Corps et Âmes [CdA 2]

D’un hochement de tête, Lisa signala à Angela que le moment tant attendu était arrivé : l’entité était de retour à New York. La jeune rousse pouvait le sentir grâce au lien télépathique qu’elle avait tissé lors de sa dernière intrusion dans l’esprit de son père. Elle y avait laissé une sorte de balise psychique qu’elle était en mesure de repérer si jamais Hyde rentrait à la maison.

Et comme elle l’avait prévu, l’entité était de retour, attirée par Peter, son objectif du moment. Sachant cela, Lisa avait alors envoyé le cadet des Petrelli à l’une des entrées de Central Park. De cette manière, elle espérait que la population du coin aurait plus de facilité à fuir en cas de grabuge. L’endroit pouvait certes être une source d’énergie de par la végétation qu’il contenait, mais de toute manière, l’entité était branchée sur une pile made in Liam, du coup, ce n’était plus vraiment un point gênant, la situation étant de toute manière, déjà catastrophique.

Dans un endroit ainsi découvert, les dégâts provoqués par les divers pouvoirs qui seraient déchainés seraient moins importants qu’en pleine rue. Lisa avait juste besoin de temps.

Avec le signal de la jeune fille, Angela sut ce qu’elle devait faire. Saisissant son téléphone, elle envoya un message à Peter.

# Il arrive. #

C’était court, mais amplement suffisant. Ce n’était plus l’heure des longs discours. Pourtant, ce n’était pas terminé. Angela avait encore autre chose à faire. Emportant son cellulaire avec elle, elle alla dans une salle adjacente. Une fois isolée, elle composa le numéro de Lila Cruz. Après quelques sonneries, quelqu’un décrocha à l’autre bout du combiné.

« Bonjour, c’est Angela. Vous imaginez bien que si je vous appelle, c’est que la situation n’est vraiment pas glorieuse. J’ai besoin que vous me rejoignez à l’appartement de Peter. L’entité est de retour à New York. Peter va tenter de l’occuper le tant que nous trouvions un moyen de l’arrêter. Mais je sais par avance que nous allons être dérangées. S’il vous plait, venez-nous aider à assurer ce plan. Si vous pouvez également faire en sorte que Claire nous rejoigne, je vous en serai reconnaissante. Elle sera surement plus en sécurité ici que partout ailleurs dans New York. Lady Cruz … ne lésinez pas sur les moyens pour nous défendre … Rien ne sera de trop, croyez-moi. »

En raccrochant, Angela retint un moment son souffle. Si Lila refusait de venir, comment se passerait la suite ? Puis, d’un mouvement de tête, elle chassa cette idée. C’était ridicule. Cruz viendrait. C’était ainsi que ça devait se passer. Tirant machinalement sur les pans de son tailleur, madame Petrelli retourna dans la salle principale en compagnie de Lisa.

« Tu te sens prête ? », demanda Angela.

Pour toute réponse, elle n’obtient qu’un regard froid de Lisa.

« Excuse-moi … la question est idiote.

- Si vous vous inquiétez pour Peter, sachez que c’est également mon cas … mais à la différence de vous, je m’inquiète également pour mon père. Souvenez-vous que si je vous ai suivie, c’était avant tout pour le sauver. J’ai tout sacrifié dans cet unique objectif !

- Je sais …

- Et bien, vous n’êtes pas sans savoir que vous n’avez pas énormément contribué à la réussite de ce projet !

- Plus que tu ne le penses … mais tu ne sais pas tout Lisa … tu juges à l’aveugle, sans connaitre tous les tenants et tous les aboutissants …

- Au bien sûr … parce que vous, vous jugez en vous basant sur des visions d’un avenir hypothétique ! C’est sûr, c’est tellement plus respectable !

- Tu es injuste …

- De toute manière, nous serons rapidement fixées. »

Lisa alla s’assoir dans l’un des fauteuils, tournant le dos à la baie vitrée de l’appartement de Peter. Le dos droit et la tête haute, elle attendit, les mains posées à plat sur ses cuisses, tentant de garder une respiration posée.

« Quand commenceras-tu ?

- Lorsque leur rencontre aura commencée, il faut qu’il soit distrait. Si je débute trop tôt, il me repèrera. Au mieux, il m’éjectera de son esprit comme à Miami, nous privant de toute chance de réussite …

- Et au pire …

- Il viendra ici pour en finir une bonne fois pour toute avec la menace que je représente. »

Sur ces paroles, une expression de panique passa sur le visage d’Angela quelques secondes. S’il venait ici, ce serait un massacre. Il ne devait surtout pas faire ce choix, sinon, il tomberait sur …

« Claire !

- Quoi Claire ?

- Rien.

- Angela ! Qu’avez-vous fait ?

- Rien !

- Parlez ! »

Angela tenta de lutter contre la volonté de Lisa, comme elle avait pris l’habitude de le faire lorsqu’elle subissait les mêmes infractions psychiques de la part d’Arthur, fermant son esprit. Pourtant, elle dut rapidement se faire une raison. Le niveau de son défunt époux n’était rien comparé à la maitrise de cette gamine.

« J’ai demandé à Lila Cruz de la faire venir ici, souffla Angela ne pouvant lutter d’avantage.

- Quoi ?! Mais il fallait l’envoyer en Chine ! Pas ici ! Que croyez-vous qu’il fera si nous échouons ? Qui pensez-vous qu’il ira voir une fois qu’il se sera occupé de Peter ?!

- C’est pour ça que vous devez réussir Lisa !, hurla Angela à bout de nerf.

- Vous et vos maudites visions … vous êtes des portes malheurs ! Des fléaux ! Au même titre que cette entité ! Laissez-moi maintenant, j’ai besoin de me concentrer. »

Fermant les yeux, Lisa venait également de fermer la conversation. Tentant de se calmer, elle se concentra sur sa respiration. Si jamais elle tentait d’utiliser ses pouvoirs dans l’état d’énervement dans lequel elle était, c’était sûr que l’entité comprendrait son petit manège.

Angela préféra alors s’isoler dans la cuisine en attendant la venue de Cruz et de sa petite fille.

Avec une élégance qui ne lui était que trop commune, Lila décrocha son téléphone portable qui jouait une ravissante symphonie de Vivaldi, sur la table du salon.

- Boucherie Cruz, j’écoute ?

En entendant la voix grinçante de Madame Petrelli, elle se dit que cela faisait trop longtemps que cette vieille peau ne l’avait pas appelée pour lui casser les pieds. Comme à son habitude, elle ne pouvait pas laisser l’Anglaise tranquille. Les vacances semblaient bel et bien finies.

« Bonjour, c’est Angela. Vous imaginez bien que si je vous appelle, c’est que la situation n’est vraiment pas glorieuse. J’ai besoin que vous me rejoignez à l’appartement de Peter. L’entité est de retour à New York. Peter va tenter de l’occuper le tant que nous trouvions un moyen de l’arrêter. Mais je sais par avance que nous allons être dérangées. S’il vous plait, venez-nous aider à assurer ce plan. Si vous pouvez également faire en sorte que Claire nous rejoigne, je vous en serai reconnaissante. Elle sera surement plus en sécurité ici que partout ailleurs dans New York. Lady Cruz … ne lésinez pas sur les moyens pour nous défendre … Rien ne sera de trop, croyez-moi. »

Lila lâcha un petit rire sarcastique.

- Tiens, ça tombe bien, nous venons justement de rentrer du Ja…

Elle n’eut pas le temps de terminer sa phrase, le ‘biiip, biiip, biiip’ du téléphone lui indiquant qu’Angela avait raccroché. Haussant les épaules, elle se tourna vers sa nouvelle protégée. D’un regard grave, elle resta face à la Cheerleader sans prononcer un mot, avant de finalement hocher la tête.

- L’heure est venue Britney, tu vas enfin pouvoir montrer de quoi tu es capable, et si ton entrainement a porté ses fruits. C'était ta grand-mère au téléphone. Il semblerait qu'elle ait besoin de nos services. L'Entité est dans la place. Ça a plutôt l'air urgent, alors ne perdons pas de temps. Suis-moi.

Ne perdant pas de temps, Lila enclencha le mécanisme qui ouvrait sa planque d’armes, cachée dans une pièce à l’arrière de son appartement. C'était la première fois qu'elle montrait cet endroit à quelqu'un, personne au monde n'en avait connaissance. Elle attacha deux holsters autour de ses cuisses et en tendit une paire à Claire.

- Tiens, mets-les.

Pendant que Bennet s’apprêtait, Lila ouvrit la vitrine qui contenait ses précieux joujoux. Elle attacha une grenade à fragmentation et une grenade fumigène à sa ceinture, chargea ses 9 millimètres qu’elle mit dans les holsters, et installa un fusil à pompe dans le carquois qu’elle avait attaché en bandoulière, mettant davantage en valeur sa légendaire poitrine, témoin fidèle de sa bonne santé. Elle lança ensuite deux Uzis à Claire pour mettre dans ses holsters respectifs, ainsi qu’une somptueuse M16. L’immortelle avait certes gagné en précision lors de son entrainement, mais Lila préférait jouer la carte de la sûreté en lui confiant des armes automatiques, avec lesquelles il était plus aisé d’atteindre sa cible. Pendant que Claire s’apprêtait, Lila la contempla pensivement. Elle avait bien changé depuis leur petit voyage à l’étranger. Son assurance, la froideur de son regard, la dureté de ses traits l’avaient littéralement métamorphosée. Peut-être ne s’en rendait-elle-même pas compte, mais les traumatismes vécus par la jeune fille avaient fait d’elle quelqu’un d’autre. Quelqu’un d’assez semblable à Lila, finalement. Elle n’était plus la jeune femme à protéger, elle allait enfin être celle qui protégerait, celle qu’on craindrait. Dans un sens, même si elle n’aurait jamais osé se l’avouer, Lila était fière de son élève.

- Si tu es prête, on va pouvoir y aller. J’ai un petit cadeau pour toi.

Dans un moment où Claire était occupée, Lila avait en effet fait livrer quelque chose chez elle. Sachant très bien que la Cheerleader ne pouvait pas conduire une moto, ce qui demandait une certaine pratique pour le moment non-acquise, une autre idée lui avait traversé l’esprit. Dans le garage en bas de l’immeuble, aux côtés de la Ducati de Lila, trônait fièrement un quad Kawasaki 400 noir.
Angela sera surprise de voir ce que sa petite fille était devenue, ça c’était sûr.

Note de zuzu:

Il y avait bien des choses qui avaient changé depuis sa visite chez Lila…Il ne s’agissait plus d’un simple caprice, ni même d’un changement de couleur de cheveux, c’était beaucoup plus profond que cela et très bientôt. Les anciennes connaissances de Claire allaient en voir le résultat. Elle était adossée à un bord de table lorsque le téléphone de Lila interrompait leur banale activité du moment. Ne pouvant guère s’empêcher d’esquisser un sourire devant l’humour si tranchant de la femme qui lui faisait face, elle patienta silencieusement, observant simplement Lila et attendant qu’elle en ait terminée avec son appel téléphonique. Un rire sarcastique plus tard et une phrase interrompue, elle fixa l’ancienne blonde.

- L’heure est venue Britney, tu vas enfin pouvoir montrer de quoi tu es capable, et si ton entrainement a porté ses fruits. C'était ta grand-mère au téléphone. Il semblerait qu'elle ait besoin de nos services. L'Entité est dans la place. Ça a plutôt l'air urgent, alors ne perdons pas de temps. Suis-moi.

« Tu commence a radoter côté surnom… »

Une taquinerie dites des plus sérieusement mais qui n’en restait pas moins de l’humour. Un regard se croisa et Claire eut une étrange sensation, après tout ce temps et tout cette rancœur qu’elle avait nourrit pour Lila, cette situation parfois lui paraissait grotesque mais au final, il y avait bien plus important que l’amertume qu’elle avait porté pour cette femme. Gagnant peut-être en maturité. Aujourd’hui leur relation était beaucoup plus complexe. Suivant Lady Cruz jusqu’à son armurerie personnelle, elle attrapa la paire de holster qu’elle lui tendait, les attachant à son tour avec une facilité et une familiarité déconcertante pour l’adolescente qu’elle était. Les uzis trouvèrent rapidement leur place dans leur holster alors qu’elle attrapait le M16 naturellement dont la bandoulière lui permettait de tenir l’arme suspendue à son épaule. Adieux l’adolescente avec son sac à main à l’épaule…Bonjour la nouvelle Claire et son M16 flambant neuf !

Et contrairement à ses habitudes, Claire ne posait pas de question, elle ne voulait même pas savoir ce qu’avait pu dire sa grand-mère et d’ailleurs elle ne semblait même pas soucieuse à l’idée de la revoir. Une seule et unique chose comptait pour elle à présent : Reprendre sa revange sur sa vie toute entière. Aujourd’hui était le jour parfait pour prouvé à tous que ce qu’elle avait enduré n’était pas en vint. Une part d’elle remerciait silencieusement Lila.

- Si tu es prête, on va pouvoir y aller. J’ai un petit cadeau pour toi.

Un sourire se dessina sur les lèvres de la brune, partageant un regard presque complice avec Lila. N’en demandant pas plus, elle la suivait avec cette fois-ci une pointe de curiosité dans son regard devenu si dur à présent. C’est avec surprise qu’elle se retrouvait face à un quad noir. Effleurant de sa main le siège, elle vola les clés rapidement à Lila et s’installa, faisant gronder le moteur.

« Elle va nous faire une crise cardiaque »

Se retenant de rajouter un surnom des plus inappropriées pour désigner sa propre grand-mère. Décidément, Lila avait salement déteint sur la blonde. Ne sachant exactement où est-ce qu’elles devaient se diriger, Claire se retenu de ne pas démarrer avant Lady Cruz. Laissant la jeune femme prendre les devants, la demoiselle n’était pas loin derrière. Concentrée et fin prête ! Reconnaissant l’appartement de Peter, elle monta les marches trois à trois pour arriver devant la porte devant laquelle elle prit l’initiative de frapper avant de s’adosser en face de celle, maintenant le M16 entre ses doigts. La personne qui leur ouvrir pouvait alors découvrir tout le changement que Claire avait opéré sur elle-même avec l’aide de Lila. Ses cheveux blonds troqué pour une crinière sombre, un pantalon de cuir qui épousait parfaitement ses formes et une veste de la même couleur et matière. Ses cheveux était attaché, parfaitement coiffée, long et lisse alors que son regard n’était plus du tout celui qu’ils avaient pu voir ou connaître. Sa candeur habituelle avait laissé place à une détermination et une froideur qui ne lui ressemblait pas. Mais à présent, chacune de ces personnes qui avaient connu l’ancienne Claire devrait s’y faire.

L’excitation du moment laissait un Claire un je ne sais quoi de pas naturelle. Un certain stress qu’elle essayait de masqué et qu’aucun entrainement aurait pu faire disparaitre. Ce jour là n’était pas n’importe quel jour. Ce n’était pas une simulation, une hypothèse, chacune de ses décisions, de ses actions auraient de réelles conséquences et elle en était parfaitement consciente.
Levant les yeux sur sa grand-mère…Elle ne prit pas la parole, s’invitant tout bonnement à l’intérieur à la suite de Lila.

Petite idée de sa tenue:

Calamity marchait tranquillement dans les rues de Manhattan. La journée s'annonçait ensoleillée mais la douceur avait depuis quelques jours fait place au retour de la fraicheur de l'automne. Ainsi elle portait un manteau noir qu'elle avait boutonné jusqu'au cou, ses mains étaient bien au chaud dans ses poches.
Elle continuait sa marche lorsqu'elle passa devant un marchant de journaux. Elle s'arrêta et regarda la une des différents journaux en vente. L'une d'elles accapara son regard.

UN PSYCHIATRE ET UNE SERVEUSE TUES MYSTÉRIEUSEMENT
Calamity prit le journal et donna un billet d'1$ au vendeur et partit. Tout en marchant elle commença à lire l'article. En résumé un psychiatre et une serveuse avait été retrouvés morts dans des circonstance similaire à quelques jours d'intervalle. A chaque fois il y avait sur l'un des murs de la scène de crime il y avait un smiley dessiné avec le sang de la victime. La police songeait d'ailleurs faire appel au FBI. Le journaliste avait même trouvé un surnom au tueur qui n'allait pas tarder à faire écho dans les médias : Red John. John pour John Doe étant donné que la police n'avait aucune piste sur l'identité de ce tueur et Red pour le Smiley ensanglanté dessiné. Calamity sourit. La police ne pensait donc pas qu'il puisse s'agir d'une femme. Et pourtant...Red Jane sonnerait mieux. Au moment voulu ils sauront. Son œuvre serra reconnue par tout le monde mais pour le moment elle devait agir dans l'ombre et accroître sa puissance. Malheureusement depuis la serveuse, elle n'avait trouvé de nouvelles victimes. C'était une période creuse. Elle referma le journal et le jeta dans la première poubelle qu'elle croisa. C'est à ce moment là qu'elle entendit un bruit de moteur particulier. Elle tourna la tête et vit une moto suivit d'un quad passer. Ceci aurait pu paraître sans grand intérêt, d'autant qu' il y avait tout un tas de véhicules un peu hors normes qui circulaient à New-York mais il y avait combien de chances pour que ce quad et cette moto s'arrêtent devant l'appartement de Peter Petrelli ? Il y avait de quoi être interpellé. Calamity s'arrêta à un coin de rue et regarda les deux véhicules se garer. Qui pouvaient être les conducteurs ? Elle ne du pas attendre longtemps pour le savoir. Elle vit Lila Cruz et Claire Bennet se diriger vers l'entrée de l'immeuble. Quel hasard ! Elle ne pu retenir un sourire. Sa journée s'annonçait bien amusante, à revoir de vieilles connaissances. Après avoir attendu que Claire et Lila entrent dans l'immeuble, elle traversa la rue et se dirigea vers l'immeuble de Peter. Mais elle ne pouvait pas faire une entrée standard, non elle devait ajouter une touche dramatique. Elle entra alors dans l'immeuble et se dirigea vers le local technique. C'est là où se trouvait les compteurs électriques des différents appartements. Elle l'ouvrit sans problème et localisa celui de Peter. Elle appuya sur un bouton rouge qui avait pour conséquence de couper l’électricité de l'appartement. Même si on était en pleine journée, l'appartement était assez sombre, pas bien situé donc l'usage de lampes était de mise.
Elle ressortit du local et emprunta les escaliers. Arrivée à l'étage, Calamity s'avança vers l'appartement de Peter.

