Trio d'enfer [PV Elle, Sylar]

(Ordre de passage à voir ^^)

Kerry tenait son portable fermement. La sonnerie retentissait dans son oreille mais personne ne décrochait.

"Allez bon sang, décrochez !"
Elle avait comme seule réponse la tonalité du téléphone. Attendant vainement que la personne ne décroche, elle continua de marcher sur le trottoir. Puis un bip retentit, le bip qui signifiait qu'on venait d'être dirigé vers la boîte vocale de la personne qu'on essaye de joindre. Kerry grommela alors qu'un message neutre nous indiquait la procédure à suivre pour laisser un message, comme si personne ne savait pas le faire...Les instructions se terminèrent et Kerry pu enfin prendre le relais.

"Bon sang Bennet, cela fait 10 fois que j'essaye de vous joindre ! J'ai besoin de votre aide, j'ai fais une énorme connerie et j'aurai besoin de vous pour résoudre la situation. Vous avez lu le journal récemment ? RedJane ou Calamity, peu importe, doit être arrêtée. Vous êtes l'une des personnes les plus qualifiée pour ça. S'il vous plait, rappelez-moi dès que vous avez eu ce message."

Kerry raccrocha mais elle se doutait que Bennet ne la rappelle pas. Elle n'avait pas eu de nouvelle depuis assez long moment et il ne répondait pas à ses appels. C'était comme si il avait coupé toute communication avec le monde extérieur. Bref, elle allait devoir se débrouiller autrement. Si Bennet était l'une des personnes qui pouvait l'aider à arrêter Calamity, il en existait une autre mais elle avait espéré ne pas à avoir lui demander de l'aide. Elle s'était jurée de ne pas le faire mais là elle n'avait vraiment plus le choix alors au diable ses principes. Profitant d'avoir bifurqué dans une petite ruelle déserte, elle se téléporta jusqu'à sa prochaine destination.

***

Kerry arriva dans un couloir qui menait vers une double porte en bois. Elle posa l'une de ses mains sur la poignée qu'elle appuya pour ouvrir la porte de la suite. Son autre main s'enflamma d'une flamme bleuté. Elle entra dans la suite à pas feutrés. Elle observa autour d'elle, il n'y avait pas de signes de vie apparent néanmoins elle savait qu'il était ici. Elle continua d'avancer prudemment, scrutant les alentours.

"Bon allez je sais que tu es ici. Fais moi gagné du temps et montre toi."

La jeune femme continua sa visite de la magnifique suite. Pour le moment il semblerait qu'elle soit seule, mais il n'en était rien, son sixième sens ne mentait pas. Elle arriva dans une grande pièce qui servait de cuisine, toujours la main enflammée. Personne. Elle continua d'avancer et arriva dans la salle de bain. Là son pouvoir lui indiqua que Claire avait été ici et qu'il s'était passé quelque chose d'horrible pour la jeune fille. Kerry tourna à gauche et arriva dans un autre petit salon, toujours personne. Kerry soupira. Serait-il possible que son pouvoir lui joue des tours ? Non car soudainement elle ressentit un souffle dans la nuque.

"Il t'en a fallu du temps..."

~ New York, appartement de Mohinder Suresh. 21h32. ~

Le téléphone sonna. Il sonna plusieurs fois. Au bout d'une minute, la messagerie finit par s'activer automatiquement. Un petit message d'accueil fort sympathique invita le serial killer, à l'autre bout du fil, à laisser un message à l'attention du généticien. Le ton grave, la respiration mesurée, Sylar parla.

" Bonjour, Mohinder. Vous savez qui parle. Je vous appelle parce que j'ai réussi. Je devais vous le dire à vous, le fils de Chandra Suresh, que son premier sujet d'expérience, qu'il croyait d'abord inintéressant, puis fou, est arrivé à atteindre son objectif. Tant de sacrifices auront été nécessaires, tant de vies prises. Mais vous qui êtes scientifique savez plus que quiconque que c'est parfois le prix à payer pour que l'évolution suive son cours. Mohinder, j'aurais espéré que vous décrochiez. Je ne suis pas sur de ce que je suis supposé faire, maintenant. J'aurais espéré que peut être vous auriez des réponses à me donner, sur la suite de mon chemin. Quel est le but de la vie, Mohinder, pour des gens comme moi ? Dois-je mettre mes capacités au service de la communauté ? Voudra-t-elle seulement de moi, sachant ce que j'ai déjà fait à cette ville ? Peut-être suis-je juste censé acquérir le plus de pouvoirs possible. J'ai agressé Peter Petrelli, je lui ai pris son pouvoir ... et maintenant je vois tant de possibilités. Autour de moi tout n'est qu'infinité. Plus de frontières, plus de limites, plus de règles. Je peux être qui je veux. Je peux faire absolument tout ce que je veux. Je ne peux pas vous dire comment mon histoire va finir, Mohinder. Cependant, je peux vous dire ce qui va se passer maintenant. Je pensais très sincèrement que le pire était derrière moi, quand je lui ai pris son pouvoir. Mais maintenant je sais. Oh oui, Mohinder, je sais ... que le pire est à venir. "

