Rencontre dans les gravats [Terminé]

[Je reprend à partir du rp "Phénomène"]

Je me suis trouvé un bon nom pour moi: le Spectrificateur !
Un jours ça fera frisonner les mutants, ces monstres dont seul la pensée me répugne. Ils sont tout de même le fruit d'une étrange malédiction.
Je poursuit ma promenade dans les ruines de Brooklyn, armé de mon fidèle fusil, recherchant de quoi manger et de quoi détruire l'existence.
Certains clochards gisant comme des morts m'attrapent le mollet au passage, mais mon étrange don de (oserais-je le dire ?) mutant m''as permis à chaque fois de poursuivre mon chemin sans dégainer mon arme.
Il est plus que certains que cette ville est victime des flétrissures, tout ça par la faute de ces groupes de créatures révolutionnaires prétextant à l'évolution, voulant user de leurs forces pour vaincre et asservir les humaines, mais aujourd'hui c'est moi qui les asservirais.
Cela dit, j'avais l'impression de passer à côté d'évènement important, peut-être que j'aurais dû écouter les informations qui concernaient ces "phones of liberty", a tout les coups des crétins pouvant déplacer leur cuillère à soupe par le biais de la pensée, et qui veulent faire valoir dans ce sens leur droit plus que l'honnête citoyen payant son impôt.
Ils se croient meilleur, voilà la réalité, et voilà se qui me différencie d'eux. Je les chasserais, les exterminerais, les ramenant à la seule réalité qui consiste au fait qu'ils ne sont rien de d'autres d'un amas de vermines.
Je me battrais quitte à mourir ou à sombrer dans la folie.
Tiens ! Voilà un bruit curieux. Je sort le fusil, et le pointe vers une colline de déchets et de pierres.
Quelqu'un est là ? Un espion ? UN MUTANT ???!!!
Je crie:

-"Montrez vous. Je sais qu'il y a quelqu'un ! Si vous n'avez rien à vous reprochez... vous n'avez rien à craindre."

Je vois quelque chose bouger, je panique. Je tire.
Qu'est-ce qui me prend ?
Pourquoi j'ai fait ça ? Oh non. J'ai tiré une deuxième fois.
Soudain je coure vers la colline pour mieux apercevoir ma cible, espérant qu'il s'agit d'un malveillant et répugnant démon fou dangereux.

Mes yeux se crispe alors qu'un rayon de soleil vient brusquement titiller mes neurones à travers mes paupières fermées et ma rétine. Me réveillant en sursaut, je me rend rapidement compte que quelque chose ne va pas. Voilà presque deux ans que je ne m'étais pas réveillé avec la sensation du soleil sur mon visage.
Ouvrant les yeux en créant des milliers de rides autour de me sourcils, je calme rapidement au contact familier du siège de ma voiture, seule entité ayant survécue à mon changement d'identité. Me passant lentement la main sur le visage comme pour chasser un cauchemars, je prend le temps de regarder autour de moi avant de sortir du véhicule.
Des bâtiments en ruines, des épaves humaines allongées sur le sol, le tout se reflétant sinistrement dans la surface lisse de la baie. Je suis toujours à Brooklyn.
J'ouvre alors la portière et respire une grande bouffée d'air non polluée par le passage des bagnoles, mais par les déchets s'entassant dans chaque coin de rue et l'odeur des corps en putréfaction oubliés sous des gravats.

Il est 2 heure de l'après-midi. Heureusement pour moi, on est samedi et c'est un des rares week-ends où je ne travaille pas. Ca ne m'empêche cependant pas de remarquer que ma boite de réception s'est faite assaillie par Sarah depuis ce matin. Lui répondant rapidement que j'étais allé voir de la famille en dehors de la ville, je réinspecte les environs en soupirant. Un petit mensonge dès le réveil, rien de mieux pour se sentir bien dans les pompes de sa fausse identité.

J'ai donc la journée de libre. Quoi de plus emmerdant pour quelqu'un qui a appris à fonctionner la nuit. Mais les événements de la veille ayant quelque peu troublé la Traque, je n'ai toujours pas inspecté le périmètre prévu. Je m'étire longuement, sentant craqué trois ou quatre articulations rouillées et commence à me diriger vers un des anciens carrefours de la ville en engloutissant trois biscuits bien secs, mais délicieusement peu chers. Les grands boulevards sont devenus des ruelles sinistres, mais j'arrive à trouver mon chemin jusqu'à la place, autrefois lieu de passage de milliers de gens chaque jour.
Autour de moi, personne. Et aucun son à part quelques gémissements étouffés, ne m'indique la présence d'un autre être approchant l'état de la conscience.
C'est donc en brisant mes habitudes que je clos lentement les yeux, formant lentement la concentration nécessaire à mon retour au passé.
Les rues sont calmes, la température est fraiche. Je pourrais presque me croire en une douce nuit d'été, mais les rayons du soleil ne cessent de picoter mon cerveau, comme pour lui rappeler que le jour n'est pas fait pour mes activités de chasse. Bloquant le passage de ces emmerdeurs lumineux avec mes mains, je passe quelques minutes immobile dans le carrefour avant d'entendre enfin, le son mélodieux et subtile du vent aspirant.
Accélérant la vision jusqu'à l'événement mettant fin à tant de vie et annonçant le début de mon enquête temporelle, je regarde autour de mon les bâtiments se reconstruire comme par magie et les voitures reculer à toute vitesse sur les grandes avenues d'une ville puissante et paisible. Pas de blonde. Une heure de revisionnage de trois ans de souvenir terrestre du passage de milliards de gens et rien. Mais depuis le temps, je commence à avoir l'habituer…
Arrivant bientôt en 2005, année où mon intérêt pour cette ville jadis merveilleuse, je fais basculer le cours du temps, et me ballade d'un air distrait sur une des grandes avenues en observant les gens défiler dans leur sens logique comme des automates mal réglés.

Saurai-je seulement la reconnaitre si je la voyais vraiment dans ces visions sur lesquelles je compte tellement ? Cela faiit tellement longtemps et je ne fais moi-même plus trop attention à ce que je cherche dans mes nombreuses visites de l'ancienne Grande Pomme. Et qu'ai-je prévu de faire une fois que j'aurais suivis ses Traces jusque dans le présent ? Une fois que je me tiendrait devant ses belles boucles d'or et son regard brillant ? Une balle dans la tête ? Même si je ne connait pas encore de moyen sûr d'éliminer l'immortelle, c'était bien mon but premier. Mais à force de poser des questions avant de tirer, je commence à douter de mes propres intentions. En tout cas, la scène larmoyante des retrouvailles touchantes est exclue.

Chassant ces idées de ma tête en secouant vigoureusement la tête, je continue ma quête dans les rues de Brooklyn. J'avais prévu des aller-retour dans l'avant-explosion jusqu'à ce que ma propre tête soit au bord de l'explosion, mais quelqu'un d'incroyable bienveillant m'ôta la peine d'infliger autant de souffrance… En me tirant dessus.

Arraché violemment au monde qui est le mien par le bruit de deux coups de feux, je n'ai pas le temps de réagir avant de m'écrouler au sol dans un cri de douleur.

- PUTAAAINNN !!!

L'homme qui me tire dessus ne peut même pas me voir mais une de ses balles ricoche sur un malheureux bout de ferraille et me perfore le haut du mollet ?! Si je croyais en Dieu, je lui en aurais bien collé une là tout de suite.
Crispé autour de ma blessure, j'essaye de calmer ma respiration haletante en appuyant sur la plaie dégoulinante, ajoutant à ma douleur. Prit de panique, je regarde bêtement autour de moi à la recherche d'une pharmacie aperçue quelques minutes auparavant, mais longtemps détruite par l'explosion.
N'ayant jamais fait l'expérience d'une telle blessure, j'essaye, dans mon esprit embrouillé par la souffrance, de me rappeler des nombreux films de guerre constituant mon seul apprentissage sur le monde dans lequel je vis aujourd'hui.
Un garrot, il faut que je me fasse un garrot.

Alors que j'enlève ma veste avec des gestes chaotiques, je me fige, terrorisé, en entendant mon agresseur crier.

- Montrez vous. Je sais qu'il y a quelqu'un ! Si vous n'avez rien à vous reprochez... vous n'avez rien à craindre.

Poussant un grognement de rage, je reprends mon entreprise en nouant maladroitement et sûrement inutilement le tissu de ma veste autour de ma jambe saignante. Malheureusement, ma blessure n'avait pas été causé par un sanglant expert de la balistique, mais par un débile profond tirant à l'aveugle. N'importe qui aurait préféré avoir à faire au débile, mais ressentant une forte envie de retourner la pareille, il aurait mieux valu que ce soit mérité. Même en état de choc et complètement enragé, mon cerveau avait réussi à faire l'équation. Un homme seul et apeuré à Brooklyn tire sur ce qu'il croit être une des nombreuses menaces de la vie d'aujourd'hui, ça se comprend.
Empoignant tout de même mon arme d'une main tremblante, adossé à un tas de débris, je hurle.

- ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE !

"-ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE"

Charmant.
Soit c'est un mutant vachement en rogne, soit c'est un humain... hum... vachement... heu... en rogne.
Peu importe, il s'expose à moi, là tout de suite, comme une menace potentielle. Je fais quoi ? Je tire encore ? Non se serait stupide, je risques au mieux de le faire partir, au pire de l'énervé.
Là je m'approche des gravats, puis je recules.
Même si je sais que ça ne sert strictement à rien, je cris:

"-Sorteeeeeeeeeeeeeeez !!!

Pas de réponse, juste encore un grognement rauque provenant de se qui semble être un type du genre masculin, et de a peu près de mon âge. A quoi bon ? Je devrais sans doute partir, oublier mon frère, oublier mon pouvoir, me refaire une vie au calme, loin de tout les bestiaux furieux aux atouts machiavéliques.
Oui mais dans ce cas, qui sauvera la terre d'un funeste destin ? Qui empêchera les démons fous de s'emparer de la beauté de la liberté et de la flétrir par la souffle putride ?
Je ne suis pas comme eux, je suis le spectre vengeur, dont le sacrifice d'une vie simple est nécessaire à l'extermination de cette calamité.
Cette fois c'est sûr, je dois vaincre l'horreur à l'état pure, il faut que je m'élances avant que mon hargneux ennemi ne prenne sa retraite. Et il faut que j'arrête de penser indéfiniment comme un rêveur, pire, comme un poète.
J'avance d'un pas décidé, et comme disais l'autre :"Tout grand voyage démarre par un petit pas".

Ah ! Une crampe au mollet ! C'est pas le moment, la douleur intense ne dure pas. Mais je me rend compte que mon lourd corps subit des effets négatifs après mes dématérialisations, après tout je ne suis pas fait pour ça, mais peu importe, c'est un petit prix à payer.
Je dois subir le poids de l'épée divine, tel un prophète qui reçoit un pénible don qui le ronge d'un dieu méconnu et blasphématoire uniquement pour servir un dessin supérieur. Oui c'est ça ! Je suis un ange incarné venu vaincre la menace noire. En attendant j'ai mal au mollet.
Il n'y a pas que mon pouvoir qui m'affaiblis, mais aussi mon inactivité de ces dernières semaines (mois ?).
Je recule et je me masse un peu la jambe.
Il faut que je me redresses. J'agite les bras pour m'échauffer, je me donne une bonne baffe et c'est partit.
Je crache:

"-Sortez ou je viens vous chercher !!!"

Un autre grognement ?!
Cette fois c'est trop. Je coure, contournant la colline, sans même prendre le temps d'apercevoir mon adversaire (façon de parler), je l'empoignes. Mais je trébuches.
Pauvre de moi. Le sort s'acharne.
Je me relèves, m'agitant en tout sens pour me ressaisir. Je discernes à nouveau la cible.
Je dégaine mon fusil en beuglant comme un taré:

-"Nom ?! Age ?! Profession ?!

