Avoir 20 ans et se rechercher (PV Meryem et Chris)

Partir en vadrouille demande déjà pas mal d'efforts, mais alors quand la pluie s'en mêle, c'est carrément une torture. Depuis les incidents qui avaient ravagé New-York, les transports en commun s'étaient faits plus rares. La moitié des lignes de bus avait cessé de circuler et plusieurs voies du métro restaient condamnés pour éboulements à répétition. Seuls les taxis continuaient de sillonner les avenues de la Grosse Pomme, leur vive carcasse jaune serpentant entre les voitures. Leurs conducteurs connaissaient les rues mieux que personne, tout comme les raccourcis, et ils arrivaient à utiliser le code de la route à leur avantage. Le bitume était leur territoire, et en ces temps difficiles ils gagnaient leur vie mieux que jamais. Les gens avaient recours à ce moyen de transport de plus en plus souvent, allant parfois jusqu'à emprunter un taxi pour plusieurs collègues se rendant sur le même lieu de travail. Au moins, ce procédé ne coûtait pas trop cher.
Mais Chris, lui, voyageait seul et n'avait presque plus d'argent, juste de quoi subvenir à ses besoins les plus élémentaires. Il profita de l'averse pour remplir son thermos d'eau de pluie. Son gros sac à dos commençait à peser lourd sur son dos et les lanières brûlaient ses épaules. Muni d'un K-Way aux couleurs vives, il avait mis sa capuche et avait serré son cordon au maximum, de telle sorte qu'une infime partie de son visage restait à l'air libre. C'était encore le début de la journée, mais le ciel s'était tellement assombri que l'on aurait pu croire que la nuit tombait. De grosses gouttes agressives martelaient le sol dans un brouhaha digne des chutes du Niagara. Chris aimerait bien visiter les chutes, l'endroit doit être juste énorme !
Mais pour l'heure, il avait largement sa dose de pluie. Il aurait pu fusionner avec elle et serpenter entre les pavés du trottoir, mais il avait décidé de rester discret et de ne pas attirer l'attention. Asami lui avait appris que certaines personnes voulaient du mal aux gens comme eux, donc il fallait constamment être sur ses gardes. Ah, Asami... Elle lui avait enseigné tellement de choses, et pas qu'avec les mots. Avec elle, il avait découvert la gentillesse, la générosité, les petits bonheurs simples de la vie. Mais aussi l'amour, l'attachement. Puis tout s'était envolé aussi vite que c'était arrivé. Cependant, Chris n'était pas resté très longtemps les bras croisés dans son coin, à pleurer sur son sort et maudir le destin. Savoir que quelqu'un pouvait ramener celle qu'il aimait l'avait motivé à partir à sa recherche. Et l'apparition d'Asami dans son mystérieux rêve n'avait fait que renforcer l'idée qu'elle n'était pas tout à fair partie, qu'il était possible de la ramener. L'espoir fait vivre, et Chris en avait suffisamment pour faire revivre la Japonaise. Il en était persuadé. Voilà donc la raison pour laquelle il avait rassemblé ses affaires, pris des provisions et qu'il avait quitté l'appartement d'Asami dans le but de trouver Peter Petrelli et Alex Dumont. D'après l'adresse écrite dans le carnet de sa bien aimée, ils logeaient tous les deux à l'autre bout de la ville. Il avait donc un long chemin à faire, et l'absence de bus ne l'aidait en rien. C'est toujours quand on en a le plus besoin qu'ils sont indisponibles !

Le jeune anglais glissa minutieusement une main dans sa poche pour s'assurer que le bout de papier avec les adresses y était toujours. Il n'avait pas une bonne mémoire et risquait de les oublier s'il perdait sa note. Heureusement, il avait été prévoyant et avait mis un second post-it dans son sac, bien à l'abri de la pluie.
Même par ce temps, les passants restaient pareils. Ils étaient même pire que jamais, bousculant les autres d'un pas pressé, envoyant parfois un bout de parapluie dans la figure de leur voisin qui leur lançait une remarque désobligeante. La pluie n'améliorait décidément pas le caractère des Américains. De plus, tout le monde se pressait sur un seul côté du trottoir afin de rester abrités sous les enseignes des boutiques ou les terrasses des immeubles, et pour éviter les projections d'eau lancées par les véhicules trop rapides. Chris, lui, s'en moquait éperdument et marchait de son pas nonchalant de ce côté plus clairsemé du trottoir où il était certes mouillé, mais où il avait également plus de place. De toute façon, il avait toujours été un marginal, un électron libre... jusqu'à ce qu'il rencontre Asami. Mais les vieilles habitudes revenaient vite. Il n'avait finalement pas rencontré grand monde à New-York depuis son arrivée, hormis la Japonaise, la mystérieuse Symphony et quelques autres étudiants ayant accepté de le loger pour une nuit lorsqu'il n'avait pas encore de toit où dormir. Il n'y avait finalement que ces jeunes, toujours en quête de nouvelles connaissances, qui se montraient ouverts et généreux, n'hésitant pas à partager leur nid douillet. Dommage que les gens ne conservent pas cette mentalité éternellement. La société finit toujours par faire d'eux des êtres égoïstes et seuls. Désespérément seuls.
La fatigue commençait à se faire sérieusement ressentir et Chris commençait à avoir froid. Une bonne boisson chaude le requinquerait. Il décida d'entrer dans le premier bar qu'il trouva et poussa la porte sans réellement voir où il allait, la capuche devant les yeux. Il pénétra en trombe dans l'établissement et la porte heurta quelqu'un qui poussa un cri de surprise. Une jeune serveuse blonde était en effet accroupie aux côtés d'un jeune homme qui semblait en état de choc. L'Anglais retira son capuchon, découvrant une touffe de cheveux ébouriffés et de grandes cernes, témoins de ses nuits agitées par des cauchemars toujours plus horribles.

- Oups, désolé miss, lança-t-il d'un ton pataud. J't'avais pas vue.

En temps normal, il aurait accroché son K-Way au porte-manteau, aurait pris son sac et serait allé s'asseoir à une table reculée pour savourer sa boisson et ses petites pillules, sans se soucier de ce qui se passait à l'entrée du bar. Mais depuis qu'il avait rencontré Asami, il avait changé et portait davantage d'attention aux autres. Il déposa son sac à dos et se pencha vers le jeune homme roulé en boule.

- Ca va pas mec ? Tu veux une pillule ? Ca te détendra.

Devant l'expression agacée de la serveuse, il se ravisa.

- C'est bon, je plaisantais ! Allez, relève-toi, je pense que tu seras plus à l'aise sur une banquette. Le sol c'est cool, mais pas dans un endroit comme celui-ci. Viens, je t'offre à boire.

Fauché ou pas, Chris avait le coeur sur la main. Il se dit que quelqu'un finira bien par lui payer quelque chose en retour si lui aussi en avait besoin. Il avait de toute façon un visage qui attirait la sympathie.
Soudain, un homme grisonnant, la quarantaine, s'approcha de la serveuse et s'adressa à elle.

- Dis donc ma poulette, tu te prends pour qui ? Tu crois que tu peux utiliser ma veste pour réchauffer le premier clodo qui se pointe ici ? Je vais t'apprendre les bonnes manières moi !

Le jeune homme se releva et fit face aux vieux ronchonneur, plongeant ses yeux bleus dans ceux de l'homme. Il n'était ni très grand, ni très imposant, mais il n'avait peur de personne.

