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 Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek)

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Henry Austen
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MessageSujet: Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek)   Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek) I_icon_minitimeDim 1 Avr - 15:59

New York. Il y a encore quelques temps, je n'aurais jamais imaginé y revenir. Je me pose encore la question du pourquoi. Mais s'Il m'a envoyé ici, il doit y avoir une bonne raison. Il doit avoir des projets pour moi. Peut-être veut-Il que je reconstruise ce qu'Il n'a pas pu empêcher d'être détruit. Je ne sais pas. Hier soir juste avant d'embarquer, je me disais que prendre l'avion ce serait comme être tout près de sa maison. Pourtant Il ne s'est pas manifesté plus que davantage. D'un autre côté, Il est tellement présent en moi, plus qu'en personne d'autre, qu'il serait difficile de se manifester encore plus qu'Il ne le fait déjà. Je m'égare.
New York a changé, c'est vrai. Pourtant elle semble avoir gardé la même âme. J'avais seize ans quand j'ai quitté cette ville. J'étais bien assez grand pour en garder des souvenirs très précis. Tel quartier, telle rue, telle boutique. Mais les souvenirs ne valent plus grand chose face à la destruction que la métropole a subit. Lorsque tout est intact, les souvenirs reprennent vie, on se revoit comme si c'était hier. Mais après un tel coup de balai, les souvenirs ne sont plus qu'imagination, et à part notre mémoire, rien ne témoigne la présence de tel quartier, telle rue, telle boutique. Cette destruction marque la limite entre le souvenir et l'imagination. Et plus on essaye de se souvenir d'un lieu, d'un moment, plus on le façonne. L'imagination finit par prendre le pas sur ce qui fut. On réalise alors qu'à force de vouloir s'en souvenir, on a détruit les derniers témoins intacts qu'il restait.
Il n'y que l'âme de cette ville qui rende crédible ce dont on souvient ou ce dont on imagine se souvenir. Oui, New York est toujours aussi grise, aussi bruyante, aussi insomniaque, aussi claustrophobique. Celle qui est parfois surnommée Gotham City est un peu la vitrine des maux de notre société. Tout va vite, tout le monde cours, tout le monde est nerveux et stressé. New York est en fait un gigantesque lieu de travail, et on ne peut jamais s'y sentir chez soi. Je reviens après vingt ans d'absence, et je n'ai pas l'impression de revenir chez moi. D'un côté, je ne me sens chez moi absolument nul part. Quoi qu'il en soit, je reconnais New York a son âme qu'elle a su préserver malgré les événements. Je crois que si Shakespeare avait connu la Grande Pomme, c'est ici qu'il aurait placé l'action de Roméo et Juliette, car « être banni de [New York], c'est être banni du monde ». Ca me rappelle d'ailleurs cette blague qu'on m'avait raconté à un cours d'art dramatique : « Vous connaissez la différence entre Vérone et une vierge ? Eh bien Vérone restera toujours Vérone ! » Que ce soit Al Qaïda ou une explosion nucléaire due à un mutant – j'ai toujours du mal à prononcer ce mot, il sonne faux dans ma tête et dans ma bouche –, New York n'a jamais cillé et est toujours restée telle qu'elle est. Ce n'est pas sûr que ce soit un compliment, mais on ne peut pas lui retirer cela. Quand j'y songe, cette ville n'a vraiment pas de chance, elle s'en prend plein la gueule.
Et elle est dangereuse. Je sais que je ne crains pas grande chose car Il me protège, mais ça ne me donne pas envie de rester. Oui, j'ai même plutôt hâte de partir. Pas forcément pour retrouver Miami – ville très ensoleillée avec des filles en bikini toute l'année – mais juste pour ne pas être là. On dit que la première impression est souvent la bonne, mais aujourd'hui, ma première impression de New York se mesure-t-elle par mon arrivée à JFK ou bien par mon arrivée à l'hôtel ? Si on doit se fier à l'aéroport, c'est un peu facile. Non, je vais me fier à l'hôtel – d'ailleurs le Très-Haut aurait pu me guider vers un meilleur que celui-là, j'ai du me fier à ce chauffeur de taxi indien.

Et me voilà dans les rues New York, marchant au hasard des croisements et des coups d'épaules que je reçois des autres passants. Qu'est ce que je cherche au juste ? Je n'en sais rien. J’attends qu'Il me fasse un signe. Mais Il n'est pas très bavard depuis ce matin. Peut-être attend-Il que je prenne mes marques. Je n'espère pas qu'Il fasse ça dans l'espoir que je reste plus longtemps que prévu. J'attends qu'Il me fasse un signe et pourtant je marche en regardant le trottoir plutôt que le ciel. Je m'arrête. Je soupire. Sérieusement, qu'est ce que je fous là ? Je ferais mieux de reprendre l'avion.
Une cloche résonne dans mon oreille gauche. Pourtant je tourne la tête à droite. Dans le reflet d'une vitrine, je vois une Eglise. C'est onze heures qui sonne. Et moi qui attendait un signe, le voilà. Je lève les yeux au Ciel et murmure un Merci inaudible.
La vitrine en question appartient à une librairie qui fait plutôt vintage façon londonienne. Intrigué, et surtout parce que je n'ai rien de mieux à faire, je m'approche. Derrière la vitre un titre me frappe : 2007, le nouveau 2001 ? Qu'en est-il aujourd'hui ? Lorsqu'on onze heures finit de sonner, j'entre dans la boutique à la recherche du livre en vitrine. Je mets un certain à le trouver. C'est vrai que derrière le verre, il n'est pas forcément en évidence, ce sont mes yeux qui se sont posés dessus plutôt que sur le dernier best-seller d'un romancier de gare appelé comment déjà ? Un nom de château, je crois, quelque chose du genre. Peu importe. Je trouve la couverture intéressante, car ce n'est pas une photo de l'explosion mais un dessin. Au dos du pavé je peux lire « Couverture : Isaac Mendez ». Hm, connais pas. Je feuillette l'ouvrage, je m'arrête sur certaines légendes en dessous des images. Je le referme en décidant de le prendre. Des yeux, je cherche d'autres articles du même genre. J'hésite sur une biographie du maire mort dans les événements de la Statue de la Liberté, et puis finalement non. En revanche, à la fin de l'ouvrage, je lis les sources, et un bouquin relatant les faits précis de la mort du maire me semble plus approprié que sa vie entière. Je demande à une vendeuse s'ils ont un exemplaire, et oui, il est juste là me montre-t-elle du doigt.
Je vais déjà commencer par ces deux là. Une fois que je les aurais lu, ce qui va me prendre un certain temps, je reviendrais. Je me dirige vers la caisse. Mais une couverture bleu attire mon regard. Je survole le sommaire : « Lévitation, auto-régénération cellulaire, télépathie, télékinésie ». Intéressant. Très intéressant même. Je referme l'ouvrage, pensif.


