J'ai un projet pour vous ... [PV Kerry, Lila et Alex]

Angela était revenue dans son bureau, laissant Kerry Tomas seule avec la jeune Monica dans une autre pièce. A présent, elle attendait, confortablement installer dans son fauteuil de bureau. Elle tournait le dos à la pièce, observant par la baie vitrée les ruines encore fumantes d’une partie de New York. Elle avait déjà son espiègle sourire aux lèvres, preuve d’une satisfaction non dissimulée. Quelque soit la manière dont cela se passerait, Kerry prendrait possession du pouvoir de Monica. C’était inévitable. La nouvelle dirigeante de la compagnie avait tout mis en place pour que cela se passe. La jeune journaliste avait besoin de ce pouvoir, il lui serait nécessaire pour ce qu’elle serait bientôt amenée à faire : capturer Sylar. Bien entendu, Kerry pouvait très bien se rallier une nouvelle fois au tueur, mais, ça ne se passerait pas ainsi. Ce qu’Angela avait vu était tout autre. Son rêve, comme toujours, avait été d’une clarté qui ne laissait aucune place au doute. Elle s’était vue, à côté de la rouquine. Toutes les deux se trouvaient devant une vitre blindée, vitre derrière laquelle se trouvait Gabriel Gray, enfermée dans une cellule des nouveaux locaux de la compagnie. Mais pour que ce futur se réalise, il fallait à l’ancienne petite amie du tueur des moyens très convainquants, des moyens que seule cette pauvre Monica possédait. A présent, c’était chose faite. A présent, il était tant d’informer la jeune femme de la place qu’elle tiendrait dans l’arrestation prochaine de Sylar. D’ailleurs, cette dernière devait avoir retrouvé Noah à présent et ils devaient tous deux approcher du bureau. Pivotant sur son fauteuil, Angela fit face à la porte. Avant même qu'ils ne manifestent leur présence, Madame Petrelli les invita à entrer.

« Inutile de frapper Noah, je sais bien qu’elle en a fini. Entrez et installez-vous rapidement. Nous avons déjà perdu assez de temps comme ça. »

Le ton de sa voix était toujours aussi sec qu’à son habitude, impérieux et hautain. Angela avait joué pendant des années la femme soumise et effacée à côté de son mari. A présent, il était tant que cela change. La compagnie avait tourné bien trop longtemps au ralenti. Il était temps de passer à la vitesse supérieure. Comme se plaisait à le penser Angela, l’avenir n’attend pas et c’est aujourd’hui que se jouent les batailles de demain.

« Alors Miss Tomas, comme je m’y attendais, vous ne semblez pas avoir perdu la main, n’est-ce pas ? »

Au ton ironique s’ajouta un sourire du coin des lèvres. Puis, l’air un peu plus stricte, elle regarda monsieur Bennet avant de lui adresser la parole de manière plus autoritaire.

« Noah, allez donc nous chercher quelques boissons chaudes s’il vous plait. Nous prendrons toutes les deux du thé. »

Noah sortit alors de la pièce, non sans lâcher un « bien madame » les dents serrées. Il n’avait pas aimé être évincé de la pièce de la sorte, mais Angela ne lui en laissait pas le choix. Elle désirait être seule en tête à tête avec Kerry, sans aucune crainte pour sa sécurité. Elle savait pertinemment que la jeune femme ne tenterait rien contre elle, tout au plus, elle essaierait de l’intimider en la menaçant.

« Bien. Maintenant que nous sommes entre femmes intelligentes, nous allons pouvoir discuter sérieusement de votre avenir. Qu’en dites-vous ? »

Kerry retourna avec Noah Bennet dans le bureau d'Angela Petrelli après avoir été obligée de prendre le pouvoir de la pauvre agent, un sacrifice difficilement compréhensible même si c'était pour une cause si noble soit-elle.
Angela se retourna vers eux et adressa à la jeune rousse une réplique sarcastique sur le fait qu'elle "n'avait pas perdu la main". Il ya quelques temps elle aurait sourit à cette phrase mais plus maintenant. Elle se demandait comment Angela pouvait trouver ça drôle alors qu'elle venait de tuer un agent, certe indirectement, mais elle l'avait tout de même fait, utilisant Kerry comme une arme.
Kerry regarda Noah partir après que la directrice de la Compagny lui ai demandé d'aller chercher du thè.

« Bien.
Maintenant que nous sommes entre femmes intelligentes, nous allons
pouvoir discuter sérieusement de votre avenir. Qu’en dites-vous ? »

Kerry s'avança vers le bureau derrière lequel se trouvait Angela, assise sur son fauteuil. Discuter de son avenir ? D'après ce qu'elle lui avait dit, Angela savait des choses qui arriveront dans un avenir plus ou moins proche. Comment ? Avait-elle elle ausi la faculté de voir l'avenir. Kerry utilisa son premier pouvoir pour le découvrir. Des rêves prémonitoires. Voilà le don d'Angela. Kerry posa ses mains sur le bureau.

-"Je ne vois pas ce qu'on pourrait en dire vu qu'apparemment on a vu la même la chose, n'est-ce pas Angela ? Je vais arrêter Sylar grâce à ce nouveau pouvoir. Il suffit de savoir où il se trouve en ce moment. Mais peut-être que vous avez rêvé d'autre chose me concernant que je n'ai pas encore peint ?"

Kerry observait Angela. Elle avait toujours ce petit sourire sur les lévres.

-"Vous ne pourrez rien me cacher et vous le savez."

Kerry, usant de son pouvoir, avait deviné le pouvoir d’Angela, lui faisant remarquer qu’il n’y avait pas lieu de discuter de l’avenir alors que toutes les deux en avaient eu un aperçu. Elle en conclut que son interlocutrice avait peut-être vu autre chose dont la journaliste n’avait pas encore connaissance, la menaçant d’utiliser une nouvelle fois son pouvoir pour obtenir des informations par la force s’il le fallait. Le sourire d’Angela s’effaça un instant, laissant place à un visage beaucoup plus sévère.

« Pour vous, ce sera Mme Petrelli. Quant à votre pouvoir, on voit que vous n’avez pas été marié plus de quarante ans à un homme capable de sonder votre esprit. J’ai appris à me fermer à ce genre de pouvoir psychique … vous ne saurez que ce que je désire que vous sachiez. »

A présent, Angela souriait de nouveau, caressant l’accoudoir en cuir du bout des doigts. Elle devait bien l’admettre, Arthur lui avait au moins servi à ça : apprendre à résister dans la mesure du raisonnable à toute intrusion dans son esprit par le biais d’un pouvoir. A présent, Angela observait la jeune femme d’un regard espiègle, comme un prédateur surveillant sa proie … des évènements futurs dont Kerry n’avait pas notion et qui la concernait directement … Bien sûr qu’elle savait des choses. Mais rien qui nécessitait forcément d’être révélé pour mener à bien son projet. Pourtant, certaines révélations pourraient peut-être lui permettre de gagner un minimum la confiance de la rouquine. Caressant ses lèvres de l’index, mimant la réflexion, elle finit par reprendre la parole.

