Nombre de messages : 2526 Age : 36 Pouvoirs : Création/contrôle des rêves, Maitrise des ombres Côté Coeur : Darkness Date d'inscription : 23/10/2008
:::Votre Perso::: Age du perso: 30 Relations avec d'autres personnes: Sylar (--), Kerry (--), Alex Dumont (--), Sky (+/-), Billy (----), Caïn (+), Asami (-), Rick (-), Galadriel (+), Edmond (---), Gregory (--), Jaden (-), Mickael (---), Alison (++), Peter (---) Travail: Aucuns
Sujet: In the Name of Darkness (Pv Caïn) Sam 30 Mai - 7:03
~ Look now how mortals are blaming the gods, for they say that evils come from us, but in fact they themselves have woes beyond their share because of their own follies... ~
Nuit obscure, nuit sombre, nuit déchue, le doux parfum d'une noirceur voilée par les étoiles scintillantes lui étant attachées. Comment résister à un si appétissant repas? Et pourquoi le faire alors que tout était aussi facile, aussi posé? Alexis Kane avait vraiment tout pour lui, le parfait être avec le parfait pouvoir pour la parfaite mission, du moins, c'est ainsi que la créature se définissait. Assemblé d'une envie meurtrière aussi soudaine et régulière qu'une respiration, il avait ce petit point manquant dans le tracé de son destin. Cette soif, ce constant besoin de se renouveler, d'innover dans sa créativité. Vous savez ce qui permettait au ténébreux de se démarquer de la présente génération de meurtriers et de tueurs sans pitié? Son originalité, son meilleur atout qui se devait être le plus efficace et le plus aiguisé, autant que la pointe chancelante de l'arme de ses crimes. Plus le grain de sable du temps faisait son avancement, plus la tâche devenait d'une difficulté remarquable pour un monstre d'un tel calibre au potentiel très creux, très profond, très explosif même.
Parfois, au cours d'une existence, il faut défier les limites solides du spirituel pour franchir une nouvelle étape. C'est ce que le Prince s'apprêtait à faire, alors qu'il déposait sa prestigieuse démarche dans les rues désertes d'une nocturne décorée du plus agréable des sonorités du vaste éventail de la nature: le silence. Doux au sens auditif qui savait se faire attentif, il fallait savoir le savourer de la bonne manière pour en apprécier toute sa réelle valeur. Tous les alentours étaient si paisibles, comme le calme annonçant une violente tempête et nul doute, il y en aurait une, personne ne savait quand exactement. Personne ne pouvait prédire ou prévoir quand le génie des ombres allait faire œuvrer ses noirs mécanismes et frapper de nouveau avec la redoutable efficacité que précède sa réputation. Mais pourtant, Alexis avait déjà fait son choix. Son regard s'était arrêté sur un somptueux bâtiment, un endroit sacré dans lequel il n'aurait jamais osé avoir une pensée mais pourtant... Ce lieu, c'était la Cathédrale et avant même de dire qu'il était trop tard, le ténébreux franchit les grandes portes de bois comme s'il avait répéter ce geste depuis des lunes...
~ Truth is beautiful, without doubt; but so are lies...~
Quel monument majestueux, impossible de rester impassible face à une telle merveille. Bref, il va sans dire que la structure architecturale était magistrale mais l'ombre de toute une religion ne faisait pas de visiter pour admirer une décoration, simplement peut-être pour la corriger de quelques fâcheux détails. Seul le propre souffle de vie de l'ombre mouvante semblait remplir la pièce. Après tout, qui donc serait assez fervent pour venir adresser la prière au seigneur au beau milieu d'une sombre nuit? Un prête, cet agent du divin, ce messager de l'abstrait, prêt à accomplir sa périlleuse mission en tout temps. Était-ce pourquoi il y en avait un au bout de l'allée, juste sur le coté de l'autel devant la grande statue du sauveur des mortels, du prophète des cieux, Jésus-Christ, fils de Dieu. Le père de l'humanité devait ressentir un profond dégoût à la vue de l'enfant égaré qui se rapprochait de lui, on ne parlera pas du fils qui vient défier toutes ses propres convictions en franchissant l'interdit. Ce n'est sans doutes pas le motif de la venue du démon dans cette grande prison, non...
Alexis était maintenant à portée du prête qui était surpris de voir un croyant franchir les yeux à une telle heure. Inhabituel mais non pas dans l'impossibilité se disait-il, après tout, le pardon du Seigneur n'avait aucune époque, aucune temporalité, aucune tangibilité, aucune vérité. Aussi surprenant que cela pouvait paraître, le ténébreux était maintenant agenouillé devant la grande statue, les mais déposées sur ses propres jambes. Il avait un plan, il devait le respecter à la lettre. C'est en respirant calmement qu'il reçut les interrogations du curieux prêtre...
Que faites-vous ici à cette heure mon garçon? Comment est-ce que la maison de Dieu peut vous apporter espoir et réconfort en ces temps obscurs pour chacun d'entre nous?
Le pardon ne peut qu'être accordé à celui qui a la volonté de croire à son existence... Mon père, j'ai pêché... J'ai pêché par l'un des vices défendus, je ne peux mériter la bénédiction du paradis... Je ne mérite que le plus cruel des châtiments pour un fautif. Aidez moi à la punition ultime mon père...
Tout ceci était très étrange, beaucoup trop pour que cela semble réel. Mais pourtant, la voix de Alexis démontrait que ses propos tenaient un sens logique et que leur émotion était bien présente. Était-ce donc le réveil de l'homme? La mort de la bête? Le prêtre voyait bien que le jeune disciple était dans un état moral lamentable, il comptait bien y aider. Déposant une de ses mains sur l'épaule du Prince, il dirigea toute son attention sur celui qui en avait bien besoin...
Mais mon fils, qu'avez-vous donc fait? Vous savez que Dieu offre la rédemption à quiconque prêt à faire le sacrifice nécessaire?
