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 I heard you've been dreaming...

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Mohinder Suresh
-- The Good Doctor --
Mohinder Suresh


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MessageSujet: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeMar 20 Déc - 6:33

It is said that dreams are created by our mind to help us regulate our level of stress and harmonic disorders. But is it that simple? Ancient society believed that dreams were distorted windows on our future, others rationalize it by saying it’s only our inner perception of the current situation. The only sure thing about the mysteries of dreams is that there is still a lot learn. And now that abilities had appeared in the equation, we can say that the knowledge we held on this vague subject may had been shattered to pieces, making it an even more obsessing subject of matter.


New York City avait cette manie de vider ceux qui travaillaient d’arrache-pied chaque jour de leur énergie d’une façon presque malsaine, comme si les cols bleus ne servaient que de chair à canon dans ce combat éternel qu’était la vie. La métropole était un monstre qui finissait par tuer ces habitants, des purs inconnus, et qui insufflait leurs vitalités aux grands businessmen et autres designers de mode pour en faire des hommes riches et puissants. Pour Mohinder, cette réalité ne devenait que plus évidente chaque jour qu’il passait à travailler au sein de la Chelsea Cab Company. Il était épuisé, vidé, sans-le-sou, mais surtout, frustré du manque d’avancement dans ses recherches. L’idée que le monde risquait d’être détruit à chaque seconde parce que des psychopathes comme Sylar courraient dans les rues et ne pouvaient être arrêtés que par ceux qui possédaient des capacités lui semblait totalement injuste pour les humains normaux. Il souhaitait sauver le monde en utilisant la science comme pouvoir, mais les réalités de New York le stoppaient dans son initiative. Pas de dollars, pas de recherche. Pas de recherche, pas de solution. Pourtant, le temps commençait à manquer. Rick Baneson et ses Sons of Liberty avait prouvé qu’il existait une grande frustration chez la populace mutante, et que le tout pouvait éclater à tout moment. Mohinder ne savait plus quoi faire. Il semblait pris dans une impasse et la seule solution pour l’instant semblait de continuer de bosser en tant que chauffeur de taxi et entrecouper le tout de courte nuit de sommeil particulièrement bien méritées. Généralement, l’épuisement constant du Docteur ne lui permettait plus d’avoir des rêves, si ce n’était que quelques bribes abstraites et incertaines qui lui servaient d’échappatoires inconscients, Mohinder savait très bien qu’une habitude n’était jamais chose sûre, surtout depuis l’éclipse qui semblait avoir tout changé.

***

Le silence. Pesant, omniprésent, il s’insinue dans les tréfonds de l’esprit, noyant même nos pensées dans une marre noirâtre, pareil a un pétrole psychologique. Mohinder semblait prisonnier de sa psyché, dans une salle décoré selon la tradition Indienne. La pièce en question était étrange, ses murs tapissés de bibliothèques qui elles-mêmes étaient emplies de bouquins de toutes les tailles et sujets. Au centre de ce peu spacieux lieu de connaissance se trouvait une table et deux chaises, où le bon docteur avait pris place. Devant lui se trouvait une version rajeunit et toujours vivante de Chandra Suresh, son père, qui s’affairait à la lecture d’une quelconque encyclopédie fort prenant. Le paternel Suresh ne semblait pas conscient de la présence de Mohinder, qui lui était incapable d’attirer son attention.

« Docteur Suresh! Docteur Suresh! »

Une voix féminine résonnait au sein de la pièce, qui pourtant n’avait aucune issue d’où pouvait s’exclamer une quelconque personne. Peu importe d’où provenait cette voix, Mohinder s’attendait à tout moment à voir son père y répondre. C’était Chandra le premier docteur Suresh, celui qui avait porté ce titre à travers toutes ces années. Comme pour contredire les pensées de Mohinder, Chandra leva un regard sans iris vers son fils, comme s’il ne contrôlait pas son corps.

« On te parle Mohinder, tu es le seul Docteur Suresh dorénavant. »

Sa voix semblait sifflante, comme le son du vent soufflant avec violence dans une fenêtre ouverte. Brusquement, une bourrasque emplie de sable frappa Mohinder, lui faisant perdre l’équilibre et tomber au sol, incapable de voir à plus de quelques centimètres devant lui. Plus rien ne faisait de sens. Les bibliothèques s’effondraient autours de lui, la table fut emportée à son tour, ne laissant aucune trace de Chandra au passage. Lorsque le vent fini par se calmer enfin, le décor avait changé du tout au tout. La petite salle avait laissé place à un grand désert brûlant. Mohinder avait le visage recouvert de sable, et il étouffait. Se relevé fut pénible avec ce sol si peu stable. Rien à l’horizon pour lui permettre de se repérer. Une infinité de sable, ou autant dire, une infinité de rien. Instinctivement, Mohinder se mit à avancer vers l’inconnu, cherchant à se repérer pendant ce qui semblait être une éternité. Après plusieurs longues minutes d’avancées incertaines, il distingua une silhouette indistincte au loin. Il s’époumona pour attirer l’attention de cette personne, au loin, tentant tant bien que mal de se rapprocher d’elle le plus rapidement possible, mais rien ne semblait pouvoir y faire.

« Le Bon Docteur qui cours, qui cours, mais qui n’attrape rien. »

Mohinder se retourna brusquement lorsqu’il entendit cette voix tellement familière juste derrière lui. Sylar le fixait de son air narquois, le même qu’il avait pris lorsqu’il s’était adresser à la population mondiale après l’explosion de New York. Le Docteur fut pris d’une rage noire, mais il se savait impuissant face à un tel monstre. Ce rêve aurait put se poursuivre indéfiniment, ne laissant qu’un mauvais souvenir et quelques sueurs froides à Mohinder. Cependant, quelqu’un avait d’autres plans pour l’épopée astrale du Docteur. Un homme aux desseins toujours inconnus, qui guettait son vaste royaume de son regard Ténébreux. Mohinder ne le savait pas encore, mais Sylar n’était pas le pire des mutants. Seulement le plus populaire…
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MessageSujet: Re: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeMar 20 Déc - 20:09

Des fois, elle rêvait de lui.

- Ella…

Elleanore Bishop n’avait jamais été du genre à rêver. Rien de bien surprenant, sa vie ne s’y prêtait pas vraiment. Absorbée par son travail, endoctrinée et entrainée pour être une parfaite agent de la Compagnie, ses contacts avec le genre humain étaient peu diversifiés et strictement professionnels. Et mis à part quelques rares cas, il n’y avait rien qui ne parvienne à stimuler l’inconscient de la jeune femme. Tous les soirs, après une rude journée, elle s’endormait simplement comme une masse avant de tomber dans les limbes d’un sommeil lourd, profond et tranquille, vide de toute fantaisie.

Un évènement majeur avait mis fin à cette habitude. Dépossédée des deux seuls repères qui existaient pour elle en ce bas monde, son père et son travail, l'inconscient de la demoiselle avait choisi de se réfugier dans des lieux moins accessibles. C’était plus facile sans doute, mais non moins rassurant.

*****

- Ella !

Elle sursauta, surprise, et releva la tête. Au-dessus d'elle, sorti de nulle part, le regard de son père semblait plus dur que jamais. Ses yeux sévères et critiques, cachés derrière les lunettes noires et sobres, la fixaient durement.

- Papa?

C'était bien lui, c'était bien sa voix et sa silhouette. Sous le choc, les doigts de sa main droite s'agitèrent, fébriles, et l'envie de tendre la main pour le toucher l'assaillit. Mais elle n'en fit rien et demeura immobile.

- Concentre-toi, tu veux? Et suis moi.
- Papa, tu es…
- Eh bien, si tu finissais ta phrase...?
- C'est un rêve, articula-t-elle difficilement. Tu es mort.
- Peut-être bien, mais cela ne t’empêche pas de m’écouter, si ?

Un point pour lui. Même sous la forme d’un simple souvenir, revenu à la vie le temps d’un songe dans le subconscient d’une jeune blonde, l'homme parvenait à lui faire de l’effet. D’un seul coup, elle venait de retrouver ses réflexes d’enfant modèle et obéissante. Pire, elle baissait même les yeux face à lui.

- Suis moi, répéta-t-il.

La jeune femme ne protesta pas et sans rien ajouter lui emboita le pas dans ce qui ressemblait à un couloir sombre. Il lui fallut quelques secondes pour reconnaitre les couloirs du Level 5. Couloirs qu’elle ne connaissait que trop bien. A peu de choses près, Ella avait l'impression de revoir les lieux qu'elle avait connus. Quelques différences tout de même…C’était peut-être un effet de ses souvenirs défaillants ou tout simplement le fait qu’il s’agisse d’un rêve mais il lui semblait que certaines choses n’étaient pas à leur place, ou que par endroit les distances et les volumes n’étaient plus les mêmes...Quoi qu'il en soit, l'électrokinésiste avait l’impression que pas mal de choses avaient changé.

Elle ne s’en formalisa pas pour autant et reporta son attention sur son père. Après tout ce temps, le voir résultait troublant, encore et toujours. L'homme restait le même...La même silhouette grande et impressionnante, la même démarche sûre.

- Où on va?

Il ne répondit pas, ne se retourna pas, délestant Ella de tout espoir de parvenir à lui soutirer une quelconque information. Quelques secondes plus tard, ou quelques minutes –elle n’en était pas très sûre, sa perception du temps étant réellement altérée- ils parvenaient tous les deux face à la vitre d'une des cellules. De l'autre côté, une silhouette familière se tenait assise sur un banc. Elleanore ne pouvait voir son visage mais elle n'en avait pas vraiment besoin pour le reconnaitre...Et elle ne put réprimer un hoquet de surprise.

Pourquoi lui? Sylar n’avait pas tué son père, il n’avait pas appuyé sur la détente qui l'avait mis à genoux, il n'avait pas était celui qui l'avait torturé pour le laisser mourir à petit feu, mais cela ne changeait rien. Il avait été présent, complice de l'homme qui avait mis fin aux jours de Robert Bishop, il était donc aussi coupable que les autres. Cela dit, cela n'expliquait pas ce qu'il faisait là...Aux dernières nouvelles, Ella le croyait dans la nature, en train de s'adonner à elle ne savait quel jeu inhumain (exemple parmi tant d'autres, faire exploser la moitié de New York).

En tout cas, le voir ici la mettait mal à l'aise.

- Je vais lui faire payer, tu sais. Je vais tous les attraper et leur faire payer ce qu’ils t’ont fait, commença-t-elle d'une petite voix.
- J'en doute.

Robert Bishop venait de se retourner vers sa fille, une expression dure sur le visage. La demoiselle sentit le sien se décomposer sous les mots paternels.

