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 Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya)

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Henry Austen
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MessageSujet: Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya)   Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya) I_icon_minitimeMar 10 Avr - 11:38

[Suite de "Et il trouva le Livre Sacré".]


- Hm.

Que dire à cet enfant ? J'ai le diplôme, mais n'ayant jamais exercé, je ne suis pas vraiment psychologue, je ne suis pas père, je ne suis même pas prêtre. Je ne suis qu'un grand frère intolérablement absent. Quelque soit le conseil que je lui donnerais, je ne saurais même pas me l'appliquer, et ce ne serait que du vent car j'ignore tout de ce qu'elle a vécu. Si elle m'en disait un peu plus, je pourrais sans-doute l'aider, mais je ne peux décemment pas la forcer. Bien que je sois un messager de Dieu, je reste un inconnu, et aujourd'hui, qui peut se fier à un inconnu ? Et qui peut se fier à la Religion ? Dans un sens ou dans l'autre, je semble partir perdant. Mais le Seigneur est mon berger, alors je suis forcément gagnant.
Cette enfant apparaît à mes yeux comme la vitrine de ce qu'endure le monde. Une innocence giflée par une torture psychologique infligée presque de manière masochiste. Les adolescents se regardent trop de nos jours, parce qu'ils ignorent que Dieu les a fait ainsi et qu'Il les aime comme Il les a créé. Mais à notre époque parler de Dieu revient à pisser dans un violon. Plus personne ne l'écoute et plus personne ne lui parle. Il ne reste de lui qu'une figure emblématique et fantastique utilisée à foison dans les films et les jeux-vidéos. D'un autre côté, si ces phénomènes culturels n'étaient pas là, il ne resterait plus rien de Lui.
Je pense cela, je pense à cet aspect physique que les nouveaux enfants du Seigneur obsède, mais j'ignore encore beaucoup de chose. Les gens ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être. Quand je regarde cette magnifique adolescente, je m'imagine une poupée venant de l'Est pour devenir mannequin mais qui depuis, fait une fixation sur son poids, le succès et l'argent, et a plongé dans la drogue. Ou bien pire encore : cette poupée de l'Est, avec peut-être une formation en danse classique à Moscou, est venue aux Etats-Unis dans l'espoir de faire carrière dans la danse, mais qui aujourd'hui se retrouve à s'effeuiller tous les soirs dans un bars louches de Manhattan pour de gros porcs de Wall Street.
Et comme je pense ceci automatiquement, et que les gens ne sont pas toujours ce qu'ils semblent être, il est fort probable que ce soit tout le contraire, et ainsi il est possible qu'elle ait cet air triste mais agressif simplement parce qu'elle a reçu un courrier ce matin la refusant du M.I.T.
Ou bien elle a tout simplement eu une enfance difficile, comme beaucoup de monde sur cette planète de péchés, comme moi par exemple. On a chacun notre histoire et on a chacun sa manière de remonter la pente. Ou pas. Il arrive qu'on ne la remonte jamais. J'ai de l'affection pour cette petite parce que j'ai l'impression de me voir à son âge. C'est moi en pire, je crois, car je ne me souviens pas avoir un regard aussi dur. J'ai le souvenir d'avoir ce désir de fuite et cette haine envers le monde entier dans le regard, mais pas de vengeance – mais je n'avais personne contre qui me venger. Et puis j'ai mûri, je me suis apaisé, je me suis fait beaucoup d'argent qui m'ont permis de me dire que la roue tournait, j'ai entendu les voix divines. Je dois bien avoir quinze de plus qu'elle, au moins, et j'ai l'espoir qu'en quinze ans elle ait le temps de mûrir comme je l'ai fait.

Putain, mais qu'est ce qu'il m'arrive ? Toutes ces années où je n'ai pas arrêté de me dire que je devais rester sans attache, et où jusque là j'y suis parvenu sans mal, et là, je suis arrivé ce matin à New York, et voilà que je me prends d'emblée d'affection pour cette ado torturée. Seigneur, Seigneur ! Qu'est ce qu'il se passe en moi ? Est ce que c'est Toi qui me fait ça ? Ô Saint Esprit, il faut que je reprenne mes esprits, je dois rester concentré sur ma mission divine, je dois trouver ces êtres spéciaux, ces personnes que Dieu a fait plus qu'humain. Dieu, ou le Démon, car j'ignore encore si ma mission sera de les réunir en une nouvelle Église, ou de les brûler vifs. Je dois aider cette jeune fille pour qu'elle soit apte à m'aider, mais je dois rester objectif. Bienveillant, mais objectif. Et surtout sans attache.