« Votre avenir … il est riche, croyez-moi … Oui, je sais des choses, mais rien qui ne vous permettra de capturer Sylar … Non, ce que je sais porte sur un autre plan. En fait, ça ne devrait pas tarder à arriver. Vous n’êtes pas la seule à être concernée par ce que j’ai vu … et cette autre personne est déjà ici, dans les locaux de la compagnie … une personne que vous connaissez bien d’ailleurs. »

Angela se leva, et, faisant le tour du bureau, vint s’assoir sur le fauteuil à côté de Kerry. A présent, elle affichait un visage satisfait, comme à chaque fois que les choses se déroulaient comme elle l’avait prévu, c'est-à-dire tout le temps.

« Mais revenons-en à notre affaire : Sylar. Vous avez parlé de savoir où ou plutôt comment retrouver Sylar tout à l’heure. J’apprécie votre perspicacité Kerry, la réflexion est judicieuse, mais vous pensez bien que j’y ai déjà réfléchi depuis longtemps. »

Madame Petrelli émit alors un petit rire, puis elle se plaqua une main contre la joue. Le Destin faisait si bien les choses, ou plutôt, Angela faisait en sorte qu’il fasse bien les choses.

« Comme la vie est curieuse n’est-ce pas ? Le moyen de localisé Sylar, c’est tout simplement cette autre personne qui a un avenir en commun avec vous. Le hasard est quelque chose de merveilleux, à moins qu’il ne s’agisse du Destin … qu’en pensez-vous ? »

Kerry remarqua qu’Angela savait effectivement des choses à son sujet qu’elle ne savait pas. Angela lui révéla que ce qu’elle savait ne concernait en rien l’arrestation prochaine, enfin pas totalement…En effet, le moyen de retrouver Sylar était ici , à la Compagny.
Kerry fronça les sourcils. Elle avait pensé utiliser son pouvoir pour pouvoir
le localiser mais visiblement ce n’est pas comme ça que ça se passerait, une personne, oui car il s’agissait d’une personne, allait l’aider à le trouver.
Mais qui ? Cette manipulatrice avait tout planifié, de A à Z et elle s’en
amusait. Kerry fixa Angela et essaya de découvrir qui irait l’aider dans sa « mission ».
Mais cette fois-ci elle n’eu aucune réponse, elle ne capta rien, comme une
radio et une télévision éteinte. Angela avait raison, elle était bien capable
de fermer son esprit à ce genre de pouvoir mental. Ainsi, même si Kerry utilisait son pouvoir d’une autre manière, elle obtiendrait le même résultat. Angela était douée. Kerry soupira.

-« Bon, arrêtez de jouer à ce jeu là et dites-moi qui m’aidera à arrêter Sylar. Plus vite ça sera fait, plus vite je pourrais quitter cette ville. »

Oui Kerry avait prévu de quitter sa ville natale une fois Sylar en cellule. Elle ne voulait plus rester dans cette ville qu’elle avait avec Sylar et les autres Villains, transformé en ville martyre. Si elle voulait
recommencer une nouvelle vie, elle devait s’éloigner de tout ce qui faisait
référence à son passé : sa famille, son travail, les gens qu’elle avait rencontré comme Hayden, Alex ou Sylar. Décision surement égoïste certes, mais nécessaire pour la jeune femme si elle voulait retrouver sa vie d’avant, ou au moins à ce qui y ressemblait.

Kerry regardait Angela qui semblait hésiter de lui répondre.

-« Vous l’avez dit vous même, si je dois arrêter Sylar et pour ça je dois le trouver alors…dites-moi qui est capable de le retrouver . »

Kerry commençait à s’impatienter. Elle ne parvenait pas à obtenir ce qu’elle voulait par la seule force de sa volonté, elle devrait compter avec la collaboration d’Angela. La nouvelle dirigeante de la compagnie était satisfaite. Elle avait mené la jeune femme là où elle le désirait : Kerry voulait retrouver Sylar au plus vite pour ensuite recommencer sa vie loin de New York, loin de la compagnie, loin de son passé. Elle voulait une seconde chance … et la compagnie lui donnait les moyens d’en avoir une.

« Patience Kerry … pourquoi partir si vite ? il reste tant de choses à faire ici … et puis, Santa Maria peut bien attendre encore un peu, vous n’êtes en rien indispensable là bas. »

Angela se doutait bien que ses propos restaient confus pour la jeune femme, mais bientôt elle comprendrait le sens de ces paroles. Madame Petrelli aimait à semer des indices de la sorte au long de ses conversations, tout en conservant une part de mystère, plongeant ses interlocuteurs dans le plus total des désarrois. C’était une manière pour elle de conserver un certain pouvoir sur les autres. Elle gardait ainsi toujours une longueur d’avance, tout en faisant comprendre qu’elle était indispensable.

« Très bien … puisque vous semblez si pressée de savoir le moyen que nous emploierons pour localiser Sylar, je vais vous le dire. Vous connaissez une personne particulièrement intéressante … rien d’étonnant à ce que Peter s’en soit fait un ami … mais une personne encore trop instable et pouvant être dangereuse. Cette personne qui va vous conduire à votre cible, c’est le français. Nous savons de source sûre que Sylar est de retour sur la côte Est. Il va vous suffire de convaincre ce Monsieur Dumont de trouver notre tueur. »

A ce moment, Noah Bennet entra dans le bureau, portant dans les mains deux tasses de thé fumant. Angela le regarda en souriant, le remerciant d’un signe de tête. Pourtant avant qu’il n’ait le temps de s’assoir, sa patronne l’arrêta.

« Noah, ils doivent être là tous les deux à présent … allez donc les chercher je vous prie. »

Une nouvelle fois, le père de Claire fut évincé de la pièce toujours aussi peu enchanté de tenir le rôle de larbin de service. Angela attrapa sa tasse et commença à boire une gorgée. Puis, avant que Kerry n’ait le temps de dire quoi que ce soit, elle reprit la parole.

« Ne pensez pas que je vais vous lâcher comme ça dans New York … non. Vous serez trois sur le coup, et ça ne sera surement pas de trop. Vous deux et l’un de mes agents. Vous ne la connaissez sans doute pas encore … et je sais qu'elle conviendra parfaitement à ce rôle : vous surveiller de très prêt. Je préfère vous prévenir d'avance, elle n'est pas facile à vivre, c'est ce qui fait son efficacité. L’enjeu est de taille, il serait dommage de tout faire capoté pour une simple histoire d’incompatibilité d’humeur … si vous voyez ce que je veux dire. Je sais, ce genre d'équipe n'est pas dans nos méthodes habituelles, mais Sylar n'est pas quelqu'un d'habituel. Disons que pour une fois nous allons faire une petite entorse à notre grand principe : l'un d'entre nous et ... deux d'entre eux. »

[HRP : J'ai modifié et vais demander à Lila de nous rejoindre avec Alex]

Kerry était perdue. Pourquoi Angela mentionnait-elle Santa-Maria ? Serait-ce la ville où elle irait habiter une fois qu'elle aurait quitter New-York ? Kerry n'aimait pas être dans des situations de ce genre, ne rien pouvoir contrôler. Angela conséda tout de même de lui donner l'identité de la personne qui pourrait localiser Sylar. Alex. Ce dernier était déjà dans les locaux de la Compagny. Angela ajouta qu'elle devrait le convaincre de l'aider ce qui signifiait que le français n'était pas là de son plein grès, ce qui était dans la continuité de ce que devait penser Alex de la Compagny. Kerry s'approcha d'Angela.