Une série de petites tonalités aiguës informèrent Sylar que la taille maximale du message vocal était atteinte, la ligne fut coupée. Le tueur serra son téléphone portable dans sa main, lequel se liquéfia pour former une flaque sur le sol devant lui.
Il traversa son domicile et entra dans sa chambre à coucher. Il avait accumulé assez d'argent du MonteCito pour garder son appartement luxueux de Manhattan encore un bon moment, il n'avait pas à se soucier d'avoir un endroit tranquille où dormir. Liam passerait peut être le voir, un de ces quatre.
Sylar se déshabilla, enleva son costume, ses mocassins, et enfila un jeans et une chemise noire. Il enfila son grand manteau d'ébène ainsi que sa casquette assortie. Il vissa cette dernière sur sa tête et alla se regarder dans le miroir.

En voyant son image se refléter dans la glace, Sylar comprit qu'il était à l'aube d'un tournant dans son existence. Un changement radical qu'il percevait alors comme une bénédiction, l'accès illimité à une réserve de pouvoirs infinie. Il était loin de se douter des réelles conséquences de ses actes. Il lança un petit rictus vainqueur à son reflet, avant de fermer les yeux et de se téléporter.

~ Las Vegas, Gare Centrale, 21h47 ~

La tête légèrement baissée vers le sol, l'ombre de sa casquette lui cachant le visage, Sylar avança dans le hall de la gare Centrale de Las Vegas. Il y avait là déjà un trafic conséquent de gens, entrant, sortant, allant aux toilettes, se dirigeant vers les quais, etc. Les êtres spéciaux sont partout, à travers le monde entier. Ils peuvent être nos amis, nos frères, notre dentiste, notre voisin et tant d'autres encore qu'on ne soupçonnerait pas.
Sylar était conscient que s'il voulait acquérir davantage de pouvoir, il lui fallait aller à l'encontre des gens. Il n'aurait alors qu'à attendre, attendre de sentir de nouveaux pouvoirs couler dans ses veines. En fixant une personne suffisamment longtemps, le tueur était capable de dire si elle était "cassée", si elle avait un pouvoir. Il n'aurait alors que se l'approprier en s'approchant d'elle, en la touchant peut être.

S'il se mettait à la place d'une personne spéciale sans histoire, il tenterait de se camoufler dans la masse, en évitant d'attirer l'attention. Il était donc sûr de trouver plein de pouvoirs partout où les gens se rassembleraient.

Le serial killer marchait d'un pas lent vers les quais. Les mains légèrement écartées du reste de son corps, il tenta de frôler un maximum de personnes sur son passage. Il y avait tellement de monde, impossible de déterminer qui était spécial et qui ne l'était pas. Il fallait qu'il ratisse l'endroit.Puis ensuite il irait dans une autre fourmillère et il la ratisserait également, puis il recommencerait, encore et encore.

~ Appartement de Sylar, Manhattan, 12 jours plus tard ~

Sylar était sur son ordinateur portable. Il venait d'activer son logiciel d'enregistrement vidéo et se tenait face à sa webcam :