- Je te promets papa, je te promets…

Sa voix était devenue suppliante, ses yeux brillaient sous les lumières artificielles. Mais cela ne fut pas suffisant pour attendrir l'homme arrogant qu'était l'ancien leader de la Compagnie. Il la saisit brusquement par le bras, lui arrachant un gémissement, et ouvrant soudain la porte de la cellule, il la poussa dedans sans le moindre ménagement. Perdant à demi l’équilibre, Ella parvint à ne pas s’étaler par terre et se retourna vers son père, les yeux écarquillés.

- Papa !

Près d'elle, toujours assis sur son banc, le tueur releva la tête, un sourire mauvais étalé sur son visage.

- Ton père est parti Ella. C'est fini.

Lentement, il se releva et indiqua d'un signe de la tête l'entrée. La jeune femme le suivit du regard, pour s'apercevoir que son père avait tout simplement disparu et que la porte s'était refermée derrière lui. Elle hurla. Pour rien. Personne n'allait l'entendre, sauf le tueur. D'ailleurs, en parlant de tueur, elle aurait sans doute dû commencer à se faire du mouron à se savoir enfermée avec le psychopathe ouvreur de crâne mais curieusement, cette pensée ne l'assaillit même pas. Juste, elle l'entendit rire. Elle n'hésita pas et lui envoya une puissante décharge qui envoya l'homme dans le décor. Out l'horloger, pour le moment.

Cela lui avait paru si facile...

Perdue, déboussolée et enfermée, incapable de comprendre ce qui lui arrivait, Ella oublia Sylar et se mit à jeter des regards affolés de tous les côtés. De l'autre côté de la vitre, elle aperçut soudain son père dans le couloir. Rageuse, elle se jeta simplement contre la paroi, paumes en avant et frappa violemment la vitre. L'homme ne la regarda même pas. Pire, il fit demi-tour et s'éloigna dans le couloir, complètement indifférent aux cris de sa propre fille.

La demoiselle s'échina encore un moment avant de comprendre que cela ne servirait à rien. Elle l'avait déçu, elle n'avait pas été à la hauteur. Fatiguée et désemparée, elle se laissa aller, tombant à genoux sur le sol...

*****

Derrière les paupières closes de la jeune femme, les larmes perlèrent soudain, avant de couler sur la peau douce et de venir s'éteindre sur les draps chauds.

Oui, des fois elle rêvait de lui. Mais ça finissait toujours mal.
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Alexis Kane
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MessageSujet: Re: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeMer 11 Jan - 3:57

Quitter un rêve, prendre le prochain tournant, suivre un autre passage, encadrer la porte, illuminer ses pas vers un futur brillant d'ambition et de confiance, la sensation ne se décrivait pas, elle se vivait, au travers de la mort et de son imaginaire. Mourrir pour rêver, tuer pour libérer? Serait-ce un concept morale révolutionnaire devant être enseigné jour et nuit, aux prochaines générations? De douces et sombres visions cauchemardesques, ainsi était son héritage, ainsi était son message, ainsi Alexis Kane percevait non plus sa mission ni sa quête mais sa raison de souffle vers l'avenir et d'ainsi changer l'encre même avec laquelle l'Histoire était écrite. Les lettres coulaient, saignantes de vérité, alors que le ténébreux s'était éloigné du rêve de sa dernière victime de la plus grande classe possible. Tournant une nouvelle page, c'était une fois de plus un accomplissement de grande envergure qui se rangeait derrière lui, souvenirs, mémoires, imperceptible étincelle mentale qui brûlait à petit feu. Il avait déplacé son dernier pion d'une main autant habile qu'imprévisible. Et pourtant, le jeu n'était pas terminé, la partie ne faisait que commencer, et pourtant, ce n'était ni la première, ni la dernière. Quelque chose clochait, quelque chose ne devant se produire était sur le point de prendre le dessus. Cette instance cherchait à faire domination et ainsi soumettre Alexis Kane à l'échec le plus lamentable de sa somptueuse et prestigieuse carrière. Qui donc, et surtout, pourquoi? Mais encore plus intéressant, comment? Comment en viendrait-on à réussir un tel exploit? C'est en poussant du revers de la main une porte quelconque que l'Incube avait toutes les tentations de rire à cette idée mais jamais l'être se laisserait succomber à un plaisir vocal d'aussi piètre qualité.

Autour de lui, tout étant autant pénombre que paysage, c'est en déambulant nonchalant dans cet étrange et inquiétant couloir qu'il pouvait appercevoir autant ses images que ses mémoires. Comme si son cerveau se prostituait aux yeux de la société toute entière, comme si on cherchait à comprendre ses moindres recoins, ses plus sombres secrets, ses plus profondes réflexions. Non pas seulement l'état d'un simple humain, d'un mortel fou, d'un homme occulte mais bien d'un phénomène surnaturel, d'un assassin autant incompris qu'imprévisible, qu'indescriptible. Tout déboulait autour de lui, des personnages et des actions l'ayant forgés en tant qu'individu. On remarquait que très peu de visages ralliés à sa cause et ils étaient pourtant nombreux à être figure permanente de ce triste et démoralisant paysage. Tous ces êtres autant inhumains qu'incompétents, pour la plupart, ce n'était que des marionettes aux fils cassés. La plupart avait déjà passé sous la main du grand ténébreux, nombreux en étaient ressortis meurtri de profondes séquelles, de plaies inmanquables, de cicatrices de guerre, victimes pour lesquelles on ne peut avoir aucune pitié. Pourtant, parmis ces oeuvres d'arts prêtes à s'évaporer en fumée, une retenait l'attention plus que tout le reste de souvenirs autant anciens que nouveau. Sylar. L'homme aux multiples pouvoirs. Le paragon des psychopathes. Pourtant, son rêve défaillait, une faille le déformait, quelque chose clochait. On cherchait à l'arracher, à l'emporter dans les méandres d'une dimension inconnue. C'était comme des mains d'outre-tombe, des portées de l'au-delà que le ténébreux pouvait identifier comme une seule source possible, un signal qu'il comprenait déjà: d'importants rêves étaient reliés à Sylar en ce moment. C'est en ciblant deux esprits en particulier que Alexis mit à l'oeuvre son plus récent talent, rapidement devenut le plus redoutable.

D'un côté, il y avait ce docteur, Mohinder, qui ne pouvait qu'éprouver rage, colère et frustration lorsque la mention de Sylair s'était manifestée dans ses projections nocturnes. Leur passé commun semblait plus que bouillonant et le lien était vite établi, des ennemis de la première heure, dès les premiers rayons de soleil. Voilà donc une relation qualifiée d'intense, voir explosive. Exploiter ces qualificatifs lors de son futur entretien avec le subconscient du dérangé docteur deviendrait ainsi plus que facilité. De l'autre côté de la médaille, il y avait cette jeune femme à la chevelure dorée, Elle Bishop, qui semblait avoir une relation autant particulière qu'incompréhensible avec l'homme sanguinaire. La pauvre blonde rêvait de son père décédé il y a longtemps, et curieusement, Sylar semblait directement impliqué, ce qui en plus d'expliquer le pourquoi de sa distorsion dans ce cauchemard tordu et interminable. D'un point de vue extérieur, Mohinder Surresh et Elle Bishop n'avaient rien en commun mais c'est ici que la magie du rêve ferait son oeuvre, enfin, si par magie, on peut entendre catastrophe émotionelle et drame insupportable, alors oui, c'était le plus grand tour de magie de l'histoire. Une simple étincelle envolée et le tout était voilé. C'était d'un geste tout à fait annodin, mais autant brillant qu'ingénieux qu'il fit des deux rêves distinctifs la réunion de deux mentalités tout à fait contraires, voir extrêmes, dans un climat tendu et cauchemardesque. Un décor de circonstance serait donc de mise.

Ce n'aurait pas été sein pour l'équilibre mental des rêveurs d'enfermer leur inconscient respectif dans une salle complètement blanche des murs, du plafond et du plancher. Encore pire sans portes ni fenêtres. Seulement une vulgaire table de bois souillé pratiquement rouillé. Elle puait la décadence et on ignorait tout le passé historique qui se renfermait dans cet objet peu désiré. Et que dire des chaises, supposément des structures assemblées pour le confort du postérieur d'êtres humains. Disons simplement que c'était des formes avancées de ruines délabrées que toute intelligence affirmée souhaitait éviter. Et cet odeur, cette odeur de moisissure, cette odeur de pourriture, accentuée et même épicée pour les soins des sens de nos invités, malgré la vision fictive du rêve, à jamais, ils s'en souviendraient. Cette description du décor idéal n'en était pas qu'une, c'était la réalité de l'imagination, l'endroit exact dans lequel l'Incube avait déplacé les rêves de Mohinder et Elle. Chacun était présent assis sur une des chaises, sans chaine, sans retenue, libre de toutes paroles et tous mouvements. À quelques pas reculés, d'un oeil avisé et averti, Alexis Kane observait la scène très attentivement et analysait chaque seconde de cette théâtrale démonstration. Comme toujours, vêtu de ses traits vestimentaires sombres et sans lumière. Attendant que les deux protagonistes le dévisagent, c'est d'une voix horriblement calme et détendue qu'il les accueillait dans ce que l'on pouvait appeler une nouvelle destinée. Les pleurs de Elle n'étaient pas terminés. L'épopée astrale de Mohinder ne serait jamais plus aussi joyeuse.


Nous sommes dans un monde mené par la science et la guerre. On meurt pour des théories scientifiques dont rien n'a été prouvé. Les puissances mondiales se déchirent les unes entre les autres alors que leur moralité devient déviante, douteuse. Pourquoi se laisser mener par des convictions basées sur des mensonges, des inventions, des créations, des fictions, des histoires, des récits fantastiques, des contes de fées, des récits de sang et d'horreur? La guerre n'est que violence, mort et fatalité, s'enrichissant ainsi sur le dos des déjà très appauvris peuple du tiers monde. Suis-je donc en ressentiment de pitié pour ces joueurs n'ayant plus aucune ressource pour suivre le rythme de la danse, cette cadence effrénée cherchant à tout prix faire son chemin? Suis-je ici pour vous apprendre une leçon de vie et d'humanité pour mieux supporter votre prochain? Je ne suis guère de la trempe des justiciers qui se soucient de la défense des plus faibles. Considérez moi comme une ombre de l'époque moderne, Mohinder et Elle. Rien de plus qu'un chasseur, qu'un traqueur, cherchant ses proies non pas pour subvenir à des besoins autant cruciaux qu'essentiel mais pour les marquer, à jamais, dans les profondeurs d'un esprit qu'ils croyaient leurs. Si seulement vous saviez à quel point vos convictions sont fausses et sans espoir, jamais vous ne voudriez poursuivre votre parcours vers la fin de vos jours.