Haletant comme un buffle, les muscles crispés par la douleur intense qui prend toute ma jambe droite, j'essais tant bien que mal de rester conscient face à la plus grande blessure de ma vie. Moi qui me trimballe toujours avec une arme à feu sur moi depuis cette année, jamais je n'avais envisagé le fait qu'il était possible de me retrouver moi même perforé par une arme similaire. C'est peut-être toujours mieux que d'imploser à la réponse d'un simple geste de la part d'un anormal, mais c'est horriblement douloureux.
En entendant à moitié mon agresseur me sommer de sortir, je ne peux retenir un rire amer en voyant le tissu de ma veste enroulé autour de mon mollet prendre une couleur pourpre. L'idiot ne sais même pas qu'il a touché sa cible. Mon visage en revanche perd de plus en plus sa couleur au fur et à mesure que le fluide de vie me quitte pour colmater la poussière du sol en ciment rougeâtre.
Alors que mon esprit s'éloigne petit à petit, je sens aussi la douleur se transformer en bourdonnement sourd à l'arrière de mon crâne. Les alentours perdent de leur netteté, mais mes membres de plus en plus engourdis semblent se libérer des impulsions chaotiques de douleur. Resserrant le noeud que j'ai réussi à former avec les manches de ma veste, j'arrive enfin à ralentir le flot par lequel s'échappe mon énergie. Essayant de reprendre mon souffle et de me calmer le plus possible, j'essaye d'atteindre mon portable de la main ne tenant pas mon seul moyen de défense pendant que l'autre beugle une autre commande irréalisable dans ma condition.

- Il faut que je me répète ?! VA - TE - FAIRE - FOUTRE !

Mais alors que je sens enfin avec un léger rictus me servant de sourire de soulagement, le contact métallique de mon appareil de communication, un corps me tombe littéralement dessus sans que je n'arrive à comprendre de quoi il s'agit. Une demi seconde plus tard cependant, mon cerveau eu rapidement l'occasion de saisir la situation à la vue du canon de l'arme m'ayant blessé, pointé sur ma face figée dans une expression d'horreur.
J'aurais pus appuyer sur la gâchette de ma propre arme que j'avais en main, mais la nature voulu que je le réflexe de lever les bras soit encore plus instinctif que de descendre un type que je ne connais ni d'Eve ni d'Adam.

- WOW WOW WOW !!! On se calme putain ! J'm'appelle Smith, j'ai 20 ans et tu viens de me foutre une putain de balle dans la jambe ! Alors maintenant tu te CALME ou c'est moi qui te refroidis !

Reprenant rapidement ma logique d'esprit, je baisse les bras pour pointer mon arme sur l'homme qui me fait face. Il a l'air tout aussi apeuré que moi et ne semble pas vraiment plus vieux, contrairement à ce que j'aurais pensé. Son visage semble porter toutes les marques d'une vie dure et éreintante et ses habits confirme l'idée qu'il n'est pas de ceux de la renaissance de la Grande Pomme.
Dans ses yeux brille une certaine folie lié à la peur qu'il semble avoir de moi. Une folie qui me susurre à l'oreille que si les derniers événements ayant prit pour théâtre la ville de New York, avait fait des dégâts, cet homme là les avait sentit passer. Une peur profonde donnant la gâchette facile à un jeune homme armé qui n'a rien à faire là, ça pourrait tout aussi bien coller à ma personne… Cet inconnu n'est peut-être pas si différent de moi, à ceci près qu'il n'a pas un trou dans le mollet.

L'individu est armé. Menace potentiel ? Évidemment. Il a peur, il a pas l'air net, il est jeune et excité, et il sait se servir de son arme. Comme moi.
En laissant une marche d'erreur de 10%, j'ai une chance de mourir équivalente à 39%, en prenant en compte mon pouvoir (lent, il faut le dire), son attitude plus défensive qu'offensive, ainsi que le fait que j'ai reculé et baissé légèrement mon fusil en le voyant. Mais il est perturbé un brin par la balle logé dans son mollet.
Allé ! Disons 40%.
Je pourrais relevé d'un seul coup mon fusil et l'abattre, avec un peu de vitesse, mais... il n'est ni vraiment dangereux, ni inutile. Pourquoi faire preuve de cruauté. Peut-être parce qu'un jour il se retournera contre moi. Ou alors il est peut-être l'un de ces psychopathes aux forces démentielles dignes des monstres qu'on peut voir dans les panthéons morbides et maléfiques, genre ceux de Lovecraft. Enfin bref, je m'égare.
Inévitablement, le gars tente de se redresser.
En toute imprudence, je pose mon fusil mais j'assaillis ce "Smith", si c'est là sont vrai nom. Il brandit le pistolet mais je maintiens son poignée avec force, bien sûr il est très affaiblis par sa blessure, ça facilite la tâche.
Là tout d'un coup, mes chances de rejoindre le tombeau se réduisent, je vois bien un petit 13%.
Il me fixe dans les yeux avec calme et réflexions. Il semble être envahis par des songes mystérieux, ça me dit rien qui vaille.
Je me racle la gorge pour parler mais je m'abstiens. Je relâche la tension en reculant sans pour autant le laissant reprendre l'usage de son arme.
J'appuie sur celui-ci, et ne cherchant pas les ennuis (sachant bien que si j'avais lâché mon fusil, je n'étais pas un danger immédiat, et qu'il aurait sans doute le temps d'attraper son pistolet si jamais je m'approchais de mon arme), il fait tomber l'objet juste à ses pieds. Disons que je l'ai beaucoup aidé.
Je le pousses. Bon allez, place à la conversation, avec Smith.
Houla ! J'ai une drôle de sensation, comme un fort coup de barre. Il faut pas que ça transparaisse sur mon visage. J'ai l'impression d'avoir l'air stupide avec cette air crispé. Peu importe.
C'est parti:

-"Ecoute, je ne suis pas ton ennemi. Enfin je crois. J'ai des comptes à réglé avec de certaines personnes, des... des mutants. J'aimerais que..."

Je me sens pas bien. Je baisses les yeux au sol, le regard devenant embué. Je tend les muscles tout de même, mais bon, ça va pas me servir à grand chose si mon interlocuteur surpasse la souffrance, et se rue sur moi.
Allez, je reprends mon souffle puis je le toise froidement.
Il faut que je poursuives, mais quel est cette chose qui me flétris. Continuons:

-"Je t'ai blessé, j'en suis navré. Je vais t'aider à soigner ça ou trouver un médecin, ou je ne sais quoi. Mais dis moi avant, as-tu la moindre chose à te reprocher. Je veux connaitre ta vraie nature... parce que si tu es une de ces crapules qui..."

Je ne sais pas se qui m'a coupé, ma somnolence ou alors son air de blasé comme si je l'emmerdais à un point incommensurable.
Ca a tendance à vite m'énerver, surtout quand j'ai envie de m'évanouir. Ca peut pas me faire du mal de donner un petit coup sur sa plaie, histoire de le concentré et de lui faire comprendre que je suis pas qu'un clochard taré.
Et hop !
Hou ça doit faire mal...

Tout deux figés au sol, face à face, l'arme pointé sur l'adversaire, nous restons là à dévisager l'étranger qui nous menace dans un silence de mort, uniquement entrecoupé par le son de nos respirations sifflantes. Lui essaye de calculer ses chances de survie face au piètre ennemi que je représente. Moi, blessé et perdant peu à peu mon sang, j'ai beaucoup de mal à garder assez de force dans le bras pour tenir l'homme en joue.
Dans mon esprit embrumé, je me demande ce à quoi il peut bien réfléchir. Soit il me tue, soit il m'aide. De toute manière je n'ai pas vraiment mon mot à dire dans cette situation. Blessé et épuisé, je sens mon attention s'échapper quelques instants, comme si je m'observais de l'extérieur alors que l'inconnu me dépouille aisément de ma dernière défense.

Est-ce donc ainsi que ma vie se précipite dans le gouffre noir ? Moi qui suis d'Odessa, le soleil commençait à me manquer, aurait-je la chance de ressentir la chaleureuse lumière des après-midi insouciantes sur ma peau ? Au final, j'ai été bien stupide de croire que je débarquerais sur New York et descendrais toutes les erreurs de la nature sans arrières pensées. Voilà bientôt deux ans que je pourris dans cette maudite ville et je n'ai pas descendu un seul de ces monstres… Pas un ! Je n'ai même pas de quoi justifier ma mort ici, dans ce tas de poussière où personne ne viendra déposer des fleurs ou verser une seule larme.
Si l'homme qui n'est maintenant qu'une forme floue pour mes yeux embués de larmes, était un mutant, j'aurais au moins pus en emporter un dans ma fin pour équilibrer la balance, mais non. En plus, je crois que je n'ai même plus assez de force ou de concentration pour savoir quel doigt contracter pour exploser la cervelle de cet imbécile. Blessé par la balle perdue d'un innocent humain apeuré et mourant lentement en se vidant de son sang par une blessure des moins mortelles.
Vraiment pas classe.

Mais mon esprit se sent réaspiré dans mon corps alors que mon assaillant se met à prendre la parole. Clignant des yeux et fronçant les sourcils pour me concentrer sur ce dernier, je remarque au fin fond de ma conscience que pour une raison totalement obscure, il est lui aussi désarmé. Le peu de concentration que j'arrive encore à garder est cependant occupé à assimiler ce que mon interlocuteur essaye de me communiquer. Heureusement pour moi, il semble parler un langage qui me parle.
"Mutants" ce simple mot relève mon attention quelques secondes sur l'homme dont regard devient pensif, rivé vers le sol. Mais un léger tremblement dans sa voix m'indique que le termes employé pour désigner ces dangereux individus est encore trop respectueux à son goût. Serait-il de mon avis ? Pense-t-il aussi que ces monstres méritent de disparaitre ? Ce serait bien la première personne saine d'esprit que je rencontrerais en deux ans de traque dans la ville détruite par cette même monstruosité.

A la fois complètement assommé par la douleur et excité par la découverte d'un individu partageant mon idéologie, j'en oublie complètement qu'en réalité, je fais partie du groupe que nous souhaitons tous deux effacer de la population mondiale.
Mais rapidement, la légère euphorie laisse place au soulagement lors de la compréhension de la première partie du message. Il n'est pas mon ennemi et n'a apparemment mas l'intention d'apporter de la compagnie au premier projectile de métal logé dans mon mollet. Il me propose même son aide à la seule condition que je ne sois pas, selon nous, un être indésirable.
Pas de chance…
Mais je n'ai même plus assez d'esprit pour comprendre si je dois mentir ou pas alors que je me sens m'éloigner lentement dans une torpeur acide. Peut-être me sauvera-t-il sans connaitre ma nature ? Après tout, il y a encore plus d'humains normaux que de spéciaux sur cette Terre. Quoi qu'à New York…


Le cher inconnu cependant ne pas voit pas les choses exactement comme moi et trouve un moyen très efficace de me faire revenir avec lui. Frappant ma blessure sans aucune délicatesse, il s'inflige cependant le supplice d'exposer ses tympans à un cri de douleur déchirant le silence du quartier fantôme avec la force d'un cataclysme naturel. Sentant tous les muscles de mon corps se crisper en une fraction de seconde, mon cerveau n'arrive cependant pas à assimiler le message de douleur déjà trop intense. Arrachant mes cordes vocales, je finis par stopper mon hurlement de douleur dans une respiration étouffée.

- PUTAIN DE MERDE ! S-si j'avais des moyens pareils, ça ferait longtemps que tu serais un putain de tas de viande froid et poussiéreux tu penses pas ?! M-maintenant aide-moi ou achève-moi bordel…

Quel malade donne un coup sur la blessure d'un mourant ?! Mutant ou pas, cet homme n'est peut-être pas aussi inoffensif que ça. Après tout, avant tout ce bordel anormal, il existait déjà des meurtriers psychopathes. A force de me méfier des spéciaux, j'ai prit tout les humains pour des pauvres petites bêtes apeurées.
Je ne crois pas vraiment en Dieu, mais en ce moment, je jurerais qu'il se fout de ma gueule avec délectation. Mettant sur ma route des spéciaux évangélisateurs se croyant bons et justes et arrêtant mes élans de purgateur dans les mains d'un simple humain.

Peu importe ce qu'on peut s'imaginer sur la mort et allez savoir à quel point j'ai fantasmé de finir dans une chute dramatique lançant mes derniers mots Hollywoodiens faisant pleurer la foule, face à la fin, on en a vraiment rien à foutre.
C'est alors dans le plus grand manque de classe et de cool attitude que je sens des larmes perler sur mon visage crispé, le corps recroquevillé et pâle, la tête baissé, et je m'entend prononcer d'une voix tremblante de toutes les émotions, les plus pathétiques mots de mourant.

- Je... Je vous en supplie...