Une fois certain que la jeune inconnue va me suivre, je pénètre dans la Maison du Seigneur. Aussitôt la lourde porte de bois refermée derrière nous, nous sommes coupés du monde, le tumulte de la rue est inaudible, et ce sont désormais les choeurs grégoriens qui résonnent dans nos oreilles. Ou du moins dans les miennes, car j'ignore si elle est sensible comme moi au fait d'être passé dans un autre monde. Ici, je sens la présence davantage la présence de Dieu, cette présence qui pourtant m'accompagne constamment. Passer les portes d'une Eglise, c'est presque passer les portes du Paradis. Non, je devrais plutôt comparer cela à un sas entre le Purgatoire et le Royaume de Dieu.
Je plonge mes mains dans l'eau bénite à l'entrée et me signe. In Nomine Patris, et Filii, et Spiritus Sancti, Amen. J'attends que l'adolescente en fasse autant, mais elle semble bien trop absorbée par le Christ au fond du monument. J'en souris ironiquement. L'envie de lui faire part de ma théorie sur le fait que Jésus Le Christ serait le premier mutant me chatouille. Quand je dis le premier, c'est un bien grand mot. Le premier leader devrais-je dire, ou du moins le premier être véritablement médiatisé, si je puis dire. Bien sûr avant lui il y a eu Moïse dont les soit disant miracles sont tout simplement époustouflants et qui sont la trace de ce que certains d'entre eux – d'entre nous ? - sont capables de faire. Mais Jésus oui, il devait être très puissant. Je suis convaincu que la plupart des individus dont parle la Bible, avait au moins la même capacité que moi : la communication Divine. Contrairement à Jésus, j'avais en plus Sa protection. Mais ce soit disant Fils de Dieu – comme Hercule soit disant fils de Zeus – pouvait faire bien des choses, dont la guérison, l'auto-régénération, faire le passe-muraille, et que sais-je encore ? Moïse manipulait l'eau et était insensible au feu. Parfois je me demande si moi aussi un jour je serais capable d'en faire autant, si j'aurais un jour d'aussi grands pouvoirs. Je me le demande, mais je ne le désir pas véritablement, car ce serait un péché, et pour le moment, je ne suis qu'un messager, un missionnaire.

- Suis moi.

Si nous sommes entré, c'est parce qu'il n'y a pas de lieu plus sûr qu'une Eglise. Ici, nous sommes à la protection de tout. Le Jugement Dernier pourrait venir dans la minute, nous ne craindrions aucun mal. Bien que notre venue n'est pas due à une recherche de protection mais de discrétion. En effet, aucun secret ne sort jamais d'une Eglise, c'est encore plus sûr qu'un cabinet de psychologue. Et l'endroit le plus sûr d'une Eglise, c'est bien évidemment le confessionnal. Nous nous dirigeons vers celui-ci, sur l'aile gauche du bâtiment. Je vois de loin un prêtre se diriger vers nous et au moment où nous allions pénétrer dans le petit refuge de bois noble, l'homme de foi m’interpelle directement, sûrement parce que j'allais m'asseoir à sa place.

- Excusez-moi, que faites-vous ?
- Pardonnez-moi, Mon Père. Je suis en mission importante pour le Saint Siège, et le fait que je ne puisse vous en dire plus, est aussi la raison pour laquelle je ne suis pas en tenue.
- Bien, je vous en prie. S'il vous faut quoi que ce soit, n'hésitez pas.

Le prêtre se retire humblement. Peut-être a-t-il remarquer le chapelet à mon poignet. Dans le pire des cas, je l'aurait suivis jusque dans ses quartiers, j'aurais retirer mes vêtements, et il aurait aussitôt comprit quel genre d'homme de Dieu j'étais. Il aurait comprit, mais jamais il n'aurait pu être sûr de quoi que ce soit, car au Vatican comme dans tout état, il y a une partie plus discrète, une section non officielle, quelque chose de mystérieux, parfois mystique, allez savoir ! Mon semblant de sincérité et ma carrure aurait fait une partie, son imagination et Dan Brown aurait fait le reste.
Je tire le rideau, rentre dans le confessionnal, et tire le panneau de bois.
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Zoya Ivanek

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MessageSujet: Re: Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya)   Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya) I_icon_minitimeMar 10 Avr - 13:19

Et je continue toujours de lui obéir. Je déteste cette sensation mais j’ai l’impression qu’ici il est le maître des lieux plus que moi. Je ne me sens décidément pas à ma place, le calme des lieux me donne l’impression d’être pesant. J’ai la sensation de manquer d’air, d’étouffer, et je commence sérieusement à flipper intérieurement. C’est pour ça que je ne m’éloigne pas trop de lui, je me dis qu’avec ce type avec côté de moi je pourrai toujours éviter de perdre la tête, de perdre le contrôle, et simplement éviter un incendie monumental à cette église. Je ne tiens pas à être responsable de la destruction d’un lieu saint, j’ai beau avoir perdu une majorité de ma foie, je ne m’estime pas en être venu au point de ruiner une Eglise.
Je l’entends me dire de le suivre et je le fais, on s’éloigne, sur les bas-côtés et je vois directement la direction qu’il veut prendre, le lieu dans lequel il pense pouvoir m’enfermer. Le confessionnal, ce mec s’attend sérieusement à ce que je lui cause de ma vie là-dedans ? Il en sait déjà bien assez et merde pourquoi je suis rentrée, sérieusement ! Je l’entends pigeonner un mec et à ces paroles je me dis que même moi je serai tombé dans le panneau et pendant un instant j’en viens d’ailleurs à me demander si il ne dit pas vrai. Je regarde le prête s’en aller, nous laissant seul alors qu’il retourne vaquer à ses occupations, le temps de reposer mes yeux sur mon interlocuteur et je le vois déjà s’engouffrer dans cette petite chose étroite, en bois finement travailler. L’idée de rentré là-dedans ne me séduit pas plus que ça, je ne suis pas claustrophobe mais ça reste étroit et j’ai déjà bien assez l’impression de manquer d’air. Alors pourquoi je tire le rideau, pourquoi j’inspire profondément avant de rentrer et de m’asseoir de l’autre côté. Le petit panneau en bois est tiré et je peux voir la silhouette de son visage de l’autre côté.


