Une proposition de dingue [PV: Hiro Nakamura]

Ca fait un petit bout de temps que je marche tout de même.
Entretemps j'en ai rencontré du monde: Suzuna Hashirama, Jaden Keller, et plein de clodos !
Je me suis trouvé un costard sympa, classe, et tout et tout. Mais a cet instant précis, j'ai presque envie de hurler de joie (chose que je ne fais jamais) a la vision de l'édifice aux aspects inhabités. Un hôtel 2 étoiles, presque délabré, seul au milieu de nombreux gravats, quelques maisons intact mais désertes, ainsi qu'un magasin en reconstruction -laborieuse-, cela dit je crois ne rien avoir jamais vu d'aussi magnifique. La fin d'un périple -minime-, et me voilà face à la terre promise. Il devrait raconter des trucs de ce style dans l'autre livre là (Holy Bible) au lieu de nous bassiner avec leur "Expode" (serait-ce Exoda ?).
J'extrapole sûrement, mais de toute manière il parait que je suis dingue.
Bref, la chanson de Léonard Cohen, "Hallelujah", retentit dans ma tête, au moment où je rentre dans le Lotus Américain. Une lumière (Made in my brain) ébloui mon regard, m'empêcher de contempler autre chose qu'un escalier flamboyant, m'invitant à monter.
Et le refrain de Cohen m'envahit soudain, je réajuste ma cravate volé, m'efforçant de prend un air professionnel pour un public invisible, qui m'applaudirait tant ma marche fut longue et chiante à crever.

Soudain je comprend que se n'est pas tellement Hiro Nakamura en lui même qui est important, c'est e qu'il représente. Il est tellement précieux.
Il est devenu pendant des jours mon objectif principal. Un élément qui m'a appris la détermination, et tout plein de choses dont je connais pas les noms. Mais il est aussi mon Graal, un personnage qui arrive à contenir cette folie qui est la mienne, me permettant ainsi que de mieux percevoir ma mission divine. Avec lui je saisis a quel point mon don est capital, et il m'y aidera j'en suis sûr.
Car, un "héros" dans son genre, quasiment naïf, mais avec de si grands pouvoirs, ne sera pas dur à convaincre pour une quête.
Ma proposition ne pourra que le satisfaire.
Avec du recul j'ai mieux discerner les possibilités de ses capacités, et à présent elles me paraissent infinis. Il m'épaulera sûrement pour ma mission, mais aussi pour secourir Suzuna Hashirama.
Décidément, je me fais pas mal de copains "Bol-de-riz".

J'arrive à un palier: un long couloir poussiéreux dont le nombre de portes qui y apparait me parait lointain.
Je ne crois pas que Hiro m'ait précisé le numéro de sa chambre, ou peut-être que si mais j'ai oublié.
Il y a peut-être un moyen simple de le retrouver, sans déranger personne. Mais je ne suis pas simple, et j'adore déranger.

-"HIRRRRROOOOOOOO ! HIRO EST DEMANDE A L'ACCEUIL ! LES PARENTS DU PETIT HIRO NAKAMURA L'ATTENDENT A L'ACCEUIL DU MAGASIN !!!"

Au bout de 5 minutes de conneries du même style, le maître d'hôtel [Grand, moche, l'air aigri mais sophistiqué, dégarnis du haut, et en plus il arbore une moue désagréable du stylé: je suis supérieur alors va te faire foutre] rapplique et me saisis par la bras.
Je me retourne tout à coup silencieusement et doucement, le toisant un moment. Il a des yeux bleux clairs l'enfoirés.
Il me lance sèchement:

-"Veuillez me suivre monsieur, vous dérangez mon établissement, et si vous n'arrêtez pas sur le champ et que vous ne quittez pas les lieux je devrais appeler les forces de poli..."

Je fauche ce gentleman d'un coup de poing dans le ventre très passionné. Un de ces coups que je balançais aux mutants sadiques qui ont assaillis ma famille tout au début de cette histoire de fous.
J'assaisonne le tout d'une insulte bien dosé, et je me retourne.
Un autre gars vient de sortir de sa chambre avec un joli fusil, et me vise. Il a pas l'air commode, et on dirait qu'il vient de se réveiller:

-"Tire toi de là connaaaard !"

Taux de danger: 98%
Pourquoi ?
Le type n'a pas l'air d'avoir dormis, d'avoir eu de relation de sexuel ni de tranquillité depuis des semaines.
Il m'a l'air un brin déséquilibré mentalement, et comme prévu (avant toute possibilité de dématérialisation, et oui j'ai pas encore les réflexes d'un Wolverine en chaleur) il tremble brutalement, le visage hagard et rageur.
Et il tire.

