Billets pour le Japon, svp? (PV Asami et Alyss) [terminé]

Pendant le trajet en voiture, Galadriel était reparti dans le monde fantasmagorique du rêve, la seule place où il était vraiment question de lui-même. C'était seulement à cet endroit que son don lui laissait assez de répit pour penser, aller dans son fort intérieur. Prendre conscience de ses tourments, de ses pulsions, mais malheureusement pas de son passé.

Cette fois-ci, il était debout, les cheveux encore battus par un vent violent. Habituellement, il aurait essayé d'avancer pour aller vers la statue noire qui l'appelait, l'appelait fortement, mais cette fois il n'avait tout simplement pas envie de se battre. Il était las, si las. Que voulait dire tout ceci? C'est alors que sa voix intérieure lui dit:

'' Tu es si près du but, tu ne dois pas reculer, tu dois avancer.''

Galadriel aurait voulu demander à cette voix s'il avait trouver la révélation, si cette Asami était cette personne qui lui fallait. Ce qu'il devait en faire. La suivre ou... la tuer pour prouver sa fidélité à son maître, car la révélation voulait dire cela, non? Perdre ses sentiments? Devenir maître pour le maître? Faire goûter la mort pour devenir quelqu'un? Mais... mais...

Le visage d'Asami apparu dans son esprit. Il voguait dans sa tête comme un voile déposé en baume dans son esprit. Il sentait sa chaleur, sa bonté le réconforter. Elle était si pure même sans sa mémoire. Asami était là avec son sourire, sa robe bleu au vent. Elle approchait de lui et, dans un souffle elle dit (paroles qu'il se rappelait de son entretien avec elle à l'hôpital):

Jinsei wa tokidoki tsurai mono desu.
Anata no tame ni koko ni iru.

Spoiler:

Maintenant que ce visage et cette voix avait surgit de nulle part, Galadriel, dans son rêve, avait commencé à avancer malgré la tempête. Dans la réalité, il battait des paupières pour montrer son inconfort. Il luttait. Il luttait entre son désir de suivre Asami et son besoin de plaire au maître pour braver la peur et la mort.

''Je te suivrai même si je ne comprends pas pourquoi.'' finit-il par dire, comme pour se convaincre lui-même qu'il devait continuer dans ce chemin.

Citation :

*Au cœur de ta vie, au cœur de la mort, seul le prestige du destin est considéré. Éliminer la base de toutes les peurs n'est pas chose facile et pourtant, tout ce que tu as à faire, c'est d'ignorer tes émotions, ce pourquoi elles existent et t'emplissent chaque fois que tu es heureux, ou triste, ou désespéré, ou dépressif, comme en ce moment. Oublie tes sensations d'humains, oublie cette peur d'être faible, cette peur d'être un inconnu. Aucune peur, aucun doute face à la mort. La mort est la clé, une fois que tu l'auras accepté, alors tu pourras te permettre d'anéantir ta source de faiblesse mais entre imaginer la côtoyer et l'avoir au bout de ses doigts, avoir tuer quelqu'un de ses propres mains, la différence est aussi imposante que la crevasse qui me sépare de votre moralité. Serais-tu capable de tuer sans en avoir peur? J'en doute...*

C'est à ce moment que les paroles de son maître lui revinrent en mémoire et, qu'en sursaut, il se réveilla. Étrangement, la voiture venait d'arrêter et le conducteur, un des deux Japonais, déclara dans un anglais cassé.

''Nous sommes arrivés.''

Galadriel était confus. Il regarda à gauche, puis à droite, la respiration saccadée par l'angoisse. Il vit Asami, encore accoudée à la fenêtre. Il voulait lui parler. Il ouvrit la bouche pour ce faire et avança sa main, près à lui donner un coup sur l'épaule pour attirer son attention.

*Tuer pour devenir quelqu'un. Devenir l'ami de la souffrance.*

Un flash se fit dans sa tête. Il s'imagina en train de faire un geste impardonnable. Il avait les mains pleine de sang et... et...

À cette pensée, ses yeux se remplirent de larmes. Il recula, se tut puis ouvrit la portière afin de se sauver à toute jambes. Non, il ne pouvait pas. Cette fille... cette douce enfant était un ange. Il devait la garder auprès de lui. Il ne devait pas lui faire du mal...

Autre flash de lumière dans sa tête, souvenir des dernières paroles de Kane à la pensée du terme mal...

Citation :

* Ta peur devrait devenir celle des autres lorsque que tu pénètres leur espece vital. Tu affirmes que c'est cette peur qui te convainc de la nature des maléfiques actes décorant la surface de la terre. T'es tu déjà demandé qui a fabriqué cette notion du mal, qui en a imaginé les principes et les valeurs? Malédiction qu'elle est devenue, bénédiction pour ceux qui l'acceptent dans la totalité, éternelle dualité entre le bien et le mal, lutte fictive imaginée par la créativité humaine pour divertir les gens assez aveuglés pour accepter les fondements saints de la dite bible de Dieu. Sauver la population pour être bien ou satisfaire ses propres besoins pour être mal? Chaque action et parole ont un degré d'intensité autant positive que négative. Sans jamais il sera possible de se justifier à un équilibre parfait de la chose. Tuer n'est ni bien ni mal, c'est la justice de rendre véridique qui est devenu nécessaire. Faire des sacrifices pour faire avancer une cause que l'on chérit autant que celle qui partage notre lit, ce n'est pas être le bon samaritain ni le démon sans moralité, c'est nécessaire tout simplement. Vérité absolue qu'elle est, faire des compromis il faut. Ayant agis moi-même dans cette lignée, individu redoutable que je suis devenu. Je ne sers pas les bons ou les méchants comme dans les grandes épopées historiques, vérité que je sers, j'agis de sorte à ce qu'elle soit maitresse de toute vie. Tuer en fait parti, aussi sanglant que tu peux l'imaginer, le meurtre en fait parti. Accepté cette faculté à léguer le passage la mort à ses semblables n'est pas donné à tous. Je pourrais te l'enseigner, te montrer son pouvoir mais en es-tu seulement prêt et digne de ses sombres leçons?

* Je ne suis pas digne. Il ne m'a rien expliqué. Je... ne comprends... pas!!!*

Les dernières paroles d'Alexis lui revenait en tête toujours en ténébreuses mélopées pendant qu'il courait parmi toutes ces âmes qui allaient et venaient dans le grand aéroport de New-York. Il y avait tant de gens.. Trop de gens. Trop de probables sources de contacts. Galadriel ne s'y sentait pas à son aise; mais ne s'y attardait pas outre mesure. Il était effaré et il courait. Comment pouvait-il avoir cru... pouvoir vivre en paix avec cette inconnue, comment avait-il cru pouvoir la tuer? Il devait se séparer d'elle par amour.

Il ne comprenait plus rien. Il se demandait ce qu'il faisait. Courait-il après son destin? Pourquoi se sauvait-il d'Asami après lui avoir tant dit qu'il voulait être avec elle pour toujours? Qui était-il pour dire de tels mots? Il ne savait pas qui il était, qui était cette fille. Elle non plus, d'ailleurs, mais une chose était sûre: il était contradictoire et tiraillé entre la voie du bien et du mal. Pourtant, cette aventure surnaturelle ne lui avait-il pas dit qu'il devait faire confiance en cette fille jusqu'à s'en crever le coeur? Pourquoi considérait-il Alexis comme son maître? Mystère. Point de réponses.

La tête baissée, il continuait à courir. Dans sa course de bête affolée, il finit évidement par se frôler à quelqu'un. Effrayé par la source probable d'un contact, il leva les yeux. Il vit vaguement un regard noir profond le fixer puis, sa vision se troubla, il se sentit tout à coup étourdi et tomba à quatre pattes. Quel était ce subit malaise à ce contact? Les yeux dans le vague, il murmura:

'' Un passé effacé...''

Il y avait toujours autant de brouhaha autour. Allait-il attirer l'attention? Asami allait-elle le retrouver, prendre un billet pour le Japon et vraiment l'amener avec elle ou allaient-ils se séparer finalement? Qui sait où les jeux du destin mèneraient toutes ces âmes esseulées par le mal. Le mal de ne pas avoir accès à leurs souvenirs et passé.

New York... La ville la plus peuplée de tout l'état portant le même nom, malgré les nombreux surnoms qu'on a donné à cette ville bien connue... Dans les rues sombres se trouvaient sans doute plusieurs individus peu recommandables, surtout la nuit, et pourtant, c'est dans ces mêmes rues sombres qu'errait un jeune homme au regard noir hagard et au sourire timide. Au premier coup d'oeil, on aurait pu porter bien des jugements, le premier étant sans doute drogué, mais pourtant ce jeune homme était tout ce qu'il y avait de plus normal... Enfin, à quelques exceptions près, mais personne n'est parfait, n'est-ce pas?