« Tu t’attends vraiment à ce que je te parle là-dedans… »

Je crache presque ces mots, parce que je ne suis pas bien, parce que je veux sortir et parce que les souvenirs me submerge. J’inspire profondément et je me dis qu’au final je pourrais vider mon sac, j’ai quoi à perdre, ce mec ne connait pas mon véritable prénom, et d’ici demain il ne sera qu’un vague souvenir étrange dans ma mémoire…S’il veut jouer aux envoyés de dieu et si je peux quelque part me soulager, pourquoi pas…
Tout ça n’est qu’un prétexte au fond, parce que j’ai un gros sac à vider, ne serait-ce qu’un peu et c’est une bonne excuse pour ne pas me sentir trop conne de le faire.


« Pardonnez-moi mon père parce que j’ai péché »

Finis-je par murmurer en essayant de me souvenir de ce que je sais, de ce que j’ai appris, des souvenirs, ou même de ce que j’ai vu ou pu entendre. J’étais très jeune lorsqu’on m’a enfermé.


« La dernière fois que je suis entrée dans une Eglise, ce n’était pas pour me confesser… »

Je baisse les yeux, je fixe mes mains et je plante mes ongles dans mes cuisses. Respire…Tu as de l’air, ne t’inquiète pas. Les larmes me montent aux yeux, je me souviens de l’église, de ces vitraux et de la lumière qui envoyait ces couleurs droits vers cette "boite d’ébène". Je me souviens du visage de maman, sur la photo.

« J’ai tué ma mère… »

Les mots s’échappent de ma bouche sans que je ne puisse le contrôler. A vrai dire, je me suis toujours sentie coupable, je n’en ai plus jamais parlé depuis cette incident, depuis ce jour où nos dons se sont manifester pour la première fois et qu’ils ont eu la vie de ma mère en échange. Je n’ai pas pleuré ce jour-là, je devais rester forte pour ma sœur, elle était dévastée. Mais aujourd’hui, je ne peux retenir les larmes et ma gorge se noue, je me sens vraiment mal, j’ai envie de gerbé.


« Et j’ai abandonné ma sœur… »

La colère s’engouffre au milieu de la tristesse de mes mots. J’ai les yeux rivés devant moi, je fixe le bois sombre et je me souviens de la musique qui passait durant l’office d’enterrement, de l’ave maria si justement chanté, cette chanson que je ne me suis plus jamais permise d’écouter depuis ce jour, elle me revient, elle est terrible et dévastatrice…J’ai l’impression que m’en souvenir m’arrache le cœur et au lieu de cela, je me sens littéralement partir. Je ne suis plus dans ce confessionnal, je me perds littéralement dans ma mémoire. Je me vois là, devant le cercueil, la photo de ma mère, les fleurs, je me souviens même de leur parfum mêlé à celui du bois vernis. J’ai mal.
J’ai envie de hurler ce jour-là, de lui demander pardon mais j’ai gardé le silence jusqu’au bout, j’ai tenu la main d’Ekaterina jusque dehors, et je l’ai vu disparaitre dans la terre.
En moins d’une seconde je quitte mes souvenirs pour revenir à la réalité, c’est la chaleur que je ressens au fond de moi qui me réveille, je pose mes yeux bleus sur mes mains et là je vois, ma peau est illuminé…La chaleur autour de moi est ettouffante et pour cause, ce foutu don fait encore des siennes. Inspire, expire mais surtout sort de là ! Et en vitesse ! Le confessionnal est de bois et je tire le rideau en quatrième vitesse, laissant derrière moi une marque de brulure sur le tissu.
En dehors de cette petite boite qui me laisse l’étrange impression d’une tombe avant l’heure, je vois doucement mes vêtements bruler s’émietter et tomber en cendre à mes pieds.


« Casse-toi ! »

C’est ce que je dis à ce mec alors que je recule. Le carrelage des lieux ne risque pas de prendre feu et moi…Moi j’ai besoin de contrôler tout ça. Je ne peux pas bruler l’une des maisons du seigneur, aussi peu croyante ou pratique que je suis devenue, je n’en ai pas le droit. Je ferme les lieux alors que la lumière de mon corps se transforme en flamme, des flammes qui ne m’ont jamais fait de mal, c’était une étrange sensation, l’impression d’être habillé d’un doux voile chaud et délicat…Une agréable sensation pour moi, terrible pour ceux qui viennent à me toucher. Je sais que je peux le contrôler, et ce n’est pas le fait de pouvoir mais parce que là ! Je DOIS me contrôler, je me tourne, un peu paniquée, dos à cet homme, je fixe au loin l’image du Christ, j’ai peur.

« Tu peux le faire Zoya… »

J’entends la voix d’Ekaterina, ma sœur, je la vois en face de moi et je me sens un peu mieux, un peu oui…Sans m’en rendre compte, les flammes qui m’entoure sont bel et bien présente mais elles sont inoffensive. Je reste dos à cet homme, et j’attends, j’attends en priant que ces flammes disparaisse.