" Patient zéro, le 1er mars 2012 à 19h25. Les symptômes continuent de se multiplier, après la perte du besoin de dormir et celle de me nourrir, j'ai perdu toute sensation sur l'ensemble du corps.Je ne sens plus ce que je touche, je ne perçois plus la température ambiante, ni celle de l'eau sous la douche. Le processus de déshumanisation dont je suis victime commence à provoquer de terribles conséquences. Je ne sais même plus comment je fais pour tenir en vie alors que ça fait une semaine que je n'ai rien mangé ni rien bu. Mon corps se suffit à lui même. C'est scientifiquement improbable.
Impossible d'utiliser certains de mes pouvoirs alors que d'autres se manifestent d'eux même sans que je puisse les contrôler. La matière organique que je secrète par mes mains continue de se répandre dans mon appartement et de prendre possession des lieux, mêlés à tous les végétaux qui poussent partout où je vais. L'odeur est indescriptible. Impossible de changer d'apparence donc de sortir de l'appartement. J'ai peur de créé un désastre si je sors. Mon téléphone est hors d'usage, j'essaye de trouver ton adresse mail sur le web, Mohinder, mais impossible de te joindre. J'ai besoin d'aide. Il y a des choses qui sortent de moi. Des choses affreuses. Le mélange de tous les pouvoirs que j'ai accumulé, une centaine, peut être plus, a fait de moi un monstre. Chaque jour passé ici est une guerre que je mène contre ces ... ces ... ces choses. "

~ Appartement de Sylar, Manhattan, 28 jours plus tard ~

" Patient zéro, le 13 mars 2012 à 17h00. Comme vous pouvez le voir, mon corps n'est plus qu'un amas de chair à vif. J'ai perdu ma peau, mes ongles, mes cheveux. Mes dents aussi commencent à tomber. Je ne ressens rien, aucune douleur, même mes émotions semblent inhibées. Tout ce que je peux encore sentir, c'est de la colère. J'éprouve de la haine, en permanence. Contre moi, pour ce que je suis devenu parce que je n'ai pas su me contrôler. Mais contre le monde en général aussi. Je ne me l'explique pas, mais PUTAIN J'AI LA RAGE !!!"

Sylar sentit que sa gorge lui faisait horriblement mal à chaque fois qu'il élevait la voix, il tenta de se calmer avant de poursuivre :

" Les créatures ont disparues. La matière organique s'est évaporée et je retrouve enfin l'usage de mes pouvoirs. Peut-être que je commence enfin à guérir, mais je ne pense pas. Je pense que certains pouvoirs ont finit de se manifester et qu'une transition s'installe avant que d'autres n'apportent leur lot de désagréments. J'ai tenté de mettre fin à mes jours plusieurs fois, mais impossible de mourir. Ma peau est impénétrable, insensible au feu, je n'ai même plus besoin de respirer sous l'eau. Je me suis jeté à travers la fenêtre et ma chute s'est transformée en course contre un avion. IMPOSSIBLE ... DE ... CREVER. Je ne sais pas ce qui m'attend encore, mais je vis un enfer et je supplie Dieu chaque jour que cela s'arrête. Mohinder, si un jour tu vois ces vidéos, je t'en conjure, viens m'aider. "

Il arrêta d'enregistrer, avant d'envoyer la vidéo, comme toutes les précédentes, sur la seule adresse mail qu'il avait trouvé pour joindre Mohinder : celle de son père, Chandra Suresh. Il espérait qu'un jour où l'autre il finirait par tomber dessus.

Sylar plongea son visage dans ses mains, lesquelles ne comportaient plus que trois doigts en plus du pouce, l’auriculaire et l'annulaire ayant fusionné. Ses mains devenaient palmées.

~ Appartement de Sylar, Manhattan, 30 jours plus tard ~

" Ce matin, tout avait disparu. Je me demande même si je n'ai pas imaginé tout ce qui s'est passé dans mon appartement pendant ces 4 dernières semaines. Mon corps a retrouvé une apparence normale et mon appartement n'a jamais été aussi rangé et propre. Cependant je ne ressens toujours ni soif, ni faim, ni sommeil. Je ne comprends rien de ce qui se passe, ce qui ne m'indique rien de bon. Moi qui ai toujours tout compris à tout, je dois tirer de cette expérience la pire des conclusions : j'ai perdu mon pouvoir originel. Et ... "

Sylar entendit des pas dans le couloir, quelqu'un était entré dans on appartement. Fort de ses pouvoirs, il inversa la gravité de son corps pour se coucher au plafond, rendant son corps invisible par la même occasion. La personne qu'il surprit en train de violer son intimité ne lui était pas inconnue, loin de là. C'était Kerry Tomas, son ancienne alliée et petite amie, qui semblait être venue en découdre. Sa main accueillait un foyer de flammes bleutées qui traduisait clairement ses intentions ainsi que son manque d'assurance. Elle n'était pas sur d'avoir fait le bon choix en venant rendre une petite visite à son ennemi, mais avait-elle encore le choix ?

