Samuel's Past ... ( PV Zach Quins )

Alors comme ça, j'ai enfin réussi à le convaincre de revenir dans ma foire. Enfin !
Mais je sais très bien qu'il ne vient que par intérêt, ce petit Zach Quins. Il ne vient que pour savoir où retrouver Claire Bennet, dont je me souviens très bien. Me la rappeler me fait décrocher un léger sourire sur mes fines lèvres.

Nous sommes presque arrivés chez moi, je peux voir déja l'entrée ébouissante du Sullivan Bros Carnival. Cette entrée que tant de fois mon frère et moi passions avec la même excitation, la même joie ...
D'un coup d'un seul, me revoilà un flash-back.

Je me vois, jeune, devant un bloc de pierre, les mains tendues, concentré. Je sais ce que je voulais faire, il fallait que cette pierre bouge, je le pouvais, j'en étais sûr. Ce n'était pas dans ma tête. Je pouvais bouger la pierre ! Bouge, bouge, tremble, même un peu ! Prouve moi que j'en suis capable!

Dans mon dos, Joseph, mon défunt frère. Je sens encore sa main sur mon épaule.

" Samuel, arrête tes jeux stupides avec tes cailloux et va aider papa, il a besoin d'un coup de main pour le stand. Il t'attend, je m'accorde une pause."

"Regarde, Joseph, elle va bouger, elle va se lever ... " Et je restais devant ma pierre, et j'aurai cru la voir bouger !

Mon frère me secoua et me poussa loin du bloc de pierre.

"Arrête un peu, tout ça c'est dans ta tête, tu ne contrôlera jamais la terre ! Grandis, Samuel !"

Grandis ... Ces mots résonnent dans ma tête, encore et toujours. Tout comme le nom Joseph...

Sentant un vent se lever, je me retire de mon flashback aussi subitement que lorsque j'y étais entré.

- Hum, excuse-moi, Zach, je ... j'étais dans mes pensées.

La musique de foire, aussi joyeuse et sautillante qu'un sourire de clown bienveillant. Néanmoins, nombreux sont ceux qui sont terrifiés par tout ce qui exprime le bonheur d'un façon un peu extravagante, comme moi.
La foire de Samuel Sullivan est en parfait écho avec ce sourire toujours épinglé sur le visage du Hurleur de Foire. Tout de son attitude à ses paroles veulent séduire, rassurer, attirer, mais cette lueur qui brille si vivement au fond de ses pupilles noires, détourne incroyablement tout confort en sa présence.

Mais pourtant, me revoilà au Sullivan Bros. Carnival, lieu où j'ai juré ne jamais revenir à ma première visite, à moins de venir purger New York d'un grand nombres d'indésirables. Ne voulant entendre les paroles du forains qui me détournaient trop de mon but précis, je marche à présent dans ses traces en espérant qu'il m'apporte des réponses. Beaucoup de choses ont changées depuis ce temps.

Suis-je plus faible, ne voyant plus le mal tapit dans les ombres produites par tant de lumière ? Ou suis-je au contraire plus confiant, ignorant le frisson des choses inutilement angoissantes ?

Les couleurs se reflètent sur mon visage sombre et les rires tirent mes traits trop raides en un sourire imperceptible, et à mon propre étonnement, je sens la chaleur envahir mon corps, comme si je ne retrouvais pas cauchemar, mais un vieil ami.

Je m'aperçois soudain que j'ai cessé de marcher et m'empresse de chercher mon guide du regard pour retrouver la voyante qui me montrera mon salut. Mais Samuel n'est pas plus proche de l'entrée de son Carnaval que moi. Lui aussi, lueurs des guirlandes scintillantes se reflétants dans ses yeux sombres, contemple l'édifice avec un semi-sourire.
Il doit passer par cette porte bien plus de fois je ne la passerais jamais et pourtant, ce soir, la vue de sa propre maison semble l'attirer dans des pensées très lointaines.
Espérant que ce n'est pas sa façon de célébrer mon retour au sein de la foire, je m'éclairci la gorge en espérant retrouver mon interlocuteur. Il ne revint qu'à la deuxième tentative, mais s'excusa rapidement et passa sous la porte sans plus de cérémonie.

Comme Samuel me l'avait indiqué, la foire est loin d'être endormie, même à deux heures du matin. Les stands sont certes fermés, mais les lumières et la musique continuent, comme l'essence de vie même du lieu. Derrière les attractions, j'entre-aperçois des forains autour de feux de camps ou de tables, discutant tranquillement autour d'une bière fraiche ou d'un jeu de carte.
Bientôt, alors que Samuel me mène plus près de la foraine qui pourra m'aider, les stands laissent place aux caravanes des forains et autres bâtiments de 'backstage'.

- Vous faites encore du popcorn ?