Il est facile de deviner que ce jeune homme était Alyss en personne. Depuis qu'il avait quitté l'hôpital psychiatrique de Manhattan qui lui servait de prison, il n'avait qu'une idée en tête, qu'il avait écrit en lettre majuscules dans son carnet afin de s'assurer de ne jamais l'oublier : FUIR. Le jeune homme avait attrapé ses deux livres avant de s'habiller de jeans et d'un chandail quelconque - il avait eu la chance d'en trouver un vert forêt plutôt qu'une autre couleur qui l'aurait rendu ridicule, par exemple le rose - puis il avait réalisé son plan d'évasion. Le tout était vraiment très simple, en fait; Alyss avait toujours le droit de sortir une heure par jour, accompagné d'un seul membre du personnel. Il avait suffi de détourner l'attention de celui-ci et le tour était joué. Au pas de course, il s'était donc enfui le plus loin possible avant de reprendre son souffle.

Il avait fait la majorité du trajet, il l'avait fait à pied, mais heureusement, il avait parfois trouvé un bon samaritain acceptant de partager son moyen de transport jusqu'à quelques rues plus loin. Sans "argent", ce que plusieurs personnes lui avaient demandé, il ne pouvait que marcher; il aurait bien pu essayer d'en matérialiser ou de rappeler à lui un personnage quelconque qui lui expliquerait, mais Alyss n'était pas sur d'avoir récupéré ou non ses pouvoirs et de toute façon, cet argent produit par son imagination disparaitrait probablement dès que quelqu'un s'approcherait À force de s'informer auprès des habitants, Alyss réussissait à savoir s'il s'en allait dans la bonne direction et surtout, si la distance qu'il lui restait à parcourir était longue, bien que le temps n'avait plus vraiment de sens pour Alyss. Les secondes, les minutes, les heures... quelle différence pour son esprit déboussolé et surtout pour un adulte sans montre? Il ignorait donc que le trajet n'avait duré que quelques heures. S'il l'aurait su, cela aurait été un grand soulagement, car la nuit signifiait que sa mémoire se rembobinerait encore et toujours, effaçant les gens et le sens des mots appris dans les derniers vingt-quatre heures... Une situation plutôt frustrante, il faut l'avouer, mais au moins, il pouvait quand même admirer la beauté de ce qui l'entourait, par exemple il pouvait s'arrêter plusieurs minutes pour observer les papillons ou les gouttes de rosée qui roulaient sur des feuilles délicates...

Pour se changer les idées, Alyss se concentra à nouveau sur l'objet de sa quête : l'aéroport principal de la ville. La raison de cette recherche était plutôt simple; alors qu'il était encore à l'asile, il avait demandé, de façon tout à fait innocente, quel serait le meilleur moyen de s'en aller au loin. Les docteurs répondaient toujours de façon différente selon le patient abordé, mais ils connaissaient tous la réputation de la mémoire défaillante de cet homme, aussi avaient-ils cru meilleur de toujours lui répondre de façon complète et normale. On lui avait mentionné que le moyen le plus facile pour partir vers de nouveaux horizons était de prendre l'avion. L'aéroport le plus connu dans les environs était celui de la ville de New York. Voilà donc la raison de sa visite au bâtiment qu'il avait enfin trouvé. Lorsqu'il entra, sa détermination flancha un moment devant le nombre de personnes présentes; c'était une véritable foule. Toutefois, il prit son courage à deux mains et écouta attentivement ce que disaient les gens afin de ne pas avoir l'air fou. Il devait tout éviter pour retourner là-bas et pour cela, il fallait qu'il parte le plus tôt, ce qui n'arriverait jamais s'il se comportait étrangement. Toutefois, une préposée au guichet d'une compagnie aérienne finit par remarquer son manège et lui demanda gentiment si elle pouvait l'aider - après tout, il n'était pas en direction des pistes, alors pour le moment, il ne semblait pas une menace terroriste potentielle, juste un homme perdu.

"Je... Je n'ai pas encore décidé..." se contenta-t-il de bredouiller, avant de s'éloigner un peu et de s'asseoir par terre malgré qu'il y avait quelques sièges. Il serra son livre de conte contre sa poitrine, bien qu'il savait qu'on n'y parlait pas d'avions. C'était le seul objet qu'il possédait, enfin, à part le carnet d'écriture qu'on lui avait donné, qu'il avait déposé à côté de lui. Hélas, le destin semblait ne pas en avoir fini avec Alyss. Un homme le bouscula et Alyss s'écroula tête contre le sol, lâchant sans s'en rendre compte son précieux livre. En fait, l'inconnu n'avait fait que frôler Alyss, mais dans la surprise, ce dernier en avait perdu l'équilibre.

"Alice, non!" fit-il de sa voix emplie de détresse alors que des gens ne prêtaient pas attention aux endroits où ils mettaient les pieds, s'approchant dangereusement du livre...

Alyss se désintéressa complètement du jeune étranger qui pourtant venait de s'écrouler à genoux contre le sol. Il de jeta sur son conte tel un fauve affamé se jette sur sa proie et il empêcha que son précieux bouquin ne soit abimé, se souciant peu des regards des autres. Puis, se souvenant qu'il avait délaissé son cahier d'écriture, il se retourna et se dirigea de nouveau en direction de Galadriel. Il entendit alors celui-ci murmurer :

"Un passé effacé..."

Ces mots retinrent l'attention d'Alyss, qui posa son regard sur l'inconnu, apparemment surpris de le découvrir là, comme s'il ne l'avait pas encore remarqué jusqu'ici. Pourquoi cet homme se parlait-il à lui-même? Pourquoi Alyss avait-il senti un étrange pincement au cœur, comme si une vieille tristesse tentait de remonter en vain à la surface, à son contact? Il hésitait entre prendre ses jambes à son cou et questionner l'étrange personnage se trouvant devant lui. Toutefois, ce dernier n'était-il pas vêtu de blanc? Les cheveux de l'individu étaient également d'une couleur très pale, d'un blond-blanc... Alyss se décida donc d'aborder le gaillard, malgré ses manières bizarres et son regard qui semblait vide, autre particularité étrange, puisque le blanc est bien meilleur que les autres couleurs. Surtout le rouge, ça oui! Les personnages blancs étaient beaucoup plus sympathiques que les personnages rouges dans l'histoire d'Alice...

"Ça va? Êtes-vous un envoyé de la reine blanche ou...?"

Puis, il se tut soudainement. Et si cet homme était envoyé par les docteurs pour le récupérer? Il ne voulait pas reprendre contact avec cet étranger, puisqu'il ne voulait pas prendre le risque de ressentir à nouveau la sensation étrange. Toutefois, devait-il le laisser sur le plancher, cela ne devait pas être très confortable pour la majorité des gens, non? Hésitant, il se décida à plonger de nouveau son regard dans celui de Galadriel et demanda d'une voix inquisitrice :

"Qui êtes-vous? Qui vous envoie? Les hommes de Manhattan?"

Après tout, il avait vu le nom de la ville où il se trouvait précédemment ici et là lors de son périple. Il avait également vu que la dévastation laissée par l'explosion de la ville, qui avait été suivie du discours de Sylar - la seule personne dont il de souvenait le nom, quel exploit, bien qu'il s'agisse d'un meurtrier, puisque c'était lui qui avait fait comprendre à Alyss qu'il n'était pas fou - était plus ou moins évidente selon les endroits visités; la reconstruction avait bien commencé et c'était sans doute la raison pour laquelle ce bâtiment aérien était toujours fonctionnel.

Ce n'est pas ce genre de questions qui turlupinaient dans la tête de notre jeune ami en ce moment, mais plutôt une impression abasourdissante, une sensation de néant. Pas un vide bénéfique comme les ombres lui procurait, mais un sentiment vertigineux qui lui donnait la nausée. Il entendait, d'ailleurs, dans son crâne, un son grinchant se frapper contre ses parois cérébrales. Vous savez, ce genre de grincement agressant qui se produit lorsque votre téléviseur ne fonctionne pas? Galadriel entendait ce genre de son dans ses oreilles et voyait, dans son esprit, une superposition noir et blanc de lignes et d'images flous qui ne voulait rien dire. De toute façon, le images s'effaçaient trop vite pour que Gala puisse même les analyser. Les images de ce passé s'effaçait avant même pouvoir être aperçu! Et oui, le passé d'Alyss fuyait le regard à la même vitesse qu'il fuyait la mémoire de son hôte.... Ça tournait, ça tournait vite. Il avait le coeur sur la main. Il avait froid dans le dos. Il perdait de l'énergie dans cette mauvaise connexion, dans cette connexion éprouvante avec l'esprit d'un érpouvé de la vie.

