What Do You Want From Me Mrs. Petrelli ? [pv: Angela]

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Sylar sortit du Level 5 et arriva directement sur deux gardes armés de fusils à pompe. Le premier se retrouva empalé avec sa propre arme tandis que le second n'eut pas le temps de crier que ses cordes vocales lui coulaient déjà le long de la gorge parmi une marre de sang. La télékinésie ... Ça lui avait tellement manqué ... Il remonta chaque étage avec ce pouvoir, ne laissant derrière lui que des cadavres ensanglantés, parfois gelés, parfois calcinés.

Arriva au rez de chaussée, il sortit de l'ascenseur et s'enferma dans une des pièces marquées " Accès Interdit - Seulement les Employés ". Il ressortit de là quelques minutes plus tard, en ayant troqué son pyjama de détenu pour un costard noir sur chemise blanche, sans cravate, une paire de lunettes de soleil dans sa poche de devant au niveau de la poitrine. Il se dirigea vers un autre ascenseur qui lui se dirigeait vers les étages supérieurs, les bureaux. D'après le planning à la réception, Angela Petrelli avait ses quartiers au sommet du building de Primatech.

Il sortit de l'ascenseur, assena un violent coup de poing au garde du corps avant de lui briser le coup par télékinésie. Il s'approcha de la porte du bureau d'Angela, et entendit ses pensées à travers la porte, elle était là, et elle savait qu'il allait venir. Il prit la poignée dans sa main, et laissa la glace faire le travail du serrurier. Toute la porte se transforma en un gigantesque glaçon qui se brisa de lui même.

Sylar pénétra dans le bureau où l'attendait une Angela stoïque.

" Bonjour Angela. Vous vouliez me parler je crois ? "

Angela se tenait debout devant la baie vitrée de son bureau. Depuis cet étage, la vue sur la ville était imprenable. Devant elle se déroulait un tapis urbain, mêlant ruines et chantiers de reconstruction. Les mains croisée dans le dos, elle observait le fief de son fils ainé, lieu autrefois majestueux, mais qui aujourd’hui pansait ses blessures. Cette ville avait été mise à genoux par son autre fils. Finalement, le destin de cette cité était intimement lié à celui de la famille Petrelli. Mais Angela ne connaissait que trop bien ce panorama pour l’avoir contemplé un nombre de fois inimaginable, tant en vrai qu’en rêves prémonitoires bien avant que la catastrophe n’ait lieu. A présent, si elle se tenait aussi stoïque devant cette vue, c’était tout simplement qu’elle attendait que la suite de son plan se mette en marche progressivement. Elle avait placé les pièces sur l’échiquier il y avait de cela bien longtemps. A présent, il ne restait plus qu’à laisser le jeu se faire, afin qu’il aboutisse à la conclusion qu’elle avait prévu. Sylar était à présent dans les locaux de la Compagnie. Elle l’avait rencontré et lui avait fait comprendre qu’elle avait des projets pour lui. A présent, il ne restait plus qu’à attendre qu’il se présente devant elle par ses propres moyens, après une longue méditation sur cette requête de Madame Petrelli. Comment parviendrait-il à arriver jusqu’ici alors qu’il se trouvait au niveau cinq ? La trahison viendrait de l’intérieur, Angela le savait. Elle avait tout fait pour qu’elle se produise. D’ailleurs le traitre en question serait immédiatement puni pour son impudence, voyant son méfait se retourner contre lui-même … ou plutôt contre elle-même. Ainsi, l’agent Cruz allait commettre un faux pas, si tenté que ce ne soit déjà fait.

Soudain, de petits craquements se firent entendre, provenant de la porte du bureau. Angela tourna légèrement la tête, sans toutefois se retourner totalement. Comme prévu, il allait faire une entrée fracassante. Quelques secondes après, la porte s’écroula sur elle-même et Sylar pénétra dans la pièce. Sûr de lui, ce fut d’une voix sarcastique qu’il s’adressa à la dirigeante de l’OWI.

" Bonjour Angela. Vous vouliez me parler je crois ? "

Un léger sourire apparut au coin des lèvres d’Angela. Plus d’une personne aurait cédé à la terreur face à une telle situation, mais pas Madame Petrelli. Elle savait comment se terminerait cet entretien, et en conséquent, n’avait aucune raison de craindre quoique ce soit pour sa vie.