Les supplications de Smith me laisse perplexe. Je suis partagé, soit c'est un perfide mutant comédien, soit c'est un pitoyable humain.
Je me méfie. Mais après tout, je n'irais pas loin seul, et il me faut un atout. Otage ou partenaire, ou simplement connaissance, il faut que ce type soit comme une épreuve pour moi.
C'est peut-être ça cette fatigue, un genre de signe qui m'indique l'évolution de mon don un niveau supérieur, et celui là par terre va m'aider. Bon allez, je ne suis ni un meurtrier, ni un psychopathe, enfin je crois.
Je me penche sur Smith, au quotidien il est sûrement du genre "je me la pète, j'ai la classe" mais là il n'est pas très resplendissant. Il est livide, pâle, frissonnant et suppliant.
Je fais un geste avec ma main au dessus de la jambe de Smith, comme si j'étais un extra-terrestre balayant la galaxie d'une main à trois doigts.
Enfin de compte, c'est pas si ridicule que ça, c'est.. génial !
Le sentiment de somnolence s'accentue et disparait à la fois, comme si j'avais compris quelque chose.
Oui je suis sur la bonne voix.
Je lance:

-" Attendez, j'ai une idée..."

Je me concentre fermement sur la balle logé dans le mollet. Je la sens étreindre mon propre être, c'est comme quand je me fais disparaitre sauf que là je créé un lien. C'est sombre et magnifique à la fois, je n'ai jamais rien vu de pareil.
C'est mécanique.
Je referme le poing et soudain je sens la balle trembler, le blessé pousse un petit cri étouffé.

-"Désolé."

J'expire, j'inspire. On oublie tout, tout ses complexes, ses calculs, ses manies, ses phobies, terreurs et violences. Je suis un homme sain et calme, je visionne la balle. Le fer devient léger.
Sans rien comprendre, j'arrive à saisir la force ou la masse, de l'objet. Les atomes perdent de leur lourdeur et même de leur constitution solide. C'est beau.
Tout se qui est matériel ne devient plus qu'un rêve, un rêve réel. Une aura apaisante émane soudain de moi et de l'objet.
Smith s'adoucit, il a mal, mais il supporte maintenant la douleur. Il sent que le pire est passé.
Je lève le poing en bandant le muscle, en serrant les dents, presque en gémissant.
Le spectre de la balle sort de la plaie. Incroyable ! JE SUIS UN DIEU !
Soudain, je reprend conscience, la balle reprend un peu de son poids. J'élance le poing en direction vers des déchets et la balle se rematérialise en chemin, pour finalement percuter une canette pourrissante. C'était... extraordinaire.
Je regarde avec insistant et démence mon interlocuteur. Il est sûrement surpris.
Mais en un regard, je lui fais comprendre: "A présent, vous et moi, on a une mission."
Mince. Je ne me ressens pas bien, la puissance nécessaire à l'action m'a profondément touché. Je tousses.
J'arrive juste à bafouiller:

-"Trouvez un bandage et de quoi... de quoi désinfecter la... la... la truc."

Je tombe dans les vappes.

Ecoutant l'écho de ma propre respiration, animant faiblement mon corps meurtrit, je sens une bouffée de colère remonter avec lassitude jusqu'à mon cerveau.
Ma volonté de vivre est-elle aussi pathétique que ça ? Réduit à supplier un inconnu ? Quitte à mourir, j'aurais aimé partir avec un minimum d'explosion et de paillettes, pas dans la poussière et l'oubli comme un vulgaire personnage secondaire…
Et Claire Bennet… Sait-elle seulement que le prédateur qui la traque sans relâche depuis deux ans s'éteint lentement à quelques kilomètres d'elle ? Un ancien ami qu'elle a trainé dans la misère et la violence, sans même y penser un seul instant. Au final, c'est bien cette maudite blonde qui a causé ma perte, c'est toujours plus émouvant qu'un individu sale et inconnu de la société.
Alors que mon esprit se perd dans ses divagations funestes, mon regards se perds sur les rayons de soleil éclairant les gravats entassés sur le sol où je reposerais en imaginant les bouclettes blondes de la belle et jeune déesse de ma mort.

- C-Claire…

J'aurais voulu hurler son nom, qu'elle m'entende et me voit enfin au milieu de tous ces être décadents et insultants au dessus desquels elle s'élève en idole. Mais le peu d'énergie me restant ne s'échappe plus que lentement et régulièrement par ma lente respiration rauque, présage de l'éternelle inactivité qui m'attend.
Une autre question subsiste, un autre "et si" qui me fait regretter la vie que je quitte et accroche ma conscience au refus de la fin encore quelques minutes. Et si j'avais continué ma vie ? Rester simplement le Zach Quins que j'avais toujours été depuis ma naissance ? Pourquoi avoir fait autant de vague pour une capacité qui au final n'est plus une gène pour moi ?
Odessa, le soleil, mes amis, ma famille…

Une sensation étrange dans mon muscle perforé me fait comme une soudaine piqure de rappel.

Oui, je sais très bien pourquoi le retour n'a jamais été une option pour moi. Aussi pure et innocente qu'elle puisse paraitre dans mes souvenirs, Claire Bennet n'a pas que mon sang sur les mains. Je n'ai plus de foyer, et c'est cette immortelle qui en a causé la destruction.
Ma mère… Son visage ne me hante pas autant que celui de la belle demoiselle, mais jamais il ne quitte mon esprit. Au final, je l'aurais rejoins sans avoir vengé sa mort. Est-ce pour cela que mes poings arrivent à se contracter ? Est-ce le désir de vengeance qui m'anime et qui clarifie ma vision et attire ma vision sur le pire sauveur que je puisse attendre ?

En effet, devant moi, l'homme a la main positionnée à quelques centimètres de ma jambe sanglante et quelque chose de familier brille dans le fond de son regard. Titillement d'un cerveau non-humain ordonnant au corps d'effectuer l'impossible.
Regardant tour à tour le visage concentré de mon aide soignante et sa main opérant invisiblement mon mollet, d'un air incrédule, je sens mon cerveau coincé dans sa propre déduction. Mon corps, lui, reporte sagement la sensation que le noyau de ma souffrance semble avoir disparu au centre nerveux figé.

Alors que le visage de mon sauveur s'illumine, le mien se décompose complètement. C'est un monstre.
Je suis en train d'être soigné par une de ses erreurs de la nature, et j'aurais une dette envers cette abomination ? Il a l'air de le savoir car il me lance immédiatement un regard me faisant bien comprendre qu'à présent, un lien particulier nous unis. Complètement révulsé, je recule de quelques centimètres en m'aidant de mes coudes en balbutiant.

- Qu-Qu-Qu'est ce que vous avez fait ?!

Mais l'individu n'a pas l'air vraiment dans son assiette et s'affaisse au sol après avoir bafouillé quelques mots. Je reste là à observer le corps inerte de mon interlocuteur pendant quelques secondes où mon cerveau aurait pu émettre un petit jingle de redémarrage, avant de me rendre compte que si je ne voulais pas mourir dans de plus horribles conditions mentales que quelques secondes auparavant, il fallait en effet que je trouve un moyen de soigner ma blessure.
Il fallait que Dieu en remette une couche et m'infliger la honte ultime avant de quitter ce monde, de me faire aidé par un individu appartenant à la plus détestable des espèces.

Cherchant des yeux quelque chose pouvant faire office d'ustensiles de premiers soins dans la décharge nous entourant, je rampe pathétiquement pour récupérer mon arme. Un autre temps de pause s'impose alors que je sens le contact froid du métal avec mes doigts opérationnels.
Que faire du spécial ? Allongé au sol, inoffensif, il est à ma merci. Est-ce là l'occasion de rééquilibrer la balance en lui remplissant le crâne de plomb ? Le problème est que grâce à lui, mon cerveau est maintenant assez opérationnel pour ne pas pouvoir ignorer le détail impliquant le fait qu'il est dans cet état après avoir essayé de me sauver. Maintenant conscient qu'il vient d'enlever la balle qu'il avait positionné dans ma jambe, j'ai plus de mal à décider de ce que je ferais de cette ordure. Le problème est que je n'ai pas vraiment le temps d'hésiter.
Otant le garrot de fortune effectué quelques minutes auparavant et arrachant la jambe de mon pantalon, je fais apparaitre la plaie saignante et me battant pour ne pas rejoindre le doux monde vaporeux dans lequel plane actuellement mon camarade, j'empoigne parmi les déchets m'entourant, une bouteille remplie d'un certain liquide et la verse violemment sur le bordel en mordant fortement ma manche pour ne pas crier. Déchirant le bas de mon T-shirt pour en faire un bandage convaincant, j'essaye de ne pas prêter attention à la couleur étrange que ma chair à l'air de prendre alors qu'un doux grésillement rappelant les après-midis de barbecue parvient à mes oreilles. Serrant le tout au maximum, je m'accorde quelques minutes pour souffler.
De l'extérieur ça a pas l'air trop mal et franchement, j'ai pas envie de savoir ce qu'il se passe à l'intérieur. Ca devrait suffire pour atteindre un hôpital et avoir des vrais soins.

Reste la question du débile profond qui, du fait de sa propre bonté, est allongé face contre terre, dans la poussière de la décharge. Que faire ?
Après réflexion, c'est effrayant à quel point ce type me ressemble. Aussi courageux que stupide de vouloir éradiquer l'espèce à laquelle nous appartenons. Il partage le même paradoxe avec lequel j'ai appris à vivre, mais comment réagir face à ce double qui est aussi bien mon plus grand allié que le pire de mes ennemis ?
Son choix avait apparemment été fait. Il ne me considère pas comme un ennemi, alors dois-je faire de même et tracer ma route à ses côtés ou l'éliminer pour avoir plus de place sur le fil de mon destin ?
En tout cas, ma position face au tapis humain n'est pas très confortable.

Donnant un petit coup de pied à l'homme évanoui, je décide alors de le réveiller, arme à la main, pour savoir si oui ou non, il est une menace. Me souvenant alors que ce dernier ne m'a pas traité avec énormément de délicatesse, je finis pas lui foutre un gros coup de latte dans la face pour être sûr que le réveil soit efficace.

- Tu t'es évanoui. Euh… Merci pour… quoi que c'était… le truc que… t'as fais.

Observant avec précaution la réaction de mon opposant, je garde mon semi-automatique près à l'usage, sans pour autant avoir une posture menaçante.
Me remettant avec difficulté dans la position debout, je cherche autour de moi un objet pouvant faire office béquille. Je m'empare alors d'une barre de fer trainant non loin sur le tas de déchets se révélants assez utiles au final et tente de clopiner hors de la décharge d'une lenteur exaspérante.

Aussi stupide que cela puisse paraitre, je ne pense pas appeler une ambulance pour me ramener à l'hôpital. Je ne suis pas vraiment assez idiot pour croire que je peux conduire dans cet état, mais pas assez fou pour laisser ma douce compagne automobile sans surveillance dans ce quartier de barjo plus longtemps.

- Tu… Tu sais conduire ?

Est-ce que laisser un de ces barjo conduire ma belle Seat Ibiza Black est une meilleure solution ? En tout cas c'est la seule qui semble convenir à ma logique personnelle.
Interrogeant le jeune homme du regard, j'attends encore la confirmation de ses intentions envers moi.

J'ai fait un rêve merveilleux, un monde où des lapins noirs avec des mitraillettes tire sur plein de Mutants qui courent en criant comme des fous. Étrangement ils avaient tous le visage de Daniel Craig avec des rayons qui sortaient de leurs orbites délirants. J'étais comme un spectateur joyeux, genre le gros à lunette dans les salles de cinéma, qui a le sot de pop-corn pour 4 personnes sur le ventre, vous savez, le gars qui se marre comme une baleine au moment où le méchant de l'histoire s'apprête à révélé un secret qui va faire rebondir l'intrigue.
Et bah croyez moi, être à la place de ce type repoussant, c'était le pied.
Malheureusement je suis réveillez d'une violence assez douloureuse, comme si la boule humaine c'était tout à coup renversé sur lui même à force de rire et c'était écrasé sur mon joli visage.
En fait je me suis vite rendu compte en contact de la réalité, que le coup venait de Smith sur ma figure. Je l'ai pas volé, je l'avoue, mais ne m'empêche pas de pestiféré:

-"Putain de connard, ingrat de mes deux ! Tu crois que j'ai que ça à foutre de te..."


Au lieu de finir ma phrase, je décide d'essuyer ma bouche recouverte de poussière avec revers de manche. Avec surprise je constate que Smith tente de me remercier. J'aurais pas cru, voilà quelque chose de positif.
Évolution de pouvoir + remerciement + allié potentiel = moi contennnt !
Soudain il prend l'air pensif, je voudrais quelque chose, mais j'ai la mâchoire encore fatigué. Pour je ne sais qu'elle raison, je penses à mon frère, plus précisément au moment où je l'ai tué. Je suis ingrat quand même. Et névropathe aussi.
Peu importe, se n'est pas la question, il est évident que plus ça va, plus je deviens fort. Ca c'est bien, l'éradication des spéciaux est en marche. Rock N Roll !
Je coupe le cours de mes pensées lorsque l'individu me demande avec des bafouilles aussi ridicule que lorsqu'il était allongé dans la crasse et le sang:

-"Tu...Tu sais conduire ?"

