas son équipier le rejoindre alors qu'il remontait la rue à coups de coudes.

Ce dernier s'était immobilisé au milieu des hurleurs. Malgré la bousculade, il avait clairement sentit le contact d'une arme contre épais manteau de cuir. Sa propre main était venu se poser sur la crosse de sa mitraillette coincée sous son aisselle. Il ne put voir qui le tenait en joug mais la gâchette de son fusil justement pointé vers l'arrière le titillait. Mais ils n'étaient pas là pour déclencher une fusillade, en tout cas pas tant que ce n'était pas l'ordre que criait le chef de l'équipe dans son micro. "Contact Annexe" grogna Guess la mâchoire serrée, très agacé par la situation.

Le juron du capitaine était très clair dans les oreilles des deux équipiers qui, après avoir déclenché la cohue étaient parvenus à s'extirper, près à coincer la cible. Leurs yeux parcoururent la foule à la recherche de cette dernière avant même que l'ordre ne soit donné. "Les voitures !" indiqua le balzané en pointant deux véhicules immobilisés sur la chaussés par des passants et une troisième en double file.
Angela Petrelli devait être bien loin si cette dernière avait pensé à prendre un sosie pour les mener en bateau pensa Dick qui se rua néanmoins vers ces possibles portes de sorties. Une voyante, avait-il vraiment été le seul à se dire que ça ne serait pas une cible facile ? Si vieille, si inoffensive, elle n'était pourtant pas personne si le leader la voulait.

Tous s'immobilisèrent à l'annonce d'un contact, mais le mot qui suivit amena trouble plus que clarté au sein de l'équipe. Annexe ? Qui pouvait donc se mêler de l'opération ? N'était-ce pas plutôt un passant en furie qui s'en était pris au grand gaillard ? Mais le ton calme et sombre de Guess ne laissait pas de doute sur l'exactitude de l'information. Les ordres eurent quelques microsecondes de retard et la voix ferme mais furax du chef retentit à nouveau. "La vielle ! On veut la vieille !" cria-t-il sans s'encombrer de codes.

"LA !" rugit alors Dick qui se mit à courir comme un dératé. L'homme musclé et chauve sauta sur une voiture et couru sur sa carrosserie pour s'éviter d'être bloqué par des hommes se ruant de coups sur le trottoir et plongea presque tête la première sur les deux passants qui le séparait d'Angela Petrelli. Les plaquant au sol pas son poids il se dressa rapidement entre la cible et la voiture qu'elle semblait vouloir rejoindre. De ses énormes bras, il l'enserra avec force et la souleva comme s'il s'agissait d'une petite fille. "Je l'ai ! Je l'ai !" hurla-t-il en la secouant en l'air comme un prix de tombola à l'attention de son coéquipier qui enjambait à son tour les voitures et du chef blond qui se débattait sauvagement à quelques mètres pour les rejoindre.

Frustré d'être ignoré et d'entendre l'action se dérouler au loin alors qu'il se trouvait toujours figé par un agresseur inconnu, l'homme au manteau de cuir grommela assez fort pour que son adversaire l'entende. Peut-être ses coéquipiers se soucieraient-ils aussi un peu plus de son sort maintenant qu'ils avaient "la vieille" ? "Q's'que tu veux ! M'chauffe pas ou t'va l'regretter..."

L’agitation se faisait plus forte encore, son arme pointé sur le malabar de service, elle pouvait malgré tout entendre les acolytes de cet homme s’énerver, s’exciter, et cette excitation augurait rien de bon selon Claire. Il ne prononça que deux mots, deux mots qui eurent pour effet de faire sourire l’ancienne petite blonde. Le ton de sa voix, visiblement ça le chauffait un peu de pas pouvoir participer au petit jeu avec ses camarades. Dommage d’être dans la cours de récréation sans pouvoir en profiter. Presque contre le dos de l’homme, c’était un moyen pour elle de cacher son arme pointé sur lui de la vue des autres, certes ils avaient louche mais au moins les rares passants qui auraient pu les regarder n’avait pas une vue direct sur le canon du Uzi qu’elle pointait sur lui. Les premières armes que Lila lui avait offertes. Il lui demanda ce qu’elle voulait, mais elle ne prononça pas un mot, gardant son arme pointé sur l’homme, elle fit le tour de celui-ci, pouvant ainsi lui faire face et lui montrer au passage que la personne qui le tenait en joue n’était rien d’autre qu’une adolescente à ces yeux, une vulgaire adolescente. En lui faisant face, elle ne cherchait pas à se démasquer, loin de là, ce qu’elle cherchait surtout c’était d’avoir une vue sur ce qui se déroulait, une vue sur sa grand-mère qu’elle gardait à l’œil. Mais rapidement les choses dégénéraient, elle était seule et il était compliqué de pouvoir gérer un groupe en étant seule. Mais elle se battrait, jusqu’au bout si il le fallait.

