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 Le Black Horse [Pv. Caïn]

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Lila Cruz

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MessageSujet: Le Black Horse [Pv. Caïn]   Le Black Horse [Pv. Caïn] I_icon_minitimeMar 19 Oct - 21:48



[Passe la bête pub avant s'il y en a une ><]



Le Black Horse, petit bout de Texas importé dans la métropole, où cactus en plastique et cow-boys retraités se côtoient sur un fond entraînant de country. L'ambiance y est toujours chaleureuse et festive, hommes et femmes boivent, rient à gorge déployée et applaudissent en tapant du pied lorsqu'un audacieux décide de chevaucher le taureau mécanique pour un rodéo endiablé. Comme tous les vendredis soir, l'endroit est bondé, mais les regards se rivent soudainement vers l'entrée lorsqu'une femme aux courbes élégantes franchit la double porte d'entrée style saloon. Ses bottes et son petit bustier beige dévoilant ses formes généreuses se mêlent parfaitement à l'ambiance des lieux, mais sa beauté étonne les hommes présents dans l'établissement, inhabitués à voir entrer une aussi belle femme seule. Cette fois-ci, pas d'arme à la ceinture, seulement un Jean moulant, les bottes et le bustier ainsi que le pendentif en forme d'espadon, chargé de regrets concernant sa vie avant d'avoir fait le choix fatal : celui de revenir à New-York. Désorientée, la femme n'en laisse cependant rien paraître. Elle se dirige vers le bar d'une démarche féline sur un air de Johnny Cash, ignorant l'un ou l'autre sifflottement à son passage, et commande avec un magnifique accent anglais :

- Un Scotch, s'il vous plaît. Le plus cher que vous avez.

Alors qu'elle rejette dans son dos sa queue de cheval rapidement attachée, le barman lui lance un sourire orné de dents jaunes et hoche la tête.

- Ca arrive tout de suite, ma jolie !

Elle lui lance un regard froid et inexpressif, qui pourrait vous trancher la carotide d'un éclair.

- Tu m'appelles encore une fois "ma jolie", et tu te retrouveras avec deux orbites béants à la place des yeux, et je peux t'assurer que tu regretteras jusqu'à la fin de tes jours que "ta jolie" soit la dernière chose que tu aies vu avant de finir ta vie dans les ténèbres.

A la fois surpris et effrayé par des menaces aussi inconvenantes pour une femme aussi distinguée, le serveur déglutit avec difficulté puis s'éloigne afin de chercher son meilleur Scotch et le lui servir.
Sans même s'en rendre compte, Lila pousse un soupir désespéré. Comment en est-elle arrivée là ? Jamais elle n'aurait imaginé perdre tous ses repères, ne plus savoir dans quelle direction se trouve la bonne voie à emprunter. Elle n'a pas l'intention de boire à en avoir le tournis, car elle déteste perdre le contrôle de ses faits et gestes. Mais pourtant, la situation semble lui échapper. Claire... Cette jeune femme si particulière, qui avait radicalement changé sa vision du monde. Faut-il lui venir en aide ? Kerry avait quitté son appartement, en proie aux contractions et sur le point d'accoucher, de telle sorte que leur conversation n'avait pu se terminer de manière satisfaisante. Elle avait hésité à la rencontacter, mais il était encore trop tôt. Si elle est là, dans ce bar, en ce moment, c'est uniquement pour se changer les idées, faire le vide le temps d'une soirée afin d'y voir un peu plus clair une fois l'esprit reposé. En effet, depuis son retour à New-York, elle n'a pas arrêté de voyager, rencontrer des contacts, répondre à des questions, et s'en poser davantage. De toute évidence, elle a besoin d'un peu de repos et de détente. Le barman revient et lui sert un verre de Scotch d'une main tremblante.


- Laissez-moi la bouteille.

L'homme sursaute lorsque l'aristocrate lui lance ces mots d'une voix morose.

- Très bien, se contente-t-il de dire, probablement trop apeuré à l'idée de perdre les deux boules de billard mal lustrées qui lui servent d'yeux.

La stupidité humaine n'avait décidément pas de limites. D'un coup ça fait le fier, et deux minutes plus tard ça s'enfuit en jappant, la queue entre les jambes. Pitoyable. Tout n'est vraiment qu'une question d'allure, de façade. Cruz a toujours su garder le masque d'autorité qui la rendait si impitoyable au regard des autres, cette sévérité due à l'élégance de ses origines sociales et de son éducation, mêlées à un tempérament bien trempé. La seule exception est toute récente, et c'est Bennet qui en fut la cause. Jamais elle n'aurait pensé voir ce masque brisé d'une seule bourrasque émotionnelle. Est-elle aussi pathétique que ces simples êtres humains ? N'est-elle pas si différente qu'eux, au final ? Il faut absolument qu'elle balaye ces pensées de sa tête, au moins le temps d'une soirée. Emergeant de cette introspection, elle remarque un homme seul, assis au bar, un peu plus loin. D'un sifflement, elle appelle le serveur qui accourt avec une goutte de sueur perlant sur son front orné de cheveux gris broussailleux.


- Servez un verre à ce jeune homme, dites-lui que c'est de ma part.