-"Pourquoi lui, pourquoi Alex ? Mon pouvoir aurait largement suffit pour retrouver Sylar. Et même si j'y ne serais pas arrivée, un de vos agents l'aurait repéré tôt ou tard."

Tout en la regardant, Kerry se décala sur le côté.

-"Vous êtes inconsciente. Combattre Sylar risque de refaire revenir sa double personnalité. Sylar fera tout pour ça et là même avec mon nouveau pouvoir je ne pourrais rien faire. Et si vous croyez que votre agent aussi....Vous avez vu le futur mais qui vous dit qu'un élément ne vous échappera pas et face changer ce que vous avez vu ?"

Kerry se dirigea vers la baie vitréeet regarda l'exterieur. Au loin on pouvait voir des grues qui soulevaient de gros bloc provenant d'immeubles maintenant disparus. Elle se tourna vers Angela.

-"Je devrais y aller seule. Pas besoin de mêler Alex à cette histoire."

Kerry était indigné devant le plan de la patronne de la compagnie. Elle ne comprenait pas pourquoi il fallait impliquer Alex dans ce projet alors que son pouvoir aurait été tout aussi suffisant pour retrouver le tueur. Mais surtout, elle craignait que Sylar ne fasse une nouvelle fois ressortir les pires facettes du pouvoir du français. Ayant vu l’entité à l’œuvre, elle savait à quoi s’attendre si jamais elle refaisait surface. Elle soupçonnait Angela d’avoir cédé à la folie, prenant un risque trop grand alors qu’un plan plus simple aurait été possible. Elle voulait y aller seule. Son argument de choc : Angela n’avait peut-être pas saisi la totalité du futur et risquait d’avoir loupé un minuscule détail capable de chambouler tout l’avenir. Face à la baie vitrée, Kerry observait les vestiges de la ville qui ne dormait jamais.

Le visage d’Angela était dur, fermé, les mâchoires serraient. Son regard espiègle fusillait la rouquine qui lui tournait le dos. Elle osait sous entendre que Madame Petrelli ne contrôlait pas son pouvoir, qu’elle n’avait pas tout prévu, qu’elle avait loupé quelque chose. En résumé, que son plan serait un échec. Mais comment cette petite sotte osait-elle une telle insolence ? Peindre le futur pouvait bien entendu causer ce genre de désagrément, mais le vivre était totalement différent. Le doute n’était pas possible. Angela détenait la solution et il en serait fait selon ses désirs, peut importait ce qu’en pensait cette petite crédule.

« Y aller seule ! Petite imbécile ! C’est à une mort certaine que vous courriez ! Sylar est différent de la dernière fois que vous l’avez vu. Vos pouvoirs aussi nombreux soient-ils n’en viendraient pas à bout ! Vous pensiez pouvoir le soumettre à votre volonté avec le pouvoir de Monica ? »

Angela éclat d’un rire franc et fort qui empli la pièce dans sa totalité. Un rire moqueur et caustique. Cette génération avait encore tant à apprendre. Pourtant, elle était si entêtée. Sans des gens comme Angela, Kaïto ou Charles, le monde aurait déjà sombré dans le chaos le plus total, pas seulement New York.

« Sachez jeune ingénue que Sylar a atteint son objectif ultime il y a peu. A votre avis, qu’a-t-il bien pu trouver à Odessa ? Une sauce barbecue !!! Non. Il s’est approprié le pouvoir de la Cheer Leader. A présent, il est capable de guérir des pires blessures. Et vous pensiez pouvoir l’arrêter et le ramener seule. Soyez raisonnable, personne ne peut faire ça seul. Vous aurez donc besoin d’Alex, et que vous le vouliez ou non, il ira avec vous. Quant à son … partenaire cérébrale, mon agent se chargera de faire en sorte qu’il n’y ait pas de débordement … et au cas où il devrait y en avoir, il saura prendre les mesures nécessaires. »

Puis, Angela se tourna vers la porte. Il y avait du monde derrière. Les personnes manquantes pour ce petit briefing étaient sur le point de faire leur entrée. Se détendant, elle reprit son sourire habituel, mélange de suffisance et de dédain envers les autres.

« Voici les personnes intéressées. »

Quelle pénible journée !
D'abord cet incident à l'aéroport, ensuite le briefing ennuyeux de Sorrow à la Compagnie. Et pour couronner le tout, on lui avait appris qu'elle devrait travailler avec un débutant, un dénommé Logan Taylor qui venait à peine d'être embauché. Elle ne n'avait même pas encore fait sa connaissance que déjà Angela Petrelli la convoquait à son bureau. Soit c'était pour une réprimande sévère, soit pour une mission de la plus haute importance. Son assurance naturelle fit pencher Lila vers la seconde possibilité.
Elle ne savait absolument rien de la nature de cet entretien, l'homme de main qui lui avait transmis le message avait été des plus brefs. C'était la routine à la Compagnie, on n'en savait jamais grand chose jusqu'au dernier moment. Le moment qui précédait directement la mission en question.
L'agent Cruz attendait patiemment dans un petit fauteuil devant le bureau de Madame Petrelli, les jambes croisées et le dos droit, lorsqu'une blondinette fit irruption dans la pièce. Lila la reconnut aussitôt : il s'agissait d'Elleanore Bishop, que l'Anglaise avait pu déjà apercevoir lors de la réunion plus tôt dans la journée. Elle semblait avoir repris du service et était déjà en mission. Sans aucune pitié, elle jeta un homme dans la pièce et l'abandonna là en lui murmurant quelque chose.
Le gars semblait un peu perdu, mais l'Anglaise n'avait pas l'intention de l'aider. A l'intérieur du bureau, on commençait à entendre des voix qui s'élevaient. La boss faisait manifestement une leçon d'autorité à quelqu'un, au téléphone peut-être. Lila resta muette, fixant la porte en attendant qu'Angela veuille bien la recevoir.

Cela ne tarda pas. Bientôt, la porte s'ouvrit et Lila se leva instantanément. Elle jeta un bref regard au jeune homme à l'air égaré et entra dans le bureau. A l'intérieur, la directrice de la Compagnie n'était pas seule. Il y avait avec elle une rouquine à l'expression survoltée. Même si Cruz était une femme d'action, elle n'aimait pas les gens nerveux. Elle préférait davantage les gens calmes, diplomates et posés. Un peu comme Angela. Qu'il était agréable de discuter avec ces gens-là !