Se mettant à marcher d'un pas très lent mais au ton grave et excessivement lourd, Alexis écoutait les échos de sa voix alors que les rêveurs ne devaient rien comprendre au moment présent. Certes, c'était un récit différent que lorsque le ténébreux résidait parmi les membres du monde matériel mais les conditions de survie sont cruellement différentes. Était-il à blâmer pour s'éloigner de ses principes? Aucunement. Car ce que personne ne savait, c'était les véritables motifs de cet homme incompris, incompréhensible, incongru, incroyable, immoral, indestructible? Combien de fois s'était-il éloigné du doux toucher de la Mort? Retournant de nouveau son attention vers ses plus récentes victimes, c'est en croisant les bras que sur la table, il fit apparaitre un crane humain constitué d'alliages osseux aussi noirs que la pénombre.

Suis-je réel? Suis-je une simple illusion de votre subconscient? Suis-je une étape logique de la suite de vos imaginations? Avouez que vous aimeriez que ma présence constitue uniquement le résultat de votre esprit délirant dans les vapeurs nocturnes du monde des rêves. C'est le suspense total, tout ne tient plus qu'à un fil et pourtant, vous êtes ici, soumis à ma volonté, responsables de votre propre chute. Je dois dire que vos liens respectifs avec cet homme, enfin, cette créature dantesque et immonde que représente Sylar, sont d'un intérêt palpable. Vos émotions vis-à-vis cette nuisance vous détruiront à petits feux, et vous le savez très bien. Ironiquement, c'est ce qui vous maintient en vie. Que faire, quoi dire, comment agir? Demanderez-vous aide et conseils au passeur de la nuit? Serais-je encore mémoire et souvenir à votre réveil? Ce qui vous uni est ce qui vous sauvera. N'espérez pas vous réveiller de votre propre gré, ce serait contre nature et les conséquences entraineraient des résultats plutôt regrettables.
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Mohinder Suresh
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MessageSujet: Re: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeSam 4 Fév - 3:52

Le désert virulent avait fait son effet sur la patience du Docteur. Il était irrité au plus au point par la chaleur suffocante et les brusques bourrasques de vent, portant avec elles le sable tranchant des dunes, lui fouettait sans remord le visage. Cependant, ce qui venait mettre les nerfs de Mohinder à vif, c’était le sourire narquois de Sylar. Alors que certains êtres humains parfaitement banals se chargeaient de remords et regrets pour des actes sans importance, le Serial Killer, qui méritait pleinement ce surnom hérité au fil des années, ne semblait montrer aucun état de conscience. C’était justement des monstres inhumains comme cet homme qui rendait la vie si difficile à tout les mutants de ce monde en attirant la peur et la colère d’une société d’humains perplexes devant ce qu’ils ne peuvent comprendre. Succombant à toute la rage que lui insufflait Sylar, le Docteur se lança vers cet adversaire surpuissant, près à en venir aux mains pour se défouler, lui qui n’était pourtant pas du tout un homme violent. La seule réaction du mutant fut de sourire de plus belle, alors qu’un tourbillon de sable gobait Suresh en plein vol, le forçant à s’immobiliser malgré lui.

Pris dans cette douloureuse tempête, Mohinder avançait à tâtons, tentant tant bien que mal de trouver son ennemi malgré son incapacité de voir à moins de quelques centimètres devant lui. Cependant, une force plus puissance semblait le tirer vers l’arrière, comme si la gravité avait brusquement choisi de changer de direction, se moquant ainsi du pauvre Indien. Suresh sentit ses pieds quitter le sol alors qu’il était aspirer, toujours incapable de voir clairement dans ce tourbillon effréné de sable. Son dos heurta une surface dure et soudainement, les vents cessèrent de se faire entendre. C’était le silence total.

Le désert avait laissé place à un décor entièrement en contraste avec les vastes étendues sablonneuses. Sylar avait disparu du champ de vision de Mohinder, ce qui n’était pas pour calmer le scientifique. Cependant, la curiosité l’emporta sur la colère et l’esprit analytique du Docteur se mit en fonction. Il se trouvait dans une salle à la blancheur immaculée, typique de l’image que la masse populaire se fait de l’esprit humain…ou, pensa Mohinder malgré lui, du paradis. Au parfait point central de la salle se trouvait une table de bois en phase avancée de pourriture ainsi que deux chaises dans le même état, là où Mohinder avait inconsciemment pris place suite au tourbillon de sable qui l’avait malmené. Malgré l’absence totale du Serial Killer, le Docteur n’était pas seul dans cet infime oasis mental. Face à lui se trouvait un joli visage dont les gracieux traits ne pouvaient être qu’on ne peut plus familiers, malgré le fait que Mohinder ne les avait pas vus depuis des lustres.


« Elle Bishop? Que… As-tu une idée de ce qui se passe présentement? Où sommes-nous? »

Question stupide, prenant en compte le regard perplexe que les yeux rougis de larmes de la belle blonde lançaient aux alentours, tentant tout comme lui de donner un sens à cette nouvelle réalité ambiguë. Dans sa grande expertise, Suresh savait qu’il avait ainsi à faire avec un mutant pouvant affecter sa psyché assez fortement pour les plonger dans cet univers surréaliste, et lui faire paraitre le tout avec un réalisme incroyable. À ce moment, il était persuadé qu’Elle n’était qu’une illusion issue de ses désirs et idées, au même titre que la salle dans laquelle il se trouvait.

Telle une ombre s’échappant de l’imperméable protection des ténèbres, un autre individu se joint alors à la scène. Il s’agissait d’un jeune homme, entièrement vêtu de noir, aux cheveux en bataille et à l’air solennel. Son regard était vif et froid, tel la doucereuse pointe d’une lame affutée. Suresh eu un redoutable frisson en se disant que cette réalité était dépendante et altérable selon la volonté de cet être qui ne lui inspirait absolument rien de bon. L’Ombre ne jugea pas bon de se présenter, du moins, pas de façon conventionnelle. Il préféra se lancer dans un grand monologue qui frappa Mohinder comme une masse, créant bien plus de questions qu’autre chose. Le jeune homme évoqua longuement la présence de conflit dans le monde, et l’incapacité des humains à poursuivre leur rythme dans les méandres de leurs querelles internationale. D’une certaine façon, le Docteur ne pouvait qu’être d’accord avec ces dires, mais jugeait qu’il valait mieux ne pas interrompre cet individu d’une quelconque façon, même si c’était pour exprimer son adhérassions à ses propos.

L’Ombre semblait obsédée par les rêves, ce qui fit comprendre à Mohinder qu’il n’était que dans un songe, ce qui ne manqua pas de le fasciner. Ainsi, cet homme était capable d’altérer rêves et cauchemars. Il était la version en chaire et en os du monstre se cachant sous le lit des enfants, visitant les pensées les plus intimes des dormeurs pour s’en délecter. Comme il l’avait lui-même évoqué, il était un chasseur marquant ses proies, venant les traquer jusque dans l’illusoire sécurité de leur sommeil. Il avait dut être responsable de bien des cas d’insomnie… Puis, l’esprit de Suresh fut piqué à vif lorsqu’il parla de Sylar. Clairement, les énigmes de ce démon des cauchemars laissaient transparaitre une possibilité : celle de fournir les armes nécessaires pour assouvir leur désir de vengeance au duo présent dans la salle. En effet, Mohinder se souvenait que Bob Bishop avait été tué pendant un assaut groupé au Level 5, assaut auquel avait participé le Serial Killer lui-même. Certainement qu’il avait un lien avec le décès du père de la jeune agente, et qu’elle aussi souhaitait voir le sang de ce monstre couler. Le Docteur mordit à l’hameçon que lui tendait l’Incube.


« Êtes-vous en train de me dire que vous savez comment venir à bout de Sylar? »

Alors qu’il prononçait ces mots, des lueurs noirâtres émanèrent des pattes de la chaise sur laquelle se trouvait Mohinder, telles les racines pourries d’un arbre délabré. Lentement, les racines souillèrent lentement la pureté blanchâtre de la pièce, représentation de la colère qui gagnait rapidement le scientifique. La possibilité d’enfin venger son père après tout ce temps à tourner en rond le rendait ivre, inconscient. Dans cet univers propre à l’Ombre, le gentil professeur était aisément corruptible, faible et manipulable. Son regard se posa sur la blonde, pour qui la scène devait sembler Dantesque.

« Car je crois que nous sommes prêts à tout pour voir cet homme agoniser, n’est-ce pas, Elle? »
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MessageSujet: Re: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeLun 6 Fév - 9:38



Elle n'a pas compris. Ne comprend pas. Quelques secondes auparavant, elle était assise sur le sol à pleurer sa vie, le visage enfoui dans ses mains pour ne plus voir sa solitude et son abandon. Et soudain, elle se sent entraînée...Incapable de mettre des mots sur cette sensation, elle est seulement consciente de la position de son corps qui change. Poupée articulée dont les mouvements deviennent incontrôlables, marionnette qu'un artiste démentiel –tout simplement son propre esprit peut-être- s'acharne à manipuler avec entêtement. Il l’entraîne, fait d'elle ce qu'il veut, et ce qu'il désire se réalise. Quand elle ouvre les yeux, elle réalise soudain qu'elle n'est plus clouée au sol, mais assise à une table. Hein? Incrédule, elle sent le bout de ses doigts s'écorcher contre une surface rugueuse. Immédiatement, elle baisse les yeux et découvre avec inquiétude la surface en bois. Une brève vague de panique mêlée à de la consternation la traverse. Imperceptiblement, ses phalanges se cramponnent à la table, et l’ensemble de son corps se raidit.

Et puis une voix qui lui semble vaguement familière résonne et prononce son nom. Ella lève aussitôt les yeux et découvre la présence de l’homme qui vient de lui parler. Impossible. Et comment a-t-elle fait pour ne pas le remarquer avant?

- Mohinder…?

Dans ses prunelles noyées par les larmes, l’incrédulité apparait, et l’incompréhension l’accompagne. Les questions la submergent, sans qu'elle soit capable d'en articuler une seule. Vient-il d'arriver...? Etait-il là avant? Et surtout, de quoi parle-t-il ? Pour elle, l’homme est encore un songe, une hallucination de son imagination débordante, une apparition inattendue après celle de son défunt père. Ella devrait se réjouir mais n’y parvient pas et laisse finalement son regard errer autour d’elle. La cellule inviolable du level cinq a disparu, le corps inconscient de Sylar également, pour laisser place à une habitation sordide qui lui est tout sauf familière. Des murs et des parois d'un blanc immaculé, tout droit sortis de l'imagination d'un fou. Une prison...Ta prison, corrige-t-elle sans trop savoir pourquoi. Face à cette image, Ella déglutit. Pourquoi rêve-t-elle toujours du pire ?

Quand elle repose son regard sur Mohinder, elle ne peut s’empêcher de détailler le visage de l’homme qu’elle a un jour désiré. Dont elle a voulu attirer l’attention pendant des mois après s'en être entichée sans raisons, mais en vain. Peut-être est-ce cela son rêve…De revoir tous les hommes qui ont compté pour elle, que cela soit en bien ou en mal ? Mais...Non, sérieusement, ce n’est pas une bonne idée. Déboussolée, Ella ne peut s’empêcher de rire, entre deux larmes. Mais d’un rire qui sonne faux. Elle, elle voudrait juste oublier, alors pourquoi son cerveau s’entête-t-il à lui rabâcher ses échecs sans relâche ?