- Et si je te déboitais un bras juste pour voir, tu ne serais pas content qu'elle utilise la veste d'un client pour en faire un bandage ?

Ces paroles n'étaient évidemment pas une menace à l'attention du vieux bougre. Asami n'aurait pas voulu que Chris utilise son pouvoir pour faire le mal. Mais il était par contre possible d'utiliser la ruse, et de retourner la stupidité de l'adversaire contre lui. Le jeune britannique s'appuya d'une main sur le mur de brique qui encadrait la porte d'entrée et fixa l'homme d'un air moqueur. Dans ses yeux brillait une lueur espiègle, qui n'effraya bien entendu pas le type en colère. La main de Chris en contact avec la brique s'y colla davantage.

- Espèce de petit morveux ! cracha l'homme sans une once de retenue.

Son visage prit une teinte rouge pivoine, une veine gonflant sur son front sous l'effet de la colère. Chris élargit son sourire et le gars, hors de lui, balança son poing dans la figure de l'Anglais. Celui-ci ne bougea pas d'un cil et regarda son pitoyable interlocuteur hurler en se prenant le poing. Ce dernier venait de heurter non pas un visage, mais une surface dure. Sous l'épiderme, le corps de Chris était devenu presque aussi solide... que de la brique. Mais cela ne se voyait pas, il était en apparence tout à fait normal. Tout se passait sous la peau. Il aurait au pire une petite rougeur qui partirait le lendemain. Il retira sa main du mur et laissa l'homme retourner à sa place en gémissant sous le regard hébété des autres clients. Finalement, c'était parfois amusant de posséder un pouvoir.

- Désolé pour le chahut, dit-il à la serveuse blonde.

Puis il gagna sa place et attendit que le garçon en état de choc en fasse de même.

[HS: Je vous préviens, Galadriel est contradictoire: il est fait comme ça...]

Comment avoir une structure de notre esprit quand nous n'avons jamais rien connu d'autre que la prison en soi-même?
...

Comment s'affranchir de ses peurs, comment faire la paix avec soi quand on ne se connaît même pas?

...

Comment ne pas se laisser aller à la léthargie quand on ne comprend pas sa pensée et l'intervention de l'extérieur?

...

Réponse à tout cela, Alexis dit qu'il faut se départir de tout sentiment, les maîtriser!
Comment?
En tuant...

Seul réponse au comment alors...

... comme Alexis est le seul à avoir voulu comprendre et aider Galadriel, celui-ci lui voue un culte inconsidéré.
Malheureusement, son départ précipité l'a lésé...
Sera-t-il capable de s'en sortir?

Beaucoup de bruit et beaucoup d’actions se passaient autour du jeune tourmenté. Il était à moitié conscient de tout ce qui arrivait autour de lui, à moitié conscient du va-et-vient de toutes ses serveuses qui se pressaient à servir leurs clients assoiffés d’ivresse. Il se fichait pas mal de l’extérieur, pour le moment, puisqu’il tentait de faire une synthèse sur la vérité qu’Alexis lui avait introduite en largesse.

Il était dans son monde. L'endroit où il avait atterri avait peu d'importance. Ses pensées se succédaient, mais il n'arrivait à aucune conclusion. Pour l’instant…

*Je dois faire un effort… pour accepter les visions. Alexis me l’a dit, c’est un don ce qui se passe dans ma tête. Ce n’est pas réel. Je dois me détacher de ma peur. Je dois la faire taire. Je dois être maître de ces images… Je dois faire face aux ténèbres. Je…*

C’est alors que le jeune Galadriel sursauta en sentant la chaleur du manteau qui s’enroulait autour de lui. Il ne s’attendait pas à un nouveau contact aussi tôt. Il commençait seulement à comprendre les paroles de son maître. Il était loin d’être prêt à faire face à de nouvelles images.

Trop perdu dans ses pensées qui ne menait nulle part, il n’avait pas vu l’intérêt que la belle jeune femme lui avait porté et le geste merveilleux qu’elle avait posé pour lui donner de la chaleur. Lui qui avait encore peine à être conscient, n’avait pas trop remarqué qu’il avait de plus en plus froid. Toutefois, ce geste l’amena à réagir. D’un coup, il leva ses yeux profonds et noir sur le visage rayonnant de la femme blonde qui lui faisait face. Lentement, il l’observa. Elle avait des beaux grands yeux bleus et un sourire angélique. Elle inspirait vraiment la joie quand on l'analysait.

Spoiler:

Sous l’effet de la confusion, il attrapa le breuvage chaud que la blondinette lui avait tendu avant qu’elle ne le retouche et se leva afin de s’enfuir. C’était trop vite, trop vite… Il n’était pas capable de faire face à la vie maintenant, seul. Alexis l’avait abandonné. Il était désespéré. Toutefois, ses jambes étaient trop raidies par le froid, il ne pu aller bien loin et retomba sur ses fesses. Dans son énervement, il avait échappé un peu de son breuvage sur le sol. Il avait l’air vraiment énervé et perdu; il ressemblait à un petit animal traqué! Rapidement, d’un geste automatique, il porta le liquide à ses lèvres. Comme c’était bon! Ça goûtait sucré. Il ne put s’empêcher de vider ce qui restait dans la tasse même si, comme il buvait très vite, il avait fini par s’étouffer quelque peu. Peu importe, une chaleur inespérée habitait maintenant ses membres. Il frissonna tant il aimait ça. Il releva son regard vers la femme, l’œillade hébété. Il ne comprenait pas pourquoi aucunes images n’étaient venues le hanter. Pourtant il y avait eu contact… Ah! mais le manteau! La femme l’avait touché avec un objet dans les mains. Il n’y avait eu aucun contact direct. Néanmoins, ça, Gala ne le réalisait pas. Il se préparait encore à tout moment à délirer. Il était nerveux et tremblait encore. Mais comme aucune vision ne venait, il resta quand même relativement calme: un pied dans le réel, l'autre vaporeux dans son esprit.

-Je suis perdu…

Cette réplique, dit d’une façon si enfantine, était très drôle à entendre de la part d’un homme d’une vingtaine d’année. À l’entendre, on aurait pu facilement croire qu’il était à peine âgé de 6 ans et qu’il cherchait ses parents.

Quelques instants après que le sale jeune homme ait répondu vaguement ces paroles à Meryen, un autre type entra dans les lieux. Un type intrigant que, tout d’abord, Galadriel ne porta aucune attention.

En fait, après avoir donné un peu d’intérêt à la demoiselle, son regard était redevenu absent et il avait recommencé à balayer le sol du regard.

Spoiler:

C’était encore à lui qu’on s’adressait? Mais de quoi parlait ce personnage? Galadriel écouta vaguement la voix qui venait d’arriver à ses oreilles. Il était sur ses gardes. Il allait tout faire pour qu’on ne l’approche pas. Il n’avait pas le courage de s’affranchir de ses angoisses. Il ne répliqua, par contre, rien de très concluant. Il ne fit que grogner quelque chose de fort bestial. Des pilules? Ce terme lui disait quelque chose.

-Vas-y petit, prend ça, ça devrait calmer ton pouvoir! résonna la voix de l'homme aux lunettes écaillés ,dans sa tête, à la mention de ce thème. Ne comprenant pas ce qu'il lui arrivait lorsqu'il était conscient de lui-même, il continua à trembler.