« Ce que je veux ? La même chose que toi visiblement… »

Sa phrase fut ponctuer par les cris de sa grand-mère qu’elle pouvait entendre au loin. D’un geste, de sa main libre, elle attrapa larme que l’homme planquait dans sa veste, c’était rapide, et calculé. Elle l’avait sentie, le canon dirigé vers elle, lorsqu’elle était contre son dos, cette arme était parfaitement bien orienter et lui faisant face à présent, elle pouvait un minimum visé. Elle ne tira qu’un seul et unique coups de feu, dans les airs. De quoi attirer les personnes déjà bien énervée et paniquée. Pendant une fraction de seconde elle échangea à l’homme un regard presque malicieux alors que dans la même seconde elle rangeait l’Uzi en s’écriant :

« IL A UNE ARME ! »

Profitant alors de la cohue générale pour tout simplement fuir et laisser tomber le malabar à son sort. C’est en courant, en zig zagant à travers la foule qu’elle se dirigeait vers son véritable but : Sauver Angela. Avec la foule, ce n’était même pas la peine de sortir son arme et de tenter de blesser l’un d’entre eux. Dans le feu de l’action elle n’aurait pas le temps d’être précise et elle risquerait de blesser quelqu’un qui était simplement au mauvais endroit, au mauvais moment. C’était donc hors de question. Elle n’avait pas vraiment de plan, elle agissait surtout à l’instinct, ce qui n’était très certainement pas la meilleure des solutions mais pour le moment elle n’avait hélas pas e temps de réfléchir. Remarquant que l’homme qui maintenant sa grand-mère semblait être déconcentré, elle en profita pour s’en approcher rapidement, à défaut de pouvoir utiliser les armes à feux, Lila lui avait aussi apprise des techniques de combats qui lui permettrait de parfaitement faire sans. La taille, ou le poids de son adversaire n’avait pas d’importance, essayant de se remémorer tous les préceptes, toute les techniques qu’elle avait pu apprendre, ce fut d’un coup de pied au creux des genoux de l’homme qu’elle se manifesta. Elle était rapide et vive, même si elle savait qu’elle se prendrait très certainement des coups, elle n’y pensait pas, essayant de rester concentrer sur l’unique personne qu’elle était venu aider.

« VA T’EN ! »

C’était ce qu’elle avait hurlé à sa grand-mère, hélas pour les deux femmes de la scène, il était déjà trop tard. Si elle avait pu mettre l’homme qui avait attrapé Angela à terre, celui –ci avait rapidement été rejoint par ses collègues. Attrapant le poignet de l’ainée, elle se plaça devant elle, la protégeant, prête à combattre. Elle observait chaque personne présente, sérieuse, concentrée, elle était bien loin l’adolescente blonde, l’adolescente cheerleaders.

« Il vous faut donc toute cette équipe pour une seule personne, incapable de se défendre, ca c’est qu’on appelle être courageux. J’ignore qui vous êtes mais peu importe, je ne vous laisserai pas l’emmener ! »

Dans ses paroles pourtant restaient des traces de ce qu’elle était encore : une jeune fille. Elle n’avait pas le franc parlé ni même la répartie de Lila mais elle semblait investie, entièrement, le ton de sa voix laissait clairement entendre qu’elle était sérieuse et qu’elle irait très certainement jusqu’au bout. Ignorant en effet sur qui elle était tombée.