"Que la petite fête commence."

Elle tendit la main et une onde choc se dirigea vers la porte d'entrée qui sortit de ses gonds et tomba à la renverse. Elle marcha sur la porte et entra dans l'appartement. Là elle vit Lila, Claire, mais aussi Angela et Lisa. Calamity sourit.

"Oups je crois qu'il va falloir remplacer cette porte..."

Lorsque l’on frappa à la porte, ce fut Angela qui prit l’initiative d’aller ouvrir, préférant laisser à Lisa tout le temps pour se concentrer. Quelle ne fut pas la surprise de la mère de Peter lorsqu’elle ouvrit la porte et qu’elle découvrit adossée au mur en face d’elle une jeune fille qui aurait pu passer pour une parfaite inconnue.

Claire, totalement vêtue de cuir noir, avait changé du tout au tout. L’adolescente au costume du Cheer Leader avait laissé place à une femme fatale. Sa nouvelle teinture lui donnait un air plus grave qu’à l’ordinaire, et les armes qu’elle portait sur elle renforçaient encore d’avantage cette impression.

Cruz, quant à elle, semblait satisfaite de sa création.

Les trois femmes restèrent silencieuses. Finalement, ce fut Claire qui rompit l’étrange et inconfortable situation en s’invitant d’elle-même dans l’appartement de Peter, suivie de Lila. Angela referma derrière elles, puis les rejoint dans la salle à manger où Lisa était toujours assise sur un fauteuil les yeux fermés.

« Merci d’être venues. J’aurai espéré que nous échappions à tout ceci … autant à la situation qu’à tout ce qui a pu te pousser à une telle transformation. Lisa va avoir besoin de nous pour veiller à ce que personne ne la dérange durant les prochaines minutes. »

De son côté, Lisa était restée concentrée, totalement sourde à la venue des deux femmes. A Central Park, la rencontre venait de commencer. Bientôt Lisa aurait besoin de tous ses talents pour soutenir Peter, sans quoi, il serait tué. Sans réellement prêter d’avantage attention à ce qu’il se passait autour d’elle, elle parla machinalement.

« Ça commence. »

Se concentrant d’avantage, elle se glissa lentement et subtilement dans l’esprit de l’entité. Comme la jeune fille l’avait prévu, trop focalisée sur sa proie, l’entité n’avait pas détecté l’intrusion de Lisa. Pour autant, la jeune rousse devait agir avec précaution car rien n’était gagné, même si à tout moment, le pauvre Peter pouvait se retrouver en mauvaise posture.

Lisa sentit quelque chose détourner l’attention de l’entité de Peter. Quelqu’un d’autre venait d’intervenir : Sylar. Une sensation de dégoût s’empara de la jeune fille un bref instant, mais au fond d’elle, elle savait que ce serait sans doute une aide précieuse, bien que peu fiable, pour Peter. Malheureusement, et Lisa en avait bien conscience, c’était également une nouvelle source d’énergie pour l’entité, et donc potentiellement, un risque supplémentaire de la rendre plus puissante qu’elle ne l’était déjà.

Puis, les perceptions de Hyde semblèrent s’altérer. Fronçant les sourcils, Lisa tenta de comprendre. C’était comme si d’un seul coup, l’entité était devenue aveugle et sourde. Ce qu’elle percevait du monde était erroné. Lisa détecta alors la présence d’un autre télépathe dans l’esprit de la créature. La jeune fille frissonna à l’idée de ce qui attendait l’intrus. Ce dernier n’avait pas fait dans le subtile et il était évident que Hyde ne tarderait pas à lui mettre la main dessus. Lisa savait ce qui attendait le malheureux, ayant déjà fait les frais d’une telle erreur.

L’attention de Hyde totalement accaparée par la présence de deux puissants adversaires, mais également par l’intervention d’un télépathe, Lisa sut que c’était le moment le plus adapté pour se glisser une nouvelle fois dans les profondeurs de l’esprit du Carnassier. Sans hésitation, elle précipita son esprit dans le maelstrom de l’entité, à la recherche de son père et de la zone sûre qu’il avait établi.

Cette fois-ci, trouver ce havre de paix dans cette tempête fut bien plus facile. Lisa savait ce qu’elle cherchait. Elle n’explorait pas cet esprit à l’aveugle comme la dernière fois. Il ne lui fallut donc que quelques secondes pour se rendre dans l’œil du cyclone psychique.

* * *

Lorsque Lisa ouvrit les yeux, elle se trouvait dans cet espace familier si blanc qu’il en était éblouissant. Une main en visière, elle laissa à sa vue le temps de s’adapter à la luminosité environnante. Face à elle, son père l’observait.

« Tu vas bien ?!, demanda-t-il avec crainte. Tu es parti si rapidement la dernière fois, j’ai eu peur qu’il ne te soit arrivé quelque chose.

- Oui … j’ai été mise à la porte. Le videur n’est pas super commode.

- Et cette fois-ci, il t’a vu ?

- Crois-moi, il a d’autres chats à fouetter en ce moment. »

Tournant lentement sur elle-même, Lisa observa l’étendue immaculée et sereine qui l’entourait. Son père avait défini ce lieu comme son paradis. Si un tel endroit existait, il y avait de forte chance pour qu’il ressemble à quelque chose dans ce genre.

« Très bien. Nous n’avons pas énormément de temps. Il faut s’y mettre tout de suite. »

Alex acquiesça d’un signe de tête. A dire vrai, il n’avait pas grand-chose à faire. Tout reposait sur Lisa dans cette affaire. Cette dernière posa alors une main sur l’une des tempes d’Alex et elle ferma les yeux. Se concentrant, elle fouilla l’esprit de son père, à la recherche de ce qu’elle était venue chercher : les échos. Lorsqu’elle les trouva, un fin sourire se dessina sur ses lèvres. A présent, elle devait encore les extraire de l’esprit de son père. Fronçant les sourcils sous l’effort de concentration, elle agrippa télépathiquement une sélection d’échos qui lui semblait pertinente. Lentement, elle les attira en dehors afin de les révéler.

Une vive lueur violet clair s’extirpa alors du torse d’Alex, et vint se placer en lévitation devant lui, totalement immobile et résolument lumineuse. Cette étrange manifestation semblait flotter dans les airs, émettant une légère résonnance. Lisa ouvrit de nouveau les yeux et rompit le contact avec son père.

« Ça y est ?

- Non, loin de là même », l’informa-elle en souriant.

Plaçant ses mains au dessus de l’orbe lumineux, Lisa poursuivit la révélation des échos. A présent, elle devait activer chacune des personnalités qu’elle avait extraites, dans le seul but de saper les forces de l’entité de l’intérieur. Et pour se faire, elle allait devoir baisser la protection qu’Alex avait dressée, seul et unique rempart devant la fureur de l’entité.

« J’en tiens un ! A présent, je dois relier ce résidu psychique à l’essence qui lui est propre. »

De la sphère lumineuse, une lueur plus petite, mais de même teinte, s’était détachée, gravitant autour de la première. Sans bouger ses mains du dessus du complexe, Lisa porta alors son regard sur l’horizon.

Soudain, il y eu comme un flash lumineux dans l’environnement blanc, comme si un éclair venait de déchirer l’air.

« C’était quoi ?

- Je viens d’en activer un. C’est maintenant que nous allons savoir si ma théorie fonctionne. »

* * *

Angela, étonnement silencieuse, ne quittait pas du regard Lisa. La jeune fille, toujours assise sur l’un des fauteuils du salon, n’avait pas rouvert les yeux. Par moment, elle semblait froncer les sourcils et son front se voyait parfois traverser de rides qu’elle n’aurait jamais dû avoir à son âge, comme si elle était soumise à un intense effort de concentration.

Soudain, le courant fut coupé, plongeant la pièce et ses occupants dans la pénombre. Dehors, le temps couvert n’offrait pas assez de lumière pour pallier à ce problème. Par réflexe, Angela porta son regard sur les ampoules du plafonnier. Finalement, tout semblait arriver comme elle l’avait prévu.

Quelques minutes plus tard, la porte d’entrée de l’appartement vola en éclat, révélant la silhouette d’une jeune femme à l’humour plutôt déplacé.

Sachant l’importance qu’elle représentait dans leur projet, Angela vint se placer devant Lisa toujours plongée dans son voyage télépathique.

« Mesdemoiselles, nous savons toutes ce que nous avons à faire. »

Waren avait toujours un peu de mal à s'adapter à sa condition d'être habitant le corps d'un autre, enfin surtout celui d'une femme. Il ne avait quelques difficultés à appréhender le fonctionnement et les pertes de contrôle sur le corps étaient assez frustrantes pour lui. Il tenait quand même relativement bien les entraves psychiques pour qu'elle ne parle de rien à son mari ou autres personnes. Il faisait beau, ça sentait le sable chaud, il était sur une plage magnifique et ,pour une fois, dans son corps passé de beau jeune homme. Il devait être quelque part dans les CaraÏbes, c'était agréable comme rêve, pas de préoccupation, juste de la détente, entre des heures de travail éreintantes.

*Il faudrait que je créé tout le temps cette illusion quand je lui laisse le contrôle de son corps, ça m'évitera les chocs.*

Mais comme rien n'est jamais parfait, il fallait que quelque chose vienne parasiter son rêve idyllique. En l'occurence, il s'agissait de Lisa qui s'avançait sur la plage, l'air sérieux. Elle aurait au moins pu profiter du soleil et de la chaleur.

"Waren. Nous avons besoin de toi immédiatement. "

"Tu es réellement obligée de venir parasiter les rares rêves qui me rappellent mon passer pour me dire ça ? Tu ne pouvais pas appeler quand je me réveillerai pour partir au travail ?"

"Si j'avais attendu, il n'y aurait pas eu de réveil pour toi, et il n'y en aura peut être pas, pour beaucoup."

"Je vois. Je suppose que c'est une prémonition de la grande folle ... Bien, j'arrive."

"Retrouve nous chez Peter."

Waren s'empressa de dissiper l'illusion et pénétra à nouveau l'esprit de Janice pour réduire à néant le sommeil qui enrayait son corps. Les pensées encore embrumées, Janice réagit assez violemment à cette intrusion.

*Qu'est ce qu'il se passe encore ?*

*As-tu jamais rêvé de sauver le monde ?*

*Si mais j'avais 8 ans et on me réveillait pas pour ça*

*De toute façon, nous n'avons pas le choix. Tu m'excuseras il va falloir te lever et on va aller voir chez Peter Petrelli, Lisa et Angela nous attendent. Dis ce que tu veux à ton mari.*

*TU me fatigues Waren, est-il possible d'avoir une vie normale ?*

*Tant que je serai dans ton corps, difficilement. Mais avec de la chance je trouverai un autre hôte, moins chiant celui-là.*

*Gnigniagnia. Je ne suis pas chiante*

*Ouais, on lui dira. Allons-y.*

10 minutes plus tard, Waren conduisait en direction de chez Peter Petrelli, usant de ses pouvoirs pour contrôler les attitudes des conducteurs et ne pas avoir à s'arrêter.

*Hey c'est pas mal ça ! Tu pourras me laisser l'utiliser quand je conduis l'ambulance ? *

*Faudrait déjà que tu arrives à conduire sans emboutir une voiture pour que je te laisse conduire ET utiliser mes dons*

*Enfoiré .... *

*Réaliste, c'est tout*

L'esprit de Janice tenta de sortir de sa cage pour boxer Waren, sans succès. Le trajet fut rapide, mais il y avait un problème, quelque chose d'inhabituel. La police. Omniprésente. Elle semblait se diriger vers un point précis, et en masse. A en juger par a direction, c'était Central Park. Waren capta dans les pensées d'un bleu la raison de cette mobilisation. *Une bombe ! Une putain de bombe ! Pourquoi c'est toujours quand je suis en service et à quelques heures de mon jour de repos ?! *

L'appartement de Petrelli était là, il se gara un peu plus loin et vit des jeunes femmes arriver les unes après les autres ... Il entra quelques secondes après la dernière, une dame avec un long manteau, préférant être prudent. Lorsqu'elle arriva à l'étage du dessous, la lumière se coupa puis une explosion retentit, et le bruit d'une porte volant en éclat résonna dans la cage d'escalier. Waren se hâta alors de rejoindre le bon étage, concentrant ses pouvoirs.

D'un côté il perçu la présence d'Angela, dans l'obscurité, cachant Lisa. Puis il remarqua les présences de Lady Cruz et Claire Bennet, l'intuable nièce de Peter. La dernière personne était une inconnue et semblait être celle qui venait de provoquer ce bruit infernal qui continuait de résonner. Waren lança une entrave psychique le temps d'entrer dans l'appartement, salua les jeunes (et moins jeunes) femme présentes et regarda l'intrus.
[/i]

J'espère que je ne suis pas trop en retard pour la réalisastion de votre vision Angela, ça serait fort dommageable j'en suis certain. , dit il avec une certaine ironie

Il contempla les débris de porte et reporta son attention à l'inconnue, sondant son esprit il y découvrit des choses qu'il aurait préféré ignorer. Meurtre. Satisfaction. Folie. Journal. Exultation. C'était une folle, une serial killeuse. La situation semblait relativement tendue.

Je dirai bien, ravit de faire votre connaissance, mais le meurtre ne me réjouit pas tant que ça, encore moins quand je suis en face du meurtrier et qu'il est en liberté à la recherche d'une proie. Que pouvons nous faire pour vous Petrelli ?

Quelle ne fut pas l’immense satisfaction ressentie par Lila lorsqu’elle vit cette expression de surprise sur le visage d’Angela ! Avoir transformé sa petite-fille en une machine de guerre était le pied-de-nez le plus jouissif qu’il lui ait été donné de faire à la matrone Petrelli. Cette dernière invita les deux femmes à entrer dans l’appartement. A l’intérieur, Lisa Dumont était en train de s’adonner à une sorte de séance de spiritisme bizarroïde qui devait probablement avoir un lien avec la menace Hyde. La rouquine ignora les nouvelles arrivantes, marmonnant quelques mots pour elle-même plus que pour l’assemblée qui était présente. Les yeux fermés, elle faisait face à la fenêtre, assise dans un fauteuil, le visage dirigé en direction de ce qui devait être Central Park.

La petite minute d’observation de Lila fut interrompue par Claire, qui s’invita sans hésiter dans l’appartement de son oncle. Cette petite avait du plomb dans l’aile, voilà une détermination qui faisait plaisir à voir. Après avoir soigneusement fermé et verrouillé la porte, Angela les rejoignit dans la salle à manger, une mine grave lui plombant le visage. Elle qui d’habitude ne paraissait plus toute jeune, semblait à présent avoir traversé des siècles entiers.

« Merci d’être venues. J’aurai espéré que nous échappions à tout ceci … autant à la situation qu’à tout ce qui a pu te pousser à une telle transformation. Lisa va avoir besoin de nous pour veiller à ce que personne ne la dérange durant les prochaines minutes. »

Un petit sourire à peine visible naquit au coin des lèvres de Lila.

- Vous n’avez vraiment pas l’air dans votre assiette Angie, vous devriez dormir un peu plus… ah non, suis-je bête, ça ne ferait qu’aggraver votre état !

D’ores et déjà ennuyée de faire le pied-de-grue aux côtés de Fifi Brindacier, l’Anglaise se leva et se dirigea vers le bar de Peter afin de se servir un verre de Limskaya. Rien de tel qu’un bon breuvage pour stimuler ce corps athlétique et vivifier cet esprit aiguisé.

Alors que Lisa continuait de marmonner de temps à autre, plongée dans une concentration extrême, Angela ne la quittait pas des yeux. Ce fut au moment où Lila s’apprêtait à se verser un verre de vodka citronnée que se produisit la panne de courant. Déversant un peu de liquide à côté de son verre, elle jura avant de déposer la bouteille et de dégainer ses jumeaux (je parle bien sûr ici des 9 millimètres !). Par réflexe, Angela alla se positionner aux côtés de sa protégée, leurs silhouettes se détachant dans l’encadrement de la fenêtre donnant à la scène des allures de tableaux anciens. Cruz s’approcha à pas de loup de la position de Claire, qui semblait avoir bien retenu sa leçon et se tenait prête, elle aussi. Elle lui murmura discrètement :

- Rappelle-toi, Elektra… Tiens-toi prête, mais n’agis pas de manière irréfléchie. Ce n’est pas parce que tu te régénères que tu es invulnérable, je suppose que ton expérience te l’a assez appris.

Tout à coup, la porte d’entrée fut propulsée avec une telle puissance qu’elle sortit de ses gonds, s’écrasant aux pieds de Lila qui l’avait évitée de justesse. L’impact avait fait voltiger quelques copeaux de bois, virevoltant comme des petits parachutistes avant de se déposer sur le sol. La nouvelle arrivante était une femme à la beauté troublante, mais dont les intentions n’étaient vraisemblablement pas bienveillantes. Un large sourire s’étira sur son visage.

"Oups je crois qu'il va falloir remplacer cette porte..."

Empressée par le bruit qui venait de résonner dans l’immeuble, une personne apparut derrière l’inconnue, l’air intrigué. Ce visage semblait étrangement familier à Lila, et ce n’est que quand la femme se mit à parler que l’Anglaise se rappela de sa dernière visite, aux côtés d’une Kerry enceinte jusqu’aux yeux. La femme, qui en réalité n’était que l’hôte d’un télépathe, semblait lui aussi avoir répondu présent à la requête d’Angela. Après s’être excusé d’être en retard.

" Je dirais bien, ravi de faire votre connaissance, mais le meurtre ne me réjouit pas tant que ça, encore moins quand je suis en face du meurtrier et qu'il est en liberté à la recherche d'une proie. Que pouvons-nous faire pour vous Petrelli ?"

