Ombres et Lumières [CdA 1]

Les évènements sur la plage de Miami à peine terminées, l’entité s’était remise en quête de Peter. Plus que jamais, le Carnassier voulait sa revanche, dusse-t-il vider chaque cellule de toute vie sur cette planète, il parviendrait à mettre la main sur cet avorton. Trop de fois ses plans avaient été contrariés. Qui plus est, la dernière fois, cette peste de Lisa avait bien failli tout faire capoter.

L’entité le savait : elle devait s’approprier la vitalité de Peter le plus rapidement possible avant que cette stupide rouquine ne trouve un moyen définitif de mettre hors jeu Famine.

Même si elle n’en avait aucune preuve, l’entité était persuadée que Petrelli se trouvait à New York. La peur, c’était ce quelle avait pu lire sur le visage du new yorkais la dernière fois qu’elle l’avait croisé. Il était comme un enfant à présent, et il allait chercher la sécurité et le réconfort du foyer. La Grande Pomme était certainement l’endroit où s’était terré ce microbe.

Hyde sourit en sortant de l’avion qui l’avait ramené dans la Ville qui ne Dort Jamais. A peine avait-il posé le pied dans cette ville de légende que déjà il sentait sa cible. Ces humains étaient tellement prévisibles. Retrouver le gamin ne serait pas difficile. Il était comme une tache d’encre sur une feuille vierge. L’entité ne pouvait voir que lui. Aussi n’eut-il aucune difficulté à le localiser.

Etrangement, Petrelli se trouvait à Central Park. En puisant dans les souvenirs de son hôte, l’entité savait combien cet endroit était riche en souvenirs pour Alex. Et bien, d’ici peu, un nouveau souvenir s’ajouterait à tout ceci : l’heure de la mort de Peter. Fort de ce nouveau pouvoir, plus rien ne pourrait arrêter l’entité, pas même Lisa et ses ridicules tentatives de télépathe.

Le ciel lourd de nuages semblait avoir revêtu une tenue tout à fait adaptée pour les sinistres évènements qui allaient se jouer d’ici quelques minutes. Bientôt, le crépuscule des âmes commencerait. Sous le pouvoir grandissant du Carnassier, l’humanité succomberait, lentement dévorée.

Enfin, il le vit. Parmi la foule, le jeune Petrelli semblait attendre à l’une des entrées du parc. Lentement, mais surement, l’entité s’en rapprocha, sans jamais le perdre de vu de son regard miel.

« Il est impossible d’échapper à son Destin Peter … Où que tu ailles, où que tu te caches, je finirai toujours par te retrouver. Mais cette fois, fini de jouer ! Echappe-toi en lâche comme la dernière fois sur cette plage, et j’abats ma vengeance sur les habitants de cette ville … encore une fois ! »

Une fois qu’il s’était assuré que Peter avait bien compris le message, Hyde se rapprocha, souriant à l’approche de sa victoire totale.

« Et bien … il semblerait que cette fois, Lisa ait compris la leçon … il n’y a donc plus personne pour te sauver … Inutile de perdre d’avantage de temps. Finissons-en maintenant ! »

Accompagnant le geste à la parole, l’entité posa sa paume sur le torse de Peter, lâchant la bride à son pouvoir sans aucune retenue. Sous l’afflux intense de tant d’énergie, l’entité exulta de joie, relâchant sa prise.

« C’est encore meilleurs que tout ce dont j’aurai pu rêver. Tu es différent de ce brave Liam. Lui brulait pathétiquement sa vie pour tenter d’attirer mon attention, son énergie avait un gout de désespoir. Mais toi ! C’est un met de premier choix ! La fougue et la jeunesse sans aucune limite ! Je n’irai pas jusqu’à dire que tu égales cette chère Claire, mais, la vengeance que me procure cette situation vous met à égalité ! »

Lentement, l’entité tourna autour d’un Peter moins fringant.

« J'aurai aimé prendre mon temps avec toi. Tu le mérites amplement. Ton audace ne peut rester impunie. Tu m’as exilé si longtemps que je devrais te faire souffrir autant de temps ! Tu m’as privé de ma liberté, tu m’as affamé ! Heureusement pour toi, le temps est un luxe que je ne peux me payer, je vais donc faire ça rapidement. »

Délicatement, l’entité caressa la joue de Peter, lui dérobant à ce contact encore un peu plus de vie. Puis, s’approchant de son oreille, il lui murmura :

« Sache que tu n’es que le premier d’une très longue liste … Mais si certains périront par dizaines, toi … tu mourras seul, sans personne pour t’aider. »

L’entité plongea son regard ambre dans celui de Peter alors qu’elle plaçait une nouvelle fois sa main au niveau du sternum du jeune homme, prêt à lui donner le coup de grâce.

De sa poche vibrante, Peter sortit son téléphone portable d’un geste mélancolique. L’écran sur lequel le message d’Angela lui disait « Il arrive » se brouilla sous une première goutte de pluie, annonciatrice d’une tempête qui ne serait pas uniquement due au temps. Il était assis sur un banc, tel Monsieur tout-le-monde, mais sachant tout au fond de lui qu’il pouvait causer la mort de toutes les personnes qui l’entouraient, ces passants inconscients du danger qui les guettait à tout instant. Ce jeune couple amoureux, cette joggeuse acharnée, cette mère poussant le landau qui contenait l’être le plus cher à ses yeux, ce vieil homme qui nourrissait affectueusement les pigeons,… tous ces gens ignoraient que, tapie dans l’ombre, un monstre terrible pouvait surgir et happer leur vie, si fragile, si éphémère. Où qu’il allât, quoi qu’il fît, Peter ne cessait d’attirer les ennuis. Il voulait arranger la situation, et à chaque fois elle empirait. Il commençait à se dire qu’il était la seule cause de cette série de catastrophes. Sans lui, Sylar n’aurait pas été connu pour avoir fait exploser New-York et terrorisé la foule par l’intermédiaire des médias. Sans cet événement, les Sons of Liberty n’auraient peut-être jamais eu le courage de s’affirmer en tant que groupe extrémiste. Et sans Peter, l’Entité ne serait jamais devenue aussi puissante, aussi avide de vengeance, emplie de la rage de vaincre et de détruire. Allait-il mourir, ce soir ? Telle était la question qui trottait dans son esprit, le torturant de mille façons, depuis que sa mère l’avait envoyé dans Central Park après le sauvetage de Lisa.

Ce plan ne lui disait absolument rien de bon, et il commençait à croire que se sacrifier était peut-être une bonne chose. Puis tout à coup, il le sentit. Cette énergie vitale qui lui était intimement liée, qui le reconnaissait aussi bien qu’il la reconnaissait. Dès qu’ils s’approchaient l’un de l’autre, c’était comme si la Terre toute entière se mettait à trembler, qu’une tornade naissait, emportant tout sur son passage, frappant, fouettant, détruisant tout ce qui se trouvait sur son chemin, sans la moindre pitié. Il ne pouvait pas fuir toute sa vie, même si cette envie furieuse lui prenait dès que les battements de son cœur s’accéléraient. Dès que Hyde approchait.

Sous un ciel sombre où la Mort semblait omniprésente, la silhouette du Fléau se dessinait au milieu d’un paysage qui lui semblait étranger. La menace s’approchait avec une faim terrifiante vers sa proie, glissant plutôt qu’avançant, telle un serpent prêt à cracher son venin.

Ses premiers mots furent emplis de menaces. Ceci dit, quelque chose interpella Peter. Pourquoi faire un tel chantage ? Ces gens allaient de toute façon mourir s’il prenait possession de la source ultime et gagnait un pouvoir quasiment infini. Aveuglé par une telle puissance, il agirait forcément comme Sylar, détruisant tout ce qu’il voyait. Puis soudain, il y eut un véritable déclic dans l’esprit de Peter. Il ne pouvait pas laisser tous ces gens mourir. Il refusait d’être une nouvelle fois la cause de souffrances, de chagrin et de morts. Sa mère et Lisa avaient un plan, ça ne coûtait rien de l’appliquer, même s’il n’y avait qu’une infime chance de voire cette saloperie ramper en agonisant. C’était leur seule chance, certes, mais il serait lâche de ne pas tenter de la saisir. Peter n’était pas un lâche. Il se battrait jusqu’à son dernier souffle.

L’absence de Lisa mettait la Bête en confiance. Lui rendant un regard noir de haine, Peter se leva de son banc, faisant face à l’ennemi.

- Hé bien qu’est-ce que tu attends ordure ? Viens !

Ni une ni deux, Hyde fondit sur sa cible, pressant d’une main démoniaque la poitrine de Peter. Ce dernier eut un choc semblable à l’impact contre le sol après une chute du haut d’une falaise. Il crut perdre ses esprits, expulsé à des années lumières dans une galaxie constituée d’un condensé de douleur insupportable, où mille aiguilles à travers la peau n’était qu’une douce caresse en comparaison.

La voix grave, sinistre de la Chose, n’avait plus rien en commun avec Alex. Elle résonnait dans l’esprit de Peter, comme issue des entrailles de l’Enfer, emplissant les lieux de sa terrifiante convoitise. Quelques passants se retournèrent curieusement, se demandant ce qui se passait, mais ignorant le danger qui les guettait. Peu à peu, Petrelli reprit ses esprits et se rendit compte que c’était parce que Hyde avait lâché prise. Geste animé par le seul désir de faire souffrir le plus longtemps possible sa victime. Cependant, il avait conscience qu’il ne pouvait pas se le permettre davantage. Une seule caresse au visage était comme un coup de batte de base-ball dans le crâne de Peter. Cette abomination était devenue bien trop puissante, et le devenait encore plus à chaque contact avec l’Eldorado.

« Sache que tu n’es que le premier d’une très longue liste … Mais si certains périront par dizaines, toi … tu mourras seul, sans personne pour t’aider. »

Non… il refusait cette idée. Au moment où Hyde élança sa main sur le milieu du torse de l’Américain, celui-ci eut l’ultime réflexe de survie. Il réussit par miracle à se téléporter derrière l’Entité, à la plus grande surprise de cette dernière. Récoltant ce qu’il lui restait de force, il se leva, la pâleur de son visage contrastant avec des cernes d’un noir à faire peur. Sous le ciel sombre et grondant, tendit les mains vers l’extérieur, laissant des flammes naître au creux de ses paumes. Soudain, deux gerbes de flammes partirent de chaque côté de Petrelli, embrasant la végétation environnante. Cela avait pour seul but d’effrayer les passants, ce qui fut plutôt réussi. La foule se mit à paniquer et à courir en s’éloignant des deux adversaires. Central Park se vidait progressivement, se transformant en une véritable arène, bordée d’un feu s’élevant vers les cieux, teintant peu à peu l’endroit d’un orange vif faisant oublier la noirceur des nuages.

- Ce sera toi ou moi. Mais peu importe l’issue de ce combat, tu périras, enfoiré. Tu penses que ton pouvoir est la seule force qui existe, tu te trompes. Il y en a d’autres, plus féroces, plus puissantes, à côté desquelles la tienne n’est rien du tout. Tu finiras tôt ou tard par les découvrir, crois-moi.

- Qu'est ce que c'est que ça encore ...

Le chauffeur du taxi commença à ralentir pour finir par s'arrêter. Sa voiture passait près de Central Park et une foule de gens apeurés traversaient les chaussées en courant, forçant les automobilistes à rester immobiles sur les routes. Très vite, un immense bouchon paralysa les artères de circulation tout autour de Central Park.

Pour ne pas trahir ce climat qui s'apparentait à l'aube d'une apocalypse, des colonnes de fumées s'échappaient du parc. Un incendie dévastateur à n'en pas douter.

" Je vais descendre ici. "

Le chauffeur se tourna vers son passager, un air inquiet sur le visage. Il le conseilla :

- Monsieur Petrelli, vous rigolez ou quoi ? Vous avez vu ce qui se passe ? Croyez moi mon vieux pour l'instant vous êtes plus en sécurité dans mon taxi.

" Merci du conseil. "

Sylar ouvrit la portière en laissant une liasse de billets sur le siège derrière lui, avant de la claquer. Il avança à contre courant des passants qui continuaient leur folle débandade, tentant d'échapper aux flammes qui se dégageaient de Central Park.

Sous les traits de Nathan Petrelli, le serial killer le plus redouté des États-Unis s'avança vers l'origine du chaos. Il avait récemment fait l'acquisition de deux nouvelles capacités, dans un bâtiment du gouvernement, là où il avait libéré Rick Baneson. Il était désormais capable de prendre les traits de n'importe qui.
Lorsqu'un des fuyards lui toucha le bras, son autre don récemment volé se mit en route : à travers le temps, il vit dans le passé avec les yeux de celui qui venait de le bousculer. Il vit des flammes, beaucoup de gens qui couraient dans tous les sens. Au milieu de tout ça, deux hommes semblant s'affronter. Sylar les reconnu sans mal : Peter Petrelli et Alex Dumont. Mais de ce dernier il ne semblait rester que le physique, contrôlé depuis quelques temps maintenant par celui qui était le plus à craindre des deux.

L'entité ... Mister Hyde ... Cet être n'avait pas réellement de nom pour Sylar, mais ce dernier savait qu'il valait mieux l'avoir de son côté. La meilleure des choses étant tout simplement de ne pas le laisser en liberté. Un dilemme s'installa rapidement dans la tête du tueur, fallait-il s'allier à Hyde pour profiter de la situation et dérober à Peter son pouvoir ? Ou valait-il mieux se ranger du côté des gentils, le temps d'un combat, pour pouvoir assurer un futur meilleur et reprendre la chasse aux pouvoirs plus tard ?

C'est avec cet esprit que le serial killer entra dans central Park. Comme s'il s'agissait d'un simple rideau d'eau, il passa à travers les flammes, troquant au même moment son physique du frère de Peter pour le sien, celui de Sylar.