Le souvenir du délice ayant réussi à attendrir quelque peu mes ardeurs lors de ma première venue me revient en tête alors qu'une douce odeur de diner me rattrapa au détour d'une caravane.
Bizarrement, plus je me rends compte que ce lieu n'est pas si horrible que ça, plus je me sens coupable d'utiliser Lydia et Samuel ainsi. Etait-ce là une façon pour moi de montrer que malgré avoir fait le chemin à reculons, j'appréciais être ici ? Dans l'immédiat, je pense que c'est plutôt mon estomac qui parle.
En plein creux financier depuis ma sortie de l'hôpital, les mots 'délicieux' et 'gratuits' associés popcorn offert pas le Hurleur de Foire lors de notre première rencontre, ne peuvent qu'entrainer une attitude assez docile.
Bien sûr, s'il fallait mettre le prix pour cette fois, j'avais au moins de quoi me caresser les papilles pour ce soir.

- Vous faites encore du popcorn ?
Drôle de question, tiens ! Il entre dans un lieu qui lui fait quelque peu peur, un monde qui n'est pas le sien d'après lui, et il me demande innocemment du pop-corn ? Il m'étonnera toujours, tiens.
Sans broncher, je lui tends un paquet de pop corn bien rempli et le laisse là pendant quelques instants, le temps d'aller voir ma princesse.

Ouf, sa roulotte n'est pas loin. J'ouvre tout doucement la porte de sa demeure et un sourire s'affiche sur mon visage dès que je vois son si joli dos tatoué.

Je pose ma main sur elle, ce qui la fait se retourner, mais aucune surprise dans ses yeux, jamais lorsqu'il s'agit de moi.

- Samuel, mon petit géokinésiste. Tu as besoin de moi, je le sens. Dis-moi tout ... dit-elle de sa voix douce.

Sa voix a le don de me calmer quand plus rien ne va. Elle est la plus sage et la plus sereine de nous tous. Mais le serait-elle encore si elle savait pour mon frère. Si elle savit qui l'avait réellement tué ? Garderait-elle encore ce visage serein, calme, rempli d'amour ? Je ne pense absolument pas ...
C'est pour ça qu'il ne faut qu'elle l'apprenne jamais.

- Oui, ma douce. Te souviens-tu du jeune homme qui était venu la denrière fois ici ? Le jeune homme qui ... avait peur de nous ? lui demande-je en plissant les yeux ?

- Bien sûr, Samuel. Il s'appelle Zach Quins, recherche désespérement l'immortelle.
Et je sais pourquoi il la cherche, cher Samuel. Veux-tu le savoir ... ?
Quelques temps après notre petite discussion, me revoilà devant ce cher Zach.

- Elle t'attend. lui dis-je doucement avec une certaine colère dans la voix.

Je lui prends d'un coup le bras et le force à me suivre à la roulotte de Lydia.
Je le fais entrer de force et il tombe nez à nez avec ma belle gitane .

Le forain paru surpris de mon soudain intérêt pour de la nourriture. Mais sa surprise ne fut pas celle que j'attendais non plus. Au lieu de voir son visage s'étirer de son éternel sourire angoissant, un simple sourcil se leva sur son front pour montrer son incompréhension. Bizarrement, le manque d'amusement du personnage semblant toujours percevoir quelque chose de plus de ce qui est réellement prononcé me mit immédiatement mal à l'aise. Moi qui espérait montrer ma joie d'être ici, j'eu plutôt l'impression de passer pour un gros profiteur sans gêne.
L'air un peu stupide, le gros paquet de popcorn tendu par Samuel dans les bras, je reste immobile alors que le forain pénètre dans une caravane métallique. L'odeur enivrante du met encore chaud brise rapidement ma gêne et m'invite à engloutir presque la moitié en quelques poignées de main.

C'est seulement ne fois le paquet bien allégé que je me rends compte que plusieurs minutes se sont écoulées depuis que la porte de la roulote s'est refermée derrière Samuel Sullivan, me laissant à l'extérieur, seul avec mon paquet de popcorn.
Mais la nuit ne semble pas me faire aussi peur que dans les rues vides de la Grande Ville. Autour de moi, j'entends des conversations animées de forains appréciant l'air nocturne de cette heure tardive autour d'un bon feu et d'une bouteille de bière. Les enfants sont couchés, mais quelqu'un veille sur eux pour qu'aucun monstre ne vienne troubler leur sommeil. Après tout, c'était eux les monstres, qui viendrait encore leur chercher des noises ?
Les caravanes métalliques ont toutes le sigle du Carnaval apposé sur le côté, mais aucune ne se ressemblent. Comme si l'essence même de l'habitant qui y résidait émanait du petit enclos de fer pour en faire un lieu bien plus accueillant et personnel que beaucoup de maisons.
La nuit, le carnaval baissait le rideau sur la foire aux monstres tellement agaçante pour se transformer en camp serein et posé où chacun trouve sa place, au sein de la "famille"…

Un crissement métallique me ramène rapidement à moi lorsque le Hurleur de Foire finit enfin sa longue conversation avec la diseuse de bonne aventure que j'allais bientôt rencontrer.
Enfin rencontrer n'est pas vraiment le mot car cette chère Lydia faisait partie du groupe présent lors de ma première visite de la foire. Ma conduite n'ayant pas été extrêmement correcte, je comprend mieux pour Samuel avait préféré toucher quelques mots de la situation avant de m'inviter à rentrer à mon tour, chez la voyante.
Ne sachant même pas que c'est grâce à son intervention que Samuel et sa bande n'aient pas utiliser ma cervelle pour repeindre les barrières, je ne fus que moyennement gêné en me faisant entrainer un peu brusquement par le chef à l'intérieur de la roulotte, m'amenant nez à nez avec celle dont j'avais besoin.