" Bon allez je sais que tu es ici. Fais moi gagné du temps et montre toi. "

Kerry passa les pièces en revues, ne manquant pas d'observer les lieux, passant par la cuisine ou encore la salle de bain. Quand elle arriva dans le salon secondaire, Sylar inversa sa gravité pour retrouver un état normal, avant de se rendre à nouveau visible.

" Il t'en a fallu du temps ... "

Sylar observa Kerry tandis qu'elle se retournait vers lui. La mine qu'elle afficha en croisant son visage en disait long sur l'état dans lequel le serial killer devait se trouver. En se tournant vers le miroir pendu au mur à sa droite, le tueur se rendit compte que les lueurs d'espoirs qu'il avait émise un peu plus tôt s'étaient avérées être illusoires. Sa peau était vraiment dans un état déplorable, à la limite du pourrissement. Son visage était maculé de sang séché dont les trainées partaient à la fois des yeux et des narines. Ses iris s'étaient considérablement éclaircis, comme s'il était devenu aveugle. Il était vraiment dans un piteux état.

" Salut, Kerry. "

Le tueur boita vers le canapé où il finit par s'asseoir, invitant la jeune rousse à prendre place également dans un des fauteuils. La respiration de Sylar était lente et parasitée par un bruit de bronches encombrées assez inquiétant.

" Que me vaut cette visite surprise ? " demanda-t-il avant d'être pris d'une grosse quinte de toux.

Sylar ouvrit le mini-bar et en sortit une canette de Pepsi Cola bien fraîche.

" Je te sers quelque chose ? "

...Tant de sacrifices auront été nécessaires, tant de vies prises...J'ai agressé Peter Petrelli, je lui ai pris son pouvoir ... et maintenant je vois tant de possibilités...

Le doigt posé sur la touche replay, elle se fait violence pour ne pas se repasser la bande une énième fois. Pourquoi faire? A force de l'écouter, elle en connait chaque mot, elle pourrait même les réciter par cœur. Ils résonnent dans sa tête, cognent sans relâche, et à chaque fois, ses tripes se serrent, sa gorge se dessèche. Elle ne pleure plus, cela fait longtemps qu’elle n’a plus assez de larmes pour prétendre y arriver. D'un geste sec, elle écrase sa clope dans le cendrier. Ce n’est pas son habitude de fumer, mais de temps, ça calme les nerfs. Ou pas. Elle tousse, à s'en arracher la gorge et quand l'accalmie revient, elle laisse couler un regard presque vitreux vers sa main où ses ongles oscillent entre ceux qu'elle a dévorés jusqu'au sang et ceux où elle a tenté d'étaler sans succès un vernis bon marché. Et il s'écaille déjà le con...Elle relève les yeux, fixe un point inexistant sur le mur. Et cette putain de migraine qui lui broie le cerveau...

Stop. Et si elle se tirait une balle, pour que tout cela cesse?

Elle se laisse aller en arrière, l'index et le majeur sur chaque tempe dans une vaine et vague tentative de faire passer la douleur, et essaye de penser à autre chose. La bonne blague. Depuis que Mohinder l'a appelée pour la mettre au parfum des dernières nouvelles, sa vie est redevenue un enfer. C'est à dire, plus que ce qu'elle vivait avant. Ses heures de sommeil s'espacent dans le temps, de sombres cauchemars reviennent à sa mémoire. Et l'envie furieuse de mettre définitivement la main sur ce maudit connard responsable de tous ses malheurs revient au galop, bouscule de nouveau son quotidien avec force. Dans une autre vie, elle l'a aimé cet homme. Pauvre idiote, imbécile...Aujourd'hui, elle veut l'étrangler de ses propres mains, l'effacer de la surface de la terre. Elle reste atterrée devant la palette de sentiments qu'elle a pu éprouver pour lui. Mépris, curiosité, pitié, compassion, affection, amour, désir, regret, nostalgie, jalousie, et puis finalement haine. De celle qui ronge de l'intérieur, de celle qui ne vous laisse pas vivre. Et pour couronner le tout, il s'est permis d'agresser Peter...Merde. Y'a des jours comme ça, on lui foutrait des baffes d'être aussi faible face aux hommes, de fondre comme la dernière des niaises, tout ça parce qu'un type lui accorde un peu d'attention...