Dans la réalité, il était à quatre patte face à l'inconnu qu'il venait de frôler et sentait son crâne strier par une douleur implacable. La douleur était telle qu'il ne put s'empêcher de vomir une partie du dernier repas qu'il avait mangé - repas qu'il avait mangé quelques heures avant sa rencontre avec Alexis. Puis, la bouche toute sale et la vision trouble par ses sensations troublantes à l'approche de cet homme, Galadriel entendit les questions de l'étranger comme s'il aurait eu la tête immergée sous l'eau. des questions qui avaient peu de sens. Il se sentait si faible. Pourrait-il répondre... quelque chose?

Citation :

"Ça va? Êtes-vous un envoyé de la reine blanche ou...?"

Un délire? Vivait-il un délire? Était-ce des visions où la réalité qui s'étalait devant lui.

Il tenta de garder son regard brumeux sur l'homme aà l'oeil jais sans répliquer quoique ce soit. Il ne savait quoi dire, il n'avait pas envie de répondre. Sur ce silence de mort, l'homme renchérit sur ceci:.

Citation :

"Qui êtes-vous? Qui vous envoie? Les hommes de Manhattan?"

De quoi parlait cet individu? Galadriel n'avait pas la tête à penser. D'ailleurs, l'avait-il déjà eue? De plus, voilà qu'un autre contact l'avait éprouvé, mais cette fois cette sensation de vide, de malaise était différente.

Tout ce qu'il crut capter de l'interrogatoire d'Alyss fut le fait qu'il se demandait qui il était. Il murmura sa réplique favorite, réplique qu'il envoyait à tous qui rencontrait sa route, sans trop prendre conscience qu'il l'avait lancé:

-Je ne suis personne.

Il avait parlé d'une façon si inaudible, qu'il était difficile de croire que quelqu'un puisse l'avoir entendu, mais qui sait...

Soudainement, il sentit une présence l'enlacée. Une nouvelle personne! Un autre contact? Quelqu'un qui avait remarqué qu'il semblait malade? Galadriel avait peur, très peur. Il voulait partir, il voulait pleurer. Quand tout à coup, les mots suivants l'apaisèrent:

Citation :

"Je suis là''

Cette voix, cette douce voix, c'était celle mélodique de l'ange de ses récentes visions. L'ange qui était la révélation de la statue de ses cauchemars. Cette voix qui l,avait appelée dans ce délire surnaturelle, qui l'avait guidée... Elle l'avait retrouvé! Elle courait, courait vite vers son destin. Tragique de nouveau? Qui sait. En tout cas, elle avait couru vers Galadriel...

Dans la tête de celui-ci, les images de son passé avec elle, dans la court de récré, ressurgissait. Il voyait sa main se tendre vers lui, pour l'aider, pour l'intégrer dans le monde. Flash de lumière aveuglant.

Il se voyait assis sur un banc, enfant, en train de jouer un air de violon, un air fort doux et mélancolique. Et oui, Galadriel avait beau être le plus grand antisocial de cette planète, il avait un talent incontestable pour l'informatique, mais il avait aussi une botte cachée, botte qu'il n'avait jamais parlée aux autres parce qu'il l'avait oublié: il était un vrai virtuose du violon! Et pendant qu'il jouait d'un tel instrument, il lui revenait de ses images, de ses images qui appartenait à son passé. Asami l'écoutait puis une fois il avait terminé, elle l'applaudissait et tentait d'en savoir plus sur lui, mais le tourmenté restait sans voix chaque fois. Asami partait alors les cheveux au vent, au loin, un sourire mystérieux flottant sur ses fines lèvres de gamine.

Flash intense puis fondu pour aller vers une des scènes les plus touchantes de ce moment oublié de son enfance, qui faisait partie aussi de celui d'Asami. Leur passé se croisait à quelque part... Il retrouverait la mémoire, ensemble... Peut-être si... Galadriel faisait des efforts pour Asami.

Puis... PUIS!

Nouvelles images, nouvelles visions: Cela faisait au moins 3 jours que Galadriel jouait sans relâche de l'instrument au propriété incontestée sous la pluie, sous la grêle, sans manger. Mort de fatigue, il avait fini par s'écrouler sur le banc, tremblant de froid, à moitié transi. Et oui, cet enfant avait toujours eu l'air aussi étrange, fragile et perdu dans ce monde qui le blessait constamment depuis toujours...

Non loin, Asami l'épiait sous un sakura lourd d'humidité. Elle l'approchait souvent, mais il ne disait rien. Voilà maintenant qu'il semblait faible: elle devait agir, tenter un réel rapprochement, elle le devait, son coeur pure le lui incitait! Lentement, elle lui avait donné la main et invité à venir manger chez elle puis... La vision cessa au moment où Galadriel se vit pousser Asami et hurler: "NE ME TOUCHE PAS!!! TU NE COMPRENDS PAS!''.

Les yeux de Galadriel, qui revoyait la réalité peu à peu, tombèrent sur le moment où Asami révéla à Alyss qu'ils allaient au Japon. Ceux-ci, plein de larmes, fixèrent Asami dans les yeux et, comme s'il avait des remords terribles d'être parti ainsi et inconsciemment témoin de la méchanceté qu'il avait fait subir à cette gentille fille qui voulait l'aider, il s'exclama, la voix enrouée:

- Watashi wa... rontoni gomene. Watashi wa.... dare ka o kizutsuke ta.

Spoiler:

Encore une fois, il avait usé de sa langue maternelle à la suite de ses visions nippones du passé. Étrange...Qu'en penserait Alyss? Comment réagirait-il à tout ce baratin?

Son regard était franc. Il semblait lucide comme il ne l'avait jamais été et surtout, aux yeux d'Alyss, complice d'une histoire mystérieuse avec cette demoiselle aux cheveux roses. Avec son imagination débordante, qui sait ce qu'il s'imaginerait!1

Ah... et Galadriel se sentait si mal, il avait tant de remords. Qui était-il? Pourquoi vivait-il? Où allait-il? Pourquoi avec Asami? Pourquoi au Japon? Questions, sans réponse.

Puis... puis, le temps passa. 1 minute, 2, 3...

Le vent battait ses cheveux, la foule passait et repassait sans faire attention à cette étrange scène, trop occupé dans leur vie pour s'attarder à trois âmes des plus fragiles de cet aéroport, c'est-à-dire ces trois personnages qu'on pourrait surnommé fou ou amnésique, mais qui ne sont, en fait, que trois personnes à la recherche d'un morceau de leur histoire. Un seul... leur serait suffisant pour s'accrocher!

La vie est ainsi faite.
Des rencontres qu'on ne croirait jamais possibles.
Des gens fous qui sont en fait en quête d'eux-mêmes.

Son regard se voila à nouveau et il se mit à songer:

*Maître... maître... que m'arrive-t-il?? Je.. veux devenir quelqu'un grâce à ce que vous avez dit, mais... je ne comprend pas ce qui m'entoure.*

À peine venait-il de poser ses questions qu'une fille s'interposa entre l'inconnu et Alyss, qui se demandait sérieusement s'il ne valait pas mieux partir pour ne pas trop attirer l'attention à cause de cet énergumène qui semblait en pleine crise de panique. Celle-ci finit par reporter son attention sur ce dernier et lui dit qu'ils allaient au Japon. Explication bien futile pour un esprit déboussolé dans lequel les mots sonnent toujours creux. Toutefois, cet endroit servait à fuir, le Japon était donc sans doute un endroit où l'on pouvait fuir et se cacher... Alyss se sortit de ses pensées et posa son regard sur la demoiselle qui venait de s'incruster dans la conversation. Elle ressemblait à une petite fée avec son grand sourire et ses airs enjoués et un regard... Il ne savait comment l'expliquer, mais ce regard inspirait la confiance. L'idée de, peut-être, s'en aller au Japon avec eux, lui traversa un instant l'esprit, mais il se reprit en se disant que l'homme, lui, ne lui inspirait pas du tout confiance! Qui sait, peut-être avait-il des mauvaises intentions envers cette jeune fille sans qu'elle ne s'en rende compte... Il se souvint vaguement qu'avant que cette fille n'arrive, cet étranger avait répondu à sa question d'une façon bien étrange, disant qu'il n'était personne. Ce dernier venait aussi de prononcer des mots incompréhensibles. Ah! Tant de mystère... Comment Alyss pouvait-il comprendre quoique ce soit au milieu de ce charabia rapidement enchaîné? Il avait plutôt envie de prendre ses jambes à son cou pour ne plus être dérangé. Toutefois, pour une fois, il affronterait ses peurs! Après trois ou quatre longues minutes de réflexion, Alyss se décida à adresser la parole à cet étrange individu :

"Vous ne voulez rien dire, c'est ça? Je ne vous laisserai pas faire de mal à personne, monsieur l'espion!"