Qu'ais-je fait? J'ai simplement voulu démontré par une forte opposition que le mensonge n'était pas l'œuvre du démon et du feu de ses Enfers, comme la croyance populaire ose l'apprendre à ses suivants. Un travail de l'homme, un écrit du paresseux. Très orgueilleux de servir sa propre fierté car il n'accepte pas le destin d'une humiliante défaite, l'homme cherche à assouvir le besoin de sa gourmandise, prêt à se mettre n'importe quelle nourriture sous la dent pour éviter une inutile recherche qui lui couterait bien trop d'efforts. Un domaine de luxure et avare de toute richesse, c'est dégoutant, répugnant, mais fascinant. Et s'il obtient pas ce dont il a le plus envie, l'homme va agir par une rage qui se gonfle de son fort intérieur entraînant parfois des actes regrettables. Dans mon cas, je ne fais que perpétuer ma propre vérité...
D'un geste très vif, le ténébreux dégaina son fidèle couteau de l'intérieur de son grand manteau noir, alors que le prêtre s'était déjà reculé, soupçonnant une forte imposture. Et qui aurait pu bien croire à toute cette mascarade? Qui aurait pu se laisser berner par le fait que mr. Kane, le meurtrier sanguinaire, serait devenu un sage enfant de la pauvre religion catholique? Allons donc, on parle du Seigneur des Ombres, du Princes des Ténèbres, la même créature qui serait prêt à mettre à meurtrir toute l'humanité pour le bien de son propre pouvoir. Aucune pitié et aucune compassion, d'une cruauté immonde mais bien réelle. Se relevant avec une assurance fracassante, le démon sourit "amicalement" au prêtre qui n'avait pas vu le coup venir, et encore moins le suivant. Rapide comme l'éclair, Alexis donna deux grands coups de couteau sur le corps de la pauvre victime, un à l'horizontal et un à la vertical, un peu comme un signe de croix...
Au nom du père, du fils et du Saint-Esprit...
Dégageant son arme de la béante plaie, Alexis la fit tournoyer dans sa main avant de diriger son regard glacial vers le prêtre...
Amen.
(Les passages suivants pourraient déranger les personnes plus sensibles aux détails plus directs et plus crus)
Un métal dur, un métal froid, prêt à traverser les barrières humains pour se frayer un chemin vers son propre honneur. Le ténébreux renfonça à nouveau sa lame au travers des lambeaux de peau et de chair pendant au niveau du torse de la victime. Tout était d'un rouge, d'un écarlate très obscur, épais comme la couleur du sang des innocents. Aussi facile à faire déverser qu'une larme aussi fatale qu'une arme, pitoyable en soit il faut dire. Alexis ne s'en arrêterait pas la, il voulait plus, il avait besoin de plus, il voyait plus loin. Agrippant la poigne du manche de revers, il se concentra l'espace d'un instant et dirigea sa nouvelle offensive vers le bas très sec, très direct. Il avait tellement frappé avec puissance que une bonne partie des côtes osseuses, la barrière blanche protégeant le trésor d'une existence, s'étaient fracturées sous le retentissant impact. On ne parlera pas du prêtre, autant dire que sa mort l'attendait au prochain tournant...
Récupérant son jouet métallique, Alexis le laissa choir sur le sol, comme s'il l'aptitude du désuet l'avait rattrapé. Ce qu'il pouvait être horrible dans son exécution, dire que ce n'était qu'un début. Pour lui, pour ce monstrueux monstre, c'était ça, son paradis, son nirvana. Le choix de se libérer des chaines de l'humanité, le choix de sentir la vie lui glisser au travers des doigts, quelle sensation fantastiquement exquise. Cela expliquerait bien la situation et pourquoi le ténébreux venait d'enfoncer sa main gantée dans la poitrine de l'homme pour en extirper, oui à mains nues ou presque, le cœur sanglant et vivant du prêtre. Ressentir le flux d'un corps couler sur sa propre entité corporelle, une jouissance personnelle incomprise mais tellement satisfaisante. Il battait encore, cherchant à lutter pour sa propre vie mais alors que son originaire venait de chuter au sol, il était trop tard...
Sur l'autel, il y avait ce petit verre solide de fer aux reliures dorées, un calice en fait, ce vase sacré de la stature catholique, représentation la consécration du vin lors de la grande célébration. L'attrapant de sa main libre, Alexis pressa avec ardeur le cœur qui était emprisonné dans sa main pour en extraire le jus rougeâtre, le faisant déverser à l'intérieur de la coupe sacrée. Le sang se versait abondamment et bientôt, le gobelet était bien rempli, prêt à satisfaire la plus morbide et macabre des soifs inhumaines. S'apprêtant à déguster une gorgée bien méritée, le regard noir de Alexis se posa sur la surface cuivrée d'un épais ouvrage. Fronçant légèrement les sourcils, le ténébreux se tourna vers ce bouquin qui représentait en fait le parfait épice à ce succulent repas...
* Tiens tiens, la Bible. Ça ferait une bonne lecture de chevet, dommage que je ne m'adonne pas plus souvent au sommeil. *
Feuilletant le livre de Dieu, conservant la coupe sanglée à l'intérieur de sa main, Alexis ignorait si un témoin avait pu profiter de toute cette vue mais il s'en moquait, carrément... Plus rien ne pouvait être changer à présent... Le pas de plus avait été le pas de trop...
Caïn Ezechiel ~~All Causes Shall Give Away : I Am In Blood~~
Nombre de messages : 1647 Age : 31 Pouvoirs : Contrôle cellulaire(=>Enzyme) ; Expérience ; Téléportation Côté Coeur : Il n'existe plus. Date d'inscription : 03/08/2008
:::Votre Perso::: Age du perso: 451 ans(apparence 23) Relations avec d'autres personnes: Voir Background Travail: Je n'aime pas le travail, nul ne l'aime ; mais j'aime ce qui est dans le travail l'occasion de se découvrir soi-même.(Joseph Conrad)
Sujet: Re: In the Name of Darkness (Pv Caïn) Mar 16 Juin - 19:02
"La foi illumine avec ses ténèbres les ténèbres de l'âme."[Saint Jean de la Croix] " Les lumières qui sont en nous sont transformées en ténèbres, et les ténèbres dans lesquelles nous vivons sont terribles."[Léon Tolstoï] ---------------------------------------
~~Vaudevillian~~
Personne n'avait franchi le seuil de l'église en ce jour. Un autre jour béni de Dieu où il n'y avait eu aucun fidèle. Mais comment pourraient-ils encore avoir la Foi alors que, dehors, ces êtres possédant des dons, ces "mutants" semaient le chaos ? A cause de ce Sylar, le nombre de protestants, catholiques, pratiquants ou non avaient chuté lourdement. Mais comment leur en vouloir ? Bien que la situation s'était arrangé, on entendait ici et là encore des témoignages bouleversants, de familles détruites, d'immeubles rasés tel le siège New Yorkais Primatech Paper par le main de ces êtres. Pourquoi Dieu avaient-ils délégués ses pouvoirs à de simples mortels ? Plus que tout autre ordre de la Société actuel, c'était notre Foi qui était mis à l'épreuve, oui, sans doute Dieu testait notre Foi. Et l'organisation du Clergé souffrait elle aussi. Comment interpréter cela ? des êtres, qui pouvaient soulever des objets par la pensée ou même faire naître la haine dans le coeur des hommes... Comment les aimer comme tous les autres enfants de Dieu ? Mais étaient-ils des enfants de Dieu ? Ou... Étaient-ils les fruits de Lucifer, Belzébuth et toutes ses affreuses créatures.. Étaient-ils... Des démons ?