Son absence de crainte envers la meurtrière en question venait probablement de son pouvoir de télépathe, qui constituait très certainement un excellente atout contre les assauts brutaux de l’assaillante. Malgré son apparence de jeune femme, l’esprit errant devait se sentir plutôt tâche parmi toutes ces femmes. Réalisant à quel point la situation était burlesque, Lila lâcha un petit rire.

- Tiens donc, ce très cher Waren ! Quelle bonne surprise ! Je vois que vous n’avez toujours pas abandonné vos activités de travestissement. En tout cas, c’est bien aimable de vous être joint à notre petite soirée entre filles, je pense que vous nous serez d’une utilité précieuse.

L’Anglaise se tourna ensuite vers miss ondes de choc et s’adressa à elle sans une once de crainte dans la voix.

- Bien que j’apprécie fortement votre manière d’entrer en scène, Miss manteau noir, j’ai le regret de vous informer que vous avez frappé à la mauvaise porte. Ici, vous ne trouverez aucune proie, seulement des prédatrices…

Le déclic des chargeurs se mettant en place résonnèrent dans la pièce sombre.

- … à moins que vous ne préfériez vérifier afin d’en avoir le cœur net ?

Alors qu’elle passait le seuil de la porte de l’appartement de Peter, un sourire discret c’était dessiner au coin des lèvres de Claire. Elle prenait un certain plaisir à surprendre à sa façon sa grand-mère et Claire n’était pas la seule. Silencieuse, l’ancienne blondinette jeta un regard sur Lisa qui semblait réellement concentrée sur autre chose. Une part de l’adolescente ne pouvait pas rejeter le regret qu’elle ressentait en la voyant. Elles auraient pu être amies mais la Cheerleaders savait pertinemment aujourd’hui qu’elle ne pouvait pas tout avoir, la vie le lui avait trop souvent rappelé. Des sacrifices étaient nécessaires pour qu’elle puisse enfin cesser d’être la jouvencelle en détresse. Elle gardait cette objectif en tête, aujourd’hui ce n’était pas un entrainement, ce n’était pas une blague, c’était la vraie vie celle qui est capable de salement vous amocher juste pour le plaisir. Si elle ne craignait pas forcément la mort, elle n’appréciait pas pour autant les humiliations, la douleur et la chute de son estime. Elle devait et elle allait faire ses preuves !

- Vous n’avez vraiment pas l’air dans votre assiette Angie, vous devriez dormir un peu plus… ah non, suis-je bête, ça ne ferait qu’aggraver votre état !

Sortant de ses réflexions personnelles des suites de cette remarque, Claire lança un léger regard plus ou moins désapprobateur mais au fond, une petite lueur amusée était née dans le fond de ses yeux. Lila avait un humour cinglant, à prendre au trente-sixième degré, le genre d’humour qui l’amusait mais après tout, il s’agissait toujours de "la famille". Prête à toutes les éventualités, l’ancienne adolescente qu’elle était laissait place a une jeune femme sérieuse, aux aguets. La lumière c’était brusquement éteinte, un regard vers Lila, les mains fermement maintenu sur M16. Elle était déjà en position.

- Rappelle-toi, Elektra… Tiens-toi prête, mais n’agis pas de manière irréfléchie. Ce n’est pas parce que tu te régénères que tu es invulnérable, je suppose que ton expérience te l’a assez appris.

Elle acquiesça, rassurant Lila sur ses attentions. En effet, l’expérience lui avait apprit que son pouvoir, même s’il pouvait s’avérer très utile, n’était pas l’unique chose qu’elle possédait à présent. Elle avait bien d’autre talent, elle était capable de faire des choses carrément plus utiles pour se défendre. N’ayant pas plus de temps pour réfléchir et se mettre en condition, se fut la situation elle-même qui la mit en condition. La porte vola presque en éclat, amenant Claire à faire un pas en arrière.

"Oups je crois qu'il va falloir remplacer cette porte..."

Et il fallait croire que les invités pleuvait, alors qu’une femme était entrée, une seconde arriva.

" Je dirais bien, ravi de faire votre connaissance, mais le meurtre ne me réjouit pas tant que ça, encore moins quand je suis en face du meurtrier et qu'il est en liberté à la recherche d'une proie. Que pouvons-nous faire pour vous Petrelli ?"

La Cheerleaders n’arrivait pas à en croire ses yeux, ni même ses paroles d’ailleurs. Cette bonne femme était venu à la rescousse de Petrelli, se trouvait face a une meurtrière alors qu’elle aurait pu la neutralisé. Non…Cette personne c’était dit que de rentrer faire des salutations étaient très certainement plus excitant.

- Tiens donc, ce très cher Waren ! Quelle bonne surprise ! Je vois que vous n’avez toujours pas abandonné vos activités de travestissement. En tout cas, c’est bien aimable de vous être joint à notre petite soirée entre filles, je pense que vous nous serez d’une utilité précieuse.

L’arme directement pointée vers l’ennemie. Comprenant que la femme qui était devant elles étaient donc un homme, elle ne cherchait pas à en savoir plus. Au final, il s’agissait surtout d’un ou d’une imbécile qui n’avait pas su saisir sa chance.

« T’es sur de ça ? »

Dit-elle à Lila concernant "l’utilité précieuse" du nouvel invité.

- Bien que j’apprécie fortement votre manière d’entrer en scène, Miss manteau noir, j’ai le regret de vous informer que vous avez frappé à la mauvaise porte. Ici, vous ne trouverez aucune proie, seulement des prédatrices…

A ses paroles, Lila et Claire, au même instant c’était préparée à attaquer. Le déclic significatif venant confirmer les dires. Il suffisait d’appuyer sur la détente à présent.

- … à moins que vous ne préfériez vérifier afin d’en avoir le cœur net ?

Mettant en joue Calamity, Claire savait à présent très bien où viser pour ôter une vie. Elle était prête, l’adrénaline montait.

« Dit oui…Que je montre à Mamie à quel point elle peut être fière de sa petite fille… »

Calamity était satisfaite de son entrée. Les personnes présente dans l'appartement de Peter s'étaient retournées après le fracas qu'elle avait provoqué. Maintenant elle avait l'attention de tout ce petit monde. Vraiment tout le monde ? Pas vraiment car Lisa semblait plongée dans une concentration extrême. Que pouvait-elle bien faire. Surement quelque chose de crucial pour avoir besoin de tant de gardes du corps. Surement quelque chose à voir avec Hyde. Si cette petite continuait de jouer à vouloir sauver le monde, elle risquait d'avoir de sérieux problèmes.
Alors qu'elle allait faire un pas en avant elle entendit quelque marcher derrière elle avait d'entrer dans l'appartement. Calamity la reconnu de suite. Il s'agissait de Waren, le télépathe coincé dans le corps d'une femme. Franchement c'était digne du site "Vie De Merde". Calamity imaginait très bien le style de phrase que le jeune homme aurait pu mettre sur le site : "Aujourd'hui en me regardant dans le miroir j'ai vu que j'étais devenu une femme. VDM."

Je dirai bien, ravit de faire votre connaissance, mais le
meurtre ne me réjouit pas tant que ça, encore moins quand je suis en
face du meurtrier et qu'il est en liberté à la recherche d'une proie.

Calamity sourit.

"Allons Waren, je pensais que depuis le temps vous auriez pu enfin trouver un autre corps et rendre sa liberté à...à qui au fait ? Un conseil, mêlez vois de vos affaires."

La jeune femme entendit le bruit d'armes automatiques. Elle tourna la tête et vit que Lila et Claire venaient de dégainer. Elle ne s'entendait pas à moins de la part de Lila mais venant de Claire c'était plus étonnant. La jeune cheerleader semblait bien différente de la petite lycéenne, victime favorite des psychopathes en tout genre.

- Bien que j’apprécie fortement votre manière d’entrer en scène, Miss manteau noir, j’ai le regret de vous informer que vous avez frappé à la mauvaise porte. Ici, vous ne trouverez aucune proie, seulement des prédatrices…à moins que vous ne préfériez vérifier afin d’en avoir le cœur net ?

Calamity sourit une fois.

"Tu es sur de toi Lila ? De mon point de vue je ne vois que des proies...Je vois que tu es toujours fidèle au poste quand la grande Angela Petrelli te demande. C'est très dommage malgré nos petites batailles je t’appréciais. Mais comme on dit, mauvais endroit au mauvais moment".

Lila devait se demander comment elle pouvait savoir qui elle était. Calamity s'avança vers Angela.

"Alors Cassandre, je suis certaine que vous savez qui je suis. Oui j'en suis sur. Je voulais vous demander, comment est mon avenir ? J'aurai pu le savoir par moi même mais j'en ai hélas perdu la capacité. Parmi d'autres. Mais rassurez-vous j'ai bien l'attention de faire le plein..."

Elle lui fit un clin d’œil. Là, Miss Bennet la provoqua. Mais c'est qu'elle se croyait forte et dangereuse.

"Oh la cheerleader veut faire mumuse avec une arme comme les grandes personnes. J'espère pour toi que sais t'en servir."

Elle jeta un coup d’œil à Lila.

"Tu l'as bien entraîné j'espère ?"

Elle reporta son attention à Claire.

"J'ai appris pour ton petit...accident crânien. Sacré Sylar, il n'a pas pu s'en empêché. Ca va aller, tu t'en ai bien remis ?"

Calamity se doutait bien qu'elle appuyait sur une zone sensible pour l'adolescente. Une rencontre de ce type avec Sylar ne laissait pas de marbre. Calamity regarda l'arme de Claire.

"Penses à bien retirer la sécurité. Sa s'oublie si vite...Bon mesdames, si vous le permettez j'aimerai faire un petit coucou à cette chère Lisa. Après tout, c'est ma fille..."

D'un seul coup elle écarta les bras et créas une onde de choc qui parcouru toute l'appartement. Les vitres éclatèrent, des meubles tombèrent, les miroirs se brisèrent et les murs se fissuraient. Pendant que la bande à Angie se remettait de l'onde de choc, Calamity s'approcha de plus en plus de Lisa et finit par lui attraper le bras.

"Ma petite, toi et moi on a des choses à régler...

Spoiler:

Dans l’obscurité de la pièce, Angela eut un peu de difficulté à voir les évènements qui se déroulaient devant elle. Au mieux, elle devinait ce qui était en train de se produire grâce à ses rêves. Les détails pouvaient parfois être différents, mais dans l’ensemble, les choses restaient telles qu’elle les avait vues de manière onirique.

A priori, Janice, sous l’emprise de Warren venait d’immobiliser l’agresseur à l’aide de ses pouvoirs télépathiques. Sans perdre une seconde, Lila et sa nouvelle élève avaient mise l’impudente en joug.

* * *

Dans l’esprit d’Alex, les choses n’allaient pas vraiment en s’arrangeant. La libération de l’écho psychique de Sylar avait attiré l’attention de l’entité et l’avait plongée dans un nouveau degré de colère. Inquiète, Lisa tenta de trouver du réconfort dans le regard de son père. Les sourcils froncés, Alex fixait son double avec un regard froid et déterminé, protégeant de son corps sa fille. Le message était clair : si Hyde voulait s’en prendre à Lisa, il devrait d’abord s’occuper de son père.

Alors que la luminosité semblait décroitre dans ce lieu jusque là vierge de toute corruption, l’entité fit le premier pas, se rapprochant d’Alex d’une démarche décidée et inflexible. Saisissant le français par l’épaule, il le poussa violemment, nourri par une rage et une énergie sans commune mesure. Incapable de résister, Alex fut projeté à plusieurs mètres.

Par réflexe, Lisa tenta de reculer, mais elle ne put faire que quelques pas insuffisants avant que Hyde ne pose sa main sur l’épaule de la jeune fille, la fixant droit dans les yeux, un sourire dominateur sur les lèvres.

« Tu le sais pourtant que je déteste que tu fasses joujou dans cette petite tête ! »

Sidérée par la peur, Lisa ne put détacher son regard de celui de son adversaire. Incapable du moindre geste, ou de la moindre parole, elle était totalement immobile. Ses pensées n’étaient plus qu’un chaos de terreur.

« Et si moi aussi, j’allais faire un tour dans ton crâne de piaf ! Qu’en dis-tu ?

- Non ! Ne fais pas ça !, hurla Alex tout en se relevant.

- Silence ! »

Hyde posa alors ses mains sur les tempes de Lisa, retournant contre elle son propre pouvoir. Elle s’était introduite en lui, ouvrant pour cela son propre esprit. Et bien, Hyde saurait profiter de cette opportunité pour s’engouffrer dans l’âme de Lisa. Sous la violence de l’intrusion, une puissante onde télépathique émana de la psyché de Lisa, avec la force d’ébranler le monde autour de son corps physique.

* * *

Etrangement, et contre toute attente, les liens psychiques de Warren n’avait pas tenu. Quelque chose les avait brisés. Or, une seule personne était en mesure de mettre un terme à l’attaque du télépathe dans cette pièce : Lisa. Ce retournement de situation n’avait pas de sens. Pourquoi Lisa aurait-elle agi ainsi ? Et surtout, vu son état de catatonie, comment ? Inquiétée par ce phénomène, Angela se tourna alors vers sa protégée, laissant à Warren, Lila et Claire le soin de s’occuper de Calamity.

Lisa, le front en sueur, semblait prise de légers tremblements, comme si elle était en train de faire un cauchemar. Lorsqu’Angela porta une main sur le front de la jeune rousse, alors qu’elle s’attendait à le sentir brulant de fièvre, elle fut bien surprise au contraire, de sentir un froid mordant sur sa paume. Cette sensation, Angela ne l’avait jamais ressentie. Pourtant, elle en connaissait l’origine. S’écartant, elle voulut prévenir le reste des membres de son équipe improvisée.

« Alors Cassandre, je suis certaine que vous savez qui je suis. Oui j'en suis sûre. Je voulais vous demander, comment est mon avenir ? J'aurai pu le savoir par moi-même mais j'en ai hélas perdu la capacité. Parmi d'autres. Mais rassurez-vous, j'ai bien l'attention de faire le plein... »

Bien évidemment qu’Angela savait qui se trouvait devant elle. C’était d’ailleurs pour cette raison qu’elle avait contacté Lila afin de venir lui prêter main forte pendant que la fille de Kerry s’adonnerait à sa petite séance de ouija.

Une fois que Calamity eut distribué ses répliques acerbes, elle écarta les bras. Avant qu’Angela n’ait le temps de se mettre à terre, une onde de choc la propulsa contre un mur du salon. Après une telle attaque, la mère de Peter, étourdie, eut bien du mal à reprendre ses esprits pour voir Calamity s’approcher de Lisa et l’attraper par le bras.

« Ma petite, toi et moi on a des choses à régler ... »

Sur la peau de Calamity, le même picotement du froid hivernal qu’avait ressenti Angela précédemment, se fit. C’était un froid à vous ôter tout espoir … voire, toute vie. Lisa ouvrit alors les yeux pour la première fois depuis qu’elle s’était plongée dans cette méditation. Le visage détendu, le corps relaxé et totalement dénué du moindre tremblement, elle posa alors un regard miel dans ceux de Calamity.

« Désolé chère amie, Lisa est occupée pour le moment. Vous règlerez vos comptes avec elle plus tard. »

D’un rapide coup d’œil circulaire, Lisa observa chacune des personnes présentes dans la pièce, souriant d’avantage à la vue de certaine, notamment de Claire. Malgré la pénombre de la pièce, les yeux de la jeune fille pouvait parfaitement distinguer les flammes des vies qui se trouvaient en sa présence. Au même moment, les personnes présentent dans la pièce, à l’exception de Calamity, sentaient ce froid de la tombe les enserrer et lentement saper leurs forces. Engouffrée dans l’esprit de Lisa, l’entité était parvenue à se servir du corps de la jeune fille comme d’un relais pour étendre son influence autour de sa victime, épiant par la même occasion, à travers les yeux normalement bleus de la fille d’Alex, et parlant à travers sa bouche.

« Et bien … que de monde réuni pour tenter de me vaincre. Mais je vous arrête tout de suite. Votre petit manège ne marchera pas. Au contraire, il ne fait que me renforcer. Votre plan est voué à l’échec. J’écraserai Peter, ainsi que tous les sbires que vous m’enverrez. Ensuite, je viendrai ici et je vous dévorerai lentement. Vous implorerez mon pardon et vous demanderez à ce que je vous achève rapidement … mais je ne suis pas de nature clémente. »

De nouveau, il porta son regard sur Calamity.

« Laisse-moi le temps de briser la volonté de cette peste afin de mettre un terme à son stupide plan, ensuite, tue-la ! »

Lisa referma alors les yeux, se plongeant de nouveau dans sa méditation.

* * *

Chargeant tout en hurlant, Alex ceintura l’entité avec tout l’élan et toute la force qu’il avait pu puiser en lui, plaquant son adversaire au sol. Lisa libérée de l’étreinte du monstre, elle s’écroula au sol.

Le français commença alors à frapper à coups de poing son adversaire au visage, déversant toute sa rage, alors que l’entité ricanait tel un dément sous les assauts du jeune homme. A chaque coup, les chairs de l’entité se régénéraient, contrairement à la main d’Alex qui ruisselait de sang à présent. Dans ce monde de l’esprit, il aurait pu être aisé de croire que la douleur physique n’avait pas sa place. Pourtant, les phalanges d’Alex lui faisaient terriblement mal, sans toutefois parvenir à surmonter la haine qu’il éprouvait à ce moment là contre l’entité. Ce fut Lisa, qui de nouveau sur ses jambes, vint retenir son père pour l’éloigner du monstre hilare.

« Mais qu’est-ce que tu fais ?!

- Tu vois bien que ça ne sert à rien ! On ne peut plus le blesser.

- Au moins, il ne te touche plus.

- Oh non … ça recommence … »

Lisa fixait nerveusement la sphère lumineuse, amas des échos psychiques collectés par Alex au fil du temps. Par intermittence, quelque chose semblait luire plus fort à l’intérieur.

« Il faut que tu arrêtes ça Lisa. Apparemment, ça ne fonctionne pas. Au contraire, ça le renforce.