Puis, il saisit brusquement Galadriel par le collet, se disant que cet homme à l'air déjà en mauvaise forme aurait sans doute peur et qu'il s'enfuirait, plongeant son regard sombre et lourd de reproches dans celui de Galadriel. D'où tenait-il ces idées, vous demandez-vous? Puisqu'il ne faisait pas encore nuit, Alyss n'avait rien oublié de la journée étrange précédant son escapade. Comme il avait fini par apprivoiser la télévision depuis la révélation que la folie n'était pas, qu'il ne s'agissait que de pouvoirs étranges, il avait fait comme si de rien n'était et avait écouté sagement un film d'action en matinée avant de prendre sa marche quotidienne qui avait été suivie par sa course folle jusqu'à l'aéroport! Toutefois, pour en revenir au présent, Alyss avait agi sans penser à l'étrange sensation ressentie plus tôt ainsi que sa décision de ne plus toucher l'homme. Que se passerait-il et surtout, comment les deux autres personnages réagiraient-ils devant cette tentative, du moins en apparence, d'étouffement? D'autres personnes seraient-elles témoin de la scène, y porteraient-ils attention? Après tout, les deux hommes japonais ayant reconduit Asami et Galadriel jusqu'ici et dont Alyss ignorait l'existence finiraient bien par revenir... Pour qui cette expérience s'était-elle la plus difficile, là était la question!

(HJ: Désolé Asami, je crois que je vais poster vu que l'action me semble plus adressé et vu le règlement suivant: Cependant si une réponses tarde à venir, vous êtes autoriser à passer son tour au bout de 3 ou 4 jours de non réponses. ^^ J'ai hâte d'avoir de tes nouvelles tout de même... tu as disparu!!)

Citation :

"Vous ne voulez rien dire, c'est ça? Je ne vous laisserai pas faire de mal à personne, monsieur l'espion!"

Galadriel, les yeux troubles, regardait ceux d'une profondeur abyssale du nouvel inconnu qui s'imposait à sa vie. Il avait eu rarement des contacts aussi éprouvants. Qu'était-ce que cette sensation qui vibraient encore sa tête? Que voulait dire ces paroles? Qui... était ce personnage? Il n'eut pas le temps de se poser ce genre de questions...

L'homme venait de l'attraper par le collet et le tenait à quelques centimètres du sol. Ça, Galadriel ne s'en rendit pas vraiment compte. Lorsqu'il était dans cet état second, on aurait pu l'étrangler ou le frapper, jamais il ne s'en aurait aperçu. Il aurait pu se laisser mourir dans la réalité et jamais il n'aurait pu savoir qu'il était en train d'agoniser. Il était trop occupé à se battre avec ses délires, en fait, avec les délires que les autres lui imposaient sans le vouloir. Mais, Alyss ne voulait-il pas faire souffrir ce jeune homme qu'il pensait dangereux?

C'était bien joué, car Galadriel était dans le pire délire qu'il n'avait jamais connu, un délire qui mettait tous ses sens en alerte. Dans ses oreilles, il entendait un cillement atroce, ce genre de cillement entendu lors d'interférences téléphoniques.

-Folie... murmura Galadriel lorsque son don capta, inconsciemment, ce mot à l'envol.

Puis, comme une radio diffusion, il murmura plein de paroles sans sens réel pendant qu'il voyait défiler des images d'hommes en blancs devant ses yeux. Dans la réalité, il saignait du nez à chaque image vue, à chaque mot capté. Un réel tourbillon d'incohérence le torturait.

-Passé...
Les images floues d'un enfant perdu.

...

Il ne réussit jamais à capter le mot oublié.

-Mémoire...
Des images tremblantes d'un homme en blanc en train de faire un traitement à l'enfant qui a vieilli.

...

Gala ne réussit jamais à capter le mot effacé.

-Douleur...
Images fuyantes de ce jeune homme en train de crier.

...



Les images fuyaient de plus en plus.

-Solitude...
Images brumeuses de celui-ci en train de pleurer.

...




Fuyaient de plus en plus...

-Asile...

Images presque effacées de celui-ci enfermé entre quatre murs.



...




Une sensation bien angoissante pour le jeune homme commençait à naître en lui à la suite de ce délire, comme s'il était abandonné de tous subitement. Où était les gens? Son maître? Asami? Tous l'avaient abandonnés. Pourquoi? À cause qu'il avait fuit sa mission? Il commençait à mêler les cartes. Il n'était plus sûr de rien. Était-il dans la réalité ou dans une de ses visions? Comment cela aurait pu être une vision, tout était si... flou! Ce n'était pas comme l'apaisement des ombres. Dans son coeur, c'était le vide. Il n'avait jamais eu un contact aussi instable...

Cette situation l'épuisaient, le vidait de son énergie. Il n'allait pas tenir longtemps à cette cadence. Il ne se sentait plus en possession de lui. Il était dans la mémoire d'Alyss qui était en train de s'effacer lentement. Comment pouvait-il songer à faire comme Kane lui avait dit et accepter son pouvoir? Il ne le contrôlait même pas... Il le contrôlait de moins en moins. Il était en train d'échouer à sa tâche! Ah... Galadriel ne voyait plus rien de perceptible. Même les couleurs venaient de filer. On aurait dit que la bobine d'un vieux film en noir et blanc venait de se briser. Tout était blanc dans la tête de Galadriel. Il allait devenir fou! En fait, plus fou qu'il l'était déjà si cet Alyss ne le déposait pas au sol. Les images fuyaient entre ses doigts au même rythme que son esprit s'estompaient.

Par contre, même si le vide angoissait le jeune homme, il croyait qu'un certain calme était de retour et que bientôt il retrouverait ses sens, il tentait d'apprivoiser sa peur et d'en devenir maître, mais... Il avait tort, car une explosion violente se fit dans sa tête au moment où il se mit à entendre des grincements de plus en plus perçants.

Dans la réalité, il tentait de lever ses bras pour se boucher les oreilles, mais il n'y arrivait pas. Dans la réalité il était tout tremblant et perdait du sang. Dans la réalité, il voulait s'enfuir, mais il ne le pouvait pas parce que le tourment d'une âme plus étrange que lui venait de le capturer.

Réellement, le don de Galadriel et celui de cet Alyss se rejetait complètement. Ça devenait dangereux.

-Pourquoi... réussit-il à prononcer par lui-même avant de perdre conscience dans la réalité, en même temps que le néant l'engloutissait.

Il resta un court temps dans un inconscience profond. Pendant quelques minutes, on aurait presque cru que le jeune homme éprouvé avait arrêté de respirer. Néanmoins, comme un rescapé d'une noyade, il se remit à respirer fortement en toussant. Le contact venait-il d'être arrêté? Il ne savait pas, il ne comprenait pas encore ce qui lui était arrivé. Il cria d'une voix tremblante en croisant le regard d'Asami, de ses yeux encore brumeux par son don qui s'estompait lentement, cet ordre supplicateur:

-NIGETE!!!!!

Spoiler:

Qu'allait en comprendre Asami de tout ce mélo? Rien n'avait un réel sens. Tout ceci relevait d'une énigme. Tout ceci était le résultat du choc entre deux âmes tourmentés par leur don incontrôlé.

( Pas de problème, comme je te l'ai expliqué, j'étais en plein emménagement ^^ )

Les choses commençaient à lui filer entre les doigts. Asami, aussi douce et fragile qu’elle était, aimait avoir un certain contrôle sur ce qui se passait autour d’elle. Cela avait quelque chose de rassurant et d’autant plus rassurant lorsqu’on avait plus de passé, plus de souvenir, lorsqu’on ne savait même pas, au bout du compte, qui on était. Elle tenait délicatement Galadriel dans les bras, c’était tourné vers Alyss pour lui dire qu’ils s’en allaient pour le japon. Elle avait espérer que cette simple phrase le ferait tout bêtement partir, qu’il serait désintéressé, mais au lieu de cela…Elle senti son corps basculer en arrière. Ses fesses heurtèrent violemment le sol, elle grimaça, et observa la scène pour comprendre ce qui venait de se passer.