D'un pas lent et méthodique, il s'approcha des deux titans en présence. Il arriva en entendant Peter finit de parler :

" ... est la seule force qui existe, tu te trompes. Il y en a d’autres, plus féroces, plus puissantes, à côté desquelles la tienne n’est rien du tout. Tu finiras tôt ou tard par les découvrir, crois-moi. "

Sylar s'avança en poussant un rire démoniaque.

" Ah-ha ! Je vois qu'on parle de moi, merci Peter, je n'attendais pas tant de considération de ta part ... "

Continuant de pouffer, il rejoignit enfin les deux adversaires, formant désormais avec eux un trio de puissance pure. Le serial killer se tenait à équidistance des deux autres, comme pour mettre en évidence le fait qu'il était encore indécis. Il plongea ses yeux dans ceux de l'entité.

" Salut, Hyde. Tu as l'air ... en pleine forme. Dommage ... "

Sylar s'avança pour se mettre aux côtés de Peter, lançant à ce dernier un clin d’œil complice. La raison l'emporta dans son duel avec la soif de pouvoir. Il fallait stopper cet être maléfique, ou il causerait des dégâts inimaginables à ce monde. Le serial killer ne pouvait pas tolérer que cela arrive. Il n'était pas un justicier, mais il ne voulait pas que Peter soit tué par quelqu'un d'autre que lui.

" Désolé Hyde, ou qui que tu sois, mais ton règne de terreur ... "

Un main se posa sur l'épaule de l'entité, la retournant avec une force physique surhumaine. A l'origine de ce geste brutal, Sylar, le vrai cette fois-ci.

" ... est terminé. "

D'un seul geste il envoya un poing armé de toute la force physique dont il disposait dans le visage de l'entité. Cette dernière savait que Sylar était là, elle pouvait sentir sa puissance, mais de là à le localiser dans un rayon inférieur à 2 mètres, elle avait été piégée.

Alors que l’entité allait saisir une nouvelle fois Peter, ce dernier disparut, usant de son pouvoir de téléportation pour échapper au toucher mortel. Mais Hyde sut qu’il n’était pas allé bien loin, pouvant encore sentir la présence du jeune homme réapparu quelques mètres derrière lui. Lorsqu’il se retourna pour lui faire face, Peter tendit ses bras, libérant un flot de flammes qui ne tarda pas à embrasser la végétation environnante. Ainsi, le new yorkais s’assurait de faire fuir les gens. Devant une telle attitude, l’entité sourit.

« Ce sera toi ou moi. Mais peu importe l’issue de ce combat, tu périras, enfoiré. Tu penses que ton pouvoir est la seule force qui existe, tu te trompes. Il y en a d’autres, plus féroces, plus puissantes, à côté desquelles la tienne n’est rien du tout. Tu finiras tôt ou tard par les découvrir, crois-moi. »

A ces propos, le sourire qu’affichait le Carnassier s’effaça, remplacé par une mine plus sombre. Mais une autre personne intervint avant qu’Hyde n’ait le temps de faire quoi que ce soit.

« Ah-ha ! Je vois qu'on parle de moi, merci Peter, je n'attendais pas tant de considération de ta part ... Salut, Hyde. Tu as l'air ... en pleine forme. Dommage ... »

Sylar venait de sortir de l’un des brasiers allumés par Peter. Il vint se placer à côté des deux autres hommes, formant ainsi un triangle aux proportions parfaites. Le serial killer sembla jauger la situation du regard avant de prendre son parti : celui de Peter. Les yeux légèrement plissés par la rage, ne quittèrent pas une seconde le tueur de leur regard de miel. Hyde n’avait pas oublié qui était Sylar, ni ce qu’il lui avait fait par le passé … ou plutôt ce qu’il n’avait pas fait : venir libérer l’entité après qu’elle ait été enfermée par Peter alors que tous les deux avaient conclu un marché. Visiblement, les closes du contrat étaient à présent rompues … ce qui faisait de Sylar un nouvel immortel à potentiellement absorber.

« Désolé Hyde, ou qui que tu sois, mais ton règne de terreur ... est terminé. »

Au même moment, l’entité sentit une poigne d’acier l’attraper par l’épaule pour lui faire faire un demi-tour avant de le frapper violemment au visage. Le Sylar apparu précédemment était un clone. Le véritable était celui qui venait d’envoyer l’entité au sol avec un coup d’une puissance surhumaine, brisant les os du crâne d’Alex en de multiples endroits et en lui luxant la mâchoire.

Lentement, l’entité se releva, s’appuyant d’abord sur ses mains, puis parvenant à se remettre sur ses genoux. L’espace de quelques secondes, il observa le sang perler sur le sol de Central Park, son propre sang. Puis, finissant de se relever, il tourna son visage vers le véritable Sylar. En quelques secondes, le visage d’Alex se transforma, passant d’un état de bouillie à celui qu’arborait le français en temps normal : un visage totalement dépourvu de la moindre blessure. La seule chose qui n’avait pas changé, c’était la haine qui brulait dans son regard, plus brillante qu’un soleil.

« Au contraire … nous n’en sommes qu’à son prélude … et tu viens d’apporter encore d’avantage de puissance à mon ascension ! »

D’un rapide mouvement du bras en direction du clone, il désintégra ce dernier en l’effleurant à distance par le biais de son pouvoir. Le faux Sylar retourna alors à l’état de poussière.

« A ton tour maintenant … traitre ! »

Tendant son autre bras en direction de Sylar, Hyde abattit une nouvelle fois son pouvoir destructeur sur le tueur. Sans aucune retenue, il libéra son pouvoir, captant l’essence vitale de Sylar, arrachant à ce dernier ce qu’il avait lui-même volé à Claire, jusqu’à le mettre à genou face à cette fuite exponentielle de vie.

Puis, braquant de nouveau son regard dépourvu de la moindre pitié en direction de Peter, il dirigea contre le jeune Petrelli son second bras, paume ouverte, et procéda à la même manœuvre.

« Pas d’inquiétude Peter, je ne t’avais pas oublié », ajouta-t-il en souriant.

Saisissant l’énergie quasi illimitée procurée par ces deux sources, Hyde leva les yeux vers les cieux, tout en continuant de se gorger de toute cette essence vitale, son regard gagnant encore d’avantage en éclat. Aucun doute, la journée serait excellente.

Cela faisait déjà un petit moment que l’incident de l’aéroport était passé. Je n’avais rien vécu d’aussi grand depuis la découverte de mes pouvoirs, et leur maîtrise. Suite à cet évènement, j’étais d’ailleurs tombé dans un coma pendant quelques jours à cause d’une utilisation abusive de ceux-ci, alors que je n’étais pas encore habitué à les utiliser autant. Mais ce jour-là, j'avais pu protéger un bon nombre de gens, et j'avais permis à mes camarades de se débarrasser d'Alexis. A partir du moment où celui-ci avait explosé, je devais avouer que je ne me souvenais plus de rien. J'avais sûrement du tomber dans les vapes, et je supposais que les deux hommes m'accompagnant m'avaient sorti de cet endroit et m'avaient emmené à l'hôpital. Je n'avais pas encore eu l'occasion de les remercier d'ailleurs...

Cependant, la journée qui commençait n'aller pas se dérouler comme prévu... Effectivement, en marchant dans la rue, j'eus comme une vision, à l'intérieur de ma tête. J'y voyais Alexis justement. Celui-ci semblait donner des informations sur un lieu de rencontre, à deux autres personnes. Cela m'intriguait car cela voulait dire qu'Alexis était encore en vie et qu'il prévoyait peut être de se rebeller encore une fois envers la société. J'avais bien réussi à le battre une fois, alors pourquoi ne pourrais-je pas le faire une seconde fois ? Je sortis alors un bout de papier et un stylo, traînant dans ma sacoche, et je notai toutes les informations données par l'homme ténébreux. J'avais bien l'intention de m'y rendre, même si je n'y étais pas convié ! Je fis donc signe à un taxi, et lui indiqua le lieu de rencontre. Il semblait connaître un raccourci car lorsque je lui annonçai que j'étais plutôt pressé, il sourit et prit une bonne accélération, en commençant à passer dans des ruelles assez étroites pour certaines. Grâce à ces raccourcis, le voyage ne dura vraiment pas longtemps par rapport à la normale, et ce n'était pas plus mal ! Je sortis alors quelques billets de ma poche, les tendant au chauffeur.

« Tenez, et surtout gardez la monnaie. C’est un pourboire pour votre efficacité. »

Une fois descendu du taxi, je pus voir l'endroit, saccagé. De la fumée sortait de presque toutes les bouches d'égouts, des murs étaient cassé, des arbres s'étaient retrouvés sur le sol, un vrai décor apocalyptique. Qui avait bien pu faire cela ? Pas Alexis, tout de même ? Cela m'étonnait car je ne le voyais pas capable de faire autant de dégâts à lui seul. Remarque, je ne le connaissais pas très bien, malgré l'affrontement que nous avions mené. Mais bon, je devais en avoir le coeur net. J'approchai encore plus de l'endroit indiqué et, qu'aperçus-je ? Trois hommes, un portant une cicatrice en diagonale, sur le visage, un qui me disait quelque chose, que j'avais déjà vu, et le dernier, inspirait la crainte. Il semblait être le Diable incarné. Vu la difficulté et la situation dans laquelle se trouvaient les deux premiers homme, je compris que c'était le démon qui avait causé ce carnage. Tout deux semblaient avoir besoin d'aide. Je m'introduis alors, en forçant pendant une trentaine de secondes, dans l'esprit de celui-ci, troublant ses sens. Il devait normalement se croire dans un endroit désert, comme le Sahara, avec toutes les sensations qu'une personne s'y trouvant, devrait avoir. C'était un nouveau pouvoir que j'avais développé. Je pouvais agir sur tous les sens d'une personne, et les perturber. Suite à cela, je me faufilai le plus discrètement possible pour rejoindre les deux hommes, presque côte à côte. Je relevai l'un des deux avec mon bras. Plus je regardais son visage, et plus les souvenirs me revenaient en tête.

« Sylar.. »

Tel fut mon unique mot. Celui que je prenais pour un monstre, surpuissant et presque supérieur à tout autre, était en difficulté contre une personne. Mon esprit était ailleurs.. Je repensais aussi à Alexis, qui semblait ne pas être présent. C'était bizarre.. Mais je n'osai pas dire un mot, tellement j'étais surpris de la situation..

Assis, dans le noir, l'ombre et les ténèbres. Calme, dans la pénombre et la solitude. Le monde du rêve, à l'état pur, sans structure, sans artifices, sans matière, sans saveur. La toile était vaste, un réseau de chaines et de liens s'entremêlant pour décrir la complexité d'un univers propre à lui, respectant ses origines, ses créations, son imagination. La subtilité s'étend à tous les mystères et pour le bonheur de tous, il en a le plein contrôle. Elle avait eu raison, elle avait toujours raison et une fois de plus, ses connaissances camouflées sous son apparence d'inoffensive étaient le meilleur atout pour survivre dans cette jungle sauvage et sans pitié. Depuis combien de temps résidait-il au sein d'un domaine aussi particulier, voir unique? Sans notion, sans repaire, c'était l'ignorance totale et c'était le moindre de ses soucis de savoir à quelle étape se trouvait les grains du sablier. Le temps était absent, il n'existait plus, disparu, repoussant les limites de l'infini, l'éternité sans fin. Toutes les possibilités lui étaient offertes, ainsi, l'avenir lui avait ouvert les portes. Tout ce qu'il pourrait réaliser, tout ce qu'il serait en mesure d'accomplir sans la moindre embûche, sans obstacle, était-ce d'une lâcheté sans égal? Facilité d'un jeu d'enfant, il avait pourtant opter pour un chemin qui n'était pas sans inconvénients. Les faits étaient là, il aurait pu tout aussi bien se laisser mourrir à l'aéroport ce jour-là, sans résister, sans combattre. La faiblesse n'aurait mérité aucun pardon. C'était un nouveau stade de sa puissance, lui qui croyait avoir atteint les dernières traces du parcours, il repoussait tous les freins possibles de l'évolution. Il défiait le destin lui-même, il se surpassait et à coup sur, il réussissait. Son esprit était soudé à jamais aux rêves et cauchemars de la population. Pourrait-il s'en échapper? Le risque de la survie était énorme, calculé jusqu'au dernier chiffre mais toujours risqué, dangeureux, voir fatal. Pour tout dire, c'était l'investissement le plus payant qu'il aurait pu faire. Personne ne pouvait l'arrêter, sans pouvoir affecter le monde physique duquel il était issu, il était inatteignable, heureusement pour ses idées, de malheur pour ses ennemis. Ils étaient nombreux à ses trousses, et pourtant, tous finiraient à l'abandon.

Ouvrant lentement les yeux, Alexis Kane observait avec attention les lieux se dressant devant lui. Une plaine obscure, une pénombre perdue, un champ de ténèbres se laissant bercer par la plus douloureuse bourrasque venteuse qui soufflait comme le fantôme de la dernière tempête. C'était d'une beauté apocalyptique, le calme ondulant sous les effets de la confusion. Une incompréhension critique et pourtant, le paysage plaisait aux sens du ténébreux qui pouvait l'altérer comme bon lui semble. Se mouvant pour reprendre une position droite, fière, sur ses pieds, le ténébreux se perdait dans une lente trainée de pas alors qu'un premier engrenage de ses réflexions s'enclenchait à vive allure. Était-il dans une impasse? Comment laisserait-il le futur le rejoindre sur la route? Ses prochains gestes étaient déterminants, cruciaux pour éviter le plus grand des désastres. Tout l'attendait au bout de ses doigts, ce n'était qu'une légère poussée nécessaire pour se montrer acquéreur d'un nombre de ressources illimitées. Malgré tout le savoir qui lui baignait l'esprit, impossible pour lui de trouver une échappatoire hors de son refuge des derniers jours. Il serait donc une alternative intéressante d'explorer cette allée menant autant vers la gloire que la réussite. Finissant sa course sur les rebords d'une falaise menant vers la plus profonde des crevasses, l'Incube fit surgir une élévation de la Terre elle-même pour former devant lui un espèce de pillier ayant toutes les similitudes de son cousin éloigné qu'était le lutrin. Déroulant un imposant parchemin qu'il avait fait apparaitre hors de sa main, Alexis contempla avec méditation cette carte du monde des hommes. Pourquoi à ce moment ci? Pourquoi faire preuve des terrains habités par la civilisation?

