Sujet: Tout est une question de clé Mer 23 Déc - 23:50
Noir. Il faisait noir. Aucune lumière. L’obscurité semblait faire étrangement écho à une âme, un esprit, un cœur. Un cœur qui battait, silencieusement, tel un murmure se cachant derrière un souffle, une respiration calme qu’on dirait pourtant mourante tant elle était peu bruyante. Et à part ce minuscule souffle, il n’y avait aucun bruit. Absolument aucun. Pas un courant d’air, pas un bruissement de tissu, pas de bruit de moteur, de klaxon, d’alarme, de chien qui aboie. Rien. Le vide. Comme si la noirceur de cet univers étouffait tout bruit, ou toute vie. Mis à part cette respiration. Mais quand viendrait son tour ? Quand viendrait le moment à cette faible respiration de rendre son dernier souffle ?
Le noir. Etait-ce une réalité ou un rêve ? Par moment, il y avait bien des rayons de lumière. Des lumières blanches, violettes, vertes, rouges… Non ! C’était un visage ! Mais que… Que faisait-il ? Il valait mieux fermer les yeux. Puis il y avait ce clair de lune. Une silhouette se découpait dans cette lumière marbrée. Il y avait un masque. Un masque blanc. Une douleur étrange et générale qui enveloppait tout le corps. Après vint cette jeune femme. Et encore le noir. Toujours le noir.
Le temps semblait s’écouler lentement. Très lentement. Mais qu’était-ce que le temps dans le noir total ? Le temps n’existait pas. Il ne pouvait être que subjectif et inquantifiable. Il s’allongeait avec l’ennui et se raccourcissait avec les pensées. Il s’éteignait avec le sommeil.
Mais arrivait à un moment où la respiration s’accélèra. Il y eu des toux. Des reniflements. Puis la respiration fut retenue un moment, il y eu le bruit du froissement de tissu, un soupir, comme lors d’un effort. Le temps passait encore au fur et à mesure que la respiration se stabilisait, comme si elle attendait quelque chose mais qu’elle se rendait compte que rien ne viendrait. Peut être attendait-elle que des pupilles s’habituent à l’obscurité, mais rien. Une cécité absolue.
Les mains touchèrent quelque chose de chaud, d’irrégulier, de lisse. C’était son visage. Il n’avait que très peu de souvenir, mais il se souvint que son visage avait été brûlé, même s’il ne se rappelait pas bien comment. Il soupçonnait ce visage blanc, noir, rouge, vert et violet, mais sans plus. Le passé était quelque chose de difficile. Rien n’était vraiment clair. Et aussitôt que quelque chose revenait, c’était de nouveau le noir.
A commencer par l’endroit où il se trouvait. En effet, notre homme n’en avait pas la moindre idée. Il savait juste que ce n’était pas la première fois qu’il se réveillait et s’asseyait en se posant la même question. Et à chaque fois, il avait le même réflexe : sentant quelque chose dans l’une de ses poches, il y plongeait la même pour ressortir un petit objet rectangulaire et froid. A un moment il sentit comme à chaque fois comme une coupure dans le métal. Tentant d’ouvrir cette mystérieuse boîte, le couvercle se souleva et il se rendit compte qu’il s’agissait d’un briquet. Une simple pression du pouce et… lumière ! Certes faible, mais c’était quand même de la lumière. L’homme découvrit alors le pauvre matelas vert à larges bandes marron troué ici et là sur lequel il était assis, couvert en partit d’un drap blanc devenu beige – ou marron. Le sol gris et poussiéreux constellé de cafards. Les briques rouges et si humides que la lueur de la flamme s’y reflétait sans peine. L’homme se leva pour faire le tour de la pièce. Quatre murs, une porte. Les murs étaient assez rapprochés les uns des autres. Lorsqu’il compta les pas qu’il faisait, il calcula une dizaine de mètres carrés tout au plus. La porte quant à elle, semblait bien lourde et a fortiori infranchissable. Un coup d’épaule dans son métal – ou fonte – rouillée et humide n’avait même pas réussit à lui faire sortir un hoquet. Il y avait bien une serrure, mais avec quoi la crocheter ? Et qui pouvait bien le retenir ici ? Un instant, l’individu se serait cru dans un film de mauvais goût. Devait-il s’attendre à voir apparaitre un clown sur un tricycle ?
Il revint vers sa couche. Là, il découvrit – pour la combientième fois ? – un carnet. C’était un carnet simple, assez fin, avec une couverture en cuir. Lorsqu’il l’ouvrit, une foule de note lui sauta aux yeux. Mais la première chose qu’il devait faire c’était savoir à qui il appartenait. A l’intérieur de la couverture, le mot « Pouvoir » était répété plusieurs fois. La même écriture l’une en dessous l’autre. Un stylo était posé près du carnet. Il écrivit le mot « Pouvoir ». Encore la même écriture. C’était son carnet. Il commença donc la lecture de ce journal intime sans date.
« Je suis amnésique. Je ne me souviens que du visage d’un clown. Il est blanc, les yeux cernés de noirs, le sourire de l’ange en rouge pour dissimuler comme des cicatrices, des cheveux verts, vêtu de violet. Je dois le retrouver. »
Plus loin :
« Un homme m’a recueilli. Je crois qu’il peut m’aider. Etant brûler de partout, cet inconnu m’a soulagé des douleurs. Mais je porte un masque pour cacher mon visage. C’est un masque blanc. Il reflète bien ce que je suis : personne. »
Un coup d’œil près du matelas et il reconnu le masque. Il revit alors dans sa tête cette scène où il l’avait trouvé un soir de clair de lune près d’un théâtre. Le saisissant, il se rendit compte que l’élastique était détaché, mais formait un nœud. Il comprit qu’il l’avait un jour retiré du masque pour maintenir le briquet allumé. Après avoir suivit sa réflexion, il continua sa lecture.
« Ce que j’ai fait à l’hôpital… Je crois que je ne suis pas normal. Je crois aussi que cet homme qui m’aide n’ai pas normal non plus. J’ai l’impression qu’il me comprend. Ou du moins qu’il sait ce que je suis mais que ça ne l’effraie pas. »
Dans un nouveau flash il se vit semer le chaos et la mort dans un service hospitalier. Il vit des flammes. Ces flammes, c’est lui qui les créait. Posant le carnet, il regarda ses mains.
Ses mains. Elles ressemblaient à n’importe quelles mains, mis à part quelques cicatrices et traces de brûlures qui semblaient assez légères. Mais ces mains devaient avoir une histoire. Il fallait se concentrer, retracer le passé. Que s’était-il passé ensuite ? Le dernier souvenir était cette jeune femme dans un club. Puis plus rien. Etait-ce qui l’avait enfermé ? Notre homme reprit le carnet, survola quelques pages, en sauta quelques autres, puis s’arrêta subitement.
« Je ne sais plus depuis combien de temps je suis ici. Quelques jours ? Quelques mois ? J’imagine que tant que le briquet s’allume, ce ne doit pas faire bien longtemps. D’ailleurs que ferais-je lorsqu’il n’y aura plus de gaz ? Serais-je prêt à sortir ? »
« Prêt à sortir ». Qu’est ce que cela signifiait ? Il revint quelques pages plutôt.