Dernière édition par Henry Austen le Lun 2 Avr - 18:13, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek)   Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek) I_icon_minitimeLun 2 Avr - 12:33

Bonjour la culture ! Aujourd’hui était l’un de mes jours de congés et j’avais le choix entre rester chez moi pour végéter toute la journée ou sortir…Sortir, oui, mais pour aller où ? J’avais fini par enfiler des bottes par-dessus mon jegging, pas question que je reste à l’intérieur aujourd’hui, j’en avais franchement pas envie, je voulais juste me changer les idées. Je savais où aller, enfin ce n’était que la première étape de ma journée, là j’avais juste envie de me rendre dans ma librairie préféré. Oui oui…Librairie ! J’en avais peut être pas l’air mais il m’arrivait de m’instruire, certainement bien plus que la majorité des jeunes inscrit à l’université qui au final passait plus de temps à se retourner le cerveau qu’autre chose, note…Moi aussi je me retourne parfois le cerveau. Bref ! Je me dirigeais donc vers cette libraire aux airs londonien, un peu vintage où tu passes un bon quart d’heure à trouver exactement ce que tu cherches mais j’aimais ça. J’aimais l’odeur de vieux papier qui embaumait ce lieu, j’aimais aussi le grincement léger du parquet, le fait que tout ne soit pas ranger à la perfection, j’adorais fouiner pour trouver un livre qui m’intéresse parce qu’on finissait toujours par tomber sur autre chose et parfois sur plus intéressant. Je m’étais coller devant la vitrine, un signe à la vendeuse du jour, j’étais une habituée et Sofia me connaissait bien, je terminais ma cigarette avant d’entrer dans les lieux peu avant onze heures. Bordel…Je m’étais levé tôt aujourd’hui ! Je me surprenais moi-même. Cigarette écrasé, mes bottes firent grincer le planché des lieux alors que la petite clochette au-dessus de la porte annonçait mon entrée. Autre chose que j’aimais tout particulièrement dans ce lieu c’était le fait qu’il n’y ai que très peu de monde, deux voire parfois trois personnes tout au plus. Je me promenais tranquillement au travers des rayons lorsque la petite clochette annonçait la sortie d’un client ou l’entrée d’un nouveau dans les lieux.
Maladivement curieuse, j’avais relevé les yeux d’un bouquin de philo que je lisais en diagonale pour voir si celui-ci pouvait m’accrocher. L’homme qui venait d’entrer avait l’allure du gars un peu paumé, il regardait les lieux avec une certaine curiosité et je m’étais dit pendant un instant que ça devait être un touriste. Retournant à ma lecture, un malaise pénétra les lieux à l’instant où l’homme posa quelques questions à Sofia. Cette librairie est presque aussi silencieuse qu’une église et les habitués en règles général préfèrent fouiner plutôt que de demander. C’est là toute la magie des lieux diront-ils…Je jette un œil aux ouvrages qu’il demande, qu’il observe, et je ne peux pas m’empêcher de sourire. C’est soit un touriste, soit un mec qui cherche des réponses, vu sa lecture je mettrais ma main au feu ( sans mauvais jeu de mot ) si il n’était pas l’un "d’entre nous".

Je vois le regard de Sofia, la vendeuse, elle fixe l’homme et je sens sa méfiance d’ici. Elle abandonne d’ailleurs bien rapidement le pauvre homme lorsqu’il pose ses yeux un autre ouvrage en cours de route. Il ne sait décidément pas ce qu’il fait, à New York ce type de livre ferait presque partie de la liste noir et si les Etats Unis n’étaient pas si attaché à la liberté d’expression, ce genre de bouquin serait retiré de la vente sans hésitation et pourtant, le plus drôle, c’est que bon nombre de gens les lisent, en cachette, presque honteusement. Certain par curiosité, par envie de connaître "l’ennemi", d’autre comme moi parce qu’ils cherchent un moyen de contrôler de tout ça et pense que ces livres pourront les aider, et il y a les touristes qui viennent ici comme si on allait se promener dans les ruines d’Iroshima. Je ne suis pas Americaine, je n’ai qu’à ouvrir la bouche pour que tout le monde l’entende, mais malgré tout ce pays, cette ville, est ce qui ressemble le plus à une véritable "maison" pour moi. Je me sens à ma place parce que malgré mes tenues, malgré mes yeux cernés de noir, malgré le choc, les gens ne me regardent pas, tout au plus se méfie un peu de moi mais au final je n’existe pour personne ou presque.
Je m’emmerde, et ce gars s’avère être un bon passe-temps, je ne suis pas loin mais je m’approche un peu plus encore de lui, je le dépasse même et pose mon livre sur le comptoir, mon nouveau livre de chevet, un recueil de poésie diverse et variée. Je fixe le gars derrière moi et je dis ce que je pense :


« Tu ne devrais pas te montrer aussi intéresser par tout ça, c’est assez mal vu dans le coin »

Je ne parle pas fort parce que ce type attire déjà bien assez l’attention comme ça et les emmerdes c’est pas vraiment ce que je cherche. Je le regarde, je regarde les bouquins qu’il tient en main et l’envie de lui demander directement s’il fait partie des "spéciaux" me brule les lèvres mais je n’en fais rien, ce n’est ni le lieu, ni le moment.