La colère ne tarda pas à remplacer la surprise sur le visage de l'homme au manteau de cuir lorsque devant ses yeux se plaça une simple adolescente. Pourtant, c'était bien elle qui le tenait en joug et l'empêchait de rejoindre l'action qui se déroulait dans son oreillette. De ses yeux sombre il fusilla la gamine du regard sans trouver de mots pour exprimer son ressenti. Le pire n'était pas sa taille ni ses grands yeux de biches, mais l'expression plein de défi et de courage qu'elle avait alors qu'elle lui répondait. Il ne comprit pas tout de suite qu'elle parlait de la cible que le groupe convoitait car sorti de nulle part, rien ne semblait pouvoir expliquer sa présence et ses actions. Dans son moment de trouble, il ne vit la petite main de l'adolescente saisir son propre fusil pour tirer un coup en l'air et bientôt hurler à qui voulait bien l'entendre qu'il avait une arme. Rugissant de rage, il tenta de la happer de ses gros bras mais deux personnes tout aussi enragées s'étaient jetées sur lui. Des "pacifistes" contre les anti-mutants, ce qu'il avait clairement l'air d'être avec son fusil à la main. "Qu'est ce que tu fou Guess !!" lui hurla une voix à l'oreille alors qu'il tentait tant bien que mal de se saisir d'un objet dans ses poches dans la cohue.

Quelques instants auparavant, l'autre gaillard qui avait empoigné "la vieille" en la secouant en l'air avait quitté son sourire triomphant lorsqu'il fit l'erreur d'écouter les paroles de sa captive. D'un air ahuri, il se laissait distrait par la menace de mort qu'elle rendit plus menaçante encore en le nommant spécifiquement. Il n’eut le moment d'y réfléchir que retentissait un coup de feu qui fit sursauter tout le monde. Un instant, l'idiot cru que c'était là sa prédiction de mort en action et d'un cri, il relâcha la dame en la laissant retomber sur le sol. Dans l'oreille de tous les membres du groupe hurla le chef à l'intention du supposé tireur, mais le ton eu vite fait de remettre les idées en place de Dick qui réussi à repérer sa cible libérée. Affolé, il lui courra après mais au moment où il l'attrapait à nouveau, un coup dans ses jambes le fit s’effondrer de tout son long sans qu'il ne comprenne pourquoi.
Green cependant, n'était pas très loin de son compagnon et avait vite fait de le rejoindre, arme au poing. Surprit il menaça la cible et la jeune fille qui semblait vouloir la protéger sans chercher à comprendre. Le grand chauve se releva rapidement et frustré et désorienté sortit son arme à son tour.

"Calme les gars ! Rappelez-vous les conditions !" s'exclama alors le chef blond qui déboula pourtant lui aussi, arme à la main. Entourant le duo assez efficacement contre la rangée de voitures garées, le groupe les enserrait à un pas, ne laissant les folies de la foule affecter que leur autre membre laissé à l'abandon.
"Ouai du courage ça t'en a la gamine ! Une vieille, une gamine et du courage, bon sang c'est un combat d'égal à égal !" cracha Green d'un ton plein de dédain et de moquerie. Son canon visait l'adolescente avec moins de menace que ses yeux la dévisageait. Dick, lui, était moins convaincu et de cessait de lancer des regards à la cible sans oser vraiment s'y attarder. La menace le tourmentait encore. "Désolé ma belle, mais la vieille viens avec moi. Te sens pas seule, je te laisse deux super compagnons de jeux."
Il fallu le chef pour mettre fin à cet affrontement de regards de cowboys. "On est pas là pour papoter. Sting. Tous." dit-il d'une voix ferme et sombre qui trahissait pourtant un certain enthousiasme. Son sourire se répandit rapidement sur le visage des deux autres qui de leur main libre saisirent un objet dans leurs poches. Green eu même l'arrogance de ranger son arme alors qu'il sortit un objet métallisé de la forme d'un inhalateur. Les deux inspirèrent profondément alors que le blond eu l'intelligence de ne pas le faire en même temps que ses compagnons et gardait son arme bien pointé sur la gamine.

Sans prévenir, ils se jetèrent sur les deux femmes avec une brutalité inhumaine. Les projetant contre le bitume, il défoncèrent plusieurs autres passants dans leur élan. Dans leur sillage se précipita le jeune chef toujours arme au poing qui saisit le poignet de sa cible de son autre main. Sa force ne différait pas encore de celle d'un humain normal mais il tira Angela Petrelli sans ménagement se souciant bien de son état physique. La ramenant brusquement contre lui, il lui emprisonna les bras tout en la prenant à la gorge pour l'obliger à progresser dans sa direction.
"Alors, vous vous en échappez de celle-là ?" nargua-t-il en la poussant contre les fuyards et les agresseurs en direction d'une ruelle annexe.