Hiro le japonais naïf mais tellement efficace pour sauver la mise de tout se qui bouge ! Il n'a pas changé, et je suis plus que satisfait de le revoir.
Tandis que le concierge et l'autre se taille de ma route et que je me met à suivre Hiro, je plonge dans mes pensées, histoire de trouver la bonne formulation pour ma proposition.
J'arrive jusqu'à sa chambre (assez sympa d'ailleurs, comparé à l'état de l'hôtel),il ferme prudemment la porte puis le verrou.

Arborant l'une de ses expressions favorites, me donnant à la fois de l'affection et la nausée, il me lance gaiement:

-"Je suis très content de vous revoir monsieur Sylvain, mais vous ne vous êtes toujours pas amélioré pour vous faire des amis on dirait."

Il est vrai que je m'adapte mal en société. Mais n'est-ce pas là normal pour un ancien gamin des rues, qui a vue sa famille entière se faire décimé jusqu'à se qu'il soit poussé à tuer son propre et dernier frère ? Aucune idée à vraie dire.

Je garde mon silence puis je m'installe (enfin je m'assois pas, mais je repère un petit fauteuil qui m'a l'air bien confortable pour plus tard), réajustant encore une fois ma cravate volé (ça devient une sale habitude, mais très agréable), attendant la phrase suivante de Hiro.
Le nippon n'est pas né de la dernière pluie, il se doute que j'ai un service à lui demandé, et que j'attends que se soit lui qui m'en parle d'abord, comme pour me prouver qu'il est prêt à y réfléchir.
C'est ça qui fait que je l'ai choisit, il a un aspect plus que sympathique qui donne envie à n'importe qui (sauf moi) de l'apprécier dès qu'on le voit, mais il est rusé, vif et extrêmement puissant. Et le meilleur dans tout ça, c'est qu'il est encore plus naïf qu'un personnage de dessin animé pour les 3 à 6 ans.
Et enfin je l'aime bien. Tout cela fait de lui le meilleur des alliés.
Et qui est mieux placé pour secourir une japonaise, qu'un congénère bol-de-riz ?

Tout à coup, il sort deux verres et me fait signe de m'assoir. Je me précipite vers ce petit fauteuil qui est encore plus agréable que je ne l'avais espéré.
Il ramène aussi une carafe de limonade bien fraiche de son frigo. Ca aurait été trop demandé qu'il ai du whisky ou même une bière.
Bien que cette boisson non-alcoolisé me parait pas mauvaise,de plus, vu que j'ai l'alcool très mauvais, ça m'aurait sûrement gêné dans ma démonstration. Et puis je m'y attendais; ce p'tit gars c'est le citoyen modèle américain (mais au Japon).
Il me sert et je bois volontiers cette confection (succulente en fait !).
Ainsi il entame le sujet que j'attends d'aborder depuis des jours:

-"Votre e-mail disait que vous vouliez me voir très vite, qu’est-ce que je peu faire pour vous?"

Voilà. J'y suis. C'est le moment décisif de tout mon plan. Il faut que je parle avec mon coeur.
Malheureusement. Le vieux Heart McLump n'est plus bon qu'à pompé l'oxygène, donc il ne reste que la parti de mon cerveau encore lucide qui va m'aider à construire un discours logique.
Je tousse un coup et j'annonce la couleur:

-" Cher Hiro, merci beaucoup pour ton accueil, merci de m'avoir sauvé la vie, etc... mais je viens ici pour la plus grande mission de l'histoire de l'humanité ! Dieu nous a donné à tout les deux des pouvoirs phénoménaux (enfin je pense que c'est Dieu, si c'est pas lui c'est p'têtre Râ ou le gars dans le film "Thor"), et j'ai compris leur sens. Nous devons sauvé le monde Hiro. Et mourir pour ça si il le faut !
J'ai entendu vaguement parlé de mutants terroristes, et je me suis battu il y a longtemps pour affronter certains de ces monstres les plus dangereux ! Si les hommes ordinaires ne sont ni prêt à vivre avec eux, ni particulièrement gentil-tout-plein; ils sont confrontés à trop d'évènement terrible, et le monde risque de s'engouffrer dans un tourbillon de rage et de guerres. Je crois que nous seuls pouvons faire quelque chose..."

Je vois que j'ai l'attention de Hiro. Je poursuit donc.

-" Mon plan est assez hasardeux, et plein de risques, et si tu accepte de m'aider, tu pourras rester le temps que tu souhaiteras. Mais à mon avis, tu pourras me prêter main forte au moins pour la première partie, après on verra.
Il faut que tu y réfléchisse. Car pour moi c'est évident que nous sommes des anges. Nous devons, et nous allons risquer toute notre existence pour celle de milliards d'autres personnes !"

Whouaaaouh ! Je gèèère ! Je sais pas d'où je sors toutes ses phrases, mais ça me donne presque envie de m'épouser moi-même.
J'ai toujours l'attention de Hiro, et je regrette pas du tout de ne pas avoir pris d'alcool.
Il faut que je finisse calmement.