Ce garçon n'a à vrai dire pas l'air si jeune que ça. Il en a l'apparence, mais quelque chose en lui donne l'impression qu'il a vécu beaucoup de choses, une sensation de maturité, de grandeur, de très charismatique pour quelqu'un qui pourrait physiquement être un gosse. Il est assez intriguant, est c'est probablement la seule personne dans ce bar avec qui Lila serait à même de discuter en cette soirée d'oubli de soi. Lorsque le barman sert enfin l'inconnu, l'Anglaise lui lance un regard et lève son verre avant d'en boire le contenu d'une traite, et de le remplir à nouveau.


Dernière édition par Lila Cruz le Sam 13 Nov - 0:38, édité 1 fois
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Caïn Ezechiel
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MessageSujet: Re: Le Black Horse [Pv. Caïn]   Le Black Horse [Pv. Caïn] I_icon_minitimeMar 2 Nov - 0:11

[En espérant que ça t'aille ; désolé pour les délais, mais je ne serais malheureusement pas super rapide... (note: je n'ai pas pu avoir internet tous les jours chez mes grands-parents, donc j'ai mis, en gros, cinq jours)]

"Une bouteille, voilà une distraction bien supérieure à la femme. La bouteille vide, c'est fini. Elle ne vous demande ni visite ni souvenir, la bouteille. Elle ne vous demande ni reconnaissance ni amour ni même de politesse."[Edmond et Jules de Goncourt]
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~~English Drunkeness~~

Alexis. Alexis Kane. Quel homme... Intéressant ! Lors de leur deuxième rencontre, il lui avait glissé un mot sur ces futurs mouvements. Caïn avait instantanément compris que le Ténébreux comptait sortir de l'ombre pour enfin se dévoiler au grand jour et appliquer sa marque sur ce monde amoral et perdu. Mais de là à penser qu'il le ferait si tôt... Alors qu'il marchait tranquillement dans la rue dans son trench-coat qu'il ne quittait désormais plus, il fut attiré par un évènement retransmis sur une chaîne d'informations. Il s'arrêta devant la boutique de téléviseurs, fixant l'écran avec une attention qui fit frémir les passants. Devant lui se déroulait un spectacle fascinant, comme on en voit que dans la vie réelle. Un petit groupe de personnes venaient de tuer le Maire de New York qui faisait un discours sur l'île où se trouvait la Statue de La Liberté. Happé par des ténèbres que l'immortel ne pouvait que reconnaitre, l'adipeux politique fut amené au sommet du crâne de la Liberté éclairant le Monde -véritable nom de celle qu'on nommait communément Statue de La Liberté- tandis qu'une voiture lévitait jusqu'au sommet. L'être qui devait avoir des pouvoirs de télékinésie ou de magnétisme sortit de la voiture et amena une caméra qu'il braqua sur l'instigateur de toute cette fascinante introduction. Un visage qui à son grand étonnement n'était pas celui d'Alexis Kane, mais bel et bien un autre qu'il n'avait plus vu depuis longtemps. Celui d'un enragé pathétique qui beuglait dans des décombres et qu'il avait un jour soigné par le plus pénible des ennuis. Rick Baneson. Il ne connaissait pas ses pouvoirs. Et il n'avait été en sa présence qu'une poignée infime de minutes, bien moins que ce qu'il faut pour connaitre véritablement quelqu'un. Aussi était-il étonné qu'un pareil falot soit au devant de la scène et qu'il soit surtout aussi bien entouré. Sans doute l'avait-il mal jugé. L'homme esquissa le début d'un sourire en coin, attendant la suite. Ce geignard serait-il capable de l'émoustiller ne serait-ce qu'un peu ? Le début de la pièce commença enfin. La première scène était un long discours qui rappelait inévitablement celui de Sylar. Mais la démarche était ici bien différente. Alors que le Serial Killer instaurait sa suprématie et celle des Spéciaux et appelait au chaos le plus total, lui faisait appel au besoin de liberté de chaque être doté de pouvoir, à la haine qui bouillonnait en chacun d'entre eux pour nourrir une seule ambition: une Révolution. Une révolution violente et excessive, réveillant les masses et ébranlant l'ordre du monde tel que nous le connaissons. Une ère de liberté pour les spéciaux. Ridicule. Comme si les spéciaux étaient capable de plus de discernement que les êtres normaux. Ce ne serait que d'autres masses grouillantes s'agglutinant autour d'un idéal flou et pathétique. Leur nom aussi ridicule que ce qu'il défendait le prouvait bien... Où donc le Prince des Ténèbres voulait mener cela ? Le maire fut violemment empalé sur l'un des piques de la couronne de la Dame de Cuivre puis soudain, Rick fut touché par une balle perdu et s'écroula. Scène à la conclusion si prévisible. Cette pièce semblait si insignifiante... Alors que Caïn allait se détourner de la télévision, un retournement de situation survint. Se retournant, l'immortel put constater à loisir pourquoi Alexis était si confiant: il possédait le sang d'un être qui pouvait se régénérer... Et il n'était pas si nombreux... Il ne voyait qu'une seule solution: Claire Bennet. La fameuse Cheerleader, celle que Sylar poursuivait avec tant d'acharnement. C'était donc cela... Enfin, cela devenait intéressant. La collaboration entre un tel gueulard et le Ténébreux et leur association en une grossière organisation révolutionnaire pro-spéciaux allaient engendrer un véritable remue-ménage digne des plus grands vaudevilles. Il lui tardait d'arriver sur la scène lui aussi.