Adam Sutler se releva et tourna la tête vers le Saint Livre qui reposait tristement sur une petite table basse. Son regard se leva alors et il vit son reflet dans le miroir. La trentaine, pourvus de cheveux aux reflets auburn, le nez court et la mâchoire un peu carré, il suivait avec assiduité les enseignements du Révérend Jackson. Ancien enfant de chœur, il s'était lancé avec une certaine ferveur dans l'étude de la théologie et dans la Religion. Fortement influencé par la Bible, toute sa famille avait été enchanté d'apprendre ce qu'il voulait devenir plus tard: un révérend, comme son modèle, le dit Révérend Jackson, qui avait très généreusement accepté de le prendre sous son aile. Et ça y est, tous ses efforts allaient être récompensés, le Révérend lui ayant dit lui-même que d'ici un à trois ans, il lui céderait sa place en tant que Révérend de sa paroisse sans regret, tant il n'avait vu un être "aussi croyant en la bonne parole". Oui, il ne devait pas penser à ces choses affreuses à propos des êtres possédant des pouvoirs... Et il n'osait parler de cela au Révérend... D'ailleurs où était celui-ci ? La dernière fois qu'il l'avait vu, il s'était enfermé dans ses quartiers, en était-il sorti depuis tout ce temps ?
Entendant le bruit de la porte en bois qui s'ouvrait lourdement et dans un grincement sinistre, l'occupant de la paroisse se précipita en bas pour accueillir la ou les personnes venant prier en cette soirée morne. Tandis qu'il descendait, il jeta un coup d'œil.. Il n'y avait qu'une personne, un homme, assis sur un des nombreux bancs. Il restait prostré, immobile, comme coupable de grands péchés ou atterré par un chagrin immense. Peut être était-ce même les deux ? De l'endroit où il était, Adam Sutler ne pouvait voir que l'homme était plutôt mince, assez grand et avait les cheveux bruns. Rien sortant hors du commun en somme. Comme tout bon futur révérend qu'il était, il s'approcha de l'inconnu, lui demandant:
"Qu'y a-t-il mon Fils ?" "Rien que vous ne pouvez faire, mon Père. Cependant, mon âme est bien lourde, serait-ce trop demander que le confessionnal me soit ouvert à une heure aussi crépusculaire ?"
Allant jusqu'à la niche réservé aux confessions, le jeune prêtre se retourna et il vit enfin la figure de son visiteur alors que celui-ci se levait prestement pour le rejoindre. La face impénétrable, les yeux d'une couleur bleuté étrangement attirante, le teint immaculé et, comme une antithèse poignante, la bouche rouge sang, lui faisait penser à une image soudaine. Un Ange. Ou un Démon..? Retirant ses idées saugrenues de son esprit, il remarqua l'étrange accoutrement, mais, devant être tolérant, il fit mine de ne pas faire attention et ils entrèrent tous deux.
Dès qu'il entra, Caïn s'assit sur le banc prévu à cet effet et sortit sa propre Bible, un livre épais et qui semblait usé par le temps, bien que dans les esprits des catholiques et des protestants, il demeurerai intemporelle. Le prêtre, de l'autre côté du mur mince qui sépare le confesseur et celui qui l'écoute, demeura coi pendant plusieurs minutes devant la beauté solennelle de cet homme qui tardait à se confesser, mais après tout, ils avaient tout leur temps, ce n'était pas comme si un être sanguinaire allait soudain apparaître et se lancer dans une valse morbide et cruelle ? Pourquoi fallait-il qu'il pense toujours à ce genre de choses ? Curieux, l'immortel leva les yeux du livre de la Bonne Parole pour fixer celui qui lui faisait face, pensif, il prêtait à peine attention à sa présence. Pouvait-il être le sujet de ces réflexions ? Qui sait ? Visiblement assez troublé, Caïn rompit le silence et prononça la phrase rituelle et répétitive que l'on entendait habituellement dans ce lieu.
"Mon Père, j'ai pêché." "Comment ça, mon Fils ? Quel est la nature de votre faute ?" "J'ai commis le péché ultime, mon Père." "Qu'a... Qu'avez-vous fait mon fi-fils ?"
La question d'Adam Sutler était légitime mais ne faisait que confirmer l'impression qu'avait Le Monstre Sans Nom du prêtre derrière la mince protection qu'il avait. Il était indubitablement faible de volonté et se posait des questions sans doute trop complexes pour lui. Tous avaient été touchés par la révélation d'êtres possédant des dons insoupçonnés, l'immortel le savait, il conclut donc que le futur Révérend pensait également à eux et que c'était cela qui le troublait. Enfin, cessant de penser à ce qui s'était passé et qui était la cause des préoccupations de l'homme, il réaffirma son intérêt pour la question présente en effectuant un simple mouvement:
Caïn se pencha, faisant revenir à la réalité le religieux. Son pâle visage offrait un contraste intéressant, car les ombres de la paroi en croisillon se portait sur son visage, désormais constellé de tâches sombres et croisées. Le futur pasteur se rapprochant également, fut interloqué de la fixité du regard de son interlocuteur qui s'apprêtait à parler. Ce n'était pas un simple regard prolongé mais bel et bien un gouffre, un abîme sans fond dans lequel il se sentait plonger... Déglutissant bruyamment, Sutler écouta:
"Seigneur, au secours. Il n'y a plus de fidèle... La loyauté a disparu chez les hommes. Entre eux la parole est mensonge, coeur double, lèvres menteuses."
