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 L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]

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Henry Cartwright

Henry Cartwright


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MessageSujet: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeMer 20 Juin - 23:33

Avec un don comme le sien, Henry avait tendance à oublier que la malchance, ça n'arrive pas qu'aux autres. La loi de Murphy avait une revanche à prendre sur l'existence toute entière du physicien, et à défaut de pouvoir frapper fort – la faute au super-gène qu'abritait l'ADN de Henry – elle allait frapper la où cela fait mal, lors d'une journée comme une autre, ni particulièrement ensoleillée, ni pluvieuse, une journée comme il y en a tant d'autres à New-York. Ce sont toujours les journées les plus normales qui finissent par ne pas tourner rond.

Henry se préparait tranquillement un sandwich dans sa cuisine, mais pas n'importe quel sandwich, ni n'importe quelle cuisine : adepte du culte des sammiches, le sien ressemblait plus à une œuvre d'art (qui aurait pu nourrir quatre jeunes adultes normalement constitués) et impliquait une préparation minutieuse (ce qui était en totale contradiction avec l'essence même de ce que devrait être un sandwich, deux tranches de pain garnies et surtout, transportables). La cuisine quant à elle était digne d'un designer adepte de l'épuration quasi-totale. Autant dire que dans son boxer, les cheveux en vrac et l'air mal léché de quelqu'un qui a travaillé toute la nuit, Henry avait des airs de graffiti de fond de gare posé sur une toile de maître. Mais encore une fois : rien n'était anormal à cela.

Ce qui l'était plus en revanche, c'était l'alarme de son téléphone que Henry avait oublié d'éteindre, et dont le son du vibreur sur la belle faïence de l'ilot central de sa cuisine fit un bruit à réveiller les morts, et certainement à lui donner une crise cardiaque. Or Henry se trouvait être à ce moment là en train de couper une nouvelle tranche de pain avec un ustensile potentiellement létal ; le couteau ripa sur la croute et ses dents tranchantes vinrent douloureusement trouver l'intérieur de sa paume. Avec un cri de douleur, il lâcha tout ce qu'il tenait et contempla avec horreur le sang qui coulait de sa main, pendant quelques longues secondes, durant lesquelles son cerveau fut incapable de décider de la marche à suivre. Il plongea la blessure sous l'eau, mais hormis l'intensité de la douleur, cela ne changea pas grand chose à la situation ; il attrapa donc le torchon le plus proche pour s'en faire un bandage. Il jurait à voix haute pendant qu'il parcourait son répertoire à la recherche d'un numéro utile, et finit par jeter son téléphone par terre à côté du pain et du couteau : il n'avait jamais eu à faire face à ce genre de situation, et il n'y avait pas d'infirmier ou urgentiste à domicile dans son répertoire. Il prit une profonde inspiration – il pouvait sentir sa cage thoracique se raidir, et ce n'était jamais un bon signe.

Il n'avait pas d'autre option que de se rendre lui même à l'hôpital, il sentait cette certitude monter en lui, et il se maudit mille fois pour ses pouvoirs qui lui avaient sournoisement ôté le besoin de s'inquiéter d'avoir un plan pour ce genre de situation. Mais pousser toujours plus de jurons tout en essayant de maîtriser sa respiration ne vous emmène pas un homme à l'hôpital, aussi prit-il sur lui et s'habilla tant bien que mal avant de sortir de son appartement. Il n'avait même pas de voisin susceptible de l'aider – pas dans ce genre de tours de verre peuplées de vieux retraités ou d'hommes d'affaire. Il sortit enfin sur le trottoir – il y avait là un monde d'autant plus oppressant que la pensée même de l'hôpital vers lequel il se dirigeait aurait elle seule suffit à le terrasser, s'il n'avait pas eu si mal qu'il en était difficile de penser à autre chose. Sous l'effet de l'adrénaline surement, dans les situations extrêmes (car il s'en agissait bien d'une pour Henry), un homme est capable de faire des choses qui paraissent en temps normal infaisables : il héla un taxi, monta dedans, donna une adresse, et tout cela prit juste assez de temps pour être à cours d'adrénaline juste devant les portes des urgences.

Henry fouilla dans ses poches.

Il avait pour toute arme de défense une ventoline qui avait du trainer dans son sweat pendant plus de temps qu'il ne saurait l'admettre. Ceci allait être une aventure tout à fait magique.

Pour être honnête, attendre aux urgences n'a rien de particulièrement stressant lorsque l'on considère que sont probablement regroupées en salle d'attente uniquement des victimes, et donc probablement uniquement des personnes gentilles que la malchance a frappé. Cela le devient plus lorsque l'on considère que toutes ces personnes ont été victimes d'accidents (dans le meilleur des cas), qu'il doit y en avoir encore plus pendant la journée, le tout à multiplier par le nombre d'hôpitaux dans la ville, et que c'est un drôle d'endroit que ce monde pour y vivre en paix. Accroupi en boule dans un coin, sa main blessée serrée contre lui, Henry priait silencieusement qu'on vienne le libérer de la torture que lui infligeait la vue de toutes ces personnes malheureuses, malades, vilainement blessées, parfois d'apparence douteuse, un vrai petit coin de rebuts de l'humanité. Il secouait sa ventoline pour en tirer les dernières bouffées, et souriait comme un dément à quiconque croisait son regard – et ils étaient beaucoup à se demander quel danger pouvait représenter cet homme étrange complètement échevelé au tee-shirt taché de sang.

« Henry Cartwright, vous pouvez y aller. »

Il courut presque jusqu'à la salle d'examen, fermant brusquement la porte derrière lui une fois entré, faisant sursauter les quelques autres infirmières et patients qui se trouvaient là.

« C'est... c'est rien, juste... crise d'angoisse... » parvint-il à bredouiller. « Je ne vais pas en mourir... » ajouta-t-il avec un rire nerveux, presque autant pour éloigner l'attention de lui que pour se rassurer lui-même. Il avait toujours été mauvais pour les discours d'auto-encouragement, sans grande surprise.

Il s'assit sur la table d'examen la plus proche, évitant le regard de l'infirmière qui s'approchait, peu désireux de se confronter à un autre élément étranger, et certainement bardé d'aiguilles dans sa blouse blanche à peine inquiétante. Il déroula le torchon d'autour de sa main.

« Je... » Il s'éclaircit la gorge. « Je me suis coupé avec un couteau à pain... Et, hum, si vous pouviez me donner un truc pour éviter que je vous fasse une crise de nerf là tout de suite ce serait... sympa... »

L'infirmière lui prit sa main, de ses doigts gantés, et Henry leva finalement les yeux pour rencontrer ceux, incroyablement grands et bleus, de la jeune femme qui s'occupait de lui. L'espace d'un instant, il se raidit, gêné ; mais vite, ce sentiment fit place à un autre, inattendu : celui de la curiosité.

« Je vous connais ? » Le visage de cette jeune femme avait quelque chose de familier. Il lui sourit, plaisamment rassuré de trouver au milieu de cette marée humaine un visage auquel se raccrocher. Un joli minois, d'autant plus, un beau petit nez, les cheveux bruns, mais surtout, des yeux plus bleus qu'il n'en avait jamais vu. « Pourquoi j'ai l'impression de vous connaître ? » continua-t-il, avant que son sourire ne s'efface d'un coup de son visage.

Seattle, quelques années plutôt. Une jeune femme sur le pas de sa porte, gentille et polie. Un trou noir. Et au réveil, la moitié du mobilier qui s'était fait la malle, accompagnée par une grande partie de sa collection de modèles réduits de vaisseaux spatiaux. Et le souvenir de ces yeux bleus, impossible à confondre avec aucuns autres.

« Oh non... » Henry sauta au bas de la table d'examen et tenta de s'enfuir, trébuchant dans ses propres pieds, au bout de ses jambes tremblantes. Un étau compressait sa poitrine, et sa main continuait de saigner, mais il n'avait d'yeux que pour l'infirmière au visage ressurgi de son passé. Par chance – ou pas ? – il avait dans sa chute placé un chariot entre lui et l'infirmière, ce qui la tenait éloigné de lui pour le moment. Par chance, encore, il avait fait peu de bruit en chutant, et n'avait alerté personne dans les box voisins, ce qui lui aurait certainement valu une jolie piqure de calmant dans la partie de son corps la plus accessible, étant donné l'état dans lequel il donnait l'impression d'être : le visage tordu par l'effort qu'il devait fournir pour respirer, la main valide agitée de tremblements, et celle blessée, qui continuait à saigner. Et ce qu'il vivait comme un cri, un appel à l'aide, il ne faisait que le chuchoter : « Qu'est ce que vous foutez là, putain ? »
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Ivy Reynolds

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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeJeu 21 Juin - 21:56



    Je voulais prendre des vacances, ça faisait au moins six mois que je voulais prendre des vacances. J'étais totalement crevée de me cacher sans cesse surtout avec ce qui se produisait en ce moment dans la rue. Et si quelqu'un découvrait que je n'étais pas ce que je prétendais être, ça finirait mal sans aucun doute. J'avais très envie de fuir bien que j'adorais travailler ici. Tout le monde était adorable avec moi et même si ils me jugeaient un peu étrange et folle sur les bords, ils m'appréciaient. Je me sentais fautive jour après jour d'avoir alors à me cacher et à mentir, à mettre des gants faisant croire que j'avais peur d'attraper des maladies en touchant les gens, alors qu'au final j'avais peur de leur faire du mal. J'avais très envie de m'isoler un peu, afin de ne plus prendre ce genre d'application.