Entre elle et Claire se dressait maintenant deux hommes dont le sourire confiant et presque jouissif n'avait rien de rassurant. Dopé de leur étrange produit, ils avaient maintenant la force du plus fort des hommes et l'agilité physique des meilleurs athlètes. Peu amusés de faire du mal à une gamine il se contentèrent pour l'instant de la garder loin de la cible. "T'es quoi toi ? Une sorte de superhéroine ?" ronronna presque Green de son ton moqueur sans encore se douter qu'une réponse positive déclencherait une fureur incontrôlable. Ils étaient de la SSC après tout et jeune fille ou pas, aucun spécial n'était à l'abri de leur vengeance.

Le problème avec la confiance en soi, c’est qu’il s’agit de savoir la dosé. Si vous en avez trop, vous finissez par avoir en face de vous une personne qui vous remettra à votre place, si vous en avez pas assez, c’est à peine si vous êtes capable de bouger vos fesses pour vous venir en aide. Et il fallait croire que côté dosage de confiance en soi, la Bennet avait encore des progrès à faire. Trop ou pas assez, une chose est sûre, elle s’était rapidement retrouver avec un peu trop d’emmerde sur les bras et sa grand-mère fut éloignée loin d’elle, les hommes se plaçant délibérément entre elle et la brunette. Observant ses nouveaux "compagnons" de jeu, elle avait les sourcils froncés, le sourire mesquin et la rage au ventre. Elle les avait vu, ces étranges inhalateur, et en tout franchise elle rejetait catégoriquement l’hypothèse que sa grand-mère se soit mis à dos une guilde d’asthmatique armé et près à en découdre. C’était bien plus complexe que ça, elle le savait, le sentait. Tout ça, n’augurait rien de bon et malgré tout, malgré la peur qui la tenaillait, le fait d’entendre la voix de la matriarche suffisait à lui redonnait assez de hargne pour répondre à ces enfoirés avec malice :

« Et vous ? Une sorte d’archéologues ? »

Faisant référence à l’âge avant de mère-grand et à leur acharnement à vouloir la capturer. C’était mauvais, aussi bien pour eux, que pour la petrelli mais Bennet avait encore bien des leçons à apprendre en matière de répartie. Observant les deux chiens de gardes, elle n’osa pas bouger dans un premier temps, tout ce qu’elle voulait c’était qu’ils apprennent qu’au dernier moment la nature de ses dons. Ils avaient l’air de complètement ignorer qui elle était après tout et être "invulnérable" aux blessures étaient une cartes qu’elle préférait, pour le moment, garder dans son jeu. Sourire provocateur sur le visage, elle ignorait encore pourtant comment elle allait se sortir de là. Se battre ne lui ferait que perdre du temps et leur en donner pour éloigner Angela. Mais dans cet échange de regard confiant, un bruit, une mélodie vint interrompre leur concentration respective. C’était d’autant plus vrai pour Claire qui semblait dans sa poche son portable vibré au même rythme que la dite mélodie. Un message, un seul, profitant de cette sonnerie pour plonger la main à l’intérieur de son manteau…

Ce ne fut pas son téléphone portable qu’elle empoigna, et elle le savait, les deux hommes face à elle ne se ferait pas avoir aussi vulgaire. Si bien qu’elle plongea en avant, arme en main, Kerry l’ignorait, mais elle venait de d’amorcé le combat avec son message que la demoiselle ignora pour le moment ( ce n’était pas franchement le moment de checker ses messages ). Elle ignorait si elle se prenait une balle ou non, seul le mouvement comptait, seul le geste, la prudence, ses mains touchèrent le sol en premier, ses doigts s’égratinant légèrement entre l’arme qu’elle tenait et l’asphalte. Son dos, rond, lui permis de faire une roulade en avant, c’est un genou à terre, à leur pied qu’elle avait atterit…Et ce fut d’un geste vif qu’elle cogna le menton d’un des hommes d’un coups sec et violent avec l’arme avant de se placer, contre le second, légèrement sur le côté, histoire d’éviter une rafale de balle qui aurait pu être tiré. Continuant son attaque de plus belle, ce fut d’un coup de tête qu’elle éclata le nez de celui, jusqu’alors, encore intact.
Essayant de profiter de l’instant pour fuir, pour s’en aller, mais surtout pour retrouver et récupérer sa grand-mère, l’aider et l’emmener loin d’ici…Mais ça, c’était sans compter sur leur "crise d’asthme" étrange, c’était sans compter sur leur vitesse et surtout…La foule. La tâche s’avérait plus ardu que cela, jouant des coudes pour pouvoir remonter la vague…

