Après le service qu’il avait daigné rendre a son ami Sylvain, et les révélations qui s’en étaient découlées, Hiro avait tenté de tirer au clair le chemin que prenait actuellement l’humanité.
Malheureusement il était incapable de faire le calme en lui, chaque fois qu’il était sur le point de se poser, il posait son regard sur une photo d’Ando et lui, ou un bruit parasite provenant de chez les voisins se faisait entendre à travers la cloison.
Avec un soupir d’exaspération il décida de changer d’optique de réflexion : « Comment sauver le monde sans être importuné dans sa tâche ? »
Pour commencer, il fallait qu’il se trouve un sanctuaire.
Un lieu où il pourrait échapper à la pression quotidienne de sa double identité, comme tout héros qui se respecte.
Après avoir envisagé plusieurs endroits qu’il écarta ensuite, les trouvant trop liés a son identité ou pas assez isolés, Hiro se souvint d’un lieu qu’il avait visité plusieurs siècles au par-avant.
Il avait passé quelques jours à réaménager les lieux, mais avec son don remettre en état un temple caché dans la montagne ne lui avait pas pris plus de quelques secondes de sa vie à chaque fois.
Enfin aux yeux du monde car il avait sué sang et eau durant de nombreuses heures.
Au final le résultat était a la hauteur de ses espérances, différent du temps de Takezo Kensei ou elle était le temple secret gardé par les quatre-vingts dix rônins en colère, cette grotte ressemblait à présent à un dojo, plancher, tatamis et cloisons en feuille de riz.
Pour le petit japonais, ce cadre était le meilleur moyen de faire le vide en lui, l’ambiance de la salle volontairement tournée vers le zen était saine et vide de tout ce qui est superflue.
Il avait ensuite retourné ses réflexions vers les évolutions probables du conflit humano-mutant, mais il y avait trop de paramètres, trop d’interactions, impossible de prévoir quelle direction allaient prendre les diverses tension qu’il commençait tout juste a deviner.
Sentant que sa tête allait exploser s’il continuait comme ça, Hiro décida de faire une pause.
Une rupture complète avant de revenir considérer le problème d’un œil neuf, il fallait qu’il fasse quelque chose pour se distraire, oublier les soucis et simplement se laisser porter par ce qui l’entourait.
La solution lui avait parue évidente.
Remontant de son enfance le souvenir d’une fête foraine qui l’avait particulièrement émerveillé, mais dont il avait depuis longtemps oublié le nom, s’était imposé à lui.
Là-bas il avait complètement oublié, pour quelques heures l’impression de ne pas avoir sa place dans le monde et le regard toujours froid, presque déçu que son père posait sur lui.
Peut-être que la magie pourrait opérer une seconde fois…
Mais ou pouvait-elle se trouver maintenant ?
Il ferma les yeux, tenta de se remémorer les attractions, les choses qui l’avaient marqué…
Et le voila debout un soir, au milieu d’une foule, à coté d’un stand de sucreries, entre le palais des glaces et la maison de la femme tatouée.
Surpris que son pouvoir ait pu le déplacer sans qu’il sache exactement ou il se rendait dans le monde, il jeta un regard autour de lui et nota sur un journal trainant par terre la date, avec un grand soulagement il nota qu’il n’avait pas sauté dans le passé.
Il était dans le présent et exactement à l’endroit ou il voulait aller.
Il commençait enfin à maitriser son don !
Rempli d’une douce euphorie, il s’écarta du chemin ou les gens n’avaient pas noté son apparition, se disant surement qu’ils n’avaient pas du le remarquer avant avec la cohue, pour aller au stand.
Avec un grand sourire il acheta une pomme d’amour puis s’enfonça au milieu de la foule, heureux comme un enfant il s’abandonna à la liesse générale, flânant d’un stand à l’autre.
Enfin le monde et ses complications se tenaient loin de son esprit, enfin les humains et les spéciaux n’existaient plus, ne laissant qu’un flux de personnes partageant les mêmes plaisirs.
Il aurait été incapable de dire si parmi tous ces gens certains étaient des mutants ou non.
Encore que…
Il y avait quelque chose d’étrange dans les attractions, ou même les stands qu’il avait d’abord attribué au surmenage, mais qui, en y regardant de plus prés, étaient assez troublantes...
Par exemple ces balles du jeu de massacre qui défiaient la logique en corrigeant leurs courbes pour permettre a des enfants de gagner un lot, ou la manière un peu trop spectaculaire dont certains numéros se déroulaient comme la lévitation du magicien…
Il avait de plus en plus le sentiment que presque personne n’était humain parmi les forains, mais plus ce sentiment grandissait, plus il se demandait s’il ne sombrait pas dans une paranoïa semblable à celle de monsieur Sylvain.
A force de côtoyer un fou pouvait-on devenir fou soi-même?
Tandis que l’angoisse du japonais allait croisant, il sentit soudain une main se poser sur son épaule.
Il s’écarta avec un sursaut et un petit cri, qu’il regretta aussitôt, il n’avait pas de raison d’avoir peur non ?
Enfin si l’on omettait le fait qu’il était peut-être en train de devenir fou.
Se raisonnant au moins provisoirement, il reporta son attention sur l’homme en face de lui.
Sujet: Monsieur papillon (pv Samuel Sullivan) 
Dim 4 Sep - 19:47