- Mais … je ne peux pas. On ne peut plus faire marche arrière.

- On dirait bien que vous êtes échec et mat. », conclut l’entité en se relevant.

Un nouvel orbe de taille modeste venait de se détacher de la sphère miroitante. Un nouvel écho venait d’être activé sous le regard réjouit de l’entité et devant l’expression inquiète de Dumont père et fille.

Le moment d'immobilité de l'intruse ne fut que trop bref. Une fois libérée, elle se remit en mouvement, saluant l'assemblée. Lila fronça un sourcil lorsque la jeune femme s'adressa à elle d'un ton déplaisant de familiarité. Comment connaissait-elle tous ces détails à propos de l'Anglaise ? Cette dernière n'oubliait jamais un visage, et pourtant elle n'avait pas le moindre souvenir d'avoir rencontré cette étrange personne auparavant. Cela eut pour effet de redoubler sa méfiance, ses index collés aux gâchettes de ses pistolets. Cependant, la brunette ignora la menace et continua son petit numéro de givrée comme si de rien n'était. De son côté, Angela prenait soin de Lisa, toujours plongée dans sa transe somnambulique.

Tout à coup, le voile se leva sur le mystère alors que la demoiselle prononça des mots particulièrement familiers aux oreilles de Cruz.

"Pense à bien retirer la sécurité. Ça s'oublie si vite..."

Comme un flash, un souvenir frappa l'esprit de Lila de plein fouet. C'était il y a presque deux ans de cela. L'agent Cruz venait de trahir la Compagnie, pour laquelle elle travaillait jusque là. Elle avait libéré Sylar du Level 5 et s'était retrouvée emprisonnée à sa place, dans une cellule vide et hermétiquement fermée, avec des blindages puissants et une lumière blafarde qui donnait un air cadavérique au plus bronzé des surfeurs. Le canon de son pistolet posé sur la tempe, l'Anglaise faisait face à une Kerry en colère. Après un échange de paroles particulièrement caustiques, la rouquine avait fini par relâcher son étreinte psychique, laissant le bras de Lila retomber. Cette dernière, avant que sa visiteuse ne quittât la pièce, l'avait regardée d'un air moqueur avant de prononcer ces mots précis :

" La prochaine fois que vous menacez quelqu'un avec une arme, pensez à retirer le cran de sécurité. Ça s'oublie si vite... "

Oui, de toute évidence cette personne entretenait un lien étroit avec Kerry, d'une façon ou d'une autre. Sa phrase suivante ne vint que confirmer cette hypothèse :

"Bon mesdames, si vous le permettez j'aimerai faire un petit coucou à cette chère Lisa. Après tout, c'est ma fille..."

Sur ces mots, la femme lança une nouvelle onde de choc qui projeta violemment toutes les personnes qui se trouvaient sur son chemin. Par réflexe, Lila s'agrippa au lustre en plein vol et retomba de manière féline sur ses pattes. Elle avait lâché ses pistolets, mais cela n'avait plus aucune importance : ils n'avaient plus la moindre utilité, maintenant que la demoiselle avait révélé son pouvoir. Tirer avec des armes à feu ne ferait que se retourner contre eux, à moins de prendre l'adversaire par surprise. A peine debout, Cruz s'apprêtait déjà à courir en direction de Lisa, mais elle fut arrêtée en plein élan lorsque Calamity saisit le bras de la rouquine. Le corps tout entier de l'Anglaise fut traversé d'une vague glaciale qui faillit la clouer sur place. Cette sensation suintait la mort, enveloppait d'une haine terrifiante ceux qui l'entouraient. Pas de doute, cela devait être une manifestation de Hyde, surtout au vu du regard de Lisa, désormais debout, s'adressant calmement à l'assemblée, d'une voix qui ne lui ressemblait pas. Comme possédée, la fille d'Alex servait de relais à l'Entité, qui laissa passer un message pas forcément optimiste pour la Team Angela.

Au moment précis où Hyde quitta le corps de son hôte temporaire, Lila bondit vers elle. D'un coup de pied dans les abdominaux, elle envoya Calamity voler au milieu de la pièce. Elle ramassa alors Lisa, encore à moitié dans les vapes, glaciale et trempée de sueur, puis tendit la main vers le canapé à leurs côtés. Serrant les dents en fusillant la pétasse brune du regard, elle lança son ultime menace.

- Si jamais tu approches, je te ferai vivre un putain de cauchemar que tu ne seras pas prête d'oublier.

Sur ces mots, elle fit grandir le fauteuil de manière exponentielle. Le meuble prenait de plus en plus d'espace, jusqu'à atteindre les murs et le plafond de l'appartement. Désormais, c'était comme si les deux jeunes femmes se trouvaient dans une autre pièce, isolée par le canapé géant. A vrai dire, elle n'était pas qu'à deux... l'Anglaise remarqua qu'Angela était de leur côté de la pièce également. Ce barrage de fortune devrait retenir suffisamment longtemps la furie, avec deux opposants pour l'occuper. Et quand bien même elle franchirait l'obstacle dressé sur son chemin, Lila l'attendait juste derrière.

Lila regarda Angela d'un air grave qui ne lui était pas habituel. Elle déposa délicatement Lisa dans les bras de l'aînée.

- Occupez-vous d'elle, il ne lui reste que peu de temps. Il faut qu'elle y retourne, ou qu'elle y reste... peu importe, j'y comprends rien à votre truc. Mais magnez-vous !

Puis elle tourna les yeux en direction du canapé, constituant désormais un épais mur de tissu blanc renforcé par le métal de sa structure interne. En cas d'onde de choc, les ressorts seraient une bonne source de résistance. Pourvu que ça tiennne... L'Anglaise lança un long soupir avant de murmurer :

- A toi de jouer, Barbie. Montre-lui tout ce que je t'ai appris. Bonne chance...

Waren ne comprit pas tout de suite ce qu'il se passait. D'un seul coup son emprise psychique sur la tueuse tomba en miette, comme si elle n'avait été qu'une brise de vent ayant tout juste emmêlé ses cheveux. La surprise n'eut pas le temps de s'installer dans l'esprit du télépathe, déjà il perdait le contrôle du corps, sans raisons apparentes. Celui-ci commença à glisser le long du mur. La vue se troubla lentement pour devenir totalement floue au bout de quelques secondes. Ses sens le lâchèrent les uns après les autres. Bientôt il ne sentit plus l'odeur âcre de la poussière et de la fumée, ni les gravats sous ses doits. Bientôt, le goût du sang s'estompa sur ses lèvres. Du sang qui n'avait rien à faire là. Son ouïe capta une dernière information : elle le connaissait. Pourtant, pourtant Waren ne savait pas d'où. Alors pendant que ses sens l'abandonnaient, pendant qu'il perdait pied dans cette réalité pour en rejoindre une autre, son esprit se focalisa sur l'inconnue, pénétrant les plus intimes parcelles de son intériorité. La dernière information perça le brouillard de l'esprit, illuminant les ténèbres qui s'installaient en Waren et Janice. C'était son double maléfique … puis la réalité disparu.

Waren regarda autour de lui, il était dans une partie normalement inaccessible, et théoriquement vide, de l'esprit de Janice. IL ne savait pas comment il avait atterit ici, il n'avait jamais cherché à l'atteindre. Si l'on prenait la conception de l'esprit selon Lisa, cette zone pouvait être assimilée à l'ensemble des doubles fonds des tiroirs unifiés, doubles fonds que l'ont ne peut pas ouvrir. Sièges du subconscient. Comment était-il arrivé ici ? Pourquoi ?

Quelques secondes passèrent, semblant une éternité dans le blanc infini de ce lieu.

Waren ? La voix résonna dans l'immensité, l'écho se répétant plusieurs fois. La silouhette de Janice se dessina. Que faisons nous ici ?

Je n'en ai aucune idée Janice, j'ai perdu tout contrôle sur ton corps, et visiblement toi aussi. Jamais je n'avais vu ça se produire pour l'instant. Normalement quand je perds le contrôle l'hôte récupère son corps instantannément.

Et comment on fait maintenant ? Tout ceci arrive par ta faute !

Ça personne ne peut le prouver … il est aussi possible que ça soit un problème médical.

Dit plutôt que mon corps à finit par rejeter ta présence !

Possible, mais la tienne aussi ... Je vais voir ce que je peux faire.

La projection mentale de Waren s'assit sur ce qui était le sol, ou peut être un mur ou un plafond, impossible à dire dans ce monde spirituel. Fermant les yeux, il perdit à nouveaux tous ses sens, ceux de cette enveloppe. Se concentrant, il parvint à faire filtrer une partie de son esprit. La sortie semblait plus aisée que l'entrée, bien qu'elle ne soit que partielle. Son esprit effleura alors ceux de Lisa et … Hyde ? Qu'est ce qu'il faisait ici, il n'y avait personne d'autre que les femmes dans la pièce. Soudain la présence disparu. Une chose était sûre, ce n'était pas une bonne nouvelle. L'esprit enragé savait où ils étaient, ce qu'ils faisaient, qui ils étaient et surtout, surtout, il allait les prendre pour cible. L'esprit de Lisa était tendu, ils l'étaient tous en fait.

Waren comprit que la mort allait le rattraper d'ici peu, ses yeux se rouvrir et il observa son hôte. IL ne pouvait lui donner la mort, il avait les moyens de l'éviter. Pour cela il devait disparaître. Son esprit devait passer autre part, abandonner ce corps mortel qu'il mettait en danger. Il devait quitter ce corps. Il perdrait ses aptitudes masi peu importait, il avait trop joué. Que faire maintenant ? Il fallait qu'il aide. Deux dangers immédiats à détruire. La folle. L'Entité.
SI je te montre, peux tu reproduire exactement ce que j'ai fait à la folle qui a fait sauter l'entrée ?

Je peux essayer.

Bien. Je vais projeter mes pensées, ce sera plus rapide.

Les images se succédèrent alors à la vitesse de la lumière, se répétant encore et encore. Waren tentait tant bien que mal de modéliser l'esprit et les actions que l'on peut produire dessus. Puis, il lui montra ce qu'il allait faire lorsqu'il aurait à nouveau le contrôle du corps. Passer dans l'autre corps, action qu'il ne pourra pas répéter dans le sens inverse …

Soudain, un choc violent se répercuta jusque dans les tréfonds de l'esprit de Janice et joua le rôle de défibrilateur. Le corps fut à nouveau contrôlable et ils furent extirpés de cet endroit brutalement. Waren reprit le contrôle et annonça rapidemnent à Janice qu'il allait lancer l'attaque contre la folle furieuse qui était sans doute la cause du choc.
IL regarda rapidement autour d'eux , observant les dégâts, les femmes à terre. Les armes braquées. Plus personne ne rigolait visiblement. Waren fit s'asseoir le corps, il vallait mieux éviter l'effort inutile vu le sang qui coulait. Les liens mentaux se tissèrent alors avec Calamity. Au passage, il vit toutes les atrocités tout le sang qu'elle avait versé, sa détermination à la paralyser augmenta. Il alla profondément, enracinant ses entraves très loins, plus loin que la première fois, priant pour que la cause de la première rupture ne se reproduise pas … Il paralysa ses mouvements, tentant au passage de paralyser ses pouvoirs, sans trop savoir comment s'y prendre.

*Tient comme ça* dit il à Janice en lui montrant comment il s'y prenait.

Toujours dans ce corps oui, Mais je prendrais bien ta place dans ce corps, celui ci commence à rendre l'âme. Mais tu seras contente, je pars ailleurs.

Se concentrant, il lia son esprit à celui de Lisa. Puis petit à petit il mit des points d'accroche, comme un alpiniste pour ne pas tomber. Tranquillement mais sûrement, il atteignit le corps de la jeune femme et finit par détacher son corps immatériel du corps de Janice, glissant entièrement vers l'inconnu de l'esprit de la jeune femme venant du futur afin de l'aider dans ce qui serait sûrement la plus grand et la plus importante bataille mentale qui ait jamais eu lieu.

[Edit Approved by Lelex // Et là ça va être fun, parce que j'me retrouve avec deux persos et mayrde ! ]

Les provocations de Calamity aurait pu faire flancher Claire mais elle avait apprit à ne plus laisser ses émotions prendre le dessus et même si elle se mordait la langue à l’entente de ce souvenir, la Cheerleaders ne réagissait pas et semblait même d’ailleurs amusé par tant d’effort pour la déstabilisée. N’allez cependant pas croire que l’adolescente était devenue insensible, elle avait tout simplement apprit que toute ces douleurs, tout ces mauvais souvenirs, elle était capable de s’en servir aujourd’hui. Non pas pour que cela la ronge encore et encore mais plutôt pour se donner de la force, de la rage même !

« Parfaitement bien remise c’est sympa de t’en inquiéter »

Il y avait dans la voix de Claire autant de provocation que d’assurance, Calamity pensait pouvoir l’effrayer, c’était plutôt mal parti pour ça. Montée à bloc, elle était prête à toutes les éventualités, s’attendant à chaque moment que la jeune femme face à elle utilise ses dons. C’était l’une des premières choses à faire d’ailleurs lorsque l’on ne connaissait pas la "spécialité" de son ennemi. Le laisser attaquer le premier, mieux le connaître, le juger, pour mieux l’abattre en temps voulu. La patience n’était pas une des vertus de l’ancienne blondinette, bien au contraire, mais encore une fois elle prenait sur soi. Elle se souvenait des conseils, des entrainements, se maitrisait.

"Penses à bien retirer la sécurité. Sa s'oublie si vite..."

Elle aurait bien tiré, histoire de lui montré que la sécurité de l’arme était ôté depuis l’instant où elle avait pénétré sur les lieux mais le reste de la phrase retenu son geste :

"Bon mesdames, si vous le permettez j'aimerai faire un petit coucou à cette chère Lisa. Après tout, c'est ma fille..."

C’est en la voyant écarter les bras que Claire comprit avant que l’onde de choc n’arrive que quelque chose allait arriver. Elle fut certes surprise par l’attaque en elle-même mais elle semblait assez préparer pour éviter une très mauvaise chute. Tout comme Lila s’était accrochée au lustre, Claire utilisa son entrainement de gymnaste en tant que Cheerleaders pour éviter la mauvaise chute et retomber parfaitement sur ses deux pieds. Avec un tel pouvoir, elle savait que son M16 ne serait d’aucune utilité contre elle. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle le laissa à terre ( l’arme avait quitter ses mains lorsqu’elle avait eu le réflexe de retomber sur ses deux pieds ). S’apprêtant à agir cette fois, elle fut à nouveau couper dans son élan par un froid glacial, une sensation qui lui semblait pas inconnu et qui couvrit tout son corps. Le sensation de mort qu’elle avait pu déjà ressentir sans jamais atteindre cette délivrance. Elle se sentait mal, déprimée, vidée de toute énergie, dans un tel état qu’elle ne fut d’aucune utilité lorsque Lila prit les devant pour éloigner Calamity de Lisa.

Les yeux rivés sur Lisa, la Cheerleaders admirait cette jeune fille à qui il avait fallu moins de temps que Claire pour pouvoir prendre des initiatives et véritablement se battre. Était-ce peut-être l’apparition de Hyde qui avait fait flancher les barrières sentimentale mais sur le moment, Claire se sentait à nouveau complètement perdue. Sa vision fut coupée par l’apparition d’un canapé géant qui se plaça entre elle et Lisa. Divisant la pièce en deux lieux bien distincte. D’un côté, Waren, Claire et Calamity…De l’autre…Lila, Lisa et Angella.
Ce fut les paroles de Lila qui permit à Claire de quitter son état de catatonie du moment :

« - A toi de jouer, Barbie. Montre-lui tout ce que je t'ai appris. Bonne chance... »

Elle acquiesça avec fermeté, fixant droit dans les yeux Calamity. C’était à elle de montrer de quoi elle était capable, ce qu’elle pouvait faire. C’était l’instant parfait pour balancer une réplique cinglante, le genre de truc qu’on ne voit qu’au cinéma mais là, sur le moment, elle préférait ne pas perdre de temps. Calamity devait encore se remettre du coup de Lila et il était temps d’arrêter le « trop de blala » pour laisser place à l’action. C’est avec un sourire en coin qu’elle s’approchât de son ennemie rapidement, visiblement ses mains ou ses bras étaient ce qui généraient ces ondes de choc…Il fallait qu’elle trouve le moyen de tout simplement l’empêcher de les utiliser. Prenant son élan, elle bondit pour atteindre les épaules de l’ennemie, les utilisant tout simplement comme appuie pour pouvoir atterrir derrière Calamity. Un genou à terre, elle utilisa son autre jambes pour pouvoir pour faire perdre l’appuie et l’équilibre de la jeune femme. Une balayette rapide et souple, en quelque seconde, Claire avait dégainé une des armes présente dans un des holsters de sa cuisse. Profitant qu’elle soit au sol, pour la maintenir, elle savait qu’elle avait le temps de démettre une première épaule avec une clé de bras rapide. Des gestes rapides, précise, un crack sonore. Peut-être faisait-elle fausse route avec ces histoires de bras ou de main qui créée l’onde de choc mais cela n’empêcherait pas la douleur d’être présente. Un premier bras avait donc été démit, toujours par-dessus son ennemie. Calamity avait à présent largement le temps de se défendre.

Alors que Calamity venait de saisir fermement le bras de Lisa, un froid lui mordit tout son être. Surprise, elle relâcha vite la jeune Dumont. Celle-ci venait d'ouvrir les yeux. Un calme et une assurance déconcertante émanaient d'elle. Lisa plongea son regard dans le sien. Celui-ci avait quelque chose de changé.

« Désolé chère amie, Lisa est occupée pour le moment. Vous règlerez vos comptes avec elle plus tard. »

Calamity leva un sourcil. Très vite la jeune rousse observa la pièce ainsi que ses occupants comme si elle voulait savoir qui était présent.