L'homme sourit dès la première syllabe, récitant l'un des paragraphes du 11 ème Psaume de la Bible. En face de lui, des gouttes de sueur perlaient du visage du religieux et il semblait terrifié. Ne pouvant quitter son visage, il sortit lentement son couteau et se redressa tout en s'avançant. Désormais à quelques millimètres seulement de la barrière, il murmura doucement...
"...Et brandissant son fer, qui fumait d'un sanglant carnage..."
Le bras s'allongea brutalement et passa entre les barreaux, la lame griffant le bois et pénétrant dans la chair. Des perles de sang se formèrent, montrant une tache de plus en plus grande et le prêtre devint livide. Il ne deviendrait jamais Révérend. Tel fut sa dernière pensée. Le couteau fut retiré dans un vague bruit de succion car l'immortel avait presque poignardé Adam Sutler jusqu'à la garde, en plein coeur, et il ne fut pas si aisé que cela, bloqué par la barrière du confessionnal de reprendre l'arme. Celle-ci prenait la teinte écarlate du sang, ce même sang tombant au sol en une multitude de gouttes.
Le Révérend Jackson se réveilla brutalement. Il s'était trop longtemps assoupi, il n'avait pas osé dire à Adam qu'à cause de son âge, faire un petit somme s'imposait comme une évidence et ce n'était pas là de La Paresse mais bel et bien de la fatigue. Il sortit du lit, s'étira un peu en se relevant et bailla. Se grattant le menton distraitement, le Révérend enfila ses vêtements rapidement et passa devant son miroir. Ce n'était pas par souci de vanité qu'il le faisait mais pour bel et bien être d'un air respectable. Et non pas quelqu'un sortant du lit. Fulminant contre lui-même, il descendit et se rendit compte qu'il y avait un jeune homme qui priait. Enfin, un être pieux. Même s'il était teint d'un certain étonnement du fait qu'un des enfants de Dieu priait dans une église à une heure aussi tardive, il s'approcha et lui demanda ce qui le tracassait. Celui-ci, au vu de sa réponse, semblait réellement accablé, voir désespéré. D'un geste naturel et empreint d'affection, le Révérend déposa sa main sur l'épaule de celui qui suppliait, lui accordant quelques mots de réconfort.
Et soudain, un éclair argenté fusa et le Révérend comprit alors avec une profonde amertume que l'être en face de lui n'était pas un fils de Dieu mais bel et bien un suppôt de Satan. Plusieurs autres coups pleurèrent et l'émissaire de Dieu sur Terre s'effondra... La dernière chose qu'il vit fut le plafond de la cathédrale et les vitraux aux reflets de toutes couleurs. Sa dernière pensée fut "Pourquoi, Seigneur ? J'aurais pu faire tant de bien ! POURQUOI ?!" et une dernière larme coula le long de son œil grand ouvert, roula sur sa joue et après quelques secondes tomba dans la flaque de sang vermeil qui grandissait. La larme disparut dans l'immensité rouge, Paix dans Guerre, Courage dans Lâcheté, Faiblesse dans Puissance, Lumière dans Ténèbres et Amour dans Haine... Sa vue se voila et tout ne fut plus désormais qu'obscurité.
Caïn avait suivi toute la scène depuis le confessionnal et regardait avec intérêt et curiosité le nouveau venu.
**Intéressant.**
Finalement, après d'âpres efforts, celui-ci arracha le cœur encore palpitant à sa pauvre victime, qui devenait à présent un martyr. Trouvant la coupe du Sang du Christ, il profana le Saint Calice de la plus horrible des manières: il pressa le coeur et le sang du prêtre fut versé dans la coupe. Un sang pris par la force. Cependant, il se détourna et préféra porter son attention sur la Bible. L'immortel choisit ce moment pour faire son entrée, la porte du confessionnal s'ouvrit amplement, le corps d'Adam Sutler basculant au même moment et ouvrant l'autre porte, déversant son sang qui alla rejoindre celui de son guide, de son mentor.
S'avançant dans un clapotis régulier dû à ses pas dans le sang, l'homme s'avança, son étrange costume n'étant pas totalement incongru dans l'atmosphère baroque de l'Eglise. Caïn portait un chapeau haut de forme qui faisait tomber une ombre sur la partie supérieure de son visage, faisant ressortir ses yeux et leur donnant une expression sinistre. Son principal vêtement était une vieille veste de cabaret noirâtre et un peu rapiécé, un peu trop ample pour lui, l'espace blanc traditionnel où il y avait des boutons de manchette était présent comme un vibrant vestige du passé. En dessous de sa veste, une chemise d'un gris très foncé était surmonté d'un nœud papillon d'un rouge clinquant. Il avançait toujours d'un bon pas, faisant tournoyer une longue canne argenté semblable à celle des comédiens de Broadway d'antan.
Arrivant juste à côté du ténébreux tueur, un éternel sourire dévoilant une dentition blanche et bien ciselé, il osa provoquer l'assassin en lui prenant d'un geste délicat le calice. Le soulevant au-dessus dans un geste signifiant qu'il buvait à sa santé, il avala d'une traite le liquide vital. Sa peau blanchâtre fut parsemé de rivières pourpres qui coulaient sur son menton et, formant des gouttelettes pendus à la partie saillante de son visage, de fontaines qui se jetaient le haut d'une falaise. Les tâches résonnèrent dans un "ploc, ploc" répétitif avant de s'étaler sur la pierre brut, disparaissant dans les rainures du sol. Une voix chantante et douce, bien qu'en même temps sinistre et cruel, montrant un certain talent de ventriloque de la part de l'immortel jaillit alors.
"Que fais donc un charmant, gentil, clinquant, amusant, garçon comme vous en ce beau soir crépusculaire ? A ce que je vois, il s'amuse comme le gai luron qu'il est, joyeux drille entre les joyeux drilles ! Roi de la farce et des attrape-nigauds ! Ciel, celui-ci était un nigaud alors. Et celui-là, baignant dans de la confiture de framboise doit bien en être un aussi ?!"