« Prenez au moins un sac avant de sortir… »

J’esquisse un sourire avant de me détourner du gars que j’ai délibérément dépassé, Sofia revient derrière la caisse et je la sens un peu nerveuse. Avec tout ce qui s’est passer dans cette ville, c’est compréhensible de flipper au moindre soupçon même si c’est chiant. Je me penche sur le comptoir, et lui fait la bise…Je lui glisse quelques mots à l’oreille et elle rigole, putain c’est vraiment mon bon jour aujourd’hui. Elle me facture le bouquin, je lui file ce qu’elle me demande pendant qu’elle place le livre dans un petit sac. Attrapant celui-ci, je me retourne, un signe de tête à l’inconnu et je sors…M’adossant directement contre la vitrine pour me sortir une nouvelle cigarette, cherchant en vain mon briquet…Et merde, quelle conne, j’ai dû l’oublier sur la table basse. Avec mes dons, prendre un briquet n’est pas franchement un réflexe et là je me retrouve comme une idiote avec une cigarette en bouche, sans quoi l’allumer. Enfin, si j’ai de quoi, mais là encore ce n’est ni le lieu, ni le moment de faire une démonstration de mes dons en public.

Sa tenue:
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MessageSujet: Re: Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek)   Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek) I_icon_minitimeLun 2 Avr - 19:15

Activating Evolution. Oui, j’ai besoin de ce livre, il me le faut absolument. Je crois que je vais le lire en premier, et cela dès que je rentrerais à l’hôtel. Si le Seigneur m’a guidé jusqu’ici, c’est pour rencontrer les personnes dont parle ce bouquin, j’en suis intimement persuadé désormais. Je devrais sans doute commencer mes recherches par l’auteur lui-même. Je retourne le livre. « Chandra Suresh ». Ca ne me dit rien. Pourtant un nom comme celui-là, si peu commun ici, ça devrait me sauter à l’esprit. Il faut que je trouve ce professeur Suresh. J’espère qu’il vit ici et pas… en Inde ?! Dieu, m’a conduit ici pour une bonne raison, et ce n’est certainement pas pour prendre l’avion jusqu’en Inde.

- Plait-il ?

Une voix vient d’interrompre mes pensées. J’ai du mal à me détacher du livre, hypnotisé que je suis comme s’il s’agissait de la Bible. Peut-être est-ce l’étrange symbole de la couverture qui capte mon regard tel la croix latine et sacrée gravée d’or sur le Livre Saint. En parlant d’or et de Sainteté, je me retourne vers la voix. Bonté Divine ! Je suis désarçonné par une telle beauté. Oui, Sainte Mère de Dieu, tu as engendrée sur cette Terre de péchés une nouvelle fille d’Eve au visage plus pur encore que la plus belle des icônes de cette dernière. Mais la sagesse de la prière m’a appris à me méfier des jolies choses, surtout si ce sont des femmes, car elles peuvent incarner sans même le savoir le Serpent d’Eden.
Malgré ma question, j’ai parfaitement compris ce qu’elle m’a dit. Trop concentré sur l’ouvrage entre mes mains, ma conscience a mit un peu plus de temps à comprendre ses paroles. Je note d’ailleurs mentalement qu’elle a charmant accent et un anglais parfait. J’ai déjà entendu une prononciation semblable lorsqu’il m’est arrivé de manière plutôt illégal pour des gens discrets mais franchement louche. Et puis une fois j’ai rencontré un prêtre russe. Plus qu’un prêtre, c’était un homme, un vrai, le corps aussi tatoué qu’un mafieux de son pays, le visage aussi abîmé que s’il avait passé sa vie au goulag. Mais il ne m’a rient de tout cela, je sais seulement qu’il a rencontré Limonov. Mais ce n’est pas le sujet. Cette adolescente m’intrigue, et si je détache mon regard de son visage c’est simplement pour ne pas être impoli. Car avec de tels yeux, je crois que je pourrais y rester plongé jusqu’au Jugement Dernier. Je ne sais ce que cachent les fenêtres de son âme. Elles semblent cacher la vérité du monde, empreintes à la fois d'innocence et d'insolence, sans qu'on puisse être capable lequel est le plus présent. Oui, elle a les yeux clair, mais son regard, bien qu'il puisse nous rendre transparent, n'est pas limpide. Comment savoir qui elle est, ce qu'elle en l'avisant ainsi simplement de la tête au pied. Habituellement, juger une personne en la jaugeant ne m'est pas très difficile, mais aujourd'hui, j'en suis incapable. J'ai envie de la suivre, de savoir qui elle est. Mais je ne peux pas, j'ai une mission, bien que j'ignore encore laquelle.
Quand j'y pense, son conseil me semble trop ciblé pour passer à côté. J'ai besoin de savoir ce qu'elle entend par là. Elle sait quelque chose et je veux le savoir aussi. Et puis, c'est la première personne qui m'adresse la parole depuis des jours. Toute fois, il faut que je fasse attention : elle est jeune. Tout malentendu ouvre à la complication et ces mêmes complications attirent les problèmes. Il faut que je reste prudent quoi qu'il arrive, même si je sais qu'Il me protège.
A ce propos en parlant de parlant de protection, je comprends réellement ce que veut dire la jeune fille lorsque je lève les yeux vers les autres clients de la librairie : tous on les yeux plus ou moins rivés sur moi et murmurent entre eux de manière aussi inquiète qu'inquiétante, comme si je tenais un flingue plutôt qu'un livre. Je saisis alors que depuis 2007, parler de mutations à New York est plus dangereux que de porter un keffieh après 2001. Je rougis et m'étrangle à cause d'une boule mystérieusement montée dans ma gorge. Mon pouls s'accélère et je sens ma sueur couler sur mes biceps. Il faut que je prenne l'air. Je me dépêche de payer. Je sors ma carte bancaire, puis non, dans une pensée paranoïaque je me dis que le titre des livres peuvent être affichés sur mon relevé. Je paye en liquide et, trop pressé d'en finir, je dis à la vendeuse de garder la monnaie. Elle me donne un sac sans que je le lui demande répondant automatiquement au conseil de l'adolescente. En sortant, personne ne me dit au-revoir. Message reçu.
Une fois dehors, j'inspire un grand coup. Même cet air atrocement pollué me fait du bien. C'est dingue comme cette librairie m'a d'un seul coup paru plus dangereuse que n'importe quelle mission suicide que j'ai déjà pu faire. J'aurais dû acheter ces livres dans des boutiques différentes très éloignées les unes des autres. Ou alors sur Internet. Non, mauvaise idée, car même si personne ne m'aurait jugé, ce serait vu sur mon relevé bancaire comme on paye obligatoirement par carte. Sauf si j'avais fait avec PayPal. Mais bref, la question n'est plus là désormais, je peux me détendre. Devant moi se tient fièrement l’Église. Je vais aller m'y recueillir.
Mais au moment où j'allais mettre un pied devant l'autre, je l'aperçois, cette fille, cette adolescente qui a su à la fois me mettre en garde et mal à l'aise. Pour répondre à son avertissement, je lui montre le sac et je lui avoue que je n'ai pas l'intention de rester longtemps dans le coin de toute façon. Il y a un silence où j'ignore si je cherche davantage mon courage que mes mots. Et puis merde, finis-je par me dire, ce n'est qu'une gosse, Il me protège, même si je n'aime pas cette putain de ville, il ne peut rien m'arriver.