« Bonjour jeune homme. Voici donc venu le moment de la trahison de l’agent Cruz. Je tiens à vous remercier pour le châtiment que vous lui avez infligé. Pour répondre à votre question, en effet, je souhaite m’entretenir avec vous. Nous serons plus au calme que la dernière fois. »

Finalement, Angela se retourna faisant face au tueur. Calmement, elle se dirigea vers son bureau et s’assit délicatement sur son fauteuil de cuir. D’un geste de la main, elle invita Sylar à s’assoir en face d’elle.

« Ici, il n’y a que vous et moi. Nous n’aurons pas à nous embarrasser de la journaliste ni du français. »

Toujours aussi impassible, Angela versa du thé dans une première tasse qu’elle tendit à son interlocuteur, puis, elle s’en versa une autre pour elle. Délicatement, elle attrapa la boisson fumante qu’elle porta à ses lèvres. Après en avoir bu une gorgée, elle observa le jeune homme en face d’elle à travers les volutes de fumées qui montaient de sa tasse.

« Comme je vous le disais, il y a un moment que je vous cherche. J’ai besoin de vous, tout comme vous allez avoir besoin de moi. Nous avons un ennemi commun, même si vous l’ignorez encore … d’ailleurs, il est l’ennemi de tous, sans exception. Et … nous ne serons pas trop de deux pour en venir à bout. Cet ennemi vous fera de l’ombre et vous causera du tort si ne l’empêchez pas rapidement de gagner en puissance. Le temps nous est compté dès à présent. Vous devez rapidement prendre une décision : vous associer à moi ou bien tenter de faire cavalier seul … Je vous conseille grandement de choisir la première réponse … jusqu’à présent, vous avez préféré la seconde et nous savons tous où cela vous a conduit : au niveau cinq. »

Angela but une nouvelle gorgée de thé avant de reposer sa tasse.

« Bien entendu, ne croyez pas que votre évasion n’est dû qu’à votre seul talent … à votre avis, qui a fait en sorte que l’agent Cruz ressente envie de vous libérer ? Qui l’a mise sur votre chemin afin de vous connaitre et de vous capturer ? Mais trêve de bavardages, j’écoute votre réponse. »

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« Bonjour jeune homme. Voici donc venu le moment de la trahison de l’agent Cruz. Je tiens à vous remercier pour le châtiment que vous lui avez infligé. Pour répondre à votre question, en effet, je souhaite m’entretenir avec vous. Nous serons plus au calme que la dernière fois. »

Sylar était impassible, il se tenait droit et fixait Angela d'un air peu rassurant. Finalement il se décontracta, souhaitant assoir sa supériorité, voulant montrer qu'il n'avait désormais plus rien à craindre.

" Je vous serais reconnaissant cependant de ne pas être trop sévère avec elle. Certes, la trahison est une chose, mais elle ne mérite pas d'être enfermée là où j'ai été. Elle n'est pas mauvaise, ni méchante, elle cherche juste sa route. Et pour être honnête c'est une chose que nous avons en commun elle et moi, car j'avoue ne pas savoir ce que vous voulez de moi. "

Pendant qu'il parlait, la dirigeante de l'OWI s'affairait à préparer du thé. Tout en confirmant le fait qu'ils allaient être tranquilles ici pour parler librement, elle lui tendit une tasse de cette boisson très chaude mais ô combien succulente. Après Angela, Sylar en but à son tour une gorgée. Il grimaça légèrement, avant de faire un bref geste de la main pour faire décoller un sucre du bureau qui alla fondre dans la tasse de thé. Il refit l'opération avec une petite cuillère, avant de mélanger. Il avait beau être quelqu'un de brutal, parfois même bestial, il savait avoir quelques bonnes manières.

