Chip Leader. > Liam <

Surexcité dans un avion qui atterrissait lentement à Las Vegas, Léonard n'avait cessé d'exprimer son enthousiasme à un inconnu assis à coté de lui qui rapidement avait partagé son impatience. Tout ça avait commencé à une loterie au supermarché en bas de chez lui avec un voyage de quatre jours à gagner, pour obtenir un billet il suffisait de dépenser plus de cinq dollars dans la boutique. Sans s'en rendre compte Léo avait accumulé une centaine de tickets, et gagné deux des dix places mise en jeux, n'ayant personnes pour l'accompagner il avait décidé de vendre l'autre à un prix raisonnable.

La voix du pilote retentit dans le haut parleur, Léo se cramponnait à son siège tellement il ne tenait plus en place, il fut l'un des premiers à décoller de son siège avec son voisin dès qu'ils en eurent l'autorisation.


Premier d'une longue foule derrière lui, il n'hésitait pas à courir avec ses bagages à la main pour être le premier à choper un taxi. Il réussi à en avoir tout de suite un, en regardant dans le rétroviseur il examina son chauffeur, un black d'environ la trentaine qui l'accueilli avec un accent prononcé. Léonard ne pouvait pas mieux tomber, sans vouloir les stéréotyper tous il avait en général des conversations intéressantes avec eux. Il jeta un coup d'œil une nouvelle fois au rétroviseur où un pendentif avec une croix était attaché. Léo sourit amicalement et annonça sa destination.


Léonard comprit rapidement ce qu'il voulait dire, depuis le début il ressentait un fort péché de luxure qui envahissait la voiture, vu son alliance il était marié donc trompait sa femme. Quelque chose que Léo ne comprenait pas, il avait déjà trompé ses copines une ou deux fois pour ne pas s'installer dans la même routine mais de la à la tromper autant de fois, à quoi servait leur mariage alors ? Léo sortit de ses esprits et continua la conversation.


Même si il suivait la conversation, Léo ne pouvait décrocher son regard du paysage qui défilait par sa fenêtre, c'était son rêve depuis qu'il avait onze ans de venir ici et c'était encore mieux que dans tout les films qu'il avait pu voir sur le sujet. Il avait l'impression d'être un gamin dans un parc d'attraction géant, un peu perdu et voulant tout tester, seulement pour ça il lui fallait de l'argent et rien de mieux qu'un casino pour ça. Les minutes passèrent vite, ils discutèrent d'un peu tout et n'importe quoi et une fois à destination Léo paya le chauffeur et bondit hors de la voiture, la nuit commençait à tomber et il lui restait peu de temps avant d'avoir la chance d'entrer dans des clubs et d'avoir la soirée de folie dont il avait toujours rêvé.


Léonard prit sa clef, ses jetons et donna ses bagages à quelqu'un chargé de lui monter directement dans sa chambre. Continuant de traverser l'immense hall il découvrait l'endroit avec des petites étoiles dans les yeux, à la fois chic et décalé Léo devait se retenir de ne pas crier et sauter partout. Dans la salle de jeux il serra la main à un autre réceptionniste qui le guida à une table de poker qui allait justement commencer à jouer. Tout les joueurs présent étaient réputés dans le casino pour faire des grosses mises, c'était un peu les plumeurs des nouveaux qui n'arrivaient pas toujours à suivre leur bluff. Mais Léonard ne se laissa pas démonter, avec son pouvoir il pouvait gagner tout leur fric en deux tours si il le voulait, mais il valait mieux rester discret pour un casino réputé pour sa sécurité.