« Je ne me souviens plus bien de ce que je suis. Il faut que m’isole un moment pour comprendre, pour saisir le sens de chaque chose. Je dois compléter le puzzle. Je sais que la réponse est en moi. »
Puis encore plus loin :
« J’ai trouvé un endroit abandonné au milieu de ruines. Le lieu semble encore en partie intact. C’est une petite pièce dans une sorte de souterrain. On dirait un garde meuble ou quelque chose comme ca. Mais bien plus petit, et la porte ne s’ouvre pas verticalement. Au final, on dirait une geôle. La clé était sur la porte. Je me suis enfermé à l’intérieur. Je ne sortirais d’ici que lorsque je serais prêt à sortir. Lorsque j’aurais résolu l’énigme. »
Quelques pages plus tard :
« Ca fait longtemps que je n’ai pas mangé. Qu’est ce qu’il m’a prit de m’enfermer ici ?!! Je crois que je vais mourir. Après c’est tout ce que mérite un monstre et un fou comme moi. La seule barre au beurre de cacahuète que j’avais avec moi, j’y ai mis la clé à l’intérieur pour qu’un rat l’emporte. Ca n’a pas raté. Maintenant je suis condamné. »
Au moment où l’homme se demandait comment quelqu’un avec des pouvoirs mystiques aussi puissant que lui pouvait être retenu par un maudit verrou et un rat en guise de gardien tomba sur une ligne qui lui glaça le sang, parce qu’il commençait à se dire qu’avec son « don » il pourrait s’en sortir.
« Satan donne, mais il peut aussi reprendre. J’ai perdu ce que j’avais. La seule chose que j’avais, ce truc étrange avec les mains, cette énergie comme radioactive, je ne l’ai plus. Que s’est il passé ? Du jour au lendemain… »
Ca continuait mais il n’avait plus la force de lire. Cette fois c’était certain. Il était bel et bien condamné. Le briquet s’éteignit brutalement, jetant un froid. L’homme se mit à sangloter. Le sentiment de fin était plus fort que jamais. Il se mit à taper des poings sur le sol, la couche, les murs, les larmes ne cessant de coulant, criant toute sa rage et toute sa folie. Mourir. Il avait déjà failli de mourir. Mais jamais de cette manière. A petit feu. Dans le froid et le noir. C’était vraiment effrayant. Bientôt il servirait de repas aux rats et aux cafards.
Notre homme finit par se calmer sans cesser pour autant de pleurer. Mais il s’apaisa légèrement reprenant son souffle. Lorsque ses yeux s’habituèrent de nouveau à l’obscurité quelque chose avait changé. C’était lui. En effet, une légère lueur émanait de son corps comme s’il était une luciole. Comment cela se faisait-il ? Il avait écrit que son pouvoir avait disparu. Etait-ce une ruse pour se piéger lui-même afin qu’il n’essaye pas de sortir ? Il tenta alors de faire apparaître des flammes, de bruler son matelas, mais rien. C’est comme si cette lueur était une trace, un reste de son pouvoir passé. Comme si d’ailleurs son pouvoir était toujours là, mais inutilisable. Il était devenu à la place une veilleuse ridicule. Cependant, cela pouvait être un signe. Peut être cela signifiait-il qu’il était prêt. Il fallait trouver la clé.
Mettant les mains en avant pour s’éclairer du mieux qu’il pu, l’étrange individu se mit à tâter le sol en quête d’un rat. Il n’en trouva aucun. Mais il découvrit un petit trou dans le mur. Ca faisait un peu cliché. Alors il décida de l’appâter. Il prit alors le stylo, le cassa, et se coupa le doigt. Il s’allongea alors devant le mur, tendant la main vers le trou. Un animal affamé s’approcha. Il espéra que ce fut le bon rat, car l’endroit devait en être infesté. Lorsqu’il sentit une morsure sur son doigt, il frappa d’un coup le rongeur avec le stylo brisé. Il chercha alors plein d’espoir la minuscule clé dans les intestins de l’animal. Et il fallait croire qu’il avait vraiment beaucoup de chance car il finit effectivement à sentir quelque chose de rigide sous la membrane du fil gélatineux.
Se précipitant non sans tomber vers la porte, il déverrouilla le cadenas aussi vite qu’il pu. La porte s’ouvrit dans un grincement sinistre. Entre vivre et mourir, il fallait choisir. Retournant vers le matelas, il prit le masque blanc auquel il rattacha l’élastique et le carnet et s’en alla une bonne fois pour toute.
Il ne mit pas bien longtemps à sortir du dédale souterrain et à rejoindre la surface. Devant lui s’étalait des ruines infinies, mais il était rempli d’espoir. Etre a deux doigts de mourir et de la folie lui avait fait comprendre qu’il ne devait plus s’écarter de sa quête : sa quête de lui-même.
Liam Caldwell
Nombre de messages : 1560 Age : 33 Pouvoirs : Jeunesse Eternelle; Force et Vitesse Surhumaines // POWERLESS Côté Coeur : Rien, le vide quasi intégrale Date d'inscription : 21/02/2009
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Sujet: Re: Tout est une question de clé Lun 4 Jan - 20:40
[ Bon j'm'y colle, mais ça fera pas vraiment avancer la chose. C'est juste en attendant Caïn]
Liam était à la recherche d'une personne. Une ancienne connaissance dont il savait qu'il était très souvent dans cette ville monde qu'était New York. Cette personne répondait au doux nom d'Ezechiel. Caïn. Une très vieille connaissance. Il avait un pouvoir lui aussi. C'était l'un des premiers que Liamarius avait rencontré. Et il n'avait sans doute pas changé, étant lui aussi immortel, son pouvoir de contrôle cellulaire était des plus intéressant, lui permettant par exemple de se régénérer. Il avait fait sa connaissance lors de la seconde guerre mondiale, ils avaient plus ou moins les même méthodes pour mener à bien leurs missions. Ils étaient radicaux dans leurs façons d'opérer. Mais tout cela était le passé. Ce qui comptais maintenant, c'était le futur. Trouver un moyen de pouvoir récupérer les pouvoirs, comprendre ce qu'il se passait.... Et pouvoir reprendre ses machinations diaboliques. ()
Quelqu'un regardant par sa fenêtre le pont de Queensboro pouvait apercevoir une silhouette se dirigeant vers Brooklyn a grands pas. Silhouette aux contours illuminés par la lumière des réverbères, scène digne d'un film effrayant. Meurtrier s'enfuyant d'une scène de crime à la nuit tombée.
Il venait de Central Park. Ses origines n'avaient pas disparues avec son pouvoir, il avait besoin de se ressourcer pour pouvoir réfléchir. IL avait besoin d'être au milieu des arbres pour faire le point sur tout ce qu'il savait et trouver les solutions à ses problèmes... Là était le seul inconvénient de Vegas : les parcs n'étaient pas nombreux, et la ville était entourée de sables, pas un bosquet à des centaines de kilomètres à la ronde. Revenons à l'instant présent. Ses réflexions l'avait mené à la conclusion suivante : il devait se rendre dans un des lieux où il savait qu'il mettait les pieds. Là où ils s'étaient vu plus d'une fois.
Alors il partit pour un bar et commença à se renseigner discrètement auprès des poivrots, cherchant à savoir s'ils l'avaient vu récemment. Il demanda aux clochards dont les yeux enregistraient toutes activités. Ils n'étaient malheureusement pas à même de lui dire où il était. Liam avait néanmoins réussit à trouver plus ou moins la direction qu'avait prit son ancien camarade. Il se dirigeait vers l'est de Brooklyn, et c'est en interrogeant un homme sortant d'un bar qu'il arrêta enfin de chercher.
"Oui vot' homme il est là, il devrait pas tarder à sortir, de toute façon le patron va pas tarder à fermer. Il ferme vraiment tôt ce chacal, mais il sert le meilleur whisky de tout ce qu'il reste de Brooklyn ... "
Liam le laissa maugréer et rentrer chez lui ... à moins qu'il ne cherche un nouveau bar pour continuer à boire et s'installa dos au mur, à côté du réverbère attendant la sortie des clients. il en vit une dizaine et puis en dernier sortit Caïn. Enfin. Liam attendit que la porte se referme et soit verrouillée avant de s'avancer et de l'interpeler. Sa voix était calme et basse, chaque mots prononcés formaient un nuage de vapeur.
