I would never be alone ... Unfortunately! [Libre]

Citation :: Code de Couleur :
Vert : Chris
Cyan : Joey
Autre couleur : Autre personne

New-York City
13 h 30
Appartement de Chris Millers

- Sache que si tu ne poses pas de questions sur la provenance de cet argent, je te dirais où tu n'es plus la bienvenue en ville...

- Comment t'as eu ça ?

- Honnêtement...

- Toi et moi, nous savons que c'est faux.

- Ok... T'as perdu une dent la nuit dernière, la petite souris est passé. Et comme tu es spécial, elle t'a donné ça.

- Et puis, de toutes les manières, si on devait compter sur toi pour ramener du fric... Je te signale au passage que les factures ne se paieront pas toute seule... Alors c'est pas de ma faute si je dois voler des p'tits vieux... Oups !

- Toi, t'as de la chance que tu sois dans ma tête...*Ah*.

- Puisque je te dis que ça serait trop dangereux !

- Et alors, tu as déjà changé le continuum espace-temps en me libérant en me faisant évader trois mois trop tôt... Autant réécrire au maximum l'histoire non ?

- Ecoute, le Prophète a été formel, je dois rien altéré. Je t'ai fait évader par erreur, j'allais tout de même pas attendre trois mois dans un coin de ton minuscule cerveau que tu te décides enfin à te faire la male !

- Ouais, mais moi, je veux juste retrouver ma mémoire !

- Puisque je te dis que tu es directement parti à la recherche de Peter tout de suite après avoir retrouvé la mémoire et c'est comme ça tu t'es fait tuer.

- Mais pourquoi ?

- Je peux pas te le dire... Attendons encore un peu avant d'aller chercher ta mémoire, ok ?

- Tu peux bien parler, à chaque fois que tu fais quelque chose en prenant possession de mon corps, l'avenir change... Tu m'as dit qu'il fallait faire profil bas, mais toi tu fais l'inverse et avec mon corps en plus !

- Tsss... ! Aller... Il est tard, déjà 23 h 50 au lit !

- T'évite le sujet, hein ?

*Petit sourire*

J'ai pas sommeil. J'ai dormi toute la journée à cause de quelqu'un qui a fait la fête toute la nuit...

- Oooh ! Toi tu m'as l'air grognon ! Tu devrais aller te promener pour te calmer.

New-York City
00 h 15
Central Park

- Regarde-moi ce désordre, on se croirait dans une procherie ! Tania chérie, est-ce comme ça que je t'ai éduquée ?

Tania leva les yeux au ciel d'une mine exaspérée. Sa mère ne lui avait vraiment pas manqué, elle et ses remarques, ses critiques insupportables. C'était comme si elle ne croyait pas en sa propre fille, elle qui pourtant était la plus indépendante de la famille et s'était toujours débrouillée seule. Il était un peu trop tard pour se préoccuper d'elle, elle n'était plus une enfant désormais. Comme s'il l'avait compris sans échange de mots, son père tenta de rassurer sa femme avec une attitude pleine de bonhommie :

- Voyons, Carla, notre Tania est grande à présent ! Laisse-la vivre sa vie comme elle l'entend.

Madame Basco se tourna vers son époux, lui lançant un regard furieux.

- Il faut toujours que tu me décrédibilise devant les autres, toi ! Comment puis-je exercer mon autorité si tu ne fais que la détruire ?