" Bonjour. Vous m'avez demandée, Madame Petrelli ? "

Taciturne, posée et polie. Comme son éducation d'aristocrate le lui avait appris.
Lila savait qu'Angela l'appréciait et avait confiance en elle, malgré le caractère indépendant et assez têtu de la jeune femme. C'était un bon élément qui pouvait utiliser son don à bon escient, même si elle avait encore beaucoup de choses à apprendre à ce sujet. Elle maîtrisait à la perfection le redimensionnement des objets, mais elle avait beaucoup de mal à faire de même avec les plantes, et peinait davantage avec les animaux. Elle n'y était parvenue qu'une seule fois sur un cafard, dont elle avait réussi à doubler la taille. Un bon début, mais un long apprentissage serait nécessaire pour développer cela.
Sans un mouvement ni un sourire, elle attendit les ordres de sa chef.

Elleanore fit descendre Alex de la voiture et sectionna ses liens de ses poignets d’un coup de jus. L’électricité stimula en un léger picotement peu agréable les terminaisons nerveuses des mains du français. Les lèvres mimèrent un cri de douleur, mais aucun son n’en sortit, la surprise ne lui en ayant pas laissé la possibilité. La jeune femme l’escorta alors à l’intérieur d’un bâtiment, usant d’un pass magnétique pour ouvrir les portes. En chemin, elle lui fit comprendre qu’elle n’avait rien contre lui et que ses ordres venaient de plus haut. Elle le mit en garde contre les agissements et les intentions de ses supérieurs. S’il n’était pas prudent, il risquait de terminer comme elle. Puis, elle l’abandonna devant une porte de bureau, disparaissant dans l’un des nombreux couloirs qui constituaient le dédale de cet établissement. Alex conclut qu’il se trouvait à Primatech, la fameuse société dont lui avait parlé Elle. A côté de lui, se trouvait une jeune femme brune. Son air posé et serein était en total contraste avec celui du français. Ne sachant pas vraiment ce qu’il attendait, ni ce qui l’attendait, il commençait à angoisser, les recommandations d’Elleanore n’arrangeant rien. Pui s, la porte du bureau s’ouvrit et une voix les invita lui et la jeune femme à entrer.

A l’intérieur, Alex eut la surprise de retrouver deux personnes qui ne lui étaient pas inconnues. La première, celle qu’il remarqua immédiatement, était la mère de Peter. L’air toujours aussi posé, la jeune femme à côté de lui, resta debout, droite comme un piquet, semblant attendre un ordre de Madame Petrelli. La mère de Peter affichait un air satisfait en regardant cette dernière. Derrière elle, Alex reconnut Kerry. De son côté, elle avait l’air furieuse. Le français fut surpris de la trouver ici. C’était bien le dernier endroit où il aurait imaginé la trouver. Elle, une ancienne adepte de Sylar, au milieu des locaux de la société qui traquait les gens comme elle pour les enfermer. C’était comme si elle se retrouvait dans la gueule du loup. Le jeune homme resta un moment perplexe, observant les différentes personnes présentes, ainsi que la pièce dans laquelle il se trouvait. Finalement, il osa prendre la parole, brisant le sourire qu’affichait la mère de Peter, et le remplaçant par un air suffisant et passablement courroucé par une telle prise d’initiative de la part du français..

« Euh … est-ce que quelqu’un veut bien se donner la peine de me fournir des explications ? Nan, parce que je veux bien être gentil, mais je viens quand même de me faire kid napper et visiblement, vous y êtes pour quelque chose, dit-il en regardant Angela. Ensuite, j’ai été drogué, électrocuté puis abandonné comme un vulgaire colis devant ce bureau. Alors maintenant, j’aimerai comprendre. »

Alex reporta son attention sur Kerry, ignorant totalement les deux autres femmes, indigné d’être traité de cette manière. Le journaliste restait en réalité son seul point de repaire dans la pièce. Il ne connaissait absolument pas sa voisine, et à peine Angela, tout juste suffisamment pour savoir qu’il devait s’en méfier.

« Elleanore m’a dit que je devais les aider à arrêter Sylar … tu es aussi là pour ça Kerry ? Mais je vois pas vraiment en quoi je pourrai leur être utile, même si j’ai l’impression que le contraire n’aurait rien de bon pour moi. »

Kerry esquisça un sourire devant la perte de sang froid qu'avait fait preuve la directrice de la Compagny, mais elle avait raison. Kerry n'arriverais jamais à arrêter Sylar seule même avec ses pouvoirs reunis. Le tueur venait de devenir invulnérable et il était possible qui puisse resister à son nouveau pouvoir provenant de Monica.
Angela se dirigea vers la porte du bureau et fit entrer ses invités. Une jeune femme brune entra dans la pièce, Kerry pensa qu'elle devait être al fameuse agent qui serait là pour les chaperonner, elle et Alex. Ce dernier entra ensuite. Il fut surpris de la voir elle et Angela. Il raconta qu'il n'appreciait guere les méthodes de la Compagny, c'ést à dire l'enlévement de la part d'Elle dont il avait fait les frais pour venir ici. Elle....Kerry attendait les retrouvailles avec la blonde depuis un moment, mais ça ne serait pas pour aujourd'hui mais pour bientôt, Kerry n'en doutait pas.

Alex s'adressa à elle et lui demanda si elle était ici pour arrêter Sylar. Kerry aquiesça puis Alex demanda comment il pouvait être utile à la capture du tueur. Pourtant il serait d'une grande aide. Elle alla répondre quand elle sentit son premier pouvoir s'activer. Quelque chose se passait....quelque chose d'important...Tout ce qu'elle réussit à savoir c'est qu'elle devait allumer la télévision qui se trouvait dans le coin de la pièce. Elle se dirigea vers le poste et l'alluma. Un homme apparu sur l'écran, il était facilement reconnaisable, c'était le Président des USA. Il était en train de faire une allocution. Pendant qu'il parlait Kerry fronça les sourcils. Malgré que le fait que le Préident révéla que Sylar était mort désormais et que la guerre entre humain et Heroes était terminée, Kerry su que quelque chose clochait. Puis elle sut, la vérité vint à elle.
Elle se retourna vers le groupe.

-"Il ment...Sylar n'est pas mort, non il est juste à côté du Président. Ce discours vient de lui...'

Lorsqu’Angela ouvrit la porte, l’agent répondant au prénom de Lila pénétra dans la pièce. Cette jeune anglaise était irréprochable tant au niveau de son comportement que de son travail. Efficace, rapide et posant peu de questions, tout en étant respectueuse de la hiérarchie, elle avait tous les critères qu’affectionnait Madame Petrelli, contrairement à certains autres agents, notamment Elleanore ou encore Kerry du temps où elle travaillait pour la compagnie. Angela observa la jeune femme en souriant, cette dernière demandant quelle était la raison de sa présence. Mais avant que la patronne de la société n’ait le temps de répondre, le français entra à son tour, demandant des explications et semblant excédé par les méthodes de l’OWI. Angela n’appréciait pas ce Dumont, trop instable et dangereux à son goût. En fait, c’était le fait de ne pas le contrôler qui la gênait le plus, sans compter sur le fait qu’avec Peter, ils semblaient avoir une solide amitié. Pourtant, elle était parvenue à les séparer pour un temps et elle ne perdait espoir de pouvoir le faire de manière définitive. Kerry alluma alors le poste de télévision, mettant la chaine des informations, comme poussée par son instinct.