Les raisons pour lesquelles le Hurleur de Foire semblait définitivement perdu sa jovialité habituelle pour ce soir me passèrent complètement au dessus de la tête lorsque mon regard se plongea pendant ce qui me paru une éternelle seconde dans les yeux sombre de la jeune femme. Pas de surprise, de peur ou de gêne ne venait perturber son expression posée.
Alors que j'essayais de chercher mes mots pour expliquer ma venue, même si Samuel l'avait sûrement fait avant moi, elle resta là à me regarder sans vraiment réagir, attendant que j'arrive enfin à prononcer ce que je souhaitais.

- J-Je… J'ai besoin de vos dons. S-Samuel m'a dit que vous pourriez m'aider à… à trouver… Claire Bennet.

Toujours pas de changement dans son attitude, même à ce nom qui me trouble pourtant tellement que ma voix en tremble et ma gorge se serre à son passage. Seulement une longue respiration viens soulever doucement sa poitrine et un petit balancement en arrière sur sa chaise accompagne ses yeux qui se tournent lentement vers son mentor pour une ultime confirmation. Mes yeux, eux, ne quittent pas son visage tellement lisse, comme si rien ne pouvait la troubler, comme si tout était déjà dit, comme si… Elle savait déjà tout.

Je me tourne enfin à mon tour vers Samuel avant de me rendre compte que je ne respirais plus. Reprenant fortement ma respiration, sortant d'une longue apnée contemplatrice, je ne peux empêcher un sourire de s'étirer sur mon visage alors que rien de ce qui m'a amené ici ne m'a encore été apporté.
Mais alors que je prend une profonde inspiration, je sens qu'un poids se lève déjà de mes épaules et lors d'un court instant, j'ai l'impression de redevenir moi même.
Oui, bientôt tout sera finit. Le Traqueur arrivera à la fin de sa Trace et s'effacera avec pour enfin me laisser en paix. Peut-être qu'alors, lorsque toute autre raison qui me fit quitter Odessa aura disparu, pourrais-je songer à trouver moi aussi, un lieu où être en paix.

Je me dis souvent que si Dieu existait et s'intéresserait ne serait-ce qu'une microseconde à moi, il se marrerait bien. Ou alors regarderait-il ça d'en haut comme une série : Les milles et une péripéties du misérable Zach à la recherche de Claire Bennet ? Et bien je ne sais pas si ça finit par le lasser, mais moi, si. On vient de passer aux milles et deux galères.

Collé contre le mur de la roulotte, les pieds s'agitant dans le vide, c'est là loin d'être ma réflexion alors que la main forte comme un roc de Samuel compresse petit à petit mon œsophage. Peut-être aurait-je mieux fait de me poser un peu plus de question sur le changement d’attitude de mon guide jusqu’alors très coopératif au lieu de lui sourire bêtement, plein d’espoir et de soulagement. Mais que faire ? Plus on s’approche de la lumière, moins l’ombre nous fait peur ou nous inquiète. Obnubilé par cette victoire si proche que j’en ressentais déjà la satisfaction, je ne me doutais plus un instant que le destin me préparait un énième rebondissement. Mais non, cette route n’est pas un cul de sac, la sortie est juste là, juste devant moi, nos regards effrayés se croisent et je tends la main vers elle. Elle est là, à portée de main, Claire !

Ma vision se trouble tant par le manque d’oxygène que par les larmes de frustrations qui commencent à perler sur mon visage. Main tendue vers une Lydia bien figée de terreur devant son mentor en plein élan meurtrier, je ne peux qu’impuissamment sentir la mort s’approcher lentement, un grand sourire moqueur étiré sur son visage pourtant osseux.
Rapidement, l’étourdissement est suivit par la douleur du sang qui coince dans ma gorge et mes poumons qui hurle pour de l’air. Tout mon corps se gonfle de l’intérieur comme un ballon près à exploser, suppliant pour qu’on desserre son embouchure. Alors que mon cerveau se compresse, j’entends exploser diverses ampoules dans la caravane de la voyante et certains appareils ménager se mettre en route.


Cette fois, je sais que c’est la manifestation de mon deuxième pouvoir qui ne m’a jamais vraiment été d’aucune utilité. Y a qu’à voir, alors que le Traqueur rugit de rage sans pouvoir accepter sa défaite, il ne trouve rien de mieux qu’un grille-pain et un petit post radio à activer dans son dernier souffle de vie. Moi qui considère qu’il est l’incarnation de ma puissance, je me ridiculise déjà pas mal tout seul.
Ou peut-être est-ce là sa résignation ? Un dernier adieu sous forme d’un air funèbre et un peu de pain grillé pour le voyage ? Merde, j’aurais préféré quelque chose de plus classe qu’un putain de truc au piano.