- Dans un mauvais rêve...?, lance-t-elle, pince-sans-rire.

Désabusée. Fatiguée. Elle est loin de se douter qu’elle n’est pas si loin de la vérité. Une voix glaciale et inconnue venue des tréfonds du néant se fait alors entendre et l’arrache à sa complainte solitaire. La fait sursauter. Du discours de l’inconnu, elle n’en comprend pas la moitié, trop surprise pour se focaliser sur ses mots, trop déboussolée pour y accorder de l’importance. De toute façon, même si elle les avait compris, qu’aurait-elle eu à dire ? Les guerres et la moralité humaine décadente, sont-ce là les soucis d’une jeune femme de vingt-quatre ans ? Pas vraiment, même pour une demoiselle comme Ella. Elle braque son regard sur le nouveau venu mais malgré tout, reste persuadée qu'elle rêve. Perdue dans son subconscient qui cette fois-ci, a définitivement perdu la boule. Et pourtant, la voix grave résonne parfaitement dans son esprit, elle a l’impression d’en entendre tous les mots comme si l’homme était à l’intérieur de sa tête. Alors qu'il continue, elle ne peut s'empêcher de le détailler...Ce visage qu'elle n'a jamais vu la fait se crisper inexplicablement, la noirceur qui se dégage de cette apparition lui glace les veines. A tel point qu'elle en oublie de respirer.

Quand elle s'en rend compte, elle ouvre la bouche pour chercher une bouffée d'oxygène salvatrice. Tiens donc, on peut aussi respirer dans son subconscient? Ella Bishop fait la découverte de l'année, et elle n'est pas au bout de ses surprises. Un crâne tout ce qu'il y a de plus humain, à ce détail près qu'il semble carbonisé, apparait sur la table. Et lui arrache une grimace.

- Mais...Mais c'est dégueulasse...!

Ella ne le sait pas, mais dans son lit, ses doigts, les vrais, viennent de se resserrer avec force autour des draps, et des brèves étincelles d'électricité parcourent son corps sous la pression. Mélange de peur, de méfiance, mais également de curiosité. Dans son esprit bourré de contradictions, le tout se mélange, et seule la présence inexplicable de Mohinder l'empêche de chercher à prendre le large. A moins que cela ne soit autre chose. Comme le Docteur, elle a bien entendu le nom du serial killer, arrivé dans le flot de paroles de l'inconnu comme une boule dans un jeu de quilles. Comme elle, ce nom bouscule les neurones dans son cerveau, et les envoie valser un peu n'importe où. Larguée, Ella Bishop est larguée. Elle en vient à douter de savoir si elle rêve encore…tout cela lui parait tellement réel.

Elle observe en silence Mohinder qui prend la parole, et cette espèce de colère qui tâche soudain l'atmosphère. Partagée entre la peur et l'agacement, elle n’a écouté que d’une oreille distraite les mises en garde de l’Ombre. Evidemment, il suffit qu’on lui dise quelque chose pour que son esprit s’empresse de vouloir faire le contraire. Ecervelée. Inconsciente. Mais enfin, la conversation s’oriente.

« Car je crois que nous sommes prêts à tout pour voir cet homme agoniser, n’est-ce pas, Elle? »
- Je...je…Oui.

Réponse agonisante, imprécise, et pourtant dieu sait qu’elle aimerait ôter la vie de ce misérable con, source de tous ses ennuis, ou presque. A cet instant, elle n'est plus vraiment sûre de ce qu'elle veut, sauf qu’elle aimerait savoir…Agacée, elle plonge franchement son regard dans celui de l’inconnu et tente de ne pas se laisser impressionner par sa présence déstabilisante.

- Mais…Qui êtes-vous...? Je n'aime pas jouer aux devinettes et je ne comprends rien!

Elle se lève malgré ses jambes qu'elle sent flageolantes et fait apparaître une boule d'électricité dans sa main. Cet homme, quel qu'il soit, elle ne lui accorde pas sa confiance. De toute façon, depuis que son père est mort, elle ne l'accorde plus vraiment à personne.

- Qu'est-ce que vous voulez? demande-t-elle, agressive.
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Alexis Kane
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MessageSujet: Re: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeSam 11 Fév - 21:21

L'ironie, délicieuse manifestation de la vie qui se moque carrément du destin. Une taquine expression de son dégoût pour la continuité alors qu'elle fantasme à tout prix sur le changement. Une douce effluve qui vient vous rappeler que malgré le contraire, c'est ce qui arrive, c'est ce qui se passe, c'est ce qui se produit. On ne veut pas la reconnaitre, elle déforme la réalité, chassant nos sens, privant notre logique de son existence. Elle fait son chemin, dans la vie de tous les jours, dans le rêve de toutes les nuits. Elle nous force à agir, manifestant ainsi notre subconscient sous une forme que l'on redoute, qui nous terrorise par sa glaciale vérité. Des profondeurs, elle grimpe, peu à peu, vers les cieux, rien ne la freine, un véritable feu. Ainsi, elle brûle tout sur son passage, transformant les espoirs en cendres, les désirs en poussière. Des cris et des pleurs, des joies et de fausses tristesses, émotions et sentiments, on réagissait, y faisant face, la considérant, de toute son ampleur. Question sans réponse, ignorant qu'elle subsistait, encore et toujours, dans la cruauté de tout mensonge. C'est ce détail, subtilité de plus en plus évidente, qui était savoureuse, délicieuse, exquise, ironique envers elle-même. Savoir piquer au vif, faire surgir la chaotique contradiction, voilà qui avait été exécuté à merveille.

Un décor assombri et amputé, voilà ce que devenait la pureté de la blancheur ironiquement crée par Alexis, le noir lui-même. Remarquant avec intérêt les ténèbres se dégageant de plus en plus de Mohinder, le ténébreux en était convaincu qu'il avait atteint sa cible avec une précision sans creux et sans failles. Ainsi, monsieur Suresh était un indidivu au tempérament bouillonant, au sang explosif, à l'instinct aiguisé et sans pitié, réagissant aux moindres interceptions allant rejoindre ce qui pouvait se qualifier de coeur chez cet être fort probablement inconscient de la situation malgré son intelligence et sa dévotion pour la cause. Il avait le potentiel toutefois, cette possibilité que tout bascule et que la compréhension lui sourit, faisant de lui une marionette aux fils si aisés à délier. Quant à Elle, ceci était le tout autre côté de la médaille, la balance se perdant dans l'inconnu le plus désespéré.

Elle ne savait plus où donner de la tête, ses schémas mentaux s'effondraient l'un après l'autre, incapable de répondre à la pression, incapable de satisfaire les demandes de la jeune femme. Pourtant, dans l'étincelle de son regard, Alexis le voyait, le savait, elle désirait plus que tout réduire Sylar à néant, empêchant toute domination de sa part. Une sorte de vengeance, une puissante ambition de le voir souffrir, agoniser, dans sa propre danse ensanglantée, de sa main, de sa destinée. Mohinder camouflait en lui cette même intention mais laissait voir son jeu alors que l'Incube précisait encore plus le chemin qu'ils allaient emprunter. Pour Elle, c'était tout autre chose. En aurait-elle seulement le courage alors que la simple confrontation à ce qui échappait sa réflexion la forçait à un volte-face quelque peu colérique, voir agressant? C'est en la voyant se relever qu'il hocha doucement la tête, nullement impressionné par l'apparition d'une électricité vorace au creux de sa main. Écoutant sa percutante question avec un calme toujours aussi désarmant, voir menaçant, c'est en avançant en silence qu'il s'approche de Elle à son tour. Déposant ses pas très près de la jeune blonde, lui faisant face tel un monument prêt à écraser la directe compétition, le ténébreux laissait avec insistence son regard plonger dans les grand yeux bleus de son opposante. Le maigre mais confiant sourire qui se dessinait tel un paysage délavé, en ruines, sur le visage de Alexis était à en donner des frissons aux cadavres en décomposition. Qui sait ce qui se cachait derrière cet obscur rideau...


Vos formules de politesses sont d'une qualité pitoyable, vous pourriez ainsi vous attirez les pires ennuis, mademoiselle Bishop. Tant de questionnement, tant de suppositions à mon égard alors que vous-même, votre personne, votre présence au sein de cet univers, votre plus reculée conscience, vous n'avez aucune idée quel rôle vous occupez sur cette scène. Êtes-vous qu'une simple et pathétique victime attendant le prochain tour avant que le couperet décisif tranche? Ou par hasard seriez-vous la maitresse des lieux, celle qui dirige, celle qui commande, celle dont tous retiennent le souffle en attendant la prochaine prise de décision? En quoi pensez-vous que votre offensive pourrait altérer le cours de notre histoire, Elle? Vous détestez les devinettes et pourtant, tant de ce jeu vous voulez jouer, alors que cette hypocrisie se fait sentir à plein nez, engourdissant nos sens, nous servant reproches alors que c'est vous qui êtes dans le tort, dans le mensonge le plus cruel et le plus sanguinolant. Seriez-vous vraiment apte à la destruction? La soumission total à l'art de la mort et de la fatalité, je ne doute point en vos capacités mademoiselle, je saisis parfaitement la gravité de cette épreuve et malgré tous les obstacles que cet être aux multiples facettes a pu entrainé dans votre existence, nous savons tous les deux que votre manque de confiance vous plongera à l'échec le plus inévitable.

Ses dernières phrases étaient murmurées d'un incroyable aplomb. Jamais un marteau n'aurait pu frapper avec plus d'intensité. La dépassant en tapant légèrement sur son épaule, Alexis fit apparaitre une troisième chaise pour y prendre place, déplaçant avec classe et élégance les plis de son grand manteau. Relevant sa tête, son regard silencieux parlant à sa place, c'était une invitation des plus conseillée à Elle de revenir prendre sa place, sans quoi la suite pourrait fortement contrevenir à ses principes. Déplaçant légèrement son regard vers le professeur, c'est avec autant de dureté et de sévérité que le ténébreux servait un discours à Mohinder, l'arrachant des bras du confort pour le relaisser tomber vulgairement entre les entrailles de la fureur.