-"Voilà le programme de la première partie Hiro, et réfléchis-y très sérieusement: il faut sauvez une femme du nom de Suzuna, hum... heu... j'ai oublié son nom de famille mais c'est une japonaise, tu dois la connaitre. Bref ! Sauve la nippone, sauve le monde !"

Ca c'est original.

-"Et… C’est tout ?"

Ah l'ordure ! Il démonte tout mon joli discours en une phrase. Pourtant je sentais qu'il était à fond dedans, mais se qui a dû causer ma perte est sans doute l'histoire de Suzuna machin, il faut que je me rattrape.
Mais je vais prendre mon temps, car il est probable qu'avec celui là, c'est pas les grandes tirades de dictateur qui marche. Il serait moins hésitant avec un raisonnement posé, calme.
Je vais y réfléchir, pendant qu'il éclaircit sa réponse.

-"Hum… Et bien, vous savez le japon c’est très grand monsieur Sylvain, on ne se connaît pas tous.
Si je ne connais que son prénom, je ne pourrai pas retrouver cette jeune femme.
Ensuite, je n’ai pas très bien compris quelle est la finalité de cet acte."

Oui bon, j'admets que mon affection pour les clichés et préjugés racial n'est pas plus pratique que mes réactions face à l'alcool. Je m'occuperais de ça plus tard, mais il faut que je le note.
Si j'ai appris quelque chose, c'est que les asiatiques sont plus surprenants qu'il n'y parait, alors à partir de ça, je peux déjà essayer de démarrer une nouvelle personnalité (moins hostile, plus réfléchis).

Ensuite, si Hiro ne comprend pas le sens de la mission, se n'est pas anormal. Je pensais qu'il serait prêt à y aller la tête la première, histoire de jouer le grand héros, mais je me trompais. Il veux comprendre le sens de tout ça, pour mieux le contrôler.
Je ne peux que lui donner raison. Et je m'en persuade encore plus qu'il est l'homme dont j'ai besoin.
Car sans vouloir manipuler quoique se soit, il fait preuve d'une prudence non excessive mais particulièrement judicieuse.
Dès qu'il aura finit, je le mettrait au parfum.
Sans trop lui en dire non plus.
Si ce boy-scout découvrit mon ambition apocalyptique... il serait capable de s'y opposer.

Ah ! Il poursuit. Même si il n'a pas grand besoin de précision, vaux mieux qu'il vide son sac:

-"Je ne vois pas en quoi sauver cette femme est lié au fait de sauver le monde…
Ni de quelle façon nous pouvons concrètement le sauver.
C’est peut-être mon anglais qui n’est pas très bon mais…"

Son anglais est très bien.
Bref, je pense qu'il va attendre de moi un éclaircissement à présent, et il va l'avoir. Après mon spitch très radical. Place aux détails et au plan !
Il ne peux que m'aider, c'est mon ami. Et c'est un héros.

Au moment il me ressert à boire, je me racle la gorge à nouveau. Le silence que j'ai conservé jusqu'à lors va me permettre de donner de la profondeur à mes arguments (enfin je crois).
Je ne vais pas lui faire mon analyse sur tout se qu'il a dit, mais je vais tenter un résumé de se que je veux.
Je commence donc, avec le ton le plus serein et calme de toute ma vie:

-" La première phase de mon plan, consiste à un sauvetage mais surtout à du repérage. Ceux qui ont embarqués Suzuna sont les mêmes du gouvernement qui veulent provoqués la 3è guerre mondiale. La bataille finale entre les mutants et les humains. Tu comprends !?
Il faut que j'aille à Washington, ou une de ces villes où il y a des bases militaires importantes.
Je dois retrouver Suzuna, et je dois absolument connaitre l'armement qu'ils ont fabriqués pour démarrer une offensive d'extermination. Car se qui m'inquiète n'est pas l'anéantissement de l'espère mutante. Mais plutôt leurs représailles ! Et Dieu sait que certains sont bien trop puissant."

Sur cette phrase, je le pointe du doigt. Je le toise un moment, l'air grave.

-"Dans ma tête, j'ai une vision permanente d'une arme de destruction massive anti-mutant. Je l'ai vu (même si je ne sais plus quand), je l'ai affronter. Et on m'a vider la tête par je ne sais quel moyen, c'est un miracle si je suis encore en vie ! Et ce miracle, il vient de Dieu. C'est le même qui m'a sauvé par deux fois, par ton intermédiaire Hiro ainsi que par celui de mon don céleste.
Et je serais bien ingrat de ne pas tout faire (même si c'est impossible) pour sauver le monde d'une entité, qui elle même m'a sauvé.
Si tu ne désire pas m'aider, libre à toi. Mais je n'ai pas de temps à perdre. Et je sais que tu serais capable de m'emmener rapidement à certains endroits.
Aide moi au moins pour ça ! Hiro, tu es le seul sur qui je puisse compter, et tu sais que je ne suis pas foncièrement mauvais, non ?"