- Qu'est ce que tu sais au juste, sur « tout ça » ?
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MessageSujet: Re: Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek)   Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek) I_icon_minitimeLun 2 Avr - 21:15

Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek) 120402112555589018

Je regarde à gauche, je regarde à droite, et au final je m’éloigne un peu de l’enseigne de la librairie pour me mettre face à un mur, me cachant comme on se cache du vent. Même si il est inexistant, j’ai envie de cette cigarette et je prends toute les précautions pour que personne ne remarque mon pouce s’enflammer alors que j’incendie le bout du bâton empoissonné. Une première bouffée, je soupire, souffle la fumée et m’adosse contre le mur. Au même moment j’entends de pas si loin la petite clochette de la librairie et je regarde l’homme sortir, il a l’air inquiet, je fous les boules à ce point-là ? J’ai connu mieux comme réaction face à ma personne. Je baisse la tête, mes cheveux blonds cachent mon sourire un peu moqueur alors que je tire une nouvelle fois sur ma cigarette. Je ne le vois pas s’approcher mais je l’entends me poser cette question…Ce que je sais…Décidément, il n’a pas compris mon avertissement mais soit, je relève mes yeux sur lui, je le juge du regard et je ne sais pas comment le juger. Je n’aime pas juger les gens à vrai dire, je fonctionne beaucoup au feeling et là j’ai pas franchement l’impression que ce type me veut du mal, à vrai dire j’ai plutôt l’impression qu’il traine quelque chose derrière lui. Je garde le silence un moment attendant qu’un groupe de piéton ait quitté "le champs d’écoute".

« Je sais qu’en parler n’est pas la meilleure façon de se faire des potes par ici »

Si ça ne tenait qu’à moi, je l’aurais bien invité dans un bar, les bars sont pleins et les discussions fusent à une telle vitesse et débit…Personne ne s’intéresse à personne et au final mes yeux se posent sur l’église qui nous fait face. Un beau monument, j’adore les églises, leur beauté, leur mystère et l’atmosphère qui s’en dégage. Les églises sont les seuls monuments à ne jamais laisser de marbre, entré dans une église et soit vous serez émerveiller par tant de beauté, soit vous serez submerger par le malaise, la lourdeur des lieux, chaque église vous laisse un souvenir et ce n’est jamais l’ennuie. Suis-je croyante ? Je n’en sais rien, quand j’étais gosse oui, aujourd’hui je suis une adolescente en fuite, crevant de trouille à l’idée que son père scientifique la retrouve et ne l’enferme à nouveau dans un laboratoire, la considérant comme un cobaye et je finirai comme ma sœur jumelle…Ekaterina…Tu me manque tellement…Et je ne sais plus qui ou quoi croire.
Je quitte mon mur, fume encore une fois avant de jeter un regard à ce type, ça signifie « bouge tes fesses, suis moi ». Un regard à gauche, un autre à droite, et je traverse la route pour me diriger vers l’église qui nous fait face…Je sais qu’en ces lieux, à cet heure-ci, nous ne risquions pas d’être interrompu, ni même écouter, à part peut-être par le "tout puissant". Devant le parvis de l’église, je m’arrête, je me dis qu’il n’est même pas la peine d’entrée à vrai dire, les lieux sont déjà désert et surtout j’ai un blocage, je sais que je fais des conneries, de sacré connerie et vu ma tenue je ne tiens pas à manquer de respect à qui que ce soit, ça peut paraître con, j’ai beau adorer être trash, je ne peux pas me résoudre à pousser le vice aussi loin. J’ai pas l’impression d’avoir ma place en ces lieux parce qu’au final ma vision des choses est très différente.

Je regarde l’homme, tire une nouvelle fois sur ma cigarette et je le fixe.


« Je ne sais pas grand-chose que ce que disent les bouquins, je sais par contre que l’auteur est décédé »

Comment je le sais ? Si je peux vous dire que ce type doit avoir un don ou un proche peut-être, c’est bien parce que l’un des premiers réflexe des gens comme nous c’est de se renseigner, de comprendre, mêler ça à l’adolescence, l’âge où l’on se cherche sans pouvoir se trouver…Et vous avez une môme devant un ordinateur, dans un quelconque cybercafé, à chercher les réponses dont elle a besoin. C’est comme ça que j’ai appris que ce type était mort.