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MessageSujet: Re: Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya)   Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya) I_icon_minitimeMar 10 Avr - 16:32

Elle s'installe de son côté du confessionnal et une sorte de magie opère. J'ignore ce que c'est mais quelque chose de mystique souffle tout d'un coup en moi. Peut-être est-ce de jouer ainsi les hommes saints, je sens la Voix Divine me tirer vers le haut, comme si je m'étais tromper de destin et que d'emblée j'aurais dû me tourner vers une vie ecclésiastique plutôt que d'aller m'enfoncer vers ce quotidien de hors la loi qui sombre sans cesse dans le péché entre le meurtre et la luxure. Quand j'y songe, c'est étrange parce que de luxure je n'en ai jamais ressenti jamais le besoin, chaque fois ce n'était que des occasions où je me suis laissé tenter. En ce qui concerne les meurtres, je me dis que les Croisés ont bien tué au nom du Seigneur. Objectivement, je me trouve de mauvaise foi. Pourtant, je n'ai jamais commis aucun péché de manière intentionnelle, préméditée, ou même obsessionnelle voire instinctive et animale. Oui, chaque fois c'était une occasion, juste comme ça pourquoi pas, ou une requête, une commande. Je ne suis que le bras vengeur de l’Éternel. Non, bon d'accord, je me suis peut-être bien de mauvaise foi. Cela dit, comme je le pensais en parlant au prêtre à l'instant, il y a très certainement des castes du Vatican qui ne sont pas irréprochables. Et puis je prie tous les jours, je vais me faire confesser régulièrement, et Dieu est en moi. Mon Salut est assuré. Quand ma mission sera finie, je réfléchirais à rentrer dans les ordres.
Quoi qu'il en soit, il y a quelque chose de magique dans ce confessionnal. Mais plus je la regarde à travers cette grille de bois, et moins je pense que cela vient de moi. Non, c'est elle, je suis sûr que cette sensation vient d'elle. C'est Dieu qui me le murmure, comme s'il me remerciait de l'avoir amené derrière ce rideau. Dieu, que veux-tu d'elle exactement ? Que veux-tu entendre ? Qu'attends-tu de nous ? Je la regarde, si pure, si fragile. Elle est désarmée, et je peux presque ressentir son désarroi. Le profil immaculé de son visage se découpe nettement dans l'obscurité du bois et dans la pénombre de cette cage. L'or de ses cheveux me fait penser à celui des anges peint en fresque, en mosaïques, en vitraux, dans toutes les Églises occidentales du monde – oui, bizarrement, une fois passé la frontière du Mexique, les anges deviennent hispaniques. Si Dieu était une femme, peut être qu'Elle aurait sa voix – mais de ce que je sais (et je suis bien placé pour le savoir), Dieu à une voix grave, rauque, caverneuse, mais chaude et mielleuse : Dieu a une voix de crooner, presque identique à celle de Mufasa. Alors oui, je suis subitement hypnotisé par sa voix, et ses phrases étant brèves, je les attends avec envie et désir. Oui, j'irais me faire confesser juste après toi, mon enfant, car je désir ta voix si douce, si pure, si bien que chaque chose que tu puisse dire de cette air désarmé et humble, c'est pour moi Parole d’Évangile. J'attends tes mots comme s'il s'agissait de ceux de l'Ange Annonciateur Gabriel. Ne t'arrête pas de parler, continue, je t'en supplie.
Mais voilà que sa quatrième phrase est assassine, si je puis dire. Cette phrase toute simple, sujet verbe complément, me désarme à mon tour. Non, ça ne me glace pas le sang, au contraire, je suis curieusement remplie d'empathie pour cette petite. Cette phrase, j'en suis sûr qu'écrite hors contexte peut prêter à confusion. Mais je suis là, et je l'entends de sa propre voix, d'une sincérité que je n'avais pas découverte chez elle encore jusque là. J'ai envie d'envoyer au Diable le Sixième Commandement des Tables de la Loi : « Tu ne tueras point ». Elle a tué, j'ai tué. Nous sommes plus identiques que je n'aurais jamais pu le croire. Toute cette colère et cette tristesse, il est maintenant fort probable voire évident que c'est de là qu'elles viennent. Je reste néanmoins silencieux, moins pensif que patient. J'aimerais qu'elle me dise comment cela est arrivé. Parfois, souvent même, la mémoire des enfants déforme la réalité, tous les éléments de la situation ne sont pas pris en compte, ils n'y parviennent pas, et avec le temps ils fabriquent un souvenir erroné. Cependant, il est possible que ce raconte ce petit ange ne soit pas arrivé durant l'enfance, et là effectivement ça lui pose véritablement problème. Mais dans tous les cas, je n'arrive pas à lui en vouloir, parce qu'elle parle de sa mère, elle culpabilise. Nul besoin d'être télépathe pour le deviner. Et de mon point de vue, je trouve que sa culpabilité est une punition déjà bien suffisante. J'ai de la peine pour elle. J'ai envie de