Son souvenir? Il venait d'avoir un souvenir...
Il ne se souvint pas pendant bien longtemps, car le bruit incessant de ce bar ainsi que la bagarre que le nouvel arrivant venait d'entamer avec un client quelconque, le distraie un peu. Malgré tout, pas assez distraie pour l'arrêter de lécher le sol du regard. Il avait entendu et vu de telles horreurs dans son esprit pendant ces dernières années, qu'une petite bagarre ne le faisait pas terriblement réagir.

*Je dois m’affranchir de mes peurs si je veux ne plus penser autant… pour retrouver Alexis. Alors, je dois prendre contact avec… avec les gens.* pensa-t-il, se résignant de plus en plus à son destin

Puis, tout cela prit fin et le silence revint. Galadriel finit par relever ses yeux vers la jolie serveuse et, finalement curieux de voir ce qui se cachait dans la tête blonde de cette personne, il tendit sa main afin de se faire aider à se relever. Allait-il aller boire avec Chris? Pas tout de suite. Un contact à la fois! Qu’est-ce qu’il devait faire, après?.

*Je dois prendre contact, puis trouver une façon originale de plaire à mon maître…*

Personne de ce bar ne savait pas toutes les pensées contradictoires qui se succédaient dans la tête de Galadriel. Personne ici ne savait à quel point il n’était pas bien psychologiquement, comment il était un tourmenté qu’on avait réussi à manipuler vers le mal. Si on le découvrait, comment les gens réagiraient face à un être à l’air si… vulnérable? Probablement qu’il l’enfermerait à nouveau…

-Je… veux un autre liquide chaud, se surprit-il à dire, en éternuant.

Galadriel était très changeant. Son caractère changeait beaucoup selon avec qui il restait en contact. Il n'était ni bon, ni mauvais (pour l'instant). Il ne faisait que se rechercher.

Meryem continuait de sécher avec vigueur le pauvre jeune homme d'origine asiatique. La foule autour d'elle la regardait, sans bouger un cil. Quelques chuchotements lui parvinrent, mais rien de très précis. Les valeurs des êtres humains se perdaient : depuis la destruction d'une grande partie de New York par Sylar, c'était un peu chacun pour soi et Dieu pour tous. Mais la blondinette ne mangeait pas de ce pain-là et était déterminée à aider tous ceux qui en auraient besoin. Cet homme crasseux, trempé et frigorifié en faisait partie jusqu'à nouvel ordre. Ce dernier avait pris la tasse qu'elle lui avait tendue mais avait décidé qu'il était temps pour lui de partir. Il tenta de se redresser sous le regard étonné de la jeune blonde, mais les forces lui manquaient et il retomba plus vite sur les fesses qu'il n'avait mis de temps pour tenter de se hisser sur ses pieds. Meryem évita de justesse l'attaque de chocolat chaud qui avait choisi de se faire la malle dans la chute du jeune Japonais. Contre toute attente, il porta la tasse à ses lèvres et but le breuvage presque d'une traite, manquant bien entendu de s'étouffer. La blondinette ne put s'empêcher de sourire de plus belle à la vision de cet pauvre bête perdue. Ce fut d'ailleurs ce qu'il répondit à la jeune femme.

- Je suis perdu...

Meryem ne put s'empêcher d'avoir un regard attendri à l'entente de ces paroles, elle qui était aussi perdue. Elle s'approcha alors à nouveau du nouvel arrivant et lui parla de sa voix douce et enfantine que tout le monde lui connaissait.

~ Tu sais, tu n'es pas le seul à être perdu. Mais si tu veux, on peut rechercher ton chemin !! Comme ça t...

Miss Braut fut interrompue dans son discours par la porte de l'entrée qui s'ouvrit à la volée, cognant notre blondinette au passage. Cette dernière n'avait pas vraiment fait attention à l'endroit où elle se trouvait, endroit qui n'était vraisemblablement pas le meilleur pour sécher quelqu'un et lui donner à boire, lorsqu'on connaissait la réputation quant à l'affluance de clients dans le bar. Poussant un cri de surprise, elle vit un K-Way aux couleurs vives entrer dans l'établissement, retirer sa capuche et laisser apparaître un jeune homme pas plus vieux que le Japonais, qui ne devait pas avoir dormi beaucoup plus et qui s'excusa simplement. Meryem ne l'avait encore jamais vu traîner dans le bar, mais lui adressa quand même un faible sourire. C'est alors que cet inconnu se dirigea vers l'autre jeune homme et liui demanda si ce dernier souhaiter une "pillule" qui le "détendra". La blondinette tourna son regard bleu agacé vers le nouvel arrivant qui invoqua la plaisanterie. Mais ce n'était pas le moment de plaisanter. Un homme dans un sale état était toujours à terre, toujours frigorifié malgré le chocolat chaud qui, il fallait l'avouer, était un très bon chocolat chaud et surtout un jeune homme perdu. Le jeune homme aux cheveux bruns eut alors une réaction généreuse, voulant offrir quelque chose au Japonais. Meryem le regarda d'un oeil plus doux et sourire de nouveau. Sourire de courte durée, puisque le propriétaire du manteau qu'elle avait utilisé pour réchauffer le jeune homme perdu venait enfin de s'en rendre compte. Il fallait dire que le poivreau qui venait ici à peu près tous les soirs n'en était pas à son premier verre de la soirée, et cherchait soit la bagarre avec les autres clients, soit les fesses des serveuses. Meryem ne le portait pas vraiment dans son coeur, mais comme il était client régulier, et qu'il laissait souvent de gros pourboires (sûrement trop saoul pour savoir si le billet qu'il déposait sur la table était un billet de 5 ou de 50$).

- Dis donc ma poulette, tu te prends pour qui ? Tu crois que tu peux utiliser ma veste pour réchauffer le premier clodo qui se pointe ici ? Je vais t'apprendre les bonnes manières moi !

Meryem détourna le regard, prête à s'excuser. Il était vrai que, quelque part, elle était en tort. Il était aussi vrai que l'homme n'avait pas à la menacer ainsi, mais ici, les clients sont rois et elle s'était juré de ne jamais utiliser son pouvoir pour faire le mal. En gros, elle avait surtout promis de ne plus jamais utiliser son don tout court. C'est alors que l'inconnu #2, celui qui était arrivé en dernier, s'interposa entre la blondinette et l'homme, un air assez assuré sur le visage.

- Et si je te déboitais un bras juste pour voir, tu ne serais pas content qu'elle utilise la veste d'un client pour en faire un bandage ?