A quelques mètres, son téléphone sonne soudain, et la tire brusquement de ses pensées.

- Allo?
- Ella? C'est Mohinder. J'ai des nouvelles...

*****

...Le mélange de tous les pouvoirs que j'ai accumulé, une centaine, peut être plus, a fait de moi un monstre...

Bien sûr, parce que avant tu étais Mère Thérésa, pauvre con. Elle le considère avec un mélange de colère et de dégout. Sur les vidéos que Mohinder a retrouvées, envoyées à l'adresse de son père, Sylar est en train de pourrir. Littéralement. La première fois, Ella a poussé un cri d'horreur pur, avant de rendre son déjeuner dans les toilettes du scientifique. Absolument charmant. Depuis, elle alterne les moments de lucidité, de folie pure, elle rit, elle pleure, et perd complètement la boule. Je le tuerai, je le tuerai, je le tuerai. Elle se balance sur sa chaise, s'accroche désespérément au bras de Mohinder qui la considère d'un air inquiet. Pas de conneries, Ella.

Non, bien sûr. Comme si c'était son genre.

*****

Franchement, il y a des jours comme ça, elle se jetterait des fleurs, juste pour se féliciter elle même d'être si maligne et si géniale. Demander à ses indics de pister l'autre trainée de Tomas pour retrouver son amant, n'était-ce pas là une idée du tonnerre? Ah oui, c'est sans doute important de le préciser: Bishop déteste Tomas, et ce pour diverses raisons. L'une d'elle étant qu'elle a participé au meurtre de son père, l'empêchant d'agir pour le sauver. La principale étant que cette fille a fini dans les bras de Sylar, et ce malgré le fait qu'Ella savait parfaitement qu'elle était mieux loin de son ancien amour. Peu importe, la jalousie l'a rongée. Non mais sérieux, qu'est-ce qu'il lui a trouvé à cette fille? Arriérée, folle et comme si ça ne suffisait pas, rousse. Gabriel a perdu le goût en plus de la raison.

Mais bon. Toujours est-il qu'elle a fini par retrouver la trace de la dite rousse. Mettre la main sur une téléporteuse n'est pas vraiment aisé, alors Bishop s'est entourée des meilleurs, une tâche rendue plutôt facile grâce à ses contacts au gouvernement. Evidemment, à peine Tomas localisée, Ella a aussitôt sauté dans sa voiture pour se rendre sur les lieux mais le temps qu'elle arrive à la planque du sérial killer, la demoiselle a déjà raté le début du spectacle. Tant pis...en tout cas, elle espère avec force que miss Tomas entrevoit avec joie la perspective de passer le reste de sa vie avec un cadavre ambulant de l'autre côté du lit.

La porte semble ouverte. Ella prend une large respiration et pénètre à son tour dans l'appartement de Sylar, ce monstre qu'elle a contribué à créer. A vrai dire, cette pensée la rend encore plus furieuse. Les sentiments se déchainent, et la haine coule à flot. Alors qu’elle avance lentement, ses doigts effleurent l’arme fixée à sa ceinture...C'est bien plus excitant d'utiliser son pouvoir, mais il n'est pas sans faille, alors elle a préféré se munir d'une petite aide. A quelques mètres d'elle, hors de portée de sa vue, la demoiselle entend des voix au loin. L’une d’elle est presque méconnaissable mais trop familière pour ne pas être reconnue par la blonde. Ca papote...sans doute des conneries d'amants, du genre "dis chéri, tu préfères mater Dallas ou la Petite Maison dans la Prairie ce soir? Mais ça, elle s'en fout.

Et puis elle parvient au salon. Les deux ne l’ont pas entendue arriver, ou ne l’ont pas perçue. C’est ce qu’elle se dit, mais il se pourrait tout aussi bien qu’ils aient préféré la laisser passer pour une raison ou une autre. Qu'importe, elle se saisit juste de l’opportunité qui lui est offerte pour débouler dans la pièce où se tiennent ses deux cibles. Aussitôt, elle lève les mains...

La première salve d'électricité jaillit de sa paume avec force et va percuter la rouquine. Éjectée contre le mur la tête la première, le choc est terrible. Bishop y balance toute sa hargne et sa jalousie. La seconde attaque part immédiatement, frappe de plein fouet son ancien amant, s'acharnant sur les plaies ouvertes et la chair à vif, et elle le projette à son tour quelques mètres plus loin. Avant de s'avancer jusqu'à lui. Il est au sol, à sa merci, et la voilà qui pose le pied sur son cou, et presse sans plus de cérémonie.