Je le toise, perplexe. Je suis son joker, on dirait...
Je suis pas bon conducteur à vrai dire, c'est mon frère qui m'a appris. Mais je serais capable d'emmener un engin sur une route, de freiner et vaguement de faire un créneau.
Je prend un sourire narquois:

-"Pour allez où ?"

Il ne répond pas. Soit il ne sait pas encore, soit il se méfie. Il a raison, mais peu importe. Si il veut que je conduises, c'est que c'est peut-être un psychopathe violeur qui a de l'espoir, ou alors un partenaire potentiel.
En tout cas, il me fait un minimum confiance, et j'aurais tout le temps de le cuisiner en route. Genre sur son vrai nom, ou son espèce.
Et si ses réponses ne me conviennes pas: COUIC.

-"Laisse tomber, va. Tu me diras, arrivé au véhicule. J'espère pour toi que c'est pas une voiture de course, parce que j'égratigne souvent les carrosseries.

Ses yeux s'écarquillent avec stupéfaction. Je me relève, me dépoussière un peu.
Ah ! J'aime le désarroi !
Je lui attrape la main pour lui serré:

-" Appelle moi Sylvain."

Je ne risque rien à lui dire mon nom, je suis ni connu comme un dangereux criminel, et je ne vois vraiment comment il pourrait en faire usage contre moi. De plus ça établit un lien de confiance.

-" Tu m'indiques le chemin ?"

Il acquiesce et passe devint, aidé de sa béquille improbable. En silence, on se dirige vers sa voiture. Mais j'ai un mauvais pré sentiment, comme si j'étais cerné par des dangers imprévisibles.
J'ai bien sûr pris soin de garder mon fidèle fusil entre temps. Si jamais on attaque, je calcul, puis deux options: la fuite, le combat.
Au bout d'un long moment, assez ennuyeux j'aperçois la voiture, mais c'est qui lui là bas ?
Smith l'a vu aussi, il a le regard méchant. Evidemment, c'est un jap...

- Pour allez où ?

Me retenant de l'insulter à mon tour de débile profond, je me contente de le regarder avec un air très blasé. Pour aller à la bar mitsvah de mon beau frère bien sûr ! Mais gardant mon ironie pour un moment plus approprié, je continue de clopiner dans la direction voulue. L'autre me rattrapera bien assez vite.
Après quelques secondes de réflexion silencieuse, il m'ôte le fardeau de devoir répondre à sa question malheureusement non-rhétorique, conscient de la stupidité de ses interrogations… ou pas.

- J'espère pour toi que c'est pas une voiture de course, parce que j'égratigne souvent les carrosseries.

Me retournant un peu trop brusquement pour ma situation, je titube en fusillant l'inconnu du regard. On ne TOUCHE PAS à ma voiture. Enfin, c'est ce que j'aurais dis dans une autre situation, mais vu l'état dans lequel je suis, je n'ai pas vraiment la prétention de me rendre à un hôpital pas mes propres moyens. Mais vaut-il mieux ne pas laisser mon véhicule ici en prenant le risque de l'abîmer ou me faire un sang d'encre pendant toute la durée de mes soins ?

- Appelle moi Sylvain.

Me tendant la main pour que je la serre, il me fait remarqué que, pistolet dans une main et béquille dans l'autre, je ne suis pas dans une très bonne situation pour être civilisé. Je soupire et me résigne à ranger mon arme dans ma poche pour échanger une poignée de main poussiéreuse avec Sylvain. Après tout, s'il avait voulu me descendre, il l'aurait déjà fait depuis longtemps.

- John. John Smith.

Il est maintenant temps d'entreprendre la longue marche de l'invalidité. En silence, mon compagnon me suis, un peu énervé de mon extrême lenteur. Après quelques mètres (donc presque une demi-heure), celui-ci se décida à m'aider en m'épaulant, sans lâcher son fusil.
Arrivé à l'endroit, je sens un haut le coeur accompagné d'une sueur froide me parcourir le corps. Un homme est déjà à côté de la voiture.
Sylvain l'aperçoit aussi et le dévisage longuement sans un mot.

L'individu est à la fois très effrayant et très ridicule. Sa tête ronde comme la lune et ses yeux minuscules me feraient presque rire si celui-ci n'était pas vêtu d'un ancien pyjama étrange, semblant avoir une connotation spéciale dans son pays. Plus je le dévisage de loin et plus je remarque quelque chose d'étrange chez l'asiatique. Comme si son image avait grossièrement été ajouté au triste décors des ruines de Brooklyn, il semble détouré d'une étrange façon, d'une façon trop brusque. En plus de ses apparentes origines asiatiques et de son accoutrement datant d'un autre monde, l'homme me semble particulièrement débarquer d'un autre univers. Qu'est-ce ?

Observant son air de chihuahua énervé, je comprend rapidement que l'étranger a besoin de lunettes qu'il met rapidement sur son nez pour nous dévisager à son tour de ses petites fentes lui servant d'orbites oculaires.
Ne pouvant plus me retenir, je ne peux m'empêcher d'exploser du rire moins sale et faux que possible quand on est blessé et qu'un individu improbable se positionne entre vous et votre précieuse voiture.

- Bonjour ! Vous pouvez venir, votre voiture va bien et je pas vous vouloir de mal !

Et ça ne s'arrange pas. Même si le fait de savoir que ma voiture va bien et que le petit chinois prétend ne pas nous vouloir de mal, je ne peux m'empêcher de voir la situation dans un humour défaitiste. De toute manière, dans l'état où je suis, je n'ai même pas besoin de trop réfléchir sur les intentions des personnes qui m'entourent. Si elles sont mauvaises, je meurs, sinon, ben j'aimerais bien atteindre ma putain de voiture pour aller à l'hosto. J'en doute fort mais, peut-être que le petit sais mieux conduire que Sylvain ?

- Je ne sais pas pourquoi mais j'ai une envie pressante de rejoindre un hôpital au plus vite, savez-vous conduire ?

Pas convaincu que l'étranger va comprendre et assimiler ma requête, je me retourne vers mon camarade qui avait déjà bien empoigné son arme. Vu comment il m'avait plombé les fesses sans aucune raison, pourquoi pas notre petit japonais ?

- S'il répond oui, j'apprécierais que tu attendes qu'on arrive à un hôpital avant de le transformer en chair à canon. S'il répond non, attend qu'il s'ECARTE de la voiture avant de vider ton chargeur… Bien sûr ça serait trop te demander de tout simplement ne PAS tirer comme un sauvage sur un mec débarquant de nulle part ?

Parlant de débarquer de nulle part, c'est peut-être ça qui me tracasse le plus concernant notre ami bridé. Même si l'impression s'est légèrement effacée depuis les quelques minutes qu'il a passé sur ces terres, il me donne réellement l'impression de ne pas venir d'ici.

- Gaffe mec, ce type a quelque chose de bizarre…

Prévenant mon compagnon de l'évidence, je me rend rapidement compte que "bizarre" est un mot qui puisse sonné très différemment dans l'esprit de l'habitant des ruines. Sans le vouloir, j'avertis alors le japonais du danger potentiel en lui lançant un regard bien plus expressif et compréhensible que ma précédente question.

Pour tout dire, j'ai une envie folle de massacrer cette énergumène venu du pays des bol de riz à coup de crosse de fusil. Mais je me retiens un instant. Plus tard je comprend que John interroge le jap pour recruter un nouveau chauffeur, un plus sûr que moi. C'est vrai que ça vaux mieux, de plus le gars à lunette à l'air inoffensif. Mais je me méfie quand même, il a un je-ne-sais-quoi qui me dérange.
Bref, je ne serais pas mécontent non plus qu'il nous conduises, même si ça veux dire avoir un témoin pendant ma conversation avec John. Pas grave. Je le descendrais après.
C'est d'ailleurs se que me dit John:

-"S'il répond oui, j'apprécierais que tu attendes qu'on arrive à un hôpital avant de le transformer en chair à canon. S'il répond non, attend qu'il s'ECARTE de la voiture avec de vider ton chargeur… Bien sûr ça serait trop te demander de tout simplement ne PAS tirer comme un sauvage sur un mec débarquant de nulle part ?

Il a raison mine de rien. N'empêche que j'empoigne bien mon arme, prêt à tirer en cas de problème, je me laisserais certainement pas abusé par un Japonais à lunette aux airs naïfs.
Ca n'arrange rien lorsque mon compagnon me fait partager ses soupçons sur la nature déroutante de l'étranger. Le mot "bizarre" m'interpelle. Je regarde la jambe blessé de John, ça me rappelle ma force. Celle de mon arme et celle de mon pouvoir.
Une pensée pleine d'émotions sanguinaires, voir sanglantes, traverse mon esprit alambiqué. Je met alors en joue le gars à lunette qui sursaute.
Je jette, le ton impassible:

-"Tu conduis jusqu'à se qu'on te dit d'arrêter, si jamais tu fais un pas de travers, je te fais un deuxième trou de balle. C'est clair ?"

Avant qu'il ne réponde, le jap fait un geste, apparemment innocent. Une simple main réajustant ses lunettes. Autour de moi le temps se ralentit étrangement, la fatigue m'envahis à nouveau.
Je fixe simplement une scène banale, d'un type troublé réajustant ses lunettes. Et au moment où il repose ses paupières une seconde, toute la scène passé dans ma tête se traduit, pour je ne sais qu'elle raison comme un signe de menace.
Je n'arrive plus à me contrôler, une impression de fatalité m'envahit instantanément. Peu importe si c'est lié à ma névropathie, mon don, ou alors au japonais. Car une seule phrase ne me viens:

-"Mauvaise... réponse."

Le pourcentage de chance de mourir monte dans ma tête à un taux délirant: 99%. Comme si mon cerveau était un ordinateur calculateur et qu'il se mette à planté.
Mais encore une fois, mon esprit tordu fait confiance aux données qu'on lui donne.
Je ne connais pas ce type, je ne le déteste pas, mais ma nature reprend le dessus. Il aurait dû répondre plus rapidement. Et puis peut-être que c'est encore une étape nécessaire à l'évolution de mon pouvoir.
Désolé.
Je tire, en plein dans la tête.
Hum...
Rien ne s'est passé.

-"Merde !"

Je rabaisse mon fusil, en le pesant à moitié. Il n'est plus chargé ! Incroyable, j'ai épuisé les deux seules balles que j'avais.
En un sens je suis soulagé. Mais mon esprit, toujours aussi con, deviens rageur. Je m'élances furieusement sur le jap pour lui asséner un coup de crosse. Réduisant encore les chances que le gentil japonais veuille bien nous conduire où on lui somme d'aller, la joie au coeur.
Encore désolé.

Ils avaient besoin d’un chauffeur...

Hiro ne se sentait pas la personne la plus adéquate pour ça, d’ordinaire quand il fallait conduire c’était Ando qui prenait le volant, mais après tout il savait rouler, et s’il n’y avait pas trop de monde sur la route, il ne devrait pas y avoir de problème. Mais avant qu’il ait pu répondre, le blessé murmura quelque chose a l’autre homme qui sembla se tendre aussitôt, celui qui venait de parler s’en rendit également compte car il lança a Hiro un regard d’avertissement aussi clair que s’il lui avait crié : Attention, ce type est hors de contrôle!
Le fou furieux ne lui laisse même pas le temps de comprendre la nature du danger, qu’il porte son fusil à l’épaule, laissant presque tomber son camarade.

« Tu conduis jusqu'à se qu'on te dit d'arrêter, si jamais tu fais un pas de travers, je te fais un deuxième trou de balle. C'est clair ?"

A en juger par l’expression des deux inconnus, celui qui était armé ne plaisantait pas, et agissait sans l’approbation de son complice qui se décomposait visiblement en portant son regard entre le fusil et sa cible. Si Hiro n’avait pas de problème à emmener la voiture à destination, le faire sous la contrainte lui plaisait nettement moins, et surtout l’idée de laisser un type aussi visiblement instable se promener dans la nature avec une arme était plus que le sens moral du japonais ne pouvais tolérer. Sentant que les nerfs de l’autre étaient tendus a craquer, il réajusta ses lunettes, ferma tranquillement les yeux et figea le temps.