Si je suis mauvais. Je ne veux pas sauver le monde. Mais je veux bien éradiquer tout ces connards de militaires, de gouvernements, ainsi qu'un bon paquet de mutants.
On tente d'éviter la guerre totale au passage, et on finit avec la bonne vieille anarchie.
Emballé c'est pesé.

Mais tout ça je ne lui dirais jamais.

Hiro me jauge un moment, il n'a plus l'air du nippon jovial et un tantinet naïf. Il analyse mon comportement. A t-il comprit ? A t-il finalement lu en moi ?

Il a peut-être repéré dans mon plan des failles, et peut-être même qu'il saisit l'agressivité en moi. Mon envie de meurtres, de carnage sous n'importe quel prétexte, transparait sûrement sur moi.
A tout les coups, il va me déclarer qu'il ne veux pas m'aider à assouvir mon instinct de mort, qu'il se doute que je ne veux pas sauver le monde, ni agir pour "Dieu", que je veux aider une seule et unique femme, et tuer tout cet amas de cancrelats de Washington.
De plus, il est également au courant de mon dégout des mutants. Pourquoi les sauverais-je ? A part Hiro et Suzuna je veux dire. Et pourquoi je me priverais d'étrangler un ou deux de ses dangereux criminels aux supers-pouvoirs. Quand j'étais môme, je rêvais d'être un policier et de vider mon chargeur sur Spider-man.

Soudain, Hiro rompt ce court silence et déclare sans que je puisse mesurer son ton:

-"Monsieur Sylvain… Est-ce qu’elle compte beaucoup pour vous cette femme ?
Est-ce que vous l’aimez ?"

Houla !
Je suis à la fois surpris, et soulagé. Il n'a pas l'air d'avoir trouvé en moi le psychopathe anarchiste à tendance paranoïaque que je suis. Enfin, il doit s'en douter, mais sans plus.
Il va peut-être tout compte fait.
Cela dit, je dois encore cacher mes ambitions. Je dois continuer de jouer le jeu du héros, et bien répondre à sa question, c'est sûrement un test. Il veux peut-être savoir si j'agis seulement pour sauver Suzuna. Et la réponse est: non.
Mais après tout, qui est vraiment Suzuna pour moi ? Une japonaise, débrouillarde, que j'ai aidé. Je ne sais plus pourquoi. Rien de plus, non ?
Je veux la sauver, pour... qu'elle m'aide ? Ou alors pour... je ne sais pas moi... parce qu'elle ne mérite pas de mourir ! Tien c'est marrant, c'est la première fois que je pense ça de quelqu'un.

Je ne sais pas qui elle est pour moi. Mais je dois répondre sincèrement à Hiro, au moins pour cette fois:

-"Je... ne... m'attendait pas à ça. Tu me déroute Hiro... en fait, je n'ai jamais aimé personne, même pas ma mère, donc tu vois... j'en sais rien de se qu'elle vaux. C'est plus une intuition ! Comme je te l'ai dit, j'ai le pré-sentiment qu'en la sauvant, on aura l'opportunité de faire beaucoup plus."

Je crois avoir assez bien répondu.

Mias j'ai comme l'impression d'être tombé un mauvais jour. Hiro me parait plus sceptique que d'habitude, ça me rendrait presque malade d'avoir passer tout ce temps à trouver cet hôtel miteux pour que Hiro écoute mon discours, reste dubitatif et refuse finalement de m'aider.
Vivement que quelqu'un ou quelque chose me fasse évoluer mon pouvoir.
Car bientôt, je serais assez puissant pour ne plus devoir avoir besoin de Hiro. Je ne serais pas ingrat, et j'épargnerais le japonais pour toute l'aide qu'il m'a apporté, mais l'anarchie régnera, et mutant, gouvernement, etc... se feront écrasé.
Hiro s'apprête à répondre, que va t-il encore me dire ?
Il faut que je me concentre sur l'ob... ah ! Quelque chose siffle dans ma tête ! Un affreux souvenir !
Un cauchemars... une torture. Ca me revient maintenant. Quelqu'un a osé blessé mon mental si fragile, on ne m'a pas effacé la mémoire calmement, on l'a tabassé brutalement jusqu'à se qu'elle se déchire.
Je me rappelle mon réveil avec ce mal de tête.
Je me souviens du baiser, de la machine anti-mutant, d'un général recroquevillé et cruel.
Un flash m'illumine l'esprit un instant, puis tout disparait.
Quel frustration.

