Just a last drink ~ [PV Eliz]

"Ce soir là j’ai découvert que la plupart des êtres qu’on pense
méchants ou malfaisant sont tout simplement très seuls...
Et manquent de savoir vivre."

»Je ne vois pas pourquoi tu dois absolument partir. Tu veux vraiment tout quitter ? Quitter les boutiques de fringues ? Notre Starbucks à nous ? Et puis quoi ! Tu veux me quitter, moi? »
Je pars pas pour le plaisir je n’aime pas Miami. Trop d’étudiants obsédés par le sexe et trop de strip teaseuses. Mais je te l’ai dis, en ce moment, je suis en relation avec une société pour y investir l’argent de mon pére et je ne peux pas en parler.

« Ça t’arrange bien de ne pas en parler ! De toute façon tu ne me dis jamais rien… »

Elizabeth déposa une robe YSL dans sa valise en éclatant de rire et se dirigea vers sa meilleure amie en souriant tendrement. Elle lui pinçant doucement la joue droite en faisant la moue.

T’es jalouse parce que je ne t’ai pas invitée ? C’est ça ? Benh tu peux venir si tu veux ! Tu pourras faire ce que tu voudras mais tu me laisseras gérer mes petites affaires ! On est ok ?


« OOOh ! On va à Miami ? En amoureuse ? Je réserve une suite au Four Seasons ? Oh ça sera trop génial !!! En plus, il y a des défilés qui vont se faire bientôt !! Et ça te dirait qu’on… »

Calme-toi ! Tout est prévu ! Tina a déjà tout réglé. C’est son boulot d’assistante après tout et toi, tu n’as plus qu’à préparer ta valise ! Et fais le avant que je ne change d’avis…

Elizabeth proposa à son amie de se faire un rail et le rail sniffé, la poussa avec insistance vers l’extérieur de l’appartement en lui faisant signe de partir et lui envoya un baiser de la main. Dieu que Misha pouvait être fatigante ! Et dire, qu’ils étaient tous comme ça, tous les jours, les gens… La jeune russe soupira un instant comme si elle regrettait sa vie d’avant, sa vie sans argent. Depuis qu'elle menait cette vie, elle n'avait pas réellement l'impression que les gens se préoccupaient d'elle, ils ne voyaient que le nom et l'argent qui y était associé. Au moins maintenant elle savait à quoi s’en tenir et elle n’espérait plus rien des autres. La jeune femme finit par faire son sac. Elle ne savait pas combien de temps elle resterait à Miami, mais elle aurait de quoi y vivre au moins un mois avec toutes les fringues et les produits de beauté qu’elle avait enfoncé dans cette malle Givenchy pleine à ras bord. Il était environ 17h, la jeune femme devait encore régler quelques détails et demanda à son assistante de la rejoindre Au Mercury Lounge.

Elizabeth arriva avec 15minutes de retard n’ayant pas pu résister à l’envie de rendre une petite visite de « courtoisie » à son dealer pour prendre quelques grammes de vous savez quoi et les quelques pilules que vous connaissez. Elle s’était faite un rail dans les toilettes et après ça, avait fait une gâterie à William. Le gars avait été aux septièmes ciels, mais il fallait dire qu’il était facile à contenter. La jeune femme avait donc fait attendre son assistante mais, Tina en avait largement l’habitude et semblait ne pas en être dérangée. La jeune indienne avait déjà commandé deux mojitos qui allaient être servis sur le champ et accueillit la blonde avec un grand sourire comme à son habitude. Elles parlèrent longtemps des affaires que Nikolaï avait laissées derrière lui en se faisant tuer par Arthur Petrelli puis, après quelques verres, Tina commença à parler des derniers évènements qui avaient changé sa "patronne".