Bonsoir Caïn... Cela fait bien longtemps n'est ce pas ? Toujours aussi doué pour effacer tes traces. Tu ne pensais sans doute pas que je me souviendrais de tes coins préférés et que je serais à même de suivre la piste même estompée, je me trompe ? Je dois tout de même avouer que j'ai eu du mal ... sans pouvoirs tout est plus compliqué pour des immortels non ? ... C'est ce sujet qui m'a fait quitter Vegas pour New York. Cette perte inexpliquée. Je veux une réponse, et tu es à même de m'aider comme tu l'as fait par le passé.
Il attendit la réponse, se portant à son niveau, la main tendue, comme plus d'un demi siècle auparavant lors de la guerre lorsqu'ils s'étaient rencontré.
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Sujet: Re: Tout est une question de clé Sam 16 Jan - 15:11
"On ne rencontre que ceux qu'on a déjà rencontrés." [Roland Topor] "Ce qu'on rencontre dans la vie est la destinée. La façon dont on la rencontre est l'effort personnel." [Sathya Sai Baba] --------------------------------------- ~~The Man Named Nobody And The Other Immortal {Meeting Again}~~
Les étoiles brillaient dans le ciel d'encre. Malgré la pollution lumineuse des bâtiments, elles restaient fières et lumineuses. Les étoiles étaient tels l'espoir des hommes. Lumineux. Parfois obscurci. Mais toujours là, immuable. L'être qui regardait les étoiles détourna les yeux. Ces étoiles lui rappelaient une personne qu'il connaissait. Rose fragile et sublime, au parfum enivrant et à la peau délicate, elle était aussi lumineuse que ces étoiles. Asami Barairo. Un cliquetis. Le bruit d'une faible combustion. Une colonne grisâtre tremblotante qui s'élève. L'homme qui regarde les étoiles se nomme Caïn -du moins c'est ce qu'il prétend, peut-on croire un menteur ?- , il fume. Plus par habitude que par réel intérêt et attrait pour la nicotine. Son regard bleu acier qui s'était déroulé des étoiles s'était à présent fixé sur l'horizon que lui offrait New York. Une rue entouré de buildings et autres immeubles en reconstruction, certains achevés, d'autre non. Le temps passait. Il s'était habitué à n'avoir plus de pouvoir. Ses tempes commençaient à grisonner sérieusement et depuis quelques jours, il souffrait d'un mal de dos -aux lombaires exactement- , tout cela, si loin de ce que son pouvoir lui avait apporté lui semblait étrange mais amusant. Il se délectait de cette douleur. D'être normale. Cependant, même sans pouvoirs, il n'en restait pas moins le même. Étrange criminel enjôleur...
La lumière des réverbères dissipaient les ténèbres par endroits. Ce paysage de clair-obscur était un cadre parfait pour lui. Un cadre où il aimait évoluer. Son théâtre était le Monde et New York était une salle dotée d'une scène formidable. Cet homme avançait dans ce jeu de lumières. L'on voyait tantôt profil blanchâtre sous la lumière et silhouette fugitive mystérieuse dans l'obscurité. Ce contraste saisissant de lumière et d'ombre représentait symboliquement ce qui régnait dans cet homme. Il était une lueur grisâtre dans l'abîme et une émanation noirâtre au firmament. Ni Ange, ni Démon. Mais Monstre. Que faire en ce soir si doux ? Tuer ? Il l'avait déjà fait il y a quelques temps. Et il y a quelques instants. Les premiers meurtres étaient les malfrats sans vergogne qui avaient tentés de s'en prendre à sa protégée et, à qui il avait récité du Shakespeare avant qu'il ne les tue. Les seconds étaient de jeunes femmes et de jeunes hommes qu'il avait capturé pour faire quelques expériences sur eux. Même s'il n'en avait pas l'air, Caïn était aussi un homme de science qui avait toujours été fasciné par le corps humain, mais peut être n'en aurait-il pas été ainsi s'il n'avait pas eu ce pouvoir..?
Finalement, il décida d'aller boire un verre dans un bar miteux du coin. Autrefois, le Blue Crow -car tel était le nom du bar- était un lieu de rassemblement célèbre parmi les fêtards et ceux qui affectionnaient les bons alcools. Mais depuis plusieurs générations, le commerce avait sombré dans la médiocrité et n'avait jamais réussi à redorer son blason. L'histoire ne s'arrête pas là car l'immortel avait apprit que pour ne pas finir dans la rue, le dernier tenancier de la famille qui avait bâti le Blue Crow l'avait vendu à un New Yorkais qui rêvait d'avoir son propre bar. Cependant, depuis qu'il l'avait repris, le bar était devenu ce qu'il était désormais: miteux, pathétique, oublieux de son passé glorieux et au bord de la fermeture. Il entra dedans rapidement, désireux de ne pas attirer l'attention sur lui, malheureusement, comme d'habitude, ce fut le cas. Sa haute silhouette, sa tenue entièrement noir qui contrastait avec sa peau d'albâtre, son regard hypnotique d'un bleu acier l'avait fait tout désigné comme objet de curiosité. Souriant à l'attention de tous les clients, il alla s'asseoir sur un tabouret au comptoir et écrasa sa cigarette dans un cendrier aux bords brisés qui trainait là.
"Un whisky sec, s'il vous plait." "Les types dans votre genre ont plutôt tendance à couper le whisky avec de l'eau ou du coca..." "Vous ne me connaissez pas. Il serait prétentieux de dire que vous savez, à l'apparence d'une personne, quel genre de boisson elle boit." "Si tu le dis, mon gars... Tiens, ton whisky." "Merci."
Depuis qu'il n'était plus immortel, l'alcool et la cigarette avait pris un intérêt curieux pour l'homme aux milles noms. Auparavant, il ne souffrait ni d'alcoolisme, ni de gueule de bois et encore moins d'enivrement. Il en allait de même de la cigarette qui n'endommageait pas ses poumons. Maintenant, il prenait un malin plaisir à observer jusqu'à quel degré son corps pouvait supporter ces deux poisons. Le verre fut porté jusqu'aux écarlates lèvres de l'homme blafard et le liquide alcoolisé glissa lentement dans sa bouche, immergeant sa langue du délicieux nectar de cette eau-de-vie de grain. Enfin, c'est ce qu'il aurait dû se dire, mais le whisky du Blue Crow était loin d'être buvable. Regardant avec dégoût son verre, il termina celui-ci rapidement et alla au toilette. Sortant un petit objet d'une de ses poches -objet carré banal et inconnu- l'homme le colla sous une pissotière. Dans son ombre et grâce aux vertus de l'alcool, la petite bombe artisanale qu'il venait de placer passerait inaperçu. Pourquoi tuer ? Parce que, s'il y a bien une chose que Caïn détestait, c'était bien le mauvais whisky. Tout simplement. Fallait-il réellement une raison pour tuer ? Pour cette homme-là, la réponse était évidemment non.
A la suite des clients qui sortaient du bar -comment le gérant pouvait-il fermer de si bonne heure ? Cherchait-il intentionnellement la fin de son commerce ?- Caïn franchit l'entrée et observa la rue. Une étrange sensation l'assaillait comme si quelqu'un l'attendait. Un être avait-il retrouvé sa trace ? Non, cela était impossible. Personne ne pouvait le retrouver. Personne... Hormis Lui. Les lèvres carmin de l'homme s'étirèrent en un sourire en coin... Tout était possible à New York, ça pouvait très bien être cet homme.. La porte se referma derrière lui dans un claquement sec et il marcha quelques mètres avant qu'une personne ne l'interpèle. Caïn se retourna. En face de lui, un homme qu'il connaissait depuis longtemps... Fort longtemps.. Un être immémorial comme lui, un autre immortel. Son nom, Liamarius avait été modernisé en Liam. Liam Caldwell, s'il se souvenait bien. Oui, c'était ainsi qu'il s'était présenté lors de leur première rencontre qui remontait à la Seconde Guerre Mondial. Tous deux avaient servis dans l'armée américaine lors de cette guerre et ils étaient devenus amis. Se comprenant. Se respectant. Inexpressif, Caïn laissa sa connaissance arrivait jusqu'à lui, ne l'interrompant pas lorsqu'il commença à débiter le pourquoi de sa venue.