Je me masse les tempes. Je ne pense pas que Hiro est remarqué qu'il m'était arrivé un phénomène anormal, juste un mal de tête ordinaire.

Je me ressaisit. Il faut que je me concentre, que je me vide la tête. Je dois être fixé sur mes objectifs.
Impatient, je décide de parler avant Hiro finalement:

-"Alors Hiro, seigneur du temps et de l'espace, qu'est-ce que tu décide ?"

"Je... ne... m'attendait pas à ça. Tu me déroute Hiro... ."

Voila un fait typique de cet homme, il voulait se lancer au secours du monde et il n'était même pas sur de ses sentiments envers cette jeune femme.
Mais cela n'était pas forcement un mal, car souvent la nature humaine pousse les gens à ignorer leur propres motivations quand ils entreprennent quelque chose.
Mais dans le cas de son ami, il valait mieux ne pas prendre ce risque, car il se pouvait aussi bien qu'il essais de l'étrangler quand ils auraient remis la mains sur cette mystérieuse japonaise.

"En fait, je n'ai jamais aimé personne, même pas ma mère, donc tu vois... j'en sais rien de se qu'elle vaux. C'est plus une intuition ! Comme je te l'ai dit, j'ai le pré-sentiment qu'en la sauvant, on aura l'opportunité de faire beaucoup plus"

En effet, comme il aurait du s'y attendre venant de cet homme étrange éprouver un sentiment amoureux aurait relevé de l'exploit.
Hiro se frotta les yeux par dessous ses lunettes, la journée avait été longue, et une bonne douche suivie d'une sieste serait idéale, mais il n'avait pas le temps de se laisser aller à penser à lui quand son ami se tenait face à lui dans un tel état de surexcitation.
Même s'il ne savait pas grand chose de lui, Hiro avait la conviction que Sylvain était un type bien, et foncièrement doux en dépit de quelques problèmes mentaux qui le laissaient en proie a des sautes d'humeurs éradiques.
Mais il avait l’impression que cette recherche pourrait déboucher sur quelque chose de... malsain.

"Je ne crois pas que vous vouliez la retrouver seulement à cause d'une intuition."

Même si son ami était assez fou pour cela, il n'aurait pas sans raison décidé d'aider quelqu'un qu'il ne connaissait pas, c'était contre tout ce qui faisait le socle de cette fragile psyché.
Donc il devait avoir un intérêt quelconque a agir ainsi, noble ou vil ça Hiro n'aurait pas été capable de le savoir.

"Je vous obligerais pas à me donner ces raisons parce-que je ne suis pas sur que vous sachiez."

La dessus Hiro se leva et prit l’étui à documents qu'il avait posé en rentrant, devant son ami il l'ouvrit et en sortit le Kensei.
Il déposa l'étuit et pris le fourreau dans sa main gauche, la droite posée sur la gade, il se campa a deux pas de l'autre.
Puis lentement il dégaina, revellant la lame parfaite de cette arme légendaire et ancienne qu'il tint droit devant lui entre son ami et lui.


"Sur cette lame et sur mon honneur, je jure de tout faire pour sauver le monde, en cela je m'engage a vous aider dans votre quête de Dame Suzuna."

Puis baissant l'arme:


"Mais je veux que vous me promettiez de ne rien faire de concret sans moi.
Vous savez que vous êtes sujet a des débordements qui pourraient vous mettre, vous et cette personne, en danger.
Je tient donc à être à vos cotés pour éviter le mal qui pourra l'être."

Sur ce il rengaina, et plongea dans le regard de son ami le sien, d'une indéfectible loyauté.
Même si ce n'était pas le monde, il était important a ces yeux que Sylvain sache clairement ce qu'il éprouvait pour Suzuna et pour cela il lui semblait utile de la retrouver.
De plus s'il avait raison, et que le complot national contre les mutants existait bien, cette fille pourrait-être la première pierre de la voie qu'ils devraient suivre pour sauver le monde.

Au moment où Hiro sort son arme, mon compteur de danger explose.
Une pensée m'éclaire: LE TRAITRE.

J'empoigne mon pantalon, prêt à agir.
Quoique si il avait voulut me tuer, il l'aurait fait il y a longtemps. Ou alors... ou alors il voulait entendre mon plan avant de m'éliminer ! Ah le salaud ! Il ne m'aura pas comme ça !
Au moment où je m'apprête à me lever pour attaquer ce fourbe de chin... japonais, il me lance:

-"Sur cette lame et sur mon honneur, je jure de tout faire pour sauver le monde, en cela je m'engage a vous aider dans votre quête de Dame Suzuna."