Galadriel avait quitter la sol, le col de ses vêtements agrippés par Alyss. C’est rapidement qu’Asami réagissait, elle se leva, s’approchant des deux hommes, essayant avec sa faible force de ses séparer.

« Mais lachez le ! »

Disait-elle d’un ton suppliant, pas de menace, pas de méchanceté, juste de l’inquiétude pour Galadriel, une inquiétude qui commençait à monter au fur et à mesure que Galadriel plongeait dans un second monde, au fur et à mesure qu’Asami observait le sang s’écouler du nez de son unique ami. Elle continuait de supplier l’inconnu de le lacher.

« Il me fera pas de mal »

Ajouta-t-elle à ses supplices, essayant de raisonné Alyss, qu’il comprenne qu’au contraire…Galadriel était devenu en très peu de temps, l’unique personne de sa vie…Et pour cause, elle avait perdue ses souvenirs, sa vie passé. Aujourd’hui, Galadriel était la seule personne qu’Asami souhaitait gardé à ses côtés, cela la rassurait. Elle secouait les bras d’Alyss encore et encore avant cesser, ses yeux devenant larmoyant.

« Galadriel… »

Prononça-t-elle cessant de secouer le bras d’Alyss en vint, elle attrapa alors doucement la main de celui-ci, espérant peut-être qu’il se calmerait…Qu’il serait mieux, qu’il sache qu’elle essayait de l’aider. La main dans la sienne, une étrange chose commençait à se passer. Le corps d’Asami devenait transparent, une transparence qui doucement venait aussi se propager sur Galadriel. Une transparence fantomatique et doucement, Alyss ne pouvait plus sentir le col de Galadriel, Alyss se voyait avec les mains vides et le corps de Galadriel venait de chuter sur le col.

Aussi vite avait-il toucher le sol qu’Asami et lui était redevenu de chair et d’os, elle ne c’était même pas rendu compte de se qui venait de se passer. Elle était déjà au ‘’chevet’’ de son ami. Il ouvrit les yeux…Hurla…
Délicatement, elle le prit dans ses bras. Posant la tête du jeune homme juste au dessus de sa poitrine, le gardant contre elle comme on garde un enfant.

« Anata no soba ni imasu »

Spoiler:

Les événements ne cessaient d'aller de surprise en surprise pour les trois personnes qui s'étaient rencontrées par hasard dans cet aéroport. Alyss avait bien écouté les supplications et devait avouer que cet homme qu'il soulevait du sol avec menace n'avait pas les allures d'un criminel quelconque. En fait, il avait l'air amoché rien que par ce simple contact. Alyss s'apprêtait donc à le déposer à nouveau au sol et à s'excuser, lorsque celui-ci commença à baragouiner des mots étranges qui captèrent l'attention d'Alyss, bien qu'il n'auraient sans doute eu aucun sens pour la plupart des individus.

Citation :

"Folie... Passé... Mémoire... Douleur... Solitude... Asile..."

Des mots qui, apparemment, causaient assez de douleur à Galadriel pour que celui-ci soit victime de saignements du nez et de tremblements. Toutefois, il n'était pas le seul à souffrir ainsi, ça non! Chaque mot avait déclenché un mal de crâne terrible à Alyss, surtout le dernier, bien que celui-ci ne pouvait décoller son regard de celui de Galadriel, comme hypnotisé par ces maigres paroles... C'était comme si sa mémoire tentait de se souvenir, de faire resurgir les images du passé. Hélas, c'était impossible car de ce côté, il y avait un véritable blocage indestructible. Le cerveau humain peut être si complexe... Alyss aurait voulu poser des questions à ce Galadriel, comme l'avait interpelé la demoiselle au cheveux roses, mais il s'était évanoui en demandant : "Pourquoi..." peu de temps avant. C'est plutôt Alyss qui avait des questions plein la tête! Que savait cet homme? Qu'avait-il voulu dire en mentionnant ces mots éparpillés? Pouvait-il connaitre son passé? Mais... comment cela serait-ce possible? Puis, soudainement, avant même qu'Alyss n'ait le temps de déposer cet homme envers lequel il éprouvait désormais un certain respect, la jeune fille s'était interposée et avait posée sa main sur celle de Galadriel et, en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, ces deux étranges personnes disparurent! Abasourdi, Alyss les regarda devenir peu à peu transparent, avant de redevenir visibles et solides, sur le sol. Ses sentiments passèrent rapidement du respect à la crainte! Au moins, il pouvait enfin se prendre la tête entre les mains. Apparemment, Galadriel avait eu la peur de sa vie, car même si Alyss ne pouvait comprendre le japonais, il n'était pas nécessaire d'être brillant pour savoir qu'un cri signifiait la peur. Il était loin d'être le seul bouleversé par cette rencontre. Ce dernier les regarda silencieusement alors que l'inconnue s'occupait de rassurer Galadriel, avant de prendre la parole.

"Qui... Qui êtes-vous?" demanda-t-il d'une voix tremblante.

On pouvait lire le trouble et la peur dans son regard. Son sang s'était glacé dans ses veines. S'agissait-il de fantômes? Était-ce pour ça que personne ne leur adressait la moindre attention? Pourtant, il n'avait eu aucune difficulté à se saisir de Galadriel par le collet. Cela venait donc de la fille. Alyss s'assit et se recroquevilla sur lui-même, serrant encore plus fort sa seule planche de salut - son livre - contre lui-même inquiet qu'on s'en prenne à lui. Il murmura, plus pour lui-même que pour les deux autres :

"Pourraient-ils avoir des pouvoirs eux aussi... La télévision l'a dit, ils ne sont pas fous... Je ne suis pas fou..."

Que penseraient-ils de ces paroles fortes inquiétantes? De plus, Alyss était persuadé que son propre pouvoir ne fonctionnait plus... Ainsi donc, si les deux autres commençaient à le questionner, ce serait bien embêtant! Toutefois, certaines questions le rendait encore perplexe et il osa demander d'une voix chevrotante :

"Pourquoi le suivez-vous, mademoiselle la fantôme? Que faites-vous ici... Que m'avez-vous fait?"

La dernière question s'adressait en fait à Galadriel, ce qui pouvait se deviner au doigt accusateur d'Alyss, pointé vers l'individu toujours en état de crise.

Où suis-je…
Dans ma tête.

Qui suis-je…
Tu es un enfant perdu…

Quel est cette sensation qui me chatouille les membres?
La vie qui bouillonne en toi, Galadriel…

Quelle est cette légèreté au coeur?
C’est moi qui t’aide à transporter le poids de ton fardeau… quelques instants…

Quelle est cette blancheur qui m’aveugle, qui me brûle?
C’est la pureté de mon âme vierge… cher enfant.

Qui êtes-vous?
Une âme qui veut te sauver de la noirceur et de la folie…

…

Tout était confus dans l’esprit de Galadriel, de plus en plus confus. D’où venait cette mélodique voix, qui sonnait si douce à l’oreille de l’enfant tourmenté, qu’il aurait pu voguer dans ce néant pour l’éternité et sans jamais se sentir étouffé par l’épaisse couche lumineuse qui l’englobait. Il était, de plus, envoûté par une présence énigmatique et surnaturelle réconfortante. Il avait l’impression que quelqu’un, de tout son cœur, espérait le voir récupérer la raison que son don lui avait illégalement volée. Son cœur battait vite… très vite, il était enivré par cette chaleur qui repoussait toutes pensées lui appartenant et ne lui appartenant pas. Il se sentait bien.

Mais…

… ce répit ne dura guère longtemps, malheureusement. Se sentant lentement arraché à ce songe, il ouvrit les yeux et hurla, comme une bête effarouchée. Il criait de se sauver. Parlait-il vraiment à Asami? Non, on aurait dit qu’il se parlait à lui-même. Plus rien n’existait autour de lui. On aurait cru que Gala ne s’était pas rendu compte de ce moment incompréhensible et magique. Comme la voix des ténèbres, la voix de la lumière avait mit un frein sur son don. C’est alors quand prenant un grand respire, il s’étouffa comme s’il venait de respirer pour la première fois, comme s’il était un nouveau-né. N’avait-il pas eu déjà droit à sa renaissance bercée par les ténèbres? Était-il en train d’oublier son maître et sa mission par la force des évènements, par la force de ce cœur battant à la même vitesse que lui? Le combat entre l’ombre et la lumière était atroce… surtout quand on ne savait pas que notre subconscient luttait pour trouver sa véritable destinée.