Continuant sur sa lancée, le curieux être mi-cinglant, mi-loufoque ajouta:
"Et quel grotesque mascarade que tout cela, on est un petit rusé, à ce que je vois ?! De ma loge de la confession, le Bon Dieu m'a tout raconté. Vilain petit garçon que voici ! Il mord la main qu'on lui tend et va jusqu'à manger tout le bras, puis, il estime bon d'arracher un organe. Petit voleur, va ! Il fallait lui demander la permission, cela aurait été drolissime, pour sûr ! Un curé et un assassin entrain de se battre pour un coeur à prendre !"
Relevant ses paroles d'un large sourire et de mouvements de canne répétitifs vers le membre de Pinehearst, il se déplaça sur le côté pour se retrouver devant lui, posant violemment sa canne à côté du livre saint. L'amenant vers lui en faisant glisser le dit livre qu'il rattrapa de sa main vide, il lut un passage présent sur la page qui était apparu lorsqu'il avait ouvert la Bible.
"La mort des pécheurs est ce qu'il y a de plus funeste. Ps 33,22. Intéressant, n'est-ce pas, la notion de miséricorde ? L'homme en face de moi serait-il assez miséricordieux pour m'offrir le doux son de son nom ? Ou dois-je espérer que vous le graverez sur le torse de mon cadavre ? Allons, un peu d'explications, monsieur le bourreau des cœurs !"
Fermant la Bible, il le jeta par terre vers les deux cadavres et bientôt la couleur du sang rougit ses pages pleines de psaumes, de pensées et d'histoires saintes. Sa canne s'abattit brutalement lorsqu'il la reposa sur le sol, se déplaçant d'un pas sautillant et aérien mais non empli de grâce bien qu'étrange.
"Moi, on m'appelle de bien des manières et je me nomme de biens des manières également. Allez savoir pourquoi, les gens aiment donner des noms...!?"
[En espérant que tu aimes =)]
Alexis Kane The Man That You Fear
Nombre de messages : 2526 Age : 36 Pouvoirs : Création/contrôle des rêves, Maitrise des ombres Côté Coeur : Darkness Date d'inscription : 23/10/2008
:::Votre Perso::: Age du perso: 30 Relations avec d'autres personnes: Sylar (--), Kerry (--), Alex Dumont (--), Sky (+/-), Billy (----), Caïn (+), Asami (-), Rick (-), Galadriel (+), Edmond (---), Gregory (--), Jaden (-), Mickael (---), Alison (++), Peter (---) Travail: Aucuns
Sujet: Re: In the Name of Darkness (Pv Caïn) Mer 8 Juil - 23:32
(Désolé, désolé et gros désolé pour le retard... En espérant que ça aille valu la peine)
Vous savez quel est le goût redouté de la vie? On ne peut le justifier avec raison. Pleine de crasse et de trace d'hypocrisie jusqu'au point de son origine centrale, on ne pouvait s'échapper de l'évidence même du dégout le plus répugnant. Malgré ses allures de pureté, l'hémoglobine cherchant la tranchée de la libération de son pénitencier cutané ne pouvait guère rassasier la soif des élus. Se déversant entre les lignes de la paume des extrémités corporelles, c'était comme une chute, un étendue qui ne voyait aucune fin et aucune limite à s'étendre sur la surface de l'abondance. D'une constance indéniable, aussi régulière et juste que les réglages d'une horloge fidèle à la décadence de la temporalité, c'était une substance qui adorait s'inséminer dans les instants que l'on désirait le moins, comme lors d'une mort indésirable ou plutôt une mort... très douloureuse. Le sang, rouge de toutes les existences, le liquide de la vie, si exquis... Et pourtant, Alexis venait de se faire subtiliser une occasion unique alors qu'un inconnu, un homme, une créature aux aspects les plus étranges, surgissant du fin fond du confessionnal pour venir, outrageusement ça va de soit, subtiliser le calice des mains des ténèbres. Un affront, la description ne serait plus exacte. Et on ne parlera pas de se sourire si...agaçant...
Le ténébreux plissa les yeux alors qu'il s'en ressentait assez dérangé de cette situation non pas fâcheuse mais simplement inhabituelle. Une recette émergeait des oubliettes, le noir et le blanc, provoquant la vérité pour venir déterrer ces charmantes portions de sarcasme essentielles à toute réussite issue d'une cuisine spirituellement bien conservée. Cet étranger voulait être doux mais le sérieux de l'être cherchait par toutes les options nécessaire de regagner le contrôle des timbres vocales de l'homme. Alexis fixait les habits anodins de ce voleur de calice et peinait à comprendre l'exactitude de de cette réalité. Que voulait-il soutirer des ombres? Que cherchait-il à provoquer chez le noir meurtrier? Et ces paroles.... Son talent d'orateur n'était que le reflet d'une profession pratiquée depuis des années, voir des siècles. Il venait piquer à vif le sens auditif de son nouveau spectateur. C'était bien beau et bien ficelé, il pouvait lui donner ça mais Alexis n'était guère plus impressionné qu'à la première seconde. Modestie incarnée comme il était depuis le début de son épopée funeste, il en avait vu d'autre et ne demandait pas mieux que de placer l'acte écrit de sa main sur la grande scène. Ce qu'il ferait... Œuvre d'art explosant d'une sombre beauté aux reflets d'impuretés face à la grande farce de l'humanité, charmant me dites-vous...
Faisant glisser la pointe de son pied droit dans le fleuve de l'écarlate, ayant plongé ses yeux dans le calme obscure et aveugle de l'ignorance visuelle, Alexis s'arrêta ensuite dans une immobilité corporelle très bien tracée. Dans toute l'agilité du personnage, le ténébreux donna un bon coup avec son pied pour faire valser l'ouvrage biblique dans l'ambiance aérienne de l'environnement. Dégageant les doigts de sa paume pour une ouverture totale, il attrapa le livre volant au creux de sa main pour en faire sa possession chérie. Dévisageant la couverture du bouquin dans un calme olympien, il pencha la tête sur le coté en émettant ses propres pensées...