L'esprit de Tania vagabondait déjà ailleurs. Elle ignorait depuis quand la relation entre ses parents s'était à ce point dégradée. Peut-être le départ de leurs trois enfants du nid familial les avait-il confrontés à eux-même, les laissant entre eux alors que cela faisait trop longtemps qu'ils ne l'avaient pas été. La blonde était persuadée que ce phénomène avait un nom, mais elle avait oublié lequel. Elle n'était qu'une simple serveuse, et sa culture générale n'était pas des plus brillantes. Le ton montait entre ses deux géniteurs et finit par atteindre le stade de cris. Devant un spectacle aussi affligeant, Tania prit sa veste et claqua la porte de son appartement derrière elle. C'était à peine si ses parents avaient remarqué qu'elle était partie, mécontente de constater qu'ils étaient venus troubler sa petite vie solitaire. Elle ne savait même pas pourquoi ils avaient pris la peine de venir, alors que la famille ne se réunissait habituellement que pour les grandes occasions, comme un anniversaire, Noël ou Thanksgiving. Finalement, ils ne connaissaient pas grand chose de leur fille, ils ignorait qui elle était. Mais savait-elle qui elle était, elle ?

Sa dernière soirée, dans la charmante résidence de Kurt, avait remis beaucoup de choses en questions par rapport à l'identité de la cadette Basco. Si on lui demandait qui elle était, comment elle se décrirait, elle serait incapable de répondre. Les frontières de sa personnalité devenaient de plus en plus floues, comme si elle devenait étrangère à elle-même. Comment avait-elle réussi à s'éprendre d'une fille, elle qui avait toujours craqué sur des garçons ? Ses sentiments envers Roxane étaient eux-même terriblement confus. Cette jeune femme l'intriguait, l'attirait mais ne provoquait pas en elle les mêmes tourments que son premier amour de jeunesse. Elle ne pouvait se l'expliquer, tout se mélangeait dans son esprit. L'arrivée-surprise de ses parents n'avaient fait que jeter de l'huile sur le feu.
C'en était trop, elle devait absolument prendre l'air. Central Park n'était pas très loin, cela lui ferait du bien de prendre l'air.

Il ne lui fallut pas plus d'une quinzaine de minute pour arriver à destination. A son plus grand regret, le parc était infesté de couples qui se bécotaient. Elle qui pensait trouver des gens louches et des joggeurs de fin de soirée, voilà qu'elle se retrouvait en plein bordel. Il est vrai que le samedi soir est le jour des rendez-vous amoureux, Tania n'avait vraiment pas de chance. Marchant en regardant devant elle pour ne pas assister à ces manifestations vulgaires d'échanges de salives publiques, son attention fut soudainement attirée par un bruit sec suivi d'un gémissement. Se retournant, elle constata qu'un homme venait de s'étaler au sol, sous les moqueries d'une dizaine d'individus impitoyable. Dans un élan de bonté, Tania courut vers le jeune homme et l'aida à se relever. Elle lui sourit en lui tapotant amicalement l'épaule.

- Ne vous en faites pas, ils ont l'air bien plus stupide que vous. Rien de cassé ?

En le regardant d'un peu plus près, elle remarqua qu'il était assez joli garçon, brun aux yeux bleus, un air innocent comme s'il ignorait tout du monde qui l'entourait. Comme pour le convaincre que sa chute n'avait pas été vaine, elle lui tendit la main.

- Je m'appelle Tania, enchantée. Je fais partie des rares électrons libres de ce parc, tout comme vous apparemment !

En toutes circonstances, elle ne perdait jamais son sens de l'humour. Pourquoi abordait-elle cet illustre inconnu ? Elle l'ignorait. Mais elle avait l'intime conviction que cette rencontre ne serait pas inintéressante.

Citation :: Code de Couleur :
Vert : Chris
Cyan : Joey
Autre couleur : Autre personne
Police normal : Parole de Chris/Joey
Cette Police : Pensé de Chris/Joey

En poussant un profond soupir, je m'apprêtais à me lever de ma chute ridicule en injurient mentalement Joey quand je sentis une main qui m'aida à me relever. Toute en blasphèment sur mon indésirable squatteur dans ma tête, je dévisageai l'inconnue qui prit la parole en me tapotant l'épaule.

- Ne vous en faites pas, ils ont l'air bien plus stupide que vous. Rien de cassé ?