Aussitôt, elle sort son arme et pointe la femme tombée au sol, avant de se diriger à la pourriture sans nom qui se trouve à ses pieds.

- Fais un geste, et je la tue.

L'odeur de chair roussie qui emplit l'atmosphère lui donne la nausée. Sous la haine, les regrets effleurent. Pas ceux d'avoir attaqué, non...D'autres plus anciens, ceux qu'Ella a tenté d'enfouir. Elle s'en veut, elle s'en veut tellement de l'avoir aimé. Elle serre les dents et se reprend. Et siffle d'une voix perfide:

- Salut Gabriel. Je t’ai manqué ?

Lorsqu'elle sentit la présence de Sylar, Kerry se retourna pour faire face au tueur, mais ce qu'elle vit lui fit faire un pas en arrière. La jeune femme avait du mal à le reconnaître. La première chose qu'elle remarqua c'était ses yeux. L'iris était pratiquement plus visible, on aurait dit que Sylar était devenu aveugle. Ensuite sa peau, beaucoup de plaies y étaient présentes. Par endroits elle pouvait même apercevoir que de la peau manquait. Il était vraiment dans un sale état. Elle le regarda se diriger vers le minibar où il lui demanda si elle voulait quelque chose à boire. Là tout de suite, elle ne voulait rien avaler, ça serait plutôt l'inverse si elle ne se retenait pas. Comment avait-il pu en arriver là ? La dernière fois qu'elle l'avait vu c'était peu de temps après son accouchement et il avait une allure plus humaine que maintenant.
Elle le regarda un moment puis se décida d'approcher.

"Gabriel...qu'est-ce qu'il s'est passé ? J'étais venue te demander de l'aide mais je crois que c'est toi qui a plus besoin d'aide."

En le regardant elle ne pu s'empêcher d'activer son pouvoir originel et de "l'analyser". Des informations lui vinrent immédiatement. En une fraction de seconde elle su l'origine de cette métamorphose. Elle ferma les yeux et soupira.

"Tu n'as pas pu te retenir pas vrai ? Dès que l'occasion s'est présenté tu as fait subir à Peter un vrai calvaire. Voilà ce que son pouvoir ta rapporté ! Toi qui voulait absolument l'avoir, le rêve de ta vie..."

Kerry s'avança vers un fauteuil à proximité et s'installa.

"Tu sais, mon pouvoir m'a permis d'apprendre quelque chose au sujet des pouvoirs et de leur assimilation par une personne comme toi ou même moi. Notre cerveau n'est pas fait pour ça, chaque personne est programmée pour avoir qu'un seul et unique pouvoir. Dans le cas contraire, le corps ne le supporte pas. Trop de mutations génétiques, trop d'altérations du cerveau. Mais comme pour tout, il y a une exception à ceci, une seule personne est capable de supporter toutes ses modifications génétiques causés par l’absorption d'un pouvoir. C'est Peter. Il pourrait s'accaparer les pouvoirs de toutes la planète que cela lui ferait rien. Contrairement à toi où tous tes pouvoirs te transforment en une sorte de chimère. Et moi, mes pouvoirs m'ont pratiquement rendus dingue, et en ce moment j'en paye encore le prix..."

La jeune femme s'arrêta un moment puis le regarda à nouveau.

"C'est d'ailleurs la raison de ma venue chez toi. J'ai besoin d'aide pour arrêter une personne qui joue dans la même catégorie que toi si tu vois ce que je veux dire. J'ai essayer de contacter Bennet mais il est injoignable alors j'ai pensé à toi...Oui je sais c'est surprenant mais il faut vraiment l'arrêter, sinon je ne sais pas ce qui risque de nous tomber dessus encore. En résumé tu es le seul qui peux m'aider...et ne m'oblige pas à le redire."

Kerry se surpris à sourire, qu'elle effaça rapidement.

"Tu as essayer de voir Suresh pour ton problème, il a peut-être un moyen de te..."

Une violente douleur l'envahit, elle convulsa pendant quelques secondes avant qu'elle ne tombe au sol. Pour sûr, c'était un sacré coup de jus. Il lui fallu un moment avant de reprendre ses esprits. Elle vit une arme pointée sur elle et Elle qui la mettait en joue. Elle fronça les sourcils.