Mais soudain une intense crispation me prend l’entièreté du corps et je ne comprends qu’une fois au sol à déchirer mes poumons par des respirations étranglées que le forain m’a lâché pour me permettre de prendre une dernière bouffée d’air. Quoi, avait-il décidé de me finir d’une autre manière ? Après tout, même si j’en suis un pitoyable, il pourrait quand même finir un spécial de la manière grandiose.
Mais rien ne viens s’ajouter à la douleur déjà insupportable que mes poumons flétris me délivrent à chaque appel d’oxygène et dans mon état, je ne peux qu’observer les pieds immobiles de mon agresseur en espérant ne pas me prendre un coup de latte au visage.

En quelques secondes, mon cerveau retrouve assez d’oxygène pour pouvoir produire des réflexions plus pertinentes et moins pitoyablement défaitistes et mon corps se désarque suffisamment pour me permettre de lancer un regard noir mais plein d’incompréhension au Hurleur de Foire qui me fixe de ses yeux beaucoup plus sombres. Immobile et silencieux, il attend une réaction, des réponses de ma part, mais pour encore quelques minutes, il n’aura qu’un Zach suffoquant à ses pieds.
Est-ce un moyen d’interrogation chez les forains, la quasi-mort par étranglement ? Parce qu’en tout cas, ce n’est pas le meilleur moyen pour me faire parler. Loin d’être rassuré, ou plutôt complètement paniqué et effrayé, le bordel actuel dans mon cerveau rend toute autre manœuvre d’intimidation complètement inutile.

- Et quoi maintenant ?

C’est vrai ça, « et quoi maintenant ? » Je me mets sur la table et je danse ? Samuel Sullivan a clairement l’avantage sur moi et même si la voyante, qui avait tout de même l’air contre la violence du Hurleur de Foire, venait miraculeusement à mon secours, qu’est-ce qu’un gamin et une femmelette feraient contre un mec qui contrôle la terre sous nos pieds ? Pourtant, l’homme ne bouge pas, ne parle pas et se contente de me fixer comme si j’allais subitement me transformer en pokémon rare.

Oui j’avais l’intention de profiter de vous, mais n’était-ce pas assez clair depuis notre conversation au DescentCafé ? S’attendait-il à ce que je prononce la bonne et embarrassante succession de mot « Eh, en fait je vais profiter un max de vos pouvoirs et vous aurez rien en échange de ma part », pour comprendre ce qu’il semble avoir comprit il y a à peine quelques minutes ?
Ou alors était-ce le fait d’apprendre, sûrement par l’intermédiaire de cette piplette de voyante, que mes intentions envers ma chère blonde sont loin d’être roses qui le dérangeait ? Peu importe ce que je comptais en faire de cette Claire une fois que je la retrouverais, ça ne le regarde pas, et je ne me souviens pas qu’il ait imposé de conditions pour pouvoir bénéficier de son aide.
Et puis quoi ! Il a quand même compris que cette fille dépasse clairement le simple intérêt pour moi, que croyait-il que mon obsession me pousserait à faire, lui rouler une pelle ?! Eliminer un nuisible n’est-il pas une cause plus valable ou au moins plus digne d’intérêt qu’une petite amourette d’adolescent ?

- Je sais pas ce à quoi vous vous attendiez en acceptant de m’aider… Les raisons pour lesquelles je recherche Claire Bennet ne regardent que moi. Mais vraiment ça m’intéresse, vous croyiez quoi depuis qu’on a quitté le Café ? Avant qu’elle vous dise, vous pensiez que je la cherchais pour en faire quoi ? Vous m’aviez dit que vous m’aideriez, il fallait poser les questions avant de s’engager, maintenant dites-moi ce que vous savez !

Normalement, c’est à ce moment là que je brandis mon arme pour appuyer mes mots, mais j’ai déjà essayé avec Samuel et disons que l’échec qui s’en est suivi faisait partie des raisons pour lesquelles je ne voulais pas revenir. Trop faible pour être ne serait –ce plus effrayant qu’un sac poubelle parlant, assis sur le sol de la roulotte, le pistolet ne fit rien d’autre qu’une petite bosse dans ma poche de veste et je me contentais de fusiller du regard celui qui me faisait face en désignant la blonde qui avant de m’apporter la délivrance, m’apportait bien des soucis.

Il faut croire que Samuel Sullivan est loin d'être l'homme que je croyais vair commencé à saisir. Quelle sont ses valeurs, ses motivations, ses ambitions ? Qu'est-ce qui le pousse à avancer ou ce qui au contraire le retient ? Qui est-il, d'où vient-il ?
Son attention semble flotter ailleurs alors que la situation plutôt particulière devrait susciter son entière concentration. On étrangle pas quelqu'un sans raison, mais on ne le relâche pas non plus sans explications avant de s'éclipser. Ou même quelque chose à demander qui justifierait son agression ? Rien.
L'air aussi troublé, même plus que moi, le forain me fuit du regard comme il fuit ses engagements envers moi et sort de la caravane d'un pas rapide en déblatérant quelques paroles incompréhensibles.

Moi, toujours au sol, je n'ai pas le temps de le suivre avant que la porte ne se referme dans un crissement métallique, imposant à l'intérieur, un silence plutôt lourd. Ma mâchoire tombe légèrement devant ce majestueux vent et reste cloué quelques instants avant d'enfin réagir.
Intensifiant l'absence d'autre son, la mélodie quelque peu déplacée d'une chaine de radio de musique classique encore émit par le vieux post depuis mon expérience de quasi-mort par suffocation, et des débris de verre d'ampoules cassées parsèment le sol de la caravane.
C'est seulement après quelques longues secondes d'indécision sur la marche à suivre que je me rappelais que même si le Hurleur de Foire avait quitté le wagon, un autre forain demeurait encore en ma compagnie.