    C'était un jour comme les autres aujourd'hui, j'avais passé la journée à soigner des gens, à intuber, à conduire au bloc et recoudre des enfants, des vieillards en bref, à prendre soin des gens. Il était 21h, c'était l'heure de ma pause déjeuner, Maggie devait embaucher pour me remplacer et continuer la nuit à mes côtés, mais elle était en retard. J'ai donc du prendre en charge un junkie tout à fait incontrôlable qui avait bien failli me piquer avec l'une de ses seringues et à tout hasard me donner le Sida. La soirée allait être banal dans tout les cas. Maggie finit par arriver avec 45min de retard et avec une excuse bidon. Bien entendu, le docteur Neils était lui aussi en retard, c'était logique puisqu'ils couchaient ensemble sur le parking de l'hôpital dans le coupé neuf que Carter s'était offert pour se taper les infirmiéres. Je ne préférai pas le regarder, il me rendait malade et il n'insistait pas trop auprés de moi un peu honteux de se prendre rateau sur rateau. Il avait même finit par faire courir le bruit que j'étais lesbienne, un gros débile quoi. Après tout ça, j'ai enfin pu aller prendre ma pause, j'eu juste la force de m'asseoir dans la salle de repos et d'attendre que Lisbeth se ramène avec une salade qu'elle avait emprunté au réfrigérateur, elle enleva le post it d'un geste sec et je la fixais la tête coller à la table d'un air mourrant.
    Remercions le dénommé Ted pour ce mélange de poulet, carottes et concombres! je saisis la fourchette et commençais un bout du mélange, une fois avalée je fis une grimace. C'est dégueulasse. Après ça, je me rappelle pas trop mais j'ai du m'endormir car Lisbeth me secouait comme un prunier, sur le coup j'ai sursauté et je me suis levée, il fallait reprendre le boulot, super.

    Bien entendu, ça aurait été trop simple, mais ce charmant docteur qui voulait me rendre la vie impossible me donna des dossiers à retaper à l'ordinateur, comme s'il y avait marqué secrétaire sur mon front. Mais qu'est ce que vous vouliez que je lui dise? Je l'ai fait bêtement, écoutant les commérages des autres infirmières qui se trouvaient à l'accueil. Il y avait Tara la rouquine qui était là depuis maintenant 5ans et qui adorait parler de tout et de rien et Martha la doyenne des infirmières de tout l'hôpitalqui avait vu passer de tout dans toute sa carrière. Elle les écoutait d'une oreille sans regarder l'objet de leur conversation. Ce gars est trop bizarre. C'est un clodo ou un camé, comme d'habitude... Mais non, il a un numéro de sécurité sociale et tout... Il est juste.. bizarre. Après ça, Martha appela le jeune homme, un certain Henry Cartwright. Je venais juste de terminer et j'allais me lever quand le dénommé Henry fit claquer la porte de la salle d'examen. Tu vas t'en occuper Ivy! Pourquoi moi? Parce que t'es presque aussi cinglée que lui ma fille! Je lui lançai un regard noir et je me dirigeai vers la salle, en direction du jeune homme. Il avait l'air très bizarre et dans un sale état, c'était dommage, il était mignon.

    « Je me suis coupé avec un couteau à pain... Et, hum, si vous pouviez me donner un truc pour éviter que je vous fasse une crise de nerf là tout de suite ce serait... sympa... »Encore un gars très doué visiblement! Je lui fis un sourire désolé et tenta d'être la plus douce possible, j'allais commencer à désinfecter la plaie quand il commença à me parler. Il avait l'air de vouloir me draguer, je ne le regardais pas, me concentrant sur la plaie dégoutante. Il pensait que l'on se connaissait et il insistait grandement. Je le regardai fixement pendant quelques secondes Je ne crois pas non... Aussitôt après, il sauta hors du lit et tenta de s'enfuir sans succés, le chariot et ma personne nous lui bloquions le passage. Mes yeux dans les siens je venais de réaliser qui il était. Seattle, ya quelques années, Tom avait voulu entrer chez lui car il était persuadé que ce gars qui était un ermite, était blindé de tunes, mais au final il avait juste pris quelques meubles et des figures miniatures qu'il avait revendu.Je m'en étais voulue comme à chaque fois, mais jamais je n'avais jamais pensé revoir l'une des victimes de nos larcins. Il s'affolait et je ne savais quoi faire, par réflexe, je me suis retournée et j'ai fermé les rideaux pour que personne ne nous voit. Un patient nous regardait de l'autre bout de la pièce et devait penser qu'il s'agissait d'une scène de ménage, je lui lançai un regard noir en me retournant en direction de Henry pour chuchoter en regardant autour de moi. On se calme, ok? Je bosse là maintenant et j'aimerai continuer! Je passai une main dans mes cheveux en soupirant, je ne savais pas quoi faire, il allait attirer l'attention sur moi et j'allai avoir des problèmes j'en étais sure, il n'y avait qu'une solution. Je me jetai sur lui pour l'embrasser comme je l'avais fais la première fois et attendis qu'il tombe dans les pommes, le baiser dura alors quelques secondes avant qu'il ne finisse dans les vappes et que je puisse le traîner dans le lit. Pendant qu'il dormait je m'occupai de lui et finit par bander sa main blessée. Lisbeth passa par là et passa sa tête derrière le rideau en me regardant d'un air comique. Qu'est ce que tu fous? Il est tombé dans les vappes quand il a vu son propre sang... Quel débile!J'haussai les épaules et la laissai partir en reportant mon attention sur mon nouveau patient, assez nerveuse à l'idée qu'il se réveille et décide d'hurler à travers la salle que j'étais un monstre et une voleuse. Il revint enfin à lui au bout de quelques minutes de patience de ma part.


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Henry Cartwright

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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeVen 22 Juin - 10:51

La dernière des choses à laquelle Henry aurait pu penser, ainsi étalé par terre et en pleine panique, était certainement une visite surprise de l'empereur chinois, mais avec une fille qui se jetait sur lui pour l'embrasser aussi innocent cela soit-il, on n'en était pas loin non plus. On se calme, ok ?, lui avait-elle demandé – apparemment elle ne savait pas à qui elle avait affaire, on voyait bien que ce n'était pas elle qui était face à un cambrioleur. Je bosse là maintenant et j'aimerais continuer ! avait-elle continué : on donnait vraiment des diplômes à n'importe qui apparemment. Ne fallait-il pas un casier vierge pour occuper une profession médicale ? Quoi qu'en théorie, la jeune demoiselle ne s'était peut-être jamais faite attraper, et il y avait de quoi s'inquiéter un peu plus. Henry avait arrêté de respirer, pétrifié par le choc, mais il n'eut pas le loisir de pouvoir réagir outre mesure : deux secondes plus tard, il était dans les vapes, d'une façon qui commençait à devenir familière. Cela aurait pu être grâce à sa chance, après tout, il venait d'éviter une situation bien embarrassante, mais pas cette fois. Cette fois, ce n'était que l'œuvre d'un malheureux hasard qui l'avait mis sur les pas d'une mutante, ce qui, tout compte fait, constituait pour lui une situation bien moins souhaitable que la simple confrontation avec son cambrioleur.

Il se réveilla quelques instants plus tard, allongé dans un de ces lit durs et inconfortable d'hôpital. Pendant l'intervalle où son esprit était encore brumeux, il tenta de se redresser, mais prit en prenant appui sur sa main blesser, la douleur lui finit de le réveiller tout à fait. Il remarqua alors que pendant qu'il s'était évanoui, on avait recousu sa blessure et mis un pansement plus propre que son vieux torchon. Mais il remarqua aussi qu'il n'était pas seul, et lentement, sans geste brusque, il prit soin de s'asseoir de l'autre côté du lit ou se trouvait cette personne, lui tournant le dos. Son plan A était simple : courir, s'enfuir de là, et ne plus jamais revenir. Prévenir la police, peut-être. Il n'avait jamais été un grand sportif, mais il ne doutait pas de pouvoir distancer une jeune infirmière qui ne l'aurait certainement pas vu venir. Mais il y avait un détail qui le chiffonnait. C'était la deuxième fois qu'il la rencontrait, et deux fois, cela avait fini de la même manière pour lui, soit par terre et inconscient, tout cela parce qu'elle l'avait touché. Henry était peut-être sensible, mais il doutait tout de même que le contact d'une fille lui inflige ce genre de dommages. Où était l'astuce, alors ? Il avait dans ses tripes l'intuition qu'elle était l'un d'eux, et cela y faisait un nœud. Il n'avait toujours pas le moyen de dire si elle était dangereuse ou pas, et dans le doute, il aurait même mis un gosse de trois mois dans cette catégorie. Elle faisait peut-être même partie de l'une des factions de mutant qui sillonnaient la ville, et était peut-être entrainée – dans ce cas, s'enfuir en courant n'aurait servi à rien, d'autant plus qu'il y avait aussi des chances que d'autres qu'elle travaillent ici.