La partie commença, Léo reçu un valet et un neuf. Étant directement le dealer il commença par miser une somme de 2 000 dollars. Les autres suivirent à peu près tous jusqu'au flop, à priori rien d'intéressant pour Léonard mais il ressentait bien que chez les autres retenir le péché de l'orgueil était dur. Ainsi Léo l'augmenta au maximum chez chaque joueurs ce qui les poussait à continuer même avec un jeu pourri et baissait leur avarice pour qu'ils misent des sommes immenses sans être inquiété de rien. Jusqu'à " the river " à ce moment la, Léonard inversa, il monta l'avarice et baissa l'orgueil ce qui engendra une réaction en masse :

Voila comment se faire 60 000 dollars avec une paire de 10 en cinq minutes. Lançant des discussion assez fâcheuse pour qu'ils ne se rendent pas compte qu'ils étaient manipulé, Léo continua son petit manège plusieurs fois de suite, et alors qu'il ramassait pour 140 000 dollars de jetons il sentit une main se poser sur son épaule. Léonard se figea, en utilisant son pouvoir plusieurs fois de suite il sentait que si il continuait une migraine allait commencer. Et puis personne ne peut s'échapper d'un casino, il n'avait pas vraiment envie de se faire tirer dessus, il préféra rester immobile attendant la suite des évènements...

Cela faisait maintenant deux jours que Sylar et Peter avait fait un saut au Montecito, rendant la situation bien plus compliqué qu'elle n'aurait dû l'être. Liam c'était donc replongé dans divers dossiers, traitant de l'histoire, de la stratégie, mais, et c'est le plus important, dans les archives des deux défuntes compagnies. pour y trouver de possibles nouvelles recrues qui pourraient servir les projets d'avenir ambitieux du Montecito Casino définitivement définis lors de son entrevue avec Terry dans ce bar mal famé qu'était le Pussycat, quel nom affligeant, soit dit en passant. Bien sûr, Liam avait envisagé depuis longtemps la possibilité que ces deux terreurs se mêlent des plans du Montecito, mais il ne s'attendait pas à ce que ça se passe aussi rapidement, c'était beaucoup, beaucoup trop tôt, rien n'était lancé, et il avait cette menace d'une intervention de Peter Petrelli, ou de Sylar, sa vie pouvait prendre brutalement fin, sans avoir eu le temps d'achever l'oeuvre de 13 siècles de vie...

Suresh, Suresh, tu as bien du laisser des informations utiles pour que tout se déroule comme prévu rapidement ! Heureusement que les parents Petrelli's tenaient de meilleures archives ...

les fichiers numériques défilaient sous les yeux de l'indien fatigué, des centaines de noms, des dizaines de nationalités, des pouvoirs allant de la régénération à la pyrokynésie, de la télépathie à la métamorphose. Du pouvoir de maintenir en vie à celui de tuer retirer toute énergie d'un corps, il y avait là matière à travailler, et à fatiguer n'importe quel cerveau, sauf peut être certains doté de capacités surnaturelles. Liamarius croisait les informations des trois dossiers pour essayer de trouver les personnes aux pouvoirs les plus intéressants et les personnes les plus susceptibles d'être manipulées facilement ou dont les buts seraient proches des siens. Il cherchait un sens moral défectueux, il ne voulait pas de personnes qui se désisteraient au dernier moment alors que tout était sur le point de réussir. Il voulait que la mécanique soit aussi bien huilé qu'un moulin hollandais, aucune fausse note. Il voulait. Il voulait que son œuvre soit aussi parfaite qu'une symphonie de Beethoven ou Mozart, qu'une création de Bach ou Chopin. C'était le prix à payer pour être sûr de ne pas échouer et y perdre beaucoup plus que la vie.


Cela faisait quelques heures qu'il n'avait pas bougé de son bureau quand Patrick frappa à la porte de son bureau.


"Monsieur. Quelque chose d'étrange vient de se produire à l'accueil. Un jeune homme vient de faire changer d'avis notre hôtesse qui lui a offert quatre jour d'hôtel et plusieurs milliers de dollars de jetons."

"Faites moi voir l'enregistrement Patrick, et faites la venir tout de suite. ... Ah et suivez le à la trace, ne le perdez pas, je veux un homme à dix mètres de lui maximum, et que vous le surveilliez depuis la salle de sécurité. "

"Bien monsieur, je vous envoie l'employée tout de suite, elle attends dans le couloir du premier étage, elle sera devant votre bureau avant vous. L'enregistrement y sera chargé sur l'écran du centre, vous n'aurez qu'à le lancer."