Souriant étrangement, Caïn rétorqua:
"Qui te dis que je n'ai pas laissais des traces intentionnellement ?"
Effleurant la main de l'autre immortel d'une pichenette, un sourire goguenard sur le visage, il se retourna et commença à avancer. Deux mots sortirent de sa bouche, presque en murmurant.
"Suis-moi."
Sachant que son ami le suivrait pour obtenir les réponses à ses questions, l'immortel poursuivi son chemin. Il savait que son protégé s'était enfui de l'hôpital récemment et qu'il avait atterri dans une des ruines qui jonchaient Brooklyn... Il avait bien fait de placer un mouchard dans la Bible qu'il lui avait offerte. Avait-il un nom désormais ? Ou devrait-il encore l'appeler Mister Nobody ? Liam l'ayant rejoint à ses côtés, Caïn brisa le silence:
"En effet, je connais la réponse à cette question. Néanmoins, que me vaudrais mon aide ?-et puis, sincèrement, depuis le temps, cela m'étonne que tu aies encore besoin de moi, pauvre Gentleman oublié de tous- Tu as intérêt à avoir quelque chose d'intéressant à m'offrir, Liamarius."
Sortant une cigarette de sa poche et la calant dans sa bouche, il tendit le paquet à Liam. Allumant les deux instruments de mort à l'aide de son briquet qui lançait des éclairs chromés à la lumière des réverbères, l'immortel reprit.
"Tu dois connaitre l'O.W.I, non ? Et bien, une société rivale, PineHearst, mené par un leader aujourd'hui décédé, avait mis au point un virus inhibant de force les pouvoirs. Par l'explosion du bâtiment, le virus s'est semble-t-il propagé sur tout le territoire américain. Ainsi, nos pertes de pouvoir inexpliqués. Le Destin est un riant personnage et il s'esclaffe sans doute de nous voir tous deux, immortels, grimaçaient à cause de problèmes que nous n'aurions jamais dû avoir. J'ai par exemple très mal au dos. Étrange, non ? Je ne croyais jamais dire cela un jour de ma longue existence... Et toi, des problèmes liés à la vieillesse ?"
***
La suite du trajet, ponctué de quelques dialogues sur les événements passées de leur existence qu'ils avaient en commun et qu'on appelait nostalgie, se fit dans le plus total silence. La route était longue et les palabres ne feraient que les ralentir. Finalement, ils arrivèrent là où était apparemment la Bible et donc, l'homme qu'il avait soigné. Une silhouette se dessinait non loin devant eux. Plissant les yeux, Caïn parvint à voir que la personne portait un masque... Est-ce que.. Est-ce que c'était... Oui, c'était sans doute lui. Il n'était pas non plus imbécile et c'était un réflexe tout à fait naturel que de vouloir sortir d'un endroit où l'on était piégé. Écrasant sa cigarette au sol, il fouilla ses poches et trouva le détonateur. Il avait totalement oublié de l'actionner. Bah, tant pis, il ne verrait pas la splendide explosion du bar. Appuyant sur le bouton de mise à feu et se retournant, il put admirer une colonne de fumée s'élevait et un boom sonore retentir. Faisant signe à Liam de le suivre, ils marchèrent jusqu'à Mister Nobody..
"Te souviens-tu de moi ? As-tu progressé dans ta quête ?"
[post un peu bof sur la fin, mais bon, j'espère que ça suffira ]
Invité Invité
Sujet: Re: Tout est une question de clé Mar 19 Jan - 23:22
Un genou à terre soulevant un petit nuage de poussière grise. Des cendres fines comme le sable d’une plage de Floride. C’était étrange. Très étrange même. Dans sa prison, et même dans ce dédale, cet homme dont la main était posée sur le sol afin de ne pas se retrouver le nez dans cette neige sinistre, avait encore une légère sensation de pouvoir. Comme si une puissance mystique persistait à murmurer dans sa tête des choses intelligibles, mais pourtant réconfortantes. Il avait en faite la sensation que cette voix était la source de cette curieuse lueur verte qui émanait de lui un peu plus tôt. L’idée qu’une luciole était rentrée dans sa tête par son oreille ne l’amusait pas beaucoup.
Cependant, à la première gorgée d’air frais, il s’était senti défaillir. Il sentait que la voix n’avait pas disparu. Elle s’était simplement tue. Au même titre que la lumière qui émanait de son corps s’était éteinte. Il y avait ce sentiment instinctif que tout était lié. Il saisit le carnet et le crayon qu’il avait fourré dans la poche de son pantalon pour inscrire ce qui lui arrivait. Il devait continuer à écrire sur l’instant pour que rien ne lui échappe. Bien sur il allait continuer à réfléchir à tout ca, mais il le noterait plus tard. Ou au fur et à mesure. L’important était de tout prendre en compte. Aussi bien ce qui venait sur l’instant que l’évolution de ses pensées. Alors il s’assit sur le sol nuageux pour écrire. Se poser ainsi lui permettait également de reprendre son souffle, car n’est pas tant qu’il avait courut dans ce labyrinthe de ruines, mais le fait de perdre subitement une certaine énergie l’avait épuisée physiquement, comme si une partie de son organisme c’était envolée par sa bouche lorsqu’il avait prit son premier bol d’air depuis des jours, voire des semaines.
Il leva les yeux vers l’horizon. Le soleil n’était pas encore couché, mais pas loin. Madame La Lune pointait déjà le bout de son nez dans un ciel entre le violet et le rose. Alors notre petit Pierrot entreprit de bénéficier des dernières lueurs du jour pour feuilleter le carnet. Il marcherait durant la nuit. Il aurait moins chaud, et marcher le réchaufferait contrairement à dormir où il pourrait finir gelé.
Il y avait des passages intéressants dans ce carnet. Il doutait parfois qu’il ait pu les écrire lui-même, car il ne se souvenait pas de quelconque transe créatrice où il aurait pu jouer les artistes expressionnistes. Mais un extrait attira son attention tout particulièrement. Il plia d’ailleurs le coin de la page pour le retrouver rapidement. Cet extrait faisait référence à un passage de la Bible. Cependant, cet extrait laissait entendre que cette citation fut trouvée durant sa captivité. Alors, de manière hésitante et presque prudente alors qu’il ne s’agissait que d’un vulgaire bouquin, il tâta son autre poche. Comment ne l’avait il pas senti avant ? Il sortit de sa poche un livre sombre et abimé dont l’illustre titre était inscrit en doré sur la couverture, sans le nom d’un auteur ni d’une maison d’édition. Dans ce livre, de nombreuses pages avaient le coin plié. Cependant, certaines avaient aussi des gribouillis. Mais des gribouillis délicat pour ne pas transpercer les pages extrêmement fines. Notre homme reconnaissait les choses soulignées dont il était question dans son « journal intime ».
Sous son masque, un sourire.
La nuit tomba rapidement. L’homme se releva et fit un nouveau tour d’horizon du regard. Le satellite argenté diffusait une forte lumière blanchâtre éclairant les ruines comme en plein jour. Toute fois, le ciel n’était pas complètement dégagé pour autant. Quelques nuages se baladait ici et là, comme pour naviguer au dessous du radar des étoiles. Et ces nuages avaient une certaine utilité, car certains avaient une étrange couleur orangée. Etrange pour des nuages en pleine nuit… Une seule conclusion possible : là où il y avait des nuages orange, c’est qu’il devait y avoir beaucoup de lumière au sol. Alors notre vagabond se dirigea sans hésiter vers les cotons qui n’étaient pas bleu les plus proches.