« Et bien … que de monde réuni pour tenter de me vaincre. Mais je vous arrête tout de suite. Votre petit manège ne marchera pas. Au contraire, il ne fait que me renforcer. Votre plan est voué à l’échec. J’écraserai Peter, ainsi que tous les sbires que vous m’enverrez. Ensuite, je viendrai ici et je vous dévorerai lentement.
Vous implorerez mon pardon et vous demanderez à ce que je vous achève rapidement … mais je ne suis pas de nature clémente. »

Hyde...c'était donc lui qui s'exprimait par l'intermédiaire de Lisa qui servait de relai. C'était très ingénieux. Visiblement Hyde était plus déterminé que jamais à écraser Peter ainsi que toute sa clique. Tout ceci promettait un spectacle des plus réjouissant. Lisa reposa son regard sur elle.

« Laisse-moi le temps de briser la volonté de cette peste afin de mettre un terme à son stupide plan, ensuite, tue-la ! »

Calamity esquissa un sourire.

"Avec joie..."

Lisa referma les yeux. Hyde venait de quitter son hôte temporaire. Maintenant c'était à elle de jouer. En attendant de pouvoir s'occuper de cette rouquine, elle allait devoir mettre à néant toute résistance de la part d'Angela et Cie. Alors qu'elle se retourna vers ses interlocutrices elle reçu un coup de pied en plein dans le ventre de la part de Lila. Calamity se retrouva sur le sol, les bras contre son ventre comme pour calmer la douleur. Toujours au sol, elle leva la tête et vit Lila s'occuper de Lisa. Calamity eu même droit à une menace bien Cruzienne avant de tendre le bras vers le canapé. Ce dernier se mit à grossir de plus en plus jusqu'à créer une séparation dans la pièce. Calamity finit par se relever. A cause de Lila, elle était séparée de Lisa par un canapé géant ! Mais tout n'était pas perdue. Elle n'était seule de son côté de la pièce. Il y avait Claire mais aussi Waren. D'ailleurs le télépathe ne semblait pas dans son assiette à en juger par la tronche que tirait son hôte. Le télépathe voulait changer d'hôte.

"Un conseil, évite Angela, autant être dans un corps jeune."

Elle se retourna vers Claire mais la jeune Bennet venait de s'élancer vers elle. Décidement, surprendre l'ennemie était la consigne du jour. Claire posa ses mains sur ses épaules pour faire appui et pouvoir passer au dessus d'elle à la manière d'une gymnaste. Une fois derrière elle, Claire la balaya d'une jambe. Calamity se retrouva une nouvelle fois au sol, alors que Claire venait de sortir son arme. Mais Calamity n’eut pas le temps de réagir car une très violente douleur la paralysa. Un craquement et elle hurla à plein poumon. Son épaule venait d'être déboitée par une vulgaire lycéenne.

"Sale garce !!!!!! Tu va morfler pour ça !!"

Elle tenta de créer une onde de choc avec son autre bras mais visiblement la douleur était trop forte pour qu'elle soit suffisamment concentrée et pouvoir activer son don. Elle devait agir différemment et surtout tenter de dépasser cette atroce douleur. Elle observa Claire qui était au dessus d'elle. Ni une ni d'eux, elle profita de la position de Claire, très proche de ses jambes pour la mettre au sol de la même façon qu'elle, faisant tomber en même temps son arme. Calamity tendit son bras et la récupéra. Elle se releva et mit en joue Claire.

"Tu comptais te servir de ça ?"

Elle tira plusieurs balles qui terminèrent leur course en pleine poitrine de Claire. Bien sûr cette petite peste n'allait pas en mourir mais c'était suffisant pour la mettre en mode off le temps qu'elle se régénère. Calamity tourna la tête vers le coin de la pièce que le canapé cachait.

"Désolée Lila, je crois que Claire ai manqué une de tes leçons, ne jamais bâcler son travail...Mais je dois avouer qu'elle est très douée."

La douleur la lançait toujours. Elle devait serrer de temps en temps les dents pour ne par hurler à nouveau.

"Je te conseille de rétrécir ce canapé où sinon je crains que Claire ne se relève pas cette fois-ci."

Calamity s'approcha de Claire qui commençait à se régénérer petit à petit. Elle s'accroupit au dessus d'elle, la main à quelques centimètres du pouvoir ultime.

"ALORS LILA !!!"

Péniblement, Angela tenta de se redresser sur ses coudes suite à l’impact provoqué par Calamity. Encore étendue sur le sol, elle secoua légèrement la tête dans l’espoir de se remettre les idées au clair. Lorsqu’elle sentit de nouveau cette sensation glaciale, mais qui cette fois-ci saisissait tout son corps, elle leva les yeux vers Lisa. La jeune fille, une expression impitoyable sur le visage, possédait le même regard que l’entité. Madame Petrelli tressaillit. Par un moyen qui échappait à la matriarche, Hyde était parvenu à se servir de la fille de Kerry et Alex pour remonter jusqu’ici. A présent que l’entité était au courant des plans de Lisa, il fallait absolument qu’il soit vaincu.

Alors qu’Angela se relevait difficilement, Lila ne perdit pas de temps pour lancer un nouvel assaut contre Calamity. In extremis, l’anglaise parvint à arracher Lisa des griffes de cette folle afin de placer un canapé à la taille démesurée entre elles deux et leur adversaire. Jeu du sort, Angela se retrouvait du même côté de la pièce que Lila et la jeune télépathe de nouveau replongée dans une sorte de sommeil. Lady Cruz confia alors Lisa à la mère de Peter. Tenant la jeune fille dans ses bras, Angela fixa alors le canapé. De l’autre côté, sa petite fille semblait mener une lutte acharnée contre cette furie de Calamity, sans pour autant en savoir d’avantage sur ce qui se déroulait précisément. Lorsque plusieurs coups de feu retentir dans le salon, Angela sursauta.

Claire venait de prendre plusieurs balles, et à présent, Calamity menaçait de lui en assener une qui s’avèrerait fatale si Lila ne rendait pas au canapé sa taille normale. Inquiète, Angela lança un regard interrogateur à l’anglaise. Le dilemme s’avérait insupportable. Si Lila accédait à la demande de Calamity, alors Lisa serait la prochaine victime, condamnant très certainement le reste de l’humanité. Si au contraire, la britannique n’accédait pas à la requête de Calamity, alors ce serait Claire qui périrait. Angela était tout bonnement incapable de faire un choix.

* * *

Alors qu’un nouvel écho menaçait de se révéler d’un moment à l’autre, l’entité l’épiait avec convoitise. Lisa, de son côté, se rapprocha de son père, saisissant une de ses mains comme une petite fille qui demande à être rassurée. Alex serra alors la main de sa fille, comprenant le message. La silhouette d’un homme aux cheveux blonds apparut progressivement alors auprès d’eux, ses contours et ses traits devenant de plus en plus nets au fur et à mesure que les secondes passaient.

« Un écho ? interrogea Alex.

- Non, le prochain est encore sous sa forme brute, il n’a révélé pas sa véritable nature … non, c’est quelqu’un.

- Je ne connais pas ce type.

- Moi non plus. »

Effectivement, Lisa était bien incapable de reconnaitre Warren sous sa véritable apparence, ne l’ayant connu qu’après la mort de son corps originel. Alors que le nouvel arrivant finissait de prendre forme dans ce plan d’existence, l’entité le scruta de ses yeux malsains.

« Honnis soient ces télépathes … à ce mêler sans arrêt de ce qui ne les concernent pas … Soit … tu payeras pour tous les autres … »

Devant de tel propos, Lisa fit le lien. Le seul télépathe qui était en mesure de l’avoir suivi jusqu’ici n’était autre que Warren. C’était évident. Pourtant, cette nouvelle ne rassura pas vraiment la jeune fille.

« Warren, tu ne dois pas rester ici. C’est bien trop dangereux. »

L’écho émit alors des pulsations lumineuses de plus en plus intenses et fréquentes.

« Bientôt, un nouvel écho apparaitra, et alors, ma puissance grandira. A ce moment là, Warren, tu deviendras ma proie. »

Terrifiée à cette idée, Lisa regarda impuissante l’écho échanger sa forme d’orbe pour celle d’une silhouette humaine.

* * *

Angela dégagea le froid de Lisa d’une mèche rousse. Puis, elle s’adressa à Lila.

« Si vous la laissez passer, elle tuera Lisa et alors, s’en sera fini de nous tous. Pourtant, je me refuse à voir ma petite fille mourir. Nous n’avons pas le choix. Il faut abaisser cette frontière sans pour autant lui livrer la jeune Dumont. »

Angela déposa alors Lila le long du mur avant de retourner auprès de Cruz.

« Faites-la disparaitre. Cette dingue s’attend à nous trouver en présence de Lisa. Son absence pourrait bien être l’effet de surprise dont nous aurons besoin pour prendre l’avantage. »

Lila laissa s’échapper un long soupir. Ses yeux allèrent du canapé à Lisa, toujours inconsciente auprès d’Angela. Les coups de feu avaient lancé le début des hostilités, mais la voix de la lanceuse d’ondes de choc fut la première à retentir de l’autre côté. Une fois de plus, Claire se trouvait en mauvaise posture et faisait office d’otage. Si cela ne tenait qu’à elle, l’Anglaise aurait laissé sa protégée se débrouiller jusqu’au bout, sachant très bien qu’elle ne pouvait être vaincue. Mais le regard de la mère Petrelli se faisait de plus en plus insistant, et il s’agissait du tout premier combat de Miss Bennet, donc il était plus judicieux de lui donner une chance de s’en sortir, quitte à lui fournir un peu de soutien. De plus, si la calamité en venait à se débarrasser de Claire, ne fût-ce que pour une période temporaire, elle tenterait par tous les moyens de briser la défense mobilière et de s’emparer de Lisa. Le moyen le plus ingénieux d’en venir à bout de la bougresse était donc de lui confisquer ce qu’elle convoitait, celle qu’elle prétendait être sa fille. Cela leur permettrait d’aider Claire.

*Bonjour Mademoiselle Cruz, puis-je prendre votre commande ? Vous préférez votre décision saignante ou à point ?*

- Ok Angie, j’vais voir ce que je peux faire pour la môme. Si la folle furieuse se pointe, retenez-la à coups de pieds circulaires, ok ?

Lila et son ironie se mirent donc à chercher dans les armoires de Peter un réceptacle pouvant faire l’affaire. Après quelques secondes passées à retourner le bordel qui régnait dans les meubles du cadet Petrelli, elle finit par trouver un paquet de chewing-gum format XL, une boite d’une dizaine de centimètres de diamètre. Elle en vida le contenu dans le tiroir où elle l’avait trouvé, et utilisa la pointe de son pendentif espadon afin d’y percer quelques trous pour laisser entrer l’air.

Elle se releva ensuite, et se dirigea vers Lisa. Arrivée devant la rouquine, elle s’accroupit et posa une main sur le front humide de la télépathe. Ses traits étaient tendus, et ses muscles semblaient agités de soubresauts tant sa nervosité était intense. Lila avait pris l’habitude d’établir un contact physique avec les objets ou les personnes sur lesquelles elle comptait utiliser son pouvoir. Cela lui donnait l’impression d’établir un lien particulier avec sa cible, de faire corps avec cette dernière. Malgré sa nervosité, Lisa était immobile, ce qui faciliterait considérablement le processus. Cruz déposa la boite à côté d’elle, au sol, et posa les deux mains sur les côtés des cuisses de la fille Dumont. De cette manière, elle finirait au creux de ses mains, tout simplement. Lila ferma les yeux et se concentra, tentant d’ignorer les menaces que vociférait Calamity Jane de l’autre côté du fauteuil.

Peu à peu, elle sentit le corps de Lisa rapetisser entre ses mains. Elle fut rapidement en mesure de la porter, avant d’atteindre enfin la taille souhaitée. En rouvrant les yeux, elle constata qu’elle avait fait du travail parfait. Comme d’habitude, en somme.
Délicatement, elle déposa la mini-Lisa inconsciente dans la boite, ferma le couvercle percé et le tendit à Angela.

- Il est plus prudent de vous la confier. Avec moi, elle risque d’être un peu trop secouée. Prenez-en bien soin, et surtout ne faites aucun geste qui pourrait faire comprendre à l’autre folle que vous cachez sa soi-disant « fille » dans votre sac. Mais bon… vous avez été mariée durant des années avec un télépathe, donc j’imagine que vous avez appris à être prudente.

Une fois Lisa remise aux mains d’Angela, Lila déposa la paume de sa main sur le canapé géant, et lui rendit sa taille normale. Devant elle, Claire agonisait dans une marre de sang, quelques impacts de balles commençant à se régénérer, rejetant par la même occasion les éléments inconnus du corps de Bennet. L’Anglaise reporta son regard vers Calamity, très peu contente du spectacle qui s’offrait à elle.

- Je t’avais prévenue de ne pas jouer les imprudentes, ma jolie. Celle que tu appelles ta « fille » a pris la poudre d’escampette, donc tu peux dire adieu à ta monnaie d’échange. Elle ne te sert plus à rien. Voyons voir si je peux effacer ce joli sourire de ton visage.

En baissant le regard, Cruz constata le bras cassé de Calamity. Par réflexe, l’un de ses sourcils s’éleva.

- Hé bien, hé bien, hé bien ! On dirait que Barbie t’a pas mal amochée, finalement. Je suppose qu’elle a compris que tes petits tours de passe-passe étaient infaisables sans tes membres supérieurs. C’est ce qui t’a déplu au point de la transformer en passoire, n’est-ce pas ? Dans ce cas, je vais la jouer fair-play.

Prononçant ces mots, elle mit l’une de ses mains dans son dos, et resta dans cette position.

- Je parie que je peux te vaincre... avec une seule main. Qu’en dis-tu ? Ca rendra le combat bien plus amusant, non ?

D’un geste vif, elle s’abaissa et saisit le tapis du salon de Peter de sa main libre. D’un coup sec, elle tira dessus, faisant vaciller Calamity vers l’arrière. Alors que cette dernière subissait l’impact du sol sur sa colonne vertébrale, Lila plongea pour ramasser le pistolet qu’elle avait laissé tomber (peut-être celui qui fut à l’origine de l’échec de Claire) et le rangea dans son holster. Et avant même que la lanceuse d’ondes fut en mesure de riposter, l’aristocrate lui bondit dessus, l’empoigna, et la força à poser sa main valide sur sa gorge. A califourchon sur Calamity, Lila s’approcha de son visage et plongea ses yeux dans ceux de son ennemie. Dans son dos, sa main gauche était toujours inutilisée.

- Hé bien vas-y poupée, lui murmura-t-elle. Utilise-les, tes ondes de choc. A moins que tu aies peur de t’éclater la tête avec… ?

"Sale garce !!!!!! Tu va morfler pour ça !!"

Il fallait admettre qu’un tel cri du cœur faisait toujours plaisir à entendre. Les paroles de Calamity avaient entrainé chez Claire un sourire des plus radieux, satisfaite. Cependant, ce trop plein de confiance en elle amenait l’ancienne blondinette à faire une petite erreur qui allait lui couter cher. Elle c’était désarmée de la plus grosse de ses armes à feux mais avait oublié qu’elle possédait encore deux autres armes, coincée dans les holsters de ses cuisses. Un détail que Calamity ne manqua pas, profitant d’un moment d’inattention, elle lui en vola une, mettant en joue la cheerleader. Elle recula d’un pas ou deux, fixant le canon de l’arme qui était pointé vers elle. Un moment d’égarement, la sensation d’être à nouveau la victime et non celle qui mène la danse. Les émotions l’empêchaient de réfléchir et l’adversaire qui lui faisait face allait tout simplement en profiter.

Une rafale de tire et la brulante sensation des balles qui traverse son corps. C’était une sensation des plus étranges, c’était chaud, pas spécialement douloureux mais pas des plus agréable non plus. Ses jambes la lâchèrent et sous le coup du choc, son corps tombait lourdement sur le sol. Son visage masqué par sa crinière brune, les yeux grand ouvert, elle fixait un point avant de fermer les yeux. Avait-elle donc si lamentablement échoué ? Et l’idée que cette pensée traverse l’esprit de Lila ne faisait qu’augmenter sa colère envers elle-même. La sensation d’air qui lui manquait ou plutôt une sensation étrange de noyade, l’envie de tousser sans en avoir la force et le gout métallique du sang qui se mélange à sa salive. Tous les symptômes d’une mort imminente et lente. C’était sans compter sur ses propres pouvoirs, les sons de l’extérieur lui parvenaient comme un bourdonnement indescriptible et incompréhensible. Ainsi, elle ne pouvait savoir que Lila avait redonné une forme normal au divan, qu’elle était venu pour l’aider.

Les doigts de Claire se crispèrent sur le sol, la brulante sensation se faisait plus intense alors que son corps rejetait les balles une par une. Une cicatrisation rapide et la seule trace de l’attaque qui restait n’était autre que les trous dans sa toute nouvelle garde robe. Elle ne respirait toujours pas, encore quelque seconde s’écoulèrent avant que Claire n’ouvre les yeux et ressente à nouveau l’air pénétré ses poumons. Encore couchée sur le sol, les sons lui parvenaient à nouveau convenablement :

- Hé bien vas-y poupée, lui murmura-t-elle. Utilise-les, tes ondes de choc. A moins que tu aies peur de t’éclater la tête avec… ?

Elle se releva, observant la scène la colère et la rage se lisait littéralement dans les yeux de Claire alors qu’elle sortait de son holster la seconde arme qu’elle avait. Calamity aurait mieux fait de prendre les deux : il fallait croire que Claire n’était pas la seule à faire des erreurs. Dépassant Lila, elle s’agenouilla, posa le canon de l’arme sur l’épaule du bras encore valide de Calamity et tira. Les gestes avaient été faits sans hésitation, directement, sans prendre le temps de consulter le regard de Lila, son approbation ou pas.

Elle pencha sa tête vers elle-même, essayant d'observer l'état de ses vêtements avant de s'écrier d'un ton exagéré et faussement offusqué :
« T’as ruiné mon nouveau blouson ! »

De l’épaule, elle passa à la tête, laissant le canon de l’arme sur la jeune femme avant de dire :
« Pense à juger ton adversaire, connaître ses dons...Ca s'oublie vite ces choses là. »

Combien de fois les "villains" ne c’était-il pas attaqué à plusieurs contre une seule personne ? La pitié ne devait plus transparaître et le sens de l’honneur devait prendre une toute nouvelle route. Lorsqu’on s’attaquait à un monde comme celui-ci, là où le mal règne, il fallait revoir beaucoup de ses principes, du moins c’était ce qu’avait fini par penser Claire au fil du temps et de l’expérience.