Meryem allait répliquer que ce n'était pas la peine d'agir ainsi, qu'elle allait s'excuser et redonner le manteau à son propriétaire. Mais la suite des événements en décida autrement. Inconnu #2 appuya sa main contre le mur de brique qui composait l'ensemble du bar. Le poivreau, il fallait s'y attendre, lançant un juron avant de balancer son poing contre la joue du jeune homme. Meryem regarda alors avec surprise le curieux spectacle qui s'offrait à elle : le visage d'Inconnu #2 ne bougea pas d'un centimètre, pourtant, la blondinette en avait vu passer des bagarres ici, et ce n'était pas normal qu'une joue frappée par un poing aussi violemment ne s'enfonce même pas. L'homme saoul gémit avant de retourner à son place, la main plus bleue que rouge, sous le regard triomphant du jeune homme et les regards ahuris des autres clients. Inconnu #2 s'excusa du chahut et regagna à son tour sa place. Miss Braut n'avait presque aucun doute : ce jeune homme aux cheveux bruns avait un don, et ce don était à l'origine de la dureté de sa peau. La jeune femme était tellement absorbée par le pseudo conflit qu'elle en avait oublié le Japonais, alias Inconnu #1, puisque c'était lui le premier à être rentré dans l'établissement. Apparemment, il n'avait pas vraiment bougé et n'avait pour ainsi dire même pas fait attention à la bagarre. Néanmoins, il finit par reporter son regard sur Meryem et lui tendre la main. Dans un éternuement, il demanda un autre chocolat chaud. La jeune blondinette sourit et attrapa la main de l'Inconnu #1 pour l'aider à se relever. Elle l'accompagna jusque la table d'Inconnu #2 et tourna ses yeux bleus vers Sandy.

~ Allez Sandy, un autre chocolat chaud pour le jeune homme, c'est moi qui offre, et pour le sauveur de la dernière heure, ce sera quoi ?!

Meryem continua de sourire, mais, une fois Sandy repartie au bar, la blondinette se pencha un peu plus vers les deux Inconnus, et plus particulièrement Inconnu #1.

~ Je ne sais pas pourquoi vous êtes ici, mais faites attention la prochaine fois. Les gens n'apprécient pas trop les monstres comme nous... En tout cas, merci quand même de m'avoir aidée avec celui-là, au nom de toutes les serveuses. Je pense qu'il nous laissera tranquille à l'avenir...

Elle se redressa brusquement lorsque Sandy revint avec les commandes. Meryem les attrapa, remerciant sa collègue et déposa les boissons devant les deux jeunes gens.

~ Ces messieurs sont servis !! Mais auraient-ils par hasard un nom ?!

Miss Braut fit signe au patron qu'elle prenait sa pose, lequel lui accorda sans aucune hésitation. Meryem appuya ses mains sur la table et attendit (im)patiemment la réponse de ces nouveaux inconnus.

Chris observait avec curiosité la serveuse blonde et son misérable rejeton près de l'entrée. Il était plutôt content : il avait réussi à rabattre le caquet de ce vieux bougre à moitié saoul sans avoir eu une seule fois recours à la violence. Utiliser son don en public était certes risqué, mais un bar était le lieu de tellement d'événements inhabituels que les gens finissaient par ne plus trop y prêter attention, s'occupant chacun de leur boisson et de leur petite personne. Asami aurait été fière de lui, elle qui évitait la violence comme la peste et ne comprenait pas pourquoi les gens en venaient régulièrement à se battre ou à se haïr. Sans qu'il ne s'en rendit compte, un sourire se dessina sur son visage. Malgré sa disparition, la Japonaise était toujours bien présente en lui, comme si elle avait laissé une part d'elle dans son coeur lorsqu'ils avaient "fusionné" le jour de leur rencontre, devenant d'abord air puis eau. A l'origine, Chris n'était déjà pas quelqu'un de méchant. Mais la découverte de tels pouvoirs risquait de monter très vite à la tête. Heureusement, Asami avait été là pour lui apprendre comment s'en servir, à quelles fins l'utiliser. Il savait que, grâce à elle, il empruntait le bon chemin.
Le jeune homme aux traits asiatiques replié en boule près de la porte n'avait pas bougé durant l'altercation. Mais l'Anglais le vit murmurer quelque chose à la serveuse, mais il était trop loin pour entendre. La jeune femme l'aida à se lever et l'amena à la table de Chris, comme ce dernier l'avait proposé quelques instants avant. Elle appela son amie de cette voix portante et enjouée qu'avaient l'habitude de prendre les serveuses, probablement quelque chose qu'on leur apprenait immanquablement.

~ Allez Sandy, un autre chocolat chaud pour le jeune homme, c'est moi qui offre, et pour le sauveur de la dernière heure, ce sera quoi ?

- Une vodk...

Chris s'interrompit. Il avait très brièvement oublié qu'il ne se trouvait plus à Bristol mais aus Etats-Unis, ou l'alcool était strictement interdit aux moins de 21 ans. Il se corrigea et dit d'un ton volontairement emphatique :

- Un Coca, s'il vous plaît très chère !

La serveuse n'avait pas l'air contrariée par son arrivée quelque peu fracassante dans l'établissement, c'était une personne qui semblait avoir bon coeur. Chris sentit chez elle quelque chose de familier, mais il ignorait de quoi il s'agissait. Elle ne cessait de sourire avec bienveillance. Une fois sa collègue, la dénommée Sandy, était partie chercher la commande, elle se pencha vers eux dans un geste de confidentialité et leur murmura :

~ Je ne sais pas pourquoi vous êtes ici, mais faites attention la prochaine fois. Les gens n'apprécient pas trop les monstres comme nous... En tout cas, merci quand même de m'avoir aidée avec celui-là, au nom de toutes les serveuses. Je pense qu'il nous laissera tranquille à l'avenir...

Alors c'était donc ça. Elle était comme lui. Comme... eux ? Ce garçon étrange avait-il un pouvoir lui aussi ? Et puis pourquoi...

- ... Pourquoi dis-tu que nous sommes des monstres ?

La question échappa à Chris, ployant sous sa spontanéité naturelle. Il ne comprenait pas pourquoi cette femme pouvait se considérer, pouvait LES considérer comme des monstres. Ils ressemblaient à tout sauf cela. Les seuls êtres dotés de pouvoirs qui avaient fait le mal à la connaissance de Chris étaient les agresseurs d'Asami, la fillette et l'homme fou au chapeau. Mais dans toutes les espèces, dans toutes les races, il existe des êtres bons et des ordures, non ? La question de l'Anglais tomba (mal?)heureusement aux oubliettes car déjà la collègue de la blondinette apportait les deux boissons.

~ Ces messieurs sont servis !! Mais auraient-ils par hasard un nom ?!

Chris reprit son ton bourgeois d'un air plaisantin.

- Je vous remercie très chère, dit-il d'un ton plaisantin en levant son verre comme pour trinquer.

L'autre garçon demeurait très peu loquace, il avait quelque chose de très particulier, d'étrange. Comme s'il venait de naître et découvrait la vie comme la première fois, tel un chiot apeuré et perdu. L'Anglais aurait bien voulu savoir à quoi il pensait, d'où il venait et ce qui l'avait amené ici. New-York était remplie de gens bizarres mais tellement intéressants. On n'y était jamais au bout de ses surprises, chaque jour était une nouvelle aventure, où l'on faisait de nouvelles connaissances et découvrait de nouvelles choses. Il prit l'initiative, voyant que le jeune homme aux traits asiatiques ne répondait pas.

- Je m'appelle Chris. Et vous ?

Cette fois, redevenu sérieux, il ne vouvoyait plus Mery. A leur âge, c'était d'un ridicule absolu. Il s'adressait aux deux personnes. Il désirait réellement savoir qui était ce garçon si étrange. Puis bien entendu, connaître cette jeune femme si serviable qui avait même pris la peine de demander sa pause pour discuter avec eux. Il posa les yeux sur sa boisson gazeuse.