Mais pour l'heure, il avait autre chose à faire... Son temps était fort occupé puisqu'il recherchait toujours l'infâme ordure qui avait osé assassiner Asami. Cette raclure finirait en une bouilli si ignoble qu'on ne serait dire si elle était composée à base d'un être humain... Ce n'est pas une colère brûlante et bouillonnante qui est la plus à craindre, mais bel et bien celle froide et glaciale. Elle ne souffre d'aucun repos, d'aucune pause et poursuit l'objectif de sa vengeance, de sa proie inlassablement, bête impavide ivre de carnage et vomissant des injures à la teneur de l'abject pourceau envers laquelle elles sont dirigées. Elle ne s'arrête jamais. Ne dort jamais. Elle ne le peut pas. Rien ne peut la calmer. Et même si le faciès ne la représente pas, elle est bien là, attendant son heure, glanant des indices précieux. Car, en effet, la plus grande qualité de cette colère polaire était d'être patiente. Tapi dans les plus obscurs et profonds coins de l'âme humaine, elle attendait son heure comme la bête flegmatique qu'elle était, ne se pressant pas, car elle savait qu'à la toute fin, elle tuerait sa proie... Et Caïn, chez qui les transports de la passion ne prenaient pas souvent la forme d'un violent emportement fiévreux possédait cette colère froide et hivernale. C'était avec elle qu'il vivait et c'était elle qui l'aiderait à trouver celui qu'il recherchait... Mais pour l'heure, il allait dans un de ces bouges miteux qu'on appelait communément bar. Ces endroits pullulaient de rebuts de l'humanité, de poivrots et autres insipides personnages tous plus dotés d'imbécilité crasse que les autres. Un repaire de gibiers en somme. Malgré ses actives recherches, il devait continuer à mener ses expériences sur le corps humain et il lui fallait des cobayes incessamment. Le temps manquait. Il lui fallait tester le plus de tortures possibles pour sa cible... New York était si grande que même lui qui y habitait depuis fort longtemps n'avait pas eu le temps de visiter tous ses bars, aussi innombrables soient-ils. Il y en avait autant qu'il y avait d'humains dans la ville grandiloquente et condescendante qui ne dort jamais. Après plusieurs minutes à errer dans les rues sans savoir où il allait -il souhaitait faire confiance au hasard- une musique au rythme entrainant attira son attention. Levant la tête, Caïn remarqua le nom de l'établissement. Le Black Horse. Pris d'un doute, il tendit l'oreille pour être savoir si les soupçons qu'il avait étaient fondés. Et à son plus grand malheur, ils le furent. C'était un bar country, pour les mordus du Far West et du Texas. Enfin, si le hasard l'avait mené là, ce n'était pas pour rien ; il entra.

Aussitôt, il fut accueilli par une ambiance festive et affectueuse... Qui ne lui convenait pas. Ce genre d'atmosphère ne l'avait jamais attiré et c'est avec regret qu'il s'avança dans le bar, attirant les regards par son étrange allure qui sortait plutôt d'un Film Noir que d'un Western de Sergio Leone. Il envoya son couvre-chef valdinguer sur le porte-manteau sans se retourner et s'assit comme si de rien n'était au comptoir. L'atmosphère du lieu semblait s'être figé en sa présence, les rires s'étant tus et toute l'assistance le fixant avec un mélange d'incrédulité et de mépris non dissimulé. Les Texans n'aimaient sans doute pas ceux qui sortaient du moule... Tant pis, il n'allait pas sortir pour quelques arriérés sectaires. Le barman s'approcha avec un sourire affable et jaunâtre et lui demanda ce qu'il voulait. Après une analyse minutieuse des alcools se trouvant plus loin, Caïn laissa sa voix grave résonner et le serveur put entendre sa commande: "un whisky sec. Dans un verre propre. Si tant est qu'il y en ai." La dernière remarque le rendit tout rouge et il prit machinalement un verre pour le nettoyer avant de lui tendre, penaud. L'immortel le fixa sans ciller et lui montra son verre qu'il venait de lui donner vide. Après une minute de honte imbécile il consentit enfin à remplir son office, gorgeant le récipient du liquide alcoolisé demandé. L'homme aux mille noms prit le verre et l'avala d'une traite comme si c'était du petit lait, tout en fixant le barman d'un œil glacial. Cette petite démonstration de froideur suffit à ce que les gens présents se désintéressent de lui et retournent à leur activité première. Aussitôt, l'ambiance festive revint et on eut dit que jamais Caïn n'était entré dans ce lieu. C'est précisément quelques minutes plus tard que choisit un autre natif de la verte Albion pour entrer dans ce bar. Alors que la plupart des personnes s'étaient retournés et regarder estomaqué la beauté qui venait d'entrer, Caïn ne fit aucun mouvement, se contentant de regarder dans le reflet d'un miroir celle qui venait d'entrer... Pourquoi une femme de cette qualité venait atterrir dans ce bouge minable ? Cette interrogation soudaine le tira de l'ennui où il était plongé et un mince sourire apparut sur son faciès diaphane. Son regard bleu acier suivit des yeux la démarche féline de la femme jusqu'au bar où elle prit place à quelques mètres de lui. Son apparence allant de pair avec ses goûts et semble-t-il son caractère, elle exigea le scotch le plus coûteux qu'on pouvait trouver dans le taudis aux effluves texanes et demanda même à ce qu'on lui laisse la bouteille après avoir rembarré d'une façon magistrale le barman. Cette attitude et ce caractère bien trempé lui plaisait, car ils étaient peu communs de nos jours. Les gens, abrutis et simplets, pauvres trisomiques hurlant dans un abattoir gigantesque appelé New York ne montraient plus aucun signe de révolte, ils se cantonnaient à leur quotidien morne, monotone et répétitif, complètement soumis à la société de consommation. Par ailleurs, ils finissaient par devenir eux-mêmes des produits de cette même société, si bien que l'idée même d'une quelconque liberté ne devait pas effleurer leur esprit primaire. Mais elle, elle était différente... Et sa curiosité était terriblement titillé à présent. Alors qu'il allait l'aborder, c'est elle qui lança l'offensive en lui offrant un verre.