Le monde n'était plus ce qu'il avait déjà été. C'était voulu, après tout, l'Histoire n'en aurait jamais fait autrement. Il le savait, rien n'était terminé, cette impression, elle était plus forte que tout, on ne pouvait l'ignorer. Elle y était, elle occupait toute la place, bref, elle était maitresse et dominait. Il n'arrivait guère à capter tous les détails mais Alexis savait qu'un évènement majeur se produirait, et plus prochainement que son absence de notion de temps lui ferait croire. Cette sensation, cette perception d'un esprit qui cherchait à lui murmurrer tous les secrets, où, comment mais surtout, pourquoi? Fronçant les sourcils alors que son regard balayait la représentation géographique de la planète, celle-ci se disolvant sous ses yeux. Quelque chose détournait sa concentration. Une force quelconque, dont l'intensité semblait capter beaucoup plus d'énergie que le très commun des mortels. Il ne pouvait savoir, sa curiosité ne pouvait s'étendre en-dehors de l'univers immatériel l'entourant. Que pouvait-il bien se passer dans la réalité pour que lui-même puisse en être conscient? La dernière grande puissance qu'il avait rencontré avant son trépas, c'était Peter Petrelli. Ce serait donc une bonne base pour le début de ses vastes recherches. Déposant ses paumes sur les côtés du lutrin, le ténébreux respira profondément avant de fermer les yeux et de se plier au calme le plus exigent qui soit. Son esprit voyageait à la vitesse de l'éclair, ses sens étaient alertes à pleine capacités, même ses réflexes mentaux étaient aux aguets et malheureusement, les anciens rêves de Peter manquaient de contenu pour l'intéresser. C'est après un peu de patience que Alexis tomba sur un élément qui dévoilait toute la mise en scène.

Angela Petrelli, sa mère, cette femme à l'incroyable capacité des rêves prémonitoires, voilà la source de tous ses moyens. Elle était le coffre-fort de tous ses fantasmes. Son esprit n'en étant pas plus à risque, au contraire, habituée de le mettre à l'oeuvre, il serait d'une plus grande difficulté à envahir. La chasse n'en était pas moins palpitante. Forçant son mental à de plus grands efforts, il cherchait à percer les secrets de la femme à tout prix. Elle ne serait pas à l'abris de sa sombre visite. Plus les découvertes se faisaient nombreuses, moins il était aisé de naviguer dans le réseau des rêvs anciens de Angela. Son vécu était incroyable, vaste, complexe, un véritable labyrinthe pour tous les intrus. Les dédales de ses cauchemars tournaient dans toutes les directions que pouvait prendre l'inspiration de son imagination. Il s'y aventurait, sans relâche, il s'y perdait, à la recherche de la perle rare, celle qui rendrait verte de jalousie sa propriétaire d'origine. Dans les soucis et la terreur se trouvaient les plus noirs secrets d'un être, pourquoi ne pas y jeter un oeil volontier, se disait-il? Crocs aiguisés, griffes dégarnies, le prédateur des nuits galopait dans les plus horrifiants délires de madame Petrelli. Un être affaibli se serait effondré par le nombre de traumatismes et de blessures que la pauvre trainaient depuis bien trop longtemps déjà. C'était ici le puit sans fonds de son pouvoir, il n'avait qu'à cibler un moment récent ayant les plus grandes répercussions sur l'avenir du peuple tout entier. D'un coup, ce qui lui semblait évident devint un mystère total. Pourquoi était-il présent dans les songes de la femme? Devenant soudainement plus curieux sur la chose, c'est en creusant un peu plus qu'il fut témoin de la première des révélations.

L'Apocalype. Les Cavaliers. Et dire qu'il croyait que ce n'était qu'une simple fable religieuse pour endormir les enfants de nos ancêtres. Il en avait le goût d'éclater de rire et de s'en moquer mais tout le sérieux était demandé pour une information aussi importante. La seconde suivante, il savait avec assurance l'idendité des quatre Cavaliers. En quoi Alexis sortirait-il gagnant d'une confrontation entre ces êtres mythiques et dont la puissance est démesurée? Pourquoi donc les réunir alors qu'il venait d'obtenir un secret dont très peu sont au courant? La suite ne manquerait pas de rebondissements. Voulant en apprendre plus sur chacun d'entre eux, c'est en cherchant encore plus loin dans les rêves de Angela que le ténébreux eut cette seconde révélation lui donnant un précieux avantage sur ses opposants. Central Park. Alex, ou plutôt Hyde. Peter Petrelli. C'était tout ce qui lui manquait pour engager son second mécanisme de réflexion. Et si les Cavaliers franchissaient le pas de la légende pour devenir vérité et réalité? Emportant avec lui les précieuses énigmes cueillies au sein de ce champ de rêves sans fin, il quitta finalement l'esprit de sa nouvelle victime, frappant instantanément le lutrin pour le faire disparaitre. Sur le coup de l'effort et de sa propre détermination, l'Incube ne bougeait plus et restait immobile, cherchant à reprendre ses forces avant de s'enfouir vers de nouveaux horizons. Prêt à faire face à la musique, il se rendait dans les rêves chéris d'un autre Cavalier sans plus attendre. Le message serait bref et clair, comme une simple note qu'il laisserait pour son réveil. Il serait impossible pour lui de ne pas y prêter attention.

Rick Baneson. Pestilence. L'être des maladies et de l'infection. Le destin est un petit coquin de nous avoir cacher autant de mystères d'une vérité que nous devions savoir depuis nombreuses lunes. Pour notre cause, aussi peu commune qu'elle se trouve à être, j'en suis maintenant grand connaisseur de cette Histoire qui nous réunit de nouveau. Nous sommes responsables de grande catastrophe. Nous sommes le Cataclysme, nous sommes l'Apocalypse et votre penchant pour les défilés chaotiques de la nature vous convaincant de l'utilité à suivre ces précieux murmurres. Tout d'un coup, Central Park devient une attraction bien plus que simplement touristique. Si vous souhaitez être l'acteur d'un bouleversement sans égal, sans précédents, ayez l'audace de vous retrouver à ce lieu le plus rapidement possible, sans quoi vous vous en voudriez de manquer votre rendez-vous avec Famine. Vous pourriez y laisser votre peau, Pestilence, mais la vie est un risque et sans dang er, sans audace, jamais vous n'obtiendrez justice pour vos propres valeurs.

Simple et efficace, Alexis s'effaça rapidement hors des songes de Rick pour chercher à repérer celui qui se faisait appeler Liam Caldwell. Mort. N'ayant jamais eu le plaisir de faire son intime connaissance, le ténébreux mettait donc plus de temps et d'assiduité à la tâche pour s'assurer que tout soit rapide et efficient. Errant d'abord en ombre sans pénombre, c'est toujours d'une patitence inébranlable que son objectif fut aisément accompli. Un esprit inconnu, des songes incompréhensibles, un rêve immensément étendu de par la longévité du personnage. Ciblant l'épicentre de sa mentalité, le message serait faible en contenu mais très significatif en intensité.

Liam Caldwell. Mort. Ou absence de mortalité dans votre cas serait plus approprié pour décrire votre personne. Vous ne me connaissez guère et cette intervention n'est pas voulue dans le but de satisfaire cette absence d'information. Je ne vous apprends rien en vous affirmant que Famine fait des ravages partout sur son passage, ou si vous préférez, Hyde. Au moment où je vous transmet ce paisible cauchemar, la créature s'amuse aux dépends de monsieur Petrelli et le jeu en vaut la chandelle car il semble y avoir une présence s'étant joint à la mascarade. Serez-vous des nôtres pour la prochaine danse, monsieur Caldwell? Assisterez-vous à la réunion des Cavaliers? Pour tout vous dire, en toute honnêteté, entre homme d'affaires qui se respecent, je ne manquerait ce spectacle pour rien au monde. Le privilège revenant à Central Park, je ne me retrouve point enchanté de ce lieu de retrouvailles mais si tel est le choix du destin, alors tel sera le choix qui sera respecté par tous. Vous y présentez est un risque terriblement dangeureux mais qui sait ce qui pourrait se produire si les visons de Angela Petrelli se concrètise. Faites honneur à votre réputation d'immortel, monsieur Caldwell, et ayez l'audace d'affronter, et même de vaincre, si le coeur vous en dit, l'impensable.

S'échappant de cette ère, le ténébreux revint à ses sens propres à lui, prenant un moment pour faire une pause et contempler la réussite de ses derniers instants. Aucune fierté, aucun mérite, il obéissait à une planification sans failles lui laissant le loisir d'avoir le dernier mot. Pourtant, il ne devait guère oublier cet inconvénient que représentait Famine. C'était un défi de taille à relever et c'était la tête haute, sans jamais plier l'échine, qu'il s'accomplirait cette catastrophe. Perdu dans sa démence et la démesure de ses ambitions ou simplement extrêment prévoyant et minutieux dans l'emplacement des pions de son précieux échiquier? Le pion suivait était le mouvement le plus délicat de toute la palette. Audacieux, il pourrait mettre en péril les fondements même de son existence. Jamais il n'avait été aussi certain de ses actions et c'est en prenance place assis sur le sol de ténèbres qu'il en vint à la dernière étape de sa préparation. Seul et séparé de tous, dans la sollitude, que pouvait-il bien faire pour rejoindre la vérité de la réalité? C'était ici que tout se jouait. C'était l'échec ou la gloire et les capacités étant offert au ténébreux lui donneraient toutes les chances de réussir et de remettre les pieds sur Terre pour une rare fois, probablement la seule pour les nombreuses années à venir. Déposant les mains sur ses genoux en repoussant les plis de son manteau balayant le dessus de ses jambes, l'homme ferma lentement ses yeux et inspira profondément avant de se perdre dans une des méditations des plus sévères.

Il était impossible de dire avec une certitude absolue comment c'était possible, ni pourquoi, ni comment. Entre les arbres de Central Park, entre les ombres du ciel nuageux projettant une délicieuse ambiance de ténèbres sur la mise en scène du spectacle le plus révolutionnaire de notre époque, il était là. Alexis Kane. Le ténébreux. L'Incube. Le Cauchemar. Le prédateur des mille et une nuits. Il avait achevé l'inconcevable, celui de fouler de nouveau la terre des hommes. Évidemment, ce n'était pas son enveloppe corporelle propre mais une efficace projection des souvenirs physiques de son être. Il semblait solide et entier, alors qu'il n'était que le reflet de sa personne, l'ombre de lui-même. Sans être transluicide, c'était une image du monde des vivants à en donner froid dans le dos. Se dévoilant comme ses vieilles habitudes, les cheveux noués à la rebellion, l'entière tenue vestimentaire sombrée de noir, le regard autant neutre que perçant, autant vide que déstabilisant, nul doute que c'était bien le seul et l'unique Alexis Kane qui se présentait dans la métropole américaine. L'avantage de la situation, c'est qu'il ne pouvait mourrir. Si sa projection venait à disparaitre, ce serait une perte d'énergie pour un moment ainsi qu'une période de repos et tout serait revenu dans l'ordre. L'inconvénient, c'est qu'il ne pouvait pas tout affecter comme il le souhaitait. Son influence sur les rêves semblaient également absente, devant alors se fier à ses plus vieilles amis, fidèles et honnêtes ténèbres qu'elles avaient été depuis le temps. S'avançant d'une démarche à vous glacer le métabolisme, le Cauchemar remarqua immédiatement la source de l'attention. Le jeu pourrait enfin être lancé.

Famine. Peter. Sylar. Mickael. La brochette d'invités était de haut calibre. Surgissant au loin de l'horizon tel un fantôme du passé sous le regard de tous, les mains bien camouflées à l'intérieur de son grand manteau semblant trainer toute une histoire derrière lui, dans ses plis, Alexis s'adressa directement à la foule de sa voix toujours aussi redoutable et autoritaire. L'orateur des temps modernes était de retour et jamais ça ne regardait vers le bon coté pour personne.

Picasso croyait avoir compris l'essence de l'art et de ses plus grands rafinements. À être témoin de ce paysage d'aujourd'hui, le pauvre artiste aurait remis en question la présence de son influence sur les courants inspirant nos avancées. Jamais dans les plus beaux tableaux nous aurions eu l'opportunité d'être les observateurs d'une aussi belle toile. Aucun rêve ne se compare à ce désir refoulé de voir ce qui nous s'entoure s'effondrer de peine et de misère. Je croyais avoir tout vu, le destin ne me laissait plus aucune surprise ni intrigue et à ce jour, c'est les pages de notre Histoire que la plus fine des plumes se délaisse à retracer. Ce n'est ni une pure coincidence, ni la joie des hasards, tout ceci était sur la ligne des temps, tout ceci était prévu et prévoyant. Elle avait raison, elle avait vu juste et elle en avait peur, elle terrorisait chaque nuit, chaque jour, à chaque souffle, à chaque regard, de ce tragique instant. Le bal vient de s'ouvrir, et bientôt, tous voudront se joindre à notre valse. Peter, Sylar, Mickael, ceci est un véritable plaisir de vous compter parmis l'assistance. Vous serez témoin d'un avènement appelé à changer le visage de ce triste univers. Pauvre Angela, elle qui rêvait à chaque nuitée de cette catastrophe, si regrettable que ce cauchemar soit devenu aussi réel que la déception de ses proches.