Ah ça, pour évaluer les risques potentiels, Henry avait de quoi faire rougir un professionnel. Pour les rationaliser, beaucoup moins.

Mais il était peut-être venu le moment d'appliquer le plan B. Il descendit du lit et se retourna pour la regarder en face, tout en reculant doucement vers l'autre côté de la pièce. Il souriait toujours, mais ce sourire ressemblait presque à une grimace tant sa nervosité était palpable.

« Écoutez... Vous êtes clairement en situation de supériorité là... » commença-t-il, en pensant non pas au centimètres et à la masse pondérale qui les séparait certainement de beaucoup, mais surtout au fait que c'était elle qui savait où se trouvaient les scalpels et les aiguilles dans cette pièce. « Alors je veux bien essayer de rester calme, mais il va falloir que vous restiez immobile, OK ? Pas de mouvement brusque, et surtout, vous ne me touchez pas. »

Henry prit quelques profondes inspirations pour maitriser les battements affolés de son cœur. Il aurait vraiment du prendre des cours de sophrologie ou un autre de ces trucs relaxant, plutôt que des cours de cuisine. Il le regrettait bien maintenant que sa pauvre ventoline avait rendu l'âme et qu'il était seul et effrayé, une petite souris piégée dans un coin par un gros chat (ce qui du point de vue des proportions seulement était loin d'être exact, mais on pardonnera l'image).

« Comment vous avez fait ça ? » Il laissa quelques secondes s'écouler, et avant même d'attendre une réponse complète, il poursuivit, sur un ton paniqué. « Oh bordel, vous êtes vraiment un mutant, c'est ça ? »

Pendant un instant, il fut sur le point d'appeler à l'aide malgré tout, mais au final, il ne pouvait se résoudre à la jeter dans la gueule du loup : Dieu sait ce que le personnel ou les patients pourraient lui faire subir s'ils apprenaient qu'il abritaient un mutant. S'il n'étaient pas déjà au courant et de mèche, bien sûr, mais cette possibilité semblait de moins en moins probable au fur et à mesure qu'il réfléchissait à ce qu'elle avait dit avant de l'envoyer faire un somme. Je bosse là maintenant, et j'aimerais continuer. Si elle craignait pour son job, c'était certainement que ses patrons n'étaient pas au courant de sa particularité. Même sans être particulièrement impliqué dans la cause des mutants, en dehors de par ses dispositions naturelles, il pouvait sentir qu'il y avait tout de même un problème moral à dénoncer quelqu'un pour un tort que vous possédiez vous même. Quant à la dénoncer pour le crime qu'elle avait commis des années plus tôt, il n'était pas sûr qu'on ne le prendrait pas pour un fou. Il y avait même surement déjà prescription, depuis le temps que c'était arrivé.

« Pour qui vous bossez ? Vous êtes de ceux qui s'organisent contre la race humaine, c'est ça ? » Il ne souriait plus, il était désemparé. Rien n'avait de sens. « Pourquoi ma collection ? Et mes meubles ? Pourquoi moi ? Vous me suivez, c'est ça, vous me surveillez ? »

Une jolie pente glissante que voilà : Henry ne se rendait pas compte qu'il en disait plus sur lui qu'il n'en demandait sur elle, et que s'il continuait comme ça elle finirait par comprendre que quelque chose clochait chez lui... Il se mordit la lèvre, incapable de retirer ce qu'il avait pu sous entendre, espérant juste qu'elle ne relèverait pas.
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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeVen 22 Juin - 22:17



    Autant vous précisez que quand il revint à lui, je mourrai d'envie de lui tirer les vers du nez. Il se souvenait de moi, mais de quoi exactement? Je me sentais bête de me poser autant de questions à ce sujet, il savait que j'étais une voleuse et il avait le droit de penser ça, toutes les preuves mener à moi. J'étais totalement foutue en d'autres termes, j'avais un peu peur à l'idée que cet homme allongé là vienne me recracher au visage ce que j'avais fais dans le passé, oui voler c'est mal. Il n'allait certainement pas comprendre que ça n'était pas vraiment ma faute et que c'était l'idée de Thomas. Le pire c'était que j'avais vraiment honte d'avoir fait a et regarder Henry en train de dormir par ma faute me fit sentir très mal, le pauvre garçon il n'avait rien demandé et j'étais entrée dans sa vie pour le voler. Je comprenais qu'il réagisse mal, même si il avait l'air déjà un peu fou sans mon aide. Pour lui je devais être tout sauf digne de confiance pour l'instant, je me demandai si il était digne de confiance lui aussi, s'il allait me dénoncer ou tenter de faire les choses bien, en adulte responsable. Il devait se douter de mon pouvoir et j'espérais qu'il n'aille pas raconter ça sur tout les toits.

    Il se réveilla doucement et eut l'air presque apaisé, ce qui était vraiment nouveau venant de lui pour ce que j'en avais vu. Je lui souris pendant un court instant, pensant naïvement qu'il aurait oublié notre petite confrontation plus tôt mais non, il a l'air de s'en rappeler et de s'étonner que je l'ai soigné. Non, mais il me prend pour qui? Je fais mon boulot moi même si le patient est un gros débile.Je le laissai se lever, il pouvait partir si il voulait après tout, j'allai pas lui courir après et qui allait le croire de toute façon? Dans son état, personne. Il avait l'air de se calmer du moins, il s'efforçait de le montrer en étant plus réaliste et plus mature. Mais je suis très calme moi et je ne croyais pas que je vous ai touché par plaisir, loin de là l'idée de recommencer! Et puis, youhou je porte des gants! Je me mis à secouer mes mains devant lui, pour lui faire comprendre qu'avec ça, mes mains n'allaient pas lui faire de mal. Il semblait ailleurs et il me traita de mutante. C'était horrible, c'était triste. Vous pourriez être plus aimable, je vous ai rien fait de mal là... Mon intervention ne changea pas grand chose à son raisonnement, il semblait déjà repartis dans sa logique de folle dingue et de paranoïaque en tout genre.

    « Pour qui vous bossez ? Vous êtes de ceux qui s'organisent contre la race humaine, c'est ça ? » Il avait l'air sérieux en plus, je fronçai les sourcils, les mains sur les hanches d'un air perplexe. « Pourquoi ma collection ? Et mes meubles ? Pourquoi moi ? Vous me suivez, c'est ça, vous me surveillez ? » Je le regardai avec de grand yeux innocents, il était totalement cinglé là. Est ce que j'avais l'air d'une espionne et qu'est ce que j'aurai bien pu lui vouloir à ce gars? Il avait l'air un peu con sur les bords mais banal. Enfin, pas tant que ça visiblement, était il aussi bizarre que moi, du moins dans le sens où il avait un pouvoir à cacher? Je sais maintenant depuis quelques années que je pouvais voler les pouvoirs des autres personnes qui en possédaient et si ça avait été le cas, j'aurai volé le sien! Je me rappelai pas tout les détails mais après ce coup là, Thomas m'avait amenée jouer au poker chez un contact à lui et que pour ma première fois j'avais vider les poches de tout le monde en raflant tout, ils disaient que c'était la chance du débutant, ou pas! Je venais enfin de piger, je me mis à sourire presque heureuse qu'il soit comme moi et qu'il puisse comprendre mais réalisant qu'il m'avait moi même traitée de mutante et qu'il devait haïr ce que j'étais, qu'il devait avoir peur. J'avais l'habitude à force qu'on me prenne pour un monstre, tout ceux qui l'avait découvert avaient pensé ça et me l'avaient fait comprendre, mais lui il était différent il était comme moi. Je me retournai pour m'asseoir sur le bord du lit opposé, j'étais épuisée et au bord de la crise de nerf, j'avais besoin de dormir et j'avais besoin d'un bon gros câlin, mais bien entendu, personne ne pouvait m'en faire sans tomber dans les vappes si le contact durait plus de 3 secondes chrono. Vous êtes un grand malade!! Je vais pas vous kidnapper ou vous tuer, je vous ai soigné une plaie à la main! Laissez moi rentrer chez moi pour dormir merde! Je commençai à pleurnicher en silence, j'en avais bien besoin, ce gars était épuisant pour les nerfs. Je finis par lui bredouiller des excuses à ma manière. Et puis, vos figurines là, j'ai l'adresse du revendeur si vous les aimez tant que ça. Tommy adorait faire des coups comme ça et je servais juste d'appât pour les... vous mettre K.O. Je suis désolée... Je me relevai et replaçai correctement le chariot en rangeant ce qu'il avait déplacé en se cognant dedans. Le docteur Carlton passa par là et ouvrit les rideaux en grand. Ivy, je te paie pas pour que tu fasses la conversation avec les patients. C'est finit alors c'est bon! Je préférai pas le contredire pour le moment, il aurait été tellement content de m'humilier encore plus. Même si l'envie ne manquait pas de lui dire ses quatres vérités en face, ça n'était pas mon patron non, mais il pouvait faire de ma vie un enfer, c'était ça les médecins titulaires, des gamins qui faisaient un caprice quand ça n'allait pas. Je lui fis un signe de tête affirmatif en regardant mes chaussures et me retournai vers mon patient sans trop le regarder, il allait encore me faire une scène, c'était tellement prévisible de sa part, il était tellement névrosé. Vous pouvez y aller... Je commençai à prendre la direction de l'accueil sans trop faire gaffe à ce qu'il pouvait bien faire derriére moi, j'arrivai à l'accueil en soupirant.