*Grand Dieu … je ne pensais pas que cela arriverait si tôt … Tant pis, ça m’évitera de multiples explications, les images suffiront à les motiver et à les convaincre.*

Le président faisait une allocution au peuple américain, annonçant que Sylar était mort et qu’en conséquence, la guerre entre humains et personnes dotées de pouvoirs n’avait plus lieu d’être. Bien entendu, Sylar était tout ce qu’il y a de plus vivant. Angela avait vu Kerry l’arrêter, or cet évènement ne s’était pas encore produit. D’ailleurs Kerry l’avait également devinait et en fit part aux autres personnes présentes. L’air ahuri que prit le français n’était pas sans déplaire à Angela. Elle n’attendait pas de lui qu’il comprenne quoi que ce soit. D’ailleurs, elle ne lui en demandait pas autant. Ce qu’elle voulait de lui, c’était qu’il permette d’affecter suffisamment le tueur afin que la rouquine puisse en venir à bout. Puis, elle se décida à prendre la parole, rompant le silence pessimiste qui venait de s’abattre.

« Bien. Voilà qui va me dispenser d’une interminable suite d’explications. Miss Tomas a vu juste : Sylar n’est pas mort et contrôle l’esprit de président pour lui faire dire ce qu’il souhaite. Ne croyais pas que le tueur veut en finir avec cette bataille. Ce n’est qu’un subterfuge pour mieux nous tromper et nous abattre. Mais ne soyons pas dupes. Agissons de manière à le surprendre à notre tour. »

Angela regagna son fauteuil et s’y installa confortablement avant de continuer. Elle but une nouvelle gorgée de thé, puis reposa sa tasse dans la soucoupe placée juste devant elle. Elle ouvrit ensuite un tiroir de son bureau et en sorti deux dossiers qu’elle plaça devant elle.

« C’est pour cette raison que je vous ai fait venir à moi … tous les trois. Vous allez me ramener Sylar … vivant. Cette condition n’est pas négociable. Agent Cruz, vous serez chargée de représenter la compagnie et ferez donc figure d’autorité, vous serez le leader de ce groupe. Vous avez carte blanche pour mener vos troupes … je vous fais confiance. »

Angela tendit alors les dossiers contenus dans des pochettes brunes à la jeune Lila. Leur couverture était dénuée de toute inscription. Il était impossible pour les deux autres d’en connaitre le contenu, même s’ils pouvaient aisément l’imaginer. Les dossiers de Kerry et Alex seraient des biens précieux pour l’agent Cruz. Elle se devait de connaitre parfaitement les deux personnes qui l’accompagneraient. Ainsi, elle saurait au mieux les utiliser, mais également les surveiller.

« Kerry, vos multiples pouvoirs, notamment celui fraichement acquis, vous serviront à tenir tête à Sylar tout en vous donnant l’opportunité de le ramener en vie. Si vous tenez votre engagement, nous saurons vous être reconnaissant … c’est donnant, donnant. Quant à vous, monsieur Dumont, vous tiendrez lieu de … GPS. Oui, je connais vos capacités, ainsi que bien d’autres choses à votre sujet, des choses que même vous ne connaissez pas. Vous connaissez la trace de Sylar, il vous sera donc aisé de le trouver. Dans un deuxième temps, vous épaulerez Kerry lors de son affrontement. Après tout, lutter contre quelqu’un d’invulnérable nécessite bien un petit coup de pouce. Faite aussi bien qu’avec la cheer leader ou encore Peter … et vous devriez tous revenir en vie. Des questions ? »

Lorsque la dénommée Kerry Tomas alluma le poste de télévision et commenta le discours du Président, Lila ne put s'empêcher de laisser s'échapper un sourire malicieux : enfin une mission digne de ce nom !
Arrêter Sylar était ce qu'elle attendait depuis longtemps. Pour une fois, elle allait rencontrer de réelles difficultés et faire face à un ennemi puissant. Elle en était ravie. Et cette rouquine qui pouvait déceler la vérité... quel pouvoir intéressant. Ces divers dons ne cesseraient jamais de surprendre l'Anglaise. Il y en avait toujours des nouveaux à découvrir, tous plus passionnants les uns que les autres.

Mais la joie de Cruz ne dura pas : Angela lui tendit deux dossiers à la couverture vierge, et immédiatement la jeune femme comprit qu'elle aurait à épauler les deux personnes en leur présence. Son sourire s'envola aussitôt. Elle avait échappé à la présence d'un partenaire débutant pour tomber avec deux personnes aussi paumées que sur les nerfs, et en plus elle devait mener ce nouveau trio, faire figure d'autorité. Elle qui adorait travailler seule...

" Merci, Madame. " répondit-elle sans laisser transparaître ses états d'âme.

Elle saisit les dossiers et les ouvrit brièvement par réflexe, tout d'abord pour connaître les noms de ses acolytes, et pour jeter un oeil à leur pouvoir. Tomas avait effectivement le don de déceler la verité ou d'obliger quelqu'un à la dire, mais elle avait également volé à la façon de Sylar les dons de pyrokinésie et d'illustration du futur par la peinture ou le dessin. Le second, Alex Dumont (un Français comme son nom et son accent l'indiquaient) avait la capacité de faire circuler les forces vitales entre lui et un autre être vivant. Il était également mentionné que cet homme avait une double personnalité, l'autre étant particulièrement dangereuse.
Charmant...

Angela Petrelli s'adressa ensuite à Kerry, lui conseillant de s'occuper de Sylar une fois qu'ils l'auraient trouvé. C'est Dumont qui les conduiraient jusqu'à lui. Apparemment le Français connaissait bien le psychopathe. Lila savait de quoi le meurtrier était capable, elle connaissait ses pouvoirs, son passé et son caractère. Elle savait que ses 9mm seraient inutiles face à sa télékinésie, que le taser était risqué et que seuls l'effet de surprise et l'utilisation des lames seraient utiles. Du moins pour l'Anglaise, étant donné que la rouquine et Alex s'en sortiraient bien d'après la chef de la Compagnie.
L'agent s'en tiendrait donc à son bracelet d'aiguilles et son couteau accroché au mollet. Un coup bien placé pourrait provisoirement paralyser Sylar, le rendant comme mort tant que la lame resterait enfoncée dans sa nuque.

Elle referma les dossiers et les réduisit avant de les glisser dans sa poche. Elle les lirait en détail plus tard si elle en avait le temps.
Angela leur demanda s'ils avaient des questions.

" Non, Madame. Merci de m'accorder votre confiance pour cette mission, je vous en suis très reconnaissante et je ne vous décevrai pas. "

Forçant un sourire poli, elle regarda ses deux nouveaux partenaires, attendant d'éventuelles (et même très probables) questions.