C'était mon premier vrai contact humain, physique et social depuis que je m'étais réveillé dans cette chambre blanche. Enfin, quand je dis premier, pour moi en tout cas, Joey avait dû en voir du monde... Bref, revenons à cette inconnue. Elle était blonde, avec des yeux couleurs noisette. Sa peau semblait douce et presque parfaite. Eblouis par cette rencontre, je balbutiai quelques mots :

- Non... Ça va... Merci...

A cet instant, monsieur le farceur se fit entendre. Il riait horriblement fort et bien sûr, il n'y avait que moi pour l'entendre, cet abruti. Entre deux fous rires, il cria :

- Belle rencontre... Hahaha !

Suivi de près par mon « Tais-toi » mental habituel. Mais en fait, j'étais déconcentré par le rire de Joey qu'à l'extérieur de ma tête, je fixais le vide à côté de la tête de l'inconnue. Quand je m'en rendis compte, elle prit la parole.

- Je m'appelle Tania, enchantée. Je fais partie des rares électrons libres de ce parc, tout comme vous apparemment !

Mon geste fut rapide, et automatique, comme un robot. Je lui tendis la main et lui dit :

- Chris... Euh... Je m'appelle Chris... Heureux de vous rencontrer.

S'en suivi alors un profond sourire mal à l'aise. Joey lui, avait arrêté de rire, aussi sec qu'il avait commencé. Je sentais qu'il essayait de prendre le contrôle de mon corps et l'en empêchais du mieux que je pouvais. De l'extérieur, j'étais tout tendu, contracter. L'indésirable me dit par la suite :

- Laisse-moi avoir ton corps, tu te ridiculises. T'as perdu ta confiance en toi en même temps que ta mémoire ou quoi ?

- Non, t'auras pas mon corps ! T'avais pas à me faire tomber tout à l'heure.

- Je vois... Alors laisse-moi te donner un cours d'éducation sociale...

La force mentale de Joey augmenta, c'était comme si mon esprit était compressé par un camion d'une tonne et demi. Je ne pouvais plus rien faire. Et encore une fois, me voici à la place de Joey, celui du spectateur qui regarde mon corps agir en lançant quelques commentaires sans intérêts. J'étais devenu temporairement l'indésirable squatteur. Bien sûr, lui envoyais toute sorte d'insulte condamnable qui violait les droits de l'homme à chaque mot. Mais se... Joey m'ignorer, il ne réagissait pas et ne me répondait pas. Ensuite, alors que je grommelais encore contre lui, il me murmura une phrase des plus étrange...« Je ne fais jamais rien dans le vide. Tu me remercieras dans 30 ans. »
De l'extérieur, après avoir était tendu, « je » me mis la main sur le front en repoussant une mèche qui était descendue après ma chute et dit :

- Excusez-moi. Ma chute m'a un peu sonné. Je m'appelle Chris Millers, ravie faire votre connaissance.

Mon attitude avait complètement changé. Ma voix, ma gestuelle, mon style, tout cela changeant littéralement en quelques secondes. C'était comme si un autre Chris avait subitement prit ma place. Mais le pire, c'est que Joey agissait de la manière dont j'aurais aimé agir. Cet imbécile ne perd vraiment rien pour attendre. Il regarda donc Tania et lui lança amicalement :

- J'ai surement l'air d'un fou, à répéter deux fois la même chose.
Un fou ?

Il n'avait pas besoin de répéter la même chose pour avoir l'air d'un fou...

- Mais, pardonnez mon indiscrétion, que faites-vous si tard le soir à Central Park ? Vous savez, il n'y a pas que des couples ou des amoureux du ciel de New-York comme moi ici.

Alors que je décidai de laisser Joey parler à la fille, je me rappelai de ce qu'il m'a dit il y avait quelques instants : « Je ne fais jamais rien dans le vide. Tu me remercieras dans 30 ans. » Cela voulait peut-être dire que cette jeune femme jouerait un rôle dans le dessein de Joey et du Prophète ? Laissons Joey faire dans ce cas...