tirer ce grillage de bois qui me sépare d'elle et de lui caresser la joue, les cheveux. Mais je ne fais rien. Pas d'attache me suis-je promis. Et puis elle reprend. Sa sœur semble avoir une place infinie dans son cœur. Remarquez, on change une lettre et les deux mots sont identiques. D'accord, blague à part. Toujours est-il qu'elle en parlait sur le parvis de l’Église, maintenant dans le confessionnal. Plus que de l'amour, je crois que c'est une obsession. Car si j'ai bien tout suivis, sa sœur est morte, et pourtant, l'adolescente continue en quelque sorte de vivre dans le passé. La solitude n'aide jamais personne à sortir de la douleur. Ou en tout cas c'est un processus très long. Ce qui fut mon cas. Et c'est pour ça que j'ai de plus en plus envie de lui venir en aide. D'autant plus que mon cerveau fait peu à peu le lien entre les éléments de son histoire, ou du moins du peu que j'en sais pour l'instant. A n'en pas douter, cette fille n'a pas eu d'enfance, elle n'a pas eu de mère puisqu'elle a tué, et sa sœur est morte à cause d'expérience scientifiques. Si j'ai bien résumé, le bilan est catastrophique. Et moi qui me suis plains toutes ces années.
Quand je sors de mes pensées, je me rends compte qu'elle est silencieuse. Trop silencieuse. Mais au moment où je veux l'encourager à poursuivre et que je me tourne vers elle, je vois au travers de la parois d'arabesque boisée qu'elle est devenue lumineuse. Au sens propre du terme, j'entends. Ce n'est pas un air sur son visage, elle rayonne véritablement. Et ce n'est pas non plus la lumière d'une lampe torche ou d'un téléphone portable, la lumière provient véritablement d'elle. Elle est sa propre lumière. Telle une étoile. Je suis cloué sur mon siège, hallucinant totalement, et en même temps ravis d'un tel spectacle. Serait-ce un signe du Seigneur, l’Étoile du Berger que j'attendais ? Elle est tellement belle !
Elle sort brusquement du confessionnal et je la suis, non pas parce qu'elle le crie mais parce que je veux la voir, je ne veux pas la quitter des yeux. Lorsque je la retrouve hors du confessionnal, elle brûle, elle est recouverte d'un feu constant et homogène. Je reste la fixer comme un imbécile alors que le prêtre me rejoint un sceau à la main, dans un réflexe humain et plus logique que le mien. Mais je lui bloque le bras, laissant l'adolescente s'enflammer. Elle ne crie pas, elle ne cours pas tous les sens, et il n'y a pas d'odeur de chair brûlée. Mon cerveau fait tilt. Si la lumière provenait d'elle et que désormais elle brûle sans se consumer, c'est qu'elle est tout aussi spéciale que sa sœur. Pourquoi n'y ai-je pas penser plutôt ? Quel imbécile je fais des fois. Mais elle ne change pas, elle reste ainsi. Je ne comprends pas bien : ne peut-elle pas contrôler ce qui lui arrive ? Est-ce aussi spontanée que cette voix et cette protection Divine qui m'incombe ?
Je resonge à cette pensée d'il y a un instant : elle brûle sans se consumer. Puis je repense à ce que je me disais tout à l'heure sur les premiers êtres spéciaux et tout particulière Moïse qui semblait être insensible au feu lorsqu'il passa sa main au dessus du Buisson Ardent mais que celui ci ne le chauffa même pas. J'ai soudain un irrépressible besoin de tenter le destin. Je retire ma veste et retrousse mes manches. Je dis au prêtre d'aller chercher des vêtements de rechange, et sans me demander ce que j'ai l'intention de faire, trop content de fuir devant cette manifestation qu'il doit penser démoniaque – oui, j'ai bien vu dans son regard que pour lui les flammes sont indissociables de l'Enfer, si bien qu'il en oublie que c'est avec une flamme qu'il allume ses cierges – il s'éclipse aussitôt. Je regarde mes mains en pensant que c'est la dernière fois que je les vois ainsi. Je commence à m'approcher en murmurant le Chapitre III de l'Exode. L’ange de l’Éternel lui apparut dans une flamme de feu, au milieu d’un buisson. Moïse regarda ; et voici, le buisson était tout en feu, et le buisson ne se consumait point. Je m'approche toujours aussi lentement, aussi prudemment, commençant à sortir la chaleur. L’Éternel vit qu’il se détournait pour voir ; et Dieu l’appela du milieu du buisson, et dit : Moïse ! Moïse ! Et il répondit : Me voici ! J'y suis presque. J'ai confiance en le Seigneur, et il ne se manifeste pas pour que je m'arrête. Je continue donc, non sans une certaine inquiétude. Et il ajouta : Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se cacha le visage, car il craignait de regarder Dieu. Je plisse les yeux en m'approchant car je sens déjà la lumière m'éblouir et la chaleur m'assécher. Dieu dit : Je serai avec toi ; et ceci sera pour toi le signe que c’est moi qui t’envoie. Je pose mes mains sur ses épaules.
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Zoya Ivanek