Peut être y trouverait-il l’homme qu’il avait rencontré il y a quelques temps sous une lune plus ou moins semblables à celle qu’il côtoyait cette nuit là. Oui… Peut être que le destin allait bien faire son travail. Ou bien s’il ne le faisait, peut être pourrait il forcer le destin et trouver quelqu’un qui le mène à cet homme aussi mystérieux que sombre. Dans le pire des cas, il pourrait au moins trouver un moyen de transport plus rapide que ses pieds nus dans cette cendre froide qui dissimulait des débris et des gravats qui lui tranchait la chaire.
Mais alors qu’il atteignait le sommet d’une colline, son facies blanc et artificiel ne sut traduire ce que laissait entendre les battements de son cœur et ce que laissait voir son visage.
_Oui. Je me souviens de vous.
Liam Caldwell
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Sujet: Re: Tout est une question de clé Sam 23 Jan - 18:31
Liam avait bien retrouvé son ancien camarade, il ne s'était pas trompé. L'immortel avait toujours la même dégaine, il semblait juste … plus vieux mais, surtout, plus faible. Liam se souvint que par le passé l'alcool, le tabac et toutes autres substances nocives pour la santé d'un humain normal n'avaient pas affecté le corps d'Ezechiel … mais maintenant qu'il était humain c'était une autre paire de manche. Son corps souffrait visiblement des effets combinés de l'alcool et du whisky, mais l'esprit de Caïn restait pourtant lucide, il ne semblait pas affecté outre mesure par la présence de ces corps étrangers potentiellement mortels, cela était sans doute du à l'expérience acquise avec l'âge. Comme un masochiste finit par contrôler la douleur ressentit, il devait réussir à garder son esprit plus ou moins hors de son enveloppe charnelle, inaccessible aux effets secondaires de l'alcool. La demi plaisanterie de Caîn arracha un sourire nostalgique à Liam, le sourire d'un enfant qui se remémorerait des moments agréables et magiques. Au fond, bien que 'homme le plus vieux, et ayant les plans les plus terribles, Liamarius était en grand enfant aux milles souvenirs et aux rêves utopiques plus fous que les utopistes eux même. Des flashs s'imposaient à son esprit tandis que Caïn lui demandait de le suivre. Seconde Guerre mondiale. Liam s'était engagé car il voyait en Hitler et ses alliés des ennemis, des opposants bien trop dangereux pour ses plans. Il avait rejoint l'armée, brillant par son maniement des armes, sa réactivité et sa force, sa finesse stratégique. Et plus tard sur le terrain, son instinct avait étonné tout le monde, et c'est ainsi qu'il avait rencontré Caïn. Ils s'étaient compris, avaient beaucoup travaillé ensemble au cours de cette horrible guerre (pléonasme). Luttant pour leurs idéaux, ils avaient triomphé des nazis, organisés des attentats, aidé les résistants. Jamais ils ne s'étaient fait prendre. Leur expérience des guerres et des guérillas leur permettait de savoir quand attaquer, quand se replier. Ils n'avaient que rarement frôlé la mort. Ceux qui composaient leur petite équipe les surnommaient les faucons, toujours à l'affut, surveillant autant leurs alliés que leurs ennemis. La voix de son ami sortit l'immortel de ses persistants souvenirs En effet, je connais la réponse à cette question. Néanmoins, que me vaudrais mon aide ?-et puis, sincèrement, depuis le temps, cela m'étonne que tu aies encore besoin de moi, pauvre Gentleman oublié de tous- Tu as intérêt à avoir quelque chose d'intéressant à m'offrir, Liamarius."
" J'ai toujours d'intéressantes choses à offrir mon vieux. Une place de choix dans le chaos à venir par exemple, ou armes, caches, drogues, argent, tout ce que tu veux. "
Tout en continuant à suivre son ancien camarade. Il tenta de se remémorer la dernière fois où ils s'étaient vu. CEla devait remonter à une dizaine d'années, mais pour quelle raison ? Il ne s'en rappelait plus. Cela ne devait pas être si important.
"Tu dois connaitre l'O.W.I, non ? Et bien, une société rivale, PineHearst, mené par un leader aujourd'hui décédé, avait mis au point un virus inhibant de force les pouvoirs. Par l'explosion du bâtiment, le virus s'est semble-t-il propagé sur tout le territoire américain. Ainsi, nos pertes de pouvoir inexpliqués. Le Destin est un riant personnage et il s'esclaffe sans doute de nous voir tous deux, immortels, grimaçaient à cause de problèmes que nous n'aurions jamais dû avoir. J'ai par exemple très mal au dos. Étrange, non ? Je ne croyais jamais dire cela un jour de ma longue existence... Et toi, des problèmes liés à la vieillesse ?"
"L'OWI ... oui je m'en souviens. Linderman était l'un des patrons de la compagnie n'est ce pas ? Sacré vieux con celui là, il m'en aura donné du mal ... J'ai entendu parler de Pinehearst, par Monroe il me semble. Il ne m'avait pas donné beaucoup d'informations, il m'avais juste dit que c'était une entreprise dangereuse. Et j'ai eu la visite de certains des membres de l'organisation, ils sont venu enlever une de mes employées il y a quelques temps de ça. Alors c'est à Petrelli que l'on doit de reprendre le chemin douloureux de la vieillesse ? S'il est toujours en vie après l'explosion du bâtiment, il ne le sera plus très longtemps...
Continuant leur chemin tout en parlant de leur passé commun, ils arrivèrent devant une série de bâtiments en ruine, un homme se tenait debout
Oh je vois, tu as prit un disciple. Il doit avoir une capacité et une histoire étonnante pour que tu l'ai pris sous ton aile. De quoi était il capable avant que le virus ne l'aff...
L'ex-immortel s'arrêta net, il avait remarqué que l'homme avait un calepin et un crayon dans la main, il y notait tout un tas de choses. Ce n'était pas une conduite habituelle. Il eut le temps de voir quelques brefs passages, des mots par ci par là. Il ne put en conclure qu'une chose. Cet homme essayait d'inscrire son ressentit et sa vie dans son carnet, par peur de tout oublier, pour se souvenir de qui il était. A en juger par la poussière qui recouvrait ses habits, il sortait d'une de ces ruines après y avoir passé un bon bout de temps. C'était un cas ... intéressant.
"Te souviens-tu de moi ? As-tu progressé dans ta quête ?"
"Oui. Je me souviens de vous."