Vous l'avez compris, professeur, vous êtes dans un rêve, une projection mentale, une parole abstraite de l'esprit qui vous murmure hors des terres sacrées. Une vague création, décorée de ma présence, incongrue soit-elle, mais toujours présente. Fascination et attention, vous y tenez, vous ayant ainsi capvité. Votre interrogation perpétuelle vous amènera à chercher la compositon de cette puissante capacité. Fantasme comblé d'interpeller dans l'immédiat la conclusion à cette confrontation d'intérêts, gachant ainsi de précieuses retrouvailles avec votre comparse à la chevelure aussi dorée que l'or ayant corrompu les vieilles richesses de ce monde. Pourtant, ceci est d'une clairvoyance absolue, vous êtes réunis à ce jour non pas par les liens sacrés du plus beau des mariages d'amour mais par cette conviction que vous devez à tout prix, à toute défiance, mettre un terme aux songes démoniaques que représente l'entité de Sylar. Ce pitoyable tueur en série, assoiffé d'encore et toujours de pouvoir jusqu'à la fin, jusqu'au déroulement du temps, alors que vous cherchez votre salut dans un monde issu de votre imagination. Ici vous croyez que vous trouverez solution et réconfort, dans la fiction, dans l'irréel, pour contrer la vérité du réel qui n'est que fourberie et tromperie. Ainsi votre sort repose sur les épaules d'une ombre détachée de la nuit, des ténèbres qui hantent ce puit, et dans toute la sincérité qui m'échappe, vous y croyez, dur comme le fer forgé, que vous serez en mesure d'accomplir les conseils précieusement confiés? Un ange gardien vous guidant vers le chemin de la gloire et de la rédemption ou le démon venant se nourrir de l'acidité de vos pleurs, c'est une vision qui vous appartient.

Élançant avec lenteur son bras droit vers l'avant, Alexis toucha du bout de sa main l'horipillant crâne sans même s'y attarder plus qu'une seconde. L'effet provoqué serait dévastateur. Le tout était déclenché, impossible de faire marche arrière. Peu à peu, le crâne noir retrouvait une couleur de plus en plus normale, revenant ainsi à ses origines osseuses, un blanc livide et sans vie, un blanc impur et sans défauts. La couche qui se formait à l'extérieur du crâne, rougie, de plus en plus écarlate, devenant vivante, sans répit. Fragile et vulnérable, on distinguait avec horreur que c'était la chair elle-même qui habritait son nouveau protégé. Bouclier naturel des plus efficaces, la peau s'enroulait peu à peu autour de cette grande masse de tissus revenus à la vie. Une chevelure, sourcils, yeux, nez, bouche, finition, finesse, précision, délicatesse, ce n'était plus la face cachée de l'obscurité mais un visage bien reconnu de tous. La tête de Sylar, c'était la dernière touche décorative sur le triste panorama de cette cauchemardesque réunion. Pivotant sa main dans le sens horaire, la tête se virevolta dans tous les sens avant de brusquement porter son attention successivement sur Mohinder et Elle. Se relevant très lentement en venant déposer ses mains sur le dossier de sa chaise, Alexis n'eut même daigner un sourire ou un synonyme de la satisfaction. Si détaché, comme s'il s'en moquait, aucune importance à ses propres gestes. On entendait bien sa voix qui déchirait le silence de la pièce mais c'était la bouche de la tête de Sylar qui se démenait, provoquant confusion et incertitude.

Voyons, vous, être capable de m'achever? Dans les plus attroces souffrances ou le plus bref des souffles mortels, vous n'en auriez pas assez d'audace! Mohinder, ce pauvre petit professeur qui ne sait plus où donner de la tête, et Elle, cette blonde qui veut tout faire flamber sur son passage mais qui ne sait même pas comment, pitoyable, médiocre, exécrable, pathétique j'ôserais même dire! Même dans le rêve, vous ne sauriez parvenir à vos fins. Vous êtes soumis, dominé par les courants extérieurs, une véritable honte, une défaite en soi. Vous avez perdus, Mohinder et Elle, la partie est terminée, les dés sont lancés, et rien que vous ne pourriez faire changerait cette ridicule histoire.

D'un faible geste de la main, Alexis poussa la tête en direction de Mohinder, roulant ainsi jusqu'à lui tomber sur les jambes. Les yeux de Sylar s'ouvrirent pour se plonger dans le plus creux de l'âme du professeur, lui arrachant le plus douloureux des frissons. Avec une nonchalance à en faire rager tous et chacun, le ténébreux fit volte-face avant de marcher vers l'un des murs blancs limitant leur horizon. Remarquant la porte venant tout juste de faire son apparition dans ce monde, il tourna doucement la poignée et la poussa, dévoilant le secret d'un sombre monde de l'autre côté de cette frontière. Jamais jusqu'à présent sa voix avait eu autant d'impact dans le rêve, retentissant dans tous les coins.

Votre connaisance médiatique pourrait vous donner le dévoilement sur mon identité. L'explosion de l'aéroport de New-York n'était pas un hasard, devenait un risque immensément bien calculé dont je porte entièrement la responsabilité. Qui aurait cru un jour que Alexis Kane, ce petit garçon du Texas sans malice, deviendrait le plus redoutable des prédateurs? Vous êtes en plein terrain de chasse, coincés d'entre tous les crocs. Et dire que vous ne pouvez mettre fin à mes jours. Si vous aviez le choix, le feriez-vous? Vous montrez sans relâche et sans pitié pour la simple vision d'un rêve issu de votre imagination? Alors que la réalité vous attend au prochain tour? Sylar, ce monstre, cette abomination, tant de peur et de terreur, et pourtant...

Laissant la porte grande ouverte, Alexis se remit calmement en marche vers ses visiteurs alors qu'un vent surnaturel criait quelques bribes de tempête derrière lui.
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Mohinder Suresh
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MessageSujet: Re: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeMar 13 Mar - 8:06

C’était de la démence. Mohinder était clairement dérangé. Si on avait tiré tout autre individu de la quiétude de ses songes pour le plonger dans un monde entropique aux allures illusoires d’asile pour les criminels psychopathes, cette personne aurait probablement été plus que outrée, voir même terrorisée, mais pas le bon Docteur. Non, lui chargeait tête première, se laissant guider par sa colère et ses passions, sans prendre le temps de réfléchir, lui qui était pourtant un intellectuel. Est-ce que toutes ses années au sein de compagnies majoritairement composées d’agents possédant des capacités spéciales lui avaient fait perdre contact avec la réalité des gens normaux au point de ne plus porter attention à l’étrangeté des choses? Avait-il toujours eu ce coté un peu excentrique gravé dans son code génétique, n’attendant que la bonne occasion pour se révéler? Lorsqu’on prenait le temps d’observer son passée et l’attitude de son père, on ne pouvait complètement mettre de coté cette hypothèse.

Pour une fois, Elle semblait être la personne la plus réfléchie entre les deux. Certes, elle souffrait probablement tout autant que Mohinder face à la mort de son paternel, mais elle ne sautait pas tout bonnement dans les bras de cet inconnu dans l’espoir de trouver un accès facile à une vengeance contre le Serial Killer. Elle osa même questionner l’Ombre sur son identité, un acte qui sembla bien sage aux yeux de Suresh une fois qu’il prenait le temps d’y penser, et avec raison. Sans jamais faire preuve d’une émotion ou sentiment quelconque, l’individu prononça un autre monologue, jouant avec les mots sans jamais fournir une réponse digne de ce nom. Lentement, la noirceur qui s’était mis à émaner du Docteur sembla tressaillir, puis perdre du terrain. L’esprit scientifique reprenait le dessus, et comme tout homme de science, Mohinder doutait maintenant.

Cet inconnu avait quelque chose de bien intriguant. Il paraissait insaisissable, autant physiquement que mentalement. Malgré sa présence, il semblait être bien loin, comme détaché face à cette réunion dont il était pourtant l’instigateur, comme si le résultat n’était que de moindre importance, ou tout simplement prévisible au point où elle ne valait pas une attention autre que quelconque. L’Ombre ne faisait aucune menace, pourtant chacun de ses mots semblaient plomber sur eux comme les lourds nuages noirs précédant un violent orage. Inconsciemment, Mohinder ne pu s’empêcher de songer aux représentations que les Chrétiens se faisaient de Satan. Pourtant, il ne semblait pas bien différent de Monsieur tout-le-monde. Un brin plus grand que la moyenne, les cheveux en bataille, un charme sombre très classique, rien de bien alarmant. Cependant, sa présence était presque palpable, captivante et omniprésente. Peut-être que ce n’était dut qu’aux perceptions trompées de ce monde irréelle, mais quelque chose chez cet individu n’inspirait pas confiance au Docteur…

Rapportant son attention à Suresh, l’Ombre vint confirmer qu’ils étaient bel et bien dans un rêve. Chacune de ses phrases apportaient toujours plus de questions, mais Mohinder commençait à percevoir certaines régularités dans les discours apparemment chaotique de cet inconnu. Il présentait les possibilités comme un scientifique le ferait, sans jamais s’avancer sur une piste, exploitant les faits pour que ces invités en tirent eux même leurs propres conclusions. Il faut dire que ce monde était composé de l’imaginaire, et que les pensées et émotions avaient un impact plus grand que dans la réalité. Mohinder en avait eu la preuve lorsque sa colère l’avait gagnée, se matérialisant sous la forme d’une noirceur étouffante. L’étendue des possibilités semblait soudainement moins vague dans l’esprit de l’Indien, mais sa mentalité rationnelle ne pouvait pas clairement visualiser les intentions de l’inconnu. En fait, il doutait que quiconque pouvait bien en être capable.

Comme pour prouver au duo qu’ils étaient véritablement dans un monde issu de leur imaginaire, l’Ombre engendra d’un simple geste une transformation au macabre crâne qui ornait à lui seul la table. Lentement, des tissus organiques vinrent recouvrir les os exposés, donnant une certaine humanité à ce trophée d’outre-tombe. Le visage se forma finalement pour prendre des traits plus que familier, c’est-à-dire ceux du Serial Killer qui avait quelques minutes plus tôt hanté les biens innocents rêves du Docteur. Pour rajouter à l’horreur, la tête s’anima surnaturellement pour proférer quelques moqueries et injures, empruntant au passage la voix de l’Ombre. D’une certaine façon, ces paroles frappèrent Mohinder comme un poignard en plein thorax. Certes, il souhaitait venger son père coûte que coûte, mais aurait-il jamais la force d’âme d’enlever la vie à un autre homme? En tant que scientifique pour le compte des deux compagnies, il avait eu accès à une arme de poing de service. « Juste au cas », comme on lui avait dit en lui confiant le puissant pistolet. Jamais il n’avait eu à s’en servir. Lui qui cherchait à sauver l’humanité des menaces comme Sylar, serait-il capable de se salir les mains plutôt que de laisser les autres se charger de la chose à sa place? Perdu dans ce dédale de confusion et de réflexion, Mohinder sursauta violement lorsque la tête du Serial Killer tomba sur ses cuisses, le poussant à se relever brutalement pour chasser cette atrocité qui le fixait avidement. Même après quelques roulades au sol, la tête continuait de regarder le Docteur, un sombre rictus venant contracter les lèvres du Némésis.