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MessageSujet: Re: Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya)   Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya) I_icon_minitimeMer 11 Avr - 9:52

« Mamaaaaaan ! »

J’entends encore ma sœur crier après elle alors que les flammes ne nous font aucun mal dans la maison, j’entends maman hurlé, hurler si fort, elle nous demande de sortir et de sortir le plus vite possible. Elle a beau souffrir des brûlures, elle a beau sentir ses poumons bruler de l’intérieur, la seule chose à laquelle elle pense c’est nous : notre sécurité. A l’époque nous n’avions que dix ans et nous ne connaissions absolument rien du phénomène, de notre "mutation", et si nous avions su, nous aurions pu la sortir de là…Essayer au moins. J’ai dû traîner ma sœur à l’extérieur, et même de l’extérieur nous l’entendions encore hurler jusqu’à la mort, j’avais posé mes mains sur les oreilles de sœur et j’appuyais si fort que j’ai dû lui faire mal : elle pleurait et me suppliait de la lâcher. Une demande ironique parce que malgré tout, elle avait posé ses mains contre les miennes. Les souvenirs me submergent et je me sens glisser vers le bas. C’est la voix d’Ekaterina qui me tire de tout ce flot d’image, de bruit, de sensation, elle me dit que je peux me contrôler et le pire c’est que je finis par la croire. J’essaye de faire le vide dans ma tête, je chasse le sentiment de culpabilité, je chasse la peine et les cris. Je me sens un peu mieux au bout de quelque minute mais les flammes ne s’éteigne pas encore, elles ont besoin de sortir, besoin de s’exprimer. Je les réprime depuis bien trop longtemps et une partie de moi sait pertinemment que c’est à cause de ça que j’ai tendance à perdre le contrôle de mes dons. Je ne les laisse pas assez souvent s’exprimer, ma rage a besoin de sortir et ce n’est hélas pas en m’exprimant sur une minable petite scène d’un minable bar crasseux que je peux réellement me défouler.
Je fini par lever les yeux sur l’image imposante du Christ sur sa croix, j’aurais dû venir plus souvent mais j’ai tant voulu chasser ce qui a fait partie de mon enfance, de ma vie d’avant, qu’il m’était impossible de véritablement croire en un seigneur qui m’a prise ma sœur et laisser mon père faire ce qu’il nous a fait. Je lui en veux, je suis en colère contre lui, je le déteste parce qu’il m’a donné ce don, parce que ça à tuer ma mère et parce qu’il n’a pas protégé ma sœur comme il l’aurait dû. Je lui en veux tellement, autant que j’en veux à mon propre père.

Une main se pose sur mon épaule et pendant quelque seconde je pense qu’il s’agit tout simplement de mon esprit qui me joue encore des tours, de ma sœur qui est là et le sera toujours…Mais cette étreinte n’est pas la même, n’a pas cette étrange sensation d’un simple "voile" posée sur mon épaule, elle n’est pas légère bien au contraire, si elle a quelque chose de réconfortante, je sais et je sens que ce touché est bel et bien réel. Cette idée me fait paniquée sur l’instant et je me retourne vivement pour faire face à mon inconnu. La grenouille de bénitier, il se trouve là devant moi, pas effrayé et surtout, sa main est intacte. Cela m’étonne et en même temps je me sens fière, Ekaterina avait raison : je pouvais y arriver.
Pendant un long moment je ne peux pas détacher mes yeux de cet homme et je me demande qui il est réellement…Notre rencontre n’avait été que pure hasard et je ne crois pas spécialement aux destins, au route tracée, aux chemins qui se croisent. Parce que je ne peux pas admettre que c’était mon destin de perdre ma mère et ma sœur, je ne peux pas admettre que c’était mon destin de naître dans cette famille plutôt qu’une autre, avoir cette capacité au lieu d’être "normale". Cet homme ébranle toute les convictions que je m’étais plus ou moins construite pour tenir le coup, pour ne pas me sentir aussi désarmée, pour me dire que j’avais absolument le contrôle sur tout, sur mes choix et sur ce qui m’arrivais.

Mes yeux sur posent alors sur cette main qu’il a étreint mon épaule, je suis prise d’une envie un peu dingue de la prendre entre mes mains, juste pour vérifier que je ne rêvais pas, que tout cela était bien réel et que par conséquent je pouvais être capable de contrôler la température des flammes qui m’habille. Je tremble un peu, j’avoue que j’ai peur, je ne tiens pas spécialement à faire du mal à cet homme, au final il ne m’a rien fait pour ça. C’est lentement que je pose d’abord le bout de mes doigts, reculant un peu à son contact et surveillant ses réactions, la moindre grimace de douleur sur son visage mais rien ne se passe, il reste le même et je tente enfin de glisser mes doigts entre les siens. Le contact est étrange parce que j’ai l’impression de ne pas ressentir le toucher de la même façon, c’est quelque chose que je ne pourrai pas franchement expliquer mais je reste un moment, là, immobile, à fixer ma main dans la sienne.


« Je t’ai menti…L’auteur du bouquin…Il est mort mais, il a fils. Je l’ai vu à la télévision il n’y a pas longtemps… »

Et je le regarde, j’attends ce moment où il finira tôt ou tard par crier, hurler, j’attends l’odeur de la chaire qui brûle, mais rien de tout ça ne se passe et je fini par lui rendre sa main, ne pouvant m’empêcher de me sentir…Apaiser…
Cette sensation…Il y avait bien longtemps que je ne l’avais pas ressentie, elle me donne les larmes aux yeux une secondes et je baisse la tête, le prêtre de tout à l’heure revient, ses yeux écarquillés. Il est effrayé lui, il tient entre ses bras des vêtements et doucement les flammes qui me servait d’habit s’apaise, diminue, la lumière qui émane de moi aussi et je fini par retrouvé ma normalité. Pris au dépourvu et terriblement gêné par ce qui se passe, le prêtre ferme les yeux, déposant les vêtements sur le sol avant de me tourner le dos et de s’en aller sans demander son reste.