Rapidement, Alex comprit que la journaliste était là pour s’occuper de Sylar, son signe de tête le confirmant. Puis, Kerry alluma la télévision placée sur un meuble de la pièce. Un flash spécial retransmettait un discours du président des Etats Unis en direct. Ce dernier annonçait la mort de Sylar ainsi que la nécessité de cesser toutes représailles à l’encontre des gens spéciaux. Mais rapidement, Kerry brisa les espoirs du français, annonça que tout ceci n’était qu’un mensonge, le tueur contrôlant le président à l’aide des ses pouvoirs télépathiques. La joie soudaine retomba, plongeant une nouvelle fois Alex dans un pseudo désarroi. Angela reprit alors la parole, exposant les projets qu’elle avait pour chacune des trois personnes. Ils travailleraient en coordination sous la tutelle de cette fameuse Lila afin de trouver et d’arrêter Sylar. La tâche de retrouver le serial killer incomberait à Alex, tandis que Kerry se chargerait de le neutraliser grâce à ses pouvoirs. L’agent Cruz, elle, veillerait à ce que tout se déroule dans l’ordre. Après avoir survolé les dossiers qui lui avaient été confiés, la jeune femme remercia Angela pour sa confiance. A ce moment, Alex éclata d’un rire nerveux avant de prendre la parole.

«Arrêter Sylar … à trois qui plus est. Nan, mais vous n’êtes pas sérieuse. Vous l’avez dit vous-même : ce type est quasiment invulnérable. A Odessa nous étions plus nombreux et on sait tous où ça nous a conduit. Pourtant Peter était avec nous. On est en plein délire là. Alors à moins que Mademoiselle Cruz soit capable de mettre Sylar au tapis sans s’en approcher à moins de cent mètres, je ne vois pas comment vous voulez qu’on le ramène … »

Du regard, Alex chercha du soutien en la personne de Kerry. Ce qu’il entendait était tout bonnement impensable. Cette Angela allait tous les conduire à la mort. D’ailleurs, Alex la soupçonna d’avoir ce véritable objectif au final. Elle ne lui inspirait pas du tout confiance. Elle n’avait rien avoir avec Peter. Elle transpirait la trahison et le complot. Tous ces secrets qu’elle entretenait jalousement exaspéraient le jeune homme. Que pouvait-elle savoir de lui qu’il ignorait. Rien. Il savait tout de même qui il était et ce qu’il avait vécu. Tout au plus, elle le faisait marcher.

« Et puis, c’est quoi cette histoire de le ramener vivant ? Vous trouviez que le vaincre n’était pas déjà assez compliqué ? Quant au fait que je le retrouve avec mon pouvoir, vous semblez me surestimer. Premièrement, je n’arrive à trouver les gens que s’ils sont dans un périmètre limité. Deuxièmement, je n’ai nullement envie de me retrouver face à ce dingue … je crois que j’ai assez donné sur ce plan là. Troisièmement … y a pas de troisièmement, mais ça pourrait venir. »

A présent qu’Alex avait craché sa colère, il se sentait mieux. Il n’allait pas super bien, l’idée de devoir affronter Sylar le terrorisant, mais il se sentait plus en phase avec lui-même. Ce relâchement soudain semblait l’avoir vidé de ses forces. Aussi, il préféra se taire. Il s’adossa à un mur et croisa les bras, attendant des réponses, et espérant secrètement que l’on dispense de devoir accompagner les deux jeunes femmes.

Kerry dévia son regard de l'écran de télévision et regarda Angela qui expliquait ce qu'elle attendait de chacun d'entre eux. Pour sa part, Kerry devant comme elle s'en doutait combattre Sylar grâce à ses pouvoirs. Mais ça ne serait pas une chose facile. La dernière fois qu'elle l'avait combattu, il avait faillit lui ouvrir le crâne. C'est pour cela qu'Alex serait là pour l'épauler en plus de servir de GPS. Pour finir, l'agent Cruz serait là pour les suveiller, au cas ils tenterait de trahir leur engagement.
Malgrè cette explication, Alex n'était pas convaincu de sa réussite. Kerry en doutait aussi mais d'après ce qu'elle et Angela avaient vu, Sylar serait bel et bien arrêté. Elle s'approcha du français. Si il devait l'aider, il devrait vite se resaisir. A cet instant il n'était pas en état de se battre face à Sylar. Elle devait le rassurer.

-"Si ça ne tenait qu'a moi j'y serais allez seule. Je sais que c'est une mission dangereuse mais tu es d'accord que Sylar doit être arrêté, nous devons faire ce que j'aurais du faire dès le debut. Si ça peut te rassurer, c'est moi qui ferait le plus gros du travail, je pense pouvoir y arriver. Comme l'a dit Angela tu sera là juste pour m'aider quand j'en aurais besoin.

Elle sourit.

-"Alex, I need you on this one with me"

Elle ne voulait pas lui dire mais sa présence à ses côtés lui serait d'un grand soutient face à un tueur psychotique et immortel. Mais si Alex refusait de venir, elle comprendrait. Après tout, il n'avait jamais voulu être ici, contrairement à Kerry qui était venu demandé l'aide de la Commpagny, c'était son choix.
Kerry se retourna vers Angela.

-"Le départ serait pour quand ?"

Comme Angela s’y attendait, Lila accepta l’ordre de mission sans rechigner. Elle savait pertinemment que la jeune agent britannique préférait travailler en solo, et que devoir trainer deux autres personnes lui pesait. Mais là, les conditions étaient différentes, le gibier plus gros et surtout, Angela savait qu’elle pouvait faire confiance en la loyauté de Cruz, contrairement à celle de Kerry ou d’Alex. Ces deux là avaient besoin d’être matés et l’agent en question convenait parfaitement, excellant dans ce genre de rôle. Angela s’attendait à ce que Kerry fasse un scandale de telles pratiques, notamment au sujet de l’implication d’Alex. Pourtant, elle n’en fit rien. En réalité, le français ne lui en laissa pas vraiment le temps. Il se mit à mettre en doute le bon fondement d’une telle mission, car pour lui, elle était tout bonnement irréalisable. Angela soupira. Ce Dumont commençait à lui taper sur les nerfs. Il ne faisait que se plaindre et ne semblait jamais d’accord avec ce qui lui était proposé. Finalement, il ne faisait que confirmer la rumeur populaire : les français étaient un peuple d’éternels insatisfaits toujours en train de se lamenter et à refuser toutes propositions d’évolutions. Alors qu’Angela s’apprêtait à le remettre en place d’une phrase bien acerbe dont seule elle avait le secret, Kerry prit les devant, tentant de rassurer le jeune homme. Tout en lui disant qu’elle ne lui en voudrait pas s’il refusait de venir, la jeune rouquine lui fit habilement comprendre qu’elle avait besoin de lui si elle voulait espérer revenir vivante. Angela eut un petit sourire, se surprenant à être admirative du comportement de Tomas. Le français avait le couteau sous la gorge : soit il partait avec Kerry et cessait de geindre, soit il décidait de n’en rien faire et se retrouvait avec la mort de la jeune femme sur la conscience. Puis, Kerry demanda quand est-ce qu’ils devraient partir. A ces mots, Angela afficha une nouvelle fois un sourire de satisfaction malsaine, de joie de la réussite. Son projet se mettait encore une fois en place comme elle l’avait prévu, manipulant le destin des autres comme elle savait si bien le faire.