Aucun charme, aucune gentillesse et si vous croyez que je vais me laisser faire bouleverser par vos dires dignes d'une comédie satirique sans saveur... Qualifié d'amusant l'horrible manche de cet éternel jeu que je pratique depuis la découverte de la profondeur réelle des ombres... Ce serait une erreur... Plaisanter et se distraire pour un besoin personnel tout en respectant les règles de l'art, à quel prix le sacrifice humain est devenu nécessaire pour combler une satisfaction dont nous ignorant tous les secrets? Que cherchez-vous au juste, étrange créature de la nuit venu perturber un prédateur au beau milieu de son terrain de chasse? Me prendre au dépourvu peut-être pour me faire glisser dans l'escalier de la faiblesse que toute l'humanité a eu l'audace d'emprunter car sa volonté est amputé de cette frayeur de l'inconnu et de l'obscur... Ce qui est merveilleux pour ma part, je sais pas pour vous, mais je peux me permettre d'avoir la main sur tous les mystères que les ténèbres ont rarement la permission de livrer... Trop peu d'êtres savent s'en faire un message digne et fier de servir une cause reniée malgré sa redoutable puissance. Une chance que je suis la pour redresser la situation sur le droit chemin... Je fais la bonne chose vous croyez en me dédiant corps et âme aux ombres, prenant le risque de m'y immerger et de fusionner avec un univers inconnu? Je sais pas ce que vous en pensez mais je crois que la route empruntée est... très intéressante. Vous devriez essayé...
Ouvrant l'objet littéraire en ciblant une destination inconnue, son regard en toute neutralité parcourait les écrits impétueux du vécu du fils du Dieu. Une pathétique mise en scène, c'est peu dire. Un contenu impur, des mots assassins qui mettaient un terme à la grande révolution de cette dévotion propre à une cause déjà perdue. Le désespoir de croire en un idéal faussement appliqué ou bien se fier à ses propres repères bien établis? Bien sur, Alexis penchait pour la seconde alternative, alors pourquoi avait-il ce livre sacré dans le creux de ses doigts? Simplement pour constater que l'héritage moral de l'humanité n'était guère mieux qu'un grand tissu de mensonges délaissé pour mort dans le vide de cette grande société d'imbéciles. Alors que l'étrange personnage tapait toujours le bout de sa canne sur la surface du sol, le ténébreux observait attentivement les différents passages de la Bible qu'il avait sous les yeux. Il riait et se délectait d'être le témoin d'autant chemins obscurs et interdits. Un ramassis de sottises, oui, dans le genre, on ne pouvait faire mieux. Claquant l'ouvrage en la balançant plus loin derrière lui, l'homme fit agiter quelque peu sa main gantée tâchée du sang de cet innocent, comme pour chasser une mauvaise sensation. S'accroupissant à coté du cadavre du pauvre curé, on pouvait se demander où il voulait en venir...
Le Dieu est bon alors que je suis un vilain... On pourrait tout aussi bien inverser la tendance des rôles qu'on ne remarquerait pas la moindre distinction. Je ne suis pas un mauvais vous savez, je suis aussi rusé que vous le dites, vous savez pourquoi? J'offre la vérité face au destin mortel sur ce chemin aux rebords charnels, je livre une vision incomprise de la peur vis-à-vis la mort. Je leur ouvre les yeux sur la véritable laideur de ce monde que ce cher Dieu ose camoufler avec de charmants mensonges qui veulent autant faire de sens qu'une charade dans l'auditif d'un sourd. Mais Dieu lui, Dieu a fait tout le contraire. Pourquoi croyez-vous qu'il a fait construire tous ces bâtiments à sa grandeur? Pour que son camouflage soit total, pour que le faux espoir qu'il avait construit conserve des fondations solides et pour éviter un effondrement prématuré suite à notre tempête déclenchée. Le problème avec lui, c'est de savoir si il a vraiment existé... et si il existe vraiment. La déception... Comme tout le reste quoi, il fait honneur à sa réputation...
Poussant un soupir comme s'il n'en revenait tout simplement pas de l'œuvre de cette entité spirituelle, il demeurait accroupi et réfléchi. Il ne faisait pas affaire avec n'importe qui. Soit c'était un dévergondé qui avait perdu la raison et qui cherchait la rédemption dans les bras du sauveur divin, soit c'était une épreuve pour voir jusqu'où la tolérance du meurtrier pouvait s'étirer. Visiblement, Alexis Kane était un homme très patient et au calme indestructible, pratiquement impossible de le faire sortir dans une bouffée de rage ravageuse sur les champs de la paix. Non loin de lui, il y avait toujours son charmant couteau qu'il récupéra en étirant le bras. Il dirigea la pointe métallique de l'objet sur la peau du cadavre, comme s'il n'était pas déjà assez mutilé. De multiples plaies s'ouvraient, une à une, pour faire suite au passage macabre du Prince. L'ombre du mal qu'il propageait n'en était que plus authentique encore, après tout, remettre en doutes ses convictions serait une erreur presque fatale. Finissant de déchirer quelques tissus pour laisser les restes en lambeaux, il enfonça sa lame directement dans le milieu du crâne de l'homme, enfin, du cadavre. La précision était unique, très habile et agile qu'il était avec cette arme entre ces mains. Le qualifier de virtuose serait une insulte à degré moindre à ses oreilles...
Se relevant en prenant soin de contourner le visiteur, il prit place sur un élégant fauteuil rouge qui n'attendait que le retour légitime de son roi. Glissant avec une presque douceur le bout de ses doigts sur l'appui-bras, il y appuya le revers de sa main comme s'il voulait recueillir un fruit déchu des cieux. Après une impatience qui avait déjà trop durée, une sphère de ténèbres s'était formée avec vivacité juste au-dessus de son point d'origine pour bien prouver sa densité. Il reprit alors ses paroles avec ce ton de voix toujours aussi assurant et confiant...
Bienvenu sur la scène de mon spectacle, je m'en réjouis que ça ne soit pas la leur pour une fois. Elle renferme un potentiel beaucoup plus intéressant qu'une mise en marché hyper-sexualisée par cette génération si obscène. Valsant vers la répugnance, marié à la douleur, nous connaissons nos pas et l'orientation vers la bonne direction devient de seconde nature tellement que le réflexe se sent acquis. C'est ça les ténèbres mon cher. Je peux vous le jurer, une fois qu'on y est plongés et qu'on les vit, qu'on les ressent en permanence, impossible de s'y perdre ou de ne pas y voir clair. Étrangement contradictoire comme fait n'est-ce pas? Voir le blanc dans le noir, je me demande si c'est possible... Juste imaginer cette découverte, elle sonne aussi bien que le doux son de mon nom que vous décrivez avec tant d'amertume et d'amusement, comme un jeu dont vous ne connaissez pas encore les règles fatidiques. Avez-vous simplement droit de posséder le mérite de cette connaissance? Êtes-vous conscient de sa valeur?