« Qui êtes-vous? » sonna vaguement la voix chevrotante d’Alyss, dans sa tête creuse, creuse par le retour de toutes ces pensées accumulées et disparates. Il aurait voulu répliquer, comme un automate, qu’il n’était personne. Toutefois, seul un grognement étouffé pu franchir ses lèvres scellées. Inconsciemment, toujours enivrée pas la présence d’Asami qu’il avait voulu protéger en s’enfuyant, il se colla davantage contre elle, comme un enfant qui aurait câliné sa mère pour la première fois, tentant de se sentir, à nouveau, réconforté. Quelques larmes coulèrent sur ses joues en se rendant compte que les paroles de son maître étaient de moins en moins accessibles à ses pensées, de plus en plus écrasées par la voix douce de cette femme et… par son passé qui tournait continuellement, en trame de fond, dans sa mémoire. Et tout ça d’une façon si limpide qu’on aurait pu croire que c’était SON passé. Ce qui n’avait pas de sens.

"Pourquoi le suivez-vous, mademoiselle la fantôme? Que faites-vous ici... Que m'avez-vous fait?"

Il entendit ces mots, sans s’y attarder. Il voulait trouver un sens à tout ce délire. Il ne pouvait aucunement éclairer quelques autres âmes égarées. Il voulait revoir son maître et… il voulait garder cette femme auprès de lui pour toujours. Atroce dualité. Impossibilité. Il devait choisir… faire un choix… Comment?

-Maître… MAÎTRE, éclairez-moi, redites-moi ces paroles... je suis en train de vous oublier!!! hurla-t-il en imaginant que celui-ci allait arriver à ce simple cri. Comme un enfant gâté, il voulait la présence de tous ceux qui l'avait ''aidés'' sur sa voie de néant.

Il ne se souciait plus d'Alyss. Alyss était une source de douleur, Alyss... lui faisait peur. C'est alors qu'une parole de son maître,se fraya un chemin à travers toutes les images et les paroles douces du passé de cette femme angélique (lueur d'espoir: il n'avait pas oublié! Son esprit n'avait mis que ces paroles de côté, pour l'instant.)

Citation :

Ta peur devrait devenir celle des autres lorsque que tu pénètres leur espace vital...

C'est alors que sur une vive impulsion, impulsion qui lui venait de son excitation de se souvenir, il se décolla de sa source de réconfort actuelle, comme pour signifier qu'il n'en était pas digne, et se plantant devant Alyss, telle une loque humaine vacillante sur ses jambes, il répondit, en retard et d'une façon robotique, à la question qu'il avait posé au commencement:

"Je suis l'ami de la souffrance... et je cherche à comprendre ma mission."

Ceci sonnait très énigmatique.

Le combat entre la conscience et l'inconscience de Galadriel était presque plus grande que celle entre le bien et le mal. Lorsqu'il dit ces mots, il n'était pas tout à fait éveillé. Il était en train de se remémorer quelques paroles de son maître qui avait bien voulues, d'une façon disparate, se frayer un chemin à travers toutes ses autres pensées.

Dans cette remémoration, il finit par murmurer ces mots (assez forts pour que seuls Alyss entendent et non Asami), mots très louches:

" Tuer n'est ni bien ni mal, c'est la justice de rendre véridique qui est devenu nécessaire. Faire des sacrifices pour faire avancer une cause que l'on chérit autant que celle qui partage notre lit, ce n'est pas être le bon samaritain ni le démon sans moralité, c'est nécessaire tout simplement. " (citation de Kane qu'il a redit par coeur!)

C'est si que, martelé par le poids de sa mission, il prit une roche au hasard et la lança haineusement sur la tête de Alyss en déblatérant platement ces mots:

"Tuer et puissance sont des termes indissociables, conçus pour terminer dans les mêmes phrases, les mêmes discours. ''

Puis, en continuant à dire ces mots, il repartit en courant jusqu'à l'avion, passant entre les jambes d'un agent qui, en moins de deux, alertés par ce hors la loi à l'air terroriste, l'attrapa par le cou. Galadriel se tut. Une nouvelle vague d'images l'assaillirent. Des gens, par centaines, emprisonnés et torturés par ce même monsieur. Revenant peu à peu à lui-même - étant donné qu'il était devenu plutôt robotique vomissant, au hasard, les paroles de Kane qu'il réussissait à extirper de sa tête- il pleurnicha:

-Maître, je veux mourir si je ne vous revoit pas.... Maître, je veux mourir si je ne trouve pas la clef de ma mission...
- Tu as le droit de garder le silence, voyou!

Galadriel n'eut même pas le temps de regarder son nouvel assaillant, celui-ci venait de le frapper sur une partie sensible de son cou et il perdit de nouveau conscience.

L'agent hurla alors dans son talkie-walkie:

-ALERTE À TOUS, J'AI ATTRAPÉ UN TERRORISTE!! VEILLEZ-VOUS TENIR CALMES!

Il y aurait sûrement une panique générale!!

Tous les événements déboulaient dans une course folle. Alyss ne comprenait pas tout ce qui se passait et avait peine à suivre. Tout ce qu'il savait, c'est que Galadriel s'était mis à marmonner plusieurs paroles étranges et la plupart sans aucun sens pour Alyss. La plus marquante resta toutefois : je suis l'ami de la souffrance. Car il faut avouer qu'Alyss avait failli ajouter des paroles, plus tôt, lorsqu'il avait demandé ce que Galadriel lui avait fait. Il avait voulu dire qu'il lui avait fait mal, que cette sensation glaciale de ne pas se souvenir de quoique ce soit, en plus de cet horrible mal de tête, lui avaient fait peur... Galadriel était le créateur de cette souffrance; il était le mal... Il s'était tu, muselé par sa terreur, se doutant que ces paroles n'aideraient pas la situation qui dégénérait de plus en plus. Ses pensées furent soudainement englouties par le néant alors qu'un objet dur heurta sa tête. Une pierre lancée par Galadriel qui se faisait maintenant accuser d'être terroriste par un agent de sécurité... Cette nouvelle douleur au crâne, lui rappelant la première, effaça ses pensées, causant une réaction en chaîne lui offrant une image, image qu'il ne pût hélas admirer assez longtemps pour en découvrir le sens, que cette image soit heureuse ou non. Celle-ci lui glissa rapidement entre les doigts alors qu'Asami le plongea dans cet état translucide qu'elle avait transmis à Galadriel un peu plus tôt, bien qu'il ne ressentit pas le désespoir auquel il s'attendait. Peut-être était-il tout simplement habitué à ce que son passé lui glisse toujours entre les doigts et qu'il n'ait aucun contrôle sur ses souvenirs. Il ne s'était même pas rendu compte qu'un agent avait tenté de se saisir de lui, heureusement sinon il aurait complètement paniqué! Hébété et le regard hagard, il se retrouva au sol un peu plus tard. Il se tint la tête dans sa main machinalement, ne se sentant pas très bien, ne remarquant pas le sang qui tachait sa main de sa couleur rougeoyante et qui devait lui donner un air lugubre et effrayant, en plus de son regard perdu. Deux gaillards arrivèrent et donnèrent à Asami des billets, à elle et Galadriel sans doute. Il regarda les bouts de papier, se demandant comment ceci pouvait aider à s'enfuir, au Japon ou ailleurs, encore plus dans le brouillard que d''habitude... Asami insista soudainement sur le fait qu'elle et son étrange ami n'étaient pas dangereux. Avait-elle peur d'Alyss, peur qu'il tente à nouveau de leur faire du mal ou s'aggraver l'état lamentable de Galadriel? Il devait dire quelque chose, il aurait du s'expliquer, au lieu de cela il ne pût que s'excuser lamentablement...

"Je... je sais. Pardon..." fit-il avec hésitation.

Il baissa la tête, un peu honteux de ses actes précédents. Il avait, en fait, réagi sans réfléchir! Tout cela avait causé beaucoup d'ennuis à tout le monde... Asami le surprit en lui demandant de les accompagner. On lui offrait la chance de fuir ses problèmes sur un plateau d'argent... Tout cela semblait si simple, si... facile! Mais... Pouvait-il vraiment accepter? Serait-ce vraiment la bonne solution? Pouvait-il échapper à son destin?

"Regardez ce que j'ai fait à votre ami. On se connait à peine, je ne comprends rien à ce que vous dites parfois! J'oublierai tout bientôt... Je ne peux pas vous suivre..."