Cette femme était décidément pleine de surprises et elle devait sans doute en receler bien d'autres... Après qu'elle ait levée son verre et l'ai bu d'une traite, Caïn l'imita puis se leva, la rejoignant de sa démarche souple. Ayant l'ouïe fine, l'immortel avait entendu la dernière phrase de l'Anglaise et lorsqu'il fut assis à côté d'elle, il lui offrit un sourire en coin moqueur tout en répliquant:

« Vous savez je ne suis pas si jeune que cela. Nous devons avoir, quoi, seulement un an de différence ? Quelques mois ? J'ai vingt-quatre ans pour être précis. »

Caïn commanda un autre scotch et choisit cette fois-ci de le siroter avec un plaisir non dissimulé. Après en avoir bu une gorgée qui réchauffa agréablement sa gorge, il reposa délicatement son verre et s'adressa de nouveau à la jeune femme, continuant à entamer la conversation. C'était une chose ennuyeuse à faire, mais s'il voulait arriver à ce qui était intéressant, il n'avait malheureusement pas le choix... Ces conventions le dégoûtaient toujours autant après quatre cent et un ans passé à les respecter scrupuleusement...

« Dans tous les cas, je suis enchanté de rencontrer une compatriote dans ce petit coin de New York, je me nomme Daniel et vous ? »

Devant les sempiternelles usages d'une rencontre qu'il devait effectuer, même quelqu'un d'infiniment patient comme Caïn finissait par mourir d'ennui et lui qui n'était pas quelqu'un d'habituellement très loquace commençait à être quasiment désespéré par la tournure si lente des choses. Lorsqu'on est forcé de faire ce genre de choses pendant plus de quatre décennies, on finit sensiblement par détester ces codes stupides et, de même, vouloir les fuir. Cherchant quelque chose du coin de l'œil sur lequel entamer une véritable conversation, l'immortel eut une idée. Il demanda au barman d'allumer la télévision et de mettre une chaîne d'informations au grand dam de la plupart des personnes présentes. Comme l'homme aux mille noms s'en doutait, ils tombèrent sur la retransmission du discours des Sons of Liberty. Tout le monde dans le bar se tut et fixa la petite télévision, à la fois subjugué et terrifié par ce qu'ils voyaient. Comme autrefois lors de la suprématie de Sylar, les gens redécouvraient l'horreur et le chaos le plus total. Encore une fois les êtres spéciaux allaient semer la graine de la discorde et le monde ne connaitrait pas de répit. Le jeu venait de commencer. Faisant mine de trahir la plus grande stupéfaction durant le visionnement du discours, à la fin de celui-ci Caïn se retourna vers celle qui lui avait offert un verre.

« Ces êtres à pouvoirs... Vous en avez déjà rencontré un ? A moins que... »

Ses lèvres s'exprimèrent en un murmure à peine inaudible dans le brouhaha qu'avait engendré les informations:

« Vous en soyez une vous-même ? Ne vous inquiétez... Vous n'êtes pas seule dans ce cas. »

Son faciès blanchâtre ne pouvait trahir son état d'esprit actuellement, car, si c'était le cas, il aurait affiché un sourire énigmatique et sybillin... Le sourire qu'il arborait lorsque une situation devenait intéressante...
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Lila Cruz

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MessageSujet: Re: Le Black Horse [Pv. Caïn]   Le Black Horse [Pv. Caïn] I_icon_minitimeSam 13 Nov - 0:38

[Je suis fan de ton style d'écriture Caïnou ! Terrible !!]