Liam rangea rapidement son bureau, le destin frappait peut être enfin à sa porte pour rectifier le tir, après deux jours de recherches infructueuses. Le bureau bien verrouillé, il regagna le rez de chaussé et se dirigea en toute hâte vers son bureau. La jeune femme était bien devant et elle n'attendait plus que son patron, elle semblait vraiment perturbé par ce qu'il s'était passé. Liam ouvrit le bureau et lui fit signe d'entrer.
Ils s'assirent face à face et Liam alluma l'écran. Il aboserva la scène avec un intérêt tout particulier, il tenait peut être là une pièce maitresse de la partie d'échec qui s'engagerait bientôt. Mais rien n'était encore sûr, il lui fallait d'autres indices pour confirmer son hypothèse.

"Pourquoi avez vous subitement changé d'avis ?"

"Je ne sais pas vraiment, il me semble que c'était ce que je devais faire, que je devais aider ce pauvre gamin."

"Mais apparemment, ce n'est pas ce que vous auriez fait en temps normal, sinon vous n'auriez pas ce poste."

"Non bien sûr que non. Je n'offrirai même pas un jeton à mon mari s'il menaçait de partir avec la maison et les enfants et que c'était le seul moyen."

"Une telle loyauté est tout à votre honneur, mais dans une telle situation, je vous conseillerai toutefois de bien réfléchir avant de le laisser partir pour un misérable jeton. Passons, c'est une erreur qui n'est sans doute pas de votre ressort, je vous laisse donc prendre quelques jours de congés, je vais demander à une de vos collègues de venir vous remplacer."

"Merci monsieur, j'espère que vous règlerez rapidement cette histoire, ça me fout vraiment la frousse."

"Ne vous inquiétez pas pour ça, je ne pense pas que ce soit une situation incontrôlable."


La jeune femme sortit du bureau et le co directeur de l'empire Montecito demanda à son assistant si dévoué de lui transmettre les images en direct du jeune homme en question et ce qu'il se passait était assez bluffant, aussi Liam sortit il de son repère pour s'engouffrer dans les méandres des allées de machines à sous et de tables de jeux afin de rejoindre la table de poker où s'exhibait l'intéressé. Il observa encore un peu son manège puis il décida qu'il en avait assez vu et se plaça derrière lui, une main sur son épaule.

Mon cher, il est temps pour vous de venir dans mon bureau. Vous allez également redonner à ces messieurs leurs mises et rembourser au casino ce que vous venez de lui soutirer. Veuillez me suivre.


Sans un mot, il l'entraina jusqu'au bureau du sous sol, encadré par trois gardes du corps à qui il avait fait signe de l'accompagner. Puis il l'assit et le menotta au siège et s'installa de l'autre côté du bureau, dans son fauteuil en cuir. Il sortit son éternelle bouteille de whisky du tiroir et en versa deux verre, commençant à en siroter un, il laissa l'autre à côté de ui, ne le proposant pas, pas encore, à son "invité".


"Vous faites des merveilles monsieur, Très impressionnant, mais pas suffisant, malheureusement pour vous, pour duper la sécurité légendaire de notre casino. Cela dit, vous n'avez peut être pas fait que perdre la partie ce soir."

Liam se tut et attendit une quelconque réaction de la part de son interlocuteur, restant silencieux, le regard fixé sur cet étranger tout juste débarqué dans la capitale du vice (sinon il n'aurait pas fait la grossière erreur de s'attaquer à ce Casino en particulier).