C'est d'un petit rire tout à fait sarcastique, voir menaçant, et même glacial, que le ténébreux ponctuait la fin d'un discours propre à ses sincères manies vocales. Déviant légèrement son regard vers le corps de Alex Dumont, possédé par l'entité qu'était Hyde, Alexis retrouvait une douce expression de calme et de parfait contrôle alors que de nouveau, dans la beauté de toute son exécution, sa voix se perdait avec puissance dans les alentours.

Famine, comme elle vous avait appelé. Jamais je n'aurais ôsé prétendre que ce serait votre véritable identité. Je suis presque enchanté de faire votre aimable connaissance, depuis le temps, temps qui me manque, qui est absent, qu'est-ce que le temps après tout? Au nombre de quatre, nous sommes les pilliers de la destinée et en soit, pour l'humanité, c'était la plus abominable des calamités pouvant subsiter. Il est ainsi déplorable que je sois l'un d'entre eux, n'est-ce pas? N'ayez crainte, les deux absent seront vite faire acte de présence. Vous croyiez que je n'aurais daigné leur laisser un carton d'invitation? Pourquoi repousser aussi vulgairement la Pestilence et la Mort? Une famille certes dysfonctionnelle que la Guerre s'est fait un plaisir de rappeler à l'ordre, aussi chaotique peut-il être.

Figeant sur place, immobile, patient, il restait de marbre et sans expression devant tout ce théâtre. Un soucis de plus dont personne ne voulait entendre parler... Sylar et Peter Petrelli déjà mal en point, ainsi que Mickael sur la corde raide, ils ne s'attendaient probablement pas à pire, et pourtant...

Liam Caldwell. Mort. Ou absence de mortalité dans votre cas serait plus approprié pour décrire votre personne. Vous ne me connaissez guère et cette intervention n'est pas voulue dans le but de satisfaire cette absence d'information. Je ne vous apprends rien en vous affirmant que Famine fait des ravages partout sur son passage, ou si vous préférez, Hyde. Au moment où je vous transmet ce paisible cauchemar, la créature s'amuse aux dépends de monsieur Petrelli et le jeu en vaut la chandelle car il semble y avoir une présence s'étant joint à la mascarade. Serez-vous des nôtres pour la prochaine danse, monsieur Caldwell? Assisterez-vous à la réunion des Cavaliers? Pour tout vous dire, en toute honnêteté, entre homme d'affaires qui se respecent, je ne manquerait ce spectacle pour rien au monde. Le privilège revenant à Central Park, je ne me retrouve point enchanté de ce lieu de retrouvailles mais si tel est le choix du destin, alors tel sera le choix qui sera respecté par tous. Vous y présentez est un risque terriblement dangeureux mais qui sait ce qui pourrait se produire si les visons de Angela Petrelli se concrètise. Faites honneur à votre réputation d'immortel, monsieur Caldwell, et ayez l'audace d'affronter, et même de vaincre, si le coeur vous en dit, l'impensable.

Liam se réveilla de son léger somme, en sueur, après un long cauchemar qui s'était terminé par cet avertissement, cet ordre d'Alexis Kane. Ces paroles résonnaient dans l'esprit de l'immortel indien, ainsi Angela avait eu une vision, encore une fois, et il fallait qu'il y participe, comme souvent par le passé, mais cette fois, la situation était tendue. Très tendue. Liam sortit son téléphone et composa le numéro d'Angela. La sonnerie tinta à ses oreilles.

« Ainsi, le combat final approche Angie, fort bien, j'en serai puisque le Destin l'a choisit. Fais de ton mieux de ton côté mon amie, il serait fort dommageable que nous échouions à arrêter cet être. »

Et il raccrocha. Il composa rapidement un autre numéro tout en descendant les étages de l'hôtel et fit avancer la limousine, il entra dans la longue voiture tout en donnant un gros pourboire au portier et contacta quelqu'un

« -Faites évacuer Central Park. Ne posez pas de question. Bloquez les rues adjacentes.
-Que se passe-t-il ?
-Pas de questions, j'ai dit. Vous me devez un service, il est tant d'honorer votre dette.
-Vous me demandez beaucoup monsieur Caldwell.
-Je n'en ai rien à faire, je ne vous demande pas l'impossible. Inventez ce que vous voulez … à moins que vous ne souhaitiez avoir des centaines, si ce n'est pas des milliers, de morts sur les bras, une fois de plus.
-Non, bien sûr que non.
-Bien, alors faites ça, et vite.
-L'ordre est partit, une alerte à la bombe devrait faire l'affaire.
-Parfait.... J'oubliais, garez si vous le voulez un fourgon de démineurs, mais qu'aucun de vos hommes ne restent dans la zone. »

Et encore une fois, Liam raccrocha sans attendre de réponses. La limousine arriva à proximité de Central Park et se gara sur l'ordre du patron, deux rues avant. L'indien sortit et indiqua à son chauffeur de retourner à Vegas et de ne surtout, surtout pas, s'arrêter. Alors que la voiture reportait, Liam commença à réfléchir. Le destin, encore une fois, le rattrapait.

« Sylar. Hyde. Peter. Monsieur Kane je présume. Que du beau monde ! Ah, vous je ne vous connais pas par contre, enchanté, Liam Caldwell,semi-mortel. Et bien Hyde, auriez-vous soif en plus d'avoir faim ? C'est mon cas, personnellement. Cette fois, pas de résignation ou de sacrifice inutile, le combat ne sera pas aussi facile. »

Sur ces mots, Liam réduisit la quantité d'énergie qu'il utilisait au stricte minimum, empêchant les réserves reconstituées de sortir trop rapidement. Il sortit une arme, un splendide Beretta old-school mais ne le braqua pas sur la chose, de la main gauche il ouvrit son grand manteau et en sortit une arme l'égendaire dont il avait fait l'acquisition pour une somme faramineuse quelques années auparavant, un colt 38. Arme mythique. Celle d'Al Capone. Un fusil beretta fut brièvement visible, accroché à l'intérieur de son manteau. Liam avait déjà traité par le passé avec ce truant si célèbre, c'était un bon ami, un grand homme. C'était lui qui avait poussé Liam dans la direction du crime, il n'était à l'époque qu'un homme d'affaire peu scrupuleux, avec beaucoup d'expérience. Al lui avait montré la facilité qu'apportait les manigances en tout genre.

« Tout ce qui est vieux n'est pas forcément inutile, cette arme a semé la mort à son époque, mais elle fonctionne toujours à la perfection. »

Une nouvelle personne arriva, tandis que les sirènes de police retentissait au loin, s'approchant rapidement. Des cris commencèrent à retentir venant des quatres coins du parc mais personne ne venait vers eux, ils partaient tous, loin, très loin de l'endroit où il y avait une bombe apparemment.

« Sylar, ou Peter, peu importe, je te prierai de bien vouloir utiliser les pouvoirs psychique pour que tous ces policiers ne fassent pas attention à nous, nous ne serons pas dérangés pour régler nos affaires... Les Quatre Cavaliers réunis, avec d'autres personnes, soit, mais passons, cela revêt un grad intérêt et est assez amusant je dois dire. »

L’air qui s’extirpait péniblement des poumons de Rick était aussi sec que les grands vents faisant roulé les dunes désertiques, comme si le Bostonnais n’avait pas avalé la moindre goute d’eau depuis des siècles. Son corps à moitié nu était rachitique, mais personne n’était là pour le voir dans les ténèbres de ses cauchemars. Depuis sa dernière rencontre avec Alexis Kane, Rick revivait chaque fois qu’il sombrait dans le sommeil l’éternité d’enfer que l’Incube avait créé pour lui. Dans le noir quasi-complet, les nuits du Maitre des virus semblaient éternelles alors qu’il souffrait sur la croix, dans une parodie religieuse de très mauvais goût. Ici, il ne pouvait pas mourir, il ne pouvait qu’endurer la cruauté de celui qui avait sut vivre dans ce royaume de rêves plutôt que de succomber. Ces cauchemars étaient répétitifs dans le sens que chaque seconde passée sur la croix ressemblait à sa précédente, sans rien pour venir brise la monotonie de cette exécution malsaine. Mais les choses ont souvent tendance à changer, surtout dans l’immensité irréelle de l’éternité.

Comme pour venir troubler la scène, des sons de pas se mirent à résonner dans la vaste salle sombre où Rick avait été crucifié. Aux oreilles confuses de Baneson, ces pas semblaient n’être que le battement de son cœur qui résonnait à ses tempes, mais leur rythme était bien trop rapide pour en être ainsi. Une silhouette finie par se démarquer dans les ténèbres ambiantes, comme si une légère lueur lui permettait d’être visible. Le nouveau venu était inconnu aux yeux de Rick. Il s’agissait d’un homme dans la fin quarantaine, aux cheveux grisonnant et à l’air un peu trop prétentieux, probablement une création de son propre subconscient. Les muscles faciaux fatigués et épuisés ne lui permettaient pas de demander une question bien simple : « Qui êtes-vous? », question à laquelle il n’aurait probablement de réponse, car l’individu s’était lancé dans une rengaine interminable.

Rick Baneson. Pestilence. L'être des maladies et de l'infection. Le destin est un petit coquin de nous avoir cacher autant de mystères d'une vérité que nous devions savoir depuis nombreuses lunes. Pour notre cause, aussi peu commune qu'elle se trouve à être, j'en suis maintenant grand connaisseur de cette Histoire qui nous réunit de nouveau. Nous sommes responsables de grande catastrophe. Nous sommes le Cataclysme, nous sommes l'Apocalypse et votre penchant pour les défilés chaotiques de la nature vous convaincant de l'utilité à suivre ces précieux murmurres. Tout d'un coup, Central Park devient une attraction bien plus que simplement touristique. Si vous souhaitez être l'acteur d'un bouleversement sans égal, sans précédents, ayez l'audace de vous retrouver à ce lieu le plus rapidement possible, sans quoi vous vous en voudriez de manquer votre rendez-vous avec Famine. Vous pourriez y laisser votre peau, Pestilence, mais la vie est un risque et sans dang er, sans audace, jamais vous n'obtiendrez justice pour vos propres valeurs.

Cette voix. Cette façon de jouer avec les mots qui était à la fois si étrange et mélodique. C’était l’Incube en personne qui l’invitait à cette rencontre, à cet évènement à la fois biblique et historique. Était-ce un autre piège d’Alexis Kane pour lui apporter encore plus de souffrance, pour le guider malgré lui vers les autorités américaines? Non, ce n’était pas particulièrement le genre du Prince des Ténèbres. S’il avait brisé l’éternité de ce rêve, c’est que cette réunion avait une grande importance sur le plan mondial, un impact digne des grandes guerres de ce monde. C’était l’aube de l’Apocalypse.

***

C’était une de ces journées où le ciel menace à tout moment de se déchirer pour laisser tomber averse et déluge, le genre de journée où on ne peut rien prévoir de peur de se faire prendre par la pluie et de voir nos plans tomber à l’eau. Eh bien il faut dire que lorsque ces plans consistent à rencontre les Cavaliers de l’Apocalypse, ce n’est pas quelques gouttelettes qui peuvent ruiner le tout.

Assied sur un banc, Rick observait la placide étendue d’eau qui se trouvait devant lui. Et dire que Central Park en entier avait été créé et aménagé par l’homme. Un oasis de végétation et de détente au sein de La Ville qui ne Dormait Jamais. Le Bostonnais avait l’impression constante de se tenir au bord d’un précipice, comme si il risquait sa vie à chaque seconde de par sa simple présence dans cet endroit. Pourtant, jusqu’à maintenant, rien de bien dangereux dans ce décor typique de l’après-midi moyen des New Yorkais venant passer un peu de temps près du Réservoir. Personne ne se doutait que ce charmant moment allait tourner à la catastrophe d’ici quelques minutes, personne sauf peut-être les principaux intéressés. Rick fini sa cigarette et jeta le mégot au sol avec nonchalance lorsqu’il sentit le premier signe que l’affrontement avait débuté : l’odeur de la fumée.

Comme un troupeau de moutons effrayés, les gens pourtant si calmes quelques secondes auparavant fuyaient maintenant comme si le Diable était à leurs trousses. Rick, quant à lui, avançait à contre courant, cherchant l’épicentre de toute cette frayeur, car il était évident que ce chaos avait pour source Famine, personnage dont la véritable identité était toujours inconnu pour le Maitre des Virus. Plus il avançait, et plus l’odeur de fumée se faisait forte. Finalement, il déboucha sur une petite partie pavée du parc ou plusieurs visages connus se trouvaient. Premièrement, Alexis Kane, fidèle à lui-même, qui abordait un air neutre et confiant malgré les flammes qui carbonisaient la végétation environnante. Liam Caldwell venait lui aussi de débarquer, brandissant armes et menaces tout en dictant ses ordres. Il était évident que cet homme avait l’habitude de mené ses troupes avec une poigne d’acier, sans flexibilité. Son charisme était tout aussi impressionnant que lorsque lui et Pestilence s’étaient rencontrés pour la première fois dans la cellule de ce dernier. Dans les visages connus, il y avait aussi le bâtard Peter Petrelli et l’infâme Sylar, tout deux extrêmement mal en point même s’il ne semblait n’avoir reçu aucune blessure. Pourtant, ils peinaient tout deux à rester debout, et semblait avoir pris un coup de vieux incroyable. Ce n’était pas une vision qui déplaisait à Rick, loin de là même. Parmi tout les gens présents, il y avait aussi deux inconnus. L’un deux, un grand blond athlétique, tentait d’aider Sylar à se tenir debout, tâche ardue devant la soudaine faiblesse du Serial Killer. L’autre inconnu ne pouvait être qu’une seule personne : Famine, la source de ce carnage, l’épicentre de la destruction éminente de l’humanité. Dans tout ce chaos, son visage n’exprimait qu’une rage froide, la rage typique du géant qui doit écraser quelques bestioles gênantes. Rick souri devant la scène qui s’offrait ainsi à lui. Lentement, il s’approcha des protagonistes, s’allumant une autre cigarette, geste tellement anodin devant une situation si extraordinaire. Il se mit cotes à cotes avec Famine, faisant face à tous ses adversaires, son regard de jade balayant la scène.