-------------------------------

Dans l’interstice qu’il venait de créer, Hiro rouvrit les paupières, plus un bruit ne se faisait entendre.
Les deux autres étaient toujours là, mais immobiles, figés dans leurs expressions respectives. Se déplaçant jusqu'à eux, il en profita pour les examiner de plus prés.
Le fou furieux avait un regard sanguinaire, voire aliéné, et pointait droit vers la ou Hiro se tenait avant de courber le temps. Il avait également une expression de peur sur le visage, comme s’il sentait le canon d’une arme sur sa tempe alors qu’il s’apprêtait à tirer.

« Sons vouloir vous offenser, vous avez un gros problème avec votre tête monsieur… Permettez moi donc de vous retirer ceci pour notre sécurité a tous.»

Sur ces mots que personne n’entendis, il dégagea doucement l’arme des mains du tireur, et la déchargea, glissant les balles dans la poche intérieure de son Kendo-gi. L’arme rendue ainsi inoffensive, il la replaça dans les mains de son propriétaire légitime et s’intéressa à l’autre jeune homme.

Son cœur devait battre à tout rompre a en juger par la couleur quasi translucide de son visage, et Hiro se sentit touché qu’un parfait inconnu s’inquiète autant pour lui. Cependant lorsqu’il se retourna un doute survint dans son esprit : Son regard venait de se poser la ou il aurait du se trouver et il vit la voiture alignée directement avec le canon du fusil. Cet homme s’inquiétait-il pour le japonais ou pour la voiture?

Hiro haussa les épaules, et repris sa place, convaincu que cette manœuvre suffirait à le mettre en sécurité, et il ferma les yeux.

-----------------------------------

« Mauvaise… Réponse »

Hiro contempla imperturbable le doigt de l’évadé de l’asile presser la détente, puis sa surprise et son air déconfit en découvrant que son arme était vide. Il ne put cependant s’empêcher de s’étonner constater que le fait qu’il réajuste ses lunettes avait été perçu comme une menace par l’autre. Il faudrait qu’il fasse très attention aux termes qu’il emploierait pour répondre à leur demande.
Mais alors que Hiro était encore en train de chercher une formulation correcte pour sa réponse, l’énergumène saisit son arme comme une batte et chargea le pauvre petit japonais avec l’intention manifeste de le frapper a mort puisqu’il était désarmé.

Sauf que désarmé Hiro ne l’était pas. Il attendit calmement que son ennemi arrive sur lui, corrigeant légérement sa position, puis au moment ou l’autre frappait, libéra son sabre de son fourreau.
Le Batto-jutsu, l’art de dégainer et de frapper en même temps dans lequel Hiro était passé maitre grace a un apprentissage intensif avec son père puis une pratique assidue en entrainement comme sur les champs de batailles du XVIi ème sciècle.

Tandis que le dingue abatait son arme, son opposant aux yeux bridés fit un pas de coté, d’égaina le sabre du Kensei caché dans les plis de son Hakama, prifita de l’élan pour trancher net le fusil entre les deux mains de son agresseur, puis ramenant son sabre dans la ligne, le posa sur la gorge de l’enragé.

Le combat était fini.

Hiro était maintenant hors de porté de son ennemi grâce aux longueurs de son bras et de son sabre additionnées, et il tenait sa vie sur le fil de sa lame. Il releva la tête et contempla les deux hommes, le plus proche d’abord, lui indiquant d’un regard clair qu’il n’avait pas intérêt à bouger, puis le blessé plus éloigné a qui il adressa ses paroles :

« Je vous conduirais avec joie, mais je vous demanderais de garder votre ami sous contrôle, et il voyagera sur la banquette arrière. »

Il laissa le temps aux deux autres d’assimiler l’information, puis il écarta sa lame de la gorge de l’homme, la fit glisser sur son pouce et la rengaina, avant de se présenter le visage de nouveau tout sourire :

« Je m’appelle Hiro Nakamura, et je viens de Tokyo. »

Comme je l'avais pressentit une peu trop tard, les termes que j'ai choisi pour m'exprimer semble déclencher une vague de violence dans l'esprit de mon camarade armé qui ne tarde pas de pointer son fusil sur l'asiatique, et ma voiture.
Il prit l'initiative de menacer mon chauffeur potentiel avec un peu trop d'agressivité à mon goût. Quelle partie du "attend qu'il s'ECARTE de la voiture" est difficile à comprendre ?
Le problème est que le temps que mon esprit trouve un moyen de calmer le psychopathe avant qu'il ne perfore la carrosserie encore intacte de ma bagnole, le japonais semble avoir fait un geste que Sylvain capte comme une menace. Le sentant se crisper et perdre le contrôle, je ne peux m'empêcher de faire une mini crise cardiaque en entendant son doigt appuyer sur la détente. Heureusement pour mon coeur, aucun projectile ne sort en direction de l'asiatique qui n'a même pas sursauté, malheureusement pour autre chose dans mon cerveau quelque chose semble complètement bloquer.

Un énorme mal de crâne me fait m'effondrer sur place sans que ma béquille de fer ne soit d'aucune aide, tombant au sol dans un bruit métallique. Mon cerveau, comme compressé par un poing invisible expulse ses messages de douleur dans l'ensemble de mon organisme par salves électrique qui me font sursauter. La blessure de mon mollet ne semble plus qu'un souvenir agréable comparé à la torture psychique que mon cerveau a décidé d'entreprendre sur lui même.

- QU-qu'est-ce qui…

Mais tenter de parler est un effort surhumain pour ma conscience qui me renvois mes propres mots comme des lames de hurlements s'enfonçant dans mon crâne.
C'est à mon tour de perdre le contrôle.
Je sens mon esprit être happé dans la dimension secondaire du passé dans laquelle je suis d'habitude si confortable. Mais cette fois, tout est troublé, agité, comme si un virus avait réussi à s'insinuer dans le monde si personnel que sont mes visions. Mon cerveau se sent tiraillé de tous les côtés, slalomant entre la réalité douloureuse et le passé incohérent du lieu sur lequel je me trouve. Comme une caméra mal branchée, je peine à capter des images cohérentes de mon environnement mais sans succès. Mes neurones semble exploser les uns après les autres alors que l'écho d'une voix brouille le tout dans un vacarme assourdissant.
Plaçant inutilement mes mains sur mes oreilles pour calmer la tempête psychique qui m'assaille, je ne peux retenir un hurlement bestial qui interrompt le combat des deux autres. Mes yeux à présent blanc comme la neige ne peux cacher mon anormalité plus longtemps alors que les mots confus se taillent violemment dans ma matière grise.

… gros problème avec vo VOTRE votre tête mon… sieur…sécurité a tous...

Cet accent… Je le reconnais comme étant celui qui se tient devant moi, à la fois dans la réalité et dans le fil du passé dérangé. Alors que mon cerveau s'attache à ce détail comme à son seul repère dans la tempête, mes impressions visuelles se clarifient elles aussi pour attirer mon regard sur notre camarade mangeur de riz positionné tout près de Sylvain encore en position de tir. Sa main s'empare de l'arme pour la reposer à sa position initiale après une manipulation trop floue à mes yeux pour la comprendre. Sentant mon cerveau se compresser de plus en plus jusqu'à menacer d'exploser, j'arrive enfin à m'échapper de mon propre pouvoir en tombant à la renverse sur le sol réel, toujours aussi poussiéreux, le souffle coupé et les yeux exorbités.

En état de choc, je prends quelques secondes de panique folle avant de me rendre compte que mon horrible trip vient de prendre fin aussi brusquement qu'il avait commencé.
Posant mon regard de furie sur les deux hommes près de la voiture, je me rend compte que l'un d'eux n'a plus l'air aussi inoffensif qu'avant. Le samouraï avait dégainé son arme auparavant invisible pour calmer les ardeurs du psychopathe.
Quoi qu'à présent, j'ai quelques doutes sur lequel de ces individus étranges représente plus de danger pour moi.
Le japonais avait décidément quelque chose de bizarre. Je l'avais remarqué depuis le début sans vraiment le comprendre et malgré la dernière expérience douloureuse, je ne comprend toujours pas ce qu'il est capable de faire à part brandir un sabre pouvant couper le métal d'un fusil.

- Je vous conduirais avec joie, mais je vous demanderais de garder votre ami sous contrôle, et il voyagera sur la banquette arrière. Je m’appelle Hiro Nakamura, et je viens de Tokyo.

Me relevant lentement avec un sourire amer presque dément, je me demande bien combien de folie nécessaire il me faudrait pour confier ma compagne mécanique à ces fous furieux.

- Qu-qu'est ce que c'est votre problème, bordel ?!

Prenant appuis de nouveau sur ma béquille de fortune, je plonge une main tremblante dans ma poche pour ressortir mon autre ami semi-automatique pour le pointer en direction des deux énergumènes d'une poigne on ne peut moins assurée.
Mais le Zach déjà blessé a été traumatisé et il ne veux pas que cela recommence, peu importe ce que c'était.

J'avoue que lorsque mon fusil fut tranché en deux et qu'un sabre japonais d'une perfection absolu se posa sur ma gorge, je fut légèrement ébranlé et confus.
Qui aurait pu croire que le gars à lunette, enfin Hiro, pouvait faire ça ? C'est le genre de type, que quand tu le vois dans la rue, t'a envie de manger au Viet-Namien.
Mais j'ai pas peur. J'ai une indifférence totale et irréfléchie face à la mort, évidemment je serais dégouté de mourir tué par le plus pitoyable des samouraï, avant même d'avoir pu terrasser le moindre mutant. Mais c'est la vie. En plus avec un peu de chance, je vais pouvoir m'évaporer assez rapidement de façon et recevoir le coup qu'en imagination.
Et je ne peux m'empêcher de penser que Hiro n'est pas un meurtrier. Je peux peut-être plongé ma main spectrale dans sa tête de jap et la rematérialiser à l'intérieur ?
<CLIC>
Hum... c'était quoi ça ?
Je retourne légèrement la tête vers John, jusque là très discret. Il a son semi-automatique braqué sur moi et Hiro. Fantastique. Me voilà en double-danger de mort. Soit 85% de chances de mourir, ou voir 40% sir je me tire tout de suite. Mais mon corps ne m'obéis plus depuis que j'ai vu la silhouette du japonais, je n'ai plus qu'à profiter du spectacle. Remarque, je peux quand même poser une petite question innocente:

-"Tu comptes faire quoi là ? M'amocher ? L'amocher ? Ou peut-être nous massacrer tout les deux, comme ça tu te retrouveras comme un pauvre glandu qui peut même pas conduire."

Disons trois questions et une affirmation innocentes.
Je n'attend pas qu'il me réponde, ni qu'il baisse son arme. Je pose ma main sur le sabre de Hiro, je pousse légèrement l'arme blanche afin qu'il se désarme. Je ne sais pas se qu'il compte faire, mais il a l'air sûr de lui.
En toisant John, je ressens à nouveau ma fatigue. C'est la troisième fois.
C'est soit une gradation spectaculaire de mes dons divins, soit j'ai chopé la crève. Mon compagnon, garde, quant à lui, sa position. Il a pas l'air très bien. Comme si un terrible mal de tête l'avait frappé, se qui n'arrangeait rien à sa jambe hors-service.
On va pas rester comme ça des heures.

-"Bon c'est bon. Je suis plus énervé, tu vois bien qu'on est calme. Lâche ton truc !"

Il ne réagit pas. La somnolence me perce en mon moi profond. Je souffle et j'élance ma main en direction du semi-automatique.
Je refais le geste spokien, et soudain, en me concentrant, j'arrive à ressentir les mêmes sentiments que la dernière fois.
John ne bouge pas, mais il prend l'air troublé quand son arme devient plus léger.
Un lien inexplicable m'unit à l'objet, et au moment où je referme le poing, il s'évapore pour réapparaitre au pied de John.
Je me rue sur John pour lui asséner un coup de poing. Il tombe à terre en poussant un cri d'une triple-douleur.
Bon allez, il faut se calmer !
Je le regarde ramasser sa béquille et son arme puis je l'aide à se remettre debout. On a qu'à dire qu'on est quitte.

-"Hiro ! Tu conduit !"

Visiblement, la situation était tendue pour eux tous, aussitôt l’un mis hors d’état de nuire, c’était l’autre qui semblait perdre la raison. Il était clair que dans les ruines, Hiro ne pouvait trouver que des désespérés, mais quelque chose clochait dans le comportement du blessé. Repensant à ce qu’il s’était passé dans l’ordre de l’action, Hiro nota que la crise du jeune homme s’était produite juste un peu après qu’il ait interrompu le temps… Etait-ce une coïncidence ? Ne sachant pas Hiro hésitait à se servir de son pouvoir, mais le premier fou furieux qui semblait s’être calmé lui fit signe d’attendre, et tenta de dialoguer avec son camarade.