« Comme je vous le disais, il y a un moment que je vous cherche. J’ai besoin de vous, tout comme vous allez avoir besoin de moi. Nous avons un ennemi commun, même si vous l’ignorez encore … d’ailleurs, il est l’ennemi de tous, sans exception ... [...] . »

Sylar écouta avec attention Angela lui parler de cet homme mystérieux, qui semblait terriblement puissant. Enfin un adversaire à la hauteur du serial killer. La patronne de l'OWI laissa vite se dégager les deux options qui s'offraient à son interlocuteur: continuer tout seul, ou travailler pour elle. Sylar posa la tasse de thé déjà vide sur le bureau et resta silencieux un moment, tout en fixant Angela droit dans les yeux. Finalement au bout d'une minute ou deux il répondit:

" Avant de vous donner une réponse, puis-je vous poser une question qui je pense à toute son importance. Comment croyez vous que je vais arriver à vous accorder ne serait-ce qu'un soupçon de confiance alors que toute la famille Petrelli s'est révélée jusqu'à présent être mon ennemi ? Peter, Nathan, et maintenant votre mari. "

Angela avait comprit que Sylar usait de son don de télépathie pour accélérer un peu l'entretien, cherchant les réponses à leur source pour éviter des questions inutiles.

" Et puis, j'ai le choix de faire cavalier seul pour moi même, ou pour vous, puisque dans les deux cas je serais seul à affronter Arthur. Alors pourquoi vous aiderais-je ? Qu'est-ce que j'y gagne ? "

Il ne lui laissa pas le temps de répondre.

" Puisque apparemment je suis celui qui tient les cartes, je préfère tout de suite vous dire ce que je veux. Il en va de la survie de ce monde, car vu le pouvoir de votre mari il doit déjà être extrêmement puissant à l'heure actuelle, et le stopper ne sera pas une chose facile. Alors voilà ... Je veux que vous me donniez Peter, afin que je prenne son pouvoir et que je sois assez puissant pour battre Arthur. "

Il avait conscience de l'horreur de la chose qu'il demandait, une mère devait trahir son propre fils en le donnant en pâture à un tueur sanguinaire.

" Pour résumer, vous devez choisir entre épargner votre fils ... ou sauver le monde. "

Angela restait silencieuse, impassible certes, mais silencieuse.

" Non pas que je sois incapable de mettre la main sur votre fils, mais je pense que vu la confiance qu'il vous accorde j'aurais plus de facilité en passant par vous. Et puis une fois que j'aurais son pouvoir je serais inarrêtable, et Arthur ne sera plus un problème pour personne ... Oh bien sur je m'engage à ne pas faire usage du pouvoir de Peter pour prendre la relève d'Arthur, je ne souhaite plus détruire le monde. Être le plus puissant me conviendra amplement. "

Il souriait, un sourire qui ne présageait rien de bon, lui même ne savait pas s'il pouvait se faire confiance une fois le pouvoir suprême de Peter acquis.

« Bien entendu, ne croyez pas que votre évasion n’est dû qu’à votre seul talent … à votre avis, qui a fait en sorte que l’agent Cruz ressente envie de vous libérer ? Qui l’a mise sur votre chemin afin de vous connaitre et de vous capturer ? »

" Alors quoi je suis supposé vous remercier ? Je suis désolé mais c'est vous qui m'avez enfermé, alors je ne vais pas dire "Merci de m'avoir fait sortir", et je vais tout simplement considérer que mon évasion n'est dû qu'à mon unique talent. Maintenant à moi d'écouter votre réponse. "

Comme elle s’y attendait, Sylar ne mit pas longtemps à comprendre que la menace à laquelle elle faisait allusion n’était autre que son mari. Au moins, elle n’aurait pas à se perdre dans des explications et ce gain de temps n’était que le bienvenu. Pourtant, à présent, Angela devrait être vigilante : son interlocuteur pouvait lire les pensées. Aussi, elle se concentra pour fermer son esprit afin de rendre toute action télépathique plus compliquée. Elle avait appris à résister à un tel pouvoir au contact d’Arthur. Elle n’était certes pas infaillible, mais parvenait tout de même à montre une certaine résistance comme avait pu le constater Mademoiselle Tomas.

Sylar ne mit pas longtemps à passer à l’offensive. Il prit la conversation en main. Selon lui, il était le seul à pouvoir affronter Arthur et en conséquence, il était en mesure d’imposer ses conditions. Il aiderait Angela si celle-ci lui donnait Peter. Devant tant d’arrogance, Angela sourit. Ainsi donc, Gabriel semblait ne pas être capable d’apprendre de ses erreurs. Une première fois, sa surestime de lui l’avait conduit à la défaite, et voilà qu’il recommençait à prendre ce chemin si dangereux et ingrat. Le pouvoir montait à la tête des hommes, Sylar en était la preuve vivante. Rapidement, ils en devenaient déraisonnables et excessifs.