La nudité ne me gêne pas, peut-être pas habitude ou simplement parce que je n’ai aucun sens du pudisme. Un corps et un corps. Me dirigeant malgré tout vers les vêtements qu’il m’a amenés, je les enfile, perdant totalement mon allure rock que j’affectionne tout particulièrement. Je me retrouve avec un t-shirt, trop grand, au moins ça fait un genre avec l’épaule nue et un pantalon en velours côtelé, noir, tout simplement horrible. Je vais pas me plaindre, ce pauvre prêtre ne s’attendait pas franchement à ce qu’une jeune fille se retrouve nue dans son église. L’avantage avec mes capacités c’est que je peux facilement modifier ce pantalon, maintenant que je n’ai plus rien à cacher je ne me gêne pas pour poser mon index sur le pantalon, une bonne moitié au-dessus du genou. L’odeur de tissu brûlé et puis le crack d’un tissu qu’on déchire. Transformant ce pantalon en un short je fini enfin par poser mes yeux sur l’homme qui m’a entrainé ici.

« Et maintenant ? »

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Henry Austen
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MessageSujet: Re: Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya)   Et le Buisson Ardent lui dit (dans une Eglise feat. Zoya) I_icon_minitimeMer 11 Avr - 13:36

- Amen.

Je ressens la chaleur, mais pas la douleur. C'est chaud, oui, très chaud même, mais ça ne me brûle pas. Je regarde mes mains posées sur ses épaules, oui car dans un réflexe inconscient dont je n'ai pas souvenir, je les ai fermés et j'ai détourné la tête. Un sourire se dessine sur mes lèvres, à la fois surpris et fasciné. Wow. Je suis époustouflé par une telle manifestation. Dieu, Le Créateur, je n'ai jamais douté de Toi, heureux ceux qui croient sans avoir vu, mais je constate que Tu aimes récompenser ceux qui ont depuis toujours une foi aveugle en Toi. C'est véritablement fantastique. Je suis tellement éberlué que j'ignore ce que je fais et ce que je dis. Je crois que ma bouche est remplie onomatopées tant j'ai perdu le sens commun de l'expression. La pensée précède le langage, c'est certain, mais mon manque d’éloquence est bien la preuve que j'ai du mal à organiser ce qui se passe dans ma tête.
Je me demande tout d'abord comment cela est-il possible ? Comme est-ce physiquement possible que quelqu'un puisse s'auto-immoler sans utiliser de feu ? Et sans ressentir quelconque douleur ? Comment le corps peut-il résister à une telle chaleur ? Est-ce qu'elle a une armure sous la peau ? Non, parce que même si c'était le cas sa peau brûlerait et ça sentirait le cochon grillé. Et d'où viennent ces flammes ? Des pores de sa peau ? Ça ne peut pas être un tour de magie, elle brûlait même du visage et des cheveux, et pour réaliser un tel tour il faudrait une combinaison de vulcanologue. Et quand bien même, ma main aurait été carbonisé – d'ailleurs je me demande vraiment ce qu'il m'a prit. Oui, car ça ne peut pas être un feu factice, sinon elle ne se serait pas retrouvée... hm elle est nue sous ses flammes, là ? Je rougis, et ce n'est pas à cause de la chaleur.
Je rougis encore davantage lorsqu'elle se retourne vers moi. La dernière fois que j'ai vu une femme toute feu toute flamme c'était dans un générique de James Bond. Décidément, quand la réalité dépasse la fiction. Je ne la vois ni comme un Démon venu de l'Enfer, ni comme un Ange, bien que beaucoup de mythes pourraient la percevoir comme le contraire. Non, je la vois plutôt comme une sorte de fée. Oui, une fée avec l'apparence d'une jeune fille, mais qui en ce moment a sa véritable apparence. Est-ce que j'ai un début d'érection ? Putain, Henry, t'abuses !
Et cette voix qui sort de ce brasier ! Ça y est, je suis conquis. Oui, je m'obstine à me dire qu'il ne faut pas que je m'attache, mais de toute ma vie c'est la première fois que je vois une telle créature, et je me sens proche d'elle plus que n'importe qui. Dieu m'a poussé vers elle, bien que je ne sache pas encore exactement pour quoi. Que peut-elle m'apporter que je n'aurais pas trouver tout seul ? La preuve que des êtres extraordinaires existent bel et bien ? Je les ai vu à la télé, comme tout le monde. La mort du professeur mais l'existence de son fils ? Google me l'aurait dit. Alors quoi ? Seigneur, j'avais foi en toi, alors pourquoi une telle démonstration ? Je le saurais en temps et en heure, je comprends. Tu l'as mise sur ma route, comme tout ce qui a pu faire de ma vie ce qu'elle est aujourd'hui. Ô Toi Le Tout Puissant, je crois que je commence à comprendre, je comprends que ma vie ne commence véritablement qu'aujourd'hui. C'est cela, j'en étais sûr. Ces trente-cinq années n'étaient qu'un prologue, la Genèse. Et c'est ce matin que commence mon voyage. Très bien, soit, qu'il en soit ainsi. Mon Exode commence donc avec cette fille. Je ne la quitterais pas tant que ma mission l'exigera.
Sa main dans la mienne. J'ai l'impression d'être touché directement par le Saint Esprit, comme sur ces icônes où on voit une lumière descendre sur la tête de chacun des apôtres de Jésus le Christ, Fils de Dieu. Je me sens d'un seul coup, en communion avec cette être supérieure. Sa main de feu me réchauffe mais ne me brûle toujours pas. Je ne reste pas impassible pour autant, je sens nettement mon visage qui se décrispe parce qu'il est asséché. Je crois que j'ai un sourire béa. Je ne me contrôle pas. J'ai du mal à me l'expliquer : sa main est chaude au contact de ma peau, j'y ressens quelque chose de rassurant, un peu comme lorsqu'une mère vous étreint, ou que votre amoureuse vous caresse la nuque – enfin j'imagine, j'ai oublié l'un et je n'ai jamais connu l'autre – mais c'est plus intense encore, c'est presque surréaliste tant c'est indicible.
Puis les flammes s'éteignent, et elle est là, devant moi, nue, dans son plus simple appareil, magnifique, une beauté pure, digne des plus grands peintres italiens de la Renaissance mais valant largement mieux que le plus noble des couturiers français. Je suis stoïque. Estomaqué. Le souffle coupé. Figé. Tout un tas d'adjectif qui font de moi une âme aussi humble que statufiée. D'ailleurs je ne remarque le prêtre que lorsqu'il s'en va, laissant derrière lui un petit tas de chiffons. L'adolescente se rhabille, à mon grand regret. Oui, comme ça, je vous l'accorde ça fait un peu pervers, mais mes intentions ne sont ni impures ni obscènes. C'est juste par amour de la beauté que j'admire son corps, et question beauté, elle atteint le summum. Seuls les vrais artistes peuvent comprendre cela. Même une fois habillée, je n'arrive pas penser le contraire. Cela dit, je dois avouer que je reste fixé sur son visage tant son accoutrement est hideux. A ce propos, au moment où j'allais sortir un couteau de ma poche pour lui tailler littéralement un short, je la vois utiliser son don avec une incroyable précision, précédant ainsi ma pensée. Dommage, ça aurait été une occasion de la toucher, de voir sa peau immaculée de près. Qu'est-ce qui me prend, bon sang ? Pardon, il ne faut jurer. Mais c'est vrai, un seul petit contact, et BAM, je ne me contrôle plus. Calme toi, Henry. Calme toi.
Et maintenant ? Bonne question.