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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeLun 25 Juin - 22:22

« Vous pourriez être plus aimable, je vous ai rien fait de mal là...
- Pour l'instant peut-être pas, mais même dans le cas où vous ne le seriez plus, vous n'étiez qu'une sale petite voleuse et je peux pas dire jusqu'où vous pourriez aller pour me faire taire. »


En temps normal, lorsqu'il était en pleine attaque de panique, Henry était quelqu'un de terriblement gentil, voire trop, et ce comportement était basé sur le simple fait que la meilleure défense est de se coucher sur le côté et de montrer son ventre. Mais cette fois, il n'était pas question de se jeter aux pieds de la demoiselle en la priant de l'épargner – elle semblait presque aussi troublée que lui, et cela allait à l'encontre de tout ce que Henry avait pu connaître comme situations. C'était comme si d'un coup, vous donniez un gros bâton à un gosse qui a l'habitude de se faire rosser ; ou plus exactement, dans cette situation, comme si vous donniez la main haute à un homme qui a l'habitude d'être dépassé par les événements. Cela fit ressortir chez Henry ce côté mordant qu'il avait acquis à l'université et qui ne l'avait quitté depuis lorsqu'il était à l'aise (ce qui restant cependant pour le moins rare). Il ne comprenait pas la façon erratique de se défendre de la jeune femme, et ce qu'il avait sur le cœur ressortait – Henry, au fond, était un petit con, mais avec des principes, dont celui que le vol, c'est mal. Son sourire à vous donnez des crampes aux zygomatiques s'effaça peu à peu, laissant place à de l'incrédulité et une pointe de dégoût. Son cœur, lui, continuait de battre la chamade, et sa poitrine était toujours raide, mais il suffoquait plus à cause du sentiment de ne rien comprendre de ce qui pouvait se passer dans la tête de la jeune femme plutôt que sous sa peur des scalpels qu'elle pouvait cacher sous sa blouse.

Avant qu'il ne dise ou ne fasse quelque chose de stupide, ils furent interrompus par un médecin, qui sans aucune politesse pria la jeune femme de passer à la suite, donnant encore plus l'étrange impression de se trouver dans un abattoir. Ivy, s'appelait-elle, mais ce nom ne lui disait absolument rien, pas plus que celui du Tommy qu'elle avait évoquée, et qu'il n'avait même pas dû rencontrer, sinon pendant son petit sommeil forcé des années plus tôt. Elle semblait particulièrement secoué, particulièrement fatiguée, et quand elle s'éloigna Henry aurait pu jurer que son regard était étonnamment brillant. Mais cela n'avait jamais été du genre à arrêter Henry lorsque sa langue devenait un peu trop pendue, et qu'il commençait à prendre un malin plaisir à attaquer les gens à terre, lui qui l'était en temps normal si souvent. Et quand elle s'était éloignée et se dirigeait vers l'accueil, avant qu'elle disparaisse, il cria à travers la salle à son intention.

« C'est un peu tard pour mes figurines maintenant, mais ce que je voudrais bien, c'est que les garces dans votre genre arrêtent de jouer les victimes ! »

Qu'elle l'ait entendu ou pas, une fois cette phrase dehors, le grand silence qui s'installa autour de lui lui fit l'effet d'une décharge électrique et il se tut immédiatement, glacé d'horreur. Il se trouvait maintenant dans un hôpital entouré d'infirmières dont il venait d'insulter l'une des collègues, de médecins et probablement d'urgentistes qui pourraient le maitriser si facilement que c'en serait pathétique, et toute l'attention était tournée sur lui. Déjà que, s'il avait bien compris les chuchotements, plus tôt, l'avis général des infirmières était qu'il avait presque plus en commun avec un vieux fou sans abri qu'avec une personne normale, c'était comme s'il avait maintenant tout ce qu'on avait pu lui trouver d'étrange. Et dans son esprit malade, tout prenait des allures d'apocalypse zombie, avec le personnel dans le rôle des amateurs de chair fraiche et lui dans le rôle de la seule disponible. Hébété, il se dirigea vers la sortie en regardant de toute part que personne ne l'attache avec une seringue de calmants, et une fois sorti de la pièce, il sortit de l'hôpital sans lever la tête, et sans récupérer ses papiers. Le froid de l'extérieur lui fit l'effet d'un bonne gifle, après l'impression d'étouffement et de chaleur extraordinaire qu'il avait eu à l'intérieur. Au début, il tenta plus ou moins calmement de se frayer un chemin entre les passants, puis il se mit à courir, et finalement tourna dans la première petite allée sombre et vide qu'il rencontra, et qui, bien qu'elle soit glauque à souhait, lui semblait une alternative cent fois préférable à la largeur et la luminosité de la rue où les lampadaires ressemblaient à des faisceaux d'hélicoptère braqués sur lui. Il respirait avec peine, sous l'effet combiné de ses multiples expositions à des situations stressantes, le manque de calmants et le sprint qu'il venait juste de piquer. Il s'adossa à un mur, et dans la seconde qui suivit, il était à genoux, soulageant son estomac. Il roula sur le côté pour s'asseoir contre le mur, ramena ses genoux contre sa poitrine, et tenta désespérément de se maitriser. D'abord ses nausées, puis son souffle, et le cœur avec. Même une fois calmé, ses membres continuèrent à trembler un moment, et il resta longtemps, ainsi recroquevillé dans la pénombre, pendant que l'adrénaline dans son sang s'estompait progressivement.

Il se sentit beaucoup mieux une fois calmé et le tremblement arrêté. Il se sentait étrangement bien, et il avait une idée de la cause – il était familier du syndrome post-traumatique (car tout est relatif, et selon ses propres critères, c'était bien un traumatisme qu'il venait de traverser), dont il connaissait bien les trois étapes. Up en était la première, et il ne préférait même pas penser à la deuxième. En fait, il se sentait tellement bien qu'il eut la force de se relever, et sans trop y réfléchir, il retourna vers l'hôpital ; mais arrivé devant les portes, il hésita, et n'osa pas rentrer. Il ne préférait pas retourner là dedans sachant que presque tout le monde le repèrerait dès l'instant où il y mettrait les pieds et auraient à son égard une conduite hostile. Alors, plutôt que de rentrer, il attendit sur le trottoir, en plein milieu de la nuit, que quelque chose se passe. Et en y réfléchissant de plus près, la seule chose qu'il voulait voir se passer, c'était que Ivy sorte pour qu'il puisse demander à quelqu'un de lui rendre ses papiers, et elle était la seule personne à qui il pouvait le faire, non pas parce que tout les autres devaient le prendre pour un fou (parce que elle aussi devait penser de la même manière), mais parce qu'elle lui était redevable, et dans sa réaction, il avait cru comprendre que c'était quelque chose qui pourrait compter pour elle.

Il attendit un long moment, simulant plusieurs fois une conversation téléphonique pour éviter de croiser le regard d'un groupe qui passait devant lui, et se cachant de plus en plus dans sa capuche. Par chance, elle finit par sortir par devant (quelqu'un avait dû encombrer ou fermer la porte de service), et avant qu'elle ne se soit éloignée, il courut derrière elle pour la rattraper.

« Ivy, attendez ! » Il la dépassa et se planta devant elle, avec son air le plus désolée. Mais il ne s'excusa pas. « J'ai oublié mes papiers à l'intérieur. J'ai besoin que vous alliez les récupérer. »

Elle aurait pu l'ignorer, le planter là, le gifler, lui rendre la monnaie de sa pièce, lui voler ses papiers en plus du reste, et pourtant, Henry n'était pas si inquiet qu'il aurait dû l'être.

Up.