C’était un aspect de cet homme que Hiro aimait bien plus que le précédent qui n’hésitait pas à tirer sans raison. Peut-être qu’après tout c’était un homme bon, mais qui manquait juste de patience et de self-control. Là, alors qu’il s’était calmé il semblait en mesure de mener une conversation sans s’emporter, même si le fait d’avoir une arme braquée sur lui devait aider les choses. Tandis qu’il parlait, Hiro prit le temps d’observer la nouvelle menace de l’arme semi-automatique, si le jeune homme appuyait sur la détente, il était prêt à figer le temps dans l’instant suivant, mais celui qui se tenait a ses côtés était apparemment en bonne vois pour le raisonner.
Puis visiblement lassé d’attendre, il tendit soudain la main et ferma le poing, ce qui eut pour effet effarant de désarmer l’autre. Comme si le semi-automatique n’avait plus été qu’un hologramme, qui se serait déplacé vers le sol sans que celui qui le tenait ne puisse l’en empêcher.

Alors que les deux autres étaient encore stupéfaits devant ce phénomène, l’impatient poursuivit son action en se ruant sur le blessé qui après un coup de poing se trouva face contre terre, avec un cri de douleur disproportionné par rapport à la force du coup. Un instant Hiro craignit que l’homme fou ne frappe celui qui était le plus sain des deux, mais il se retint, et attendit un instant que l’autre se relève, lui offrant même sa main. Puis tandis qu’ils revenaient, il lui dit :

« Tu conduis Hiro. »

Trop heureux de voir que les choses se calmaient, Hiro se contenta d’acquiescer avant d’ouvrir la portière arrière et de monter à la place du conducteur après avoir récupéré les clefs. Les question devraient attendre…








Ils étaient maintenant tous assis, et attendaient que le japonais mette le contact, mais celui-ci se retourna vers l’homme fou et dit avec des étoiles dans les yeux :

« Vous avez un pouvoir très grand… Je n’ai pas bien compris ce qu’il s’est passé, mais ovus êtes très spécial. Je suis très heureux de vous avoir rencontré. »

Il lui prit la main et la serra frénétiquement avant de se tourner vers le blessé :

« Et vous? Vous avez aussi un pouvoir? »

Puis sans lui laisser le temps de répondre il se parla en japonais :

« 私はそれはそれは、私は時空を停止したときに落ちた理由ですかな...
ああ！それは狂人のは、彼が危険にさらされていたことを知った方法です！ »
(phonétique : Watashi wa sore wa sore wa, watashi wa jikū o teishi shita toki ni ochita riyūdesu ka na... Ā! Sore wa kyōjin no wa, kare ga kiken ni sarasa rete ita koto o shitta hōhōdesu! )

Avant de reprendre ravis :

« Ca doit être le destin que je vous trouve ici, et je vous conduise. Comment vous appelez-vous ? »

Les deux hommes se figent face à ma maigre menace sans pour autant avoir l'air effrayés. Chacun sait que dans l'état où je suis, je n'ai rien de très impressionnant, surtout sachant qu'ils ont tous deux les moyens de se défendre. Sylvain se retourne et m'adresse la parole, sans doute dans l'intention de raisonner mes ardeurs, mais j'ai encore du mal à comprendre ce qu'il se passe autour de moi. La lumière du soleil s'insinue si rudement dans mes globes oculaires que je peine à garder les yeux ouverts. Et le peu d'attention que j'arrive lentement à rassembler se concentre sur l'autre individu me faisant face.

C'est à cause de lui que mon cerveau bug et ce, même si la crise est passée. Une fois de plus, comme au premier regard posé sur le samouraï, ses contours me paraissent factices et quelque chose d'incohérent bloque mon cerveau à la vue de l'espace me séparant du duo. Comme des morceaux d'images flottantes dans l'air apparaissant et disparaissant à mes yeux par une logique anarchique.

- Qu'est-ce que tu m'as fait ?!

Hurlant d'une voix étouffée sans être sûr que le japonais puisse m'entendre, je titube dans leur direction en pointant toujours mon arme sur leurs visages sans vraiment les voir à travers le voile blanc qui recouvre mes yeux.
Mais le petit homme n'a pas l'air de sentir le lien qui me lie maintenant à ma proie d'un fort besoin de savoir, et laisse son précédent agresseur gérer la crise seul.

Reportant mon attention sur Sylvain à ses mots qui ne résonnent à mes tympans que comme un bourdonnement dénué de sens, je ne remarque que trop tard qu'il se tient devant moi, la main tendu et animée d'une énergie trop forte pour un simple geste humain. Surpris mais conscient que j'ai devant moi un monstre usant de son pouvoir, je n'hésite pas plus longtemps et appuis sur la gâchette de mon arme d'un geste vif. Sans résultat.
Soit le projectile n'est pas sorti, soit il a disparu en route. En tout cas je n'ai pas vraiment le temps de réfléchir alors que je sens mon poing se refermer sur lui même lors de ma deuxième tentative d'arrêter le mutant dans son assaut. Figé dans une expression d'horreur, j'entend mon arme tomber au sol comme s'il venait de passer à travers ma main.

Le coup qu'il m'assène à la suite de son tour de magie, a l'effet d'une puissante explosion dans mon centre nerveux qui me fait meugler comme une bête en train de se faire saigné. Comme si tous mes neurones se détachaient les uns des autres pour se réarranger dans un autre ordre. Le cerveau en ébullition, je ne sens même pas Sylvain se saisir fermement de mon bras pour me relever et m'emmener vers mon véhicule. Complètement dans les vapes, je ne perçois alors que des faibles impressions des événements suivants.

Ne me réveillant que quelques minutes plus tard sur la banquette arrière de ma voiture, couvert de sueur, comme sorti du pire de mes cauchemars.

- Non non NON !

Essayant de me rappeler pourquoi je me trouve à l'arrière de mon véhicule en marche, je reconnais rapidement les habitants des sièges avants dans un hoquet de terreur. L'homme étant responsable de ma blessure au mollet qui ne représentait maintenant pas le plus grand de mes soucis, et le japonais à l'origine de mon cauchemar, conduisant MA voiture.

- N-non j'veux pas être avec lui ! NON !

Pointant le bridé d'un doigt tremblant, l'air complètement terrifié, je ne sais même pas à qui je m'adresse sachant qu'il n'y a autour de moi que des êtres indésirables. Fouillant mes poches avec frénésie, je me rends compte que je n'ai sur moi plus de moyens de me défendre.
Je suis… perdu.

[HRP : Pardon du post médiocre >.<]

Hiro se met à cuisiner avec son air gentillet John. Mais ce dernier est complètement à l'ouest.
Il a passé une sale journée. Une balle dans le mollet, une hémorragie cérébrale et un jap au volant, ça calme.
Cela dit, autre chose semble le troubler de façon anormale, un élément étranger. C'est peut-être moi et mon don qui lui fait peur, ou mon comportement instable.
Ou alors... c'est Hiro. Le petit gars à quand même une drôle d'allure avec son katana, il est à la fois extrêmement dangereux et sympathique. Je ne penses pas que je vais le tuer, il mérite de vivre. En plus, il pourra m'aider à traquer les mutants avec son ninpo de shinobi invincible. Mais de quoi je parles moi ?
Et que ferais-je de ce boulet de John ? Je peux toujours l'assommer discrètement (se qui sera pas difficile, vu son état) et demander à Hiro de le lâcher au coin d'une rue.
Je me rends bien compte maintenant que le japonais conduis sans vraiment savoir où aller, il a l'air juste heureux de nous parler, et il est curieux. J'ai bien l'impression que mon pouvoir intéresse le gars à lunette.
Soudain, une idée me traverse l'esprit. Le genre de pensée qui provoque chez moi des frénésies meurtrières. Et si les deux énergumènes qui m'accompagne étaient des mutants.
Il est probable que le japonais au sabre soit un terrible télékinésiste ou pyrokinésiste, et peut-être que John est un inoculeur de maladie et qu'il m'en a déjà transmis une pour se venger dans la balle que je lui ai accidentellement logé dans la jambe.
Oui se serait logique.
Mon calculateur de risque me donne soudain un violent 74% de chance de mort certaine. Mes mains se crispent, prêtes à étrangler le premier type que je vois quand Hiro me bloque avec une phrase bien marqué de son accent habituel:

-"Ca doit être le destin que je vous trouve ici, et je vous conduise. Comment vous appelez-vous ?"

Je respire tranquillement, m'efforçant d'oublier ma paranoïa obsessionnel. Je me concentre donc sur Hiro.
Hiro m'a posé une question. Je dois lui répondre. Je ne dois penser qu'à ça.

-"Je m'appelle Sylvain Lump, et la belle au bois dormant, a pour nom et prénom extrêmements improbables de John Smith."

Hiro a l'air ravi. Tant mieux si il se satisfait d'une réponse claire.
En tout cas, je repense à sa question et ajoute:

-"Au fait Hiro, si ça se trouve t'as raison. On ne sait pas rencontrer par hasard, on a un lien à présent. Tu sais gars, il existe de plus en plus de personnes possédant des pouvoirs très puissants et déstabilisants l'ordre des choses. Ils sont dangereux, et représentent une menace pour le monde qu'on connaitre. On doit ensemble les éradiquer avant qu'il ne soit trop tard Hiro !"

Je suis assez content de mon discours. Attendons de voir se que Hiro va répondre.



Tout à coup la voiture s'arrête. J'ai un mauvais présentement. Mon calculateur de mort qui avait redescendu depuis peu, regrimpe à toute allure. J'atteins les 86% !!! Et cette fois se n'est pas le fruit de ma névropathie.
Un danger imminent arrive. J'ai les doigts qui se crispe à nouveau.

-"Hiro ! Qu'est-ce qu'il y a ?! Hiro ! John ! POURQUOI ON S'ARRÊTE !?

Apparemment parler faisait du bien à Sylvain, car il se détendit visiblement avant de donner son nom et celui Monsieur Smith au chauffeur. S’il suffisait de lui poser des questions innocentes pour le calmer, alors Hiro se sentait capable de le garder sous contrôle. Mais la suite de ses propos était moins rassurante, car il se lança dans un discours d’un radicalisme anti-mutant digne des humains les plus purs.

"Au fait Hiro, si ça se trouve t'as raison. On ne sait pas rencontrer par hasard, on a un lien à présent. Tu sais gars, il existe de plus en plus de personnes possédant des pouvoirs très puissants et déstabilisants l'ordre des choses. Ils sont dangereux, et représentent une menace pour le monde qu'on connaitre. On doit ensemble les éradiquer avant qu'il ne soit trop tard Hiro !"

Le japonais était assez bouleversé par ces propos, et son visage le reflétait clairement :

« Vous savez monsieur Sylvain j’ai beaucoup réfléchi là dessus et je me dis que, les gens qui ont des pouvoir, peut-être ils sont là pour une raison...
Ils ont un don immense, comme si les kamis leur avaient donné la possibilité de changer le monde en bien ou en mal, et les derniers événements les prouvent. Et je sais qu’il y en des très très méchants, comme l’homme cerveau, ou ceux qui veulent détruire les humains… Je pense que, contre eux, il faut lutter.

Mais je crois aussi que certains ne sont pas des beauliens, et qu’ils peuvent nous aider a rendre le monde meilleur. Regardez vous par exemple, vous avez un pouvoir, et pourtant vous nous avez sauvé la vie. Bon, je veux pas mentir, vous êtes un petit peu beaucoup fou dans votre tête, sans vouloir vous offenser, mais il y a des gens normaux qui sont aussi très malades et on ne les élimine pas.
Je voudrais pas que quelqu’un vienne vous tuer parce qu’il croit que vous êtes une menace…
Je sais que vous êtes un homme gentil. Mais autour de nous, les gens ne le savent pas, et s’ils pensaient que vous êtes méchant et avec un pouvoir… »

Là Hiro laissa son discours en suspens quelque instants, pour se concentrer alors qu’il évitait des gravats avec un certain brio, il faut le dire. Puis il reprit tandis que la voiture continuait son chemin :

« Je crois que les humains et les spéciaux, et vous aussi, peuvent travailler ensemble, peuvent changer le monde et le rendre meilleur.
Après tout, on dit : Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités, c’est peut-être parce que quand vous avez un pouvoir vous pouvez aussi bien protéger que détruire… »

Il se tut une seconde puis jeta un regard en coin a son passager et sourit en disant :

« Vous, vous avez déjà choisi. Tout à l’heure vous auriez pu vous sauver ou lui faire du mal avec votre pouvoir, mais vous avez choisi de le désarmer et de l’assommer. Vous êtes pas un beaulien.»

