Don't be Scared, Samuel's come Home !

Meredith s'ennuyait. Étant une jeune homme très occupé, cela était très rare. Il avait d'habitude toujours quelques chose à faire, un morceau à écrire ou un devoir à faire mais là, rien. Il avait fini tous son travail, avait fait son solfège et s'était entrainé pendant des heures en vu de son prochain concert. Il avait même écrit une petite fugue et surtout, il avait fait le ménage ! Oui, lui, Meredith Carson Harper avait fait le ménage alors qu'il l'avait fait il y avait deux semaines et il n'avait même pas encore eu le temps de retransformer son appartement en décharge. C'était dire à quel point il s'ennuyait. Ne sachant pas quoi faire, il était rester allongé sur son canapé et jouait distraitement avec des volutes d'eau qu'il faisait danser dans les airs, les enroulant et déroulant autour de son bras.

Finalement, il en eu assez et décida de sortir. Certes, les temps étaient à la prudence et New-York n'était pas vraiment belle à voir mais s'il restait un seul instant de plus enfermé, il était sur de devenir encore plus fou qu'il ne l'était déjà. Il descendit donc et s'en alla à l'aventure. Ne sachant pas vraiment où aller, il se laissa porter par la musique qu'il entendait un peu partout, se retrouvant dans divers endroits. Tout en marchant, il réfléchissait à sa situation en tant que mutants. Il n'en avait jamais rencontrer un jusqu'à présent, malgré son désir de trouver des personnes comme lui et, aussi, d'aider dans la lutte qui battait son plein. En fait, il se sentait un peu seul à cause de ça. Bon, il devait avouer qu'il s'était toujours sentit seul, même avant l'éclipse car son don l'avait toujours éloigné des autres. Il passait toujours pour un cinglé ou un attardé à l'école parce qu'il ne parvenait jamais à se concentrer, toujours occupés à écouter telle ou telle mélodie qu'il était le seul à entendre.

Il était tellement plonger dans ses pensées qu'il ne s'était même pas aperçut qu'il avait pris le métro et qu'il était arrivé au terminus. Haussant les épaules, il revint à la surface et repris ses déambulations en humant doucement une quelconque mélodie. C'est alors qu'il entendit de la musique. Et pas n'importe quelle musique, non, une musique de fête foraine !! Si on tendait l'oreille, on pouvait même percevoir les rires et les hurlements des gens qui profitait des jeux. L'excitation commença à gagner Merry qui se mit presque à sautiller. Ni une, ni deux, le blond se précipita vers l'entrée, les yeux émerveillés par ce qu'il voyait. Des roulottes ci et là, des tentes, des attractions, c'était le rêve de tout enfant normalement constitué, et par bien des côtés, Merry était encore un enfant.

Sans hésiter, le blond s'enfonça dans la foule, ayant l'impression d'avoir remonter le temps, quand les foires se déplaçaient en roulotte et mettaient en scène des merveilles de la nature ou des ''monstres'' comme la femme à barbe ou la Sirène. C'était absolument merveilleux. Il décida de tout essayer, allant de stand en stand, achetant des friandises, gagnant des cadeaux tout en s'amusant comme un petit fou. Au bout d'un moment, Merry acheta des pop corn et décida de faire une petite pause, appréciant simplement l'atmosphère joyeuse, le goût délicieusement sucré des sucrerie et le spectacle du cracheur de feu, retenant l'envie qu'il avait d'utiliser son pouvoir. Il était si concentré sur les belles flammes qu'il ne se rendit pas compte que quelqu'un s'était glissé derrière lui jusqu'à ce qu'une main ne se pose sur son épaule tandis qu'une voix lui soufflait quelques mots à l'oreille. On lui demandait son avis sur les pop corn.

D'abord surpris, Meredith se retourna, faisant face à son interlocuteur. Il s'agissait d'un homme, la quarantaine ou un peu moins, pas vraiment beau mais avec un charisme indéniable. D'excellente humeur, le jeune homme oublia d'être méfiant et lui offrit un grand sourire chaleureux.

-Oh, ils sont délicieux, vraiment ! Vous en voulez ?

Il lui tendit le paquet et allait dire autre chose quand il fut distrait pas quelque chose qui brillait au loin. Il passa quelques secondes à étudier le phénomène avant de revenir à la conversation.

-Bonjour au fait ! J'avais oublié qu'il faut être poli. Comment allez-vous ? Et pourquoi m'avez vous adressé la parole ?

Encore une fois, la brusquerie de Merry avait prit le dessus, au risque, comme à chaque fois, de vexer son interlocuteur.

Merry écouta distraitement la tirade de l'homme qu'il avait abordé. Il s'appelait Samuel Sullivan et faisait partie de la troupe de forains qui était comme sa famille. C'était super mignon dans un genre sectaire un peu glauque. Apparemment, la Famille (le blond réprima le générique du Parrain qui se mit instantanément à jouer dans sa tête en pensant à ce mot) était aussi une secte. Ce n'était absolument pas la première fois qu'un recruteur lui adressait la parole. Il devait surement avoir la tête parfaite pour les sectes au vu du nombre qui l'avait abordé. Mais bon, en général, Meredith se montrait si distrait et tête en l'air, posant toujours les questions les plus étranges et donnant des réponses sans queue ni tête, qu'ils finissaient tous par laisser tomber, au comble de la frustration.