Comparés à l'élégance du mystérieux inconnu, les fidèles du bar au ventre bedonnant, élargissant un sourire jauni par le tabac avant d'éructer bruyamment étaient semblables à des animaux. Parfaits représentants de la médiocrité humaine, leurs gestes patauds, leur look faussement soigné et leurs attitudes dénués de tout ce qui pourrait faire d'eux des gentlemen n'avaient de cesse de rappeler à quel point l'homme était le plus pitoyable des êtres vivents. Mais l'aura de ce jeune homme intriguant inspirait un sentiment tout à fait contraire. D'une classe aussi glaciale qu'attrayante, il semblait flotter au dessus de toute cette puanteur, cette stupidité caractéristique de ce genre de bars soi-disant branchés. Aucun doute, il était Anglais. Son accent ne fit que confirmer cette déduction à l'aristocrate, lorsque l'inconnu s'avança vers elle pour se présenter. A vrai dire, il commença par la rectifier sur son âge. Sans oser se l'avouer, elle l'avait qualifié de "jeune homme" dans le seul but de savoir si ses soupçons à propos de sa maturité étaient fondés, ou s'il s'agissait simplement du fruit de son imagination embuée. Il prétendit avoir vingt-quatre printemps à son actif, autrement dit exactement le même âge que Lila. Pour toute réponse à l'expression taquine qui arborait le visage de l'inconnu, elle se resservit un verre de scotch dont elle ne but qu'une seule gorgée, cette fois. Elle n'était pas très douée pour les présentations informelles, en dehors du cadre professionnel. D'habitude, elle regardait les gens avec un certain dédain et balançait une réplique cinglante pour poser les règles du jeu dès le départ et montrer qui était l'esprit dominant. Mais face à cet homme, elle ne pouvait que garder une neutralité inébranlable, lui renvoyant son charme froid et imposant. Deux calices en cristal au milieu d'un amas de déchêts. L'homme commanda un second scotch, s'en délectant à petites doses avec une incroyable délicatesse. L'Anglaise poussa la bouteille qui trônait devant elle vers lui, de quelques centimètres seulement, d'un geste symbolique.

- La prochaine fois, n'hésitez pas à vous servir. Il n'y a que les Scotch les plus chers qui offrent des saveurs dignent des papilles les plus exigeantes. Ce serait un tort de vous en priver.

L'homme se présenta alors. Une formulation tellement artificielle qu'on l'aurait crue récitée par un jeune en formation à l'école d'hôtellerie. Ce détail sauta aux yeux de Lila, qui s'était vue octroyer des cours de bonnes manières par sa défunte mère, à un tel point qu'elle était presque capable de cerner une personnalité rien qu'en observant quelqu'un qui se présentait. Et cet homme n'était visiblement pas un adepte des formalités usuelles, politesses et autres barratins de courtoisie. Il avait craché cette phrase comme s'il avait hâte de s'en être débarrassé et de passer aux choses sérieuses. Que pouvait bien chercher un tel homme dans un endroit qui lui convenait si peu ?
L'accent de l'Anglaise l'avait aussi trahie, ce qui sembla lui plaire. Il se présenta sous le prénom distingué de Daniel. A sa requête, elle se contenta de répondre non sans une certaine fierté :


- Lila Cruz, duchesse d'Abbingdon. Enchantée.

Loin d'elle l'idée de lui serrer la main comme le feraient les gens ordinaires. Un geste hypocrite et dénué d'intérêt, étant donné que l'essentiel des pensées se transmettaient par le regard. Avec un léger sourire et un infime scintillement d'intérêt dans les yeux, elle but une nouvelle gorgée de son breuvage de luxe et le considéra silencieusement. Finalement, elle n'avait pas totalement perdu la face. Cette force qu'elle croyait avoir perdue n'en avait pas fini de l'étonner, tant ses ressources semblaient inépuisables. Il lui fallait peut-être juste le temps de laisser les blessures guérir, et de penser à autre chose. Son choix concernant Claire Bennet pouvait attendre, d'autant plus qu'elle n'avait aucune information concernant les agissements d'Alexis Kane, la contraignant à attendre un signe du "destin", comme certaines auraient la naïveté de dire. Lila était quelqu'un qui vivait au jour le jour, jouissant de son indépendance comme bon lui semblait sans se laisser obnubiler par l'avenir.
Suite à un petit détournement du regard, le dénommé Daniel changea soudainement d'attitude, devenant plus vif et impliqué lorsqu'il demanda au barman d'allumer le poste de télévision. Ayant compris à quels genre d'individus il avait affaire, le serveur s'exécuta sans broncher et mit la chaîne des informations, malgré les plaintes agaçantes des ignares dont le cerveau baignait dans une marre putride de bière. Lila se demanda pour elle-même s'il leur arrivait de se tenir au courant de l'actualité, où s'ils se croyaient toujours dans leur ranch perdu au fin fond du Texas dans lequel rien n'importait hormis s'en griller une au soleil avec une cannette à la main. Intriguée par la requête surprenante de la part du jeune anglais, Lila reporta son regard sur l'écran de télévision lorsque tout le monde dans le bar cessa de parler. Elle suivit avec curiosité le journal parlé lorsque tout à coup, elle se pencha en avant, ouvrant de grands yeux sous l'effet de l'étonnement. Un léger brouhaha de fond s'éleva dans l'établissement face au discours d'un groupe appelé Sons of Liberty. Ce nom était inconnu de l'aristocrate, et elle aurait presque pris le speech à la rigolade si elle n'avait pas reconnu un visage, un une silhouette, une prestence terriblement familiers. Aucun doute là-dessus, l'homme qui se tenait à côté de celui qui couvrait d'une voix puissante l'assemblée réunie autour de la Statue de la Liberté n'était autre que le maître des Ténèbres, celui qui jonglait avec les mots et tirait les ficelles mieux que quiconque, sire Alexis Kane.