« Ainsi se complète donc le portrait. Guerre, Pestilence, Famine et Mort, tous réunis dans les Poumons de New York. De quoi faire baver les ecclésiastiques, mais que très brièvement, car la suite logique des choses reste évidemment la destruction de l’humanité. Cependant, plusieurs s’opposent… Et c’est plus que dommage. »

D’un simple geste de la main, Rick envoya une onde sur toute la zone du combat. Tout les gens présents qui n’avaient pas une forme de protection quelconque contre les pouvoirs de Pestilence ressentirent une forte nausée les gagner, pire que tout ce qu’ils avaient connus au court de leur vie. Le sourire du Bostonnais s’étira légèrement.

« Voyez-vous, notre monde est malade. Empoisonné par les caprices des gens souhaitant tout contrôler au péril de la raison. Qu’on parle d’ici des politiciens assoiffés d’encore plus de puissance, ou des riches propriétaires de compagnies comme Monsieur Caldwell ici présent, ou encore simplement des éternels manipulateurs comme Madame Angela Petrelli, notre monde n’est contrôlé que par une poignée d’individus, au détriment des autres et surtout de nous, mutants. »

Encore une fois, Pestilence se laissa aller à l’utilisation de son pouvoir, doublant les nausées de fortes fièvres qui mirent hors d’état de nuire les pestes gênantes qui pouvaient le stopper dans son monologue. Il s’adressa alors directement à Famine, plongeant son regard dans les iris du son interlocuteur avec la vague impression de se tourner vers le Diable.

« Il n’existe aucun remède face à une telle corruption. J’ai déjà tenté l’option de la Révolution avec Monsieur Kane, option qui s’est malheureusement révélés fortuites et vide de sens. Il n’existe qu’une seule solution : la destruction de l’humanité. La survie de seuls ceux assez puissants pour survivre, une poignée d’élus. Eux, de par leurs capacités, seront dignes de profiter des richesses de la Terre. Et il me semble que ce ne soit que logique que cette destruction soit dut à la Famine et à la Pestilence… »

Alors qu’il tenait au creux de ses paumes les vies de Peter et Sylar, soudain, tout sembla disparaitre, s’étiolant avec le paysage. Troublé par un tel phénomène, l’entité relâcha ses prises, tentant de comprendre l’origine d’un tel phénomène. Mais avant qu’il ne puisse comprendre, il s’était retrouvé en plein désert. La chaleur accablante qui entourait l’enveloppe charnelle de Hyde, ainsi que les dunes de sable à perte de vue ne laissaient pas penser le contraire.

Perplexe, l’entité plissa les yeux, comme pour s’aider à mieux jauger la situation. Tout ceci n’était pas logique. Comment avait-il pu être téléporté en plein désert ? Peter n’avait pas pu faire un tel tour de force, pas dans son état, et ce genre de stratagème n’était pas dans les habitudes de Sylar, plus prompte à trancher dans le vif. Non, il y avait forcément autre chose, et par autre chose, l’entité entendait une autre personne.

Continuant de percer l’horizon de ses yeux miel, Hyde usa de son don de double vu pour tenter de localiser âme qui vive dans les environs. Ce qu’il ressentit était alors bien plus troublant que cette mystérieuse téléportation. Il pouvait encore sentir Peter et Sylar, deux titans de vie, comme s’ils étaient encore à côté de lui … comme si Hyde n’avait jamais quitté New York. En se concentrant d’avantage, l’entité distingua une troisième personne, un insecte comparé aux deux autres. Un sentiment de crainte émanait des saveurs de cette frêle énergie : cet individu était mort de peur. Ce fut à ce moment ci qu’il le sentit en lui, dans son esprit.

Hyde ragea d’avantage, si toutefois cela était encore possible. Il haïssait les télépathes, toujours à venir fourrer leur nez dans les affaires des autres. Celui-ci ne faisait pas exception. L’entité honnissait ces êtres à tel point qu’il se faisait toujours un malin plaisir à les dévorer avec le plus de sadisme possible. Plonger dans l’esprit chaotique du Carnassier, c’était prendre le risque de s’emmêler dans une toile aux fils aiguisés comme des lames de rasoir et d’attirer l’attention de la bête.

Le télépathe ayant ouvert son esprit pour pénétrer celui de l’entité, cette dernière se connecta alors à lui, lui susurrant de terribles menaces.

* Je te vois misérable créature … je te goute déjà, et je sais d’avance que tu seras un mets de choix. Cesse immédiatement ton illusion ou bien j’arracherai ta misérable vie de ta carcasse ! *

Aussi lentement qu’elle s’était installée, l’illusion sembla se dissiper. Le télépathe avait-il renoncé, ou bien l’anarchie psychique de l’entité avait-elle tout simplement dissipé ce tour de passe-passe ? Hyde ne s’en souciait guère à dire vrai. De nouveau, il était à Central Park avec face à lui Sylar, épaulé du télépathe, et Peter. Un sourire aux lèvres, l’entité constata que les deux increvables commençaient déjà à reprendre des couleurs.

Combien de temps avait duré l’illusion ? L’entité n’en avait aucune idée. Le fait est que de nouveaux venus s’étaient joints à la petite fête. Hyde reconnut sans mal Liam, même si l’énergie qu’il semblait dégager était pathétique. L’indien braquait sur le corps du français deux armes à feu. Comment pouvait-il espérer nuire à un tel adversaire avec des armes aussi dérisoires ? Décidément, l’âge devait commencer à gâter ses neurones.

L’entité reconnut également Alexis Kane, l’une des têtes pensantes des feux Sons of Liberty. C’était également un adversaire qu’avait affronté Alex par le passé. Ce dernier se présenta comme étant Guerre. Ainsi donc se dévoilait le troisième cavalier.

Finalement, Baneson fit son apparition. L’entité ne le connaissait qu’au travers des médias, étant le dirigeant des Sons. A l’en croire, ainsi que les divers maux qu’il déversa sur les personnes présentes, il était Pestilence, le dernier cavalier. Les nausées et la fièvre qu’il libéra furent rapidement endiguées par le surplus de vitalité qu’avait emmagasiné Hyde.

Quatre messagers de destruction tous réunis en un même lieu. L’entité vit cette curiosité du Destin comme un bon augure pour lui. A n’en pas douter, aujourd’hui serait jour de carnage et il festoierait comme il se devait. Pourtant, les quatre compères ne semblaient pas motivés par les mêmes objectifs. Alors que Baneson et Kane n’avaient que pour envie de semer le chaos et d’assurer une forme de suprématie de leur groupe, Liam, lui, semblait au contraire s’opposer ouvertement aux trois autres.

Quant à Hyde … son objectif du moment restait d’en finir une bonne fois pour toute avec Peter. Les autres pouvaient bien s’entretuer s’ils le voulaient. Mais quiconque se mettrait en travers de son chemin subirait sa colère de plein fouet.

« Qu’importe vos desseins … je ne veux qu’une seule chose : Peter ! », prévint-il en foudroyant le jeune Petrelli du regard.

Puis, portant son attention sur Kane et Baneson, il poursuivit.

« Si vous voulez vraiment m’être d’une quelconque aide, occupez-vous des autres … Une fois le cas Petrelli réglé, je détruirai tout ce qui vous fera plaisir … »

Finalement, l’entité reposa son regard doré sur sa cible de prédilection.

Le corps de Peter se raidit lorsque parvint à ses oreilles le sinistre ricanement de son némésis. Comme à son habitue, Sylar ne perdit pas de temps en longs discours. Après l’une de ses vannes qui ne faisaient rire que lui, il se planta au milieu des deux colosses, semblant jauger lequel était le plus approprié comme allié afin qu’il puisse s’amuser sans causer trop de dégâts. Peut-être était-ce une vieille habitude de leur trip à Vegas, mais en tout cas l’horloger opta pour le camp Petrelli. Utilisant l’un de ses clones comme leurre, Sylar prit Hyde par surprise, l’expédiant de son poing avec une force phénoménale. Peter eut un sursaut et faillit arrêter Gray dans son geste, mais il se rappela que le nouvel hôte du corps de son ami disposait de suffisamment de ressources pour remettre sa mâchoire en place et réparer les blessures, qui ne furent bientôt qu’un mauvais souvenir. Il ne fallait pas blesser Alex, même si celui-ci s’était totalement effacé derrière cette brute à l’état pur.

Furieuse, l’Entité se releva de son coup et réduisit à l’état de poussière le clone, avant de mettre le grappin sur le vrai Sylar. Ce dernier avait une seconde fois prélevé le pouvoir d’immortalité sur Claire, faisant de lui une nouvelle source de puissance pour Hyde. Le désespoir gagnait peu à peu le jeune Petrelli alors que Famine leva un bras, puis l’autre, puisant doublement des ressources qui le faisaient rayonner d’une puissance démentielle. Le pouvoir d’Alex assimilé par Peter ne lui permettait que de résister un peu plus longtemps que Sylar à l’étreinte mortelle de Hyde. Lisa n’allait jamais parvenir à s’infiltrer dans un esprit aussi terrible, gonflé seconde après seconde d’une carapace encore plus impénétrable. Pourtant, la Créature sembla se déconnecter, relâchant l’emprise qu’il exerçait sur ses victimes. Peter regarda autour de lui, cherchant d’où pouvait bien provenir cette intervention mystérieuse. Il ne mit pas longtemps à trouver l’auteur des faits, un gars aux airs cool, qui ne sembla cependant pas amusé par la situation. Il considéra Sylar d’un regard inquiet, reconnaissant très probablement l’énergumène. Puis il se concentra plus intensément sur Hyde. Vu l’étant de ce dernier, l’arrivant devait avoir des pouvoirs télépathiques.

Mais Peter eût à peine le temps de reprendre ses esprits (et quelques forces qui, heureusement, lui revenaient assez vite), que déjà un nouveau protagoniste fit son apparition. La silhouette qui se détacha parmi les flemmes ne fut autre que celle d’Alexis Kane. Il était encore vivant, ce demeuré d’orateur inlassable ? Se fichant totalement du discours aussi prévisible qu’inapproprié au vu des circonstances, Petrelli recula afin de reprendre son souffle. Déjà, il sentait ses forces lui revenir, et sa peau reprenait des couleurs. S’il devait agir, c’était très vite. Avant que Hyde ne brise la défense établie par le télépathe, tout au moins.
Heureusement, une nouvelle arrivée permit à Peter de se ménager quelques instants. Liam Caldwell était lui aussi de la partie. Était-ce parce qu’il avait fait la promesse de les aider en temps voulu, ou parce qu’il y trouvait des intérêts personnels ? Il n’y avait aucun doute sur le fait qu’ils n’allaient pas tarder à le découvrir. Le milliardaire s’était mis en position d’affront face à Hyde, contrairement à Kane qui laissait planer l’ambigüité quant à ses véritables intentions, tel un spectateur avide de sensations, attendant le moment propice pour mettre son grain de sel.

Au moment où Liam dégaina ses armes, Peter leva la main dans un réflexe de défense. C’était une très mauvaise idée de sortir les gros calibres devant une furie comme Hyde, qui ne le prendrait pas vraiment bien. De plus, Pet’ ne voulait pas que son ami soit blessé. Avec le ton d’un homme habitué à donner des instructions, Caldwell demanda à Sylar ou Petrelli de tenir à l’écart les forces de police environnantes. Mais le fils d’Angela ne se sentait pas encore capable de maintenir une telle emprise, surtout en sachant très bien que Hyde n’allait pas rester en stand-by très longtemps.

Puis, le summum de l’horreur.
Rick Baneson, échappé de sa cellule, venait lui aussi profiter du spectacle à sa manière. Non mécontent de retrouver son ancien allié Alexis Kane, Pestilence venait compléter le tableau tant craint par Angela. Les quatre Cavaliers de l’Apocalypse étaient au complet, leur apparition dramatique étant davantage sublimée par les vagues de chaleur portées par les flammes, leurs ondes déformant le paysage comme dans un cauchemar.

Tout à coup, d’un seul geste, Baneson contamina les quelques passants encore présents, ainsi que le télépathe et Kane, probablement les seuls non immunisés contre les attaques de Pestilence. Malheureusement, cela eut pour effet de libérer Hyde de l’illusion dans laquelle il était pris. En guise de remerciement pour son geste salvateur, Peter tendit la main vers le télépathe, lui envoyant les ondes bleues issues du pouvoir curatif qu’il avait hérité de Rory Daniels. Le jeune homme évita donc de justesse les vagues de nausée qui envahissaient les simples humains… mais également Alexis Kane. Au moins, en voilà un qui risquait de ne pas leur causer du tort dans l’immédiat.

Ne perdant pas de temps, Peter se tourna vers Rick. L’idée de Liam concernant les policiers était un peu audacieuse, mais il était toujours possible d’occuper ceux-ci d’une autre manière. L’homme-éponge avait déjà pénétré dans l’esprit de Baneson, donc une nouvelle tentative s’avérerait probablement plus aisée. Petrelli se concentra, fronçant les sourcils sous le prix de l’effort, et envoya une onde de suggestion psychique en direction du manipulateur de virus.