La main posé sur l'épaule de Léonard se crispa sur le col de sa veste et le souleva, obligé à se lever il jeta un œil moqueur aux pigeons qu'il avait faillit plumer, aucun d'entre eux ne comprenait pas comment on avait pu les berner. Évidemment puisqu'il n'y avait rien à comprendre. Le pouvoir de Léo ne laissait aucune trace, et puis jouer avec autant de finesse avec des péchés ne peux pas se voir sur une caméra. Le directeur du casino et ses 3 gorilles s'apprêtait sûrement à l'interroger dans une des fameuses "pièce-sans-caméra" comme on en voit dans les films. à la base s'échapper de cette situation aurait été un jeux d'enfant mais manquant de force après avoir utilisé trop intensément son pouvoir durant la dernière demi-heure, Léonard risquait une forte migraine si il devait manipuler trop de personne en même temps. Alors il valait mieux faire en sorte de prendre de l'avance et trouver un plan. Justement quelques prostituées aux alentours de la salle où Léo était forcé d'aller empestaient la luxure, en jouant avec leur péché il réussit à y "introduire" une petite dose de Liam. La dose était trop petite pour qu'elles se jettent sur lui, mais si Léo était contraint de sortir de la salle en courant il suffirait qu'il murmure "luxure" pour qu'une course-poursuite plutôt marrante ait lieux.

Quand Liam poussa la porte, au grand étonnement de Léo la pièce ne contenait pas une chaise avec des battes de baseball, il n'y avait pas non plus de fuite au plafond, pas de puanteur d'égouts.. Ce n'était pas une salle pour être interrogé, c'était un bureau ! Ébahit Léo se laissa menotter, pourquoi l'avait-il emmené ici ? Surement pas pour salir la moquette beige de sang. L'évidence lui parut un peu après, Liam n'aurait quand même pas pu découvrir pour son pouvoir ? "Y a bien le Montecito Casino, mais fais gaffe là-bas la sécurité est top". La mise en garde de son voisin dans l'avion venait de prendre tout son sens, le directeur du casino connaissait l'existence des personnes dotées de pouvoirs et il pouvait se protéger de ça aussi. Ça n'expliquait pas le bureau, et encore moins les deux verres du whisky que Liam venait de servir. Qu'est-ce que c'était que ça encore ?.

Léo prit un air très intrigué à la fin de la phrase. Pour sa réponse il préféra parler en jouant avec son accent français et américain pour se donner un air plus sympathique.

Léonard prit une grande inspiration pour décompresser en affichant un sourire amical. Ce qui l'inquiétait le plus c'était de devoir racheter sa faute en étant obligé de tuer une personne ou une connerie du genre. Mais si Liam avait dit " pas fait que perdre la partie " ça ressemblait plus à une proposition de ça part qu'un service.

L’impertinence de cette homme … Il voulait les mains libres, lui le voleur, lui l’escroc ! Mais après tout, Liam était un escroc aux mains libres aussi; il escroquait la vie, le monde entier depuis des siècles maintenant, il trompait sans cesse la mort. L’indien se leva et se dirigea tranquillement vers son interlocuteur, sa voix s'éleva dans l'espace clos, se répercutant sur les murs insonorisés.

« Tricherie, appelez ça comme vous le souhaitez monsieur Adams mais à partir du moment où cela ne relève pas de la technique physique comme le comptage de carte je ne classe pas cela dans le domaine de la tricherie. Je préfère dire que c’est … du talent. La manipulation mentale est beaucoup plus subtile qu’une simple tricherie de bas étage, elle n’est pas à la portée de n’importe qui. Dites moi, comment faites vous Adams? Est-ce que vous vous contentez de rendre les gens fous? Ou bien, peut être que vous créez vous-même leurs raisonnements les poussant à des réactions absurdes … C’était bien essayé cela dit. »

Liam marqua une pause alors qu’il se penchait vers Léonard. Il sortit la clé de sa poche et ouvrit lentement les menottes. Un petit clic et l’arnaqueur retrouva sa liberté. Liam se remit debout et jeta les clés et les menottes sur un fauteuil en cuir, dans un coin du bureau. Ses yeux s'illuminèrent tandis qu'il pensait à un vieux souvenir impliquant du cuir, des menottes et des fouets ... mais il secoua la tête pour revenir à la réalité, il n'était pas là pour parler passé mais avenir.