Il n'avait même pas mentionné son nom, tout comme cette demoiselle au coeur d'or. Qu'importe! Les mots trébuchaient sur sa langue qui ne savait comment expliquer comment il se sentait. Ce n'était pas une bonne idée de rester en sa compagnie; il lui arrivait toujours des problèmes. Il n'avait aucun souvenir particulier, cependant il le sentait dans son cœur et cela le rendait triste... Il avait besoin de sécurité, de stabilité... Il en avait assez de fuir, il était fatigué... Il souleva son chandail et posa ses deux livres contre son cœur, n'étant nullement dérangé ou intrigué par les nombreuses cicatrices ainsi exposées. Il était trop préoccupé par ses sombres pensées pour y porter attention et se poser des questions sur le sujet, même si ce n'était probablement pas le cas pour les quatre autres témoins. Peut-être que c'était lui, en fin de compte, qui était dangereux! Après tout, il n'avait pas été gardé à l'asile tout ce temps pour rien, non? Avait-il eu tort de croire qu'il était sain d'esprit, qu'il avait droit à une seconde chance dans cette vie cruelle envers les âmes écorchées? Une seule chose était claire...

"J'ai fait du mal... On va me couper la tête..." murmura-t-il d'une voix lugubre, son esprit encore plus emmêlé que d'habitude, alors qu'Asami s'occupait de Galadriel, tentant sans doute de le ramener à la raison et de le réconforter.

Il aurait voulu s'en aller avant qu'elle n'insiste davantage et lui fasse peut-être changer d'avis. Elle était bien la seule désirer sa présence pour ce voyage! Au lieu de ça, il s'écroula au sol une fois sa phrase terminée, comme foudroyé sur place... Certes, la blessure causée par Galadriel n'était pas très profonde puisqu'il n'avait pas lancé la pierre très fortement et que ce n'était qu'un coup de chance si elle avait atteint sa cible, mais rester droit, même assis, était au-delà des forces de ce pauvre Alyss qui n'avait eu aucun moment de répit depuis sa course folle! On aurait pu croire qu'il avait perdu conscience, mais il dit d'une voix triste, au bord des larmes :

"Moi aussi... Je voudrais retourner à la maison... Mais je n'en ai pas... Je n'en ai jamais eu."

Une telle détresse ne devait pas être ignorée, même si seuls les cœurs les plus noirs et les plus durs auraient pu ignorer ce cri du cœur sincère et toutefois teinté d'une souffrance et d'une tristesse profondes. Il était seul au monde avec sa mémoire au compte à rebours et c'est pour cela qu'il voulait garder ses livres avec lui, car ils étaient les seuls guides qu'il possédait dans ce monde en plein chaos. Certains croyaient que le monde avait cessé de fonctionner correctement depuis l'explosion de la ville, or ils se trompaient... Il y avait toujours eu de la misère et des problèmes, depuis le début des temps! Il y en aurait probablement toujours...

Comme la vie peut être imprévisible…

Chaque seconde est un cadeau…

Chaque moment est unique…

Mais l’unique peut devenir si rapidement éphémère…

Car l’unique peut nous filer entre les doigts…

En moins d’un instant…

C’est à cet instant que l’unique peut devenir nostalgique…

***

Galadriel avait l’impression de voler. Il sentait son corps se faire brasser de tout bord tout côté, comme une feuille au vent. Ses oreilles captaient des sons flous. Il entendait des cris, des pleurs, mais rien de perceptible pour lui. Son cœur battait fort. Il se demandait ce qui allait advenir de lui, de son corps, de son cœur… Était-ce cela mourir? Pas tout à fait, il se transcendait, en fait, avec cette fille douce et ce bizarre d’homme.

Puis, il perdit momentanément tous ses sens. À l’intérieur d’un monde fantasmagorique, il était au pied de la statue noire de tous ses songes. Il y avait un faible vent, faible à comparé des autres fois où il s’était retrouvé à cet endroit qu’il avait créé de toute pièce, dans sa tête. Il était debout au pied de cette statue et se tenait fièrement contre elle, tel un héros victorieux.

Qu’avait-il donc réussi pour se sentir aussi léger, aussi sûr de lui? Bon, ce n’était qu’un rêve après tout.

Citation :

N'attends jamais rien de la part d'autrui, car le seul présent que tu pourrais en obtenir, c'est trahison et déception. Les autres, ils ne feront que représenter des bâtons dans les roues de ton propre avancement. Aucune hésitation quant à leur tragique destin, tu te dois de les écarter de ton chemin, tu te dois de te forger ta propre réputation qui fera trembler les yeux lorsqu'ils croiseront ton regard.

Et voilà que cette voix lui vrillait encore la tête. D’où venait-elle? Pourquoi restait-elle enregistrée dans son esprit esseulé? Pourquoi le possédait-elle? Ces mots étaient pourtant lourds de sens et difficiles à retenir, comment avaient-ils pu garder leur authenticité? Sans doute parce que Galadriel vouait une allégeance inconditionnelle et, malheureusement, inconsciente à cet homme qui avait manipulé son esprit jusqu’au plus petit morceau de son âme.

-Les autres ne peuvent rien pour moi… disait Galadriel, dans son rêve, la tête haute d’une voix qui ne lui ressemblait pas du tout. D’une voix rude et assurée.

Citation :

Surmonter ta propre peur, te faire dominant sur ce qui devient un fardeau difficile à porter, accepter les fatalités de la mort, toutes ces petites choses à l'apparence insignifiante feront de toi un être en contrôle de ses moyens et de son potentiel. Ce potentiel, il est illimité et sommeille en toi depuis trop longtemps déjà.

Des mots sortis de nulle part. Des mots qui tourmentait Galadriel dans son sanctuaire intérieur jusqu’au plus profond de son âme. Des mots qui voulaient beaucoup dire. Des mots interprétés par le jeune homme comme la raison qui faisait en sorte qu’il se tenait droit, fier et confiant malgré la brise, malgré la tourmente. Des mots qu’il commençait à peine à se convaincre être la vérité.

-Devenir maître de ma peur et dominer amènent le contrôle. Je dois contrôler, hurla-t-il, essayant de faire plus de bruit, avoir plus de prestance que ce vent qui devenait de plus en plus violent. D’ailleurs, il était devenu si violent que Gala se sentait lever de terre. Lentement, sa main lâchait la statue. Lentement, il se sentait projeter au loin. Où? Il ne le savait pas. C’était un rêve après tout, mais c’était aussi symboliquement le combat violent que menait son esprit.

Puis, tout arrêta. Le bruit de cette voix s’estompa en même temps que Gala se sentait extirpé de la brume qui l’entourait, en même temps que le vent cessait.

Il faisait chaud, très chaud quand il sentit ses paupières papilloter.

Et lorsqu'il regarda le visage de la personne qui était en train de l’aider à s’asseoir dans la réalité, il avait une étrange lueur dans le regard. Il était semi endormi, semi éveillé. Il se souvenait de son songe: il avait été marquant. Mais en même temps, en sentant cette chaleur l’englober, en sentant cette présence pleine de compassion qui l’aidait à aller mieux, il devenait confus.

« shuppatsu no jikan desu. »

Spoiler:

"Ippoo…"

Spoiler:

s’entendit-il dire, extrêmement confus.

Il attrapa, à la volée, le billet que lui tendait Asami et la regarda avec des yeux incrédules. Il remarqua, alors, qu’il avait le même morceau de papier que celle-ci. Il ne remarqua pas immédiatement ceux qui l’entouraient. Pour le moment, il n’y avait que lui, elle et le souffle de son songe. Son coeur battait encore fort...

« watashi wo hitori ni shinai de kudasai »

Spoiler:

Ces paroles se répercutèrent dans sa tête et venait faire un extrême non sens avec celles qui venaient de vriller sa mémoire. Toutefois, le ton de cette voix était si pur et, les images qui recommençaient à tourner en boucle dans son esprit- étant, évidemment, le passé d’Asami- était si belles et tragiques, qu’il ne put s’empêcher de laisser glisser quelques larmes sur ses joues en réalisant comment il était confus. Il chuchota alors, comme pour s’excuser de l’avoir fuit :

"Watashi wa nigeru node watashi wa aisuru!"

Spoiler:

Cette phrase n’avait pas de sens, mais en avait tout un pour Galadriel. Ce jeune homme commençait à prendre conscience qu’il devait tuer pour devenir quelqu’un, qu’il ne devait avoir foi en personne d’autres à part en lui-même. Mais… mais… son maître lui disait que tout le monde était fait pour trahir et mettre des bâtons dans les roues… Pourtant cette personne était toujours là, maintenant, à chaque fois qu’il revenait à lui, non? Elle était toujours là... douce et belle!

Il ne pouvait pas l’éliminer de son chemin, non!