« J’en connaissais… »

Dis-je en parlant des "spéciaux" et c’est là que je me rends compte que ce lapsus me grillera en moins de deux. Je me sens nerveuse, je déteste parler de ça au final. J’ai si peur et je commence littéralement à devenir paranoïaque, et si ce type était justement là pour me retrouver ? Et s’il était envoyé par mon père ? C’est là que je sens la main d’Ekaterina se glisser dans la mienne, une sensation étrange quand je sais que l’homme qui me fait face ne peut la voir…Le fantôme de ma sœur n’est rien d’autre que l’expression de mon cerveau malade, de ma tristesse, parce que je ne peux pas l’oublier, je ne peux pas avancer sans elle. Son contact imaginaire me rassure. Je tire à nouveau sur la cigarette. Mais la vision de ma sœur me rappelle à quel point l’horreur humaine ne vient pas forcément des gens comme nous, ces hommes et ces femmes peuvent se montrer beaucoup plus cruel et beaucoup plus horrible…Nous étions que des gosses quand nos dons se sont manifester, nous étions que des putains de gamine quand on a été enfermé, nous n’étions pas des criminelles et nous ne méritions pas tout ce que nous avons dû subir elle et moi…Il y a des associations pour ces gens victime des actes des spéciaux mais…Il n’y a rien pour nous défendre, absolument rien.
Je baisse les yeux et je décide de ne pas rester…Je ne veux pas rester. L’église derrière moi, aussi belle soit-elle, me donne l’impression d’avoir un millier d’yeux posé sur moi et ce type…


« Je ne sais pas ce que tu cherches et franchement je veux même pas le savoir, je m’en cogne, mais si jamais tu penses être l’un d’entre eux, je te conseil très fortement de retourner d’où tu viens à moins que tu cherches la merde et crois-moi, avec ta discrétion, tu risques de très vite la trouver »

Balançant ma cigarette consumée au loin, je descends déjà la première marche du parvis de l’église.

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MessageSujet: Re: Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek)   Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek) I_icon_minitimeMar 3 Avr - 12:02

Je tire sur mon col pour l'écarter de mon cou, mais je ne porte pas de cravate aujourd'hui, exceptionnellement. Je n'y ai pas vu d'intérêt pour traîner dans la rue. Pourtant, même si une journée ne comporte rien d’exceptionnelle, j'aime porté une cravate, n'est-ce qu'en nœud simple. Sans-doute fais-je cela par jalousie pour les cols romains des hommes d’Église. Oui, parfois je songe à devenir homme de foie, tout en restant un homme d'action. Je crois être le mieux placé sur cette Terre pour être messager du Seigneur. Dommage que je sois trop vieux pour envisager la carrière de Pape. A ces pensées, je sers ce crucifix qui tombe naturellement dans ma baume depuis le chapelet enroulé à mon poignet gauche. Je sens Sa présence, ça va mieux.
Un peu mieux du moins, car la méfiance de cette gamine me rend perplexe pour ne pas dire nerveux. Elle regarde silencieusement les gens défiler, elle les observe pas apeurée, mais presque avec dédain. Alors que moi pas du tout. C'est étrange cette considération opposée entre des passants qui ont le même goût pour cette ville – puisqu'ils y vivent, ça paraît logique – qu'elle, et cet étranger, en l’occurrence, moi. Mais après mûre observation, je semble plutôt lui faire pitié. Quelle effrontée. N'a-t-elle pas de parents pour lui apprendre les bonnes manières et lui dire qu'on ne fixe pas les gens ainsi ? D'un coup, j'ai envie de la gifler. Mais non, ce n'est sans doute qu'une brebis égarée. J'ignore son histoire et il peut y avoir un millier de raisons à un si peu manque de retenue. Je repense à ce que je pensais d'elle dans la librairie à l'instant : insolence et innocence. Je vais miser sur cette dernière, car je sais bien que la vie est cruelle avec chacun de nous et qu'il faut mériter son salut tout au long de sa vie car le Purgatoire peut être fatal. Je me rappelle également qu'à son âge, mon regard était le même. Oui, je crois que dans le fond nous nous ressemblons. Plus j'y pense, et plus j'ai envie d'apprécier cette petite.
Son regard se rive sur la Maison du Seigneur et elle semble soudainement absorbée par le monument. Hm. Je me fais songeur et j'essaye d'imaginer ce qui se passe alors dans sa tête. Dieu seul le sait. Si seulement Il pouvait me le dire. Les russes sont souvent très chrétiens. Ou du moins ils se plaisent à le faire croire, mais aujourd'hui il est probable que ce ne soit plus qu'un stéréotype. Je repense au sommaire d'un des bouquins que je viens d'acheter : « Télépathie ». S'il y a vraiment des personnes capables de lire l'esprit des gens, ils ont un don béni. Connaître les plus infimes péchés d'autrui est une arme redoutable, mais qui peut s'avérer être douce pour l'âme de ceux qui cherchent la rédemption sans même le savoir. Cette adolescente, cherche-t-elle la rédemption sans le savoir ? Le fait de fixer ainsi l’Église me semble en être indice. Mais je peux me tromper.
Lorsque mon admiration se détache du clocher, la jeune blondinette est déjà en train de traverser la rue. Je lui dis d'attendre mais je ne suis pas sûr qu'elle m'entende avec les crissements de pneus et les coups de klaxons. Je ne compte même plus le nombre de fois où j'ai bien failli mourir de la sorte. Merci Seigneur.
Je me dépêche de la rattraper, de marcher à son niveau, mais une nouvelle fois inattentif à ce qu'elle fait, je continue quelques pas tout seul vers l’Église alors qu'elle s'est arrêtée. Décidément ces jeunes ! Soit ils ne tiennent pas en place, soit ils ne savent ce qu'ils veulent. Comme voulez-vous en sortir ?! Et puis ces cigarettes ! J'ai envie de la lui l'arracher du bec et de l'écraser. Mais non, je ne suis pas impoli. Oui, je peux être un hors la loi, mais je suis quelqu'un de bien, de poli, de bien élevé, de droit, de servant. Et puis les seules lois que je sers sont celles de Dieu.
Je pose mon sac de bouquins entre mes jambes pour qu'il tienne, passe ma main dans mes cheveux pour qu'il tienne, mets ma main droite dans la poche de mon pantalon, fronce les sourcils, et attends la suite de son discours que je sens proche. J'ai envie de lui dire qu'elle peut me faire confiance, mais toute personne ayant étudié la psychologie sait qu'il ne faut pas interrompre un silence, car ça peut être un silence où l'individu cherche ses mots.
Après quelques instants, ma mâchoire se crispe. Sa réponse n'est pas celle que j'espérais, bien au contraire. Avec un miracle – et question miracle, je suis champion – elle aurait pu savoir comment trouver l'auteur, mais là, je dois avouer que je suis un peu pessimiste quand au reste de ma mission dans cette ville. Pourtant, le Seigneur devait forcément savoir que ce professeur a rejoint son Royaume quand Il m'a guidé jusqu'ici. Il doit y avoir autre chose, peut être d'autres chercheurs qui continuent d'explorer ses recherches, ou encore une famille qui en sait un peu plus que ce que raconte le bouquin. Il va falloir que j'enquête sur tout cela d'un peu plus près.
J'émerge de mes pensées lorsqu'elle prononce « tu penses être l’un d’entre eux ». J’esquisse alors un sourire – sans me soucier du résultat que cela provoque avec mes sourcils toujours aussi sérieux. Je suis tenté de lui dire que je suis en mission ici et que je ne peux donc pas partir. Oui, New York est un peu mon enclos jusqu'à ce que j'y ai résolu certains mystères. Donc non, je ne partirais pas car...