A la votre jeune homme , dit il en tendant son verre puis en en buvant une partie. De toute manière peu importe votre don, c'est de la manipulation et j'aimerai le rendre plus utile à l'humanité que ces ''escroqueries''.

Liam s'appuya sur son bureau,et observa le jeune homme qu'il venait d'interpeler. Il portait relativement bien le costume,mais moins bien que Liam quand même- il ne faut pas abusé- , malgré son jeune âge. Un sourire se dessina sur le visage de l'immortel, si cet homme acceptait de travailler pour lui, ses plans allaient se mettre en place relativement vite, il manquait de manipulateur, n'ayant recruté récemment que de l'homme d'action; il faut de tout pour (re)faire un monde : des muscles et des cerveaux. Si tout devait se passer comme dans les films américains où les brutes épaisses réussissent tout ce qu'elles entreprennent il n'y aurait aucun intérêt à vivre dans ce monde, même si l'intérêt d'y vivre était déjà grandement altéré pour Liam; en 13 siècles il avait bien vu la décadence et la déchéance humaine.


« Voyez-vous monsieur Adams, l'humanité creuse sa tombe depuis maintenant plusieurs siècles à travers les guerres, bien sûr, mais pas seulement... La méchanceté gratutie, la tromperie. Le racisme. L'orgueil. L'avidité et l'envie de pouvoir d'une minorité prenant le pas sur celle d'une majorité. Tout ça c'est ce qu'est devenu l'humanité. Elle est devenue primaire et sauvage. La loi du plus fort prime, la justice disparaît peu à peu pour n'être accessible aux pauvres que pour très peu de choses. John Grisham a écrit un excellent livre, La loi du plus faible. Le personnage principal est le parfait stéréotype américain, un avocat travaillant dur pour devenir associé de sa compagnie, au prix de beaucoup de choses dont l'amour, il est devenu un pur matérialiste. Et puis un jour quelque chose se passe »

Liam se dirigea vers la bibliothèque et sortit le volume dont il parlait. Il revint à sa place et le posa sur le bureau, devant Léonard.

« Cet événement va changer sa vision des choses et c'est ce que je souhaite offrir à l'humanité : une prise de conscience générale en espérant que cela apporte un changement fondamental dans la société actuelle. Si l'Homme continue sur cette voix, sa fin ne se fera pas attendre. Les guerres se multiplient, les calomnies et attaques aussi. Le rêve est absent de ce monde, il ne reste que cauchemars.. »

Liam regarda le visage relativement surprit de son interlocuteur et percuta alors, il avait omit une information importante pourpouvoir exposer son raisonnement de façon crédible.

« Vous devez me prendre pour un fou je suppose, vous devez pensez que je parle sans rien dire puisque j'ai l'air plus jeune que vous … Mais il n'en est rien. Comme vous, je dispose d'un don, ou plutôt d'une malédiction, que Le Grand Esprit, Dieu, Allah, Mère Nature, m'a donné. Je suis né sur ces terres avant même que vos ancêtres n'en foulent les plages ou n'en voit les rives. J'ai vécu pendant treize longs siècles et parcouru le monde entier. J'ai vu l'horreur se développer croitre et j'attend son explosion avec plus ou moins d'impatience. Je ne pense pas que l'horreur soit humaine, contrairement au titre d'un ouvrage de Coluche, mais qu'elle l'est devenue. L'immortalité est une malédiction pour celui qui l'obtient mais un don pour l'humanité si son détenteur désire s'en servir pour l'aider.  »

Liam fit une pause encore une fois et fit tourner le liquide ambré dans le verre avant d'en prendre une gorgée. Il laissa le l iquide roulé sur sa langue et faire rugir ses papillesde plaisir puis glisser lentement dans sa gorge, le réchauffant -même si avec la chaleur perpétuelle de Vegas ce n'était pas nécessaire.L'indien reposa son verre et reprit son monologue en regardant son spectateur.