"Oh, intéressant, vraiment, où l'as tu trouvé ? Il a souffert d'amnésie et s'attendant à le redevenir, il a noté sa vie alors qu'elle s'effaçait. Vraiment, je suis bluffé mon cher ami. Tu as là un potentiel très grand à exploiter. J'ai moi même trouvé une disciple il y a quelques temps, elle a la capacité de se transformer en loup, tu imagines facilement que c'est quelque chose qui m'intrigue, ayant beaucoup étudié les loups au cours des siècles et étant indien. Il se tourna vers l'inconnu et s'adressa à lui "J'aimerai pouvoir vous aider mon jeune ami, mais je suis déjà très pris par tous mes projets en cours. Si l'on retrouve nos pouvoirs, je serai ravit de vous aider, une fois ma tâche accomplie. Cela dit, Ezechiel est un très bon guide, il vous aidera sans doute à retrouver votre vie passer, et s'il a besoin de quoi que ce soit, il pourra faire appel à mon organisation, bien entendu"
Caïn Ezechiel ~~All Causes Shall Give Away : I Am In Blood~~
Nombre de messages : 1647 Age : 32 Pouvoirs : Contrôle cellulaire(=>Enzyme) ; Expérience ; Téléportation Côté Coeur : Il n'existe plus. Date d'inscription : 03/08/2008
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Sujet: Re: Tout est une question de clé Dim 31 Jan - 11:03
"Celui qui veut se souvenir ne doit pas rester au même endroit et attendre que les souvenirs viennent tout seuls jusqu'à lui ! Les souvenirs se sont dispersés dans le vaste monde et il faut voyager pour les retrouver et les faire sortir de leur abri !"[Milan Kundera] "De quelque mot profond tout homme est le disciple."[Victor Hugo] ----------------------------------------
Enfin, il était arrivé. Enfin, il le retrouvait. Cet être à la mémoire perdue. Un cas intéressant, extrêmement intéressant. Caïn souriait intérieurement des remarques de Liamarius. Un disciple... Le considérait-il comme cela ? Les gens qui l'intéressaient... Les considéraient-ils tous comme cela ? Qu'était pour lui une relation ? Une amitié ? Un amour ? Une mésentente ? Une rivalité ? Un ennemi ? Un allié ? Une amante ? Rien de tout ces mots n'avaient de sens pour l'assassin au regard azuré. Rien. Les seuls liens qu'il avait eu étaient ceux qu'il avait entretenu avec sa mère. Mais ce lien avait été brisé. Par lui-même, il l'avait pour... Non. Inutile de penser à cette raison. C'était sans doute son secret le plus intime et il ne le révélerait qu'au moment voulu. Il s'avança vers Mr. Nobody de son pas éternel lent et impérieux. La nuit faisait ressortir la couleur de ses yeux et rendait sa peau encore plus blanche. Faciès pur, coeur sombre.
Comment allait-il aider cet énergumène ? Il aurait pu lui rendre la mémoire tout de suite. Son pouvoir aurait pu lui permettre ce miracle. Il était aisé pour lui de régénérer les cellules de n'importe quel partie du cerveau. Il pouvait même ressusciter les neurones d'autrui. Mais pourquoi ne l'avait-il pas fait alors ? Pourquoi ? Pour quel raison l'avait-il laissé dans le désarroi et l'ignorance la plus totale ? Parce que Caïn était un homme qui n'avait jamais aimé la facilité. Parce qu'il était un homme qui comprenait que ce n'était pas le but du voyage qui avait de l'importance mais le chemin parcouru. Pour lui, il fallait que Mr. Nobody retrouve ses souvenirs de lui-même, grappillant dans un voyage les pièces de puzzle qui formaient sa personnalité et son existence. Ses souvenirs, ses amours, ses peines et ses douleurs... Son nom. Son identité. Et cette nouvelle connaissance de lui-même couplé à l'enseignement de l'immortel donnerait un nouveau personnage. Un Surhomme. Un Surhomme qui aurait sublimé son ancien Lui pour acquérir quelque chose de plus.
En se rapprochant, il constata que son protégé avait revêtu son masque. Caïn souriait. Il ne s'était pas trompé... Cet être était intéressant. Indéniablement... Ce masque était la métaphore, l'allégorie de son amnésie, de son identité volée. Il se souvenait. Il était à présent temps de continuer ce qu'il avait autrefois commencé en le soignant. Sa main blanchâtre se déplaça vers le visage de porcelaine et enleva délicatement le masque. Il n'avait pas besoin de cela. La quête pour son identité commençait dès cette minute, dès cette seconde, dès cet instant.
"Tu n'as pas besoin d'un masque. Ton identité, c'est toi seul qui la forge."
Mettant le masque dans sa poche, il s'écarta et d'une main tendue vers son compagnon de route, le présenta:
"Voici Liam, un ami. Il est comme nous. Il possède un pouvoir."
L'homme leva soudain la tête... A l'horizon, le Soleil se levait. Ses rayons flamboyants commencèrent à illuminer l'horizon puis le paysage semi-apocalyptique. Les bouts de métal luisaient, envoyant milles reflets. La terre qui était il y a une seconde noir et grisâtre devenait jaune et magnifique. C'était le réveil du Monde. La lumière engloutissait tout, terrible et majestueuse. Les ruines ? Engloutis. Les êtres qui se trouvaient là ? Engloutis. New York ? Englouti. Le Monde ? Englouti. Fermant les yeux un instant pour apprécier cette chaleur qui régnait sur son corps roidi par la vieillesse et par le froid de la nuit, il continua:
"Quelque chose s'est passé, ce qui nous as privé de nos pouvoirs. Mais ne t'en fais pas... Ils vont revenir. Je t'aiderai à récupérer cette mémoire qui te fait défaut. Je t'aiderai à apprendre à utiliser tes dons avec sagesse et je t'aiderai à comprendre ce monde. Mais il faut que tu te choisisses un nom. Je t'ai donné cette Bible dans ce but."
L'immortel sortit une cigarette et l'alluma, puis il l'a cala dans sa bouche et s'adressa cette fois-ci à Liam:
"Tu parlais tout à l'heure de disciple mais il semble que nous ayons des divergences d'opinion là dessus... Je ne l'ai pas choisi parce que je connaissais son pouvoir -je ne pourrais te dire ce que c'est- ni même parce que je pressentais un potentiel en lui. Non.. Mes critères sont bien différents des tiens. Je l'ai choisi... Je t'ai choisi parce que tu es un être intéressant. Un être qui a un passé qui n'existe plus et qui peut se redéfinir, qui peut aller au-delà de ce qu'il était auparavant. Il.. Tu peux devenir bien plus."
L'homme tendit la main vers son protégé et déclara d'une voix profonde.
"Quel est ton nom ?"
Invité Invité
Sujet: Re: Tout est une question de clé Sam 13 Fév - 18:09
Ezechiel. Il se souvenait. Ou quelque chose qui ressemble à un souvenir. C’est dans sa tête. Des flashs. Assis dans la poussière, le briquet allumé. Les pages de la Bible. Elles défilent. Certains mots sont entourés, d’autres soulignés. En rouge. Il tourne les pages. Vite. De plus en plus vite. Dans sa tête c’est en accéléré comme un film lorsque l’on cherche une scène bien précise. Là ! C’est là. Ezechiel. Le Livre d’Ezechiel. Mais lorsqu’il lit ce nom, c’est son visage qu’il voit. Ce visage là. Celui dont il sentait le regard. Ce visage aussi ininterprétable qu’impénétrable. Ce visage qu’il avait fui mais qui avait fini par l’obséder pour finalement le hanter jusqu’à vouloir le retrouver. Ce visage… Terrifiant messie. Mais sans lui, il était fort probable que notre inconnu reste à jamais perdu. Un guide comme disait l’homme que notre héros n’avais jamais vu. D’un autre côté, il était amnésique. Comment savoir s’il ne s’était jamais vu ? En notant bien qu’avoir un masque sur le visage n’aide pas beaucoup à être reconnu. Se serait-il souvenu d’un homme qui aime parler aussi librement ? D’un homme qui parle beaucoup de lui mais qui offre également – bénévolement ? – son aide. D’ailleurs qu’était donc cette manie chez ces gens qui semblaient tous aussi spéciaux les uns que les autres à fournir de l’aide ? Spécialement à lui, illustre inconnu. Tout cela semblait cacher quelque chose. Prudence.