Mon regard se tourna lentement pour trouver celui de Lydia, la voyante, encore immobile sur son lit, toute aussi perturbée et hésitante quant à la réaction qu'elle devait produire. Son visage restait imperturbé mais une ombre presque invisible entre ses sourcils raffermissait ses traits et ses yeux semblaient perdus dans le vague, sûrement à la recherche de réponses.
Mon visage au contraire s'éclaira légèrement d'un discret sourire embarrassé.

- Eh… Désolé pour… Les ampoules.

Pas de quoi engager la grande conversation que j'espère avoir avec au moins un des forains de ce cirque, mais au moins, mes mots brisèrent enfin le solide silence qui semblait s'être établit dans la roulotte.
Me relevant enfin pour avoir l'air un peu moins misérable, j'hésitais un instant de faire le quart de tour pour faire face à la jeune femme blonde. Son mentor n'était certes plus là, mais c'était elle qui à l'origine, connaissait mes intentions. Elle, d'ailleurs, ne semblait pas réagir aussi violemment à ce savoir, et sa tentative d'arrêter les assauts de Samuel m'indiquaient que la discussion n'était peut-être pas close entre nous. Qui a besoin de Samuel lorsque tout ce que je cherche est quelque part dans les lèvres d'une autre blonde, assise devant moi.

Mon regard se plante dans le sien, lui faisant clairement comprendre qu'avec ou sans la bénédiction du père de famille, mon obsession ne faiblirait pas et qu'elle détenait la clé de ma délivrance. Mes lèvres se mirent à trembler avant même qu'elles ne s'entre-ouvrent pour laisser passer un souffle presque inaudible, mais plein de puissance et de supplication.

- Vous savez combien j'en ai besoin.

- Vous savez combien j'en ai besoin.
Ces mots, entendus de l'intérieur de la caravane, me font revenir fissa à l'intérieur .

- Tu croyais quoi, Zach ? Qu'on allait la donner en pâture aux requins, notre gentille Claire ? Elle asume son pouvoir, elle ! Pas comme le crétin que tu es ! Ca va rentrer comment dans ta petite tête que tu es normal ?
Et une baffe, une !

- Samuel, arrête maintenant ! Tu le traumatises, le pauvre ! Rappelle toi Joseph, Samuel, rappelle-toi ton frère !
Comment ça ton frère ? Elle est donc au courant pour ce qui s'est réellement passé cette nuit là ?
Il ne faut pas qu'elle le soit, ce sertait fatal pour ma famille. Ce serait .... trop.
Il faut effacer les traces, Samuel ...

Mais c'est de Lydia qu'il s'agit, là ! Je ne peux pas faire cela, je ne peux pas ... je n'en aurai pas la force. Mais si il le faut ...

Je m'approche lentement d'elle, mais elle ne remarque pas la tristesse qui se dessine sur mon visage .

- Samuel, pense à lui, pense à ce qu'il aurait pensé de toi, si l'agent du fbi ne l'avait pas tué ...Merci, Merci Lydia de m'avoir dit ça !
En fait, elle voulait juste me dire ça ! Et moi qui m'imaginais des trucs!

Je m'approche de Zach et le dirige vers Lydia.

- Dépêche-toi, lui dis-je d'un ton sec.

Une ride se forme au coin de ses yeux de son visage qui semble pourtant fait de cire tellement il manque d’expressivité face à ma douleur. Mais cette petite crispation dans ses traits, ses lèvres qui se serrent, elle sait. Oh oui elle sait. Tout comme elle ressent ce que les gens désirent au plus profond d’eux, c’est évident qu’elle sache aussi combien ils le désirent, c’est pourquoi, alors que mon murmure de désespoir vient faire vibrer ses tympans, je sens la gêne et l’indécision briller dans ses pupilles noires.
Mes intentions sont certes sombres, elle a beau craindre pour la vie de la proie sur laquelle elle lâchera le Traqueur, elle sait qu’elle détient aussi dans ses mains, plus que le sort de la jeune Claire Bennet, mais aussi mes espoirs, mes désirs, mon futur, ma vie. Pourquoi décider de l’issue d’un tel combat alors qu’il y a quelques secondes de cela, elle n’avait sur ses épaules que le poids des attentes de Samuel Sullivan ?
Ce dernier ne tarda pas à refaire surface, comprenant bien trop rapidement que même s’il ne m’autorise pas à savoir ce pourquoi je suis venu, je ne risque pas de m’en aller en m’excusant platement sans rien faire. Préférant sûrement rester maitre de la situation, il se rua à l’intérieur pour s’interposer entre moi et la foraine.

- Tu croyais quoi, Zach ? Qu'on allait la donner en pâture aux requins, notre gentille Claire ? Elle assume son pouvoir, elle ! Pas comme le crétin que tu es ! Ca va rentrer comment dans ta petite tête que tu es normal ?