« Tout dépend de l’agent Cruz. Elle seule est en mesure de dire lorsque vous serez prêts. Elle doit prendre connaissance des divers paramètres que je lui ai fournis et planifier la manière dont tout ceci va se dérouler … Si vous n’avez rien à rajouter, vous pouvez disposer. »

Angela tourna son regard méprisant sur Alex puis sur Kerry avec un peu plus de considération.

« Vous deux, des agents vous attendent à la sortie de mon bureau. Ils vous conduiront vers vos quartiers … car bien entendu, il n’est pas question que vous quittiez la compagnie dans l’immédiat … pas avant la fin de ce projet. N’allez pas croire que vous êtes des prisonniers … eux, nous les traitons avec beaucoup moins de sympathie et de diplomatie. »

Puis, elle porta un regard bien veillant sur Lila avant de s’adresser à elle.

« Agent Cruz, je vais vous demander de rester encore un instant, je dois vous parler de certaines affaires … en privé. »

Lila suivit le dialogue animé entre Kerry et Alex avec beaucoup d'amusement.
Ca la rendait au comble de la satisfaction de voir les deux jeunes gens se torturer l'esprit et tenter vainement de raisonner Angela, alors que cette dernière savait pertinemment qu'elle aurait ce qu'elle voulait grâce à ses techniques de manipulations draconiennes. Finalement, ce fut le cours naturel des choses qui l'emporta, Kerry réussissant à convaincre Alex par des arguments fort appréciables, qui redonnèrent à la rouquine toute sa crédibilité. Le Français finit par se calmer et écouter les raisons pour lesquelles il devait les aider à capturer Sylar. Pauvre garçon, la terreur se lisait sur son visage dès que l'on prononçait le simple surnom du psychopathe. Lila n'avait jamais eu l'occasion de le rencontrer, mais elle avait déjà eu affaire à des hommes cruels et impitoyables, ceux-ci ne lui faisaient rien.
Elle connaissait cette aptitude qu'avait Gabriel de pouvoir sentir la peur des autres en entendant leurs battements de coeur. L'agent Cruz savait déjà que son coeur à elle ne s'emballerait pas. Elle n'était jamais nerveuse, toujours maîtresse d'elle-même, comme son long apprentissage des arts martiaux le lui avaient enseigné.
Kerry se retourna finalement vers Angela pour demander pour quand serait le départ. La femme lui répondit que tout dépendait de Lila. Une fois qu'elle aurait lu les dossiers et étudié au mieux les diverses tactiques d'approche de Sylar, ils seraient prêts à partir. Mais ça ne prendrait pas énormément de temps, l'Anglaise était une femme intelligente et efficace, ils partiraient au plus tard le lendemain.

Elle congédia Tomas et son nouvel allié, les informant que des agents de la Compagnie s'occuperait d'eux et les emmènerait dans leurs quartiers. Il était évident qu'ils allaient être étroitement surveillés, l'un comme l'autre étant capable de tenter une bêtise. Surtout Dumont et son instabilité naturelle. Kerry, quant à elle, semblait avoir repris ses esprits, et comptait mener sa mission à bien avec détermination.
Lila par contre, était invitée par Angela à rester encore un moment dans son bureau pour évoquer certains détails.

" Bien, Madame Petrelli. "

Alors que les deux autres se dirigeaient vers la porte, Cruz ne put s'empêcher de lâcher sarcastiquement :

" Ne mouille pas ton pantalon, le Frenchie. Y aura personne pour changer tes couches, ce soir. "

Elle avait l'art de placer les bons mots au parfait moment, ce qui donnait au peu de phrases qu'elle prononçait un impact bien plus caustique.
Un sourire satisfait illumina le radieux visage de l'aristocrate qui se rapprocha du bureau d'Angela avec un air hautain. Quel plaisir de pouvoir rabaisser les nouveaux éléments recrutés par l'OWI. Finalement, ça avait du bon ces missions en trios. Elle sentait qu'ils allaient bien s'amuser, tous les trois.
Une fois que Kerry et Alex eurent quitté la pièce, elle regarda sa directrice avec cette complicité qu'ont souvent les bons éléments (vulgairement appelés "chouchous") avec leur boss.

" Je vous écoute. "

Kerry s’approcha alors du français, un air compatissant sur le visage. Elle lui rappelait la Kerry qu’il avait rencontré quelques semaines plus tôt, devant la porte du professeur Suresh. Avant qu’elle … Alex chassa ces idées de son esprits. Inutile de s’attarder sur ce genre d’évènements, ça n’était vraiment pas le moment. La jeune journaliste sut trouver les mots justes pour apaiser les craintes d’Alex. Comme elle, il était d’accord sur le fait qu’il fallait arrêter Sylar et, lui, une victime du psychopathe sur plusieurs plans, pouvait participer à cet évènement. Kerry alla même jusqu’à lui faire comprendre qu’il était indispensable, qu’elle aurait besoin de lui. Alex eut un imperceptible sourire en pensant au fait que sauver Kerry, il savait faire, il commençait à avoir l’habitude. Puis, la jeune femme demanda quand débuterait la mission. La mère de Peter donna pour réponse que tout dépendait de cette jeune femme anglaise, elle seule pouvait savoir quand tout serait prêt. Par la suite, Angela les congédia tous les deux, voulant parler seul à seul avec Cruz. En partant, l’agent de la compagnie lança une pic à la jeune femme, visiblement amusée par sa peur de Sylar. Alex aurait bien voulu lui montrer sa façon de penser, mais ça n’était pas une bonne idée. Premièrement, il ne savait toujours pas si son organisme avait éliminé le sédatif d’Elleanore et donc s’il pouvait utiliser ses pouvoirs. Deuxièmement, il n’était vraiment pas en position de supériorité, entouré d’agents préparés pour lutter contre ce genre de personnes.

*Tu perds rien pour attendre la rosbif … on verra si tu feras autant la maline devant lui …*

Puis, Alex quitta la pièce accompagné de Kerry. Dehors, ils étaient bel et bien attendus par deux agents. Le français soupira longuement.

« Kerry … je sais pas dans quel merdier on est entré ? J’ai pas confiance en cette bonne femme … à croire que Pet’ a été adopté. C’est un dragon cette vieille bique. Et puis l’autre, Miss Pouf de l’Armée de sa Majesté … nan mais pour qui elle se prend ? " bonjour, je suis Lila, le clebs de service de Madame Vieille-Peau-Irascible " … pitoyable. Je suis avec toi Kerry … et j’espère que tu es avec moi. »

Puis, d’un signe de tête, Alex fit comprendre à l’un des agents qu’il était prêt. Les deux hommes conduisirent alors leurs "invités" dans les étages supérieurs. Ils leur montrèrent ce qui leur servirait de chambre, ainsi qu’une pièce commune à tout l’étage où les repas seraient servis par un genre de self.