* Les bulles... Elles montent, elles montent... Et elles disparaissent... Poufff ! *

[Mery, je me permets de passer ton tour, car le sujet traîne pas mal et j'aimerais bien développer un peu la relation Chris-Galadriel... qui comprendra sans doute pourquoi ^^]



Certaines rencontres sont tellement inhabituelles qu'elles vous changent à jamais. Elles restent gravées en vous comme si un burrin géant les avaient taillées dans votre coeur, un choc que l'on ne remarque qu'après coup, quand tout est terminé. Cette rencontre du restaurant en faisait partie, tout comme la conversation que Chris avait eu avec la pauvre Symphony dans la cathédrale St-Patrick. Lorsque l'on regarde en arrière, on réalise que la vie est une sacrée aventure, que tous ces moments viennent se greffer à nous comme les pièces d'une armure, nous rendant plus sages, plus forts, plus déterminés.
L'étrange jeune homme restait toujours silencieux. Cependant, il sembla réagir à une phrase de Mery. Une fois le silence revenu, il la répéta à mi-voix :

-On peut rechercher ton chemin...

Puis il sembla plonger dans une sorte d'absence doublée de mutisme. Qu'avait-on fait subir à ce garçon pour qu'il soit aussi perturbé ? Que vivait-il donc au point d'en avoir si peur, comme si un étranger vivait en lui, le menaçant constamment. Après d'interminables secondes de silence, il finit enfin par réagir et regarda Mery avec insistance, comme si une idée venait de lui traverser l'esprit. Celle-ci continuait de le réchauffer en l'enveloppant dans la veste du vieil agri. L'asiatique se mit alors à bouger, tentant veinement de se relever, encore trop faible pour y arriver seul. Il tendit une main hésitante à la serveuse afin que celle-ci l'aide à se relever. Lorsqu'elle attrappa sa main, c'était comme s'il repartait à nouveau, cette fois plus loin encore que la fois précédente. Mery l'aidait à marcher, mais ses pas n'étaient que mécaniques, semblables à ceux d'un robot, comme si les mouvements étaient exécutés automatiquement par son cerveau sans qu'il n'en eût conscience. Il avait l'air vraiment perturbé. Chris était étonné de voir à quel point les maux pouvant affecter une personne étaient divers. Jamais on est à l'abri d'un problème, et ce dernier pouvait changer notre vie à jamais. Ce jeune homme était peut-être un lycéen ordinaire avant qu'un traumatisme vienne tout changer. De même, Chris était un jeune anglais tout à fait banal, quoiqu'un peu rebelle, avant que sa famille ne se disloque et que ses pouvoirs commencèrent à se manifester. Pourquoi eux ? Pourquoi dans les moments les plus pénibles ? Meryem assit le jeune asiatique près de Chris. L'étrange garçon avait les yeux perdus dans le vide. Ils étaient ouverts, mais ne voyaient pas. Ou alors, voyaient autre chose que la réalité telle que la serveuse et l'Anglais la voyait. Chris eut un bref instant l'impression de voir ses lèvres bouger. Tout à coup, il sursauté, grimaçant et manquant de tomber à la renverse, comme s'il émergeait d'une longue plongée en apnée. Puis, il repartit, à nouveau perdu dans son autre réalité, que lui seul voyait. Meryem, voulant détendre l'atmosphère, demanda alors un autre chocolat chaud et conversa quelques instants avec Chris. Tout à coup, le jeune asiatique les interrompit en poussant un cri affolé. Cela fit sursauter l'Anglais qui en renversa sa boisson. L'étrange garçon continuait de brailler en bougeant dans tous les sens, paniqué. Mais qu'avait-il vu ? Etait-il victime d'hallucinations ?

- Wow ! lâcha Chris spontanément en s'approchant de lui, encore un peu méfiant. Calme-toi, ça va aller. Tu n'as rien à craindre ici.

Le pensait-il vraiment ? Ce jeune homme avait l'air tellement terrorisé par ce qui l'habitait... Où qu'il allait, il devait sans doute avoir l'impression d'être en danger par cette chose qu'il avait en lui. Il sembla finalement se calmer, réalisant qu'il n'avait pas bougé du bar depuis tout à l'heure. Il reprit contact avec la réalité et répondit même à la phrase de Mery, quelques instants plus tôt.

-Pour m’aider à retrouver mon chemin, il faudrait arrêter ces images… Il m’a dit comment faire pour les accepter, mais je cherche encore à comprendre. Je… ne suis personne pour le moment. Je dois faire ce qu'il me demande. Je dois le revoir...

Chris fronça les sourcils. Alors il s'agissait bien d'hallucinations, de visions ou quelque chose du genre. Meryem avait-elle vu juste en supposant qu'il avait un don lui aussi ? Peut-être avait-elle croisé beaucoup de gens comme eux, au point de pouvoir les reconnaître aisément. Généralement peu enclin à parler lorsqu'il fallait dire quelque chose d'intelligent, l'Anglais ne put cependant s'empêcher de répondre au mystérieux inconnu.

- Tu sais, ce n'est pas à quelqu'un d'autre de te dire qui tu es ou ce que tu dois faire. C'est à toi seul de trouver ton chemin et à comprendre ce qui se passe en toi. C'est pour cela que les conseils de ton ami n'ont aucun effet sur toi. La réponse se trouve là, enfouie au fond de toi. Cherche-la dans ton passé, dans ton histoire. Apprends à vivre avec cette chose que tu possèdes, à la comprendre, à écouter ce qu'elle veut te dire. Peut-être finiras-tu par y trouver un sens, et à ne plus vouloir la rejeter.

Il fixa pensivement les dernières petites bulles qui mouraient sur la table où le soda s'était renversé. Asami lui avait appris à vivre avec son don, ils avaient partagé leur pouvoir respectif, et il avait compris que finalement il ne s'agissait pas d'une malédiction lorsque l'on pouvait le contrôler. Il fallait s'en servir pour faire le bien.

- Je suis sûr que tu pourras aider beaucoup de monde grâce au don que tu possèdes. Fais ce qui te semble juste, et ne laisse personne t'utiliser à ses fins personnelles. C'est comme cela que les catastrophes arrivent alors que tu te retrouves manipulé par quelqu'un qui croit mieux te connaitre que toi-même.

Il repensa à Asami, une fois de plus. Elle avait été manipulée par Pinehearst, par son big boss, Arthur Petrelli. C'était la seule fois de sa vie qu'elle avait fait du mal à quelqu'un, même indirectement, et cela l'avait hanté pendant longtemps. Chris espérait sincèrement que l'inconnu écouterait ses conseils afin de ne pas faire la même erreur.

(Tu peux reposter quand tu veux Meryen!!! XD Mais je sens qu'on va avoir du fun, ahah, Chris! Pauvre fou (Galadriel))

Douleur, que de la douleur. Quelle était donc cette lente complainte qui ruisselait dans son esprit? Le subterfuge; la tortueuse histoire! Galadriel n’avait pas aimé le contact qu’il venait d’avoir. Il ne voulait plus de telles images dans sa tête. Il voulait la paix… QUE LA PAIX!

Mais… pour devenir maître de sa destinée, il devait devenir maître de ces images. Pour devenir ce maître de son ‘’don’’, il devait tuer… C’est ce que lui avait dit Alexis. Mais comment, qui? Comment, seul, pouvait-il comprendre?