Le retrait subit de l'adrénaline avait une étrange façon de vous altérer le jugement.
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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeSam 30 Juin - 0:52



    « Pour l'instant peut-être pas, mais même dans le cas où vous ne le seriez plus, vous n'étiez qu'une sale petite voleuse et je peux pas dire jusqu'où vous pourriez aller pour me faire taire. » Il avait osé me traiter de sale petite voleuse? Et en plus de ça, il était persuadé que j'allais faire n'importe quoi pour qu'il ne révèle pas aux gens ce que j'avais fais quelques années plus tôt. Il ne réalisait peut être pas ce qu'il disait ou ce qu'il menaçait de faire, du moins je l'espérais secrètement. Comment pouvait il être aussi catégorique face à une personne qu'il n'avait connu que quelques secondes auparavant et qui l'avait soigné alors que celui ci la menaçait? Je me sentais menacée et il me faisait presque peur, la situation était assez dérangeante, il avait l'air paniqué et je finissais par être paniquée à l'idée qu'il le soit. J'étais soulagée que notre "entrevue" soit mise à mal par l'intervention du docteur, bien entendu me laisser parler ainsi ne me plaisait pas, surtout devant ce gars qui semblait me prendre pour une véritable peste, mais parce que aucune jeune femme n'aurait aimé être à ma place, accusée d'être une sale garce et d'être traitée comme une merde. Ce Henry réalisa enfin que l'intervention était terminé et recommença « C'est un peu tard pour mes figurines maintenant, mais ce que je voudrais bien, c'est que les garces dans votre genre arrêtent de jouer les victimes ! » Bien entendu que je l'avais entendu, mais j'étais déjà bien décidée à partir et me débarrasser de lui. Il me mettait hors de moi, tout simplement. Comment pouvait il être aussi odieux avec moi alors que j'avais tout fait pour ne pas être une ignoble personnage? Il m'énervait tellement, j'avais tellement envie de l'attraper et de faire agir mon pouvoir sur lui, qu'il tombe dans les pommes et qu'il arrête de faire son grand malade. A ma grande satisfaction, tout le monde avait l'air choqué et semblait le juger très mal. C'était de sa faute aussi! Il n'avait qu'à pas me traiter de cette manière aux yeux de tous, c'est lui qui passait pour un gros débile là et pas moi.

    Satisfaite j'arrivai à l'accueil, rejoignant Lisbeth qui était au téléphone. Cette dernière regarda le dénommé Henry passer devant elles, d'un air presque choquée, elle bloqua le combiné dans son cou et fit un signe de tête en direction du jeune homme qui partait. Je parie qu'il t'en a fais voir de toutes les couleurs, celui là. Je lui fis une énorme grimace en secouant la tête négativement. Si tu savais, tu n'oserais pas m'en parler... Je soupirai et me remis au travail, il fallait plâtrer un joueur de football universitaire. Il était plutot mignon, juste un peu plus jeune que moi, mais au stade où j'étais ça n'avait aucune importance. Je ne touchais jamais les hommes, alors pouvoir coucher avec, c'était franchement ultra compliqué de faire une simple première approche, je n'avais pas l'habitude d'attirer les hommes et d'avoir envie de les séduire. Il était bien sympa ce jeune homme, mais le malheureux me toucha les fesses et se prit un gifle monumentale, il ne fallait pas s'y risquer, c'était devenu un automatisme pour moi. Avec tout ça, il était l'heure que je rentre chez moi, j'allais me diriger vers les vestiaires du personnel quand Martha m'interpella. Hey ma chérie! Ya le gars bizarre de tout à l'heure qui est dehors, il a l'air de t'attendre. Qu'est ce que tu lui as fait? J'haussai les épaules sans trop savoir quoi lui répondre. Je fourrai une main dans ma blouse et en sortis le porte monnaie. Dans la chute du patient plus tôt, je l'avais ramassé et j'avais fouillé dedans sans rien y prendre, seulement j'avais oublié de le lui rendre. Il avait été tellement odieux que j'avais envie de le garder à jamais. Je décidai de prendre une douche et de me changer avant de le lui rendre, je préférai largement mettre mon pull en cachemire gris, mon vieux jean et mes gants en cuir. Je saluai tout le monde et finis par sortir au bout d'une bonne quinzaine de minutes. Mes cheveux s’élevèrent lorsque les portes coulissantes s'ouvrir pour mes laisser sortir, je resserrai ma main contre mon sac à main en cuir noir. « Ivy, attendez ! » J'avais presque oublié que l'abominable patient qui m'attendait dehors, il arriva et se planta devant moi d'un air décidé presque désolée, il allait sans doute me demander pardon pour son comportement merdique qu'il avait eu auparavant mais non.« J'ai oublié mes papiers à l'intérieur. J'ai besoin que vous alliez les récupérer. »
    Je lui fis de grands yeux, battant des cils plusieurs fois d'affilée pour être certaine qu'il était bien. Il ne manquait pas de culot, il s'excusait même pas et en plus il n'était même pas poli. Je levai les yeux au ciel en soupirant et lui tendit son porte feuille. Pas la peine de le vérifier, y a tout dedans, vous l'avez fait tomber quand j'ai utilisé mon pouvoir sur vous et j'ai complètement oublié de vous le rendre. Vous m'en voyez presque désolée! J'haussai les épaules d'un air presque moqueur et taquin. Mon sac glissa le long de mon épaule et je le remontai en me dandinant, tout en bredouillant. Vous avez l'air d'aller mieux, vous m'en voyez contente...

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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeLun 9 Juil - 12:05

« Pas la peine de le vérifier, y a tout dedans, vous l'avez fait tomber quand j'ai utilisé mon pouvoir sur vous et j'ai complètement oublié de vous le rendre. Vous m'en voyez presque désolée ! »

Henry récupéra son portefeuille qu'elle lui tendait, en faisant attention de ne pas la toucher – même si elle avait des gants, il n'osait pas s'approcher trop près d'elle, certainement un mauvais souvenir qui le hantait. Mais maintenant que cela était fait, il ne savait plus comment se comporter, et il restait la bouche ouverte sans rien dire, une statue posée sur le chemin d'Ivy.

« Vous avez l'air d'aller mieux, vous m'en voyez contente... »

Était-ce du lard ou du cochon, Henry était un peu perdu. Mais en même temps, au beau milieu de la nuit, en pleine rue, avec une inconnue ex-cambrioleuse et mutante, qui ne l'aurait pas été ? Henry, en particulier, n'aurait jamais imaginé se retrouver confronté à une situation même dix fois moins embarrassante. Il contemplait ses pieds, en attendant que l'inspiration lui vienne, pour dire quelque chose à cette fille qu'il avait conscience d'avoir malmenée, pas forcément sans raison, mais à tort quand même. Et surtout, il fallait qu'il dise quelque chose, pour profiter de l'incroyable opportunité qui lui était offerte – car même si elle lui faisait toujours un peu peur, elle lui avait fait comprendre qu'elle n'était plus une menace, et, par conséquent, faisait un parfait sujet pour ses recherches. Il lui fallait donc l'amadouer, lui donner des raisons de ne pas refuser de coopérer... et Henry avait des doutes que le seul chantage marche. Il n'y a rien de pire que d'essayer de convaincre un futur cobaye en marchandant à coup de et si vous ne me suivez pas, je préviens la police, en particulier quand le-dit cobaye peut vous assommer avec le plus léger des contacts.

« Écoutez... Je ne voulais pas être aussi cruel tout à l'heure. J'ai... quelques problèmes avec ma gestion du stress, et entre l'hôpital, les gens, et vous, je crois que j'ai craqué. Je ne voudrais pas vous juger sur ce que vous avez pu faire, je sais ce que c'est que de découvrir qu'on a un pouvoir et ne pas savoir quoi en faire. Il y a plein de gens qui se laissent entrainer dans tout un tas d'histoires parce qu'il se sentent différents des autres. »

Les meilleures manipulations sont les plus sincères... Il y avait tant de vérité là dedans que personne n'aurait pu douter que Henry soit vraiment tout à coup devenu un bon samaritain – tout n'était pas fondamentalement faux, les seules choses qu'il devait taire étaient cette crainte persistante dans le fond de ses tripes, et aussi le fait que sa motivation principale n'était pas aussi altruiste qu'il pouvait le laisser entendre, et tenait plus d'une avide curiosité scientifique.

« En fait, j'étudie les pouvoirs que certains individus possèdent, comme vous. Et comme vous n'avez pas l'air d'avoir l'intention de me tuer, peut-être que je peux vous poser quelques questions ? Et peut-être que vous pourriez répondre, pour vous faire pardonner ? »

De belles paroles, une petite taquinerie à la fin, un sourire, et des efforts pour cacher l'expression d'intense embarras qui aurait reflété plus correctement son état d'esprit que son air contrit – Henry sortit le grand jeu. Il avait caché ses mains, qui se tortillaient maintenant nerveusement dans son dos, ranimant la douleur de la coupure, ce qui se trouvait finalement être une distraction bienvenue.

« Comment ça marche, en fait, votre pouvoir ? »
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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeDim 15 Juil - 20:23



    Ce gars là, s'il n'avait pas été aussi timbré et s'il n'avait pas osé menacer de me dénoncer, je l'aurai presque trouvé attirant. Vous voyez le genre de gars qui n'a pas un physique de rêve mais qui a un style tellement spécial qu'on en vient à le trouver intéressant, qui est tellement pas doué en relation sociale qu'on a un peu pitié de lui. Je le regardai avec de grand yeux gêné, s'il entendait ce que je me disais à moi même, ça aurait été atrocement gênant. Je préférai arrêter d'y penser, de toute façon, les relations amoureuses s'étaient impossibles avec moi et les relations tout court, c'était pas de la tarte! J'étais persuadée qu'il allait fuir, il avait tellement peur de moi qu'il ne le cachait plus de toute manière, d'où la façon si particulière qu'il avait eu de récupérer son bien en évitant tout contact avec mes mains gantées. « Écoutez... Je ne voulais pas être aussi cruel tout à l'heure. J'ai... quelques problèmes avec ma gestion du stress, et entre l'hôpital, les gens, et vous, je crois que j'ai craqué. Je ne voudrais pas vous juger sur ce que vous avez pu faire, je sais ce que c'est que de découvrir qu'on a un pouvoir et ne pas savoir quoi en faire. Il y a plein de gens qui se laissent entrainer dans tout un tas d'histoires parce qu'il se sentent différents des autres. » Je le regardai d'un air un peu gêné, il semblait bien différent de tout à l'heure et je pressentais que cela n'allait pas durer, pensait il réellement ce qu'il était en train de dire? Je ne pouvais lire dans ses pensées pour en être certaine et je n'appréciais guère la façon qu'il avait de parler des gens comme moi enfin comme nous puisqu'il semblait posséder un pouvoir lui aussi. Il semblait bien étrange à juger les gens dotés de pouvoirs aussi mal, il croyait me cerner sans doute, mais il se trompait. Je lui lançai un regard noir. Je ne me sens pas différente, je le suis.