- Je veux juste en savoir plus sur « eux ».

Pour le moment.
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MessageSujet: Re: Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek)   Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek) I_icon_minitimeJeu 5 Avr - 7:02

Visiblement c’est le genre de personne à ne pas lâcher le morceau quand il en tient un, putain j’aurais dû fermer ma grande gueule, ne pas l’ouvrir dans la librairie et surtout continuer à l’ignorer arriver dehors. A deux marches en dessous de lui, je me suis arrêter à sa question et j’hésite sincèrement à lui répondre. De toute façon, qu’est-ce que je pouvais lui dire ? Que nous étions très certainement plus nombreux que ce que l’humanité pouvait bien croire ? Que la majorité d’entre nous ne demandait qu’une chose : un peu de paix, vivre normalement, certain se serait même bien passé d’avoir un quelconque don puisque de toute façon on doit le garder entièrement secret. Tout ça pour quoi ? Parce que d’autre ont décidé du contraire, effrayant les personnes lambda avec une explosion qui rase New York, des attentats tous plus atroces et qu’ils se sentent obliger de filmer en direct à la télévision, histoire que la terre entière puisse voir leur visage, les reconnaitre et les pointer du doigt. Des imbéciles mégalomanes, si je ne déteste pas l’humanité, je ne supporte pas non plus sa façon de mettre tout le monde dans le même sac et si jamais l’un d’entre eux voulait se mettre en travers de ma route, en tout franchise, entre la diplomatie et la solution de facilité, mon choix sera vite fait.

« Ils ne sont pas plus différent qu’un autre…Et de votre départ jusqu’à votre arrivé, vous en avez certainement croisé plus d’un »

Je terminais ma cigarette avant de plier légèrement ma jambe pour l’écraser sur la semelle de ma chaussure. J’avais remarqué une poubelle, poubelle dans laquelle je me dirigeai pour y jeter le mégot parfaitement éteint de ma cigarette. Je n’avais pas spécialement envie de continuer le débats, la discussion sur les "spéciaux" avec ce type, je savais que j’allais tôt ou tard trop attirer l’attention et si ce n’était pas déjà le cas, se douter que j’étais moi-même détentrice d’un de ses pouvoirs. J’avais besoin d’une diversion, quelque chose pour attiser sa curiosité mais aussi lui faire comprendre que je ne souhaitais pas plus en parler. Observant l’image de ma sœur sur le trottoir, en bas des escaliers, je sentais mon cœur me serrer, me faire souffrir. Parler d’elle avait toujours été bien trop compliqué, mais parler d’elle pourrait suffire à cet homme.

« Ma sœur jumelle était… »

Je laissais ma phrase en suspens, me rendant compte à quel point il m’était difficile de parler d’elle. J’avais encore beaucoup de mal à croire en sa mort et pour cause, cette conne avait l’art et la manière de me hanter un peu plus chaque jour…Parfaitement consciente qu’elle ne pouvait pas se trouver en face de moi en ce moment-même, j’aimais parfois à penser qu’au fond c’était une infime trace d’elle et pas seulement le fruit de mon cerveau malade. Je baissais la tête un instant, inspirant et expirant profondément avant de remonter les quelques marches qui me séparait de l’homme.

« Et elle en est morte…Injustement…Si ces personnes n’engendre pas la haine chez les autres, c’est la curiosité qu’elle engendre, finissant par grandir entre quatre mur blanc, comme un rat de laboratoire…A devoir supporter plusieurs expérience par jour… »

Les souvenirs me revenaient en même temps, je me souvenais des nombreuse prise de sang, mais pas que…Je me souviens tout particulièrement de l’énorme aiguille qu’on m’enfonça un jour entre deux vertèbre, de la douleur atroce que cela avait engendré, de mes pleures et de la voix de mon père osant me dire que ce n’était qu’un petit moment difficile à passer, que c’était nécessaire si je voulais guérir. Guérir…Comme si j’avais seulement été malade…Aujourd’hui je ne dirai pas que je n’ai pas besoin de guérir de quelque chose mais ce n’est très certainement pas du don qui m’habite, bien au contraire !

« Entre devenir un criminelle et risquer la peine capitale sans autre forme de procès ou être un cobaye pour leur étude monstrueuse, elle n’a pas eu le choix, elle a obéis, chaque jour un peu plus, elle était courageuse tu sais… »

Oui, Ekaterina l’était, sous ses airs un peu plus sage et innocent que les miens, elle subissait et supportait la douleur plus facilement que moi qui finissait tôt ou tard par supplier qu’on arrête ce calvaire. J’avais honte parfois, et j’entends encore papa me dire de me montrer aussi courageuse que ma sœur. Au final ce n’est pas son courage qui lui a sauvé la vie…
Mais je n’oublie pas, je n’oublie aucun des jours passer là-bas, aucun des mensonges qu’il nous a murmuré à l’oreille mais surtout je n’oublie pas la promesse que je t’ai faite, que je me suis faites. Tôt ou tard, il regrettera tout le mal qu’il nous a fait, il regrettera de t’avoir arraché à moi, je lui ferai payé et je ne serai jamais en paix, pas avant de t’avoir vengé sœurette.
Je sens la colère m’envahir et la tristesse, j’essaye de me montrer impassible, je me concentre surtout sur la putain de chaleur que je ressens au fond de moi parce que je sais que si je ne contrôle pas ça, ce mec devant moi allait voir de ses propres yeux que j’étais moi-même l’un d’entre eux…Tant de rage, tant de colère, je ne demande qu’à exploser mais en tout franchise ce jour Lui est tout spécialement réservé.