"Elle...?"

Elle tenta de se relever mais impossible, elle était encore trop sonnée pour ça.

"Nom de Dieu ça fait un mal de chien ton truc."

Elle tourna la tête et vit Sylar sur le sol également. Visiblement Miss Bishop voulait régler ses comptes.

" Tu n'as pas pu te retenir pas vrai ? Dès que l'occasion s'est présenté tu as fait subir à Peter un vrai calvaire. Voilà ce que son pouvoir ta rapporté ! Toi qui voulait absolument l'avoir, le rêve de ta vie ..."

" Oh pitié épargne moi tes sermons, tu as ce pouvoir aussi, tu sais comme c'est difficile de se contrôler face à un tel pouvoir. "

"Tu sais, mon pouvoir m'a permis d'apprendre quelque chose au sujet des pouvoirs et de leur assimilation par une personne comme toi ou même moi. Notre cerveau n'est pas fait pour ça, chaque personne est programmée pour avoir qu'un seul et unique pouvoir. Dans le cas contraire, le corps ne le supporte pas. Trop de mutations génétiques, trop d'altérations du cerveau. Mais comme pour tout, il y a une exception à ceci, une seule personne est capable de supporter toutes ses modifications génétiques causés par l’absorption d'un pouvoir. C'est Peter. Il pourrait s'accaparer les pouvoirs de toutes la planète que cela lui ferait rien. Contrairement à toi où tous tes pouvoirs te transforment en une sorte de chimère. Et moi, mes pouvoirs m'ont pratiquement rendus dingue, et en ce moment j'en paye encore le prix ... C'est d'ailleurs la raison de ma venue chez toi. J'ai besoin d'aide pour arrêter une personne qui joue dans la même catégorie que toi si tu vois ce que je veux dire. J'ai essayer de contacter Bennet mais il est injoignable alors j'ai pensé à toi...Oui je sais c'est surprenant mais il faut vraiment l'arrêter, sinon je ne sais pas ce qui risque de nous tomber dessus encore. En résumé tu es le seul qui peux m'aider...et ne m'oblige pas à le redire."

Sylar avala une gorgée de soda et reposa la canette sur la table, avant de plonger sa tête dans ses mains. Dans le même temps, il analysa toutes les pensées de Kerry afin de constituer une petite séquence vidéo mentale mettant en scène tout ce que la rouquine savait autour de cette personne qu'elle cherchait à neutraliser. Il finit par rouvrir les yeux et tourner son regard vers son invitée :

" Oh, je vois. Ton double s'est émancipé. C'est pas très malin de ta part d'avoir laissé une telle chose se produire. Je pourrais la téléporter ici tout de suite, si tu veux en finir rapidement. Je peux faire tellement de choses, tu sais. Enfin, en théorie. Dans la pratique, comme tu peux le voir, il y a quelques ... comment dire ... contraintes. "

Il tenta de rire mais il fut pris d'une violente quinte de toux, traduisant l'état pitoyable dans lequel devait se trouver ses poumons.

"Tu as essayé de voir Suresh pour ton problème, il a peut-être un moyen de te ..."

Kerry ne put finir sa phrase, elle fut projetée contre le mur par une salve électrique d'une violence maîtrisée. Le tueur était choqué de n'avoir rien vu venir. Ses pouvoirs étaient autant d'électrons libres qui allaient et venaient sans permettre à Sylar d'avoir la maîtrise et l'assurance qui faisaient autrefois toute sa puissance. Il se tourna vers l'origine de cette attaque et plongea un regard surpris dans celui de la jeune femme blonde qui se tenait devant lui.

Elle ....

Pas le temps de dessérer les dents, il fut à son tour pris pour cible par une violente attaque du même acabit. Il sentit toutes ses plaies le brûler, se cotérisant sur l'instant en libérant une odeur épouvantable de viande grillée. Sylar tenta de résister, mais il finit par décoller à son tour pour aller s'écraser plus loin dans son appartement. Le choc fut rude et le tueur sentit une douleur intense émanant de l'ensemble de son corps. Il resta allongé au sol, avant de sentir une chaussure à talon lui écraser le cou. Son regard suivait la direction du canon de l'arme tenue par la jeune blonde.

- Fais un geste, et je la tue.