Citation :

- Tu sais, ce n'est pas à quelqu'un d'autre de te dire qui tu es ou ce que tu dois faire. C'est à toi seul de trouver ton chemin et à comprendre ce qui se passe en toi. C'est pour cela que les conseils de ton ami n'ont aucun effet sur toi. La réponse se trouve là, enfouie au fond de toi.

Il était tout blême, à présent, et la tête couchée sur le comptoir, les yeux clos. Dormait-il? Après une telle crise, cela aurait du sens.
Accalmie avant une nouvelle tempête!

D’une oreille distraite, il écouta les paroles de cette personne qui était à côté de lui. Qui était-elle? Pour qui se prenait-elle? Galadriel ne voulait pas que cette personne lui parle ainsi. Seul son maître avait ce droit, seul lui pouvait l’apaiser. Apaisement venimeux parce qu’il l’avait abandonné. Était-ce par l’envoûtement des ombres qu’il vouait à Alexis une telle allégeance? Peut-être. L'ombre... que l'ombre qui lui faisait murmurer:

-Ne dites pas de mal de mon maître…

Cherche-la dans ton passé, dans ton histoire. Apprends à vivre avec cette chose que tu possèdes, à la comprendre, à écouter ce qu'elle veut te dire. Peut-être finiras-tu par y trouver un sens, et à ne plus vouloir la rejeter.

Lorsque Chris parla de passé, Galadriel tressaillit. Il n’avait pas encore tout à fait compris qu’il était capable de voir, ressentir et, dans le futur, interférer avec le passé, mais ce terme lui levait le cœur, lui amenait tant d’amertume. D’ailleurs, ce mot lui rappelait qu’il avait été tant inconscient pendant 20 ans que tous les bribes du sien avaient éclatés en morceau et s’étaient envolés… et c’était fait remplacer par ce genre de paroles, comme une mélodie sacrée qui résonnait toujours en lui:

Citation :

« Penser et agir, attendre le temps qui passe ne resaluera aucuns de tes problèmes. Confiance en tes propres moyens, elle seule pourra te sauver d'une amère déception que si tu attendais l'appui d'autrui. L'aide ne viendra pas de main, cependant, défi te sera lancé pour voir ta valeur au monde des ténèbres, si tu es prêt à l'accueillir et réellement lui faire une place dans ta vie. Je te lance un défi, le problème du choix repose maintenant sur ton esprit. Tuer sera ta mission, ta nouvelle raison de vivre jusqu'à ce que tu l'ailles accompli, sans quoi, indigne et mensonge tu deviendrais, je le sais, ce n'est guère ce que tu te souhaites. Croire que le meurtre est facile lors de son introduction est l'erreur à éviter…»

Pauvre Galadriel, il avait été si facile à influencer, à dominer parce qu’il était une âme errante qui criait à l’aide. Toutefois, quand on est désespéré…

Citation :

- Je suis sûr que tu pourras aider beaucoup de monde grâce au don que tu possèdes. Fais ce qui te semble juste, et ne laisse personne t'utiliser à ses fins personnelles. C'est comme cela que les catastrophes arrivent alors que tu te retrouves manipulé par quelqu'un qui croit mieux te connaitre que toi-même.

L’utiliser à ses fins? Que voulait dire ces termes? Alexis lui avait parlé de devenir quelqu’un en tuant, il lui avait dit le comment qu’il cherchait depuis longtemps. De plus, il lui avait appris à se méfier de tous, à ne pas se laisser influencer par eux pour lui-même se bâtir. Mais pourquoi Kane croyait-il qu’il était capable de faire cela… seul?

Il ne comprenait toujours rien... il était mélangé, très mélangé...

Puis, à la fin du discours intrigant du nouvel inconnu sur sa route, il leva des yeux brumeux vers lui, puis, sans savoir d’où lui vint une telle pulsion, il sauta au cou de celui-ci en une tentative de se battre contre ce mec qui se prenait pour un conseiller!

Pour qui se prenait ce petit? Était-ce lui la révélation? Non, il ne fallait pas!! D'ailleurs, quel piètre et irréfléchi essai de réussir sa mission… Il était couché sur ce gars en train d’abattre ses petits poings sur son torse d'une main mal assurée.

Pathétique…

Il n’avait pas encore compris ce que Kane avait voulu lui dire. Alexis, voulait que, grâce à son don, il pervertisse l’esprit humain, utilise ce qu’il apprend du passé pour mentir à son tour. La belle affaire!

Quant à Galadriel, à part faire l'idiot, il ne disait toujours rien. Il tapait sur Chris comme un enfant en colère. Pourquoi frappait-il Chris? Il ne voulait tout de même pas le tuer d’une façon aussi ridicule? Non. C’était une pulsion comme ça. Il ne pouvait tolérer de se faire faire la morale par une autre âme qu’Alexis. Il était saturé de discours. Plus rien ne pouvait entrer dans sa tête de nouveau. En tout cas, tant il n’aurait pas dormi un peu et n’aurait pas fait le point sur tout ce qui lu arrivait, désormais, pendant sa… véritable naissance!

Puis… BOOM! Il aurait dû y penser AVANT de sauter sur Chris que le contact le ferait de nouveau délirer…

Tout était embrouillé. Des visions se succédaient rapidement, s’entremêlaient. Des images qui n’avaient aucun lien ensemble comme si… la mémoire de Chris se contredisait elle-même.

Quelle était ce sentiment qui rongeait Galadriel à ce contact? …
Pourquoi cette tristesse qui lui pinçait le cœur, qui lui arracha immédiatement des larmes? Ce n'était pas sa tristesse... Elle était d'une autre nature, plus profonde c'était: celle d'un autre, celle de Chris!

Puis... PUIS!

Un homme et une femme… abandonnant un enfant : un flash… Du brouillard, beaucoup de brouillard… Parmi ce nuage de brume, un homme à lunette avec un haïtien… Flash de lumière!

La scène suivante, ces mêmes personnages…

-Douleur, mensonge et trahison…[i] murmmura-t-il de cette voix qui n’était pas sienne, de cette voix qui était contrôlé par son don. Il cessa aussi de frapper. Il laissa sa tête tomber mollement sur le torse de Chris, torse qu'il venait de ridiculement cribler de petits coups.

… Tués par cette organisation, marmonna-t-il, comme possédé par son don

Si Chris croiserait les yeux de Gala en ce moment, il pourrait voir des images choc sur son propre passé. Mais pourrait-il seulement savoir que c’était le sien? Là était la question.

Galadriel, sans le vouloir, changeait drastiquement la vie de ces personnes qui croisaient sa route. Ces personnes, avant de rencontrer ce tourment sur pied, ils avaient, ''relativement'' une vie calme. Toutefois, qui dit vie calme ne signifie pas vie sans mensonges et traitrises.. Tout était illusion dans la vie. Les gens se racontaient n’importe quoi pour avoir le dessus, pour posséder l’autre. Galadriel le savait trop et…. Et pourtant il voulait inconsciemment se ranger du côté des ombres? Cet enfant était vraiment perdu! /i]

[Et voilà, j'ai réussi \o/ Encore désolée du retard, mais aussi désolée de la qualité, qui doit un peu laisser à désirer =/]

Si Meryem les avait nommés comme des monstres, ce n'était pas parce qu'elle le pensait, à part peut-être pour certaines personnes (elle ne citera pas Alan et Liam). Si elle parlait des gens à pouvoirs comme de monstres, c'est parce qu'elle en avait pris l'habitude à force de travailler dans ce bar. Presque tous les habitués, pour ne pas dire tous, étaient des sans pouvoirs. Le seul qui s'était révélé être une personne à don était Tim. Tim Logtobut. C'était un homme bien, il était toujours gentil avec Meryem et lui laissait toujours de très gros pourboires parce qu'elle "apportait un rayon de soleil dans ce monde si sombre". La jeune blonde parlait de lui au passé parce que Tim ne venait plus depuis ce terrible jour...