« Elle demandait rien à personne ! A part jouer avec ses poupées, jouer à cache-cache, putain… »

Je n’aurais pas dû en causer, j’aurais simplement l’ignorer, me barrer et surtout ne pas me retourner.

« Nous n’étions que des gamines… »

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MessageSujet: Re: Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek)   Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek) I_icon_minitimeVen 6 Avr - 21:40

L'adolescente parle de sa sœur avec autant d'amour qu'au passé. Je ne la fixe pas pour éviter de la gêner, car je sais bien qu'il est toujours difficile de parler de ce genre de chose. Surtout à des étrangers qui n'ont jamais connu la personne qui nous était chère et qui a disparue, toujours trop. D'autant plus qu'il n'y a visiblement aucun intérêt à le faire : qu'est-ce que cela va apporter à l'inconnu, qu'est-ce que cela va nous apporter ? Rien, sinon un peu de délivrance, de soulagement. C'est l'un des principes d'aller voir un psychologue. Quoi qu'il en soit, bien que je ne la fixe pas, j'entends l'émotion dans sa voix et j'imagine sans peine des larmes au coin de ses grands yeux clairs cernés de noir. Je ne lève pas la tête pour vérifier. Je songe à ce qu'elle dit à mesure de ses paroles, en silence. Je ne veux pas l'interrompre, respectant pieusement son chagrin. Mais de la douleur dans sa voix, en sort également un brin de colère et je n'arrive pas à savoir si elle en veut à l'humanité de traiter ainsi les individus sur-doués, ou bien au destin d'avoir donné à sa sœur une capacité que le commun des mortels ne possède pas. Peut-être les deux, car d'un seul coup, l'un ne paraît pas concevable sans l'autre, comme il ne peut y avoir d'ombre sans lumière.

- La vengeance ne la ramènera pas. Et n'apaisera pas non plus ta tristesse. Quant au reste, ta sœur, je sais que le Seigneur prend soin d'elle.

Ces mots sont sortis d'eux-même de ma bouche. Ils ont brisé mon naturellement, presque inconsciemment. Les ai-je vraiment dit, d'ailleurs ? C'est un peu comme si ce n'était pas moi qui avait parlé, mais cet homme de foi qui sommeil en mon être, ou bien Dieu Lui-Même. Mais non, ce n'est pas ça, c'est simplement le fait d'être si croyant qui me rend ainsi, qui me fait outre-passer ce que je fus pour aller vers ce que je deviens : un envoyé de Dieu. C'est étrange en pensée, je n'imagine même pas si je l'avais dis de vive voix. Pourtant, je ne vois pas d'autre manière d’énoncer ainsi la chose. Il m'a toujours protégé dans un but précis, et il m'a conduit ici pour ce même but. Il m'a conduit jusqu'à cette fille, je ne vais donc pas la lâcher. Bien au contraire, je vais l'aider du mieux que je pourrais comme tout bon Samaritain aide son prochain. Et elle m'aidera à son tour, j'en suis convaincu.
Je regarde l'Eglise, pensif. Je passe ma langue sur mes lèvres dans un geste réflexif. J'ai envie d'aller allumer un cierge pour sa sœur. Oui, je vais le faire, ou plutôt on va aller le faire. Je sers plus fort la Sainte Croix dans ma paume gauche et franchit les marches. Je me retourne et d'un signe amical de la tête, je lui dis de me suivre. Je me fais doux avec elle, parce qu'elle a vraiment l'air d'en avoir besoin. Depuis combien de temps quelqu'un n'a-t-il pas prit soin d'elle ? Et si je ne le fais pas, qui le fera ? Je ne peux pas me permettre de l'abandonner. D'accord, je ne la connais pas, je suis arrivé ce matin dans cette ville, mais mon cœur me dicte cette voie, et je vais la suivre. J'ignore comment elle a fait pour survivre ainsi jusqu'à aujourd'hui, seule semble-t-il, abandonnée de tous. Hm, si sa sœur était spéciale, peut-être l'est-elle aussi. Il vaut mieux attendre pour lui poser la question, et aussi bien avec un peu de chance elle l'avouera d'elle-même. Mais quand bien même elle serait spéciale, quand bien même elle aurait la capacité de se régénérer ou que sais-je encore, je ne crois qu'il puisse exister de capacité qui sauve des blessures de l'âme. Elle aurait beau être la chose la plus invincible de la planète, ça ne l'aurait pas sauver du suicide ou de la folie. Et ce n'est pas parce qu'on arrive à survivre à ses propres dépends qu'on est forcément heureux. Et vivre malheureux n'est pas une vie. Quelque soit le point de vue, il est forcément pessimiste.
Plus j'y songe et plus j'ai peur pour cette gamine. Comment pourrais-je désormais la laisser ? Comment pourrions-nous nous quitter comme si de rien n'était ? Impossible. Par ailleurs, je suis persuadé que son cas n'est pas isolé. Combien doivent être dans la même situation ? Combien d'individus sur cette planète ont-ils perdu tout ce qu'ils avaient et qui pourtant continue à vivre même en rampant ? Et combien parmi ceux-là sont-ils traqués comme des animaux et dépiauter comme des rats ?Je ressens le malheur tout entier de la Terre comme un seul être. Seigneur, donne moi la force de sauver le monde. Seigneur, donne moi la force de sauver cette petite. Seigneur, dis moi ce que je dois faire pour prendre soin d'elle, que dois-je faire pour gagner sa confiance, que dois-je murmurer pour alléger son chagrin, comment dois-je la regarder pour qu'elle comprenne que je suis de son côté, que dois-je lui faire comprendre pour qu'elle puisse de nouveau ressentir une quelconque joie ? J'aimerais que mon tatouage de cette aile de plume dans mon dos puisse être réelle pour l'enrouler comme dans un cocon, tandis que l'aile de cuir étoufferait ses rancœurs. Crois moi gamine, je ne veux que ton bien.