    « En fait, j'étudie les pouvoirs que certains individus possèdent, comme vous. Et comme vous n'avez pas l'air d'avoir l'intention de me tuer, peut-être que je peux vous poser quelques questions ? Et peut-être que vous pourriez répondre, pour vous faire pardonner ? » Je croisai les bras contre ma poitrine d'un air un peu vexé. Il est complètement malade ce gars même lorsqu'il semble gentil et c'est le genre de chose que j'ai du mal à supporter. Je devais encore me faire pardonner alors que j'avais pris la peine de le soigner et de lui rendre son porte feuille. Ce gars se prenait pour qui à me dire quoi faire et à se montrer presque supérieur? C'était sans doute la fatigue, mais son sourire me donnait l'impression qu'il se moquait de moi et que je ne devais pas me laisser faire. Avant que je réponde, il était déjà lancé dans sa petite affaire.« Comment ça marche, en fait, votre pouvoir ? » Une question de plus et je crois bien que je l'aurai envoyé au pays des rêves à cet idiot. Il avait le don de rendre chacune de ses paroles totalement abominable et pourtant, j'arrivai presque à ne pas lui sauter à la gorge, ça doit être l'habitude, à la longue il me paraissait moins méprisable et plus supportable. J'étais tiraillée entre l'envie de lui répondre et celui de lui mettre une gifle monumentale. Je préférai opter pour une solution plus radicale. Je levai les yeux au ciel à nouveau et secouai la tête pour lui faire comprendre que je n'avais pas envie de parler.

    Vous devriez rentrer chez vous, Henry, avant de croire que le ciel va vous sur la tête. Je le contournai avec une facilité qui m'étonna presque sur le coup, j'aurai très bien pu me débarrasser de lui dés le début, ça aurait facilité les choses. J'étais soulagée et pourtant, je ne pus continuer plus loin. J'avais la sale impression qu'il fallait que je lui parle et je détestais ça. Je me retournai après quelques secondes de réflexions en soupirant, je pensais une main dans mes cheveux pour qu'ils ne me gênent pas et les rangeaient derriére l'oreille, je le foudroyai littéralement de mes yeux bleu acier. Ne me le faites pas regretter, c'est juste un conseil... Sans trop le regarder plus longtemps je lui fis signe de me suivre et je marchai sans m'arrêter, sachant qu'il ne perdrait pas le risque de me perdre, trop intéressé par mon pouvoir. Je finis par m'arrêter dans un café non loin de là où j'étais déjà allée sans trop m'y faire connaître. Je pris place à une table, posant mon sac à côté de moi, Henry le patient cinglé en face. Une serveuse arriva je commandai un thé sans trop prêter attention à ce qu'il pouvait bien vouloir boire, il était assez grand pour faire une crise dans un hôpital, il pouvait bien se charger de lui même. Une fois la vieille serveuse partit, je décidai de commencer à lancer la fameuse discussion. C'est toi qui paie. Tu me dois bien ça. Bon alors... pour ce qui est du phénomène de tout à l'heure, disons que j'te touche, tu t'couche. Du moins pour l'individu lambda. Par exemple, toi je pense que... La serveuse arriva avec leur commande, les servit et les regarda d'un drôle d'air pendant un moment. Oui, venant d'un regard extérieur, on devait passé pour un jeune couple et cette idée me fit faire une grimace de dégoût avant de tremper mes lèvres dans le thé brûlant. Une seconde aprés j'étais déjà repartis dans mon explication, faisant des gestes avec les mains, j'en étais presque passionnée, au fond ça me manquait de ne pouvoir en parler à personne de mon pouvoir même si cette personne était aussi folle que le jeune homme qui me faisait face. Je me penchai vers lui en parlant tout bas. J'ai déjà testé avec un gars de Brooklyn, il était passe muraille et quand je l'ai touché, il est tombé dans les pommes et j'avais son pouvoir... Enfin jusqu'à ce que je touche par accident une autre personne. Bref, d'où, les gants. Je levai les mains et je les secouai devant lui pour lui faire comprendre qu'il ne risquait absolument rien. Je repris ma tasse de thé et en bus une gorgée à nouveau et le fixa à nouveau. Je te montre le mien, tu me montres le tien, non?



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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeMar 17 Juil - 20:33

« Vous devriez rentrer chez vous, Henry, avant de croire que le ciel va vous tomber sur la tête. »

Henry ne s'était pas vraiment préparé à l'éventualité d'un refus. Il avait sincèrement penser que se tenir en travers de son chemin de toute sa hauteur de béhémoth aurait suffit à donner un peu de poids à ses arguments, suffisamment pour la retenir. Et pourtant, elle le contourna si facilement et s'éloigna avec si peu d'intérêt qu'il en resta pantois un long moment, incapable de trouver une bonne réplique. Pour lui qui avait fini par construire son existence autour des pouvoirs, il était devenu impensable que quelqu'un puisse passer à côté d'une offre telle que celle qu'il lui avait faite.

Mais finalement, Ivy le prit à nouveau à contrepied quand se retourna, lui faisant signe de le suivre. En quelques uns de ses pas de géants, il l'avait rattrapée, mais ne brisa pas le silence, de peur que le moindre de ses commentaires puise encore la faire changer d'avis. Il n'arrivait absolument pas à cerner la jeune femme, et sa confusion s'ajoutait à la crainte viscérale qu'il en avait du fait de ses pouvoirs (elle l'avait déjà envoyé deux fois au tapis, et le dicton ne dit-il pas jamais deux sans trois?). Il marcha à ses côtés un moment, à une distance respectable, les mains profondément enfouies dans les poches, tout penaud – elle avait visiblement pris en main la suite des événements, et cela lui donnait un vague sentiment d'infériorité qu'il n'était pas sûr d'apprécier et qui contribuait fatalement à diminuer sa confiance déjà fragile.

Il entra finalement dans un café à sa suite, et s'assit en face d'elle, sans pour autant chercher à établir un contact visuel. L'arrivée de la serveuse le fit sursauter – plongé dans ses pensées, essentiellement centrées sur Ivy, il avait peu à peu oublié quand dans le monde réel, parfois, des gens venaient vous adresser la parole sans que vous ne leur ayez rien demandé, et que c'était même le métier de certain, en particulier les serveurs. Un coude sur la table, se mordant les ongles, il se pencha sensiblement dans la direction opposée de la serveuse pour s'en éloigner le plus possible ; et quand Ivy eut passé sa commande, et que la serveuse se tourna finalement vers lui, attendant visiblement sa réponse, il marmotta un « Pareil » sans conviction, avant de se souvenir qu'il n'aimait pas vraiment le thé, et de bafouiller « En fait non... Un café. ». Il ne voulait vraiment pas briser le silence, toujours inquiet de l'effrayer et de la voir s'enfuir à nouveau – il était assez attentif pour avoir compris qu'elle ne le considérait pas encore vraiment comme un potentiel allié, et à peine encore comme quelqu'un de sain d'esprit. Il fut soulagé qu'elle entame finalement la conversation.

« C'est toi qui paies. Tu me dois bien ça. Bon alors... pour ce qui est du phénomène de tout à l'heure, disons que j'te touche, tu t'couches. Du moins pour l'individu lambda. Par exemple, toi je pense que...  »

Il lui fallut sursauter à nouveau à l'arrivée de la serveuse pour comprendre ce qui l'avait fait s'arrêter. Il se pencha encore une fois pour éviter le bras de la serveuse qui remplissait sa tasse de café. Il jeta un regard à Ivy : jusque là, elle ne lui avait pas vraiment fait de révélation, sauf peut-être... Elle avait parlé d'individu lambda, et le donnait en contre exemple : avait-elle simplement, où son pouvoir avait-il avoir quelque chose à y voir ? Elle reprit la parole, et curieusement, il put la voir se détendre et se laisser emporter par son récit, ce qui lui tira un sourire amusé, car il comprenait la soudaine libération qu'elle pouvait ressentir à parler librement.