Le sourire du blond semblait se crisper à la vue de l'expression ferme de sa captive. Bien que sa poigne ne laisse aucune possibilité à la femme de s'échapper, celle-ci ne semblait pas plus terrifiée que ça. Avait-elle vu quelque chose du futur qui lui promettait un avenir serein ? Le chef du groupe n'avait que faire de ses raisons, mais l'impression de se faire toiser par une vieille institutrice de primaire ne le rendit pas plus docile. Il l'écouta néanmoins, tout en sachant qu'il ferait mieux de fermer ses écoutilles aux incantations empoisonnée d'Angela Petrelli. Toutes ces questions, il ne se les posait pas et n'avait aucun intérêt dans leurs réponses, pourtant les paroles d'Angela insinuait le doute en lui avec tant d'efficacité qu'il eu un frisson. N'étaient-ils pas là pour éliminer ? Pourquoi le sort de certains différait ? Cette vieille là, il l'aurait bien abattue d'une balle propre dans la tête au lieu de devoir lui courir après et de jouer à cache-cache.
Elle lui sourit, et comme elle le lui avait volé, le sourire du blond faiblit sur ses lèvres. Dans son regard vif passait le trouble et l'hésitation bien qu'il continuait de la tirer vers la ruelle. Mais lorsque son nom retentit à ses oreilles telle une épine sous son pied, le trouble se changea brusquement en fureur et d'une violence non maitrisée, il abattit son poing sur le visage de la dame.
« A votre tour de vous poser une question Petrelli, cracha-t-il avec dédain. Demandez-vous quelle est ma définition de "vivante". »
Avec force, il la tira à nouveau vers une ruelle où les fuyards détalaient mais où l'agitation et les violences ne faisaient pas rage. « Je l'ai, amène le van. » ordonna-t-il alors à un autre de ses compagnons à travers son oreillette.

A l'autre bout, les deux drogués explosèrent de rire. Marrante la gamine, mais bien trop confiante. Tout deux oubliaient cependant qu'eux-même surestimait peut-être leurs capacités. Bien que leur stimulant les rendait plus fort et plus agile que n'importe quel être humain, se rendre compte que la jeune fille avait déjà échappé à un de leur camarade aurait pu les pousser à plus de prudence. Au lieu de cela, il se contentèrent de rire à gorge déployée. Leur attention fut captée par la sonnerie de téléphone de la jeune fille. Il se concentrèrent juste à temps pour voir la blonde plonger en avant et rouler à leurs pieds. Prit au dépourvus, ils essuyèrent les assauts agressifs de l'adolescente. L'un fut déboussolé par un coup au menton et l'autre sentit son nez se briser. La surprise n'était pas moindre, mais la drogue rendit le temps de latence plus court, et c'est plus rapidement que la blonde devait prévoir qu'ils fondirent tous deux sur elle. Le gros l'attrapa violemment par le bras alors que l'autre au nez sanglant s'apprêtait à la plaquer au sol, mais ce fut sans compter la panique que le groupe avait soigneusement déclenché. Deux hommes armés de barre de fer sortirent de nulle part, frappant quiconque se trouvait à leur portée. Le balzané, perdu dans la cohue se prit plusieurs coup et colérique, se mit à tacler ses agresseurs. Le chauve, lui, toujours accroché à la blonde se faisait bousculer et peinait sous la résistance de sa cible à garder l'équilibre.