Calamity attendait la réaction de Lila face au dilemme quelle venait de lui imposer. L'équation était simple, Lila devait libérer le passage pour que Calamity puisse atteindre Lisa, dans le cas contraire Claire périrait. Calamity observait Claire toujours étendue sur le sol, une mare de sang grandissait mais déjà son pouvoir s'était activé. Une à une les balles étaient rejetées par le corps de l'adolescente et les plaies se refermaient mais elle était toujours immobile, vulnérable. Lila n'avait pas encore fait son choix. D'un côté elle aurait bien aimé que l'Anglaise ne fasse rien, qu'elle laisse le canapé avec sa taille démurée. Elle pourrait ainsi obtenir le fameux pouvoir de la cheerleader. Sa "discussion" avec Lisa aurait été remise à plus tard.
Mais finalement Lila remit le canapé à une taille plus convenable. Calamity se releva et vit Lila ainsi qu'Angela mais pas de traces de Lisa. La jeune femme fronça les sourcils, la rouquine devrait être ici et vu son état elle n'avait pu quitter l'appartement. Elle regarda Lila.

"Où est -elle ? La cacher ne fait que retarder l'inévitable."

Pour seule réponse, Lila passa l'une des mains derrière son dos pour combattre de manière égale, ce qui fit sourire Calamity. Elle reconnaissait bien là la jeune Anglaise. Courageuse et téméraire. D'un geste rapide, Lila prit le tapis sur lequel se trouvait la tueuse et le tira vers elle. Calamity tomba sur le dos. Sa chute accentua encore plus la douleur qu'elle ressentait à cause de son bras cassé. Elle grimaça de douleur mais ce n'était pas fini. Lila se jeta sur elle et lui bloqua son bras non cassé contre sa gorge, lui coupant un peu sa respiration. Ce fut ensuite au tour de Claire d'agir. Cette dernière avait fini de se régénérer et s'était relevée. De nouveau armée, elle s'approcha de Calamity et s'agenouilla à côté d'elle. L'adolescente posa le canon de son arme contre son épaule encore intacte et tira. Mais au lieu de ressentir une douleur violente due au passage de la balle au travers de sa peau et de ses muscles et nerfs, là rien. La balle n'avait pas traversé son épaule, elle avait juste rebondie. Calamity venait de tester le pouvoir qu'elle avait volé à la serveuse. C'était très utile. Claire devait être trop empressée pour l'avoir remarqué, ainsi elle braqua son arme sur sa tête.

« Pense à juger ton adversaire, connaître ses dons...Ca s'oublie vite ces choses là. »

Calamity regarda Claire puis ria.

"Oh merci du conseil mais je connais très bien ton pouvoir mais peux-tu en dire autant des miens ? La création d'ondes de choc n'est pas mon seul pouvoir. Mon deuxième pouvoir rend vos armes totalement inutiles. Regardes bien là où tu viens de me tirer dessus Claire. Pas une seule blessure..."

Calamitu ria une seconde fois sous le regard étonné de Lila et Claire en voyant qu'effectivement l'autre bras de Calamity ne portait pas de blessure. La jeune femme regarda Lila.

"Tu crois qu'en me privant de mes bras je ne pourrai pas utiliser mes ondes de choc. Navrée de te faire une fausse joie Lila mais il va falloir revoir ta stratégie."

Un sourire au coin de la bouche, Calamity se concentra et très vite un voile translucide se forma autour d'elle puis il se dissipa dans toute la pièce, propulsant Claire et Lila au travers du salon. Calamity se leva et se dirigea vers Lila encore sur le sol. Elle posa son pied contre sa poitrine pour l'empêcher de se relever.

"Je me suis toujours cette question : comment j'ai pu avoir de la compassion pour toi au point de te libérer du Level 5 ? Enfin quand je dis "je"...Si ça avait été vraiment moi, je t'aurai laissé dans ta cellule avec une balle dans le crâne."

Elle tourna la tête et vit l'une des armes de Lila à côté d'elle. Calamity la ramassa et pointa le canon vers la cuisse de l'Anglaise.

"Une balle bien placée à ce niveau là te garantie une mort lente et douloureuse mais ça tu le sais."

Calamity s'apprêta à presser la détente et à condamner Lila mais son doigt se retrouva bloqué, impossible de le bouger. Comment était-ce possible ? Le télépathe n'était pas en état pour le faire alors qui...
Elle releva la tête et vit Kerry à côté d'Angela.

"Toi...j'aurai du me douter que tu viendrais."

"Évidemment, qu'est-ce que tu croyais ? Je n'allais pas te laisser t'en prendre à Lisa sans rien faire."

Kerry s'avança vers Claire et l'aida à se relever. Elle lui sourit.

"Ca va aller ?"

Elle donna un coup de pied à une arme qui était au sol. L'arme glissa jusqu'à Lila. Ensuite Kerry obligea Calamity à reculer, libérant Lila.

"Bien joué Lila, maintenant laisse moi arranger ça."

Calamity, toujours immobile, ne pu s'empêcher de rire.

"Ouais arrange les choses, comme tu l'as fait avec cette pauvre fille à l'hôpital hein ? Vous savez que cette soit disant sainte à condamner une pauvre comateuse pour pouvoir être libérée de ses petites hallucinations. Tu sais quoi, cette pauvre fille était encore là quand ce télépathe m'a mis dans son corps. Elle m'a supplié de en pas l'anéantir mais tu me connais..."
Kerry baissa la tête. Ce jour là elle avait fait une terrible erreur, elle avait manqué de jugement et de recule, elle avait foncé sans réfléchir. Et son erreur avait provoqué la libération de Calamity. Elle devait désormais rectifier le tire avant qu'elle ne fasse d'autres victimes.

"J'ai merdé je sais, tu n'aurai jamais du sortir de ma tête mais ça peut se remédier..."

"Tu ne supporterais pas de m'avoir à nouveau dans ta caboche."

"On verra."

Kerry se tourna vers Angela.

"Lisa ne doit pas rester ici, elle doit absolument réussir à stopper Hyde. Avec Lila et Claire vous devriez partir dans un lieu plus sûr.

Il n'y avait plus aucune couleur là où il apparu. IL ne sentait plus aucune présence dans l'immensité de l'univers. Ce transfert n'avait rien de comparable avec les précédents, et visiblement, lui avait fait perdre beaucoup plus qu'il ne l'avait imaginé. Waren s'avança dans le noir et blanc de ce nouvel espace des voix résonnaient au loin, sans qu'il ne puisse les discerner, il en saisissait simplement les nuances. Comme si les langages lui étaient inconnus. Le télépathe exilé continua sa marche, essayant d'avancer vers les voix mais celles-ci raisonnaient encore et toujours comme si elles étaient à la même distance. Waren était perdu. L'enveloppe de Lisa était particulière, cela changeait de toutes celles qu'il avait visitée jusqu'à présent … Indéfinissable. Pas après pas, les présences des voix se firent tout de même plus imposantes et la présence du télépathe fut rapidement remarquée. IL était là.

« Honnis soient ces télépathes … à ce mêler sans arrêt de ce qui ne les concernent pas … Soit … tu payeras pour tous les autres … »

« Warren, tu ne dois pas rester ici. C’est bien trop dangereux. »

« Bientôt, un nouvel écho apparaitra, et alors, ma puissance grandira. A ce moment là, Warren, tu deviendras ma proie. »

« Il n'y a plus rien qui compte Lisa. Le corps me rejette. Je suis condamné à mourir, alors, autant mourir en faisant une bonne action. C'est pour ça que je suis là. Je ne sais pas encore ce que je vais pouvoir faire pour t'aider mais … pourir les plans de Hyde est un objectif noble qui me plait bien. Pas toi ? Je ne sais pas comment tu opères pour le combattre de l'intérieur mais je suppose que c'est quelque chose d'assez complexe, aussi je ne ferai qu'une chose en attendant toute instruction... »

Waren voyait les formes se poser devant lui. D'un côté Lisa et une autre silouhette, probablement Alex, son père, de l'autre ce qui devait s'apparenter à Hyde, immense. Imposant. Déstabilisant. D'autant qu'il avait un immense pouvoir ici, contrairement à Waren qui n'était qu'un esprit matérialisé dans l'espace immense de la conscience de Lisa elle-même reliée à celle de la Bête. Waren toisa cette silouhette indéfinissable, encore plus sombre que l'obscurité de l'endroit. Il sourit -enfin … c'est ce qu'il voulut faire mais dans le monde des esprits rien n'est semblable à la réalité- à Lisa et se jeta sur l'entité.

BOUM

Waren s'écrasa sur le sol derrière. Il venait de traverser Hyde. Il se releva, ayant le réflexe d'épousseter un costard invisible.

« Certes, certes, c'était peut être un peu optimiste de croire que quelque chose de si futile pourrait atteindre le grand Hyde. »

Il se rapprocha alors discrètement du duo, préférant ne pas être seul devant la puissance du monstre. Il avait peut être un peu trop d'espoir à ce moment.

« Oui, c'est dans ces moment qu'on se sent un peu con... mais bon, fallait bien tenter quelque chose ».

Toute sa vie, Waren n'avait pas eu à se battre sans utiliser son pouvoir, aussi il ne s'était jamais préoccupé d'apprendre à se battre, c'est pourquoi il avait agit impulsivement et stupidement. C'est comme si son intelligence avait disparu, était restée dans le corps de Janice. C'est bien beau de vouloir se sacrifier pour une noble cause, mais quand on le fait de manière stupide, il n'y a pas de gloire, et, surtout, aucune utilité. Le télépathe allait sûrement

« Alors Hyde ? Tu profites bien de ta liberté temporaire j'espère ? Tu ne pourras pas lutter éternellement contre Lisa, elle est bien plus maligne que toi, si ce n'était pas le cas, tu en aurais déjà finit depuis longtemps. Tu es trop faible. »

Bon, okay, c'était peut être pousser le bouchon un peu loin et exacerber la colère de la Bête n'était probablement pas lemeilleur moyen pour s'en débarasser … cela dit, avec un peu de chance la colère lui fera perdre ses moyens, oui. Beaucoup de chance.

Maintenant que cela était fait... il fallait faire comprendre à Lisa qu'il n'avait plus de pouvoirs … sans que Hyde le comprenne lui aussi. Tâche bien hardue, il ne falait pas le prendre pour plus stupide qu'il ne l'était (et étant le double d'Alex, il était sans doute loin de l'être).

« Lisa, j'ai du abandonner mon nouveau corps, je suis pleinement à toi. »

*** ****

Janice ne savait plus quoi faire, elle perdait le contrôle de son corps, Waren n'était plus là. Depuis le temps, son corps s'était habitué au contrôle par un autre esprit que le sien, il n'obéissait plus. Bien qu'il ait commencé à rejeter l'esprit de Waren.

La jeune infirmière ne pouvait rien faire, simplement regarder ce qu'il se passait. Elle ne comprit pas tout, ne connaissant personne ici. Tout ce qu'elle savait c'était que la demoiselle qui avait fait sauter la porte était la méchante dans l'histoire et qu'il fallait l'arrêter. Puis elle eu conscience de l'arrivée d'une nouvelle personne. Janice ne comprenait décidemment rien.

La jeune femme rousse intima l'ordre de partir et de la laisser seule avec cette folle furieuse. Histoire de compte à régler visiblement. Mais elle, elle ne pouvait pas bouger. Elle n'avait plus aucun contrôle possible, il ne lui restait que ses sens. Diminués.

Nerveuse, Angela eut un peu de mal à sourire au trait d’humour de l’anglaise. Pourtant, un rictus pincé parvint à naitre sur ses lèvres malgré l’angoisse. Puis, silencieuse, elle observa Lila vider une boite de chewing-gum dans un tiroir de Peter. Il était évident qu’elle allait s’en servir comme conteneur afin de mettre la jeune Dumont en sécurité. Puis, la mercenaire s’installa à côté de Lisa, toujours plongée en catatonie. Posant ses mains sous la jeune fille, l’aristocrate ferma les yeux et se concentra. Toujours sans un mot, Angela observa par-dessus l’épaule de Cruz, une main inquiète sur la bouche. Curieusement, un lien indéfinissable s’était tissé entre la matriarche et la jeune fille, à peine sortie de l’adolescence.

Lentement, mais surement, Lisa commença à rapetisser, pour finalement tenir dans le creux des mains de Cruz qui la déposa alors délicatement dans la boite de chewing-gum avant de la tendre à Angela. Sur les conseils de l’anglaise, Madame Petrelli dissimula la précieuse boite dans son sac, acquiesçant d’un signe de tête les propos de l’aristocrate. Ceci fait, Lila activa alors de nouveau son pouvoir sur le canapé, pour cette fois-ci lui rendre sa taille normale.

La séparation dans la pièce ayant disparu, Angela put voir où en était la situation dans cette moitié du salon. Claire était étendue sur le sol, le corps percé de plusieurs balles. Même si Angela savait que sa petite fille ne craignait rien, elle ne perdait pourtant pas de vue que l’expérience devait être tout aussi douloureuse que peu agréable. Alors que Cruz se lançait dans un défi avec Calamity, Madame Petrelli était sur le point de prêter assistance à Claire. Pourtant, cette dernière semblait déjà se remettre sur pieds, l’air peu content.

Grâce au talent de Cruz et la remarquable constitution de Claire, Calamity semblait avoir perdu le dessus. De son côté, Janice était plutôt mal en point, voire même, mourante. Mais c’était sans compter sur le fait que Calamity n’avait dit son dernier mot. Contre toute atteinte, et malgré son champ d’action plutôt limité, elle parvint une nouvelle fois à mettre ses deux adversaires au tapis à coup d’ondes de choc invisibles.

Alors que la criminelle était de nouveau armée et sur le point de mettre hors course Cruz, elle sembla comme paralysée. Dans un premier temps, Angela pensa à une nouvelle intervention de Waren. Elle fut pourtant surprise en constatant la présence de Kerry. Cette dernière venait de faire son entrée dans l’appartement. Aidant Claire à se relever, elle força ensuite Calamity à reculer pour libérer Cruz que la journaliste venait de réarmer.

Kerry voulait régler son différent avec Calamity. Aussi, elle demanda à Angela de mettre Lisa en sécurité, escortée de Claire et Lila. Ainsi, la jeune femme était au courant pour l’état de sa fille, certainement grâce à son pouvoir originel. Décidant de faire confiance à Kerry, Angela opina du chef avant de rajouter.

« C’est votre combat Kerry, il doit en être ainsi. N’ayez pas d’inquiétude, je veillerai sur Lisa comme si elle était ma propre chair. Combattez l’esprit tranquille. Elle n’aimerait pas vous savoir inquiète pour elle. »

Saisissant son sac, Angela se dirigea alors aux côtés de Janice. La jeune femme semblait totalement incapable de se lever et de se mouvoir. Pourtant, Angela ne se voyait pas abandonner la malheureuse ici.

* * *

Le second écho s’était révélé. Il s’agissait de Claire Bennet, et avec elle, l’essence vitale de la Cheer Leader contenu dans l’organisme d’Alex s’était totalement déployée, accordant à l’entité tout le potentiel d’une telle source d’énergie.

A présent, le sanctuaire d’Alex, aux couleurs du crépuscule et de la tempête, était battu par de violentes bourrasques. Hyde, dont l’aura devenait de plus en plus imposante et oppressante, transpirait de sadisme et de folie en ce lieu autrement dépourvu de toute trace de sa corruption.

Au milieu de la tourmente, Waren semblait déterminé à ne pas suivre les conseils de Lisa. Si elle en avait eu le pouvoir, elle l’aurait bien chassé de cet endroit. Pourtant, elle en était incapable, comme si quelque chose l’en empêchait. A en croire le sourire vicieux de l’entité et au regard malsain qu’il posait sur Waren, il y avait fort à parier que le monstre y était pour quelque chose. Les lois semblaient changer en ce lieu, minant la puissance que Peter avait accordé à Lisa. Si elle n’agissait pas au plus vite, alors, elle ne serait peut-être pas en mesure de mettre un terme aux agissements de son adversaire, et donc de sauver son père.

Sans que la jeune rousse n’en comprenne la raison, Waren se rua sur l’entité, sans doute dans l’espoir de lui infliger des dégâts. Le seul résultat qu’il obtient fut une chute. Pantois de son échec, Waren prit la sage décision de se ranger aux côtés de Lisa et d’Alex. Pourtant, Lisa n’eut pas le temps de soupirer après la cabriole de son ami, que ce dernier retournait à l’assaut, mais cette fois-ci sur le plan de la provocation.

« Mais vous jouez à quoi ?!, hurla Alex, foudroyant le surfer winner du regard.

- Waren, je ne pense pas que lui parler ainsi soit la meilleure tactique. »

Ce fut à ce moment là que Waren révéla subtilement une terrible vérité à Lisa : il était coincé ici sans pouvoir. Prise de court, Lisa crut un moment céder à la panique. C’était évident. Si Waren avait agi ainsi, c’était parce que télépathiquement, il était impuissant.

« Ok, Warren … on va tenter de régler ça plus tard. Pour le moment, il faut tenter de … rester en vie. »

Lisa observa alors les échos révélés. Claire et Sylar, immobiles l’un à côté de l’autre, témoins silencieux, le regard comme engourdi de sommeil, avaient été les premiers à dévoiler leur identité. A présent, un troisième écho ne tarderait plus à les rejoindre. Mais avant que ceci ne soit fait, Lisa devait réduire l’influence de l’entité en ce lieu, sinon, il y avait de grand risque pour qu’il les écrase. Faisant un pas en avant, se plaçant ainsi devant son père et son ami, elle se positionna tel une barricade entre eux et Hyde. D’une main, Alex la retint.

« Attends ! Tu fais quoi ?

- Ce pour quoi je suis venue. Fais-moi confiance », lança-t-elle à son père avec un sourire attendrissant, ce qui eut pour effet de faire lâcher prise à Alex.