Je me détend soudain.
Hé mais c'est génial ! Il est avec moi ! Le maître du temps et de l'espace est de mon côté ! Je suis dans la bonne voix. Il va probablement me demander par où je veux commencer ma quête. Sur le coup, j'aurais envie de lui dire que j'aimerais bien débarquer à Washington DC et de tuer tout le monde, mais ça ne lui plairait pas trop. C'est un petit gars éthique. Et puis il faut déjà trouver Suzuna.
Où trouve-t-on des japonais ?

Soudain le nippon baisse l'arme, et prend un de ces regards intenses dont seul un bol-de-riz en a le secret:

-"Mais je veux que vous me promettiez de ne rien faire de concret sans moi.
Vous savez que vous êtes sujet a des débordements qui pourraient vous mettre, vous et cette personne, en danger.
Je tient donc à être à vos cotés pour éviter le mal qui pourra l'être."

Logique. Coopérer avec ce samouraï moderne, signifie d'abord abandonné les instincts de meurtres... pour le moment. Mais avec lui se sera plus simple, et puis on évitera les ennuis.
Son pouvoir de téléportation m'aidera à allez à un destination lointaine en un clin d'œil.
En parlant de ça... un destination lointaine ? Ca me donne un idée.

Tandis que le regard du nippon se plonge dans le mien, me donnant le sentiment d'une indéfectible loyauté de sa part, je lui tend soudainement la main.

-"Marché conclu p'tit gars ! Ensemble on fera des prodiges, je t'en fais la promesse. Et j'ai ma petite idée sur l'endroit où trouvé Suzuna. On a qu'à enquêter au Japon. Je sens qu'on y trouvera notre bonheur. Qu'est-ce que t'en pense, si tu m'emmenais là bas ?"

Comme il ne me serre pas la main, je la retire, jaugeant l'air dubitatif de Hiro.
Je suis tout de même conscient de la connerie que je viens de dire, mais je suis persuadé que si il existe un complot anti-mutant, le Japon serait une excellente direction pour démarrer une investigation, et puis qui sait ? Suzuna est peut-être une Japonaise connu.

Le silence commence à durer, et il fait de plus en plus chaud. Si j'ai acquis la confiance de Hiro, ainsi que son aide, peut-être qu'il peut encore renoncer.
Je regrette de ne pas avoir plus développer mon propos, mais j'ai el sentiment que si j'ajoute des explications, je ne ferais que m'enfoncer.

-"Alors... ?"

Retrouvant subitement tout son entrain, l'américain tendit la main à Hiro lachant joyeusement:

"Marché conclu p'tit gars ! Ensemble on fera des prodiges, je t'en fais la promesse.
Et j'ai ma petite idée sur l'endroit où trouvé Suzuna. On a qu'à enquêter au Japon. Je sens qu'on y trouvera notre bonheur. Qu'est-ce que t'en pense, si tu m'emmenais là bas ?"

Hiro fixa sur son ami des yeux si ronds qu'ils devaient probablement le débrider entièrement et plus économiquement que n'importe quelle opération esthétique.
Il devait plaisanter...
Non, c'était assez clair d’après son expression qu'il était sérieux et sentait qu'il venait (encore) de dire quelque chose de déplacé.
Choisissant ses mots avec soins, il tenta de le raisonner:

"Hé bien...C'est une idée.
il se pourrait peut-être qu'en effet, cette dame ait laissé une piste au japon si elle vient de là-bas, mais c'est plus probable qu'on retrouve sa trace depuis les Etats-unis...
C'est bien là que vous l'avez rencontrée n'est-ce pas?"

Puis après un petit silence:

"Et puis il y à le problème du passeport, il faudra du temps pour que vous vous en fassiez faire un.
En plus vous ne parlez pas le japonais et vous attireriez beaucoup l'attention."

Notant qu'il avait encore sa lame au clair, Hiro la rengaina en poursuivant:

"Dans ces circonstances et malgré l'amitié que j'ai pour vous, si nous allions enquêter dans mon pays vous ne seriez... qu'un boulet."

Il avait haussé les épaules tout en penchant légèrement la tête sur ces derniers mots.
Ce n'était pas méchant, mais juste la simple vérité, il était clair que monsieur Sylvain possédait un pouvoir puissant, peut-être autant que le sien, mais il ne leur serait d'aucune utilité pour une enquête sur une personne dont on ignorait tout.

Il se pencha sur la table pour déposer le Kenseï et remplir les verres une nouvelle fois, puis vida le sien tranquillement, attendant que ses paroles fassent leur chemin dans l'esprit exigu et tortueux de son interlocuteur.

"Vous ne pensez pas?"

-"Hé bien...C'est une idée.
il se pourrait peut-être qu'en effet, cette dame ait laissé une piste au japon si elle vient de là-bas, mais c'est plus probable qu'on retrouve sa trace depuis les États-unis...
C'est bien là que vous l'avez rencontrée n'est-ce pas?"