Cela faisait quelques temps déjà que miss Braut travaillait dans ce bar, et Tim venait à chaque fois qu'elle était de service. Il avait la trentaine, célibataire endurci et employé lambda dans une compagnie d'assurance ou quelque chose comme cela. Il aimait bien prendre un petit verre de whisky après son travail et avant de rentrer dans son petit appartement. Ce soir-là n'était pas vraiment son soir, et il se confia à Meryem. Il avait découvert qu'il pouvait faire des choses qu'on ne pouvait pas faire en temps "normal". Pour preuve, il toucha le verre qui se mit à fondre sous les yeux terrifiés de Meryem mais aussi des autres habitués. L'un d'eux se leva brusquement et ordonna à Tim de partir, que les monstres n'étaient pas admis en ces lieux et que s'il venait à revenir traîner dans le coin, il se chargerait personnellement de son cas. Ni le patron du bar, ni Meryem n'intervint, de peur de prendre des coups pour l'un et de peur d'être démasquée pour l'autre. La jeune femme adressa néanmoins un regard compatissant et triste à l'homme qui ramassa son blouson et partit sans rien dire, laissant sur la table un billet de cent dollards à l'intention de la serveuse qui l'avait écouté tout ce temps. La police débarqua le lendemain pour poser des questions à toute l'équipe du bar ainsi qu'à quelques témoins qui se trouvaient là la veille : Tim avait été retrouvé dans le caniveau de la ruelle d'à côté, le visage défoncé par les coups et le corps transpercé par les lames de couteau. Un mot avait été laissé "En guise d'exemple pour tous les monstres qui viendraient souiller nos bars" Le coupable était bien entendu l'homme qui s'était levé un premier et depuis, les rumeurs couraient et Meryem les écoutaient et prenait l'habitude de s'appeler elle-même un monstre.

Car au départ, c'était ce qu'elle était. Son don n'était qu'un don pour faire le mal, et elle ne savait pas encore bien l'utiliser. Donner de la douleur aux gens était la dernière chose que la jeune Braut voulait, c'était pour cela que, même si elle avait la technique, elle préférait ne pas prendre le risque de toucher quelqu'un avec ses doigts et lui transmettre une des douleurs les plus insupportables.

Chris... C'était le prénom du jeune homme qui avait galamment demandé un coca. Voulant lui rendre la pareille de la connaissance de son prénom, la jeune blonde s'apprêtait à prononcer les trois syllabes qui composaient le sien.

~ Je suis Mer...

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, coupée en plein élan par un hurlement des plus effrayant. L'auteur de cet acte n'était d'autre que l'asiatique qui se mit à gesticuler sans raison. Chris en reversa même sa boisson avant de prendre l'initiative en essayant de calmer l'autre jeune homme. Meryem, de son côté, était terrifiée. Elle ne savait pas à qui elle avait affaire, ni comment réagir. Elle ne savait pas non plus pourquoi le jeune asiatique était comme ça, et cela la rendait triste. Ce dernier se mit à parler d'images qu'il fallait arrêter et d'un "il" qui n'avait pas de prénom. Mais qu'est-ce qu'il voyait ?! Des images de quoi ?! Etait-ce son don qui se manifestait ?! La jeune blondinette ne put se perdre en spéculation, elle rentra les mains dans les poches de son tablier et regarda le jeune Chris reparler à l'asiatique. Les mots du jeune homme la touchèrent elle aussi, se reconnaissant dans ces paroles véridiques.

- Tu sais, ce n'est pas à quelqu'un d'autre de te dire qui tu es ou ce que tu dois faire. C'est à toi seul de trouver ton chemin et à comprendre ce qui se passe en toi. C'est pour cela que les conseils de ton ami n'ont aucun effet sur toi. La réponse se trouve là, enfouie au fond de toi. Cherche-la dans ton passé, dans ton histoire. Apprends à vivre avec cette chose que tu possèdes, à la comprendre, à écouter ce qu'elle veut te dire. Peut-être finiras-tu par y trouver un sens, et à ne plus vouloir la rejeter.

Elle aussi avait eu quelqu'un qui lui disait quoi dire, quoi faire. Mais maintenant, c'était fini, elle était seule, confrontée au monde qui l'entoure. A ces gens qui n'ont pas de pouvoir, ou à ceux qui en possèdent. Elle était seule face au Destin et ne savait pas trop quoi faire de sa vie, à part ce qu'elle savait faire de mieux : s'attirer des ennuis. Mais Chris ne s'arrêta pas là.

- Je suis sûr que tu pourras aider beaucoup de monde grâce au don que tu possèdes. Fais ce qui te semble juste, et ne laisse personne t'utiliser à ses fins personnelles. C'est comme cela que les catastrophes arrivent alors que tu te retrouves manipulé par quelqu'un qui croit mieux te connaitre que toi-même.

Aider des gens avec son don qui donnait la douleur ?! Fort peu probable. Elle était de ces personnes qui, même s'ils le voulaient, ne pouvaient aider personne, mais plutôt le contraire. La blondinette se rappela les gens qu'elle avait fait souffrir d'un simple toucher. Les doigts meurtriers qui avaient meurtri bien des peaux et qui avaient fait crier bien des innocents. L'asiatique semble indifférent aux paroles de son interlocuteur, enfin, c'était ce que pensait Meryem. Elle sursauta et faillit tomber à la renverse lorsque le jeune muet se jetta sur Chris, le frappant légèrement au torse. Personne autour d'eux ne réagissaient, comme pétrifiés par la scène qui s'offraient aux yeux de tous. Meryem, impuissante, attendit que l'asiatique se calme, ne pouvant résolument pas le toucher de ses mains, craignant de faire couler en lui la douleur qu'elle possédait en elle. La situation ne dura pas très longtemps avant que l'asiatique, sûrement épuisé, fasse tomber sa tête sur sa victime, marmonnant des paroles que la jeune blonde n'arrivait pas à comprendre. Ses yeux bleus effrayés reprirent un semblant de courage et elle se leva, respirant un grand coup en essatant de se calmer. Elle pensa à des choses joyeuse et défit son tablier. Le mettant sur ses mains, elle le posa sur le jeune asiatique et tenta de le relever.

~ Calmez-vous, là, c'est fini, personne ne vous veut de mal ici... Nous sommes là pour vous aider, je vous le promets. Maintenant, on va se remettre assis et on va discuter calmement, vous voulez bien ?! Je ne veux pas que quelqu'un souffre parce que nous n'arrivez pas à contrôler la colère en vous. Il faut que vous nous fassiez un semblant confiance pour que nous puissions nous en sortir.

Elle tourna son regard vers Chris d'un air compatissant.

~ Je suis désolée de ne pas être intervenue... Mais je ne voulais pas lui faire de mal... Si ça avait dégénéré au point qu'une vie était en jeu, j'aurais fait ce que j'aurais eu à faire, mais par chance, il a su se calmer. Ca va aller ?!