* Tu vas gentiment t’occuper des forces de l’ordre qui tenteront d’intervenir, et ce à n'importe quel prix. *

Il y avait mis un maximum de puissance dans cette intrusion, de manière à ce qu’elle réussisse à s’imposer comme idée lancinante dans l’esprit de Rick.
Il eut juste le temps de l’envoyer, sentant à nouveau la présence malsaine de l’Entité derrière lui. Non, elle ne manipulerait pas Kane et Baneson à sa guise pour maîtriser ses opposants. Le seul moyen de détruire les quatre plus grands fléaux de l’univers était de les monter l’un contre l’autre. Diviser pour mieux régner. Alexis touché par Rick, Liam contre Hyde. C’était le seul moyen de les occuper pendant que Lisa procédait à sa délicate infiltration au cœur de l’enfer. Pourvu qu’elle y arrive cette fois, et qu’elle s’en sorte indemne. Le sort du monde entier reposait entre ses petites mains.

La panique le gagna lorsque la main de l’Entité se releva à nouveau en sa direction. Au moment où il se sentit happé par son emprise maléfique, Peter eut comme unique réflexe d’arrêter le temps. Quel ne fut pas son soulagement lorsque la scène s’immobilisa. Sous le coup de l’émotion, il tomba à genoux, à nouveau libre de ses mouvements. Il lui fallait réfléchir, et vite. Hyde ne pouvait être tué, à moins d’entrainer Alex avec lui. Si Peter fuyait, il ne donnait pas cher de la vie des citoyens de New York, possibilité à écarter également donc. Que lui restait-il ? Le leurre. Combiner plusieurs pouvoirs n’était pas le point fort de Petrelli, surtout en sachant que n’importe quelle aptitude pouvait lui faire faux bond et causer des dommages irréversibles. Mais cela ne coûtait rien d’essayer. Lisa ne devait pas être la seule à prendre des risques. Toujours à genoux, il chercha une réponse autour de lui, tel un joueur d’échecs réfléchissant à la manière dont il allait développer sa stratégie, à quel pion il allait jouer dans l’immédiat… tout en sachant qu’il ne s’agirait que d’un moyen provisoire de faire gagner du temps à mademoiselle Dumont. Tout à coup, son regard se posa sur une personne qui était à peu de choses près dans la même posture que lui : Alexis Kane, courbé sous l’effet de la nausée, serait la cible parfaite.

Petrelli se releva, déplaça l’immobile Kane (dieu qu’il était bon de le voir si silencieux !) grâce à sa télékinésie, et échangea leurs places. Alexis se trouvait désormais face à Hyde, main tendue, ayant déjà lancé son hameçon et attendant que le poisson morde. Peter utilisa ensuite son don d’illusion, récemment ravivé par Hayden à Miami, et inversa l’apparence du ténébreux et de la sienne. La tromperie était parfaite, il n’y avait aucun changement par rapport à la scène de départ. De cette manière, il serait même possible de leurrer Baneson si la suggestion n’avait pas fonctionné. Éprouvant des maux de tête de plus en plus douloureux, Peter, sous les traits de Kane, tenta de rester concentré. Il prit une profonde inspiration, tenta de contrôler ses débuts de vertiges (au moins, il n’aurait pas à feindre la nausée) et réactiva le cours du temps, se délectant de l’image d’Alexis happé par le pouvoir de l’Entité. Ce qu’il ignorait, c’est que son geste aurait des conséquences bien plus bénéfiques que prévu. Quoi de plus propice pour déstabiliser un monstre aveuglé par la furie que de l’imprégner de l’écho psychique d’un homme fou, à l’esprit confus et dont la logique dépasse l’entendement ?

Le serial killer sentit les os de sa victime craquer sous son poing. Il l'avait salement amoché, il en était convaincu. Il avait frappé de toute ses forces, avec la ferme intention de tuer.
Il vit du sang, ça le conforta dans son arrogance. Malheureusement cette auto-satisfaction fut de courte durée. Comme s'il était habité par le pouvoir de la cheerleader, Hyde se releva et se régénéra. Goinfré d'énergie grâce au pouvoir précédemment cité, Sylar mit du temps avant de comprendre la source du pouvoir de l'Entité. Il se sentit faiblir, progressivement. A en juger par la posture de Peter, ce dernier n'était pas épargné et subissait le même traitement.

Hyde puisant dans ces deux sources d'énergie quasi-intarissables, il était maintenant au sommet de sa forme, comme si le coup porté par Sylar n'avait été au final qu'une douce caresse. Le tueur tomba finalement à genoux, impuissant et vide de force. Après quelques vaines secondes de lutte, son torse toucha le sol, il sombra dans l'inconscience. Un être humain normal serait déjà mort, peut être même un être spécial non doté de capacités régénératrices, mais Sylar ne pouvait pas mourir, il était condamné à rester entre le monde des vivants et celui des morts.

La tête contre le sol, le pouvoir récemment acquis de Clairsentience envoya dans l'esprit du tueur des images de toutes les situations que ce carré d'herbe du parc avait déjà connu. Le soleil, la pluie, les enfants qui courent, les ados qui se couchent pour s'enlacer ou fumer de l'herbe, une jeune femme qui lisait un livre, etc. Des choses simples. Une vie normale. Bien plus normale que celle que le tueur n'aurait jamais. Il l'avait voulu, mais il devait avouer qu'en voyant toutes ces images, il regrettait de n'avoir pas su se contenter d'être juste ... comme les autres. Heureusement pour lui, les visions se succédaient, et très vite le monde n'était plus idéalement parfait...

Cela se passait la nuit.

Une nuit froide. Une pauvre jeune femme, un homme sans scrupule. Il la maintenait au sol d'une seule main tandis que l'autre la touchait. Il la déshabilla, abusa d'elle, puis sortit de sa poche un couteau. Sylar ne prenait aucun plaisir à voir tout ça, il se demandait pourquoi il était le témoin d'une scène aussi insoutenable. Il entendait les hurlements de la pauvre femme, personne n'était là. New York était une ville égoïste. Le monde était égoïste, injuste.

Le tueur comprit alors une chose : il était certes du mauvais côté du manche, mais il avait encore conscience que certaines choses, certaines personnes pouvaient être pire que lui. Il n'était pas le mieux placé pour jouer les bons samaritains, mais s'il avait la capacité pour une fois de faire quelque chose de bien pour cette ville, pour ce monde, il devrait le faire. De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités, disait l'autre. Et là, tout de suite, pour que le monde aille mieux, il fallait le débarrasser de cette erreur de la nature qu'était Hyde.

Il sentit qu'on l'aidait à se relever, il ouvrit les yeux et croisa le regard d'un homme qu'il ne connaissait ni d'Eve, ni d'Adam. Ce dernier afficha une mine plutôt inquiète en voyant qui il était en train d'aider. Sylar sentit au même moment ses forces revenir, comme si Hyde avait stoppé son aspiration d'énergie, ce qui était le cas, puisque la personne qui était en train d'aider le serial killer avait créé une petite diversion télépathique.

Sylar se releva en plongeant son regard dans celui de son bienfaiteur.

" Je ne sais pas qui tu es, mais merci "

Il tourna la tête pour jauger la situation, et il constata que plusieurs protagonistes s'étaient joint à la bataille. Malheureusement, il les reconnu tous. Liam Caldwell, son patron. Rick Baneson, le fou dangereux qui sème des microbes comme des bombes. Pour finir, le pire de tous selon Sylar, Alexis Kane, le maître des ténèbres. Le tableau était complet, tous les pires êtres du continent réunis au même endroit, tels les 4 cavaliers de l'Apocalypse préfigurant un nouvel Armageddon.

« Sylar, ou Peter, peu importe, je te prierai de bien vouloir utiliser tes pouvoirs psychiques pour que tous ces policiers ne fassent pas attention à nous, nous ne serons pas dérangés pour régler nos affaires ... Les Quatre Cavaliers réunis, avec d'autres personnes soit, mais passons, cela revêt un grand intérêt et est assez amusant je dois dire. »

Le serial killer jeta un regard suspect vers son employeur. Ainsi donc il comptait sur lui pour faire la basse besogne dans un moment tel que celui ci. Il pouvait continuer de rêver tranquillement, Sylar n'hésiterait pas à aller contre son patron s'il se mettait entre lui et Hyde. Mais d'après le comportement de Caldwell, ils étaient dans le même camp.

« Il n’existe aucun remède face à une telle corruption. J’ai déjà tenté l’option de la Révolution avec Monsieur Kane, option qui s’est malheureusement révélés fortuites et vide de sens. Il n’existe qu’une seule solution : la destruction de l’humanité. La survie de seuls ceux assez puissants pour survivre, une poignée d’élus. Eux, de par leurs capacités, seront dignes de profiter des richesses de la Terre. Et il me semble que ce ne soit que logique que cette destruction soit dut à la Famine et à la Pestilence… »

Rick Baneson dans toute sa folie. Mais pourquoi diable Sylar avait-il obéit aux ordres quand il s'agissait de sortir ce malade de sa cage. Détruire le monde, en voilà un drôle de projet. Comme si ce gringalet à la langue bien pendue pouvait accomplir une telle chose. Il avait déjà violemment échoué avec les Sons of Liberty, Sylar ne voyait pas de changement qui pourrait motiver une réussite maintenant.

« Qu’importe vos desseins … je ne veux qu’une seule chose : Peter ! »

Lui en revanche il était un poil plus convaincant. Cependant, si Sylar voulait s'en prendre à Hyde, il devait être sur que personne ne l'en empêcherait. Avec Baneson et Kane dans le parc, c'était déjà tout vu. Il plongea son regard de tueur dans celui de Rick, puis celui d'Alexis. Il s’adressa finalement à Mickael :

" Oublis ce que tu as vu à la télé, là, tout de suite, les méchants, c'est eux. Crois moi sur parole. "

Sylar tourna la tête, laissant Mickael faire son choix et avança d'un pas vers Alexis Kane.

" Tu m'avais presque manqué depuis notre dernière rencontre. Je vais pouvoir finir ce que j'ai commencé. "

Le tueur ne bougea pas, ne prépara aucune attaque, n'envoya aucun clone et n'usa pas de sa télékinésie.

" Tu te souviens, Alexis, la dernière fois qu'on s'est vu. Je t'avais dis que tu étais pour moi un mystère, un mystère que je devais éliminer. Je ne te cernais pas, je ne comprenais pas qui tu étais. Je comprends à présent. Je sais ce que tu sais faire. Je sais ... Je sais comment tu fonctionnes. "

Sylar leva son poing et l'envoya tout droit dans son propre nez, sous les regards ébahis des témoins de la scène. Il tomba à la renverse, dos au sol. Un petit silence, puis il se mit à ricaner.
Personne ne semblait comprendre ce qui se passait dans la tête du tueur à ce moment là, mais tout ceci faisait parti d'un plan.

Une goutte de sang perla d'une de ses narines, entama sa chute ... pour finir par s'écraser sur la main du tueur.

A ce moment là, Sylar sentit une chose qui lui fit le plus grand bien : sa capacité de comprendre absolument tout mêlée à sa Clairsentience nouvelle, son sang lui remémora l'ensemble de toutes les capacités qu'il avait été autrefois en mesure de posséder. Ses gênes portaient encore les marqueurs de toutes ces capacités endormies ou dérobées entre autres par Arthur Petrelli. La réaction en chaîne opéra, comme Sylar l'avait prédit. Un à un, il sentit à nouveau toutes ces capacités couler dans ses veines. L'effet était sans doute temporaire, mais il durerait assez longtemps pour mener cette bataille, quitte à verser encore d'autres gouttes de sang.

Un regard démoniaque devenu rouge de puissance, Sylar s'adressa d'une voix qui n'avait plus rien d'humaine à Rick Baneson, ne remarquant même plus l'absence de Kane, subtilisé par Peter pour les besoins de son combat contre l'Entité.

" Pour combattre des êtres surpuissants il faut ... Plus de puissance ! "

Ses mains devinrent incandescentes, au loin, des cris d'hommes mêlés à des bruits de pas battant le sol, comme si un troupeau de guerriers approchait de l'endroit où le petit groupe de personnes s'était réunis. Une armée de clones à la force surhumaine, assoiffés de meurtre avec en tête deux objectifs définis : tuer Alexis Kane et tuer Rick Baneson.

" Si vous, vous êtes les cavaliers de l'Apocalypse ... Alors Moi, je suis le diable en personne ! Goûtez à MA PUISSANCE !! "

Hurla-t-il, laissant Rick Baneson s'amuser avec des clones déchainés, sensibles à ses microbes car dénués d'autre pouvoir que celui de posséder une force surhumaine.

Le serial killer se tourna enfin vers Hyde. Furieux, en proie à une rage frénétique et à une puissance destructrice, il leva sa main et dirigea ses doigts pour envoyer Hyde au sol d'un geste télékinétique maîtrisé, lui adressant son regard de braise pour lui faire comprendre que s'il pensait pouvoir se jouer du grand Sylar aussi simplement, il venait de commettre une monumentale erreur.

" Alors comme ça tu veux me pomper mon énergie vitale ... Et bien tiens, aspire moi ça, misérable vermisseau !!! "

Ses mains toujours incandescentes, Sylar émit alors une forte dose de radiations qu'il s'empressa de transférer dans l'Entité en utilisant le pouvoir qu'il avait dérobé il y a bien longtemps à Alex Dumont lui-même. Désormais, Hyde savait qu'il ne pourrait plus compter sur l'énergie du serial killer, sauf si c'était pour manger des rations de matières nucléaires.

[Et toc !]