Posant l’index et le majeur de sa main droite sur sa tempe, Lisa leva son autre main ouverte en direction d’Hyde. Entre elle et l’entité, la masse grouillante et lumineuse des échos dissimilés continuait de vrombir, alors que le troisième écho poursuivait sa révolution autour de cette source première, sans cesser de s’en écarter à chaque tour.

« Tu n’es pas le bien venu ici. D’ailleurs … tu n’es le bien venu nulle part. »

Se concentrant, Lisa libéra en direction de son adversaire une vague télépathique qui aurait été à même de foudroyer un éléphant. Sous l’impact, l’entité grimaça tout en reculant. Puis, finalement, elle sourit de nouveau, avec son air suffisant.

« Est-ce donc là tout ce dont tu es capable ? Je suis déçu … »

Piquée au vif, Lisa réitéra son assaut, y mettant cette fois-ci plus de conviction. Une nouvelle fois, l’entité grimaça et recula … un peu moins cependant. Insatisfaite, la jeune fille répéta à plusieurs reprises ses attaques, forçant l’entité à céder du terrain à chacun des impacts télépathiques, et lui arrachant un rictus de douleur.

« Idiote, tu crois réellement me vaincre avec ça ?! »

Avec un air de défi, Hyde fit alors lentement un pas en avant. Serrant les dents, Lisa puisa au plus profond d’elle. Le Peter du futur lui avait accordé un pouvoir immense, à présent, elle devait s’en montrer digne. Jusqu’à maintenant, elle et Alex n’avaient été que des spectateurs. La meilleure défense était l’attaque. Lisa ne devait donc pas lésiner.

Pourtant, Hyde fit un nouveau pas en avant, se rapprochant encore de l’orbe lumineux. En même temps, la jeune fille essuya un filet de sang qui s’écoulait d’une de ses narines.

Soudain, la jeune fille repensa aux propos du télépathe : il était pleinement à elle. La solution était peut-être là. Lisa regarda alors derrière elle. Alex et Waren se tenaient debout, prêt à l’épauler. L’un était le maître de ces lieux, il devait être celui qui imposait les lois. L’autre était un télépathe, certes sans pouvoir, mais un télépathe quand même. Quant à elle, Peter lui avait offert plus que de redoutables pouvoirs, il lui avait offert l’espoir. Reculant d’un pas, elle se mit au niveau de ses deux compagnons de bataille. Délicatement, elle glissa ses fines mains dans les leurs, puis, elle referma ses doigts. Se concentrant, elle mit alors leurs trois esprits en harmonie, elle accorda habilement leurs trois volontés sur une même mesure. D’un simple contact, elle avait été en mesure de partager avec le Peter du futur aveugle, son propre sens de la vue. La seule limite à son pouvoir était son imagination. Inspirant à fond tout en fermant les yeux, elle dressa alors une combinaison de volontés télépathiques en son sein.

« Attends de gouter ça, tu m’en diras des nouvelles ! »

Avant que l’entité n’ait le temps de comprendre, Lisa rouvrit les paupières et libéra sur son adversaire une frappe psychique d’une force colossale. Sous la puissance de l’impact des trois volontés combinées, Hyde fut projeté dans les airs sur plusieurs mètres en arrière, s’écrasant lamentablement sur le sol. Forte de ce succès, Lisa sourit de soulagement sur cette victoire, les yeux humides de larmes de joie. Elle venait de trouver le moyen de tenir son adversaire à distance des échos, mais également de son père et de Waren. A eux trois, ils pouvaient tenir en échec leur adversaire. Tant que Lisa conserverait l’équilibre et l’harmonie de leurs trois esprits, elle s’assurait de botter Hyde en touche.

Péniblement, l’entité se redressa sur les mains. Puis, aux termes de nombreux efforts pour surmonter la douleur et l’humiliation, elle parvint à se mettre à quatre pattes, crachant sur le sol le sang qu’elle avait en bouche. Curieusement, cette situation lui rappela ce qui c’était produit à l’extérieur quelques minutes plus tôt. Finalement, Hyde se releva, essoufflé et l’air contrarié plus que jamais. Cette petite garce et ses crétins de compagnons risquaient bien à eux trois de lui donner plus de mal qu’il ne l’avait prévu. Se rapprochant, mais cette fois-ci d’un pas bien plus déterminé, il foudroya le groupe du regard.

« Oh mais … J’y suis … Claire nous a fait l’honneur de sa présence, révélant par la même un nouvel écho … et, si ma mémoire est bonne, il me semble avoir promis à notre ami télépathe du dimanche une petite faveur une fois ceci produit … N’est-ce pas Waren ? »

Pour confirmer ses dires, l’entité braqua alors son regard ambre sur le jeune homme, crachant ses paroles en serrant les dents de colère. Comprenant ce que Hyde avait l’intention de faire, Lisa tenta de s’interposer afin de protéger Waren, tout en dressant une barrière télépathique juste devant elle. Mais Hyde n’était déjà plus là. Il semblait avoir disparu. Face à Lisa et son groupe ne se trouvaient que les échos naissant et révélés, l’orbe violacé et l’horizon tourmenté et inquiétant.

Ce ne fut que lorsqu’elle entendit un râle dans son dos que la jeune fille se retourna, redoutant ce qu’elle découvrirait. Hyde semblait bien plus redoutable encore en ce lieu que tout ce qu’avait pu imaginer Lisa. Il était réapparut derrière le trio, et à présent, debout dans le dos de Waren, il tenait son bras planté entre les omoplates du jeune homme. Waren, un filet de sang au bord des lèvres n’avait sans doute rien vu venir, pas plus que Lisa et Alex d’ailleurs. Lorsque l’entité retira sa main ensanglantée du corps du jeune homme, ce dernier se dissipa alors dans les limbes, son esprit, brisé par le pouvoir de l’adversaire, venait de disparaitre irrémédiablement.

« A qui le tour ? », lança sarcastiquement l’entité.

A califourchon sur une Calamity, Lila vit du coin de l’œil la petite Bennet dégainer sa seconde arme, s’avancer vers le bras encore valide de la créatrice d’ondes et y loger une balle sans une once d’hésitation. La détonation, quasi aux côtés des oreilles de Cruz, eut un effet assourdissant fort désagréable.

*Barbie, pauvre idiote ! Tu veux me rendre sourde ou quoi ?* Pensa-t-elle sans rien en dire.

Cependant, quelque chose d’anormal attira l’attention de Lila. La prédatrice n’avait pas crié, contrairement au moment où elle avait heurté le sol de son bras cassé. Avant de jauger la situation et de comprendre ce qui venait de se passer, le regard de l’aristocrate dévia brièvement vers Waren, resté en retrait et qui semblait en piteux état. Le corps n’avait d’ailleurs plus aucune attitude masculine. Qu’était-il arrivé au télépathe pour que son hôtesse ait à prendre le relais, non sans difficulté ? L’esprit occupé par ce nouvel événement, Lila eut un léger sursaut lorsque le rire de Calamity éclata. Quasi instantanément, les yeux de l’Anglaise se posèrent sur l’épaule ou la balle était censée avoir laissé un beau trou pourpre gargouillant. Les propos de la psychopathe ne firent que confirmer ce qu’elle redoutait : la jeune femme n’avait pas qu’un seul pouvoir. Elle avait d’autres cartes dans son jeu, qu’elle avait subtilement dissimulées des autres joueurs.

Voyant une voile transparent apparaître juste devant ses yeux, Lila eut tout juste le temps de se protéger le visage de ses bras avant d’être propulsée à l’autre bout de la pièce. Cette fois, elle heurta le mur de plein fouet et une douleur vint cisailler sa colonne vertébrale toute entière. Elle tomba ensuite lourdement au sol, serrant les dents pour ne pas crier. Quelle stupide bavure de débutant ! Dévier ainsi son attention de l’adversaire était inacceptable, une erreur que Lila ne pouvait se pardonner. Jurant intérieurement, elle tenta de se relever, surmontant ses souffrances. Mais un pied vint s’abattre sur sa poitrine, l’écrasant au sol et lui arrachement un faible gémissement.

*Grosse pétasse !* aurait crié Cruz si ses poumons n’étaient pas violemment compressés par le pied de la belle Calamity.

Cette dernière semblait fière d’elle.

"Je me suis toujours cette question : comment j'ai pu avoir de la compassion pour toi au point de te libérer du Level 5 ? Enfin quand je dis "je"...Si ça avait été vraiment moi, je t'aurai laissé dans ta cellule avec une balle dans le crâne."

Sans attendre la réponse, la foldingue ramassa une arme tombée d’un des holsters de Lila. Une seconde erreur impardonnable, sur laquelle l’Anglaise n’eut pas beaucoup le temps de méditer, car le manque d’air commençait sérieusement à l’étourdir. Tout ce qu’elle voyait à présent, hormis des petites étoiles, était le canon de son 9mm ouvrant sa gueule ronde et béante en sa direction. Faiblement, Lila posa sa main sur la cheville de Calamity. Si sa seule chance résidait désormais en son pouvoir, elle doutait fort qu’elle arriverait à l’utiliser dans un tel état. Mais cela ne coûtait rien d’essayer, après tout. Elle ne savait même pas si Claire était en état de lui venir en aide.

"Une balle bien placée à ce niveau là te garantie une mort lente et douloureuse mais ça tu le sais."

Lila ferma les yeux, tentant d’oublier l’arme pointée sur elle et de se concentrer sur son pouvoir. Si elle ne se dépêchait pas, la dure à cuir qu’elle était n’allait pas survivre bien longtemps, et échouerait dans sa mission.

*Vas-y Lila, concentre-toi… FAIS-LE !*

Tout à coup, elle sentit la pression du talon se relâcher, la laissant reprendre un bon bol d’air salvateur. Recouvrant peu à peu sa vue, elle vit Calamity, immobile au-dessus d’elle, incapable de tirer. Lila fut un peu surprise de ce retournement de situation. Qu’avait-elle fait ? Ce ne pouvait être le télépathe, qui était à moitié K.O. Claire ne semblait pas encore être intervenue non plus.
L’anglaise suivit le regard de Calamity et aperçut Kerry aux côtés d’Angela. Les deux femmes semblaient bien se connaître. Rien d’étonnant, si l’on s’en tenait aux propos tenus par la brunette. La copine d’Alex semblait exercer une puissante emprise sur sa vieille connaissance, et ne se souciait pas le moins du monde du danger qu’elle pouvait représenter. La laissant immobile, Kerry se dirigea vers Claire et l’aida à se relever. Elle rendit ensuite son arme à Lila et fit reculer Calamity.

Alors que le Yin et le Yang étaient en grande conversation empreinte de provocations, la Lady se releva lentement. Elle ignorait ce que Kerry comptait faire, mais elle savait très bien ce qu’elle allait faire. Elle s’avança vers Calamity, ignorant les consignes de Kerry et repositionnant l’une de ses mains dans son dos. Elle se tenait désormais à quelques centimètres du visage d’ange de la psychopathe.

- Tu veux savoir pourquoi tu m’as laissée en vie au Level 5, ma jolie ? Parce que je gagne toujours, que j’avais Sylar de mon côté et ce n’est pas une petite pouf' écervelée qui réussira à m’arrêter.

Sur ces mots, elle décrocha un superbe upercut à Calamity, qui s’écroula sur le dos, ne pouvant même pas bouger et forcée de supporter la douleur, inerte, toujours sous l’emprise de Kerry.

- Hasta la vista, bitch.

Alors qu’elle s’apprêtait à retourner auprès d’Angela afin de continuer sa mission d’escorte, une légère vibration suivie d’une secousse l’arrêta net dans son élan. Immobile, elle regarda autour d’elle, cherchant l’endroit d’où pouvait provenir le tremblement. Lorsque ses yeux se posèrent sur les fissures dans le mur et au sol, elle comprit instantanément. Les yeux écarquillés, elle hurla en direction d’Angela, Claire et Kerry :

- Et merde, cette idiote a affaibli les structures de l’immeuble avec ses foutues ondes… tout va s’écrouler ! COUREZ !!!

Elle s’attendait à voir du sang, à l’entendre encore une fois hurler de douleur. Trop obnubilé par l’idée de vengeance, l’idée de reprendre le contrôle, elle s’était rendu que trop tard qu’en réalité…La personne qu’elle venait d’essayer de trouer, était incapable de l’être. Sa peau était aussi solide qu’un gilet pare-balle. Un regard vers Lila lui confirmait que leur adversaire ne possédait pas qu’un seul pouvoir, collectionneuse ou évolution de dons, Claire n’avait pas le temps de se poser la question, un genre d’onde avait traversé la pièce, son corps décolla du sol volant quelque mètre plus loin et heurtant de plein fouet le mur derrière elle. Un craquement significatif et l’allure de la jambe gauche de Claire avec l’os sortant de son mollet affirmait qu’elle c’était bel et bien fait une fracture ouvert durant le vol plané. L’adolescente retenait un cri de douleur, elle avait vécu tellement de chose et c’était fait subir d’autre chose que la douleur était devenu contrôlable pour elle maintenant. La colonne avait dut être touchée car la jeune fille n’arrivait plus à sentir le poids de ses jambes, le genre de blessure qui mettrait du temps à se soigner. Ne remarquant même pas la fracture ouverte qu’elle c’était fait.

Spectatrice immobile de la scène qui lui faisait face, elle voyait Lila au loin et cette salope de Calamity qui prenait son arme…La pointant vers son ancienne propriétaire. Claire devait faire quelque chose, elle voulait, essayer de détourner son intention par exemple. Elle s’appuya sur ses mains pour ramper légèrement, son arme n’était pas loin. Si elle ne craignait pas les balles, Claire se posait la même question sur les crosses d’arme. Cependant, elle serait bien incapable d’aider son mentor si elle ne pouvait même plus tenir sur ses jambes. Concentré sur son plan d’aider Lila, elle ne remarqua pas l’entrée de Kerry. Ce n’est que lorsqu’elle tenta pour la énième fois de se relever, qu’elle remarqua l’étrange paralysie de Calamity et surtout la voix de Kerry s’élevant derrière elle.

Elle s’approcha de Claire, l’aidant à se relever. La blessure de sa colonne avait disparu, parcourant alors le corps de l’adolescente de vive douleur à cause de sa jambe.
S penchant vers la blessure elle utilisa ses deux mains pour enfoncer l’os dans la chair. Retour à l’envoyeur, le bruit était dégueulasse, ses mains baignait dans son propre sang, mais la blessure ne tarda à se refermé d’elle-même.

Passant sa main sur son front pour essuyer de base la sueur qui y perlait, elle y laissait une jolie trace d’hémoglobine à la place.

Pas le temps de parler, pas le temps de faire subir quoi que ce soit en plus à cette garce. Lila hurla que les fondations avaient été touchées et qu’elles avaient toute plutôt intérêt à quitter les lieux en 4eme vitesse. Courant, elle attrapa la main d’Angela, sa grand-mère. Si l’idée de la laisser mourir aurait pu être séduisante, Claire n’était pas encore au stade d’être aussi insensible à la famille. Elle s’approcha du balcon, faisant passer sa grand-mère la première pour prendre les escaliers de secours.

« Allez grouille toi ! »

Lui ordonna-t-elle. Elle savait que pour le coup Lila s’en sortirait sans son aide : après tout, elle s’en était toujours sorti sans son aide jusqu’à présent. Pour ce qui était de Kerry, elle aurait toujours moins d’importance de sa propre famille. Descendant les marches métalliques et les échelles aussi rapidement que cela étaient possibles, il arrivait le moment où…Elles n’avaient plus le choix.

« Va falloir sauter… »

Attrapant la vieille femme dans ses bras, Claire n’était absolument pas sur de ce qu’elle faisait. Cela lui semblait juste être la meilleure des solutions.

« Laisse-toi faire ! Fais-moi confiance »

Entrainant sa grand-mère dans sa chute. Claire c’était positionné de telle sorte que son corps heurterait le sol en premier. Celui de sa grand-mère aurait une chute entièrement amortie par sa petite fille. Comme prévu, le dos de l’adolescente frappa de plein fouet…Les sacs poubelles de la benne à ordure qui se trouvait un étage plus bas. Elle avait visé juste et l’adolescente en était fière quelque part. Malgré tout, la demoiselle avait fait en sorte que son corps soit le premier à heurter "la cible", juste au cas où elle ne toucherait pas le "lit de poubelle", ainsi son corps aurait pu permettre d’amortir d’une quelconque façon la chute de sa grand-mère et lui éviter d’éventuelles blessures. Cependant, la course folle n’était pas terminée. Si le bâtiment s’effondrait, la chute des morceaux de celui-ci risquait d’être aussi mortelle. Aidant la vieille femme à se relever, elle lui laissa guère le temps de se remettre de ses émotions, elle courait déjà vers le véhicule motorisé que lui avait offert Lila quelque heures plus tôt.

« Monte ! »

Certes le quad ne devait avoir absolument rien de rassurant pour une personne tel qu’Angela mais on ne pouvait pas dire qu’elle avait le choix. Cependant, Claire ne mit pas la gomme tout de suite, elle voulait s’assurer d’une chose. Observant la Ducati de Lila, une partie de l’adolescente ne souhaitait pas s’en aller sans elle mais…
Elle le devait, elle le savait au fond d’elle qu’elle ne pouvait pas attendre et surtout que Lila pourrait lui faire un sermon dont elle avait le secret, aussi vulgaire que salvateur. Mettant en route les moteurs du quad, elle s’éloigna rapidement du bâtiment avant que tout ne s’effondre sur eux.