Après s'être occupée de l'asiatique, Meryem aida Chris à se relever, toujours avec son tablier sur les mains. La nervosité et la peur avaient réouvert la porte de la douleur, notre jeune Braut ne savait pas si le contact ne ferait pas souffrir. Elle alla ensuite chercher des serviettes pour essayer le soda renversé et en donna à Chris pour qu'il se nettoie. Un silence de mort traîné dans le bar, tout le monde les regardait pendant quelques minutes avant de reprendre chacun leur activité, comme si rien de tout cela n'était arrivé. Meryem prit une place et s'assit, soupirant.

~ Je crois que je suis tombée sur le gros lot aujourd'hui... Il semble que notre ami ait réellement quelque chose de spécial... Oh oui ! J'ai été interrompue, je ne me suis pas présentée. Je suis Meryem, enchantée de vous rencontrer Chris, même si les circonstances sont un peu... brutales, dirons-nous.

La réaction du jeune asiatique fut pour le moins plutôt inattendue, mais l'importent est qu'il avait enfin réagi. Sorti de son état hypnotique, il avait levé un regard flou vers Chris avant de littéralement se jeter sur lui. Il tenta de le frapper, mais ses coups n'étaient que de petits battements d'ailes d'un moineau en détresse, nul besoin d'utiliser le pouvoir de fusion élémentaire pour éviter d'être blessé. Un peu surpris mais néanmoins satisfait d'avoir réveillé le garçon, Chris attendit que sa crise soit finie, sous les regards effrayés des autres clients. A deux reprises, il crut l'entendre murmurer des mots bizarres, mais sans arriver à en saisir le sens. Il parlait bien trop bas et semblait complètement dépassé par les événements au point de tout mélanger. Tout à coup, l'Anglais crut voir quelque chose à l'intérieur des yeux de l'asiatique, comme une image. Il aurait juré y avoir entrevu une scène de son rêve, ce cauchemar qui le hantait encore et encore, depuis de trop nombreux jours. Pire encore, le jeune homme changea littéralement d'expression et prit un air très triste, un air que Chris ne connaissait que trop bien.
Après la disparition d'Asami, il était rentré à l'appartement, dépité, n'étant plus que l'ombre de lui même. Il s'était longuement regardé dans le miroir, espérant que sa douce et tendre apparaisse derrière lui et l'entoure de ses petits bras délicats, que son parfum fruité l'enivre et que son contact doux et innocent l'appaise. Mais bien entendu, il n'en fut rien. Il restait planté là, à regarder sa mine désespérée, n'étant plus que l'ombre de lui-même. C'est précisément cette expression qu'il portait comme un fardeau, qu'il venait d'apercevoir sur le visage de Galadriel. Quel était donc l'étrange pouvoir de ce garçon ? Il avait tout à coup semblé connaître une partie de Chris, le comprendre, ou du moins ressentir la même chose que lui. Avait-il vu Asami, lui aussi ?

La serveuse blonde, jusque là pétrifiée, réagit enfin et défit son tablier pour aider l'étrange garçon à se relever, tentant de le calmer d'une voix douce et amicale. Pourquoi évitait-elle de le toucher ? Avait-elle peur de lui ? Non, c'est d'elle-même qu'elle semblait se méfier. Comment une personne d'une aussi grande bonté pouvait-elle douter de sa personne ? Encore un peu bouleversé, Chris resta quelques instants au sol avant de se reprendre et de se hâter pour se relever. Visiblement d'accord avec les propos de l'Anglais, la blondinette se mit elle aussi à tenter de raisonner l'asiatique, tout en le calmant.
Elle se tourna ensuite vers Chris, s'excusant de ne pas être intervenue. Elle ne voulait pas lui faire de mal... Que voulait-elle dire par là ? Son pouvoir était-il si redoutable ? Tout à coup, le visage de Symphony traversa l'esprit de Chris. Elle possédait un don terrible, capable d'infliger les pires souffrances à n'importe qui. Mais ce don permettait également de les retirer. Depuis ce jour, l'Anglais était convaincu que chaque pouvoir était capable de faire le bien comme le mal, un peu comme une médaille que l'on choisit de porter d'un côté ou de l'autre. L'important, c'était de choisir la voie qui nous convenait le mieux. Chris fut sorti de ses pensées par le contact du même tablier que la serveuse avait utilisé pour relever le gamin perturbé. Cela confirma les soupçons du britanique, c'était bien d'elle-même qu'elle se méfiait. Une fois le duo improbable remis relevé et calmé, elle se dirigea vers les cuisines et revint avec des serviettes pour essuyer le soda. Elle en donna quelques unes pour que Chris puisse se sécher. Il la remercia en lui souriant, tentant de détendre l'atmosphère. Mais l'ambiance n'était pas vraiment au rendez-vous. Il régnait un silence pesant dans l'établissement, chacun tentant maladroitement de reprendre ses occupations en ayant l'air naturel. Une fois la table essuyée, elle s'affala à côté d'eux en soupirant.

~ Je crois que je suis tombée sur le gros lot aujourd'hui... Il semble que notre ami ait réellement quelque chose de spécial...

La quiétude était revenue, malgré l'état encore perturbé du garçon inconnu, et le bar avait repris son activité comme si rien ne s'était passé. Ayant enfin l'occasion d'en placer une, la serveuse se présenta.

~ Oh oui ! J'ai été interrompue, je ne me suis pas présentée. Je suis Meryem, enchantée de vous rencontrer Chris, même si les circonstances sont un peu... brutales, dirons-nous.

Le jeune homme aux petites pillules lui offrit un sourire franc et innocent.

- Enchantée, Meryem. Désolé d'avoir plombé ta journée de taf. Laisse-moi t'offrir un verre pour me faire pardonner, si ton boss te laisse prendre une pause bien sûr. Tu mérites bien de souffler cinq minutes, non ?

Il se tourna alors vers Galadriel, le défiant du regard. Ne quittant pas son sourire, il s'adressa à lui avec le plus grand calme et sans une once de rancune.

- Je suis content que tu te sois énervé. C'est la preuve que j'ai visé juste, j'ai piqué pile là où ça fait mal. La vérité est quelque chose de difficile à accepter, surtout si en plus tu reçois des informations que tu ne saisis pas, d'après ce que j'ai pu comprendre. Mais ne laisse pas les autres te manipuler, car tu perdrais alors tout espoir de voir un jour cette vérité, d'assembler les pièces du puzzle. Je te dis cela, car moi aussi je suis tourmenté par des pensées étranges, qui ne collent pas. Et j'ai l'impression que tu l'as compris. Alors sache que je parle en connaissance de cause, pour t'aider, et pas pour te faire la morale.

Un autre serveur passa non loin de leur table, et Chris en profita pour l'interpeler. Son verre était complètement vide, mais la boisson de Galadriel avait été épargnée.

- Un autre soda, s'il vous plaît. Et pour la jolie demoiselle à mes côtés, un bon Whisky ! Non je plaisante, elle choisira.

L'Anglais n'avait même pas de quoi se payer un trajet en bus, mais il utiliserait ses derniers sous pour offrir à cette gentille serveuse une boisson bien méritée. Il avait le coeur sur la main, en particulier depuis qu'il avait croisé le chemin de cette Japonaise exceptionnelle qu'il chérissait de tout son être, et qui était sa seule raison de se battre.