« J'ai déjà testé avec un gars de Brooklyn, il était passe muraille et quand je l'ai touché, il est tombé dans les pommes et j'avais son pouvoir... Enfin jusqu'à ce que je touche par accident une autre personne. Bref, d'où, les gants. Je te montre le mien, tu me montres le tien, non? »

Quand elle avait commencé à décrire son pouvoir, tout de suite Henry s'était lancé dans ses hypothèses : le contact suggérait que l'agent qui lui permettait d'assommer ses victimes était directement sur sa peau, bien qu'il n'avait encore aucun moyen de savoir s'il s'agissait plutôt d'un choc électrique ou d'un poison, ou quoi que ce soit d'autre que ces étrangetés génétiques rendait possible. De plus, cet agent semblait fonctionner dans les deux sens, puisqu'elle était d'une certaine façon capable de copier les pouvoirs des autres, via leur ADN selon toute probabilité (mais il était bien placé pour ne pas leur faire confiance). Cela sembler relever plus de la biologie que de la physique, mais il pensait tout de même pouvoir en tirer quelque chose. Pendant qu'il réfléchissait, il ne s'était pas rendu compte qu'elle s'était arrêté pour lui laisser la parole, et après un blanc, il revint sur terre, et s'excusa de son absence.

« Désolé, je réfléchissais... Disons que mon pouvoir me permet de bidouiller les probabilités... Pratique pour gagner à la loterie, mais pas autant pour se défendre contre.... »

Il laissa sa phrase en suspens, réalisant une fois de plus qu'il risquait de perdre toute chance de poursuivre cette conversation si par mégarde il la vexait. De toute façon, lui parler de son pouvoir à lui ne l'intéressait pas du tout, et, même si la transition pouvait paraître un peu brusque, il tenta de concentrer la conversation sur le pouvoir d'Ivy.

« La perte du pouvoir de passe muraille... même si tu touches un humain non muté ? Et la copie des pouvoir, c'est volontaire ou pas ? »
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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeSam 21 Juil - 22:31


Henry semblait décontenancé par ma réaction, il devait se méfier encore de moi, autant que je le faisais pour lui. Je n'avais pas envie de lui donner raison, certes je ne le portai pas réellement dans mon coeur mais il m'intriguait assez pour que les répulsions qu'il m'avait inspirée ne cessent. Il semblait complètement désorienté dans cette endroit, ça me donnait le sourire. Je me sentais en position de supériorité et j'aurai pu lui demander tout ce que je voulais, je suis sure et certaine qu'il aurait accepté. Il semblait gênée par la serveuse, presque repoussé par elle. C'était vraiment bizarre de le voir dans un état aussi songeur, il était « Désolé, je réfléchissais... Disons que mon pouvoir me permet de bidouiller les probabilités... Pratique pour gagner à la loterie, mais pas autant pour se défendre contre.... » Il avait arrêté de parler, ce qui me fit froncer des sourcils, il voulait sans doute se montrer poli en ne poursuivant le fil de sa pensée et je trouvais presque ça gentil. Non pas que j'étais tout de suite fan de lui, mais il faisait des efforts, je devais en faire aussi. Je finis par briser le silence gênant. J'étais réellement intéressée par son pouvoir, j'avais bien envie de voir ce que ça donnerait si je parvenais à l'utiliser mon tour. Contre moi... je lui fais une sourire radieux, j'étais prête à rire de la situation, sans doute, parce qu'il ne représentait plus un potentiel danger ici.

Ne vous en faites pas, je le prends pas mal. Je trouve ça drôle... Vous êtes la première personne qui a peur de moi. Je me sens puissante!

Je fis signe à la serveuse de venir, en levant la main d'un air assez enfantin. La bonne vieille mit quelques secondes à minutes à venir, assez de temps pour moi, pour lancer un regard interdisant le reproche à celui qui allait payer la note. Henry était encore dans ses rêveries, il semblait en pleine réflexion. Il devait sans doute méditer sur ce que je venais de lui dire, tout cela devait engendrer des centaines de questions à mon sujet, enfin celui de mon pouvoir. La vieille nous interrompit encore par ma faute. Je lui fis un grand sourire. Vous auriez des pancakes aux myrtilles? Oui m'dam Super alors! Avec du sirop, ça sera tout! merci. Je laissai la vieille partir d'un air dépité, surement que je commande ceci à cette heure tardie, mais bon, je m'en fichais, j'étais en pleine réflexion philosophique là. « La perte du pouvoir de passe muraille... même si tu touches un humain non muté ? Et la copie des pouvoir, c'est volontaire ou pas ? » Je bus une autre gorgée de thé, tournant sept fois ma langue dans ma bouche, je cherchai une réponse à lui fournir. A vrai dire, je n'avais jamais osé penser à l'éventualité qui se dessinait, celle de choisir de faire ce que mon don faisait. Cette idée me fit froid dans le dos.

Non, rien n'est volontaire. Heureusement pour vous non? Je passerai encore plus pour une garce manipulatrice si c'était le cas.

La serveuse revint avec ma commande, ce qui me fit sourire de toutes mes dents. Je me jetai presque sur les crêpes, donnant l'impression que je n'avais pas mangé depuis plusieurs jours. J'étais petite et frêle mais je mangeais autant qu'un rugbyman. Après une énorme bouchée que j'avais du mal à mâcher et qui m'occupa la bouche durant quelques minutes, j'avalai le tout, reprenant ma respiration. Une idée me venait en tête et j'avais bien envie de la réaliser. D'un doigt fin je lui fis signe d'attendre un instant et je farfouillai dans mon sac pour prendre une pièce de monnaie. Je la tenais du bout des doigts et je la fis tourner, la fixant attendant qu'elle finisse ses tours.

Je dis FACE.

Je fixais fièrement Henry, étant persuadée que la pièce allait m'écouter, je n'avais jamais pensé à essayer les pouvoirs de ceux que j'avais touché, ce genre de vol là me gênait. La pièce mit un long moment avant de s'arrêter, elle donnait l'impression d'hésiter. Mais elle se figea, côté face. Je frappai des mains d'un air presque hystérique.

Biiiingoo!
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Henry Cartwright

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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeJeu 2 Aoû - 16:56

« Ne vous en faites pas, je le prends pas mal. Je trouve ça drôle... Vous êtes la première personne qui a peur de moi. Je me sens puissante! »

Henry rit jaune à cette remarque – il était à peu près aussi fier de cette faculté à faire les gens autour de lui se sentir un peu mieux que du fait qu'il savait marcher. Quand le sourire des autres reposait sur votre égo piétiné, il était difficile de savoir l'apprécier.

« Il faut pas laisser ça te monter à la tête, j'ai aussi peur de toi que d'elle » s'empressa-t-il d'ajouter, en désignant la serveuse, « Et à moins qu'elle soit secrètement ceinture noire ou mutante... il y pas grand chose qu'elle pourrait faire à quelqu'un qui doit faire deux fois sa taille et son poids. »

Il arrêta de bafouiller en se rendant compte qu'il n'arrangeait pas forcément la situation, et qu'admettre qu'une serveuse poids plume était pour lui une source de panique ne concourrait pas à lui rendre sa dignité. Il crut d'ailleurs qu'il allait s'étouffer quand Ivy rappela la serveuse, avec un regard qui lui interdisait tout commentaire, et qu'il vivait comme une lente torture. Il aurait pu jurer qu'elle tirait un malin plaisir à le mettre mal à l'aise ; et même s'il comprenait vaguement d'où pouvait venir ce plaisir, il n'était pas spécialement enjoué par cette idée, et tourna donc à nouveau la conversation vers les pouvoirs, où au moins son avis scientifique pouvait lui redonner un peu d'importance.

« Le fait que ce ne soit pas volontaire n'est pas forcément une bonne chose... certaines personnes ne contrôlent pas forcément leurs capacité, et ça peut être dangereux de la leur voler... Quand il s'agit de pouvoir gagner à pile ou face, ça va encore, mais tous les pouvoirs ne sont pas aussi inoffensif que le mien... Et si jamais il arrivait que tu prennes le pouvoir de quelqu'un sans t'en rendre compte, et que ledit pouvoir ait certains effets secondaires... Il vaut mieux être une garce manipulatrice que morte. »

Quand il réalisa l'optimisme de son discours, qui contrastait grandement avec l'air délecté qui habitait le visage d'Ivy, qui mangeait ses pancakes à grandes bouchées, il se racla la gorge de l'air désolée d'un cheveu sur une soupe.

« Désolé, je voulais pas te couper l'appétit... »

Ivy ne faisait pas de grands gestes, maintenant, et n'avait certainement pas de seringues cachées sur elle. Elle portait ses gants, et il se tenait suffisamment éloigné de la table pour qu'elle ne lui saute pas dessus comme elle l'avait fait plus tôt. Et avec des pancakes plein la bouche, en somme, elle avait finalement l'air plutôt inoffensive. Certes, il n'aurait pas fallu grand chose pour qu'elle le redevienne, mais pour l'instant, le sentiment qui dominait Henry, c'était qu'il avait peut-être trouvé quelqu'un à qui parler sans avoir peur de faire une gaffe, ou de le voir se transformer en tueur psychotique aux pouvoirs incontrôlables. Certes, ce n'était pas forcément la meilleure des interlocutrices (il n'oublierait pas si facilement qu'elle l'avait agressé deux fois, même si elle l'avait fait gentiment et pas toujours avec de mauvaises intentions). Mais c'était un interlocuteur tout de même.