En effet, depuis sa rencontre avec le jeune Baneson, Elizabeth avait changé, pas totalement, mais assez pour qu'on se rende compte qu'il se passait quelques chose d'important, quelque chose qui semblait rendre la lumière que ses yeux avait depuis longtemps perdus. Elle avait enfin un but dans la vie, celui de changer celles des autres et les Sons lui aideraient grandement. Bien entendu, Tina gérant toutes ses affaires personnelles, elle avait dû lui rendre compte de chaque détail de sa vie, pouvant ainsi avoir en cette jeune femme, un point d’appuie important. Black entrait donc à chaque entrevue dans la mémoire de l’indienne pour s’assurer qu’elle n’avait jamais divulgué son passé à quiconque où qu’elle ne l’avait jamais trahie. La réponse était évidente, Tina était une personne fiable qui supportait tout, sachant qu’elle serait payée à la fin du mois. Mais elle était cependant curieuse et parfois, très souvent même, il arrivait fréquemment qu’elles abordent des sujets sensibles.

Elizabeth, je ne comprends pourquoi vous vous entêtez tant à baigner dans ces histoires. Pourquoi vouloir tout compliquer avec des gens comme eux ?

La jeune russe haussa un sourcil et soupira, signifiant qu’elle n’avait pas envie d’en parler. Elle but une gorgée de la vodka qu’on venait de lui apporter et s’amusa à humidifier son index pour le faire glisser le long du verre en crystal qui contenait l’alcool, elle ne faisait plus réellement attention à ce qui se passait, elle était ailleurs, très loin de là, en Russie.

C’était en Décembre, la neige était là depuis plusieurs mois et y resterait encore plus longtemps. C’était un froid déchirant, elle avait 6ans et sa chapka visée sur la tête, elle courait dans la neige essayant d’échapper à l’husky blanc qui la suivait en aboyant. Elle riait avec tant d’éclats que sa mère ne s’inquiétait pas et prenait ses antidépresseurs avec un verre de vodka sans se soucier de la petite fille blonde dehors. Mais en moins d’une minute tout arriva, la glace s’était brisée et la petite était tombée dans l’eau glaciale. Dans l’eau tout était calme, Elizabeth avait à peine réussit à entendre les aboiements de Tonnerre et les cris de la bonne lorsqu’elle avait vu la chapka de l’enfant au bord du trou de glace. L’enfant avait cette sensation de paix, de rien à devoir se remémorer hormis ce froid endormant et ce calme, s’en suivit trois jours de noir total. Depuis ce jour, Natasha et Nikolaï ne s’adressérent plus réellement la parole et Elizabeth ne sortit plus l’hiver prés du lac de la propriété. En vérité, elle n’approcha plus l’eau, que ce soit une piscine, un lac ou la plage.

Tout cela pour dire que ce calme qui l’avait envahis, elle ne le connaîtrait plus jamais, le passé préoccupant constamment ses pensées,les horreurs qu'elle avait commise, ou qu'elle avait vu, les morts, tout ces morts qui n'étaient morts, pour rien. C’est donc ainsi, qu’elle se trouvait en pleine remémoration de cet évènement, ce fragment de son passé, alors que Tina venait de lui poser une simple question sans intérêt. Elizabeth se redressa et se ressaisit, buvant à nouveau et faisant un signe de tête comme pour signifier à la jeune femme qu’elle allait lui répondre, ce qu’elle fit aussitôt.

Pourquoi ? Parce que je le suis. Je suis compliquée et comme eux. J’ai tenté de me convaincre du contraire pendant longtemps ou de l’ignorer, mais c’est ce que je suis.
Je ne crois pas, vous devriez vous occuper de l’argent de votre père et puis, reprendre vos études ou faire la fête !
Je sais ce que j’ai à faire et je crois, Tina, que ça ne vous regarde pas…

Le ton avait été dure et sec, la jeune femme semblait contrariée et posa sa tête dans sa main en fixant le bar. Tina se leva, voyant qu’elle n’irait pas plus loin avec elle.

Tout est prêt pour le départ et Monsieur Baneson a appelé pour dire qu’il vous attendait demain, je lui ai confirmé votre venue et j’ai réservé une suite au Four Seasons pour deux comme vous me l’avez signalée plus tôt.

Et bien voilà, vous faites ça à merveille ! Vous allez donc vous en contenter ! Je vous aurai au téléphone demain quand je serai arrivée.