Le chaos sembla régner un certain moment sans que personne n'y trouve aucun ordre, mais soudain, une fusillade sembla éclater. Dans un rayon de plusieurs mètres, les hommes tombèrent comme des mouches en hurlant de douleur. Au centre des blessés à l'agonie se tenait l'homme au manteau de cuir, le visage ensanglantés et le regard fou de rage. Attaqué par les passants après que la blonde ait fait remarqué son arme, ce dernier s'était battu et avait vidé son chargeur en récupérant son arme.
« T'ES MALADE ?! » hurla l'homme au nez ensanglanté qui n'avait apparemment pas été touché par la canarde. « L'boss a la vieille, qu'est-ce que tu m'veux ! » rugit l'homme armé d'un ton qui calma rapidement le balzané. L'autre équipier par contre, ne semblait pas avoir eu cette chance et gémissait au sol, un tâche rouge grandissante sous son T-shirt. Sa main serrait toujours le bras de la blonde, et malgré la douleur, il répéta d'un air béat « Je l'ai, je l'ai... » Son regard se porta sur sa précieuse prise et alors, ses yeux s'écarquillèrent affichant une peur indescriptible. « Tu- TU ! » se mit-il à crier sans parvenir à terminer sa phrase, sans parvenir à réaliser que celle qu'il tenait n'était pas une simple blonde.

Elle avait essayé de les fuir, suivant la première règle de ce genre de retraire : Ne jamais regarder derrière soi. Elle pouvait voir au loin, ou alors elle l’imaginait, la silhouette de sa grand-mère qu’elle souhaitait tirer de là. Perdre n’était pas une option pour la brunette, courant à en perdre haleine, elle fut pourtant arrêter net dans son élan. Si net qu’elle avait presque cru que son épaule allait se déboiter ! Ces hommes n’étaient pas ordinaires, elle l’avait sentie dans cette poigne, et de toute évidence…Leur changement, il le devait à cet étrange inhalateur qu’ils avaient utilisé. Elle s’apprêtait à se débattre, à leur donner assez de coup pour pouvoir reprendre sa course folle mais ce fut la panique totale des lieux qui semblaient vouloir l’aider. Deux hommes armés de bar de fer, elle évita un coup de justesse malgré qu’elle fût maintenue et au moment où elle se releva pour pouvoir frapper celui qui la tenait, des coups de feu retentir ! Son cœur battait la chamade, sentant les balles traverser son cops, elle avait beau être "immortel", il n’en restait pas moins que la douleur était bien loin, c’était comme bruler de l’intérieur, une douleur vive, intense mais courte, les balles avaient traverser son corps, s’enfonçant dans celui, qui jusque-là, s’entêtait à toujours lui maintenir le poignet.

Seul le bruit de la panique se faisait à présent entendre, les passants formait un cercle étrange entre les hommes armées et l’adolescente, le poignet toujours maintenu, elle observait le blesser qui tombait à ses pieds, se rendant compte dans un dernier souffle de ce qu’elle était réellement. C’était triste pour lui, mais elle n’avait guère le temps de s’apitoyer sur un homme comme lui. D’un geste vif, avant qu’il ne tombe raide mort sur le sol, elle avait attrapé son arme coincée dans sa ceinture, se tournant pour faire face aux ennemis qui restaient. L’homme agonisait encore à ses pieds, pointant le canon de son arme sur sa tête, elle tira, abrégeant les souffrances de celui-ci sous les yeux de ses amis. Elle s’étonnait encore de la facilité que c’était devenu que d’appuyer sur la gâchette et d’ôter une vie. Mais si cela était "facile", ce n’était pas pour autant qu’elle aimait faire ça. Ses yeux bleus les fixaient, visiblement déterminée, il était clair qu’elle n’était plus l’adolescente en détresse qu’elle avait été.

« Surprise… »

Elle tira deux coups de feu, successif et précis…Visant les genoux de ses deux ennemis avant de reprendre sa course folle. Elle n’avait pas fait attention, n’avait pas attendu de savoir si oui ou non elle avait touché ses cibles, elle le savait, ce n’était même pas la peine d’essayer de les avoir au corps à corps. Elle avait senti cette force sur son poignet et celui-ci en aurait gardé les traces si elle n’avait pas la faculté de guérir à la moindre blessure. Courant, elle avait dans l’esprit que sa grand-mère aurait tout fait pour ralentir le moment où il l’emmènerait, qu’elle aurait essayé de fuir, de se débattre, mais plus elle s’avançait sur le trottoir, plus elle se rendait à l’évidence d’une chose : Elle avait échoué, il était trop tard.
Stoppant sa course, elle fit volte face, attendant sagement. Il ne lui restait plus qu’une seule et unique chose à faire maintenant si elle voulait pouvoir sortir Angela de leur griffe : Savoir, qui ils sont.