Terminant son discours pas une baffe, il fulminait de rage et fut rapidement retenu par la voyante. Mais la suite de la situation ne fit plus son chemin vers mon cerveau. Ma main vint se poser sur ma joue quelque peu endolorie que le Hurleur de Foire venait de frapper. Les yeux écarquillés par la surprise, je sens dans ma poitrine un pincement étrange qui vient picoter le bord de mes paupières. Quelque chose dans cette baffe était différent des agressions précédentes. Peut-être manquait-il la partie « étranglement » qui avait suivit la précédente ? En tout cas, quelque chose de plus dans l’action plutôt que ses mots, sembla planter une aiguille dans mon cœur.

Alors que j’essayais de retenir mes larmes, très inappropriées dans un moment pareil, j’avais baissé la tête pour observer les talons du forain se tourner vers Lydia qui tentait de le calmer. Mais par-dessus leur propos que je ne pouvais pas comprendre, s’interposèrent d’autre voix. Similaires, et pourtant tellement plus familières et douloureuses.

- Toujours enfermé à l’intérieur à regarder des films ! Heureusement que c’est des films d’action sinon ça serait pas qu’une seule baffe que je te collerais !

- Chéri arrête maintenant ! Laisse-le un peu tranquille ! C’est juste que le sport c’est pas trop son truc…

- Pas son truc ?! C’est un truc de mec ! Tu remarque enfin que ton fils n’est pas un homme ?!

Mon visage se releva brusquement, les yeux humides et l’air suppliant, mais devant moi ne se tenait que ces étrangers de New York, ces personnes si différentes, si effrayantes, si… monstrueuses.
Que faisais-je ici ? Si loin de chez moi, si loin d’Odessa, si loin de tout ce que j’aimais. Pourquoi au milieu d’une fête foraine, je me sentais si emprisonné, si compressé, comme dans une cellule froide où le sol aurait été recouvert d’une couche de poussière, non troublée par ma silhouette recourbée dans un coin. Personne ne venant me sortir de là, personne pour m’envoyer de lettres pour me dire « bientôt », même pas le passage du geôlier pour m’indiquer que des gens sortaient parfois de cette prison de solitude.

Un sale garnement ? C’est ce que j’aimerais être, tout ce que j’aimerais être. Juste un gosse qui rentrerait chez lui se manger une bonne grosse pizza fondante avec une grosse bouteille de soda en se plaignant des devoirs à rendre le lendemain.
Mais j’ai quitté cette vie. On me l’a confisquée. Ma famille, mes amis, jusqu’à moi-même. Je ne suis qu’une ombre qui court derrière le passé qu’on a bafoué. C’est mon seul but, ma seule direction, alors pourquoi se fatiguer à me convaincre que c’est la mauvaise ? Pourquoi détruire ma seule route pour m’empêcher d’avancer, me laisser seul et immobile dans cette cellule cadenassée ?

Une main vient ce poser un peu brusquement sur mon épaule pour diriger mon corps qui n’est plus qu’un pantin inexpressif alors que dans la noirceur de mes yeux peut se lire une intense détermination. Immobile et presque inquiétant, la tête légèrement baissée, il y a à l’intérieur, un prédateur les yeux fixés sur sa proie près à bondir, qui n’entend que le son de son propre cœur, près pour l’ultime effort.

Oh j’assume mon pouvoir, puisque c’est qu’on a fait de moi. Puisque c’est tout ce qu’il reste de moi dans cette vie détruite. Un Traqueur destiné à vivre dans le passé et les regrets, voilà ce que les pouvoirs qu’on m’a induit de force ont fait de Zach Quins.
Ne donnez pas Claire aux requins. Donnez-la-moi.

Après mon léger spitch, Zah semblait ailleurs le temps de quelques secondes. Tout comme moi, tout à l'heure. Je ressemblais à ça, sérieusement ? Je e devais pas être beau à voir! Ou bien n'est-ce que lui, va savoir ...

- Zach, tu es avec nous ? dis-je à son intention en le secouant par les épaules.

Il semblait ne pas répondre. J'avais peur pour lui d'un coup. Quand certaines personnes s'absentent comme ça, elles en sortent quelquefois, les yeux pleines de larmes.

Je quittai l'emprise que j'avais sur Zach pour me diriger vers Lydia, restée sur le lit, recroquevillée sur elle même.

Je la pris par la taille et l'installa sur moi. Je mis ma main dans ses cheveux et commença a les lui caresser.

- Ma belle, je suis vraiment désolé, de m'être montré comme ça à toi. Je ne le referai plus. Je veux que Joseph soit fier de moi. Vois-tu, je suis le dernier Sullivan de notre temps. Je me dois de respecter ce nom jusqu'au bout. Et ne pas le salir.

Je me releva après avoir fait mes excuses et rejoignit Zach, réveillé apparemment.

- Alors, mon ami, que décides-tu ? Poursuivre tes recherches ? Et par rapport à la famille, que décides-tu ? J'ai vu que tu doutes de plus en plus ...