« C'est juste que... je dois littéralement être le mec le plus chanceux sur la planète et pourtant un pigeon ne pourrait même pas me regarder sans que je pense qu'il en ait après ma vie. Alors quand je pense que certainement personnes ont des pouvoirs beaucoup moins positifs... Rien que d'en parler j'en ai des palpitations. »

Henry n'avait jamais été bon à cacher sa nervosité, et il n'essayait même plus. Finalement, l'auto-dérision semblait être la technique qui marchait le mieux pour lui, même s'il devait sembler extrêmement pathétique pour la plupart des gens – après tout, il se souciait peu de ce que l'on pouvait penser de lui, tant que les gens continuaient à avoir pitié des chiens battus.

Ivy fouilla dans son sac et en sortit une pièce, et il avait deviné avant même qu'elle ne le fasse ce qu'elle avait en tête. Son enthousiasme quand la pièce retomba du bon côté lui arracha un sourire timide.

« Ça ça va, c'est encore facile, en théorie c'est que du 50/50. Il a fallut que je lance une pièce 40 fois avant d'admettre qu'il y avait quelque chose qui tournait pas rond chez moi. »

Après un moment de silence, il repensa à ce qu'il venait de dire, remâcha ses mots, et après un court silence s'empressa d'apporter quelques ajustements à l'attention d'Ivy qui risquait encore de mal comprendre son avis sur les pouvoirs.

« Ou trop rond, je sais pas. Je ne voulais absolument pas laisser entendre que je pense que ce qu'on peut faire est contre-nature, qu'on est des abominations. C'est juste... disons que d'un point de vue physique c'est complètement délirant. Et c'est pour ça que j'aimerais bien comprendre comment c'est possible, pour pouvoir dormir tranquillement en sachant que les lois de la physique n'ont pas volé en éclat et que l'univers ne risque pas de voler en éclat d'un instant à l'autre. Et puis, en comprenant... ça pourrait aider à... plein de trucs. »

Il tenta de prendre son courage à deux mains, mais c'était comme essayer d'attraper une savonnette humide. Il n'osait pas demander la permission de mener des recherches plus poussées, et encore moins quand il considérait qu'il se tenait dans un café douteux en plein milieu de la nuit avec quelqu'un qu'il n'avait connu que quelques minutes et ce depuis qu'elle avait vidé son appartement...
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MessageSujet: Re: L'avenir est-il un long passé ? [Ivy]   L'avenir est-il un long passé ? [Ivy] I_icon_minitimeSam 11 Aoû - 0:52




Henry était pas le gars le plus optimiste du monde et franchement, si j'avais pas eu ma dose de sucre tout de suite, j'aurai été bonne pour partir en dépression à cause de lui. Il avait le don pour casser l'ambiance en moins de temps qu'il me fallait pour avaler un pancake, c'est pour dire. Il avait peur de la serveuse autant que de moi. Il était certainement plus propice à l'internement que je ne l'étais. Avec mon vécu, j'étais persuadée que j'étais un cas rare, mais faut croire que non et que les cinglés courent les rues ans cette bonne vieille ville surtout ces temps ci. Il était plus tot marrant à bafouiller comme ça pour rien, à avoir peur de tout et de rien.

« Le fait que ce ne soit pas volontaire n'est pas forcément une bonne chose... certaines personnes ne contrôlent pas forcément leurs capacité, et ça peut être dangereux de la leur voler... Quand il s'agit de pouvoir gagner à pile ou face, ça va encore, mais tous les pouvoirs ne sont pas aussi inoffensif que le mien... Et si jamais il arrivait que tu prennes le pouvoir de quelqu'un sans t'en rendre compte, et que ledit pouvoir ait certains effets secondaires... Il vaut mieux être une garce manipulatrice que morte. »

Est ce qu'il se rendait compte de ce qu'il disait? De ce que ça pouvait faire aux autres, des mots aussi durs? Je pense pas, parce que je crois que je l'aurai giflé sinon. J'étais assez vexée de ses propos, il ne faisait pas exprès d'être ainsi, il voulait juste partager ce qu'il pensait et il était maladroit, je ne pouvais pas lui en vouloir. Au fond de moi, j'étais quand même irritée et à la fois un peu honteuse. Je regardais mon assiette en bredouillant.

Qu'est ce qui vous fait dire que je contrôle pas? Je vous ferai dire que moi, c'est comme ça, je ne peux pas toucher sans faire ça! Vous croyez pas que j'ai essayé? J'ai essayé tellement de fois...

Il s'excusa et semblait si sincére, que je ne pouvais pas continuer à lui en vouloir. J'arrêtai alors de faire ma moue enfantine et de bouder comme une gamine de quinze ans. Au fond il avait raison, il disait des choses vraies et cela me déplaisait dans un sens, plus par fierté que par conviction, cela va s'en dire. J'haussai les épaules, je ne voulais pas lui montrer que j'avais été vexé dans le fond et pour la forme. Je plongeais le nez dans mon assiette continuant à manger, c'était une sorte de message, de signal pour l'inviter à poursuivre de lui même la conversation. Il se mit à se confier, sur son anxiété et sur le fait qu'il avait peur de tout et que l'idée d'avoir des gens dotés de dons autour de lui, surpuissants le terrifiait. Je le comprenais, moi aussi j'étais terrifiée à l'idée de croiser le chemin des Sons of Liberty ou de ce Sylar. Mais il avait été terrifié en croisant ma route et ça, j'avais du mal à le comprendre à l'analyser, l'encaisser et le digérer comme je digérais ces pancakes.

L'idée de la pièce m'était naïvement, comme si je lui avais proposé de jouer au ballon avec moi et qu'il avait refusé. On joue seul et les autres nous regardent se manquant de nous car on joue pas vraiment contre son ombre. La seconde d'excitation suite à mon idée farfelue s'écroula bien vite, je n'avais plus faim. Je poussai mon assiette du bout des doigts et soupirai d'un air dépité. Je regardai autour de moi comme si je cherchai quelqu'un du regard, même si ça n'était pas le cas. Henry avait fait une courte pause dans son discours sur les pouvoirs et il reprit, je le fixai du regard, d'un air avide, sans cligner des yeux une seule fois.

« Ou trop rond, je sais pas. Je ne voulais absolument pas laisser entendre que je pense que ce qu'on peut faire est contre-nature, qu'on est des abominations. C'est juste... disons que d'un point de vue physique c'est complètement délirant. Et c'est pour ça que j'aimerais bien comprendre comment c'est possible, pour pouvoir dormir tranquillement en sachant que les lois de la physique n'ont pas volé en éclat et que l'univers ne risque pas de voler en éclat d'un instant à l'autre. Et puis, en comprenant... ça pourrait aider à... plein de trucs. »

Je l'avais écouté de long en large. Mais je ne laissai pas filtrer mes émotions pour l'instant. Je ne savais pas trop quoi en penser. Je venais de me souvenir qu'il était scientifique, c'était écrit sur sa fiche de soin. Je le comprenais au fond, c'est juste qu'il raisonnait d'une étrange façon. Moi je voulais juste savoir comment c'était possible? Pour voir ce que j'avais concrètement de différent avec les autres, pas pour voir si ça allait éviter que le monde s'écroule. Je pris ma tasse de thé et la terminai d'une seule traite. Je la posai sur la table en regardant Henry.

Donc... Tu veux comprendre... Tu m'en parles parce que? Tourne pas autour du pot, je suis crevée j'ai pas la force de réfléchir.

Sur un coup de tête, j'otai l'un de mes gants avec les dents et les déposai sur la table. Je posai ma tête sur la table d'un air de lassitude totale. J'étais totalement crevée et je n'aurai sans doute pas la force de rentrer chez moi. Soudain, une idée me passa par la tête, enfin ce fut plus une envie irrésistible du à la fatigue qu'une idée de génie, mais il était pas obligé de le savoir tout de suite. Je le relevai d'un seul coup, le fixant comme si j'avais vu la Vierge Marie de mes propres yeux, ce qui n'est possible à moins d'être sous LCD et encore, je suis pas croyante? J'otai l'un de mes gants avec les dents et le déposai sur la table. Une seconde je jetai un regard vers la serveuse qui nettoyait le bar, rassurée, je me tournai vers Henry en souriant.

Y a un truc que j'ai toujours voulu tester, pour voir! Si tu me laisses faire, je veux bien faire tout ce que tu veux.


Je lui présentai ma main gantée en souriant d"un air innocent, afin qu'il me tombe sa main. Je me doutai bien qu'il allait se méfier mais s'il voulait tant que ça mon aide, il pouvait au moins me donner sa main, non? Je saisis sa main quand il me la présenta, et de l'index de ma main libre, je caressai la paume de la sienne, une fraction de seconde. Ce genre de contact n'avait jamais été possible, je craignais de me faire repérer, mais j'avais remarqué qu'il n'avait jamais été néfaste accidentellement. Théoriquement, mon compagnon de mésaventure ne pouvait ressentir qu'un léger picotement au niveau du crâne, se sentant engourdie, mais rien de bien grave.

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