- Pour l'instant je vais aller convaincre le prêtre de faire vœux de silence. Après quoi on va aller t'acheter quelques vêtements : hors de question que tu marches à côté de moi dans cette tenue. Et pendant ce temps là on réfléchira à cette histoire de fils de l'auteur. Ça te convient ?

Je n'attend pas de réponse. Je lui dis simplement de m'attendre sagement ici, et tout en redépliant mes manches, les reboutonnant et renfilant ma veste, je me dirige vers la pièce où l'Homme d’Église a prit la fuite. D'ailleurs, c'est regardant ma montre – midi moins deux – que je me rends compte que cette jeune fille a pu voir tous mes tatouages religieux sur mes bras. A ce propos, pas un défaut, pas une cloque, ils sont impeccables. Même le chapelet d'or, d'argent, d'if et d'ébène à mon poignet gauche n'a rien, pas la moindre trace de suie. Incroyable, tout simplement incroyable.
Je réajuste ma veste, frappe deux fois, et entre par la porte entre-ouverte. Le prêtre est à genoux au pied de sa couchette, la tête basse devant le crucifix, un chapelet entre les doigts, une Bible entre les mains. Lorsque je l'appelle, il sursaute. Je sens que la conversation va être difficile.

- Mon père, dis-je de nouveau.
- Qui êtes-vous vraiment ?! Au Nom de Dieu, dites moi qu'est-ce que vous faites ici.
- Comme je vous l'ai dis, je suis en mission pour le Vatican. Sa Sainteté elle-même m'a demandé de venir enquêté sur les êtres dits spéciaux dont vous avez forcément entendu parler.
- Ce sont des démons ! Des créatures de l'Enfer.
- Sa Sainteté l'ignore encore. Tant que je n'ai pas fais de conclusion, notre Sainte Église n'aura pas de position quant à ces individus.
- Vous en êtes un aussi ! Vous l'avez touché ! Et vos mains, elles n'ont rien ! Seul un démon peut en toucher un autre sans ressentir le mal insuffler son âme ! Même un ange en garderait des séquelles !
- Non. Ce que vous dites est erroné mon père. Voyez-moi plutôt comme un exorciste.
- Foutaises ! Démon ! Démon !
- Ça suffit mon père.
- Sinon quoi ?! Vous allez me tuer ?! Démon ! Démon ! Démon !
- Si vous ne pouvez garder le silence, je ferais en sorte que vous en subissiez les conséquences. J'en référerais au Saint-Siège et...
- DÉMOOON !!

Midi sonne. Lorsque les douze coups finissent de retentir, un silence de Cathédrale s'est devenu imposé dans l’Église. Seul les chœurs grégoriens continuent de chanter en boucle par les enceintes disséminées dans le monument. Je sors de la petite pièce et referme pieusement la porte de bois derrière moi. Je rejoins l'adolescente mais ne lui dis rien à propos du prêtre. Personne ne saura jamais rien, c'est certain.

- J'ai un peu faim. On va en profiter pour faire plus ample connaissance, ça te dit ?
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