Mais aucun son délicat ressemblant au doux prénom de celle que je cherchais ne vint faire vibrer mes tympans et frissonner ma peau une deuxième fois. Le silence pesant de toutes mes attentes fut chassé presque trop simplement par la voix agaçante du Hurleur de Foire. Ses mains se posèrent une fois de trop sur mes épaules déclenchant en moi un soubresaut de dégout qui le fit lâcher prise pour rejoindre sa camarade, assise sur le lit.
Il s'excusa, mais pas de me faire languir malgré ses promesses et ses engagements, malgré que toute raison de notre discussion ne tienne qu'à une phrase énonçable par l'un des deux forains. Non, il s'excusa simplement de ne pas avoir été digne de son nom. Mais a moins que ce Joseph ait été connu pour être franc et direct et pour ne jamais faire attendre quelqu'un dans le besoin, je dois dire que j'en avais completement rien à battre.

Tentant de calmer les tremblements de fureur qui secouaient mes bras, je relevais la tête, des flammes dans le regard, suite aux mots que l'homme énonça, cette fois-ci, à mon intention. Cet homme, n'avait aucune intention de me révéler quoi que ce soit.

Comment avait-je pus être aussi naïf ? J'avais bien senti qu'il n'était pas normal que ce charlatan accepte de m'aider sans rien demander en retour, mais en réalité, c'est moi qui avait finit par le suivre pour ne rien obtenir, que la sensation d'être tombé une deuxième fois dans un piège ridiculement gros.

- Je doute en effet... De ma venue ici. Voyez-vous je m'étais promis ne de jamais revenir dans votre foire à monstres sauf dans le cas où une forte envie de purger ce monde sali par votre existence me viendrait. En fin de compte ça n'était pas cette raison qui me poussa à revenir, mais comme vous l'avez remarqué, je commence à douter.

Parvenant a contrôler quelque peu la rage qui résonnait tout de même dans la voix, je ne pus, cette fois encore, empêcher mon pouvoir de ponctuer mes mots d'effets lumineux en faisant griller les dernières ampoules intact de la caravane. Une odeur insupportable commença à s'élever du plastique fondu du grille pain qui chauffait de plus en plus et des étincelles sortant du vieux poste de radio menaçaient de mettre feux aux rideaux de la roulotte.
Pas si mal que ça ce pouvoir en fait, dommage que la voyante ne garde pas de tronçonneuse électrique ou de tazer sur sa table de nuit ou je sentais que j'aurais fait un malheur. Mais limité à mes petits appareils domestiques défectueux, je ne pus que montrer la colère en hurlant par dessus mon propre vacarme de grésillement électronique.

- OÙ EST CLAIRE BENNET !

Ça serait là ma dernière tentative pour permettre au forain d'honorer ses engagements. J'aurais bien aimé voir si un peu de torture lui délierait sa langue de serpent, mais mon désir de retrouver la blonde est plus puissant que mes envies de suicides. Au moindre tremblement de poussière, je suis près à déguerpir par la porte encore ouverte du petit camping car.

- Je doute en effet... De ma venue ici. Voyez-vous je m'étais promis ne de jamais revenir dans votre foire à monstres sauf dans le cas où une forte envie de purger ce monde sali par votre existence me viendrait. En fin de compte ça n'était pas cette raison qui me poussa à revenir, mais comme vous l'avez remarqué, je commence à douter.

Cette phrase provenant du gamin me fit rire.

- Mais attends, petit, si on part comme ça, tu la pollues auusi cette planète. Tu es comme nous. Et tiens, marre de te raisonner. Tu m'expaspères qlus qu'autre chose. Te répéter sans cesses les même choses est épuisant. Alors j'arrête. Mais quelqueun qui pollue la planète comme moi ne t'aidera pas à rtrouver Claire Bennet ! Alors sors de suite . finis -je d'un air menaçant.

- OÙ EST CLAIRE BENNET !

S'il croyait que c'était en rugissant qu'il allait gagner, il se trompait.
Il se mettait bien le doigt dans l'oeil !

- Mon tout beau Zach, lui dis-je du ton le plus calme qu'un homme agaçé puisse avoir, je te répète que quoi que tu fasses, nous n'aiderons pas une tête de mule comme toi. Et comme els "gens comme toi" disent : démmerde-toi tout seul !

- Samuel ! répliqua Lydia. Ne lui parles pas comme ça, il pense que c'est à cause d'elle qu'il est devenu comme ça. Ce garçon est perdu et tu le laisses ? Penses-tu vraiment que ton frère Josepn aurait voulu ça ? Aide-le, même si c'est un petit abruti. Il est jeune, Samuel ...
Je la regardais, commençant à réfléchir? C'est vrai que j'étais comme lui à mon âge, aussi tête de mûle quand je voulais quelque chose.

- Joseph est mort, Lydia. C'est moi qui doit diriger cette famille maintenant. Et l'Hurleur de foire que je suis veut qu'il sorte ...

Malgré mon coup de bluff et mon énervement, le forain est loin d’être impressionné et son sourire s’accentue alors qu’il rigole de mes misérables efforts. Ses lèvres s’étirent mais il est loin d’être amusé.