« Veuillez m'excusez, je parle je parle mais vous vouliez fumer je crois. »

Liam retourna derrière son bureau et sortit deux cigares ainsi qu'un cendrier en ivoire. Il les alluma -les cigares, pas le cendrier- et en tendit un à Adams puis il s'assit à nouveau dans son fauteuil, joignant les mains devant lui, il le regarda dans les yeux, un sourire amusé sur le visage. Décidément il en recrutait du monde ces derniers temps.

« La question est donc la suivante : voulez vous être acteur, ou marionette Monsieur Adams »?

Qualifier la tricherie de Léonard de talent simplement car il avait usé de manipulation mentale était exagéré, même pour lui, mais il prit le compliment avec gratitude. Léo avait beau influencer les êtres humains avec une facilité démesuré, lui même était très niais, un peu de flatterie, de la reconnaissance, et il était totalement attentif et dévoué. Néanmoins il détestait révéler son pouvoir par le simple biais de la parole, alors que la pratique était nettement plus impressionnante. Liam se pencha pour le libérer de ses menottes, Léo massa un moment ses poignets pour faire disparaître une désagréable douleur. Sans y être préparé, Léonard se retrouva plongé dans un souvenir de Liam à propos d'un fouet..cuir.. etc. Il grimaça, foutue Luxure !. Léonard du secouer la tête en même temps que Liam pour effacer ce flash, successivement il prit son whisky en main, mine de rien, et trinqua d'un bon cul-sec pour oublier ce qu'il venait de voir.

En faisant un discours sur l'humanité, la société matérialiste, et en appuyant ses arguments sur des exemple de péchés Liam venait de viser Léonard sur un sujet où il ne pouvait pas être plus complice. Il pouvait comprendre mieux que personne ce qu'il lui expliquait, par ce qui se passait dans le monde en général, et par ce qu'il voyait dans l'esprit des gens. Léonard n'était pas un littéraire, plutôt un cinéphile, mais il écouta avec attention l'histoire et pu observer la couverture du livre que Liam déposa devant lui. C'était une illustration, trois poubelles alignées les unes à coté des autres débordant d'ordures. Intriguant.. il devrait le lire à l'occasion. Léo se replongea dans la conversation, une prise de conscience ? Léonard était plus un manipulateur qu'un "révélateur", mais à l'évidence son pouvoir pourrait être très utile et il pouvait préparer un plan efficace sans soucis.

Léonard croisa les jambes et alluma son cigare, il souffla une longue traînée de fumée blanche en direction des gardes du corps de Liam, prêt à bondir aux moindres gestes brusques. Un peu avant le directeur du casino lui avait révélé son don, l'immortalité. Ce pouvoir n'avait jamais fait rêvé Léonard, jusqu'à en entendre le point de vue du concerné "L'immortalité est une malédiction pour celui qui l'obtient mais un don pour l'humanité si son détenteur désire s'en servir pour l'aider". Léo était en total admiration, une personne de plusieurs siècles ne pouvait que lui apprendre et le faire progresser. Suite à ce monologue de choc, Léonard avait du mal à formuler une réponse, il devait ré-organiser tout ce qu'il venait d'entendre et faire apparaitre au mieux ses talents.

Léo se leva de son siège et ouvrit la porte du bureau qui menait au casino, une salle rempli se dressait devant eux.

Léonard se retourna vers Liam, il ne savait pas vraiment ce que son discours valait mais ce qu'il voulait surtout faire comprendre c'était qu'il destinait son don à de grandes choses, qu'il n'avait pas peur de l'utiliser malgré les risques.

Liam suivit des yeux le jeune homme alors qu'il avançait vers la porte en réagissant à son monologue. Puis il s'approcha de Léonard et le suivit dans les salles de jeux, écoutant avec attention son discours puis il s'appuya contre une machine à sous.

Votre discours est des plus intéressant Monsieur Adams mais ne soyez donc pas si pessimiste mon jeune ami, l'humanité peut encore changer, les vices apparaissent et disparaissent avec la société, ils ne sont pas immuables. Je vais vous raconter une petite histoire que je tiens de mon passé mais aussi des observations d'européens de l'époque.