Il se tut ensuite, mais après quelques minute, c’est John qui pris la parole, et quoique faiblement, il était clair qu’il ne voulait pas qu’Hiro conduise sa voiture.

« Ne vous inquiétez pas monsieur Smith, votre voiture n’a rien a craindre. Vous pouvez continuer de dormir on vous réveillera à l’hôpital.»

Puis soudain, il freina.
La situation était tendue pour deux raisons : La première a la place du mort était un psychopathe en pleine crise d’angoisse, la secondé était que l’unique route qu’ils aient eut la possibilité de suivre jusqu’ici était bloquée par un tas de gravas qui avaient du glisser depuis la grande pile du bord jusqu'à l’autre côté de la route.

« Calmez vous monsieur Sylvain, on est pas en danger, on est juste bloqué par des cailloux. Mais je suis sur qu’ils ne nous attaquerons pas si on est gentils avec eux. »

Puis espérant l’avoir assez calmé pour qu’il entende clairement ce qu’il dirait ensuit il poursuivit :

« Je pense qu’on va devoir dégager la route. Puisque monsieur Smith est blessé, il gardera la voiture si ça lui va, et nous on dégagera la route. Plutôt la bonne affaire non ? »

Il était tout sourire, et certain que personne ne verrait d’objections à ce plan aussi simple que logique, il serra le frein a main, coupa le contact puis défit sa ceinture et descendit de voiture.
Observant l’état de la chaussée, il nota que la plupart des pierres pouvaient êtres aisément déplacées, mais que certaines étaient trop grandes pour qu’ils la bougent avec les moyens dont ils disposaient. Pas du tout découragé pour autant, il retroussa les manches de son Kendo-gi et entrepris de dégager la route, puis après un petit moment, il lança par-dessus son épaule :

« Vous savez monsieur Sylvain, je veux bien vous aider à empêcher les méchants de nuire, mais je pense qu’il vaudrait mieux se fier à mon jugement, sans vouloir vous offenser. »

Et il reprit le pénible travail qu’était le déblaiement de la chaussée. A ce rythme ils en auraient pour des heures.

M'étant réveillé de ma douloureuse transe trop tard pour assister à l'échange idéologique de mes deux confrères, je ne sais toujours pas de qui me méfier, même si la longue tirade de l'asiatique m'aurait surement tiré un rire moqueur et un certain soulagement de savoir qu'il ne partait pas du principe qu'il devait éliminer le premier inconnu venu. Me réveillant en sursaut, complètement paniqué, j'interpèle les deux hommes assis à l'avant de ma voiture.

- Ne vous inquiétez pas monsieur Smith, votre voiture n’a rien a craindre. Vous pouvez continuer de dormir on vous réveillera à l’hôpital.

Assez perspicace pour comprendre ma crainte concernant mon véhicule, il ne semble cependant pas se douter qu'il est la source de tout mes maux, mise à part le trou dans ma jambe qui n'est même plus ce qui me fait le plus peur. Quelque chose chez cet homme me fait fortement bugger le cerveau et qui sait si ça ne va pas recommencer.
Sylvain, lui, a l'air d'avoir quitté ses manies de sanguinaire imprévisible et regarde la route d'un air inspiré, me tirant une grimace crispée. Pourquoi n'est-il pas violent quand j'aimerais qu'il le soit ? Ce japonais ne me dit rien qui vaille et pourtant, il a apparemment réussi à calmer momentanément l'homme le plus paranoïaque de la Terre.

Ce dernier ne tarde d'ailleurs pas à reprendre ses habitudes d'affolé au premier changement d'allure de la voiture. Je sens moi-même une bouffée d'angoisse envelopper mon cerveau alors que mon véhicule perd toute vitesse. Me redressant rapidement sur les sièges arrières, je remarque avec soulagement que l'arrêt est nécessaire sachant que des morceaux de bétons et de métaux barrent la route.

- Calmez vous monsieur Sylvain, on est pas en danger, on est juste bloqué par des cailloux. Mais je suis sur qu’ils ne nous attaquerons pas si on est gentils avec eux.

Partagé entre l'impression qu'il se fout puissamment de notre de gueule ou qu'il est vraiment totalement débile, j'observe la réaction de son interlocuteur, un peu joyeux pour une fois, de ne pas passer pour le plus stupide des trois.
Le conducteur serre le frein à main avec un léger manque de délicatesse qui me fait pousser un léger sifflement, avant de descendre pour essayer de dégager la route à la force de ses petits bras.

Plutôt content de ne pas être obligé de partager leur effort physique malgré ma blessure, je m'allonge un moment sur la banquette arrière en poussant un long soupir alors que j'entend le deuxième individu suivre l'action du premier en descendant de la voiture.
Prenant un peu de temps pour essayer de comprendre ce qu'il cloche chez moi où chez le dernier nouveau venu, j'essaye d'oublier la souffrance non négligeable que m'inflige ma plaie physique en tentant de me souvenir du choc psychique que j'avais ressenti quelques minutes auparavant.
Quel bordel a bien pu m'arriver ?
J'ai brièvement pensé que l'homme du pays du soleil levant possédait une capacité lui permettant de foutre un joyeux bordel dans la tête des autres, mais il n'avait aucune raison de s'en prendre à un homme déjà blessé par rapport au fou dangereux que représente Sylvain. De plus, même si j'ai 'impression que c'est une faiblesse de ma part, j'ai vraiment du mal à croire que cet air intensément niais constamment étalé sur le face ronde du chinois, cache de mauvaises intentions.
Mais alors quoi ?
Me grattant la tête, je me rend compte que j'ai même du mal à me souvenir de ces quelques minutes de ma vie et seul un frisson de terreur froide ma rappelle dans un écho qu'il est peut-être mieux de ne pas chercher à revivre ça.
Hiro Nakamura. Un nouveau nom sur ma longue liste de personne à investiguer mais auquel je n'aurais sûrement pas de temps à consacrer pendant mes heures de traque. Une fois de plus, un soubresaut de la part de mon corps me confirme que c'est mieux ainsi. Mais que cache cet homme aux allures si ridicules ?

Après ma crise flagrante de paranoïa très avancé, je me suis sentis encore plus stupide que d'habitude. Comment j'ai pu m'emporter à ce point ?
Bref, une fois que Hiro c'est copieusement foutu de moi avec son amabilité japonaise, je le suivis dehors, histoire de déplacer les rochers.
Sentant mon esprit s'évader, je comprends se que je dois faire.
Tandis que Mr BolDeRiz s'efforce de soulevé l'un de plus gênant et lourd rocher, j'agite un peu la main en me focalisant sur les pierres. Rien.
Je recommence. Je me concentres à fond, je sens mon âme étreindre les minéraux, les attraper, les transformer. Mais c'est de plus en plus dur. A force de me crisper je frôle l'entorse du poignet.
Je redonne un puissant coup dans le vide en direction d'une pierre, la force que je dégages se retourne contre moi, me faisant reculer de plusieurs pas. J'ai jamais vu ça.
Je me relance face à l'obstacle, quand soudain je trébuches... qu'est-ce que ?
Une bombe d'insecticide. Je la saisit, comme subjugué... j'appuie pour voir si ça marche encore. Il en reste un peu.
En réfléchissant, je me rapproches des rochers, et je balaye l'ensemble des obstacles de mon insecticide, touchant au passage le visage de Hiro qui se ruait sur une autre pierre.
Le japonais continua de se ruer, mais dans le sens inverse. Bref, je n'y fait pas vraiment attention.
Le mouvement de balayage m'inspire.
Je m'avance jusqu'à la voiture, observant toujours l'amas de cailloux. Je tend la main en effectuant un effet de balayage répétitif, jusqu'à se que mon esprit s'accroche à l'ensemble des objets. Au fut à mesure que je répète mon geste, les pierres s'évaporèrent, des plus légers aux plus lourds, retombant plus loin.
Au bout de quelques dizaines de minutes, il n'y avait plus d' obstacles.
Je suis fier de moi. Plus ça va, plus je deviens fort. Je suis un... merde je m'égares encore.

-"Hé Hiro ! Désolé pour l'insecticide ! La voix est dégagé ! Reviens !"



Vingt-minutes passent, j'attends toujours. John ne fais rien et ne dis rien depuis un moment, mais lui c'est normal.
Le japonais s'est éloigné depuis bien longtemps. Dois-je partir sans lui ?
Après tout il me retarde.
Non j'ai besoin de lui. Ou alors... ou alors c'est un mutant qui a trafiqué mon esprit pour que je crois avoir besoin de lui, peut-être que c'est pour ça que je me calmes en sa présence ?
Si ça se trouve, il est en train de m'asservir ?
Et quel genre de japoniais (un mélange de japonais et de niais, un jeu de mot que j'ai élaboré dans la voiture) se balade avec un katana.
Il est en train de régénérer son pouvoir, là... il va revenir pour mieux me contrôler.
Mais ça ne vas pas marcher !
Je le tuerais en tant que première de mes victimes mutantes !!!

A moins que... a moins que se soit John qui me manipule pour que je tues Hiro, car c'est ma seule protection contre lui ! Dans ce cas, je devrais tuer John ?!
Ou alors Hiro contrôle John, se serait pour ça que mon compagnon c'est fait terrassé par un mal de tête.
A ce moment, peut-être que John est derrière moi, tenant une hache dans la main pour m'abattre !!!
Mon calculateur de risque de mort regrimpe: 84%
AH !
Je me retournes ! Il n'y a personne !
J'y suis !
John peut devenir invisible. Vite, je me précipites sur le sol, à la recherche d'un long caillou coupant !
J'en saisis un bien dangereux, conscient que je suis encore dans un état de démence terrible.
Je brandis mon arme en tournoyant pour attaquer un ennemi imaginaire.

-"Montre toi John ! Je sais que tu es là !

Soudain j'entends des bruits de pas. Hiro ?
Je me rue par simple impulsion sur un tas de rocher dont quelques uns sont ceux qui me faisaient obstacle.
Je le contourne en tapant dans le vide, avec mon caillou pointu. Je regarde partout, paniqué.

-HIRO !!!

Tout à coup au loin, je vois le responsable du bruit. Un homme colossal, fouillant des débris.
Pour je ne sais quelle raison, je suis persuader que c'est Hiro.
Je pousse une rugissement de rage en chargeant l'individu. Je le percute en plantant mon caillou dans son épaule. Il hurle de douleur.
Il m'assène un puissant coup et me saisit par le col.
Le type à des allures de clochard, des yeux noirs et méchants, une barbe courte et crasseuse, ainsi qu'un joli couvre-chef en paille. Sans oublier des sourcils monumentaux.

Étonnamment, mon calculateur redescend à 12%. Je suis vraiment taré.
Le sans-abris glapit comme un sanglier en colère:

-"ESPECE DE ******* ! JE VAIS TE ***** AVEC MON ***** DANS TON *** !!!

Pour tout dire, je n'avais rien prévu de se qui allait arriver. Mais c'est bien fait, j'ai qu'à mourir pour me punir de mes méfaits.
Le géant tend la main, et une brique se jette dans sa main comme par magie. Un mutant !
Il s'apprête à écraser le bloc sur mon crâne.
Je restes courageux, mais pas mon corps. Il n'a ni envie de mourir, ni envie de laisser en vie ce monstre.
Spectaculairement, je me dématérialises très rapidement.
La brique me traverse, et j'échappe à l'emprise du sans-abris blessé à l'épaule.
Déstabilisé par la surprise, sa plaie, et son coup partit en vrille, il s'écroule sur son fessier.
J'en profite pour le railler:

-"On se reverra au paradis dugros ! Allez, sur ce je m'en vais te... "

Au moment où j'ai l'idée de plonge ma main fantôme dans sa cage thoracique et de lui extraire un truc, je m'interromps. Je retombe lourdement sur mes genoux.
Me revoilà mortel.
Le géant se relève, reprend sa brique pour m'exploser.
Au secours...

Le temps passe sans que quelque chose ne vienne me tirer de mon petit moment de divagation spirituelle solitaire. Allongé sur les sièges arrières de mon véhicule, j'essaye d'oublier la douleur physique qui compresse ma jambe pour me concentrer sur celle psychique ressentie quelques minutes auparavant et qui, à présent a même du mal à rester au simple rang de souvenir. Plus j'essaye de me concentrer et me rappeler à quelles tortures mon esprit avait bien pu réagir si violemment, moins le souvenir d'avoir vraiment été bouleversé se ressent dans mon cerveau. Le souvenir s'éloigne de plus en plus jusqu'à ce que je n'en m'en souvienne pas mieux que de mon dernier repas prit la veille dans un petit café de Manhattan.