« Pourquoi est-ce que vous m’aideriez ? Excellente question. Tout simplement, parce qu’ici, il ne s’agit de m’aider, mais de sauver le monde. C’est donc pour votre propre bien qu’il serait judicieux d’arrêter Arthur. Ses ambitions sont comme les vôtres il y a quelques temps de cela : totalement destructrices. Si lui parvient à ses fins, alors votre avenir n’en sera que compromis … et croyez-moi, ce n’est pas ce que vous voulez. Mettez un terme à ses projets et vous aurez l’avenir dont vous rêvez : vous serez la personne la plus exceptionnelle pour au moins un individu sur cette planète. »

Angela écarta sa tasse sur le côté du bureau. Puis, elle s’accouda afin de pouvoir poser son menton sur ses mains jointes. Elle observa alors son interlocuteur, conservant son sourire ironique.

« Vous voulez que je vous offre Peter, sinon vous refusez de m’aider … alors plus rien ne vous retient ici visiblement. Si je dois choisir entre l’humanité et mon fils, c’est mon fils, sans l’ombre d’une hésitation que je choisis … vous ferez de même … du moins, si Arthur est arrêté. »

Madame Petrelli s’adossa au fond de son fauteuil, fixant toujours l’ex-horloger dans les yeux. Elle laissa à ses propos quelques secondes afin qu’ils agissent pleinement.

« Alliez-vous à la Compagnie et nous parviendrons à faire échec à Arthur, nous assurant à tous un avenir tel que nous le méritons. Décidez de me tourner le dos, et alors je peux vous promettre que Peter deviendra le cadet de vos soucis. Certains d’entre nous voient par delà le voile du temps … il est alors de bon goût de les écouter. »

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L'espace d'un instant Sylar avait misée sur le côté cruel et manipulateur d'Angela pour qu'elle lui cède son fils, mais il déchanta bien rapidement. C'était insensé, une femme comme elle qui préférait sauver la vie d'un seul homme, son fils, plutôt que de sauver l'humanité entière. Surtout qu'il n'était pas acquis que Sylar puisse venir à bout d'Arthur. Angela s'était tu après avoir refuser l'offre du tueur, probablement pour le laisser mariner. Finalement elle ajouta:

« Alliez-vous à la Compagnie et nous parviendrons à faire échec à Arthur, nous assurant à tous un avenir tel que nous le méritons. Décidez de me tourner le dos, et alors je peux vous promettre que Peter deviendra le cadet de vos soucis. Certains d’entre nous voient par delà le voile du temps … il est alors de bon goût de les écouter. »

Sylar n'était plus souriant, il n'était plus impassible, il sentait de la colère monter en lui. Tentant vainement de se contenir, il répliqua finalement:

" Changeons la donne. C'est vous qui avez besoin de moi pour sauver le monde, pas l'inverse. Laissez moi prendre le pouvoir de Peter, je promet de le laisser se régénérer, et après ça je débarrasserais la menace Arthur de la carte. Si vous refusez, j'utiliserais le pouvoir d'Arthur contre vous. "

Il montra sa main à Angela, elle commençait à devenir incandescente.

" La différence entre Peter et moi c'est que je comprends les pouvoirs que je vole, je peux les maîtriser à la perfection. Alors arrêtez de me prendre de haut et de jouer la plus forte, vous êtes inférieure à moi, et vous le savez. Je vais tuer Arthur, que ce soit pour vous ou pour moi. La différence que ça fait c'est une fois que je l'aurais tué, vous pensez qu'il vaudrait mieux que je sois de votre côté ou pas ? Imaginez ce que je ferais contre vous si j'avais le pouvoir d'Arthur ? Je m'en fiche de sauver le monde, tout ce que je fais, je le fais pour moi. Donnez moi ce que je demande ou je vous réduis tous à néant, toute votre organisation et votre famille. "

Il pointa sa main vers Angela, laquelle pu sentir une légère étreinte sur sa gorge.