HRP:

Elle était là, immobile, sous l'emprise de cette rouquine ! Si seulement elle était venue juste quelques minutes plus tard, la situation aurait été différente. Lila serait entrain d’agoniser avec une balle bien placée dans la jambe, elle se serait occupée ensuite de cette blondinette et de son pouvoir puis d'Angela. Tant pis pour Lisa, elle l'aurait bien retrouvé top ou tard. Mais rien de tout ça n'arrivera à cause d'elle !! Désormais elle n'avait plus d'autre choix que de rester immobile et d'encaisser. En parlant d'encaisser...Cela n'avait pas durer à arriver. Lila s'était relevée et l'avait frappé violemment au visage. Elle tomba sur le sol mais elle ne pu pas bouger ses bras pour amortir sa chute à cause du pouvoir de Kerry. Elle se retrouva en partie sur le côté, les bras toujours écartés. Autant vous dire que ce n'était pas une position très confortable. Elle était comme une statue qu'on venait de faire tomber, sans les morceaux éparpillés de toutes parts. Elle s'attendait à recevoir un autre coup de la part de Lila mais au lieu de cela la British hurla qu'il fallait quitter l'immeuble car ce dernier allait s'effondrer. Calamity bougea le peu qu'elle pouvait son regard et vu effectivement des fissures très inquiétantes sur les murs et également sur le plafond. Une majorité des appartement devait être dans cet état. Dans peu de temps l'immeuble ressemblera à un énorme tas de gravats faisant de nombreuses victimes. Calamity étira un sourire.

"Oups...j'espère pour Peter qu'il a une bonne assurance..."

Le sol se mis à bouger. Il ne restait pas beaucoup de temps. Kerry se tourna vers Lila.

"Rejoins Claire et Angela, le bâtiment ne va rester debout longtemps. Je te suis."

Kerry et Calamity se retrouvèrent vite toutes les deux. Calamity observait la journaliste. Pourquoi était-elle encore là, elle aurai du partir avec les autres.

"Qu'est-ce que tu fais encore là ? Tu es folle de rester."

Soudain elle se redressa et se releva avant d'être à nouveau immobile. Kerry venait d'utiliser son pouvoir pour la relever. Les deux femmes étaient maintenant face à face. Le sol se remit à trembler.

"Si je reste c'est pour m'assurer que tu ne sortes pas d'ici vivante."

Calamity sourit à nouveau.

"Je vois, c'est très astucieux. Tu m'empêche de m'échapper et au moment de l'effondrement tu t'évapore tandis que moi je me retrouve sous plusieurs mètres de gravats. "

"Dans l'idée c'est ça."

"Que de temps et d'énergie gâchés alors que tu pourrais vite aller à Central Park...Tu sais ce qui s'y passe non ? Aux dernières nouvelles Hyde avait utilisé ta fille comme poste de radio...Si il arrive à faire ça, j'aimerai pas être ceux qui sont en train de le combattre."
Kerry la regarda avec étonnement. Elle ne savait pas grand chose de ce qui se passait à Central Park. Mais si Hyde pouvait prendre le contrôle d'une personne de cette manière, ce n'était pas vraiment réjouissant. Et surtout prendre le contrôle de Lisa. Comment c'est arrivé ? Lisa prenait trop de risques. Depuis le début elle jouait avec le feu dans le but d'arranger les choses, de changer son avenir mais en jouant avec le feu, on finit par ce brûler. Elle pourrait se faire tuer à force. D'où pouvait-elle tenir ce goût du risque ? Kerry sourit. Avec de tels parents, comment pouvait-il en être autrement ?
Une douleur la fit sortir de ses pensées, une douleur au niveau de son ventre. Elle baissa la tête et vit un morceau de vitre planté dans son ventre. Elle releva la tête et regarda Calamity, elle semblait libre de ses mouvements.

"C'est si facile de te déconcentrer..."

Kerry tomba sur le sol. Calamity savait que la simple mention de Lisa pouvait perturber sa mère, la déconcentrer alors qu'il ne fallait pas, surtout à ce moment là. Calamity se pencha sur Kerry.

"Tu m’excuseras mais je dois filer, j'ai une confiance très limitée en cet immeuble."

Calamity sortit de l'appartement et fonça vers un escalier de secours. Mais avec son bras cassé, la tâche s'annonça plus compliquée que prévue. Elle du faire face à la douleur qui était comme une dizaine de lame de couteau qui lui transperçait le corps à chaque fois qu'elle utilisait son bras. Après cette descente d'escalier laborieuse elle arriva enfin dans la rue adjacente à l'immeuble. Elle se dépêcha à s'éloigner le plus possible.

Kerry, toujours allongée sur le sol, sentit les secousses qui se faisaient de plus en plus nombreuses. L'immeuble ne tiendra plus longtemps. Elle devait sortir d'ici. Elle posa ses mains contre le morceau de vitre qui lui transperçait son abdomen. 1,2,3 elle tira dessus. Elle arriva, non sans cris, à l'enlever de sa blessure mais la contre partie était qu'elle perdait beaucoup de sang. Elle devait se hâter. Elle essaya de se lever mais impossible, la douleur était trop grande, et elle commençait à être prise de vertige. C'était pas bon du tout, surtout qu'elle ressentit une autre secousse. Si elle ne pouvait pas se lever, il n'y avait qu'un seul moyen pour qu'elle sorte de là. Elle se concentra, autant qu'elle le pouvait. Elle devait y arriver. Si il y avait un moment où elle devait utiliser son pouvoir, s'était maintenant. Elle se concentra encore et encore dans l'espoir qu'en une fraction de seconde elle se retrouve aussi loin que possible d'ici.
Soudain, l'immeuble s'effondra.

Alors qu’Angela tentait en vain de venir en aide à Janice, Claire saisit sa grand-mère par le bras, la tirant vers elle. Lila avait vu juste. Les fondations de l’immeuble avaient été ébranlées par les précédentes attaques de Calamity. D’ici peu, le bâtiment s’effondrerait sous l’effet de son propre poids. Quiconque serait alors à l’intérieur perdrait la vie sous plusieurs tonnes de gravats, de béton et de ferraille. Lorsqu’Angela jeta un dernier regard vers Janice, elle sut que cette dernière les avait déjà quittés. Au moins, elle n’aurait plus à affronter la dureté de ce monde.

Passant par la fenêtre que Claire avait ouverte, Angela ne tarda pas à se retrouver sur le balcon sur les injonctions de la jeune fille. A présent, elles n’avaient plus qu’à emprunter l’échelle de secours jusqu’en bas et à s’éloigner le plus rapidement possible de l’immeuble avant qu’il ne s’écroule. Malheureusement, la chance sembla se détourner des deux femmes lorsque l’échelle refusa de coulisser. Irrémédiablement bloquée, elle laissait Petrelli et Bennet à plusieurs mètres au dessus du macadam.

Claire voulait sauter, aussi demanda-t-elle à son aïeule de lui faire confiance lorsqu’elle la serra dans ses bras. Confiante, bien qu’inquiète, Angela acquiesça d’un signe de tête.

Se laissant chuter ensemble dans le vide, le dos de Claire face au sol, elles atterrirent dans divers détritus et autres cartons, amortissant grandement la chute. Pourtant, le bruit et surtout, la grimace de Claire, indiquèrent clairement à Angela que l’impact n’avait pas été anodin.

Aidée de la jeune fille, Angela se releva dès qu’elle fut remise de la frayeur de la chute. Toutes les deux se dirigèrent vers un quad sur lequel Claire fit monter sa grand-mère. Hésitante, Angela ne tarda cependant pas longtemps avant de s’exécuter, s’installant derrière la jeune femme.

Quelques secondes, Claire observa une moto garée un peu plus loin, sans doute celle de Cruz. Puis, après un certain temps de réflexion, elle démarra et s’éloigna. S’accrochant à la taille de Claire, tout en cherchant à caller ses pieds sur l’engin, Angela tenta tant bien que mal de rester sur le quad. Puis, s’époumonant afin d’être entendue malgré le rugissement du vent et du moteur, elle tenta de transmettre un message à Claire, une information capitale.

« Claire, on doit y retourner ! Il faut que l’on retrouve Lila ! Elle est la seule à pouvoir ramener la jeune Dumont. Lisa est avec nous, dans mon sac. Elle a été miniaturisée afin que l’on puisse la soustraire du regard de cette cinglée de Calamity. Bref, on doit retrouver Cruz ! Sinon, Lisa restera dans cet état. »

* * *

Le contrôle sur le corps d’Alex lui ayant été violemment arraché, Lisa mit quelques secondes avant de se remettre de la lutte qu’elle venait de mener pour délivrer un message à Sylar. A présent de retour dans ce qui autrefois était un sanctuaire de tranquillité pour Alex, la jeune fille, au côté de son père, devait faire face à une entité dont la rage enflait encore, alors que la jeune Dumont pensait qu’elle avait déjà atteint ses sommets.

Tout autour d’elle, le décor sombrait dans une tourmente à l’image de l’esprit du Carnassier. L’obscurité envahissait le domaine d’Alex, ravageant seconde après seconde cette zone de sécurité qu’il était parvenu à maintenir jusqu’à l’éveil des échos. A présent, cet univers autrefois salvateur se faisait broyer impitoyablement par la sombre facette de son pouvoir. Tout comme Hyde était en train de dévorer le monde réel, son esprit était en train de dévorer la psyché du français.

Trois échos alimentaient cette puissance dévastatrice, et bientôt, un quatrième s’ajouterait à la panoplie. A chacun des éveils, l’entité avait étrangement gagné en puissance. Visiblement, les échos permettaient à l’essence volée à leur propriétaire par Hyde de s’exalter, accordant à la créature l’un des points forts du dit propriétaire au travers de ces étranges avatars psychiques. De Sylar, l’entité avait bénéficié de la puissance et de la force, ainsi que d’une certaine part de folie très certainement. De Claire, elle avait hérité du potentiel unique de sa vitalité si abondante. De Peter, il semblait qu’Hyde avait tiré encore d’avantage de puissance, à l’instar de Sylar.

Mais pourquoi ? Lisa ne cessait de se poser cette question. Comment avait-elle pu se tromper à ce point ? A l’origine, elle avait eu l’idée de libérer ces échos afin d’affaiblir son adversaire, forçant ces révélations à se retourner contre leur propriétaire, pour ainsi saper la puissance de Famine de l’intérieur. Mais là, c’était tout l’effet inverse qui s’opérait. La jeune fille savait dés le départ qu’il y aurait très certainement des effets secondaires à gérer, mais pas à ce point là.

« Papa, les échos ont systématiquement choisi ton camp, ils se sont tous détournés sans hésitation de l’entité, pourtant, ce truc continue d’être alimenté par leur puissance ! Qu’est-ce qui ne va pas ? »

Quelques secondes, Alex observa sa fille, histoire d’être certain qu’elle était bien en train de s’adresser à lui.

« C’est à moi que tu demandes ça ? J’ai déjà du mal à comprendre la nature exacte des échos … alors de là à savoir pourquoi Godzilla en est super fan … désolé, mais j’aurai préféré que tu me demandes comment on fait les bébés …

- Ça non plus tu n’avais pas su me répondre … c’est maman qui s’en est chargé ! »

Un nouveau pan du dôme de protection psychique d’Alex s’effrita, pour disparaitre définitivement, aspiré dans le maelström d’ombre qui sévissait au dessus. Continuant de haleter comme un bœuf, l’entité observait toujours le père et sa fille de son regard menaçant, semblant reprendre son souffle ainsi que ses forces. Visiblement, récupérer le contrôle de son corps des mains de Lisa lui avait également beaucoup couté. Devant ce constat, Lisa jugea que finalement, le coup de pouce du Peter du futur n’était sans doute pas si inutile que ça.

« C’est comme s’il continue de puiser dans leur pouvoir … sauf que maintenant que les échos sont révélés, ils sont … plus facile d’accès en quelque sorte. C’est ça ! Forcément !

- J’ai rien compris ! Sois plus clair !

- Mais si ! Il utilise les échos et leur puissance, aussi bien contre nous que contre Peter qui se bat à l’extérieur. Mais ces échos t’appartiennent autant qu’à lui ! Sauf que tu ne t’en sers pas ! Sers-t-en !

- De quoi ? Je sais même pas comment ça marche !

- Ils t’ont choisi ! Ils se sont donnés à toi ! Ne réfléchis pas ! Agis !

- … ok », conclut Alex visiblement peu convaincu par la théorie de sa fille.

Portant un regard plein d’espoir sur son père, Lisa espéra fortement au plus profond d’elle qu’Alex parvienne à réaliser ce qu’il se pensait incapable de faire jusqu’à maintenant : devenir le véritable maitre de son pouvoir.

Mais déjà, le quatrième écho troquait son apparence de feu follet pour une silhouette humanoïde.

Les structures immobilières se fragilisaient de plus en plus, et le grondement sourd se mua progressivement en une série de grincements semblables à une meute de loups affamés hurlant à la mort. Déjà, des pans de plafond commençaient à s’effondrer, laissant s’échapper des geysers inversés de plâtre. Les meubles perdaient leur équilibre, les bibelots sursautaient avant de tomber et d’écraser au sol, les cadres se décrochaient des murs,… L’état du bâtiment devenait précaire, et le groupe devait prendre la poudre d’escampette au plus vite s’il ne voulait pas finir en bouillie. Claire semblait avoir compris l’urgence de la situation et prit sa tante par la main afin de lui faire prendre l’escalier de secours. Cette brave petite avait vite saisi que l’élément à sauver prioritairement était la vieille et surtout la microtélépathe qui reposait dans son sac à main, livrant son combat personnel dans une autre réalité. Par contre, Kerry n’avait vraisemblablement pas saisi qu’elle risquait sa vie en restant plantée là face à l’autre psychopathe. Sans comprendre ce qui traversait l’esprit de la rouquine, Lila s’avança vers elle, mais la mère de Lisa lui demanda de rejoindre Claire et Angela dehors. Il n’était pas dans les habitudes de l’Anglaise de se préoccuper des autres, donc elle décida de laisser Kerry se démerder. Elle savait probablement ce qu’elle faisait, et Lila devait porter assistance à sa protégée et l’objet de leur mission si cela s’avérait nécessaire. Elle se dirigea donc vers la fenêtre, rétrécissant au passage un énorme pan de plafond qui s’apprêtait à lui tomber sur la tête, puis sortit et gagna l’escalier de secours. Elle commença à les descendre, lorsqu’elle aperçut que le quad de Claire était parti. Les deux femmes étaient déjà loin et en sécurité, n’ayant plus besoin de l’aide de Lila. Cette dernière eut un léger moment d’hésitation, regarda en bas, puis reporta son regard en direction de la fenêtre de l’appartement de Peter.

- Et puis merde ! grogna-t-elle.

A la hâte, elle remonta et passa sa tête par la fenêtre... Lorsqu’elle vit la scène qui se déroulait à l’intérieur, elle écarquilla les yeux. Calamity avait détalé, laissant Kerry allongée au sol, dans une marre de sang. Cette inconsciente l’avait laissée filée et allait maintenant finir ratatinée si Lila n’intervenait pas. Mais alors que cette dernière s’apprêtait à entrer, il était déjà trop tard. L’ensemble du plafond s’effondra d’un coup, projetant des gerbes de fumée partout dans la pièce.

- KERRY ! NOOOOOOOOOOOOOON !!!

Un veuf et une orpheline, voilà ce que venait de laisser cet incident, face à une Lila impuissante et qui enrageait déjà d’avoir failli à une partie de ses fonctions. Cela dit, elle n’eut pas le temps de ruminer bien longtemps. Une partie de la structure sur laquelle elle se trouvait se détacha, et l’ensemble de l’escalier de secours bascula vers le bas. L’Anglaise perdit l’équilibre et glissa vers le vide, un cri de surprise s’échappant de sa gorge. Par réflexe, elle réussit à s’accrocher à la rampe d’escalier, s’évitant une chute fatale. Elle se retrouvait à présent les pieds dans le vide, suspendue sur cette structure métallique qui ne tenait plus qu’à un fil. En-dessous, une dizaine de mètres de hauteur, de quoi faire une chute fatale. Il y avait certes une benne à ordures en contrebas, mais elle n’était pas grande, et des morceaux de bâtiment y étaient tombés en masse. Elle n’aurait pas beaucoup plus de chances de survivre en se fiant à ce conteneur. Concentrant toute sa force dans son bras gauche, elle lâcha la rampe de sa main droite et le tendit vers sa chaussure. En pliant le genou, elle réussit à attraper son lacet, qu’elle défit à la hâte. Fort heureusement, un lacet de botte Burberry était plus long que les autres. Ne perdant pas de temps, elle utilisa son pouvoir pour l’agrandir au maximum, jusqu’à ce que le lacet se fût transformé en une corde épaisse et solide de 7 à 8 mètres de longueur. Elle l’attacha à la rampe avec un double nœud, laissant pendre l’autre extrémité dans le vide. Une fois la corde fermement fixée, Lila s’y agrippa et descendit si vite qu’elle faillit se brûler les mains au passage. L’immeuble basculait déjà, la faisant balancer dans tous les sens. Au moment précis où elle attint l’extrémité inférieure de la corde, les structures principales de l’immeuble cédèrent complètement et le bâtiment tout entier s’écroula. Lila ne fit qu’une chute de deux mètres, réussit à l’amortir avec une roulade et finit sur le dos, au sol, indemne. Elle roula sur elle-même, manquant de se faire écraser par l’escalier de structure qui venait lui aussi de tomber. C’était moins une !

Les membres endoloris, elle prit quelques secondes avant de remonter à moto, restant plantée devant cet amas de débris que certains habitants désormais sans logement pleuraient. Peter risquait d’avoir une mauvaise surprise en rentrant chez lui, ce soir-là. Mais c’était sans compter le chagrin du Frenchie et de sa fille lorsqu’ils apprendraient que Kerry n’avait pas survécu à cet incident. De plus, la rouquine s’était sacrifiée pour les sauver, et surtout pour sauver Lila qui avait failli y laisser sa peau. Cette pensée procura à l’Anglaise une sensation fort étrange. Jamais personne n’avait risqué sa vie pour elle. Ignorant encore que Miss Tomas était encore en vie, elle se promit à elle-même d’offrir à Kerry les meilleures funérailles qui soient, prête à y mettre tout l’argent nécessaire. Après quelques minutes, elle étira ses bras et ses jambes, grimpa sur sa moto et démarra, après un dernier regard aux ruines de l’immeuble de Peter. Elle devait à présent rejoindre Claire et s’assurer qu’Angela et Lisa étaient hors de danger. Et elle savait pertinemment où les trouver…