« Bon, Kerry. Je crois qu’ils veulent qu’on aille dans nos luxueuses chambres … on se voit ce soir au diner ? Je suis sûr qu’on va avoir le droit à du champagne … »

Kerry et Alex venant de quitter la pièce pour être conduit vers leurs appartements, Angela se retrouva enfin seule avec Lila. Elle lui fit un franc sourire en repensant à la réplique de la jeune anglaise à l’encontre du français. Puis, elle brisa le silence, étant à présent certaines que personnes d’autres ne pourraient entendre cette conversation.

« Inutile de cacher les apparences agents Cruz, je sais pertinemment qu’être accompagnée lors d’une mission ne vous enchante guère. Mais là, il s’agit de garder un œil sur ces deux là. Affronter Sylar seule … ni comptez pas. Vous êtes certes efficace, mais il n’est pas comme les autres … il est au dessus. En revanche, vous verrez que les deux personnes que j’envoie avec vous, ont la possibilité de rééquilibrer la balance. Combinez leurs capacités, et vous devriez vous en sortir sans trop de problème. Mais, si je vous ai demandé de rester, ça n’est pas pour discuter de ceci … »

Angela marqua une légère pause, finissant de boire sa tasse de thé. Elle s’essuya délicatement les lèvres avec une serviette. Puis, elle reprit posément ce qu’elle avait à dire, mais cette fois, son sourire avait disparu, laissant place à une mine plus sérieuse.

« Je dois vous mettre en garde, non pas contre Sylar, vous aurez largement saisi le danger qu’il représente. Non, il s’agit du français … ou plutôt de sa double personnalité. Le massacre le New York, ça n’est pas uniquement Peter. Lorsque les gens sont morts subitement après avoir survécu à l’explosion, les autorités ont prétexté des retombées radioactives. La réalité est tout autre. C’est cette entité qui est à l’origine de ce second massacre. Dumont peut aspirer la vie autour de lui, et son pouvoir est démultiplié lorsque cette chose est aux commandes. Le plus triste, c’est que ce pauvre garçon n’a aucun contrôle sur sa deuxième personnalité. Bref, si cette entité venait de nouveau à faire surface, vous avez ordre d’abattre le français. Il est de ceux qu’on ne peut tuer qu’en touchant la tête. Ai-je été claire ? »

Quand elles furent finalement seules dans le bureau, Angela adoucit quelque peut son attitude et s'adressa à l'Anglaise avec la plus grande franchise. Elle avait remarqué que le fait de devoir escorter deux personnes à la fois refroidissait quelque peu l'agent. Depuis le temps que Lila travaillait pour la Compagnie, sa présidente avait fini par la connaître mieux qu'elle ne l'aurait pensé.
Elle l'avertit sur la puissance de Sylar, qui n'était pas un specimen comme les autres. Il avait l'air extrêmement puissant. Enfin ça, Lila le savait déjà. Mais Angela tenait à lui préciser qu'elle aurait besoin d'une assistance pour en venir à bout du tueur en série. Les dons de Kerry et Alex semblaient indispensables pour y parvenir sans trop de soucis.

Avant d'aborder un point plus important, elle fit une brève interruption dans son discours pour boire quelques gorgées de thé. Encore quelque chose que Cruz appréciait chez sa supérieure : la plupart des Américains se gavent d'infâme café à longueur de journée. Du thé, voilà une boisson de goût. Cela rappela brièvement à l'Anglaise son pays d'origine, son domaine et son fidèle majordome. Elle y retournait de temps en temps lorsqu'elle avait du temps devant elle, mais la compagnie chaleureuse du vieil homme lui manquait souvent. C'était l'un des seuls êtres dans ce bas-monde qu'elle regretterait de quitter si l'un ou l'autre venaient à mourir. A part ça, elle n'avait pas peur de la mort. A vrai dire, elle aimait jouer avec sa vie pour tenter de retrouver un semblant d'émotion par l'intermédiaire des sensations fortes. Avec Sylar, elle aurait peut-être son compte d'adrénaline.

Madame Petrelli déposa sa tasse et passa une serviette sur sa bouche avant de continuer.
Elle lui parla de la double personnalité du Français. L'entité qui occupait ce dernier semblait redoutable, et elle avait même été à l'origine d'un second massacre juste après l'explosion. Lila ignorait cette partie, et elle commença à trouver la mission vraiment intéressante. Elle aurait même à se méfier de ses propres partenaires, voilà qui s'annonçait riche en rebondissements.

" J'ai pu apprendre de quoi souffrait notre sujet en survolant son dossier, mais j'ignorais qu'il était capable de tels massacres. Je le surveillerai de près, vous avez ma parole. S'il s'écarte du droit chemin... "

Lila n'eut pas besoin de terminer sa phrase, sortant son pistolet du holster attaché à sa ceinture et le rechargeant en faisant coulisser le canon sur son socle dans un cliquetis menaçant. Finalement, elle en aurait peut-être besoin de ce bon vieux 9mm argenté. A la bonne heure !

" Auriez-vous d'autres consignes à me transmettre pour l'arrestation de Sylar ? "

Etant férue d'improvisation, l'Anglaise ne savait pas du tout comment elle allait procéder. Elle échaffauderait un plan parce qu'on le lui avait demandé, donc les conseils étaient les bienvenus. Elle remit son pistolet dans son support et réajusta sa queue de cheval en soupirant. Une longue, très longue nuit l'attendait.

Par la parole et par les gestes, Lila fit comprendre à sa patronne que le message était bien passé et qu’en cas de problème, elle n’hésiterait pas à coller une balle au français. Le sourire d’Angela réapparut, félicitée par une telle démonstration. Aucun doute, Lila était l’agent qu’il fallait pour cette mission, Angela avait encore une fois vu juste. Puis, la jeune femme demanda s’il y avait d’autres consignes quant à l’arrestation du criminel.

« Vous devez garder en tête qu’il est quasi invincible avec son pouvoir de régénération cellulaire instantanée, c’est pour cette raison qu’il faudra l’affaiblir si vous voulez pouvoir prendre le dessus sur lui. Et ça, c’est à votre portée grâce à ces deux individus que je vous ai confié. »

Angela se leva de son fauteuil et se dirigea vers la porte du bureau. Elle saisit la poignée, mais avant d’ouvrir, elle se tourna vers son agent.

« Une dernière chose. Miss Tomas n’est pas à sous estimer non plus. Elle est sans doute pire qu’Alex. Elle n’hésitera pas à vous faire un coup bas si vous baissez votre garde. Elle est tout aussi dangereuse que les deux autres. J’espère que cette mission est assez ardue à votre goût. J’ai confiance, vous vous en sortirez. »

Puis, elle ouvrit la porte, invitant Lila à quitter la pièce, leur entretient venant de prendre fin.

» It Ends Tonight [Alex, Kerry, Claire, Calamity, Peter, Lila]
» Mauvaise mère ! [PV. Kerry, Alex & Angela]
» Let's free the caged bird [Alex, Claire, Lila]
» " Congratulations ! " [Kerry - (Alex ?)]
» Come back [PV: kerry (et alex if you want)]