Cela ne me plait pas. Hiro essaye de m'embobiner en me parlant comme à un enfant, tout ça car je m'exprime comme euh... un... euh... bah quelqu'un qui n'a pas communiqué très souvent dans sa vie !
Merde, il me fait chier celui là !
Je sens qu'il va me dire qu'on devrait plutôt rechercher vers les États-Unis, comme pour me limiter. Il ne faut pas que, parce qu'il a de l'influence sur moi, je me laisse restreindre par ce petit asiatique à la figure sympathique mais au potentiel démesuré.
Soudain je fixe son arme blanche encore parfaitement visible. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais je reste sur mes gardes. On ne sait jamais.

Hiro ajoute:

-"Et puis il y à le problème du passeport, il faudra du temps pour que vous vous en fassiez faire un.
En plus vous ne parlez pas le japonais et vous attireriez beaucoup l'attention."

Soit il me prend pour un blaireau, soit il est moins courageux que se que je pensais. Il est le maître du continuum espace-temps, putain !
En cas de soucis, il nous faire rentrer direct à New-York ! Moi j'aurais le temps de mener mon enquête bien avant d'attirer l'attention. Qu'est-ce que ce bridé a en tête ?

Prudent, Hiro rengaine son sabre. Une très bonne chose.
Je me détend un peu, et je m'apprête à rétorquer, quand il lance:

-"Dans ces circonstances et malgré l'amitié que j'ai pour vous, si nous allions enquêter dans mon pays vous ne seriez... qu'un boulet."

Cash.
Au moins il ne fait pas de langue de bois.
Finalement, je crois que je peux comprendre, voir admettre, son point de vue. On ne peut pas prévoir tout se qui se passera, et en cas de gros pépin, je ne ferais que ralentir notre investigation.
Il a peut-être raison.

Dans ce cas, vaudrait-il mieux continuer à chercher du côté de New-York ?
Je pourrais proposer à Hiro de chercher de son côté au Japon, mais j'ai peur de ne pas le retrouver après. Que dire ?
Hiro pose son arme sur la table et remplit les verres avec une tranquillité de maître zen.
Pendant un instant, l'idée de saisir l'épée, pour l'éloigner de lui, me traversa, mais j'y renonça rapidement. Ca ne servirait qu'à alerter Hiro, et de toutes manières, avec son pouvoir, je ne pourrais rien faire contre lui.
L'air décontracté, il articule quelques mots.

-"Vous ne pensez pas?"

Que dois-je répondre à ça ?
Je prend un regard déstabilisé, laissant transparaitre un fureur exagéré.
En vérité je ne suis pas en colère, seulement dérouté. Hiro m'a piqué au vif, et je suis presque persuadé qu'il a raison.

J'empoigne mon verre, buvant une gorgée. Je ne dois pas être arrivé jusqu'ici, réussissant même à convaincre ce mini-samouraï de m'aider pour que je renonce face à une simple interrogation.

C'est avec vigueur que je réponds.

-"Soit ! Tu n'as pas tort, mais je reviendrais peut-être sur cette idée plus tard. On à qu'à se repérer sur New-York puis Washington. C'est aussi bien. Je sens qu'on est sur la bonne voie !"

Il y avait beaucoup d'entrain et d'enthousiasme. Ca ne me ressemble pas...
Au moins je suis sûr que ça va motiver ce Nakamura. Il faut qu'avec ça, il me propose une destination, que je puisse enfin démarrer mon enquête !
Je dois retrouver Suzuna. Je dois tuer les nuisibles de cette putain de planète à la con !

Manifestement Sylvain bouillait sur place, une drôle de flamme dans le regard.
Hiro se demanda un instant s'il ne venait pas de libérer la folie furieuse de son invité, celui-ci s'emparant de sa limonade avec fougue, puis le reposant sans ménagement pour lancer:

"Soit ! Tu n'as pas tort, mais je reviendrais peut-être sur cette idée plus tard."

*Mauvais perdant*

Hiro comprit que c'était juste cette mentalité qui avait attisé l'ardeur de son compagnon, mais le plus important était qu'ils avaient gagnés de précieux jours (voir semaines) dans leur recherche. Il ne restait plus qu'a Hiro à prévenir son supérieur qu'il prenait quelques vacances.
Encore que... S'il retournait maintenant au japon, il pourrait revenir dans le présent (qui serait alors le passé) après avoir exécuté, disons une semaine de travail avec des heures supplémentaires.
Conséquence quand il reviendrait dans le passé (enfin le présent actuel), il se retrouverait a deux endroits à la fois et tout en menant a bien son ouvrage rechercherait la demoiselle: Suzuna-san.

Pendant ce temps Sylvain avait poursuivi son exposé:

"On à qu'à se repérer sur New-York puis Washington. C'est aussi bien. Je sens qu'on est sur la bonne voie !"