La jeune femme ne devait pas être très au fait des relations récentes entre Kerry et Sylar. Bien que ce dernier se soit montré amical à son égard, compte tenu de sa situation assez critique, ils n'en restaient pas moins des ennemis et si Kerry en était venue à lui demander de l'aide, cela devait lui peser gros sur la conscience. Tout ça pour dire que Sylar ne broncherait probablement pas si Elle se décidait à presser la détente.

- Salut Gabriel. Je t’ai manqué ?

Il était vrai que peu de personnes étaient autorisées à appeler Sylar par son prénom sans risquer sa colère. Kerry et Elle en faisaient partie, car elles avaient su toutes les deux conquérir le cœur du tueur. Sylar repensa alors à son idylle avec Elle. Il l'avait trouvé si belle, si spéciale, alors qu'elle n'avait fait que se jouer de lui pour provoquer sa soif de pouvoir et faire de lui l'être abjecte qu'il était devenu ensuite.

A ce moment, les plaies du tueur finirent enfin par se régénérer. L'électricité qui avait parcouru son corps semblait avoir donné un petit coup de fouet à ses pouvoirs. Il ouvrit grand les yeux en direction de la blonde, avant de se relever d'un simple appuie sur le sol. La jambe d'Elle fut écartée par la force du tueur, lequel défia la gravité pour se retrouver en un instant sur ses deux jambes. Il se rapprocha d'elle, ne la quittant pas des yeux, son charisme et son pouvoir de séduction tentant de l'hypnotiser.

" Alors ... tu la tues ? "

Sylar, désormais entièrement soigné et apte, regarda Elle droit dans les yeux. Elle était très instable, mais pouvait-elle réellement tuer comme ça, sans raison valable ? Le tueur préféra tout de même prendre les devants.

" Donne moi ton ça avant que tu ne blesses quelqu'un. "

Il leva deux de ses doigts pour happer l'arme de la blonde par télékinésie vers lui, avant de tenir le pistolet fermement dans sa main à son tour. Il le pointa vers Elle.

" Ça fait très longtemps, Elle. C'est sympa de passer comme ça, à l'improviste. Tu es venue m'arracher le reste du cœur que tu as laissé en morceaux, ou c'est pour prendre le thé cette fois-ci ? "

D'un geste brusque, il baissa l'arme et tira une balle qui passa très près de la jambe d'Elle, juste assez près pour lui brûler le mollet. Il pu lire à ce moment là dans son regard toute la haine qu'elle avait à son égard, puis il remonta à la source de toute cette colère et se souvint de cette attaque qu'il avait mené au Level 5. Ce jour où il avait risqué beaucoup de vies pour en sauver une seule : celle de Kerry. C'est ce jour là que Caïn avait tué Bob Bishop et que Sylar en avait profité pour mutiler son cadavre à la recherche de son pouvoir. Ce que le serial killer ignorait, c'est que la fille de Bob n'était autre que la femme qui se tenait face à lui. Tout s'expliquait. Cette attaque était une vengeance.

Sylar regarda Kerry, certain qu'elle saurait de quoi il allait parler :

" Elle est venue pour se venger."

Le tueur pouffa de rire puis avança et colla son arme contre la poitrine de la jeune blonde, juste au dessus de ses seins.

" Je te trouve très courageuse ... et aussi totalement stupide. Comment peux-tu seulement croire que tu es de taille à ... "

Le tueur ne finit pas sa phrase. Son regard se vida avant de se perdre dans le vide. Il lâcha l'arme à feu qui s'écrasa entre Elle et lui. Il fit un pas en arrière, en silence, avant de poser sa main gauche sur son cœur. Il finit par lever un regard très inquiet vers Kerry :

" Mon coeur. Il ... Il s'est arrêté. "

Le tueur restait immobile, attendant une quelconque réaction de son corps face à l'arrêt de son moteur principal. Mais rien ne se passa, il continuait à fonctionner normalement. Sylar venait de franchir une nouvelle étape dans cette descente aux enfers, ce processus de déshumanisation engendré par tous les pouvoirs qu'il possédait. Lui qui ne dormait déjà plus, ne mangeait plus rien et ne buvait que par principe, voilà qu'il n'avait plus besoin de cœur pour vivre. Il était de moins en moins humain et finissait par devenir une bête de foire.
Une diversion de choix pour la jeune blonde psychotique en quête de revanche ...

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