L’Ombre tourna dos à ses invités pour faire face à une porte qui, de toute évidence, venait tout juste de faire son apparition. Alors qu’il semblait vouloir s’y engager, il daigna enfin révéler son identité, sa voix dangereusement amplifiée dans les confins de ce sombre univers. Alexis Kane. Un nom que Mohinder avait déjà vaguement entendu, à de nombreuse reprise. Il ne pouvait mettre clairement le doigt dessus, mais il avait l’impression que cet Alexis était lié d’une quelconque façon à Pinehearst, il y avait déjà de ça bien des mois. Apparemment, il était aussi la source de l’explosion de l’Aéroport John F. Kennedy de New York, qui avait été une autre victime de cette guerre opposant les êtres utilisant leurs capacités pour causer la destruction autour d’eux au reste du monde. Un frisson parcouru l’échine de l’Indien alors qu’il réalisait la puissance de Kane, capable de modeler le monde des rêves et d’influencer la réalité d’une quelconque façon. Si quelqu’un pouvait vraiment nuire à Sylar, c’était bien lui. Alexis disparu dans l’embrasure de la porte, laissait Mohinder et Elle seuls pour réfléchir. Sans sa sombre présence, la pièce semblait avoir gagné en luminosité, ce qui n’était pas pour déplaire au Docteur. La tension était haute, et malgré ses efforts pour se réveiller, rien ne semblait vouloir y faire. Mohinder resta silencieux quelques secondes avant de soupirer en passant une main dans ses cheveux en bataille, son esprit fonctionnant à plein régime pour tenter de comprendre les intentions d’Alexis. Une fois ses idées un peu plus en place, il leva le regard vers la blonde tout en énonçant ses pensées avec un ton rassurant contrastant avec l’ambiance lugubre qui régnait en maitre depuis leur arrivée dans ce cauchemar.


« Elle… Je ne fais pas confiance à ce type, mais il n’aurait pas fait tout cela simplement pour nous tromper et nous trahir… Du moins, je ne crois pas. Si on est ici tout les deux, ce n’est certainement pas dût au hasard. »

Le Docteur détacha son regard d’Elle quelques instants pour observer le sombre décor qui les attendait de l’autre coté de la porte. Décidément, la route pour des réponses de serait pas sans quelques frissons.

« Je crois qu’il voulait qu’on le suive… Je ne suis peut-être pas le plus fort, mais si tu veux passer cette porte, je te promets que je ne te laisserai pas seule. On reste ensemble dans cette histoire, jusqu’au bout… »

Mohinder attendit le verdict de la blonde, conscient que de toute façon, il ne pouvait probablement pas faire grand-chose face à ce démon des rêves. L’idée d’affronter les vérités qui se cachaient dans l’ombre lui semblait cependant plus potable à deux plutôt que de chacun de son coté. Cependant, rien n’est jamais aussi simple dans les tréfonds de l’imaginaire, surtout lorsqu’une créature comme Alexis Kane y a établi son terrain de chasse.
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MessageSujet: Re: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeMer 21 Mar - 9:47

La légère claque sur son épaule est un affrontement de taille pour une électrokinésiste remontée. Insulte ultime pour la blonde qui ne fait pourtant rien, car les paroles de l’homme mystérieux viennent de la clouer littéralement sur place. Alors qu’il la dépasse, elle serre les dents, ravale des paroles désobligeantes et se retient de lui administrer un fabuleux et terriblement subtil « mais va te faire foutre connard ». …Oui, chez Bishop, la perception du danger et la retenue face à ses adversaires sont généralement hors service, cette fois-ci fera office d’exception. Dans son esprit, des brides de peur se dessinent et s’emmêlent à la méfiance. Refusant de s’asseoir, pour se donner l’infime impression de contrôler encore la situation, la demoiselle observe l’homme alors qu’il s’adresse à Mohinder. Lentement, elle suit du regard l’inconnu, s’accroche à lui pour ne pas perdre une miette du spectacle. Ne laisse pas passer un mot. Et pourquoi pas, après tout...? Peu à peu, l’idée d'être attrapée dans un songe fait enfin son chemin, et elle finit par l’accepter. Et la voilà qui se retrouve indéniablement confrontée à la réalité : s'il s’agit d’un rêve, alors que pourra-t-elle bien faire face à lui ?

Ce n’est que l’une des innombrables questions qui galopent dans son esprit. Le nom de Sylar résonne entre les lèvres de l’inconnu plus durement qu’un coup de marteau et détourne enfin son attention. La colère de la jeune femme s’efface peu à peu, pour en laisser une autre, plus profonde et noire, et laisse place aux interrogations. Elle se sent impuissante, aimerait l’interrompre pour en savoir plus, mais les mots se fanent dans sa bouche avant même qu’elle n’ait pu les exprimer. Et puis, le clou du spectacle apparait. Cette tête hideuse, ce spectacle glauque et repoussant qui pousse Mohinder à se relever et à s’éloigner précipitamment. Il n’est pas le seul. La blonde, de son côté, ne peut éviter qu’un cri étouffé, rempli de dégout et de haine, brise la barrière de ses fines lèvres. Son visage se tord en une grimace improbable, plié par l’écœurement et la haine. Ses doigts se referment sur le vide, tellement qu’elle en enfonce ses ongles dans la paume de ses mains. Les sentiments se bousculent chez elle et troublent son esprit, avant d'y faire soudainement le vide...elle en oublie même le portrait désobligeant que l'homme a osé faire d’elle.

Alexis Kane. A l’instar du scientifique, ce nom ne lui est pas inconnu, et les pensées qu’il apporte avec lui ne sont pas des plus rassurantes. Sans avoir travaillé ouvertement sur son cas, la jeune femme en sait déjà suffisamment pour se rendre compte à qui ils ont affaire et surtout du pétrin dans lequel ils se trouvent. Et elle commence à entrevoir les failles de son plan. Crier, se rebeller ne servira sans doute à rien, et l’homme est bien plus fort que ce qu’elle avait imaginé. Mais est-ce cependant un argument suffisant pour se décourager quand on s’appelle Elle Bishop ? Non, sans doute.

Quelques secondes plus tard, les voilà seuls, l’Ombre vient de disparaitre. Les voilà affranchis de sa présence étouffante…Ella se sent respirer, fort, comme si soudain un poids venait de s’envoler de sa poitrine. C’est également à ce moment qu’elle ressent la douleur dans ses mains. Elle baisse les yeux sur ses poings serrés, pour constater, à sa grande surprise, qu’elle les serre bien trop fort. Un éclair de colère la traverse, à se sentir si faible, mais la voix grave et rassurante de Mohinder se fait soudain entendre. Elle lui rend son regard et déglutit…Elle aimerait se loger entre ses bras, juste l’espace d’un instant, pour se sentir mieux. Mais elle ne bouge pas, et se contente de hocher la tête.

- Je n’ai pas confiance en lui non plus…et non, je ne crois pas au hasard effectivement. J’ignore quel est son lien avec Sylar mais il a l’air de savoir quelque chose, et…cela ne peut que nous intéresser, pas vrai ? souffle-t-elle finalement.

L’électrokinésiste aimerait y croire, et d'ailleurs ça serait presque le cas. En attendant, elle semble avoir retrouvé quelques brides de lucidité et de confiance en soi. Ainsi que sa niaque. Des deux prisonniers, Ella sait qu'elle est sans doute la plus apte à affronter l’homme, bien que dans cet univers macabre et digne de ses pires cauchemars, elle n’est pas vraiment sûre que ses dons lui donnent un quelconque avantage.

- De toute façon, on a pas beaucoup le choix, soupire la blonde en regardant autour d’elle. J’avoue que j’ignore comment on va s’en sortir, mais tu sais, je ne crois pas qu’il soit imbattable…Personne ne l’est.

Pas même Sylar, se répète-t-elle à elle même avec ferveur, presque inconsciemment, alors qu'elle songe à celui pour qui elle a éprouvé des sentiments contradictoires. Elle l'a aimé, cet homme, avant de le haïr. Dans sa main, crépitent aussitôt quelques éclairs d’électricité qui s’entremêlent entre ses doigts. Ils sont le signe de sa colère enfouie, de ses sombres pensées qui la traquent. Et si pour attraper et soumettre le Diable, elle devait pactiser avec le Démon ? L’éventualité la frappe mais ne la rebute pas. Perdue, agrippée au radeau de la solitude et de la vengeance, secouée par les vents défavorables, Ella avance dans le monde comme une marionnette sans vie. Elle marche, par inertie, elle vit de la même façon. Un jour, le danger la tuera, et elle en est à peine consciente. Mais elle n’y pense pas, elle se contente de mettre tout en œuvre pour arriver à ses objectifs.

Et si Alexis Kane, sorti des brumes de ses plus sombres pensées, était la clef de l’histoire ?

Lentement, et inespérément, elle sourit soudain. Ce n’est qu’une simple et pâle sourire qui ne parvient ni à dissimuler l’inquiétude ni la peur, mais c’est un sourire sincère.

- J’aurais aimé qu’on se retrouve dans d’autres circonstances Mohinder. Mais peu importe, au moins, on sera ensemble.

Pour un peu, son visage s’éclairerait comme il s’éclairait des années auparavant, quand elle le regardait avec ses yeux d’adolescente amoureuse d’un homme au charme exotique et à l’esprit brillant. Avec les années, le sentiment d’attachement s’est dissipé pour laisser place à de simples souvenirs, mais Elle n’a pas oublié l’admiration qu’elle a toujours eue pour lui. D’un simple geste de la main, accompagné d’un hochement de tête, elle désigne la porte. De l’autre côté, l’inconnu les attend.

Mais c’est côte à côte qu’ils la franchissent.


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Alexis Kane
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MessageSujet: Re: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeMer 28 Mar - 2:34

La confiance, la valeur qu'elle possédait, la force qui l'habitait, un reflet de mentalité d'une puissance inestimable. On la confie, on la partage, On l'apprécie, on la chérit. Elle est précieuse, autant qu'elle se démontre comme la plus grande des capricieuses. Curieuse, elle cherche à comprendre. Soucieuse, elle prend soin des êtres les plus proches de son existence. Ambitieuse, jamais elle ne se laissait décourager par les obstacles rencontrés au courant de son sinueux parcours. Glorieuse, alors qu'elle redonnait un lustre à un moral atterré, affaibli. Radieuse sous ses plus beaux jours, furieuse sous les plus glaciles nuits. Autant malicieuse que prodigieuse, elle était autant contraire que semblable, la balance de l'équilibre le plus parfait mais le plus discret, le plus léger, surtout le plus fragile, pouvant succomber au moindre impact de trahison possible. Difficile de la confier dans l'inconnu, de la partager dans le mystère, pourtant, elle devient évidente, dans la découverte. Pouvait-on la redouter, pouvait-on, aussi ironiquement que cela le laisse entendre, lui faire confiance? C'était le seul choix possible, le seul qui était logique, le seul pouvant coexister avec la réalité, celui que l'on redoute, car on le sait, suite à son passage, c'est l'incontournable, l'inévitable. On ne peut plus reculer, difficile de faire marche arrière alors que le précipice nous entoure, prêt à nous envahir, nous avaler d'une simple et vulgaire bouchée. Que dire, que penser, que faire? C'est de plus en plus critique.