Le comportement de l'inconnu amusait assez bien Tania. Il avait l'air ailleurs, un peu tête en l'air, et sa timidité avait quelque chose d'attendrissant. Alors qu'elle se présentait, il mit du temps à extraire son regard du vide pour le poser sur son interlocutrice. Elle ignorait pourquoi elle s'était présentée de la sorte à un illustre inconnu en pleine nuit à Central Park. Il est vrai que ça ne relevait pas de la plus grande prudence pour une jeune femme, physiquement attirante qui plus est. Mais elle n'en avait que faire, elle avait besoin de penser à autre chose qu'à ses pénibles parents, elle avait besoin de rencontrer du monde, élargir son cercle de connaissances qui se limitait actuellement à son travail et deux ou trois amis en dehors, comme Kurt par exemple.
Le jeune homme s'appelait Chris, bien qu'il n'en sembla étrangement pas tout à fait convaincu. Il tenta même un sourire diablement forcé, mais c'en était d'autant plus amusant aux yeux de la blonde qui lui rendit un sourir plus franc et naturel, découvrant des dents d'un blanc parfait. Non, ce type n'avait vraiment pas l'air dangereux.

Puis tout à coup, quelque chose changea du tout au tout. Son attitude, son regard, sa manière de se tenir ou de s'adresser à elle. Il se représenta sous le même nom, mais il semblait aux yeux de Tania qu'une toute autre personne se tenait devant elle. Elle avait du mal à croire l'excuse du type un peu sonné.

- J'ai surement l'air d'un fou, à répéter deux fois la même chose.

Le fait même qu'il évoque le mot "fou" ne la rassurait guère. C'était vrai, il y avait quelque chose de fou, d'impossible à cerner dans ce regard. Elle préférait l'homme auquel elle était venu en aide, le mec timide et peu sûr de lui. Celui-ci ne la rassurait pas, il avait même tendance à l'effrayer. Elle commençait à regretter amèrement d'avoir engagé la conversation.

- Mais, pardonnez mon indiscrétion, que faites-vous si tard le soir à Central Park ? Vous savez, il n'y a pas que des couples ou des amoureux du ciel de New-York comme moi ici.

A la même question mais posée par l'homme qu'elle avait rencontré à peine quelques secondes plus tôt, elle aurait répondu sans hésiter, en profitant pour balancer l'une de ses petites plaisanteries amical qui avaient le don de mettre n'importe qui à l'aise. Mais face à ce type, elle se repliait littéralement comme une huître.

- Cela ne vous regarde pas. Je suis assez grande pour me défendre toute seule.

Elle n’avait qu’une envie, c’était de s’enfuir en courant. Mais c’était loin d’être la meilleure solution, elle en avait confiance. Il lui fallait s’extirper de cette situation en douceur, sans vexer ce Chris Miller. Ayant du mal à dissimuler une nervosité presque palpable, elle frotta les mains sur son jeans et lâcha un rire nerveux.

- Hé bieeen… Chris Miller, ce fut un plaisir de vous rencontrer. Je vais continuer ma petite promenade de mon côté, et peut-être nous recroiserons nous un jour.

Dans une tentative quasi désespérée d’avoir l’air naturelle, elle s’essaya à une petite plaisanterie.

- Tâchez de ne plus tomber, à l’avenir. Il n’y aura pas toujours une jolie inconnue pour vous venir en aide !

Puis elle tourna les talons et s’éloigna, essuyant discrètement du revers de la main une petite gouttelette de sueur qui avait perlé sur son front. Sans vraiment s’en rendre compte, elle priait pour que ce type ne l’interpelle plus et qu’elle puisse rentrer chez elle le plus vite possible. Il n’y avait vraiment qu’elle pour tomber sur des cas pareils.

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