A présent que le message était passé, l’entité pouvait mettre son projet à exécution. Peter ne serait rien qu’à lui, et personne ne s’interposerait. Si près du but, l’excitation s’empara de Hyde. Touchant du bout du doigt son ultime désir, il était sur le point de faucher la vie de Peter, libérant l’intégralité de sa fureur et de sa puissance sur la seule personne du New Yorkais. A n’en pas douter, et malgré les pouvoirs que lui avait conféré la cheer leader, le jeune Petrelli serait annihiler dans les secondes qui suivraient. Avec délectation, l’entité leva une main en direction d’un Peter en piteux état. Sur le point d’appliquer un anathème à toute vie dans le corps du jeune homme, Hyde ne fit pas attention à Sylar. Ce ne fut que lorsqu’une force télékinétique le plaqua au sol qu’il réalisa que le serial killer n’avait pas l’intention de laisser le Carnassier s’en sortir ainsi. Braquant une main menaçante en sa direction, Sylar satura le corps d’Alex de radiations mortelles. Sous la chaleur et la douleur, l’entité convulsa, mobilisant et modelant les énergies vitales qu’il avait emmagasinées pour endiguer ce poison radioactif qui se propageait dans son corps.

* * *

« J’ai relié un premier écho papa.

- Donc, nous ne sommes plus en sécurité, c’est bien ça ?

- J’en ai peur. J’ai dû ouvrir une brèche dans tes défenses. Espérons qu’il ne s’en rende pas compte trop rapidement.

- tu crois que la diversion sera suffisante dehors ?

- Je pense. »

Lisa lança un regard plein de doutes à son père. Elle n’osait pas lui avouer ses peurs. L’espoir, c’était le plus important. Elle devait conserver intacte l’espoir qui se logeait en son père. Les flashs lumineux dans l’espace immaculé qui les entourait se faisaient de plus en plus menaçants, comme si une terrible tempête était en approche. Sans nulle part pour se mettre à l’abri, Dumont père et fille craignaient chacun en secret le pire.

Devant eux, l’écho qui s’était détaché de l’orbe lumineux aux reflets violacés, continuait de graviter autour de l’étrange complexe psychique. D’ici quelques secondes, la personnalité correspondant à cet écho ne tarderait à pas se matérialiser, révélant à tous son identité.

Soudain, de violentes secousses frappèrent l’étendue blanche, donnant l’impression que le monde allait s’écrouler sur lui-même.

« C’était quoi ?

- Je n’en ai aucune idée, répondit nerveusement Lisa. Pour moi aussi, c’est la première fois ce genre d’expérience je te rappelle.

- Et je ferai en sorte que ce soit la dernière ! Infecte microbe, tu ne comprends donc pas les leçons que je te donne ?! Puisque c’est ainsi, cette fois, je vais me débarrasser de toi une bonne fois pour toute ! »

Alors que l’entité, sous les traits d’Alex, avec pour seule différence, la couleur de ses yeux, s’approchait de Lisa, son père s’interposa.

« Tu ne la toucheras pas !

- Oh ! Et c’est sans doute toi qui va m’en empêcher ? Toi qui t’es terré ici comme une pathétique vermine ! N’aie aucune crainte … tu seras le suivant après elle. »

L’expression de cruauté sur le visage de l’entité montrait clairement qu’elle ne plaisantait pas, mais également, qu’elle était tout à fait capable de mettre ses menaces à exécution.

Ce fut à ce moment là, que Sylar apparut entre les deux facettes du français. Face à une telle vision, Alex recula. L’espace d’un instant, il crut que le véritable tueur était parvenu à s’introduire dans son esprit, afin d’aggraver d’avantage la situation. Ce ne fut que lorsque Lisa lui saisit le bras pour le forcer à rester sur place qu’il comprit.

Le premier écho venait de se révéler sous les traits du serial killer.

Pris de cours, l’entité resta silencieuse, fixant de son regard ambre l’étrange phénomène qui se déroulait devant ses yeux.

« A quoi vous jouiez tous les deux ?! Vous n’espérez tout de même pas me nuire avec … ça ! Vous êtes encore plus ridicules que je ne le pensais … »

La forme évanescente de Sylar se tourna alors vers Alex. Le regard neutre et le visage inexpressif, il ne semblait être qu’un fragment du personnage, comme une copie incomplète du psychopathe qu’il représentait pourtant trait pour trait.

« Alex, nous avons toujours été des ennemis. Le destin a fait que dans la balance de ce monde, nous ne soyons pas du même côté de l'équation. Mais même dans l'adversité, il faut savoir reconnaître que parfois, il y a des choses plus importantes que nos rivalités basiques. Si cette planète, si ce monde, est menacé par une puissance qui nous dépasse, nous avons le devoir de passer outre notre adversité, outre ton désir de vivre ta vie tranquille à l'écart de tout, outre ma soif de pouvoir. Nous devons unir nos forces car sans cela, nous échouerons. Tu auras sans doute besoin de moi un jour, pour tuer Hyde, tout comme j'aurais besoin de toi le jour venu. Si c'est moi qui ai relâché ce monstre, sache que ce n'était pas volontaire, je sais que ce phénomène de foire ne doit jamais quitter sa cage. Accepte mon aide, ne me punis pas pour mes erreurs passées au moment où nous devront assurer un futur pour nous tous. Nous aurons tout le temps de régler nos comptes une fois la menace passée. »

Alex fut surpris mais également touché par les paroles de son ennemi. Personnage tant redouté, finalement, il semblait qu’au fond de lui-même, Sylar n’était pas si fou que ça. Au contraire, il était même capable d’une lucidité respectable. D’un signe de tête, le français acquiesça les dires du tueur. Sylar se tourna alors en direction de Hyde. Ce dernier lâcha un rire sarcastique devant les propos de la copie.

« Vous ne croyez tout de même pas que Sylar aurait pu tenir ce genre de propos. Vous êtes ridicules ! »

Sans tenir compte de la remarque de l’entité, le tueur prit la parole une seconde fois.

« Je pensais pouvoir te contrôler, autrefois, après l'explosion de New York. J'avais tort. Tu es incontrôlable. Tu es une puissance anarchique qui n'obéit à aucune règle, à aucune loi. Mais une existence vide de sens comme la tienne ne peut pas perdurer. Quand tu auras tout consommé autour de toi, tu finiras par te rendre compte que tu es comme moi, une erreur dans l'équation de ce monde. Nous sommes pareils toi et moi, nous pourchassons un but qui ne fera jamais de nous des êtres comblés. Le jour où je n'aurais plus de pouvoir à collectionner, je n'aurais plus de raison de vivre. Le jour où tu n'auras plus rien à détruire, tu n'auras plus de raison d'être. Ce que je te dis ne changera pas la donne, tu ne baisseras jamais les bras ... et moi non plus. Tout ce qui a un début ... a une fin. Espérons que tu t'en rendes compte avant qu'il ne soit trop tard pour toi. »

Face à de tels propos, le visage de l’entité s’empourpra de colère. Puis, pour conclure, Sylar fit un pas en arrière, se rangeant aux côtés d’Alex, sans quitter l’entité du regard. Le premier écho venait de manifester les pensées profondes de son propriétaire.

Une nouvelle fois, le sol se mit à vrombir sous les pieds d’Alex et de Lisa. Le couleur autrefois si blanche du sanctuaire dans lequel ils étaient réfugiés commençait à prendre des teintes grises claires. Dans le lointain, les flashs lumineux continuaient de zébrer l’horizon.

« Tout comme je vais détruire cet endroit, je détruirai votre existence. »

La colère froide qu’évoquait le ton posé et calme de la voix de l’entité fit douter Lisa un instant.

« Ce n’était pas censé le rendre vulnérable ? Je ne comprends pas, l’écho de Sylar est de notre côté pourtant ?

- Je ne sais pas ! c’est plutôt comme si ça l’avait fait gagner en force. », admit Lisa en lançant un regard inquiet à son père.

* * *

Levant péniblement une main en direction de Sylar, l’entité le fusilla littéralement du regard. Les dents serrées et les lèvres retroussées, sa respiration se faisait de plus en plus forte à mesure que la rage montait en lui. Finalement, il cracha ses mots avec une haine semblant annoncer une catastrophe imminente.

« Tu sembles avoir oublié un détail, Sylar ! Je suis un maître dans l’art de la Mort, c’est vrai. »

Soudain, l’entité crispa ses doigts tout en visant Sylar, comme si elle agrippait quelque chose dans sa poigne de fer. Dans la seconde qui suivit, alors qu’il aurait été facile de penser qu’une nouvelle fois Hyde tenterait de drainer la vie de son ennemi, ce fut un autre phénomène qui se produisit.

« Mais j’excelle tout autant dans celui de la Vie ! »

Surgissant du sol sous les pieds du sociopathe, et poussant à une vitesse sidérante, une vigne épineuse se mit à croitre sans limite. Les sarments épais et couverts de ronces, ne tardèrent pas à complètement s’enrouler autour du corps du tueur, entravant chacun de ses membres, jusqu’à le soulever au dessus du sol. Et même à ce stade là, les liserons surnaturels poursuivirent leur croissance, ne cessant de s’enrouler encore et toujours autour de leur proie. Hyde venait d’insuffler de la vie dans les cellules végétales présentent dans le sol, modelant leur vitesse de croissance ainsi que leurs caractéristiques pour en faire une arme redoutable. Bientôt, les plus épais des sarments avaient la taille de petits troncs d’arbre, s’enroulant fermement les uns avec les autres et autour du tueur.

Libéré de la télékinésie de Sylar, l’entité se redressa, régénérant les dommages subis par son corps suite à l’irradiation. Ceci fait, il se tourna alors de nouveau vers Peter. Tendant une main vers ce dernier, cette fois-ci, ce fut son pouvoir de drainage qu’il activa. Alors qu’en une fraction de seconde, le jeune Petrelli s’écroulait au sol, Hyde comprit. Cette saveur, ce n’était pas celle de Peter. C’était celle d’une personne à qui Alex avait autrefois volé de l’énergie vitale : Alexis Kane.

L’entité ragea. Une nouvelle fois Peter venait de la berner. Contre sa volonté, Hyde venait de dévorer l’un de ses alliés.

« Peter ! Petit froussard ! Tu ne perds rien pour attendre ! »

D’un geste nonchalant, Hyde restaura une part de vitalité dans le corps d’Alexis, dissipant par la même occasion les nausées et les fièvres de Pestilence.

Spoiler:

Le lien entre le rêve et la réalité était de moins en moins subtile, de plus en plus fragile. Le garder intègre, intact, entier, pour garder son empreinte dans le monde des humains, c'était une difficulté évidente. Tant de détails, tant de particularités, rien à oublier, tout à considérer alors que le champ de l'infini était vaste, de plus en plus vaste, perdu sur les frontières. À l'intérieur du rêve, les perturbations de la réalité se faisaient de plus en plus sentir. Alexis cherchait à tout prix à garder le contrôle sur le rêve parfait ayant franchi les horizons pour rejoindre les pas de ses dits semblables. Les puissances en présence étaient d'une redoutable intensité, tous et chacun savaient exactement ce qu'il faisait. L'effet de surprise demeurait toujours, pouvait-on voir que Alexis Kane était une simple projection, beaucoup trop fidèle pour en voir le contraire? C'est ici qu'il gardait cet avantage, cette facette de sa mentalité parvenant à déjouer tous les enjeux de notre époque. Croyait-il que la réunion de l'Apocalypse laisserait tout dans une immobilité sans failles? La saveur de la Guerre, l'odeur de la Pestilence, l'humeur de la Mort, l'ardeur de la Famine, prêts à la catastrophe, tout était en place pour le plus grand des spectacles. C'est en voyant sa fidèle projection aux dimensions plus qu'astrales être une des malheureuses victimes de la décadence de monsieur Rick Baneson que le ténébreux comprit l'erreur qu'il avait commis lors de ses méditations. Il s'était laissé emporter par les vents du monde du rêve, de douces effluves savant charmer les plus téméraires d'entre nous. Même un être aussi assidu et préparé que l'Incube lui-même avait perdu la première manche contre son pire cauchemar: l'échec. Ce n'était pas permis, c'était l'interdit en soi et ce n'était pas des êtres aussi pitoyables que les autres spectateurs de l'aube qui lui ferait croire le contraire.

La douleur était vive, poignante, plus affutée qu'une lame, plus pointue qu'une lance, plus meurtrière qu'une plaie vous détruisant l'estomac. Cette maladie, cette infection allant le chercher au plus profond de ses entrailles. La sensation n'était pas étrange, elle était le plus insupportable malaise existant. Ce n'était rien pour l'attirer vers les bras de dame Mort mais assez pour lui faire poser un genou au sol alors qu'il croyait que tout serait qu'un simple jeu d'enfants, qu'une ridicule partie de plaisir. Les nausées étaient envahissantes, elle lui saisissait l'ensemble de son métabolisme qui ne devait que se supposer en étant une convaincante illusion des vivants. La réunion des Cavaliers était-elle à ce point puissante? Des effets secondaires aussi dévastateurs? Est-ce que celà expliquait en quoi sa projection était plus dangeureuse qu'il ne le croyait? À risque, il ne pouvait se permettre de trop en faire sans tout laisser aller sous les profondeurs de son regard. Du monde du rêve, il ne pouvait agir, il ne pouvait se concentrer à dissiper un malentendu. Son influence était nulle, absente, ne pouvant guère agir sur le cours des choses. Ne pouvant que garder son calme et son sérieux le plus glacial, c'est sous des traits faciaux extrêmement attentifs qu'il se fit spectateur d'un renversement de situation innatendu. Tout semblait figé, fixé dans le temps et son immobilisme tout entier. La seconde suivante, le sable coulait de nouveau et c'était loin d'être à l'avantage du ténébreux.