Percutant ses doigts sur sa petite sphère de ténèbres comme si elle était un jouet désuet, Alexis se perdait dans propre silence. Il envisageait mal la réaction précipitée de l'inconnu qui ne devait pas se trouver dans une position confortable alors qu'il faisait face à une créature en pleine possession de ses moyens. Est-ce que la conversation résulterait en un affrontement sanglant qui laisserait une victime du destin s'échapper avec la victoire? Alexis ne souhaitait guère se tourner vers cette alternative, le temps à conserver était beaucoup trop précieux et le perdre aussi inutilement serait un véritable gâchis. Relevant d'un petit geste sa main, il projeta la sphère vers le cadavre du curé sans cœur, qui fut instantanément enfermé et emprisonné dans une grande cage d'ombres très dense, très opaque. À l'abri des regards indiscrets, sans possibilité de renverser la sombre vapeur...
Observant sa création avec fascination, comme si c'était sa seule passion, il claqua ensuite des doigts dans un charmant revers de la main comme il avait répété ce geste maintes fois dans son passé déjà vécu. Bien installé devant la scène alors que son propre spectacle se déroulait comme un long tapis pour accueillir la vedette qu'il pouvait incarner, si seulement c'était lui. Il devait prouver à son confrère au nom inconnu qu'il méritait ce prestige acquis au long de son parcours d'actes criminels, qu'il était le seul à pouvoir conserver ce trône au sommet de la chaine...
Mon nom... Qu'est-ce qu'il en reste après tout si ce n'est que quelques douloureux souvenirs évoqués quand on le prononce. Tant de titres attribués, lequel serait le plus juste? Ce ne serait pas très modeste de se les approprier sans en faire la longue explication... Le ténébreux, le Prince des Ténèbres, le Roi des Ombres, flatteurs, très flatteurs, représentatifs de la véritable incarnation du démon que je suis. On croit que je repend la mort que je fais la promotion d'une décadence sans se soucier de ses conséquences, c'est faux, c'est tout faux... Vous ne devez pas croire ce que les humains racontent, vous ne devez pas... Vous savez tout autant que moi qu'ils sont l'ignorance même de ce monde, vous qui ne semblez pas appartenir à l'exemple idéal de la race... Alors qu'êtes-vous? Quel nom qu'on utilise pour vous qualifier, pour vous appeler?
Caïn Ezechiel ~~All Causes Shall Give Away : I Am In Blood~~
Nombre de messages : 1647 Age : 31 Pouvoirs : Contrôle cellulaire(=>Enzyme) ; Expérience ; Téléportation Côté Coeur : Il n'existe plus. Date d'inscription : 03/08/2008
:::Votre Perso::: Age du perso: 451 ans(apparence 23) Relations avec d'autres personnes: Voir Background Travail: Je n'aime pas le travail, nul ne l'aime ; mais j'aime ce qui est dans le travail l'occasion de se découvrir soi-même.(Joseph Conrad)
Sujet: Re: In the Name of Darkness (Pv Caïn) Dim 16 Aoû - 16:58
"Vous qui raffolez des squelettes Et des emblèmes détestés, Pour épicer les voluptés, (Fût-ce de simples omelettes !)
Vieux pharaon, ô Monselet ! Devant cette enseigne imprévue, J'ai rêvé de vous: A la vue Du cimetière, Estaminet !"[Un Cabaret Folâtre de Charles Baudelaire paru dans Les Fleurs du Mal] ---------------------------------------- [T'excuses pas, moi j'ai mis plus d'un mois =_="... Allez, deuxième fois que je mets de la musique sur le fofo:]
Un coup de pied fut lancé, provoquant le saut d'un livre que l'on disait sacré. La Bible vola dans la pièce, sanglant ouvrage tant au niveau du contenu que de son apparence. Des gouttes perlèrent durant sa course aérienne, éclaboussant à nouveau le sol de nouvelles tâches rougeâtres. Il s'écrasa avec un son à la fois dure et mou, le livre s'étalant, inerte et pathétique dans la main du ténébreux adversaire qu'il avait en face de lui. Le comédien à la canne voyait bien que l'autre homme éprouvait un profond mépris pour l'ouvrage, voir une aversion. De plus, un curieux toc l'agitait, le meurtrier ne pouvant s'empêcher de tomber dans une litanies de mots et de paroles, adressant des monologues teint d'une étrange philosophie. Le philosophe semblait prôner selon ses dires une doctrine lié à une misanthropie certaine et aux ténèbres et il ne cessait de proférer des jugements.
Plus les paroles déferlaient de sa bouche et plus Caïn trouvait l'assassin intéressant. Comment ne pas voir que celui-ci était un génie à sa manière ? Comment ne pas succomber à ce déluge de discours sur l'humanité et les vérités de ce monde ? Comment ne pas voir que ce brillant garçon en face de lui était un personnage charismatique de la scène de théâtre qu'était le monde ? Comment ne pas reconnaitre son talent d'acteur ? Sa prestation était excellente, son jeu juste et joué à la perfection. Malgré cela il remarqua tout de même qu'entre des murs de paroles bien choisis et implacables, quelques brusques interstices de familiarité suintaient, rendant infâme par petites touches le débit de sa réplique. C'était fort dommage. Un si prometteur comédien lâchait des barbarismes au milieu de suaves et voluptueuses envolées lyriques. Mais déjà, il se rattrapait en lançant d'un geste teinté de nonchalance la Sainte Bible. Elle s'envola à nouveau, cette fois-ci pour s'écrasa définitivement à terre. Était-ce sa place ? Peut être. Mieux valait trouver une Bible ensanglantée et gisant sur le sol plutôt que dans un de ces bouges minables où l'on venait pour faire preuve d'infidélité et où on trouvait le Divin Livre dans un tiroir sale et banale.