Sa rogne avait vite passé, c'était une bonne chose, il restait à Hiro à lui expliquer simplement qu'il devait s'absenter et jouer sur les paradoxes du continuum espace temps pour préserver son identitée secréte...
Bon le plus simple était encore de lui masquer une partie de la vérité:

"Oui, de ce côté là je vous suis.
Vous en savez plus sur elle que moi, mais je vais vous demander un instant, il faut que j'aille chercher quelques affaires de plus au japon.
Je n'avais pas prévu de rester plus de quelques jours."

Puis il recula d'un pas et ferma doucement les yeux.
Une inspiration et il se retrouvait une seconde plus tard chez lui à Tokyo.

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Spoiler:

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Hiro réapparut dans la pièce ou il avait laissé Sylvain et son précieux Katana en tête a tête pendant à peu prés une dizaine de seconde, même si pour lui plusieurs jours s'étaient écoulés.
Et comme promis plus tôt il avait récupéré des affaire, car un héros ne part jamais à l’aventure sans un matériel digne de ce nom.
Sur son épaule il portait une grande valise dans laquelle se trouvaient plusieurs affaire, du matériel de survie comme des lampes, de la nourriture, des cordes d'escalades avec mousquetons et baudriers, un ordinateur portable et son alimentation, une caméra, des talkiewalkies...
Enfin tout ce que le japonais avait jugé sage d'avoir sous la main.

"Désolé pour l'attente."

En plus il s'était changé portant une veste par dessus son keigoki et noir et les plis de son hakamma ressérés sur ses chevilles le faisant facilement passer pour un pantalon.
Après avoir passé son sac à son camarade pour remettre le Kensei dans son étui et placer celui-ci sur son épaule il plaça sa main sur son épaule et demanda:

"Ou allons nous?"

-"Oui, de ce côté là je vous suis.
Vous en savez plus sur elle que moi, mais je vais vous demander un instant, il faut que j'aille chercher quelques affaires de plus au japon.
Je n'avais pas prévu de rester plus de quelques jours."

Puis tout à coup, le Japonais recule et disparait.
Une pensée me vient: une entourloupe ! J'aurais dû m'en douter ! Il a disparut pour me trahir, il va probablement raconter tout mon plan à ses supérieurs ! Le félon !
Ou alors serait-ce possible qu'il soit simplement aller chercher quelque chose ? Mmmmh... avec la chance que j'ai, c'est sans doute un traître. Je ne vois que ça.
Sa dernière phrase était là juste pour m'amadouer afin qu'il puisse décamper sans m'alerter tout de suite.
Celui il verra ! Je vais le retrouver et lui faire payer !

Au moment où je m'apprête à cogner la table de rage, il réapparait !
J'ai peut-être fait des conclusions hâtives... se ne serait pas la première fois. Le p'tit gars, toujours avec son air enjoué, était effectivement cherché du matos. Mais je maintiens qu'il aurait dû me prévenir, j'ai faillit piquer une crise, bon sang !
En tout cas, il a l'air bien équipé. Je ne pense pas que se soit la première fois qu'il part dans ce genre d'aventure, et il doit avoir l'expérience péripéties dangereuses.

-"Désolé pour l'attente."

Ca, tu peux être désolé mon gars ! J'ai cru exploser de fureur et de surprise !
Enfin bref, passons outre.

Le nippon me passe son sac pour qu'il puisse ranger son sabre. Une arme que je connais bien maintenant pour l'avoir frôlé de prêt. Elle est aussi dangereuse que sublime.
Comment un être tel que Hiro peut posséder cet objet, qui ne lui correspond en rien à mon avis, qui n'est pas si humble. C'est réellement un personnage plein d'ambigüité malgré son côté manichéen.
Il met l'arme sur son épaule puis sa main sur la mienne.
Son regard scintille. C'est presque attendrissant.

-"Ou allons nous?"

Une question pleine de simplicité et presque évidente. Pourtant c'est celle là qui démarra notre investigation, qui demeurera sans doute un des passages de ma vie les plus trépidants... mais peut-être aussi le plus sanglant, si tout se passe bien.

Donc. Où allons nous ?
Et bien ma foi...

-"Et bien ma foi, Hiro, je me ferais un plaisir de repartir vers l'entrepôt militaire de Brooklyn. Histoire de fouiller un peu. C'est là que je me suis dirigé avec Suzuna la première fois, et c'est aussi là que j'ai découvert l'arme anti-mutant. Je crois pouvoir me souvenir de sa position."

Je saisit la main de Hiro. Je ferme les yeux.
Je ne sais pas si j'attends qu'il me téléporte, ou si j'essaye juste de faire le vide... mais j'espère qu'en rouvrant les yeux, je serais devant le premier décor de mon odyssée.

[RP terminé]