" Je suis sur que vous aimez travailler sous pression. "

Angela avait perdu de sa supériorité, Sylar ajouta encore:

" Vous pensiez réellement avoir le dessus ? Vous pensiez pouvoir me manipuler comme un petit joujou ? Vous pensiez réelement que vous pouviez me contrôler moi ? "

Finalement, Sylar céda à sa personnalité profonde, laissant s’exprimer toute son arrogance et sa mégalomanie. Refusant d’entendre les propos d’Angela, il persévéra en lui demandant de lui livrer Peter, la menaçant dans le cas contraire de la détruire, elle, sa famille et la Compagnie. Pour appuyer ses propos, il enserra le cou de la dirigeante de l’OWI par télékinésie. La jubilation qui était née dans son regard maintenant qu’il prenait le dessus fit frissonner Angela. En effet, elle avait pensé pouvoir le manipuler pour le bien de tous, mais elle s’était trompée. Finalement, il semblait qu’elle avait trouvé plus redoutable qu’elle. La panique la gagnait peu à peu, perdant le contrôle sur un plan auquel elle avait réfléchit depuis des mois à présents. Il était peut-être pour elle l’heure d’abdiquer.

« Oui, j’ai cherché à vous manipuler, à vous utiliser, car si ça n’avait pas été moi qui l’avait fait, cela aurait été Arthur … et pour des raisons bien pires que les miennes. Mais puisque visiblement vous nous êtes à tous supérieur, j’en conclus que vous pouvez vous passer de notre aide : celle de la Compagnie et la mienne. »

Péniblement, Angela tenta de respirer malgré la pression exercée par le tueur sur sa gorge. Reprenant son souffle, et luttant contre la peur, elle reprit de plus belle.

« Non, ne comptez pas sur moi pour vous livrer mon fils … pour cela, allez plutôt voir son père … arrangez-vous avec lui et il se fera un plaisir de vous le servir sur un plateau d’argent. Vous vous êtes trompé sur mon compte si vous pensiez que j’étais une mère capable de sacrifier l’un de ses enfants … tout le monde ne peut pas en dire autant de ses parents. »

Angela refreina sa peine et la ravala en pensant aux propos qu’avait tenu Arthur lorsqu’il s’était immiscé dans un de ses rêves, à son projet d’éliminer Peter afin qu’il ne soit plus une entrave pour les plans de son père.

« Si ça vous démange tant que ça, alors tuez-moi sur le champ, ne vous retenez pas ! J’ai vu l’avenir, je connais tous les futurs possibles, tous les chemins qui se présentent à nous … et je sais ce qu’il nous attend si nous échouons … si nous n’empruntons pas la bonne voie. Et croyez-moi, je préfère ne pas être là pour assister à cette catastrophe. »

Soudain, le sourire sarcastique d’Angela réapparut de nouveau, suivit d’un éclat de rire. Elle semblait avoir soudain perdu la raison, riant telle une démente … mais il n’en était rien. Madame Petrelli avait toujours toutes ses facultés mentales.

« Et je peux vous le certifier : l’immortalité n’existe pas. Tout le monde peut mourir … même Claire, ou bien tous ceux qui lui ont dérobé son pouvoir … même cette connaissance que nous avons en commun, Caïn, n’est pas à l’abri des affres de la mort … Oui, je sais qu’il est venu vous voir il y a de cela quelques mois, qu’il vous a pour ainsi dire façonné … vous qui n’êtes jamais manipulé. »

A présent, Angela avait regagné un air beaucoup plus sérieux, portant un visage grave. Toute peur était à présent dissipée et ce fut sans la moindre hésitation qu’elle fixa le tueur droit dans les yeux.

« Le moindre faux pas de votre part dans cette histoire, et ce sera votre chute … or maintenant, il semblerait bien que vous avancez à l’aveugle ! Je ne peux donc que vous souhaitez bonne chance. »

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Sylar ne répondait plus ... Il écoutait simplement ce qu'Angela disait, et chaque mot avec l'effet d'un coup de poing. C'est lui qui la tenait en joug, mais c'est elle qui dominait la situation, indéniablement. A nouveau il réalisa qu'il s'était laissé emporté par ses pouvoirs et sa puissance.