- Alors, tu viens ?
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MessageSujet: Re: Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek)   Et il trouva le Livre Sacré. (ft. Zoya Ivanek) I_icon_minitimeMar 10 Avr - 7:49

J’esquisse un sourire devant sa leçon. La vengeance ne me la ramènera pas, c’est vrai et hélas je ne le sais que trop bien mais sans cette vengeance je continuerai chaque jour de souffrir, je continuerai chaque jour de la voir car oui, je suis intimement persuadée que je ne pourrai véritablement être en paix avec moi-même et ce monde que le jour où j’aurai amassez tout ce dont j’ai besoin pour le retrouver, contrôler mes dons, et lui montrer à quel point il est douloureux de mourir au cœur des flammes. Je veux le voir souffrir, je veux l’entendre m’implorer le pardon, me dire qu’il a été le pire des pères, je veux le voir mourir dans la douleur insoutenable des brûlures qui décompose petit à petit sa chair, je veux sentir le parfum de sa peau qui brule…Je veux littéralement sentir sa souffrance, je veux me libérer. Et je tuerai tous les responsables de la mort de ma sœur de cette façon, chaque médecin, chaque garde, chaque homme et femme qui l’ont laissé faire. Nous étions que des gamines à l’époque, des enfants, et aucune de ces personnes n’a levé le petit doigt en voyant toute les saloperies qu’il était capable de nous faire subir au nom de la « science ». Je souffre chaque jour parce que je sens les flammes me bruler de l’intérieur, consumant mon âme un peu plus chaque jour. Je finirai tôt ou tard par le voir mourir de mes propres mains et ce n’est pas les paroles de cet inconnu qui changera quoi que ce soit à mes projets. Cela n’apaisera pas ma tristesse, cela ne me ramènera pas ma sœur, je connais trop bien cette vérité mais ça m’apaisera moi, et lorsque ce sera fait je pourrai enfin retrouver Ekaterina.
Mais ces paroles me mettent en colère malgré tout, ma sœur n’est hélas pas dans un monde meilleur, elle est là, à côté de moi et elle vit avec moi chaque jour, chacune de mes conneries, elle me voit me battre contre ce qui me consume de l’intérieur, elle me voit mener une double vie dans la peur qu’il me retrouve avant que je ne sois parfaitement capable de le tuer. Elle n’est hélas pas au côté de notre Seigneur pour la simple et bonne raison que c’est moi et moi seul qui l’a retient ici. Je me sens culpabiliser et je sens mes croyances revenir. Je m’en pensais presque débarrasser mais il y a toujours une partie de moi qui me dit parfois « il te regarde, il te juge », une partie de moi qui parfois ne peut pas s’empêcher de s’adresser directement à lui. Je n’ai aucune preuve de son existence mais parfois, je l’avoue, j’ai l’impression qu’il m’écoute.


« Je l’espère »

Je réponds plus par politesse qu’autre chose parce que je n’y crois pas. Je ne peux pas y croire parce qu’à la différence de notre Seigneur, ma sœur je l’ai sous les yeux, je la vois, je la sens parfois me toucher, je l’entends me parler. Je sais pertinemment que tout ça ne peut pas être l’apparition de son fantôme, je sais que tout ça n’est que le résultat d’un esprit pourrit. Ma voix ne respire pas franchement la conviction et je sais pertinemment qu’il le sentira, mais ça n’a plus vraiment d’importance pour moi. Peu importe ce qu’il peut penser au final, ce n’est qu’une étrange rencontre mais il reste un inconnu et demain, il sera toujours un inconnu. Son avis ne m’intéresse franchement pas.
J’observe à nouveau l’Eglise, je regarde l’homme ensuite et je me demande bien pourquoi je reste là….Pourquoi je ne me casse pas, au final je lui ai dit tout ce que je pouvais lui, tout est vrai même si certain détail manque, même si je fais en sorte qu’il ne sache pas pour moi parce que je sais que si il venait à le savoir il risquerait de ne pas me lâcher et c’est un risque que je ne souhaite pas prendre. Je suis quelqu’un de solitaire, je ne dois surtout pas me prendre d’affection pour qui que ce soit. Encore moins m’attacher à une grenouille de bénitier. Allez c’est bon, je me casse…Et au moment où je me décide enfin, il m’interpelle, me demande de le suivre et je le vois s’approcher de l’entrée de l’impressionnante bâtisse. Et je reste là, comme une conne, à fixer tout ça, pétrifié à l’idée de le suivre. Pourquoi il veut que je le suive d’ailleurs ? Au final sa voix me sort à nouveau de mes pensées et je sens la main de ma sœur me pousser légèrement en avant, elle veut que je la suive et j’ignore pourquoi, j’ai envie de lui dire que je n’ai pas franchement besoin de rentrer dans cette église…Mais je fini par faire les premiers pas qui me sépare de l’homme. Arrivant à sa hauteur, je regarde à nouveau l’entrée, effrayé.

Je me souviens parfaitement de la dernière fois où j’ai mis les pieds dans une Eglise. Je me sens pas à l’aise, je me sens carrément pas à ma place et j’espère que ma tenue provocante fera en sorte qu’un homme de foi me demande de quitter les lieux…Même si je sais pertinemment qu’en théorie, ce n’est pas possible. Nous sommes tous des enfants du seigneur. Et nous finissons par enfin franchir les grandes portes massives, pénétrant dans le lieu saint. Les rangées de banc se succèdent dans la nef centrale alors que je pose mes yeux dans le fond de la salle, le déambulatoire…Je m’étonne à connaitre encore ces termes. Je regarde le christ, en hauteur, crucifié, j’ai l’impression de ressentir toute sa douleur, là, d’un coup. Je me sens mal, j’ai du mal à respirer. Finissant par détourner les yeux, je cherche du regarde le coupable qui a réussi à me faire entrer ici…Il se trouve sur le bas-côté gauche, et au lieu de faire demi-tour, je le suis, je le rejoins, ignorant encore pourquoi il m’a demandé de le suivre.


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