- Kane...

Ce nom se répercutait-il dans ses pensées ou l'avait-elle murmuré inconsciemment ? Elle l'ignorait, mais ce qu'elle avait sous les yeux ne lui présageait rien de bon. Et ce cher Daniel qui semblait se donner un malin plaisir à observer la scène : les téléspectateurs médusés, Lila elle-même n'ayant pu dissimuler sa surprise, le silence pesant dans l'entièreté de l'établissement, et les paroles lourdes de sens de ces Sons of Liberty qui résonnaient dans toutes les oreilles. Ces images dépassaient le domaine de l'imaginable. Le Maire empalé sur l'une des pointes de la Statue, ces ombres virevoltant telles des rapaces de l'Enfer avant de fondre sur leur proie, ces balles déviées par un autre pouvoir inexplicable et, cerise sur le gâteau, la régénération de l'un des complices. Malgré le tremblement de la caméra dont le zoom avait été poussé dans ses derniers retranchements, il n'y avait nul doute sur le fait qu'un homme aux côtés de Kane -celui qui venait de terminer le discours- avait été atteint par un projectile, s'était écroulé et s'était relevé sans peine après que ses camarades l'aient examiné. L'esprit aiguisé de l'Anglaise ne prit pas moins de quelques secondes à saisir le lien avec la Cheerleader. Lila avait elle-même frôlé la mort lors de l'accident de moto, et Claire lui avait sauvé la vie en lui faisant don de son sang. C'était donc à cela qu'elle leur servait, à revendiquer leur immortalité au monde entier. Personne ne pouvait les atteindre, ils étaient immortels. Comme Sylar... Replongeant encore plus loin dans ses pensées, Lila se rappela du regard terrifié d'Angela lorsqu'elle évoquait vaguement la raison de son retour à New-York, avec cette mystérieuse gamine du nom de Mila. Des puissances dantesquent allaient probablement bientôt se rencontré, et nul ne savait ce qu'il allait en résulter. Personne, excepté Angela Petrelli. Cette même personne qui avait envoyé Kerry et une comparse dans le but d'interroger l'aristocrate. Et si, pour une fois, elle avait fait le mauvais choix ? Était-elle finalement plus concernée qu'elle ne le pensait de prime abord par cette étrange histoire ? Ce fut la voix suave et teintée d'amusement de Daniel qui la sortit de ses pensées.
L'attention du garçon s'était focalisée sur elle. Il lui demanda s'il connaissait des personnes à pouvoir... ou si elle en était une elle-même. Après une brève gorgée de Scotch afin d'endurcir sa voix, elle lui lança un regard tranchant.


- Je sais pertinemment que vous connaissez déjà la réponse, Daniel. Puis-je savoir en quoi tout cela vous intéresse-t-il ?

Elle n'avait pas peur de dévoiler sa vraie nature, contrairement à d'autres êtres spéciaux. Certains avaient eu l'audace (ou la stupidité) de la rejeter, la mépriser ou lui montrer de la haine et du dégoût pour ce qu'elle était. Ces personnes là virent leur vie subitement écourtée. Mais le regard de cet homme ne montrait aucune trace de méfiance ou d'aversion. Tout à coup, la vérité sonna comme une évidence dans l'esprit de l'Anglaise.

- Bien sûr... vous en êtes un, vous aussi. J'en ai vues des personnes comme vous et moi... des centaines, peut-être même plus. Je connais ce regard teinté de curiosité. Je vous remercie d'avoir interrompu cette brève pause dans mon existence agitée, vous venez à l'instant de me rappeler que le destin nous rattrappait inéluctablement et ne nous laissait jamais de répit.

Elle soupira et termina son verre, sans le remplir cette fois. Elle désirait avoir l'esprit lucide pour cette conversation qui prenait une tournure plus qu'intéressante.

- Enfin, je suppose que je vais devoir faire avec. Alors, dites-moi "Daniel", qu'est-ce qui vous amène réellement dans le coin ?


Dernière édition par Lila Cruz le Dim 21 Nov - 18:17, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Le Black Horse [Pv. Caïn]   Le Black Horse [Pv. Caïn] I_icon_minitimeDim 28 Nov - 21:36

[En espérant que tu trouves ce post aussi bon que le premier Wink. Désolé de l'attente. Et en espérant qu'il y ai assez pour ta réponse aussi.. owo... ; Note: je kiffe aussi ton style et je kiffe Lila. x)]