« Le moindre faux pas de votre part dans cette histoire, et ce sera votre chute … or maintenant, il semblerait bien que vous avancez à l’aveugle ! Je ne peux donc que vous souhaitez bonne chance. »

Le tueur relâcha son étreinte sur Angela. Son regard n'était plus démoniaque, ni impassible, il était ... vide. Sylar réfléchissait, il revoyait ce qui s'était passé depuis qu'il avait fait explosé New York, même avant cela ... Exactement la même chose que maintenant ... Il allait reproduire les mêmes erreurs en voulant attaquer toute la Terre à lui tout seul. Aveuglé par sa puissance qu'il voyait désormais comme discutable. Finalement il parla:

" Je vais tuer Arthur, pas pour vous, pas pour moi. Et après ça je disparaitrais de la circulation et je redeviendrais ce traqueur de pouvoirs à la faim intarissable. Pourquoi ? Je ne sais pas. Que se passerait-il se je devenais le plus puissant ? Je n'en sais rien. La puissance c'est ce qui est monté à la tête des hommes les plus pourris de l'histoire de ce Monde, moi y compris. Merci Angela de m'avoir fait comprendre en réalité à quel point je suis faible . "

Il tourna le dos à la patronne de l'OWI et se dirigea vers l'ouverture qui avait remplacé la porte détruite par le serial killer. Il s'arrêta avant de partir.

" Caïn n'y est pour rien Angela ... Il a juste accélérer l'inévitable. Mais il est radicalement différent de moi, il tue pour le plaisir, il n'a pas de but précis. Après Arthur c'est certainement la prochaine personne que je tuerais. "

Il s'en alla, laissant Angela seule, grande vainqueur de cet entretien.

Ses dernières paroles lâchées, Angela retint son souffle. Elle venait d’abattre ses derniers atouts, elle avait utilisée toutes les cordes de son arc en même temps, espérant ainsi assommer son adversaire sous une vérité qu’elle pensait indéniable, mais que visiblement, le tueur ne parvenait pas à saisir. L’espace d’un instant, elle pensa sa fin proche, s’imaginant avoir été abandonnée par son pouvoir. Non, cet entretien ne devait pas se terminer ainsi, elle en avait vu une vision différente. Mais pourtant, tant de choses avaient déjà été modifiées … qu’est-ce qu’il lui prouvait que la conclusion de cette rencontre n’en serait pas tout autant affectée. Ironie du sort s’il en est, lorsqu’Angela repensait au fait qu’une grande part des modifications apportées au futur était le fruit de son propre travail. Une fraction de secondes, elle craignit avoir signé son propre arrêt de mort en modifiant l’écheveau du Destin.

Mais rien ne se produisit. Sylar semblait stupéfié par les mots de son interlocutrice. Les arguments de la dame semblaient avoir sidéré son esprit et sa volonté. Le regard perdu dans le vague, il semblait à la recherche de réponses, de révélations. Angela sentit alors la pression invisible exercée sur sa gorge se relâcher. Le tueur semblait renoncer à lui ôter la vie. Il prit alors la parole. Sa décision était prise, il irait tuer Arthur, ni pour la Compagnie, ni pour lui-même. Puis, une fois sa sinistre besogne accomplie, il disparaitrait de nouveau dans l’ombre, traquant les exceptionnels, collectionnant de nouveau leurs pouvoirs. Finalement, il remercia Angela pour sa clairvoyance. Elle semblait selon lui, lui avoir éclairé le chemin. Devant un tel retournement de situation, mais également une telle conclusion, Angela n’afficha pas son habituel sourire satisfait de vainqueur. Non, elle réalisait au contraire qu’elle venait de faire revenir Sylar, celui de ses origines. L’homme à présent hors de son contrôle, allait être lâché dans le monde, reprenant son jeu de massacres. Devant un tel prélude, Angela n’avait pas la moindre envie de sourire, même si, comme elle l’avait tant souhaité, Sylar allait finalement tuer Arthur. La victoire avait un goût amer … au même titre que la vengeance à laquelle elle était indubitablement liée.

Avant de partir, Sylar s’arrêta sur le pas de la porte. Sans se retourner, il adressa un ultime message à la dirigeante de la Compagnie. Caïn ne l’avait visiblement pas créé, il n’avait fait qu’accélérer les choses. Pourtant, le tueur ne partageait pas les mêmes principes que le séduisant immortel. D’ailleurs, ce dernier semblait être la prochaine cible du serial killer après Arthur. Ceci, Angela n’en avait jamais eu vent dans ses prémonitions. Visiblement, sans le vouloir, elle avait écrasé bien plus de papillons qu’elle ne l’avait souhaité. Mais le pire restant à venir, elle devait se soucier avant tout de la survie de la Compagnie.

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