Puis le ténébreux reprit la parole exposant encore ses idées qu'on jugerait immédiatement hérétique à l'époque où il était né. A présent, le comédien de Vaudeville comprenait: ce n'était pas envers la Bible qu'il nourrissait de la rancœur mais contre le Tout-Puissant. cette colère était compréhensible et normal, mais il se leurrait sur l'être humain. L'humain, l'Humanité était conscient de la noirceur du monde, de sa violence, de sa décadence mais pour ne pas sombrer dans la Folie, pour ne pas franchir cette mince frontière entre raison et aliénation, il se forçait à ne pas voir ce qu'il y avait au-delà des choses, des paroles, du Monde. Tel était l'homme. Peureux, profondément terrifié. Mais à force de bourrage de crâne, cela leur devenait naturel et on en venait à oublier notre part des choses dans la balance. Car, si l'homme était bien capable de faire quelque chose c'était de faire le Mal.
L'homme, le tueur, le ténébreux être qu'il avait devant lui n'était qu'une brebis qui s'était écarté du troupeau en quête de pâturages plus nourrissant. Et puis, dans sa quête, il avait trouvé autre chose: la Vérité. Cette valeur si puissante qui peut ébranler et mettre à bas une nation. Il l'avait d'abord goutté, intrigué puis il avait pris goût et une accoutumance était né. C'était délicieux. Terriblement divin. Comment ne pas résister au breuvage des mystères du Monde ?
Faisant tournoyer sa canne un instant, un sourire toujours énigmatique et qui s'étirait jusqu'aux oreilles, Caïn s'approcha du tueur accroupi, admirant le spectacle d'une danse macabre de toute beauté, en grand danseur professionnel, ses pas étaient maitrisés à la perfection, ses postures justes et le sang se déversait divinement bien, suintant presque de tous les pores de la peau du pauvre prêtre. Que voulez-vous, il faut bien se trouver une occupation lorsqu'on était autant sujet à l'ennui que cet homme-là. Et malheureusement, pour cet homme-ci, ce protestant gisant sur le sol de son Église, il en avait fait les frais. L'ignorant ensuite superbement, le ténébreux être se trouva un trône adapté pour son arrogance... Était-il encore tombé sur un freluquet présomptueux ? Il espérait au moins qu'il était puissant... Car, dans son esprit cela ne faisait aucun doute que l'être en face de lui possédait un pouvoir... Comment en était-il sûre ? C'était l'instinct tout simplement... Cette force primitive qui surgissait parfois si brutalement que l'homme redevenait bête enragée. Seul un homme possédant une confiance dû à un pouvoir aurait pu converser avec facilité.
Par l'utilisation de son pouvoir, par ses discours, par sa présence, par ses actes, tout en cet être était indubitablement ténèbres. Tout était lié en un entrelacs sombre et obscur, dédaignant la Lumière et la Bonté, pour se plonger dans l'abîme, dans les Abysses obscures de cet esprit retors et voué si profondément au mal. L'être voulait lui faire comprendre que c'était dans les ténèbres qu'on pouvait découvrir la vérité, qu'en plongeant dans l'obscurité on pouvait distinguer une faible lueur... Simple illusion ? Perle d'espoir vain ? Ou révélation ? Sa dernière phrase révélait une chose: il était similaire à Sylar. Plus philosophe que lui, il n'en demeurait pas moins présomptueux. Comment ne pas l'être quand on est jeune et vigoureux et si.... Irritable ?
Désormais sur son trône, en seigneur, le jeune défiait le vieux et dans sa voix perlait l'incompréhension et la curiosité. Un sourire accueillit ses paroles.. C'était un être intéressant et il avait le même don que lui: savoir reconnaitre les gens d'exceptions. Ainsi, tous deux étaient intrigués par l'autre et tous deux semblait s'illustrer dans le rôle de contraire que la nature leur avait attribué. Chacun était l'opposé de l'autre: le vieux dandy contre le jeune crasseux, la sagesse et l'expérience contre l'arrogance et la puissance. Le Bouffon contre le Roi. Mais quel bouffon, mes amis ! Et quel Roi ! L'un sérieux et curieux, l'autre taquin et grave. Quelles étranges personnes ! L'un trônant en hauteur, l'autre libre sur la scène de spectacle...
Le Comédien s'avança sans répondre tout d'abord aux multiples interrogations de son compère, délaissant celles-ci pour ne pas rater sa prestation. Ses pieds claquèrent en une rythmique régulière, cassante et sonore, perturbant le silence serein de l'enceinte de la cathédrale de New York, dans une des mains sa canne tournoyait, dans l'autre ses doigts claquaient, et tout cela sonnait comme une mélodie primaire mais mystérieuse, révélant des accords secrets. Son visage toujours caché à moitié par son chapeau, son sourire, de la position haute où se trouvait son compère, devait se révéler dans toute sa blanche splendeur, à la fois goguenard et malicieux. Il commença à monter vers lui et parla enfin, son sourire n'ayant pas bougé:
"Moi ? Je suis le Roi du Vingtième Siècle. Le Croquemitaine. Le Vilain. La honte de la Famille... Le Pierrot blanc."
Caïn continua à monter, s'approchant de plus en plus du ténébreux.
"Je suis un funambule marchant sur un fil au-dessus d'un précipice, se dirigeant vers un gouffre. Je suis un comédien. Le Monde est mon théâtre, la terre ma scène de spectacle et toi, tu es un des personnages de cette pièce. Bienvenue dans le burlesque et le Vaudeville, mon ami à la vie mais surtout à la mort. Alors ? Cette présentation n'est pas efficace ? Tu es un gai luron, toi ! Allez, je vais l'énoncer..."
Le comédien de Vaudeville s'arrêta en face d'Alexis.
"Mon nom est... C... A.. I... N.... Caïn."
Revenant sur ce qu'avait dit le ténébreux à propos de Dieu, il déclara:
"Dieu est un bonhomme aimant les plaisanteries lourdes, ayant l'esprit retors et l'imagination fertile. Il provoque catastrophes sur catastrophes pour son plaisir, s'esclaffant de nos malheurs..."
Continuant dans sa lancée, il alla même jusqu'à pousser le bras du Roi Sombre, pour s'asseoir sur un des accoudoirs, souriant toujours. La provocation était son arme la plus fidèle et devant cet être qui ne semblait jurer que par des discours empreints de réflexions, il allait affronter un être volatile et insaisissable, qui lui, prônait le vieux comique des années passées, qu'allait-il résulter de leurs affrontements ? Serait-ce un duel de devinettes et de calembours ? Un affrontement sanglants ? Une bataille rangés de philosophies ?
"Alors, mon Sombre Ami ? Votre nom, je vous priiiiie ? Il faut être poli."