"Mon verre s'est brisé comme un éclat de rire."[Guillaume Apollinaire]
"L'alcool décape la petite couche de bonheur peinturluré pour découvrir la patine d'un matériau doux, uni, pâle comme la tristesse."[Michèle Mailhot]
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Le premier mouvement que fit la jolie femme qui se trouvait à ses côtés annonça quelque chose de capital pour la suite: elle n'était pas complètement asociale. Non pas que lui-même ne l'était pas, ou qu'il détestait ce genre de personnes, mais pour pouvoir converser, il fallait être au moins deux. Même les schizophrènes étaient deux après tout. Aussi, la voir effectuer ce type de mouvements que n'importe qui pouvait apprécier était une aubaine non négligeable. Au moins, si ce genre de problèmes avait envahi une infime seconde son esprit, cela n'était à présent plus le cas. Bien, la barrière de la langue pouvait donc être franchi sans aucun problèmes. Dans le cas contraire, cela aurait pris plus de temps. Du temps précieux. Ce geste symbolique montrait qu'elle acceptait la conversation et qu'il pourrait la mener là où il l'entendait... La discussion s'annonçait intéressante. Il accepta volontiers la bouteille d'eau-de-vie de grain d'un signe discret de la tête et écouta avec attention ces paroles sur l'alcool. L'alcool était un élément puissant et étrange, si ancré dans notre quotidien que parfois on oubliait les ravages qu'il causait. Eau-de-vie, digestif, tafia, gnôle, boisson, liqueur. Tant de noms donnés pour finalement la même chose, le même effet recherché, la même envie. Celle de l'ivresse. La toute-puissante, celle qui vous emporte, vous broie, vous détruit, vous fait goûter à des voluptés insoupçonnées; nos sens sont ravis, sublimées dans un état différent pour tous, bien que nous gardions une certaine lucidité. Certains pleurent. D'autres sont violents. Dans notre gosier pourtant, nous ressentons tous cette délicieuse chaleur qui glisse le long de notre gorge et notre cœur et notre corps qui se réchauffe, nos membres se retrouvant tels des geignards hyperactifs qui ne savent plus quoi faire pour s'occuper. Et nous sommes emportés, impuissants, face à un démon qui échappe à notre compréhension. Ce démon de la soif attise parfois les vices déjà présents chez l'individu et lui font commettre des erreurs, les expressions de ses fantasmes les plus crasseux et les plus sales ressortant alors pour l'assaillir. Combien de personnes, sous l'effet de cet élixir aliénant n'ont-ils pas violer, violenter, tuer, blesser, injurier leurs ami(e)s les plus proches ? Et quelles raisons donnèrent-ils aux juges et à leurs proches ? "J'avais bu." Deux mots dit d'un air coupable et enfantin, qui sonnent pathétiquement à l'oreille. C'était ce genre de breuvage qui avait tué des millions de colonisés lors des invasions européennes. Ironique n'est-ce pas, que seul l'homme civilisé noie son existence dans l'alcool et qu'il soit le seul être à boire souvent plus que de modération, pour satisfaire ses instincts primaires et bestiaux ?

Elle se présenta comme étant Lila Cruz, la maîtresse du duché d'Abbingdon. Ainsi, elle se trouvait être aussi de sang noble. Dame Hasard était-elle donc tant satisfaite de ses représentations qu'elle ne cessait de lui octroyer des coups du destin que feu Michel de Nostradame -dit Nostradamus- lui-même n'aurait pu prédire et écrire dans ses fameux almanachs ? Alors que la plupart des gens se débattaient pour atteindre leurs objectifs, lui n'avait besoin que de laisser sa chance et son expérience opéraient simplement. Il n'avait rien à faire. C'était comme si toutes les actions d'autrui n'aboutissaient que pour lui permettre de mener à bien ses propres projets. Il n'existait aucune coïncidences. Absolument aucune. Elles n'existaient pas. Tout n'était qu'orchestrée par la grande roue du Destin et par ce torrent boueux que l'on appelle Destinée. Parfois, nous trébuchions et nous tombions dedans, emportés par son courant si fort et si irrésistible que personne ne pouvaient y résister. Alors, tout ce que nous pouvions faire était de sortir la tête de la fange, espérant pouvoir ne serait-ce qu'un fugace instant respirer. La question était de savoir où était sa place dans ce cas. La réponse était simple. Comme une pluie battante qui rafraichit les idées. Il se trouvait sur la berge, la face fendu d'un sourire, lorgnant la plèbe essayant de vainement se débattre. Jubilant. Peut être que si celui-ci avait été plus près, il aurait tenté de le noyer qui sait ? Après tout, il n'était plus le Caïn conciliant qu'Asami avait connu. L'homme aux mille noms au lieu de régresser et de redevenir celui qu'il était, avait évolué en une forme bâtarde, ignoble, indéfini. Un nouvel être qui suintait la mort, la haine et le ressentiment. Auparavant, il n'aurait pas craché sa phrase comme un bélître. Auparavant, elle serait sortie de sa bouche, suave et entêtante, tel un parfum de femme qui nous aguiche et dont on sent encore la sublime odeur sur les draps. Même la jeune femme qui lui faisait face l'avait remarqué. Elle avait vu un infime instant à travers son jeu. Une erreur qui pourrait lui coûter extrêmement chère. Mais elle continua et Caïn, du coin de l'œil guettait sa réaction lorsqu'il mit le programme télévisé, tout en sachant bien ce qu'il y verrait. Et elle ne déçut aucune de ses espérances les plus insensées.