Après ça, l'homme prit une poignée de pop-corns, ce qui faillit faire s'offusquer Merry, jusqu'à ce qu'il aperçoive le stand de glaces un peu plus loin, ce qui lui fit évidemment penser qu'il avait envie d'une crème glacée bleue, occultant toutes pensées pendant un instant. La tête tournée dans la direction des friandises, il commença à se diriger vers le stand quand Samuel se plaça devant lui et posa deux mains sur ses épaules, le faisant immédiatement s'arrêter et se tendre. Ce n'était pas qu'il n'aimait pas les contacts, mais c'était très bizarre pour lui. Il avait grandi à l'écart des autres, même de sa famille, dans une espèce de bulle uniquement dérangée par l'occasionnel professeur de musique. Il n'avait donc pas vraiment connu de tendre embrassades, qu'elles soient amoureuses, fraternelles et amicales. Au moins, ce fut efficace et le musicien cessa tout mouvement, portant pour la première fois une réelle attention à son interlocuteur, posant un regard vert étonnement perçant dans le regard de l'autre.

- Je t'ai adressé la parole, cher Meredith, car je sais qui tu es ... Et ici peut devenir ton chez toi mon ami.

A ces paroles, le blond haussa un sourcil, sans comprendre réellement le sens de cette phrase. Pour lui, ça ressemblait fortement aux salades que les recruteurs de sectes lui sortait pour tenter de l'amener à rejoindre leur groupe et risquer de se voir offrir en sacrifice à quelconque dieu avide de chair fraîche, pure et vierge.

-Écoutez monsieur, j'adore votre foire mais j'ai pas vraiment envie de faire partie d'une secte. J'ai pas envie d'être offert en sacrifice et j … .

Sa voix s'éteignit peu à peu quand ses synapses, dans la partie du cerveau utilisée par les humains normaux, firent la connexion. Une expression indignée prit place sur son visage expressif tandis que son côté paranoïaque faisait une apparition flamboyante.

-Hey ! Comment vous connaissez mon nom ? Vous m'avez fait suivre c'est ça hein ? Vous voulez m'emmenez dans un champs afin de déshonorer mon corps et de l'abandonner aux animaux sauvages, j'en suis sur !

Pris dans son délire, il pointa un doigt sur son supposé harceleur, ce qui, comme chacun sait, est l'attitude que tout le monde a fasse à un possible agresseur.

Et bien sachez monsieur, que je sais me défendre et en plus, je sais crier très fort il paraît. Je peux vous montrez.

Sur ces mots, il prit une profonde inspiration et ouvrit la bouche, comme pour faire la démonstration de ce qu'il venait de dire, sans se soucier un seul instant du fait qu'ils étaient en public et que crier risquait d'avoir quelques conséquences.

Meredith cessa de palabrer quand Samuel saisit sa main avant de la faire doucement glisser vers le bas. Coupé dans son élan, le garçon ne put que cligner stupidement des yeux en regardant l'homme bizarre qui prit la parole à son tour.

- Nous ne sommes pas une secte, nous ne sommes rien d'autre qu'une famille. Une famille dont chacun a quelque chose à apporter. Tu me suis ... ? Chacun d'entre nous est doté d'un don, comme toi, Meredith. Sinon comment connaitrais-je ton prénom ? Laisse-moi te montrer un peu le mien.

Une famille ? Des dons ? Alors, cela voudrait-il dire qu'il avait enfin rencontré des gens comme lui ? Comme pour répondre à sa question, un caillou se mit à voleter devant ses yeux, apparemment grâce à la volonté de l'adulte. Les yeux ronds, Merry suivit le projectile des yeux jusqu'à ce qu'il frappe de plein fouet une pyramide de boîtes de conserve dans un stand de Chamboule-tout, envoyant valser celles-si au sol. Il gloussa en écoutant la remarque de Samuel. Tout ceci était fascinant, lui qui avait cherché pendant longtemps à rencontrer des êtres à pouvoirs, voila qu'il tombait sur tout un groupe complètement par hasard !

-- Te fais pas de bile, mon ami, nous ne sommes pas une secte si c'est ce que tu crois et nous n'allons pas t'initier à quoi que ce soit. Simplement qu'il faut que tu comprennes que nous avons tous un don comme toi et c'est pourquoi nous vivons tous ici, car le monde extérieur ne veut pas, nous enferme, nous torture quelquefois ... Après c'est à toi de faire ton choix.

Ces mots plongèrent le blond dans une profonde réflexion. Sa curiosité le poussait à vouloir en savoir plus mais il ne connaissait pas ces gens, il ne savait pas s'il pouvait leur faire confiance, quoiqu'en disait Samuel, après tout si l'envie lui prenait d'enlever quelqu'un, il n'avouerait pas son but tout de go. Finalement, comme la plupart du temps, ce fut la curiosité qui l'emporta, il pouvait toujours se défendre si la situation déraillait.

-Avant toute chose, c'est quoi cette histoire de famille ? Qu'est-ce que vous faites exactement ? Et en quoi vous protégez les mutants ? Tout ceci peut très bien être un piège du gouvernement après tout non ?