Le dilemme était parfaitement ajusté, taillé de la plus grande précision. Tout était semé pour le plus grand des rassemblements chaotiques. Mohinder était fascinant. Son esprit scientifique représentait un profond puits de connaissances et de savoir des plus occultes. L'exploiter, se fondre dans ses plus refoulés recoins, violer les limites du raisonnable de sa mentalité, s'il était d'un égoisme sans égal, il aurait été facile pour Alexis de s'abandonner dans cette soif instastifaisable de puissance. Ses convictions étaient adorables, au point d'en être presque touchantes. Convaincu que le ténébreux n'agit pas par pure malice, incapable de voir que la tromperie se fait voir de toutes ses couleurs. Sa bonté de vouloir protéger Elle, de la couvrir de toutes les fins possibles à cette sombre tragédie, est-ce là le coeur fragile d'un homme cherchant la douce chaleur de l'amour et de la compassion? Est-il seulement prêt à faire face à la vérité? Sait-il seulement les sacrifices qu'il devra accomplir pour un futur qui lui sera sain, absent de toute vengeance et de guerre sanglante?

La réaction de mademoiselle Bishop était tout aussi adorable. Fragilité féminine oblige, sa vulnérabilité aurait de quoi faire vibrer les coeurs de faiblesse et d'espoir. Pourtant, sous cette frêle enveloppe corporelle, se dissimulait un certain caractère. Non pas un désir absolu de rebellion mais suffisant pour mener tous ses désirs à terme. Pourtant, sa jeunesse pourrait la pousser à la comettre de flagrantes erreurs alors qu'elle se croit apte à affronter Alexis sur un terrain dont elle n'a aucunement conscience. Lucidité oblige, elle devra réaliser à quel point l'univers qui prend forme autour de ce couple leur est mystérieux et sans pitié. Il est dommage que Elle possède cette moralité, son potentiel étant énorme, misant malheureusement vers le mauvais horizon. Ce qu'elle ignore sans doutes, c'est que la seule solution pour s'échapper de cette cage, c'est de comprendre, de pousser une logistique bien plus loin que les fausses impressions dont elle est victime chaque jour. Qui sait, par la suite, ce qu'elle pourrait accomplir. Son ultime fantasme de vengeance, cette vision jouissive de voir Sylar à terre, ensanglanté dans sa plus profonde douleur, et ainsi l'entendre rendre ce dernier souffle de vie. Prouvant ainsi son éternelle vulnérabilité. Imbattable, indestructible, dans les mémoires et souvenirs seulement. Dans le présent, dans le moment où tout se jouait, seul le Ténébreux semblait avoir cet imposant avantage.

Dès le cadre de la porte franchi, elle fondait en poussière, instantanément, immédiatement, anéantissant le début de toute volte-face. Derrière elle, derrière ses traces, derrière ses derniers pas, un pan de mur blanc surgit de nulle part pour y faire sa place, matériellement, solidement. Ce n'était pas un blanc pur et chaste comme le regard d'un ange, mais un blanc livide, blême, presque malade. Une couleur s'étendant dans toutes les directions, couvrant ainsi l'horizion de cette malaisante imposition. Ce n'était pas un espace à aire ouverte mais un grand couloir central, ainsi que plusieurs autres couloirs s'y connectant de tous les sens tel un majestueux labyrinthe. Prêts à s'y perdre dans l'oubli. Prêts à se repentir pour leur propre bien, alors que le mal serait absolu. Le plafond est relativement bas, se découvrant comme une ennuyante succession de dalles grises telle la poussière se soulevant suite à la tempête. Le sol est lisse, uniforme, d'une surface glacée, mirroir, mais qui ne projette aucun reflet. Étrange constatation alors que c'est loin d'être la plus inquiétante caractéristique de ce particulier mobilier. Les murs, par un rythme d'alternance très faible, uniquement séparé par de maigres centimètres, étaient tous, sans exception, sans en oublier un recoin, recouverts de banales portes de bois. Le bois était d'une densité rare et semblait prêt à résister à toute perturbation. Impossible de s'en défaire, le matériau ne pouvait qu'être de l'ébène. Cette composition peu commune se démarquait du reste du millieu, accentuant ainsi la présence malveillante des portes.

Son grand et élégant manteau noir se camoufla dans son ombre, disparaissant avec distinction, laissant Alexis simplement mais efficacement vêtu d'un chic pantalon noir, de souliers noirs légèrement pointus, ainsi qu'une chemise noire très distinguée, hautaine même. Un véritable homme d'affaire aux intentions les plus aiguisées. Difficile en négociation, on ne pouvait que se résoudre à plier l'échine devant son infini génie. Ne faisant guère foi de tous les avantages dont il bénéficie à ce moment même de l'équation, comme si rien n'existait, Alexis marchait avec aisance et assurance dans les sombres coulisses de son théâtre, suivit de sa marche par Mohinder et Elle. Tout était calculé avec une précision plus que parfaite, et ça, Mohinder avait du rapidement en faire l'analyse. Comment comprendre cette vaste démonstration alors que tout était noir et assombri par l'inconnu? Choisissant chaque tournant sans même hésiter, pour la première fois depuis leur arrivée dans cette prison, Alexis oublia le silence et fit preuve de la force de ses cordes vocals en prenant un malain plaisir à décrire dans toute sa sublime gloire. Calme. Froide. Envahissante. Terrifiante. Telle était la teinte décrivant les mots du ténébreux.


Le rêve poursuit son cours, pourchassant le temps à chaque seconde. Ce n'est plus un conte de fées, ce n'est plus un cauchemar, c'est votre épopée qui prend forme à son apogée alors que toute l'imagination s'écroule. Ce que vous trouvez autour de vous est une image déformée et, bien entendu, indirectement représentative de ce que vous appelez la réalité, le concret, le monde d'aujourd'hui. Tout ce que vous pouvez toucher, entendre, voir, goûter, sentir, tout ceci, toutes ces ressources qui vous semblent infinies, tous ces mensonges qui ont été façonnées de toute pièce par la main experte et innovatrice de l'homme de l'époque. Le futur n'est qu'un lointain reflet des prédécesseurs de son passé quand on le laisse à sa guise, quand l'on ignore qu'il existe, à nos côtés. Il cherche à se défaire des griffes de nos instincts, ces réflexes naturels ne pouvant se tromper. Et pourtant, nombreux y sont pour vous mener à votre perte, fatale et inévitable. Que fais alors, si malheureusement, on ne peut écouter la personne sur qui on peut faire le plus confiance? Vous-même, cherchant vous-même à vous tromper? Que faire, cherchez écoute et conseil chez autrui, à l'oreille du restant de la population qui n'a que faire des soucis de son entourage? Elle et Mohinder, posez-vous la question, attentivement, soucieusement, livrez-vous le même combat? Êtes-vous conduit au front par la même volonté? Votre désir commun de voir Gabriel Gray, renommé par ses propres soins Sylar, dépérir dans les plus impitoyables souffrances est d'une audace inébranlable. Le manque de perception en rapport avec ce personnage aurait pu vous en coûter la vie. Considérez-vous chanceux dans le sort maudit qui vous attend hors de cette frontière.

Après une marche qui paraissait aussi longue qu'interminable, l'Incube s'arrêta tout juste devant une des vulgaires portes de bois et sans surprise, elle était comme toutes les autres, de la même race, de la même famille. La poignée luisait d'une étincelle dorée sous la paume du ténébreux qui s'enroulait autour, tel un serpent ayant défait sa proie. D'un geste vif, Alexis tourna la poignée et poussa la porte, s'aventurant dans la nouvelle ouverture comme la plus grande des découvertes. Le macabre et incompréhensible paysage venant tout juste de se dessiner sous les yeux des rêveurs était à couper le souffle, et pour les âmes sensibles, à en donner des maux au coeur. De nouveau, la composition de la pièce était rectangulaire, s'étirant sur une distance se perdant dans l'infini. Les murs, à la reprise très fades, se présentaient sous un assemblage de béton et de ciment, rien de plus solide et immuable. Le plancher, de nouveau très blanc, était criant, voir exagéré, c'en était dommageable pour les rétines occulaires. Ordinaire, à première vue, extraordinaire, au second regard, répugnant, en approfondi, insupportable à l'extrême. On ne comptait plus le nombre de cadavres étendus sur de grandes tables d'acier. Facilement, on pouvait dénombrer les tables par dizaines, voir centaines. Blessé, meurtri, coupé, brulé, défiguré, décapité, impossible d'identifier une des victimes couvertes de plaies, de pus et de sang. En s'y approchant avec précaution, on pouvait distingue une grande cicatrice se démarquant à même au niveau du front. Exactement comme si elle avait été taillée de la plus fine lame. Mais Elle et Mohinder le savait, aucun objet tranchant s'était approché de cette partie du corps humain. Miraculeusement intact, le cerveau de chacun portait ainsi sans trahir la marque de leur dernier souvenir. Une vision d'horreur inoubliable alors qu'il s'avançait, le regard sévère, s'abreuvant de puissance et de pouvoirs tous plus dangeureux les uns que les autres. Sylar. Le seul de son espèce, en voie de disparition. Une bête sanguinnaire sur-estimé, ne répondant qu'à ses propres tentations. Sylar se tenait au bout de chacune des tables, sans exception, comme si il était habité par cette crainte de se faire voler son butin. La voix de Alexis qui s'en suivait s'harmonisait avec l'ambiance pour ainsi rendre justice à une mélodie des plus morbides.

Les souffre-douleurs du bourreau. Ses vulgaires jouets humains. Ils y sont tous, sans exception, autant humains que semblables, autant appeurés que monstrueux. Innocents, criminels, fautifs, spéciaux comme la tendance populaire nous décrit, tous y ont passés. La palette d'un chasseur, malgré la diversité, ne fait pas étalage de ses talents. La méthode décrite et utilisée, l'exécution, toute cette subtilité, tout y est, mais dans le cas de Sylar, c'est cette absence que nous allons étudier. Une étude vous me dites, docteur Surresh? De simples hypothèses vous croyez, mademoiselle Bishop? Qui suis-je donc pour vous faire la morale sur la chasse, cette méthode de survie? La chasse n'est pas survie, détrompez-vous, vous la sous-estimez, elle est plus significative qu'un sport sanglant. Motivée, appuyée, encouragée, un traqueur sait ce qu'il veut, et pourquoi il sacrifierait corps et âmes pour l'obtenir. En quoi Sylar est un chasseur? Déshonorable cause est-il, ce phénomène sait ce qu'il veut, primaire et très instinctif, ça va de soit, mais en est-il simplement amputé alors qu'il fonce tête première vers ses plus délirés fantasmes. Et ironiquement, la tête est visée, cette enveloppe de connaissance mais de potentiel éternel pour lui et lui seul. Comment le contrer, comment le défaire, comment le faire plier et le réduire à néant, dans le plus sanglant des silences?