Son faciès exprimant la plus grande surprise et son âme exprimant la plus grande satisfaction, les réactions de ceux qui étaient dans le bar plurent, véritable grêle de grognements étonnés, de colère teintée de peur et de bouches ouvertes d'ahurissement. Et Lila Cruz, duchesse d'Abbingdon, n'échappa pas à cela. Personne ne pouvait y échapper. Après tout, même lui avait été quelque peu surpris par la démarche d'Alexis Kane et par le discours des Sons. Arrivant à cerner ne serait-ce qu'un peu le Ténébreux, il n'aurait jamais cru que celui-ci se montrerait sur le devant de la scène, son royaume d'ombres ne s'y prêtant guère. C'était pour cela qu'Alexis était quelqu'un d'extrêmement intéressant. C'était pour cela que malgré sa répulsion pour eux, l'humanité arrivait encore à le fasciner. A le faire douter. Tant qu'ils montreraient des situations intéressantes comme celles-ci, il consentirait à jouer son rôle. Le rôle qu'il jouait depuis des décennies. Tantôt dans l'ombre, tantôt dans la lumière. Du coin de son œil bleu, il observait la scène avec une tranquille assurance, se délectant des visages et des expressions faciales. Expressions qu'il connaissait sur le bout des doigts pour arborer continuellement un masque où il devait constamment les reproduire. Peu de personnes n'avaient eu la chance de le voir faire un véritable sourire, seule Asami ayant peut être été la seule à pouvoir assister à cela du temps de son vivant. Ce qu'elle murmura ensuite et ce qu'il fut le seul à entendre lui montra qu'il avait eu raison de se rendre dans ce bouge. Kane... Ainsi, elle le connaissait. L'avait rencontrée. Elle devait donc comprendre fort bien l'étendue du désastre qui s'annonçait si le maître de l'obscurité prenait part au projet des Sons Of Liberty. Il joua son rôle et finit par lui demander si elle connaissait des êtres à pouvoirs, tout en connaissant pertinemment la réponse. Oui, il l'avait remarqué tout de suite. Une simple intuition chez autrui était pour lui un adage auquel il ne fallait pas déroger. Elle était stupéfaite par le discours, mais pas complètement abasourdi, ne croyant pas absolument ce qu'elle venait d'entendre. Comprenant, à la différence des rustres qui beuglaient dans l'établissement pour alcooliques, totalement ignorants. C'était une des leurs, sans aucun doute.

Après avoir bue une une gorgée pour se donner quelque consistance et pour avoir un peu plus de contenance, Lila Cruz lui répondit d'un ton brusque. Signe qu'elle avait l'habitude d'avoir le dessus sur les autres dans une conversation. Apparemment, dans l'éducation qu'elle avait reçue en tant que Duchesse, personne ne semblait lui avoir appris la plus humble humilité et il s'imaginait sans peine la voyant ridiculiser verbalement des personnes pour son simple plaisir personnel. Après tout, c'était normal, personne n'était parfait. Même pas lui. Suite à son arrogance, l'immortel put contempler son courage et son sang froid. Contrairement à la plupart des spéciaux qui auraient paniqués suite à cette question, elle, elle y avait répondu sans l'ombre d'une hésitation, pleinement consciente de ce qu'elle impliquerait. Souriant sans ciller pendant que les jolies lèvres purpurines de celle qui était assise à ses côtés parlaient, Caïn pensait combien il avait eu de la chance de se rendre en ces lieux. Décidément, il ne faisait rien au hasard. Vint enfin son tour de s'exprimer.

« Voilà pourquoi je n'ai pas répondu, je savais que vous saviez vous aussi la réponse. » Lança-t-il d'un ton légèrement sardonique.

Il prit son verre et le finit en une gorgée, puis le remplit à nouveau de l'élixir alcoolisé, optant pour le scotch couteux que Lila lui avait précédemment si gentiment proposée.

« Bien entendu que j'en suis un. Lorsqu'on demande quelque chose à quelqu'un, c'est généralement parce que cela nous concerne également, non ? Quant au Destin, "Nous ne choisissons point. Notre destin choisit. Et la sagesse est de nous montrer dignes de son choix, quel qu'il soit." C'est une citation de Romain Rolland, un écrivain français mort une année avant la fin de la Seconde Guerre Mondiale. Tout cela pour vous dire une rengaine bien connue: ne tournez pas le dos à vos problèmes et... »

Il leva son verre, dans lequel l'alcool tournoya.

« N'allez pas vous noyer dans l'alcool. Ce serait dommage qu'une jolie femme telle que vous se réveille à côté d'un butor Texan le lendemain, vous ne croyez pas ? »

Pour l'instant, il avait éludé une partie de ses questions, mais, après tout, il lui devait bien une réponse.

« S'il vous plaît, ne dites pas mon prénom avec si peu de considération... Pourquoi je suis là ? Je pourrais vous retourner la question. Je pense que je suis là pour la même raison que vous, enfaite. C'est parce que je m'ennuyais. Et j'étais sûr, qu'en laissant le hasard me guidait, je tomberais sur quelque chose qui éveillerait mon intérêt -j'avais raison. »

Il lui sourit encore une fois, puis sirota son verre. Prenant la bouteille, il la tendit vers le récipient translucide de la Duchesse, signe que faisait l'homme pour savoir s'il devait la resservir. La réponse vint en un mouvement de tête horizontale allant de gauche à droite. Le verre fumé teinta lorsqu'il le reposa délicatement sur le bar, puis, la mine curieuse, Caïn demanda:

« Vous parliez, lors du discours de ces fanatiques, d'un certain Kane... Qui est-ce ? »

La conversation pouvait réellement commencer.
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Lila Cruz

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