Sa situation offrait une grande dualité : il voulait cet ange près de lui tout en devenant quelqu’un, devenir quelqu’un pour... elle. Mais, si devenir quelqu’un signifiait vraiment tuer, Galadriel perdrait l’ange. Car l’ange était pur. L’ange n’aimait pas la souffrance et le sang. Et Galadriel, inconsciemment, avait envie de faire subir au monde ce qu’il avait enduré depuis le début de son délire, il y a de cela 18 ans… Il voulait , sans le savoir encore, faire souffrir. Ce n’était pas au hasard qu’il avait rencontré le maître des ombres. Son âme pleurait et voulait faire pleurer. Il était lasse de souffrir seul… Il voulait faire saigner l’humanité. Sauf Asami. Asami ne faisait pas partie de l’humanité. Asami faisait partie de lui, elle serait sauve. Asami ne trahirait pas sa confiance. Il le ferait sans doute avant elle… Ah! Cet ange; sa mémoire, sa naïveté, sa pureté, sa présence le rassurait. Il n’avait jamais reçu autant de tendresse de quelqu’un. Jamais. Jamais personne n’avait voulu le comprendre; même lui-même avait abandonné cette tâche. Si elle ne voulait pas le perdre; Galadriel non plus. Gala voulait la posséder. Gala n’était plus ce qu’il avait été. Galadriel commençait à découvrir les mystères de ses propres sentiments. Toutefois, il était encore bien loin de la vérité tant attendue. Très loin…

C’est alors qu’une voix plaintive attira son attention. Il ne reconnut pas immédiatement que c’était Alyss, l’homme qui l’avait affaibli par son mental fuyant. Sans rien faire ni dire, il l’entendit maugréer ces mots intrigants.

"J'ai fait du mal... On va me couper la tête..."

Il observait attentivement cet individu de la tête au pied. Au bout de quelques minutes d’observation, il finit par sursauter : lui aussi avait un billet comme le sien et celui d’Asami alors… elle ne le rassurait pas que lui! Impossible… Si elle pouvait le toucher sans le rendre fou, c’est qu’elle était la seule et unique qui pouvait le faire et si elle ne voulait pas qu’il la laisse seule… en redevance - ce qu'il pensait-: pourquoi un autre était impliqué DANS CETTE SITUATION en dehors de lui? Il n’était pas son seul… ami? Pourquoi un autre avait ce privilège?

Involontairement, un sentiment de jalousie-possessive poignardait le cœur de notre jeune délirant.

‘’Tomodashi (ami)?’’ murmura-t-il, pour lui-même, comme s’il réalisait que, pour la première fois de sa vie, il connaissait l’amitié. Ce n’était pas faux. Ce qui le rendait plus possessif.

Et puis, voilà une nouvelle plainte, une plainte, plus intense cette fois-ci! L’homme semblait à bout de nerf, couché maintenant par terre et sanglotant :

"Moi aussi... Je voudrais retourner à la maison... Mais je n'en ai pas... Je n'en ai jamais eu."

Cette scène aurait dû attendrir Galadriel. Mais au lieu de ça, une colère naissait en lui. Colère qu’il ne comprenait pas… Pendant un instant il se rappela qu’il devait éliminer la faiblesse et que ce type semblait être la faiblesse incarnée (oubliant ce qu’Alyss lui avait fait, bien sûr! Son contact avait été trop rude, son visage était flou dans sa mémoire. Normal, puisque sa mémoire ne contenait que ce qu’il avait vu du passé des gens et celui d’Alyss, il ne l’avait presque pas aperçu…).

Toutefois, cette envie de tuer Alyss, cette colère s’apaisa rapidement à cause de la douceur de la main qui caressait son visage et qui lui infusait des doux souvenirs en mémoire. Il était de nouveau calme. Le nez sanglant et le visage pâle, mais il était redevenu calme, enfin, auprès d’Asami.

Mais si cette force bénéfique venait qu’à lui être enlevée, pourrait-il stopper ses impulsions meurtrières que le mal lui avait insufflés au commencement de sa quête de sens?

Les paroles de son maîtres s’estompèrent,... Puis, avec ses yeux redevenant de plus en plus normaux, il referma les paupières, bercé de bonheur. Il s’endormit, en paix, comme un enfant cajolé par sa maman pour la première fois. Cette fois-ci, son rêve était plus doux. Son rêve… il était teinté de rose : il portait le sceau d’Asami.

Les paroles d'Asami firent comme un déclic dans la tête d'Alyss. Nous oublions, avait-elle mentionné... La panique gagna son coeur qui battait de plus en plus fort.

"Quelle heure est-il?" demanda-t-il d'une voix affolée, relevant subitement la tête, sachant pertinemment que le temps ne cessait jamais de s'écouler.

Toutefois, personne n'était là pour lui répondre! Asami, Galadriel et les deux autres japonais avaient disparus! Comment était-ce possible? Ah... Sans doute étaient-ils simplement partis dans cet avion dont les deux étrangers avaient parlé. Alyss regarda un instant le bout de papier qu'il avait dans les mains, puis se dit qu'il pourrait retrouver ces deux personnes grâce à celui-ci. Il suffirait de leur demander ce qu'il voulait savoir avant de repartir sur son propre chemin, non? Toutefois, il devait s'assurer de ne pas oublier la leçon qu'il avait apprise aujourd'hui. Il ouvrit donc son carnet d'écriture et y raya le mot "fuir" à l'aide d'un crayon se trouvant dans sa poche. Il écrivit d'une écriture lisible et pourtant assez rapide son nouveau but. Se trouver une maison, un lieu où il ferait bon vivre et où il n'aurait plus rien à craindre. Un lieu loin de la peur et de la souffrance. La tête commençait à lui tourner à autant penser... À moins que ce ne soit un signe avant-coureur de l'effacement de sa mémoire! Paniqué, Alyss se mît à courir dans l'aéroport jusqu'à ce qu'il trouve les avions, mettant son billet en tant que marque-page pour son livre. Toutefois, il s'écroula dans l'allée avant de pouvoir chercher Asami et Galadriel, à la vue de tous les passagers, ayant à peine eut le temps de remarquer la noirceur du ciel. Une genre d'explosion s'était faite dans son cerveau afin de tout remettre à zéro et ses jambes avaient flanché une fois de plus...

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Quelques minutes passèrent ainsi avant qu'Alyss ne réussisse à entrouvrir les yeux, entendant vaguement la voix de quelqu'un. Il finit par comprendre qu'on lui demandait comment il se sentait.

"Où... Où suis-je?" marmonna-t-il avant de pouvoir ouvrir complètement son regard toujours aussi noir mais semblant plus perdu que jamais.

C'était une hôtesse de l'air qui l'avait abordé. Elle l'aida à se relever et l'accompagna jusqu'à un banc de l'aéroport, l'éloignant des deux japonais qui s'apprêtaient au décollage. Alyss ne se retourna qu'une fois, hésitant et se demandant pourquoi il s'était trouvé là. Il marchait de façon machinale, se laissant guider par cette étrangère. La terre entière lui était étrangère. Elle lui expliqua lentement qu'il se trouvait à New York et qu'il était tombé par terre. Sans doute que le choc l'avait rendu amnésique et que cela ne durerait pas trop longtemps. Alyss savait que ce n'était pas le cas, mais il resta muet, ne souhaitant pas s'attirer de problèmes. Il réclama plutôt ses deux livres. Ouvrant le premier, il vit les mots qui guidaient sa vie. Il devait se trouver un endroit loin de la peur... Loin de la souffrance. Une maison, avait-il ecrit. On le laissa partir puisqu'il assure être en pleine forme, ce qui était vrai au niveau physique. Niveau psychologique, c'était plutôt dans la moyenne, mais il avait l'habitude... Content d'avoir une mission, il repartit d'un bon pas dans la ville, se disant qu'il finirait par trouver ce qu'il cherchait, ignorant qu'il ferait peut-être de la peine à ces deux voyageurs rencontrés un peu plus tôt, bien qu'il était toujours un peu inquiet au sujet qu'on pouvait encore le rechercher... Il ignorait que ceux qui s'occupaient de l'asile psychiatrique avaient mieux à faire que chercher un patient en cavale. Ils avaient trop de travail et se disaient qu'il finirait soit par mourir, soit par se faire arrêter par la police. Le destin d'Alyss n'était plus entre leurs mains, mais bien entre les siennes... Ce n'est qu'une fois sorti de l'aéroport qu'il décida de jeter un coup d'oeil au bout de papier qu'il avait remarqué entre les pages de son livre un peu plus tôt. Il y avait une heure, une date, des chiffres, des lettres et ces mots : New York-Japon. Il resta pensif un instant, sentant un léger poids sur son cœur, puis haussa les épaules et décida de garder cela en tant que marque-page Ça pourrait être utile. Qui l'avait mis là et pourquoi... Qui sait, peut-être le saurait-il un jour! Comne on dit souvent, l'espoir fait vivre...