Le coup brutal de son ravisseur eu l'effet escompté. Dans l'assurance qu'on la voulait vivante, Mme Petrelli avait omit qu'avant "morte", existant plusieurs degrés de douleur. Heureusement, elle se rappela bien vite de ce détail et ne sembla plus chercher à se débattre, sentant bien la poigne de fer avec laquelle Ledger la retenait prisonnière et la tirait plus loin dans la ruelle.
Tous deux s'arrêtèrent, surpris par les nombreux coups de feux qui retentirent dans la rue qu'ils avaient quitté, mais le chef, se concentrant quelques secondes sur ce que son oreillette le laissait entendre de l'action de ses camarades, reprit rapidement sa route, sans ajouter de commentaire. Une profonde ride entre ses sourcils s'était formée, témoignant de sa colère et de son inquiétude concernant les dommages humains créés par une telle fusillade, mais la remarque désintéressée du tireur l'avait convaincu. Il avait "la vieille" et ne devait pas songer à autre chose que sa mission. Il jeta un coup d'oeil en direction de sa captive, espérant que celle-ci n'avait pas capté ses inquiétudes et insinuer de nouveaux mots empoisonnés pour l'affaiblir, mais cette dernière semblait tout aussi inquiète si ce n'est plus. Ah c'est vrai, il y avait une gamine en plus. Ne sachant pas s'il voulait la dissuader de vouloir retrouver sa jeune amie ou si lui même préférait fuir, il pressa le pas en tirant plus fort sur le bras de sa prisonnière.
Avec soulagement, il vit le van noir s'arrêter avec un léger crissement de pneu. Le logo de l'organisation peint sur les jantes des roues apparut comme un signe de victoire et la porte coulissante s'ouvrit sur deux autres agents. Il leur jeta presque la cible dans les bras et celle-ci coopéra, comprenant bien qu'il n'y avait aucun moyen pour elle de fuir. Ledger monta à la suite et alors qu'il s'asseyait, un agent ferma la porte coulissante avec force, les plongeant dans une pénombre et un calme intriguant. Le silence décupla les inquiétudes de Ledger qui dévisagea ses nouveaux équipiers.
« Et les autres ? » demanda-t-il d'une voix dont l'assurance traduisit que, même s'il n'était pas d'accord, il savait qu'on ne les attendrait pas.

Un nouveau coup de feux avaient été tirés, coupant les deux agents dans leur dispute. Ils ne se souciaient pas vraiment du bêta chauve qui avait pourtant été leur camarade pour quelques semaines déjà, mais le découvrant mort, leur regard poignardèrent la jeune blonde qui, malgré les tâches de sangs sur ses vêtements indiquant clairement qu'elle avait été touchée, semblait être en pleine forme, et pleine d'assurance.
Cet échange de regard suffit aux deux hommes de comprendre pourquoi dans ce cercle de cadavre, seule la jeune adolescente s'étaient relevés. De leur expériences personnelles différentes, ils eurent le même déclic face à cette expression victorieuse et dédaigneuse qui n'avait pas lieu d'être. Une autre spéciale.
Le temps que leur donna la demoiselle ne leur suffit cependant pas à agir, et il ne purent que se figer de terreur lorsque deux balles volèrent en leur direction. La montagne eu le réflexe de riposter en tirant une nouvelle rafale, mais touché au genoux, il tomba à la renverse, son arme se vidant en l'air. L'autre, qui avait eu l'instinct de bondir avait évité la balle, mais fut malheureusement transpercé par la stupidité de son camarade. Il n'eu pas le temps de comprendre qu'il chuta sur le bitume, mort. L'homme au gros manteau ne put que rugir de rage et de douleur alors que incapable de bouger et le chargeur vidé, il vit Claire Bennet courir à la rescousse de sa grand-mère.

« Observateur, rapport. » ordonna un des deux agents du van d'un air terriblement blasé en réponse au questionnement du chef. Il écouta attentivement les grésillements incompréhensibles, ne réagissant même pas aux autres coups de feux qui se firent entendre. Froidement, il dodelina de la tête et conclu. « Tous morts. On y va. »
« Quoi ?! » s'exclama le blond au dessus du moteur rugissant. Il lança un regard perçant à sa cible et pouvant percevoir son soulagement, il resta interdit. Avec qui les avait-il laissé ?