Quelques pas, mais ce n’est pas lui qui marche. Une main sur son visage, mais ce n’est pas la sienne. Il rouvre les yeux. L’éclat osseux de la Lune projette un rayon stellaire sur son visage de porcelaine, bien qu’il n’ait plus de masque. Les joues creuses, le visage pâle, des cercles noirs cernant ses yeux rougies, une barbe hasardeuse, des cicatrices et des brûlures – qui condamnent toute pilosité –, des cheveux gras qui commencent à dissimuler le haut des oreilles. Le masque qu’a saisi cet Ezechiel semblait beaucoup plus beau que le visage que celui de l’amnésie. Il n’avait aucun défaut : aucune impureté, aucune ride, aucune cicatrice, aucune identité. Parfait. Mais les choses ne sont pas toujours ce qu’on aimerait qu’elles soient. Si c’était le cas, il n’y aurait pas d’amnésie. Il n’y aurait que le pouvoir et la vengeance. Mais ces deux éléments allaient finir par se montrer un jour ou l’autre. Patience.
« Mon identité… Je suis le seul à pouvoir la forger », se répéta-t-il pour lui-même. « La forger ». « Forger ». Il fallait dès lors se construire, avoir la volonté de devenir quelqu’un. Mais fallait-il modeler un nouveau soi ex nihilo ou bien retrouver ses propres traces en creusant les cendres qui les avaient recouvertes ? Le facies factice qui disparut dans une des poches du Messie lui rappela le carnet qu’il avait dans son propre pantalon. Flash : des pages qui se tournent, La Bible, des ratures, les yeux qui brûlent, les paupières difficiles à garder ouvertes, la faim, une quinte de toux, des chaussures qu’on retire, des coups de crayons, des mots entourés, des notes prises dans le carnet, de la copie, du rajout, de la réflexion, des mots écrits en majuscules, des flèches qui les relient : « IDENTITE », « NOM », « DESTINEE », etc.
Alors que la Lune ne restait accrochée de toutes ses forces au ciel constellé de diamants, une énorme pépite d’or faisait son apparition bien au-delà des ruines et du monde, comme si elle avalait toute la lumière des étoiles pour décupler son propre scintillement. Une aube nouvelle se levait, sur le monde, sur ce visage ravagé par l’obscurité intérieur et l’oubli, sur une destinée qui venait tout juste de franchir le portail de la vie. Cette aurore était synonyme de renouveau et de pouvoir. La Terre allait pouvoir recommencer à tourner mais dans le sens où cet homme, ce monstre, ce démon, ou quoi qu’il soit, le désirerait. Certains verront en ce chevalier ou ce fou de l’espoir, d’autre le début d’un cauchemar. Le Messie venait de dire qu’il y avait un pouvoir, ici, juste là. Que d’ailleurs, tous les trois en avaient un. Mais ça ne changeait rien. Les choses allaient changer, elles allaient bouger. Des cages allaient être remuées. La justice n’était qu’un point de vue. Il allait commencer par sa propre vengeance afin de retrouver son passé. Après quoi, chaque pièce du puzzle allait ouvrir un nouveau sentier plus ou moins déblayé, ombragé, volcanique. Il allait devoir choisir un itinéraire pour « se forger seul sa propre identité ».
Une identité appartenant à une entité qui allait exécuter la Destinée après avoir servi de juge à cette dernière.
Une question. Une réponse.
Flash. Carnet. Fin de page. Rouge. Majuscules. Gras. Souligné. Deux mots.
_Daniel Ment.
Liam Caldwell
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Sujet: Re: Tout est une question de clé Dim 7 Mar - 9:37
[ J'arrive j'arrive, ça sera bref et vous pourrez continuer tranquillement entre vous ]
La recherche d'une identité était sans doute la quête la plus dure à réaliser. Mais cet homme semblait exceptionnel, c'est peut être ça qui intéressait son vieux partenaire, il finirait par réussir tout ce qu'il entreprendrait. Qui il était, il le saurait. Quel était sa vie ? il la retrouverait. Cela ne faisait aucun doute pour Liam, encore une fois c'était son instinct qui parlait. La voix s'éleva doucement, comme s'il s'agissait d'un secret que seules les personnes autour devait entendre et pas un passant s'il pouvait y en avoir un dans ses sinistres ruines.
"Daniel Ment"
A l'évocation de ce nom, Liam tilta, c'était plus fin de prendre ce nom lorsque l'on ne sait plus qui l'on ait, pour se souvenir que l'on ne se souvient pas de son passé. Plus fin que John Doe, nom beaucoup trop commun dans ce grand pays. C'était clair, il avait déjà perdu la mémoire, Liam ne s'était pas trompé en analysant le journal que Daniel tenait entre ses mains. Ment, esprit. Il était sûr que Daniel en avait, de l'esprit. Liam était fasciné par son intelligence, ce n'était apparemment pas son pouvoir que de posséder une intelligence surhumaine, mais il avait là un atout qui le mènerait sans doute très loin. Penser à tout écrire en prévision d'une nouvelle perte de mémoire, pour ne pas avoir à tout recommencer à nouveau de 0, était remarquable, au sens de Liam. Il n'avait jamais rencontré quelqu'un de tel.
*Ah ! mon instinct, tu ne me tromperas jamais n'est ce pas ? Cet homme est réellement impressionnant, une telle présence d'esprit ... *
" Ment ? Intéressant, si je ne me trompe pas, ça vient du latin, ça signifie esprit. Vraiment, vous êtes quelqu'un de très intéressant Mr Ment. Quand vous aurez le temps dans votre quête de votre vie antérieur, passez donc me voir, nous aurons sans doute quelques sujets à aborder. Si vous découvrez la nature de votre pouvoir, efforcez vous de le maitriser au mieux afin de ne pas déclencher de catastrophe, bien que celle qui se soient produite ici ne me fasse ni chaud ni froid, c'est une juste punition. Ne me regarde pas comme ça camarade, Ses terres sont sacrées, les blancs ont tout détruit, il ne reste plus rien du passé de mes ancêtres. Bon sur ces mots, que je conçois qu'ils puissent être choquants, je m'en vais, j'ai encore tout un tas de trucs à faire avant de repartir pour Vegas, notamment passer dans les locaux des deux compagnies, et essayer de voir cette chère Angela. Tenez. Ezechiel, si t'as un numéro, tu me l'envoies, ça m'évitera de passer plusieurs jours à te chercher. Bonne soirée mes chers, et bon courage pour votre quête monsieur Ment.
Il leur tendit deux cartes de visites comportant son numéro privé et s'en alla tranquillement, baigné par la lueur du soleil levant. Les ténèbres de la nuit couvrant les comploteurs disparaissaient peu à peu laissant place aux quelques personnes qui se dirigeait vers le bureau. Le soleil levant marquant un nouveau tournant dans les plans de Liam.
Caïn Ezechiel ~~All Causes Shall Give Away : I Am In Blood~~
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Sujet: Re: Tout est une question de clé Sam 13 Mar - 12:08
"L'identité n'est pas donnée une fois pour toutes, elle se construit et se transforme tout au long de l'existence." [Amin Maalouf] "C'est notre regard qui enferme souvent les autres dans leurs plus étroites appartenances, et c'est notre regard aussi qui peut les libérer." [Amin Maalouf] -----------------------------------------
Il cherchait. Cela se voyait dans ses yeux. Il cherchait. Il cherchait un passé oublié, un passé perdu, il cherchait des repères sans trouver. Des repères invisibles, incertains, peut être inexistants.. Il cherchait quelque chose auquel se raccrochait, un mince espoir, une subtile impression, quelque chose. La Lune et le Soleil se succédaient pour danser sur son visage, danse lascive et exigeante, pleine de beauté. Rayons argentés et blancs puis arc-en-ciels rouges et chauds. Le Monde allait découvrit un nouvel être aujourd'hui. Un de ses enfants allait recouvrer un nom, une identité et pourrait désormais s'inventer un futur et reconstruire son passé s'il le désirait. Caïn attendit que les mots jaillissent. Nul ne devait empêcher cela ni précipitait cet évènement. Un être allait naître devant eux. Un être allait acquérir une voix, une apparence, un visage, un corps aujourd'hui. A cet instant. Et tout cela grâce à un nom. On peut penser ce que l'on veut. Ce n'est pas l'apparence physique, ni nos pensées que les gens garderons en mémoire mais bel et bien notre nom. Un nom est le fondement même de notre existence. Le sien était Caïn. L'autre était Liamarus. Quel était donc le sien ?