S'arrêtant devant une des tables, fronçant légèrement les sourcils alors que le bout de l'index de sa main gauche s'enfonçait doucement sur une tracée écarlate, il la retira aussitôt, laissant l'impression que le contact du sang lui avait bruler la peau. Relevant légèrement la tête, si Mohinder et Elle étaient conscients de leurs alentours, pouvaient-ils donc ainsi remarquer que le visage du ténébreux s'étirait vers les tendances d'une démence calme et silencieuse, destructrice mais maitrisée. Observant la situation d'une autre perspective, Alexis délia ses jambes et fit son chemin au travers de cette masse apocalyptique et cadavrique avant de s'immobiliser devant deux plus grandes tables à l'écart. La composition de ces dernières semblaient différentes, plus robustes, ainsi donc prêtes à de plus lourdes révélations. La première, à la gauche, était vacances, patientant que son prochain patient vienne y prendre place. Sur la seconde, celle, logiquement, sur la droite, on y retrouvait une autre représentation de Sylar. Toutefois, le détail qui perturbait, c'est qu'il était complètement nu, couvert de sang et le front à peine effleuré d'une entaille profonde. La coupure semblait s'y être logée depuis des siècles tant elle était bien conservée dans sa propre répugnance. Se retournant vers ses attentifs cobayes, c'est d'une assurance peu rassurante qu'il décrivait la tableau comme la plus banale des attractions.

N'est-ce pas votre plus grande aspiration, docteur Surresh? Voir ce monstre, cette infecte abomination, cette ordure, pourrir dans ses propres entrailles, se noyant dans les crues de son hémoglobine crasse et impure? Et que dire de vous, mademoiselle Bishop? Cette expression criarde et corporelle de la nudité vous est sans doutes familière, n'étant pas la première occasion que vous avez de vous rincer l'oeil. Qu'est-ce que cela procure comme sensation d'être l'amante de celui qui prétend être le Diable? Transmettez-en les mémoires de cette grossière escapade sexuelle et animale à Mohinder, il saurait en bénificier pour la suite des choses.

Ignorant les possibles réactions des rêveurs, le ténébreux détourna sa concentration vers la table sans morts et sans vie, la frappa d'un poing dévastateur, l'impact sonore se volatilisant en échos dans tous les recoins de ce macabre laboratoire. Le meuble en métal se secoua de lui-même et de nombreuses ouvertures à peine larges comme la main humaine se faisaient voir sur tous les cotés. Que pouvait donc camoufler ce nouveau secret de l'obscurité?

Vous avez le choix de savoir maintenant. Le choix de comprendre. Le choix de la vérité. Un sacrifice inquiétant, intimidant, mais incontournable. Un seul d'entre vous peut s'y plier, mais sachez que l'heureux élu aura la science infuse. Celle de l'absolu. Celle de l'irréfutable. L'humain ou la créature? Qui de vous deux pourra retourner la tête haute dans son paisible sommeil? C'est toujours le problème, le choix, l'unique et douloureux choix. Cruel il est quand il est à nos trousses.

Jamais un aussi faible sourire avait pu provoquer autant de frissons.
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Mohinder Suresh
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MessageSujet: Re: I heard you've been dreaming...   I heard you've been dreaming... I_icon_minitimeJeu 10 Mai - 5:33

Lui aussi aurait tant préféré qu’ils puissant se recroiser ailleurs que dans un rêve cauchemardesque empli de mystères macabres et de dangers invisibles. Pourtant, la relation unissant Mohinder et Elle était trop complexe, difficile à décrire en quelques mots. C’est le défaut du langage, ses limites font parfois bifurquer les paroles et rendent flous les sentiments. Il faut bien avouer que le chaos calculé tout droit sorti de l’esprit froid d’Alexis Kane n’aidait pas à mettre de l’ordre dans les pensées du Docteur. Chaque mot prononcé par le Ténébreux semblait à double-tranchant, à la fois source possible de vérité et de menace. Pourtant, il menait la valse, guidant ses deux visiteurs là où il le désirait, au moment où il le souhaitait. Il était parfaitement en contrôle, et malgré le fait que Mohinder en était parfaitement conscient, il ne pouvait que se plier face à la volonté du Seigneur des Songes. Lentement, il franchit le seuil de la porte aux cotés de la blonde, peu confiant et dangereusement vulnérable.

La lumière blême frappa brusquement contre la rétine de l’Indien, le forçant à plisser les paupières dans l’espoir de couper-court à cette forte stimulation nerveuse. Le couloir dans lequel ils venaient de déboucher semblait transpirer de cette lueur maladive, donnant un air livide à tout ce qu’elle frappait. Il fallu plusieurs longues secondes avant que Mohinder ne s’habitue à cet étrange éclairage et porte attention à ce qui composait son environnement. Les murs blancs étaient entrecoupés de milliers de portes noires, toutes séparées par la même courte distance. Pendant un bref instant, Suresh cru qu’ils étaient présentement dans l’esprit même du Ténébreux, mais il réalisa à quel point il était absurde de croire que la psyché d’un individu portant cet éloquent titre pouvait être aussi… lumineuse. Mohinder fut frappé par la rapidité avec laquelle Alexis évoluait dans ce labyrinthe de couloirs tout aussi uniforme les uns que les autres. Certes, ce dédale était sa propre création, mais il y avait tout de même quelque chose d’impressionnant à le voir avancer avec cette prestance digne des nobles médiévaux. Le Docteur, quant à lui, semblait totalement dépaysé. Il avançait maladroitement, tentant de suivre le rythme atypique de l’Incube, aussi à l’aise qu’un poisson hors de l’eau. Une partie de lui enviait l’aisance du Ténébreux. C’était bien lui. Malgré la pesante menace du moment, de cet terrifiant environnement, il trouvait tout de même le temps de se psychanalysé. Il était bien le fils de son père…

Après un temps incalculable, Alexis s’arrêta brusquement devant une des portes. Pourquoi elle en particulier, lui qui avait la capacité de contrôler ce flexible environnement? Ça échappait à la logique scientifique du Docteur, qui ne pouvait que se questionner en silence devant l’air stoïque de leur guide. Avec une vivacité surprenante, Kane tourna la poignée de la porte avant de laisser libre vue sur l’intérieur de la pièce. Une forte odeur de chair en putréfaction vint frapper les sens de Mohinder aussi puissamment qu’un coup de pied en plein visage. Sa tache olfactive fut brusquement stimulée dès la première inspiration, puis une seconde fois avant même qu’il ne puisse comprendre ce qui se passait. Ses voix respiratoires se contractèrent soudainement alors qu’il s’étouffait malgré lui. L’air qui s’échappait de la pièce semblait presque irrespirable, et pourtant, le Ténébreux y pénétra comme si de rien n’était, immunisé aux effets néfastes de cet putride effluve. Conscient qu’il ne pouvait échapper à la volonté de Kane dans ce monde, Mohinder amassa ce qu’il lui restait de courage et d’estomac pour le suivre, non pas sans protéger ses voies respiratoires en portant sa manche devant sa bouche.

La pièce aurait pu être tout droit sortie d’un bunker, entièrement composé de résistant ciment brut. Pourtant, ce qui composait la pièce en elle-même n’était rien comparé à ce qu’elle contenait. À perte de vue, il n’y avait que des cadavres. Les plaies recouvrant les corps étaient plus que diversifiées, comme si le meurtrier était aussi un morbide artiste. Certains corps semblaient morts depuis plusieurs années déjà et n’étaient plus que carcasse osseuse recouvert d’une croute noirâtre. Une seule chose semblait présente sur la totalité des cadavres : une entaille fine et précise au niveau du front, plongeant assez creux pour découper le crâne sans jamais abîmer la matière grise elle-même. Les cerveaux étaient totalement intacts et exposés, comme les journaux à moitiés lus et abandonnés dans les stations de métro. La comparaison n’était pas si absurde. C’était bel et bien la marque de Sylar, et il s’était probablement abreuvé de toutes ces connaissances, absorbant une quantité incroyable de capacités surhumaines. La réalité frappa l’Indien de plein fouet. Il savait que le Serial Killer avait acquis une certaine puissance, certes, mais tant de pouvoirs? Tant d’armes disponibles dans son arsenal? Qu’était-il pour croire en ses plans de vengeance, que pouvait-il bien faire pour parvenir à changer quoi que ce soit? Mohinder avait la science de son côté, mais lorsqu’il s’agissait de combattre des demi-dieux, la technologie moderne avait ses limites. Il n’était pas prêt. L’humanité n’était pas prête. Le trio s’arrêta autour d’une des tables, où le cadavre avait encore une fois des traits trop familiers. Sylar. Le Serial Killer reposait sur une table particulièrement massive, complètement nu. Il semblait avoir goûté à sa propre médecine, son front portant la même entaille profonde que partageaient tous les morts présents dans la pièce. Mohinder ne réagit pas aux paroles provocatrices du Ténébreux. Non, il n’était pas satisfait. L’ombre du songe l’empêchait de savourer pleinement cette vision du meurtrier de son père, abattu. Il ne pourrait que se réjouir une fois qu’ils auraient accompli ce miracle sanguinolent dans la réalité.

Alexis Kane n’en avait pas fini de ses interminables discours. Alors que le Docteur enviait la prestance et l’éloquence de cet être surnaturel, il ne pouvait que se renfrogner face à la nature de ses paroles. L’Incube leur offrait enfin des réponses, récompense mérité après ces étranges expériences. Cependant, cet offre n’était qu’unique. Un seul d’entre eux pourrait profiter des connaissances que semblaient posséder Kane. L’autre, évidemment, pourrait retomber dans les joies de l’innocence qu’apporte le sommeil profond. Le choix de la pilule rouge ou la pilule bleu. Classique, mais incroyablement frustrant. Suresh n’était qu’un homme. Un homme de sciences, certes, mais simplement un homme. Dans la réalité, il était seul avec ses formules, sans le sou et incapable de faire mal à qui que ce soit. Les connaissances du Ténébreux ne lui seraient d’aucune utilité sans les moyens d’en faire bon usage. Pourtant, il ne pouvait se convaincre de laisser Elle entre les mains de ce dangereux personnage. La vérité allait être acquise à un certain prix, probablement très chèrement. Il sentait qu’il avait une dette envers la belle demoiselle et c’était pour lui l’occasion de se rendre utile pour la première fois depuis trop longtemps… Sans regarder Elle pour éviter de voir sa réaction, Mohinder s’avança d’un pas. Ses mâchoires étaient tendues par le stress et l’impression qu’ils se faisaient tromper par un psychopathe assoiffé de sang, et il lui fallu un grand effort pour parvenir à prononcer quelques mots pourtant lourd de sens.


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