- Mais attends, petit, si on part comme ça, tu la pollues aussi cette planète. Tu es comme nous. Et tiens, marre de te raisonner. Tu m'exaspères plus qu'autre chose. Te répéter sans cesses les mêmes choses est épuisant. Alors j'arrête. Mais quelqu’un qui pollue la planète comme moi ne t'aidera pas à retrouver Claire Bennet ! Alors sors de suite.

Le mal par le mal, c’était la raison que je m’étais faite de vivre. Bien sûr pour quelqu’un comme moi, avec ma vision des choses, un être aussi répugnant que les autres aurait mieux fait de s’éliminer soi-même au lieu de chercher des noises à ceux qui sont bien dans leur peau. Mais c’est ceux qui voient leurs capacités comme un cadeau plutôt qu’une malédiction qui finissent par vouloir éradiquer les autres et se prouver supérieur, y a qu’à voir les Sons of Liberty. Un purgateur, voilà comment je me suis persuadé que mon existence sur Terre est encore importante. Pourtant, je n’ai encore jamais fais coulé le sang. Je suis bien trop faible pour servir une cause plus ambitieuse que ma simple bonne conscience. Au diable le monde, au diable les spéciaux ou les humains, au final je n’ai besoin de rien d’autre que de trouver la source de tout. La Claire Bennet.

Sa réponse reste négative, malgré mon ultimatum, et clos notre discutions d’un « démerde-toi tout seul » peu élégant. Mes poings se serrent, mais je n’ai pas mon arme sur moi pour faire pression. Si proche, juste devant moi dans ces deux cerveaux perfides, ils savent, ils savent où la trouver et pourtant je n’aurais pas accès à cette information. Ma colère est telle que je sens mon corps trembler dans l’obscurité de la caravane maintenant dépourvue de toutes lumières. Tout se comprime en moi comme si j’espérais aspirer les pensées des forains, mais ne viens à moi que la sensation électrique de ma fureur.
Soudainement, je sens mon attention se fixer sur des éléments de la pièce, comme si une autre paire d’yeux pouvait capter des points lumineux invisibles éparpillés dans la caravane. Dans cette fraction de seconde, mes yeux se lèvent au plafond et sens cette attraction grandir à la vue des fils mis à nu qui soutenaient autrefois une ampoule. La frustration, la fureur, la douleur de mon épuisement, elles tombent dans un éclair droit sur le sol de la caravane jusqu’à créer un grillage de électrique éblouissant, mais me séparant de mes interlocuteurs.

Sans vraiment comprendre ce qu’il se passe, j’en profite pour prendre mes jambes à mon coup pour sauter hors de la caravane et courir comme un fou pour sortir de la foire. Mes larmes coulent et je sens un cri de rage pulvériser mes cordes vocales alors que je me rends compte une nouvelle fois de mon échec. Si proche, si proche.
Certains se retournent sur mon passage mais ne connaissent pas mon désaccord avec leur patron et se contentent de me regarder passer la mine interloquée. Je cours sans me retourner en voyant difficilement où je me dirige à travers mes larmes qui ne cessent de couler mais la seule pensée qui me dirige, c’est de m’éloigner un maximum de cette foire et de ce Samuel qui s’est bien moqué de moi.
Même mon pouvoir. C’est donc mon propre pouvoir qui s’était révélé dans cette misérable roulote, simplement pour me dire : assez, c’en est assez. Un nouveau cul de sac, ma meilleure piste qui disparait, le pitoyable Zach retourne à la case départ.



Le soleil se lève paresseusement et la compagnie des lampadaires m’est confisquée. Sanglotant depuis des heures, je me suis effondré dans une rue encore vide de la ville, vidé de toute pensée, de tout énergie, laissant le désespoir me ronger lentement. Jamais, jamais je ne trouverais une meilleure piste, jamais je ne serais aussi proche du but, jamais je ne trouverais Claire Bennet.
Dans mon dos un petit grésillement m’appel, comme un tapotement sur l’épaule de mes capacités. Je me retourne lentement, les yeux rouges et voit un écran s’allumer sans que personne n’appuie nulle part, et une image s’affiche devant mes yeux plissés.
Une femme, brune, l’air hautaine mais le visage salit de quelques blessures discrète. Elle parle mais je n’écoute pas vraiment, encore trop déboussolé et essayant surtout de comprendre ce que j’essayais de me montrer à moi-même. En dessous du buste de cette femme, un bandeau bleu m’indique en blanc que son nom est Lila Cruz, suis-je sensé la connaitre, la trouver ? L’image change ensuite pour montrer les débris d’une rue où des attentats ont l’air d’avoir eu lieu, encore.
Soudain mon corps se crispe et tous les écrans du magasin d’électronique devant lequel je me relève lentement, les mains plaquées sur la vitre comme si je voulais passer à travers. Une chevelure blonde, tachée de sang, mais en dessous de laquelle, un visage parfaitement intact se dessine devant mes yeux.
Un sourire horrible et incontrôlable me déforme lentement le visage alors que l’image s’est figée pendant que je la dévore des yeux. Doucement, un soubresaut m’agite et avant que je ne comprenne ce qui m’arrive, j’éclate d’un effrayant rire hystérique.

Enfin, enfin, enfin….

Enfin je te retrouve, Claire.

HRP : Merci pour ce sujet plein d'émotion ! Je m'arrête là, on se retrouve au prochain