Daniel Ment.
Enfin. Il l'avait prononcé. Il l'avait dit. Les mots avaient d'abord surgis dans son esprit, réminiscence de tâtonnements fiévreux et oubliés. Puis il avait égrené les syllabes de sa voix intérieur, de la voix de son esprit pour s'imprégner de la musicalité de son nom. Da. Niel. Ment. Enfin, ses cordes vocales, timides instruments, avaient émis le désir de le dévoiler. Travail prodigieux et fatalement excitant. Les mots finirent par être expulsés de la bouche et sonnèrent, terrifiants et envoûtants dans le chaos du silence des ruines de Brooklyn. Il ferma les yeux, s'imprégnant de la quiétude des environs. Oui, Daniel Ment. Un bon nom, assurément. Observant du coin de l'œil l'autre immortel, il comprit que lui aussi avait été ébranlé par la révélation de ce nom. Un nom singulier, tout comme le sien et qui représentait des choses qui échappaient à la plupart des simples mortels. L'homme qu'il avait devant lui pouvait à présent être nommé. Sans dire un mot, il écouta attentivement Liam et le regarda partir sous le jour naissant.
Qu'adviendrait-il de lui ? Quand les deux immortels se rencontreraient-ils à nouveau ? Un vent nouveau venait de souffler. Le vent du changement. Cette rencontre était peut être déterminante. Liam avait compris que cet être au passé inconnu pourrait, un jour, changer la donne. Et il avait voulu le mettre dans son camp aussitôt. Une des qualités que Caïn avait toujours reconnu à Liam était son instinct indéfectible qui lui avait permis de triompher de bon nombre de choses et qui lui avait permis d'en acquérir bon nombre d'autres. Il rangea la carte de visite de Liam dans sa poche dans un délicat frottement et s'approcha de son protégé. Face à face, Daniel ne le dépassant que de quelques centimètres, il posa la main sur son épaule dans un geste qui se voulait protecteur et qui était d'une certain élan paternel.
"A présent, tu dois commencer ta quête. Liam et moi nous t'aiderons. Mais tout d'abord, tu dois rencontrer des gens, te familiariser de nouveau avec notre Monde. Tu sera perdu, souvent seul et il te paraitra incompréhensible quelques fois. Tu découvriras que derrière sa prétendue perfection, notre société est terriblement imparfaite et hypocrite... Mais, va, fais-toi ta propre idée. Fais-toi tes propres impressions. Ta vie commence ici, Daniel Ment."
Il lui sourit une dernière fois -lui expliqua qu'il le retrouverai- et partit. La mission qu'il venait de lui confier était primordiale pour l'élaboration de cet être. A présent, comme il le lui avait dit, tout commençait ici, dans ce berceau détruit qu'avait été Brooklyn..
[Post un peu court, j'en conviens. En tout cas, ton périple peut commencer, Camarade ! ]
Invité Invité
Sujet: Re: Tout est une question de clé Lun 22 Mar - 22:20
"Ce que la chenille appelle la mort, le papillon l'appelle renaissance." [ Violette Lebon ] "L'oubli détient le pouvoir et le sens du secret." [ Maurice Blanchot ]
L’inconnu se trompait. Ou du moins ce qu’il pensait savoir n’était qu’une demi-vérité. Mais que pouvait bien dire notre héros, sinon rien ? Il n’était personne. Que savoir de la vérité lorsqu’elle n’est nulle part ? On attend toujours la vérité au tournant, mais elle n’est jamais là. Si c’était le cas, il saurait qui il était. Mais il n’était qu’un train hanté qui était sortit de ses rails vivants pour ramer dans ce monde fantôme à la recherche de son âme. C’est facile de dérailler, mais tenir la route ensuite n’est pas une mince affaire. Alors c’est inconnu à lui-même allait devoir en mettre du charbon pour trouver la lumière du bout du tunnel. Les ectoplasmes qui se tenaient devant lui voulaient l’aider. Il en était certain. Mais voulait-il simplement l’escorter, lui accrocher de nouveaux wagons, ou bien l’envoyer dans le grand canyon comme destination finale. Autrement dit, est ce que ces deux cow-boys étaient vraiment intéressés par son sort ou seulement par le leur.
Daniel Ment, puisque c’était ainsi qu’il s’était auto-nommé saisit la carte que l’étranger lui tendit. L’étranger. Il était ironiquement bien placé pour penser cela. Quoi qu’il en soit, ses mots étaient étranges, mais ils semblaient avoir du sens dans l’esprit de l’ancien captif. Comme si sa tête avait parlé il y a des siècles une langue oubliée depuis, et que d’un seul coup, le dialecte réapparaissait. « Pouvoir » avait dit l’Amérindien. Ce mot faisait bizarre sur la langue lorsqu’on le prononçait. Même rien que de le penser causait une certaine gêne. Ce n’est pas vraiment comme ces mots qui perdent leur sens lorsqu’on les répète plein de fois rapidement. C’est d’avantage comme quelque chose qu’on connaissait depuis longtemps mais qu’on se disait que l’on aurait jamais, qu’on s’était résolu à ne jamais avoir, et du coup, une fois obtenu par miracle, ça fait étrange, peut être parce qu’on un peu de mal à réaliser. Flash. Migraine. Souffle coupé. Nausée. Yeux impossible à fermer. Chaleur. Sueur. Souvenir. Enfance. Console de jeux. Voilà ! C’était ça ! Cette sensation étrange il l’avait déjà vécu ! Il voyait cette console de jeux à la télé, des garçons dans la rue, dans les vitrines. Mais il était persuadé de ne jamais pouvoir en avoir une. A cet âge là, on n’a pas conscience que les choses changent. On est un petit garçon pour toujours de même que les parents ont toujours été vieux. Il ne souvenait pas de ses parents. Uniquement de cette sensation lorsqu’en ouvrant le papier cadeau il découvrit cette console. Le mot « pouvoir » faisait écho à ce sentiment. Pourquoi ? Parce qu’il avait du lire des comics books dans sa jeunesse ? Peut être. Peut être aussi qu’il avait connu des personnes ayant eu des pouvoirs et qu’il les avait enviées. Flash. Migraine. Souffle coupé. Nausée. Yeux impossible à fermer. Chaleur. Sueur. Souvenir. Âge adulte. Hôpital. Flammes. Douleurs. Pouvoir. Catacombes. Ténèbres. Mains. Lumière. Verte. Oui… Il avait bien connu quelqu’un avec des pouvoirs. C’était lui-même.
Il rangea la carte de l’Indien, qui s’en était allé depuis, dans son carnet. L’autre homme dont le visage lui était familier s’approcha à son tour. Il se mit à boire les paroles qui sortaient de cet être de chair comme s’il s’agissait de l’esprit pur du Christ. Mais il n’était pas le Christ. Il semblait être bien plus que cela. Notre homme avait envie de poser un genou à terre, les yeux rivés sur les gravats de béton. Mais il ne fit rien. Il ne pouvait décoller ses yeux du rebord des lèvres de ce Messie. Et cet Être Supérieur disparut à son tour.
Daniel Ment se releva mentalement des cendres de ce lieu, le vent soulevant de petits tourbillons de neige au goût de poussière. Il se releva de ces débris comme une petite pousse au milieu de déchets. Il déploya ses ailes tel le Phénix à son nouvel éveil.
_Destin. Ment signifie « destin ». Et le mien recommence ici.