Tina partit donc, souriant tristement de la façon dont sa patronne semblait la remercier et se dirigea vers la sortie. La jeune russe la rattrapa et lui encra dans la mémoire que l’entretien s’était passé admirablement et qu’Elizabeth lui avait donné une prime pour fêter ses fiançailles. Après cela, Tina partit en direction de son appartement, le sourire aux lèvres. Elizabeth n’eut pas le cœur à rester dans le bar de l’hôtel. Elle aurait pu rentrer chez elle, mais elle y serait seule et n’aurait que ses souvenirs comme compagnie, elle détestait être seule à proprement parlé. Au Dante, elle finirait forcément sa soirée au bras de trois mecs à la fois et cela, la dégoutait d’avance, son entrée chez les Sons ayant freinée ce passe temps. Elle préféra donc appeler une ancienne connaissance, qui ne refuserait pas de passer une nuit en sa compagnie. Jérémy devait la retrouver au Monkey bar et lorsqu’elle arriva devant le bar, la décommanda, la simple raison ? Soit disant qu’elle aurait couché avec son meilleur ami et qu’à cause d’elle, l’homme aurait divorcé, sa femme l’ayant appris. Elizabeth fut vexée de cette accusation même si elle savait que cela devait être correct.

Elle décida donc d’entrer malgré tout dans le bar. Le lieu était déjà presque bondé, elle ne s’en étonna pas, c’était un établissement réputé, les serveurs étant les meilleurs dans leur domaine, n’utilisant que les meilleurs ingrédients. La jeune russe souriait déjà à l’idée de boire une vodka de qualité. Elle fit semblant d’ignorer les regards qui la déshabillaient, après tout, sa robe Chanel en soie noire n’était pas là pour faire tapisserie. Elle allait se diriger vers le bar lorsqu’elle s’arrêta un instant, le regard fixé vers un homme au bar. Elle eut un frisson étrange qui parcourut l’intégralité de son corps et des flashs l’envahirent, des scènes de sa vie qui le concernait aussi. Elle s’approcha doucement pour le détailler du regard, hésitante, aprés tout, elle ne l'avait pas vu depuis plus d'un an et aprés tout les évènements qui s'étaient succédés, elle ne savait quoi dire. La jeune femme ne pouvait savoir si c'était, la drogue et l'alcool présents dans son sang ou alors l'envie de montrer qu'elle était très bien sans lui, qui la poussérent à s'asseoir sur le siége à côté de lui pour commander une vodka. Secouant ses cheveux et lui faisant un signe de main théatral, elle se tourna vers lui pour croiser les jambes et établir un premier contact.

Bonsoir Ethan... J'ai comme l'impression que la trahison ne t'a pas réussis !

Comme il avait l'air vieux, malade et si mal comparé à elle, qui arrivait si bien à cacher cela à la perfection. Il semblait avoir pris dix ans peut être quinze, alors qu'elle était toujours aussi fraîche et enfantine. Le serveur apporta son verre à la jeune russe, elle l'en remercia par un gracieux sourire et tout en buvant dévisageant le blond qui n'avait pas l'air ravi de la voir.

Je t'ai connu bien plus sur de toi que ça, Sorrow. Suis je si belle qui tu en as perdu tes mots ou est ce le goût de la honte qui t'a empêché de me signifier que tu n'étais pas mort ?

Elle marqua une pause pour finir son verre et en commander un.

Le problème quand on se souvient de tout, c'est qu'on oublie pas les gens comme toi, même si on le voudrait...
Oh et bien, je parle trop ! Tu devrais plutôt me dire ce que tu fais à New York et la raison de ton état déplorable !

Malgré sa facilité à parler de tout et de rien, la jeune femme ne savait trop quoi lui dire, gênée de le revoir, lui rappelant que sa vie n'avait été que le théâtre de trahisons et de morts continuelles. Hors, elle espérait changer cela après quelques temps. Un mal pour de nombreux biens et elle savait qu’il ne serait pas en mesure de le comprendre, pas après ce qu’il avait fait et pas après ce qu’elle était en train de voir de lui.