L'indien marqua une petite pause, se retournant vers Léonard, et l'entraina vers une pièce à l'écart, un local de surveillance et congédia les employés présents ainsi que les gorilles qu'il envoya aux deux extrémités du couloirs, histoire de ne pas être dérangé. Puis il referma la porte derrière le jeune homme


Voyez vous, il y a de cela quelques siècles les européens ont découvert le Nouveau Monde et ses civilisations si différentes des leurs, et l'une des choses qui les a le plus frappé, outre ce qui donna lieu à la controverse de Valladolid – à savoir la différence de religion- c'est la différence au niveau social. Certains explorateurs et écrivains diront des indigènes qu'ils ne connaissaient pas le désir et l'avarice, qu'ils ne cultivaient et ne produisaient que le strict minimum. IL n'y avait dans toutes ces nouvelles tribus une bienveillance qui aurait pu être celle des hommes élus à vivre dans le jardin d'Eden, c'est ce qu'on appelle « le mythe du bon sauvage ». L'arrivée de la civilisation occidentale a bouleversé leurs moeurs. Ils se sont mit à reproduire les façons de faire des européens. Alors qu'ils ne s'adonnaient à la torture et au cannibalisme que pour des rituels, ils commencèrent à utiliser ses horribles pratiques contre leurs ennemis encore vivants. Je n'entrerai pas dans les détails, de peur de vous couper l'appétit et de vous donner envie de vous ouvrir les veines, mais soyez assurés que l'humanité fonctionne à la manière d'un organisme. Un agent étranger entre dans le système et le modifie insidueusement, profondément jusqu'à ce que le fonctionnement soit naturel. Je n'ai pas idée de comment les européens sont devenus comme ça mais l'introduction d'un nouvel agent étranger, d'une nouvelle supervariable permettra à terme de remettre l'humanité sur le bon chemin. Il faut soigner le mal par le mal, je vois que nous avons plus ou moins la même façon de voir les choses.

Liam sourit et s'assit devant un ordinateur, il pianota quelques secondes, ses doigts devinrent quasiment invisible tellement ils bougeaient vite. Les écrans affichèrent alors des dizaines de photos de personnes, célèbres comme inconnus.

Le nouvel agent différentiel nous l'avons. C'est nous. Il sommeille au milieu de l'humanité depuis des décennies. Regarde, admire l'évolution silencieuse qui commence à se faire entendre ! Celui qui te dira que nous ne sommes rien, que d'insinifiants muttant n'a pas idée de ce que nous sommes en mesure d'apporter au monde entier de part même notre existence.

Sa voix monta en puissance, ses yeux s'enflammèrent sous l'effet de la passion.

Nous, tous autant que nous sommes, nous représentons l'avenir de l'humanité, les guides qui la mèneront à un monde meilleur. Nous sommes les vecteurs de la Tolérance face à la différence, de l'Unité face à l'adversité, de l'Adaptation de l'homme à son environnement et à sa société.


Il se rappela soudain les nombreux hommes avec qui il avait refait le monde autour d'une bière dans des pubs. Les célèbres pub irlandais dans les années 80-90 avec les agents de l'IRA, voulant affaiblir le pouvoir de la reine d'Angleterre, ce qui c'était avéré une mauvaise idée puisqu'elle avait échouée, pour preuve la reine était toujours au pouvoir, et malgré les apparences, exercait une réelle influence sur les décisions de son pays. C'était elle que les hommes d'état venaient voir, pas son pantin de premier ministre. Il y avait eu aussi tous ces révolutionnaires, les français au 18ème siècle, les américains. Le monde se fait et se défait grâce à la rencontre d'hommes. C'est cela aussi l'évolution, c'est affaire de Destinée. Chaque rencontre peut changer le monde. Chaque rencontre peut détruire ou construire.

Votre idée est relativement bonne, mais j'ai peut être mieux à vous proposer, nous pourrions y réfléchir ensemble, grâce à se fichier notamment [i] dit-il en souriant au jeune homme, désignant les écrans derrière lui, sur lesquels continuaient de défiler les noms, les images, les capacités.