Que suis-je en train de chercher ?

Un peu déboussolé, je me perds dans mes élucubrations et en oublis mes deux compagnons attelés à la lourde tache physique de dégager la route de ses obstacles rocheux. La respiration lente, le corps affaibli par tant de douleur, je me sens glisser dans un état de somnolence involontaire. Malgré la situation, je ressens un sentiment confortable relâcher mes muscles et me baigner dans une rêverie sensorielle assez étrange.
Autour de moi, tout est si calme. Je n'ai même plus l'impression d'être sur la Terre sur laquelle j'ai vécu ces dernières années. L'air n'est plus aussi étouffant, les objets sont moins lourd, moins rude au touché, la terre est plus lisse. Mon cerveau se délecte du silence qui règne autour de moi comme s'il se déliait d'entraves trop longtemps serrées. Appréciant la douce douleur de la disparition des marques profondément gravées dans les nervures de l'unité centrale des sensations, je m'entend soupirer longuement. Autour de moi se répand l'écho de mon souffle comme des ondes circulaires courant sur la surface lisse d'un liquide transparent, claire, pur.

Un bruit étouffé à l'extérieur de ma carapace métallique m'ouvre les yeux, me ramenant désagréablement à la réalité. Le toit gris de ma voiture me rappelle mon emplacement direct, mais j'ai étrangement un certain mal à me rappeler le lieu où mon véhicule se trouve. Me redressant, j'observe à travers les vitres fermées, les ruines de bâtiments que mon cerveau classe comme appartenant à Brooklyn, sud de Manhattan.
Sentant bien que mon cerveau ne devrait pas me procurer des informations normalement fournies par ma mémoire immédiate, je secoue doucement la tête en fermant les yeux un instant dans l'espoir de reconnecter certains de mes neurones apparemment exclus de la situation.

Pourquoi étais-tu à Brooklyn, Zach ?

La logique voudrait que ce soit pour continuer mon interminable Traque au sein de New York pour retrouver une certaine blonde d'Odessa, mais une fois de plus, je ne devrais pas avoir à user de ma logique pour me souvenir de ma venue en ces lieux. Des visages et des images me reviennent en tête mais sans avoir la clarté qu'un souvenir récent d'un jour devrait.

Une fois de plus, j'entends une exclamation à l'extérieur qui me coupe dans mon processus de réinitialisation mémorielle, attirant mon attention sur l'extérieur. Un rugissement de rage vibrant d'une voix qui m'est très familière mais sur laquelle je peine à assembler les constituants du souvenir d'une personne puis celui de quelqu'un que je sais m'est encore inconnu. Toute fois, je ne bouge pas et malgré l'envie de savoir quels événements peuvent engendrer un tel concert de violence vocale, il ne résulte de ma découverte sonore qu'une légère crispation de ma jambe droite.
Mon regard se pose sur cette dernière et aucune surprise n'accompagne la découverte de mon membre sanglant entouré d'un bandage de fortune. Je sais que je suis blessé, je sais que le responsable n'est pas loin mais plus immédiatement dangereux, je sais que je devrais atteindre des soins convenable dans peu. Mais tous ce savoir manque horriblement de cohésion et de cohérence alors que les images, le son, le script des événements semble morcelé et éparpillé dans ma mémoire. Mes yeux se baissent ensuite pour découvrir que le bas de mon T-shirt a été arraché, sûrement pour servir de bandage, mais que ce détail est trop négligeable pour avoir laissé la moindre trace dans mon fil mémoriel.

Alors que l'atmosphère est de plus en plus lourde et agitée a l'extérieur, je sens ma propre respiration s'accélérer au fur et à mesure que l'incapacité de mon cerveau se révèle à lui même. Les pertes de mémoires sont loin d'être quelque chose de nouveau, mais c'est là quelque chose de bien différent. Ma mémoire lointaine fonctionnant actuellement mieux que celle immédiate m'envoie un frisson désagréable de déjà-vu.
Me positionnant avec des gestes tremblants de façon à pouvoir voir le Soleil éblouissant au dessus de la ville, je me concentre avec force pour essayer de le faire redescendre dans le contexte de ma seule vision des moments précédant l'actuel cours du temps, sans succès. Je ne vois pas non plus les deux personnages remonter dans les sièges avant à reculons, souvenir qui d'ailleurs, n'est pas inscrit dans ma mémoire, même dans le bon sens.

Je suis… Impuissant.

Tentant de calmer ma respiration maintenant haletante, je sens des picotements débuter dans mes membres rigides, signes précurseurs d'une même crise d'angoisse m'ayant prit environ trois mois auparavant quand mes pouvoirs s'étaient aussi évaporés sans explications. Prenant de grandes respirations forcées, j'arrive à me détendre au mieux en évitant de repartir dans les questionnements qui m'avaient alors grandement hanté.
Est-ce mon pouvoir qui fonctionne ainsi par intermittence ? Ou y a-t-il un rapport avec les derniers événements que j'essaye vainement de me rappeler ?

Tendant une main tremblante vers la poche de mon pantalon pour y saisir mon téléphone portable, j'ai alors le même réflexe que lors de ma première expérience similaire. Mais contrairement à la dernière fois, mon téléphone ne tarde pas à sonner et sans peine, j'arrive à changer le nom s'affichant pour indiquer l'origine de l'appel. Une partie seulement de mes capacités a été désactivée et malheureusement, celle dont j'ai le plus besoin.
Jetant mon mobile au sol dans un geste de rage, je prends ma tête dans mes mains pour essayer de comprendre. Ce calme, cette sensation confortable, tout ça n'est que la façon que mon corps de ressentir l'absence des flux du passé émanant habituellement de chaque lieu que je visite. Vais-je encore devoir attendre sept semaine avant de reprendre la Traque ? Je n'ai pas autant de temps et surtout pas autant de patience à m'offrir, il faut que je trouve un moyen de…

Des voix s'approchent du véhicule, me tirant une fois de plus de mes pensées personnelles et mon regard ne rade pas à se poser sur les deux personnages étranges que je connais déjà. Un dénommé Sylvain, responsable de la perforation de mon mollet, assez violent et imprévisible et Hiro Nakamura, un japonais vêtu étrangement assez doué avec son sabre et responsable… Une fois de plus, le phénomène apparu peu après ma rencontre du second personnage m'échappe, comme si le souvenir de se moment s'était volatilisé comme ma capacité de lire la carte du passé.
Ils montent sans vraiment faire attention au Zach songeur à l'arrière en continuant leur conversation.

- Vous avez vraiment un pouvoir très pratique, mais je pense qu’il serrait plus sage de ne pas vous laisser trop seul à l’avenir. Vous avez des amis qui peuvent vous aider à rester calme ? De la famille ?

Je me tourne vers son interlocuteur et le souvenir d'avoir assisté à l'utilisation des pouvoirs de Sylvain me revint rapidement. Dans un soupir discret de soulagement, je retrouve mon premier souvenir clair de la scène où, main tendue au dessus de ma blessure, ce dernier avait réussi à en extraire la balle sans intervention physique. Mais le soulagement s'évapore rapidement pour laisser place à mon aversion pour les spéciaux.
Pourquoi un monstre que je savais dangereux à prit place à l'avant de mon véhicule ? Une fois de plus, je n'ai pas plus d'éclaircissement de la part de mon cortex cérébrale que le savoir absolu qu'il le faisait avec ma permission réfléchie.

Ecoutant silencieusement leur conversation sans vraiment y prêter attention, j'étudie leur image en tentant de les faire correspondre avec le plus bribes d'informations flottant aléatoirement dans ma mémoire. Ces deux personnages sont quelque part responsable de mon malheur et fatalement, je ne peux me souvenir, ou même revenir sur mes pas pour comprendre à quel point ils le sont.

Un rictus agacé crispe alors mon visage une fraction de seconde alors que mon cerveau assimile doucement les dire de l'oriental. Qualifier un pouvoir de "pratique" sonne tellement faux à mes oreilles que je ne peux m'empêcher de poser à mon tour une question qui, j'en suis sûr, aidera beaucoup à éclaircir les relations que je suis sensé avoir avec ces deux individus.

- Vous qui êtes si admiratifs devant les pouvoirs de ce monsieur, series-vous doté d'un don similaire M.Nakamura ?

Ce japonais est de loin celui qui m'intrigue le plus des deux, même si ma méfiance envers le magicien de Brooklyn est loin d'être légère. Mais si l'un des deux est responsable de mon incapacité à poursuivre mon seul but de retrouver la Trace de ma proie, je dois le savoir.

Je le saurais.

Lorsque le japonais me sauva la vie, je ne pu m'empêcher de le regarder avec étonnement. Un être humain normalement constitué m'avais sauvé la vie alors que j'avais essayé de le tuer il y a de cela pas très longtemps.
Hiro est un être bon, il mérite incontestablement de vivre quoiqu'il soit.
C'est là, qu'en le jaugeant du regard, je mis ma main sur son épaule:

-"Hiro Nikimura, tu as prouvé désormais que tu étais le meilleur être humain que j'ai jamais rencontré, tu pourras être de toujours pouvoir compter sur moi."

Le petit gars s'inclina et on continua d'avancer en discutant.
Je me souviens de la première fois que je l'ai vu, il m'est apparu quand n'importe quel individu: une menace potentielle. A présent, je ne doute pas de sa force et de sa puissance, mais il est évident que c'est la preuve vivante qu'un homme n'est pas bon ou mauvais en fonction de si il est dangereux ou pas.
Soudain, Hiro me lance:

-"Quand il a voulu vous frapper la dernière fois, j’ai pu intervenir rapidement, mais vous avez eut de la chance, pour un peu et je serrais arrivé juste pour voir votre cervelle faire : *Craploutch !*"

L'expression illustre assez bien se qui serait arrivé à ma tête. Ainsi, je me rend compte que ça ne me fait rien. Ma vie à peu d'importance à mes yeux, je trouve ma richesse hors de moi.
Mon pouvoir illustre mon existence: je suis un spectre vengeur. Hiro, John et moi on est dans le même bateau, et je sais que je suis le plus avantagé, car si un sacrifice est nécessaire pour vaincre le mal, je serais prêt à le faire.
Je suis peut-être taré, mais mon impulsivité et ma violence peuvent peut-être être mis au service du bien. Enfin en tout cas, seulement quand Hiro est là. Le japonais est la seule personne pour qui je serais à prêt à accomplir le plus dur des périple, car je le considère comme un... un... un... un am... oh et je sais plus comment on dit.
En tout cas, c'est le seul qui pourrais avoir la prétention de dire qu'il gère mon esprit, même si il peine.

Tiens, voilà la voiture. Hiro prend la place du conducteur, comme convenu, et je m'assois à côté de lui. Je ne prête pas attention à John, il doit sûrement dormir.
Maintenant que la voie est dégagé, on va pouvoir continuer.
Tout à coup Hiro me demande:

-"Vous avez vraiment un pouvoir très pratique, mais je pense qu’il serrait plus sage de ne pas vous laisser trop seul à l’avenir. Vous avez des amis qui peuvent vous aider à rester calme ? De la famille ?"

Effectivement, mon pouvoir a bien des aspects utiles.
Je réfléchis une seconde où deux à sa question, puis je répond sur un ton impassible et morne, digne d'un androïde:

-"J'avais un frère qui me protégeais et contrôlait mes humeurs. Mais je l'ai tué."

Je ne préfère pas regarder Hiro, j'ai sûrement dû choquer sa nature sensible, mais je lui devais la vérité. Je souhaite qu'on en reste là sur ce sujet.
Soudain, je comprend que John ne dort pas, car il lance à son tour à Hiro:

-"Vous qui êtes si admiratifs devant les pouvoirs de ce monsieur, series-vous doté d'un don similaire M.Nakamura ?


Autrefois, une question pareille m'aurais mis dans tout mes états. Mon calculateur de risques aurait grimpé, et j'aurais saisit le japonais par la gorge pour l'étrangler, et j'aurais sans doute tuer John après.
Mais là c'est différent, j'ai acquis une confiance aveugle en Hiro. Le japonais m'a donné une leçon de vie, et je sais maintenant que je ne traques pas les mutants, mais les hommes mauvais, et plus particulièrement les mutants qui mettent en péril le monde.
Si Hiro possède réellement un pouvoir (se qui ne m'étonnerait guère) il ne me sera qu'encore plus utile pour m'aider à vaincre le mal.