Devant Hyde, l'Incube s'effondra sans souffle de vie, sans étincelle pour le garder sur le pas de danse. Un piège de ce ridicule Petrelli. Une trappe à lui apporter les plus grandes souffrances du monde. Son énergie avait été vidé en un fragment d'instant à peine imperceptible. Une fois de plus, il ne pouvait agir, sa projection semblait victime de tout ce qui pouvait transpirer dans la réalité. C'était l'incompréhension la plus totale et jamais il ne pourrait reprendre le dessus si l'inconnu le gardait en doute. Sur le coup, la fatalité s'était fait murmurre et de proche, il aurait pu facilement trépassé, autant dans la vérité que le mensonge des rêves imaginatifs. Heureusement, pour le bien d'une cause restant un mystère, il reçut une part de son souffle vital de la part de Famine alors que cette nouvelle aise lui permit de retrouver ses esprits. Se redressant lentement sur ses pieds, Alexis replaça les indésirables plis de son grand manteau avant de se retourne vers l'assemblée, les mains dans le creux de son habit. Que faire contre autant de puissances à la fois? Comment répondre à l'appel lancé du destin?

Les paroles de Sylar résonnaient dans son esprit comme les fins d'une cloche. Si ce pauvre meurtrier à l'âme sensible croyait avoir compris une infime partie de l'essence même qu'était le personnage indéchiffrable du ténébreux, il manquait totalement son chemin. Loin de la route, aveuglé par son surplus de pouvoir, dans le fond de l'Histoire, c'était loin d'être la plus déstabilisante des menaces. Toutefois, Sylar savait se faire gênant alors qu'il envahissa la terre d'une impresionnante foule de clônes enragés, assoifés, prêts à tout rayer sur leur passage. La plupart de ces charmants messieurs avait pour cible Pestilence mais quelques rebelles remarquèrent que le ténébreux était de retour, n'hésitant donc pas pour foncer en sa direction, désir et évidence de le réduire à ruines et poussières. La réflexion ne se donnait point, il fallait agir, dans l'immédiat. Sans même déplacer quelconque air autour de lui, c'est face aux envahisseurs qu'il puisa dans sa plus grande maitrise des ombres pour rendre la pareille à son adversaire. De l'extrémité de ses doigts, Alexis fit surgir une grande envolée de chaines de ténèbres, zigzaguant dans l'atmosphère pour s'enroule avec sévérité autour de la douzaine de répliques de Sylar qui glissèrent direcement au sol, sans pouvoir se tirer de cette facheuse impasse. Observant silencieusement ses nouvelles proies, c'est en claquant des doigts qu'une grande toile de ténèbres surgissant des intestins même de notre charmante planète s'enveloppa autour du groupe de clones. Imposante, envahissante, elle était affamée et c'était sous ses sombres crocs qu'elle dévora dans la pénombre elle-même le troupeau sauvage. Disparaissant sans grand éclat, la toile avait emportée dans l'oubli les clones de Sylar, laissant le répit gagner de nouveau les réflexes de Alexis.

Comment pourrait-on oublier ce cher Mickael? Ce justicier fier croyant avoir fait lumière à la nuit éternelle, ce défendeur des faibles croyant avoir fait mordre la poussière au ténébreux, voilà qui était un fait relativement cocasse. C'est en se retournant vers lui que l'homme de l'ombre que les vocalises ne se firent pas attendre.

Au sein de l'Apocalypse, vous cherchez à apporter espoir et réconfort pour les démunis. Vous êtes dans l'ignorance la plus significative quant à la gravité de la situation à l'horizon. Vous ne m'avez guère chassé, vous y avez cru et pourtant, c'est ici que je défile, de nouveau, pour servir nos plus sombres instincts. Vous avez contribué à une cause qui ne sera jamais vôtre, Mickael, et je devrais vous offrir les plus grandes félicitations pour votre apport à la communauté. Serez-vous dans la capacité de répéter votre faux exploit, votre mensonge, votre bêtise? Celui d'être dans l'assurance que vous êtes venu et avez vaincu devant vous le message des Ténèbres? Vous êtes à l'origine d'une guerre et la paix ne vous sera jamais remise. L'humanité est perdue, Mickael et à ce jour, dans la plus grande nuit, elle sera à jamais sans lendemain. Vous avez perdu, Mickael, et heureusement pour vous, vous n'êtes pas le seul.

Vulgairement, presque sans intérêt ni même effort, c'est en soulevant la main que Alexis fit surgir du fond de sa paume une masse de ténèbres devenant uniforme avec l'environnement. Rapidement, beaucoup trop rapidement, elle gagnait du terrain sur la lourde atmosphère règnant en maitresse des lieux autour des différents acteurs de la scène. Tout devenait de plus en plus obscur, de plus en plus sombre, d'un noir cruellement surnaturel alors que toute trace de lumière devenait absente, effacée, disparue. Impossible maintenant pour le sens de la vue de fonctionner au travers de cette peinture assombrie, excluant bien entendu Alexis lui-même et Hyde, semblant jouir d'une quelconque immunité face à cette cécité. Avec pertinence, le ténébreux savait fort bien que cette obscurité ne serait pas éternelle mais pour les besoins présents, c'était le détournement d'attention idéal. Analysant le terrain de chasse s'étant soudainement offert à lui, l'Incube se plongea dans les profondeurs de ses douces ténèbres pour canalyser l'ensemble de ses efforts de concentration sur la masse ténébreuse qui devenait de plus en plus colossale. On expliquait mal ce phénomène et ce n'était point plus facile à partir du monde des rêves de faire l'effet sur la même réalité. Serait-ce une conséquence de résonnance? Est-ce que le ridicule et mythique conte des Chevaliers serait un atout?

Sa voix était des plus posées, voir reposées. Elle résonnait de tous les sens, comme si la redoutable présence du ténébreux était partout autour. Pourtant, on sentait cette pointe froide et confiante de pouvoir, d'ambition. Alexis Kane savait parfaitement chaque origine de ses gestes et envisageait les répercussions venant de toute part.

Les retrouvailles sont de sincères regrets depuis les temps anciens. Tu crois pouvoir faire preuve d'un exploit dont aucun humain ne pourrait jamais se montrer fier et digne de réalisation. Ce n'est pas aujourd'hui que tu seras en mesure d'assimiler ce savoir à mon égard, Sylar et jamais tu ne le pourras, à jamais, tu resteras questionnement et ignorance quand tu observeras dans la glace cette ombre qui te suit à chaque respiration. Tu penses savoir les mécanismes qui m'animent alors que tu peines encore à comprendre pourquoi les tiens sont en marche. Savoir ce que je peux faire est une chose, une connaissance qui te manquait mais qui ne te sera d'aucune utilité pour l'unique raisonnement que tu ignores pourquoi j'agis, pourquoi je vise et malgré toutes tes capacités, tes innombrables pouvoirs à répondre à tous les obstacles, ce ne sera jamais le cas. Mystère, secret, intrigue, je suis une histoire, racontée dans les plus grands cauchemar pour faire peur aux générations futures, pour décourager les générations passées et encourager la génération présente, de notre époque, à découvrir la vérité, évitant mal et déception de fausses affirmations. Tout se termine aujourd'hui, Sylar, nos destins seront scellés à ce jour, sous les larmes de la faiblesse des démunis. Alors comment je fonctionne, Sylar, je me meurs d'entendre ce fond de vérité s'échapper de tes cordes vocales!

Un étrange rire caractérisait la fin des phrases dites de ce phénomène vocal. Orateur de renommée, Alexis savait comment faire sa marque. La masse de ténèbres gagnait de plus en plus en densité, en opacité et s'étendait sur une impresionnante distance. Dans les pires scénarios, si Alexis n'était guère arrêté dans son avancée, qui sait ce qui pourrait arriver aux rues voisines, aux immeubles, aux êtres vivants, à la ville entière? Les désirs amplifiés de voir le monde fondre à la noirceur deviendraient-ils enfin une réalité totale et autoritaire? Au sein de son univers, il gagnait en aisance et en maitrise sur la manifestation de la plus puissance des capacités. Agissant ainsi, Alexis ne se rendait probablement pas compte que de plus en plus, le lien avec le rêve semblait se fissurer et finirait probablement par craquer de toute part et se fracasser en morceaux. Un danger dont il avait probablement conscience mais qui n'importait peu dans l'équation du moment. Le risque savait être payant à ses heures et c'était l'audace qui était la plus récompensée par le destin. Que pourrait-il donc arriver si sa relation avec le rêve était mise à terme?

Pestilence engagea les hostilités dès son arrivée, sans doute pressé de se dérouiller après le temps passé en prison. Liam sentit les germes d'une quelconque maladie commencer à attaquer son organisme, sans grand succès. C'est à peine si son système immunitaire utilisa de l'énergie pour s'en débarrasser. Les plans de Rick semblaient, à l'entendre, toujours aussi destructeurs, limite amplifiés par son échec passé. La destruction de l'humanité. Rien que ça. Liam s'adressa à lui, semblant blasé parce qu'il venait d'entendre.

Je n'ai pas contribué à vous faire sortir de prison pour détruire le monde Baneson. Enfin, soit. Si vous parvenez à vos fins, vous risquez de vous sentir bien seul. Un monde peuplé des seuls mutants doit être particulièrement ennuyeux.

Jouant avec son arme, il regarda autour de lui la joyeuse clique qui ne savait pas trop pourquoi elle était là au final, juste là car le Destin le voulait. Saloperie de Destin, au moindre faux-pas il pouvait faire basculer le sort du monde, il allait falloir faire très attention et pas seulement à Hyde, à tous. Liam s'avança un peu vers le groupe, levant les armes vers Kane et Baneson.

Contrairement à vous, Kane, Baneson, je ne cherche nulle destruction. Vivre dans un monde vide ne m'intéresse pas. Les millénaires que j'aurai passé à étudier et juger l'humanité n'auraient menés à rien; de Jugement Dernier, dont la Bible dit que nous serons les artisans, il n'y aura pas. Pas si l'un des cavalier s'en mêle. Pas si la Discorde se mêle à nous pour nuire à vos plans si pathétiques. Le monde est voué à disparaître, mais si nous sommes là, c'est suite à une vision et cette vision ne veux pas de fin du monde, pas pour aujourd'hui. Aussi Hyde m'excuseras-tu pour mes futures interférences dans tes plans si grossiers et sans classe,pour t'empêcher de te venger; A la limite si tu en avais ... mais tu ne vaux pas mieux niveau inventivité qu'un gouverneur californien. IL n'y a que Vengence et Faim. Baneson, Kane vous m'excuserez de vous empêcher de lui être d'une quelconque aide.

La voix caverneuse résonna en réponse à Rick, faisant frisonner et sourire l'immortel. Combien de fois par le passé avait-il entendu ce genre de chose ? Des centaines ? Des milliers ? Des promesses d'infinis services contre une aide dont la personne peut se passer …

« Si vous voulez vraiment m’être d’une quelconque aide, occupez-vous des autres … Une fois le cas Petrelli réglé, je détruirai tout ce qui vous fera plaisir … »

« Détruire ce qui nous ferait plaisir ? Vous auto-détruire est-il un choix qui vous sied mon cher ? Ou faudra-t-il que nous nous en chargions avant que votre soif ne se retourne contre vous ? Pure questions réthoriques puisque demain vous ne serez plus ici. »

Liam enleva la sécurité de son beretta et visa en direction de Rick, tirant à ses pieds en signe d'avertissement. Il savait très bien qu'avec sa capacité il était inutile de tirer sur Alex, cela ne ferait que l'enrager d'avantage sans rien lui produire de plus, pas même une vrai blessure. Avec de la chance, la balle resterait dans son corps, mais la capacité de régénération était trop importante, trop puissante pour faire quoi que ce soit.

*Mais qu'est ce que je fous là ? Ils peuvent tous me tuer s'ils le veulent, sauf l'inconnu je suppose … *

Les évènements se déroulèrent ensuite très vite. Comme si Liam n'était pas présent, ce n'était plus que règlements de compte. Sylar, par un coup de génie ou une indication d'Angela ou Lisa peut être, réactiva visiblement d'ancien pouvoir qu'on croyait disparus chez lui. Ses mains s'embrasèrent, la végétation à ses pieds se flétrit rapidement sous l'action de la radioactivité. Au final … il y avait vraiment une bombe à Central Park. Une bombe humaine. Un kamikaze... Avec ce pouvoir, Sylar tenta de lancer les hostilités contre Hyde, sans grand succès visiblement, ou tout du moins un succès temporaire puisqu'il reprit ses esprits et son corps se régénéra. Peter fut prit pour cible et par le plus grand miracle ce fut Kane qui subit l'assaut à sa place. Petrelli n'avait donc aucuns scrupules à sacrifier les autres pour se sauver et au final ce n'était pas plus mal, il était le plus gros atout ici, le mieux placé pour tuer Hyde. Liam ne faisait que figure de spectateur passif, grand maximum dissuasif pour les pauvres mortels ici présents.

Puis Kane fut réanimé par Hyde afin de servir ses plans sûrement et ne pas faire le plaisir à Peter d'éliminer un de ses ennemis. L'homme sombre décida sans doute qu'il était l'heure de passer à l'action et de mettre en route ses différentes vengences … L'obscurité commença à envahir le parc puis la ville; osn pouvoir semblait ne souffrir d'aucune limite. Liam ne voyait plus rien, il ne pouvait plus se fier qu'à son ouïe légèrement défectueuse avec le temps, autant dire qu'il ne servait plus à rien maintenant qu'il ne pouvait plus se montrer menaçant avec ses armes. Visiblement – ou plutôt d'après ce qu'il entendait- l'immortel n'était pas en danger pour le moment, si l'on pouvait excepter le fait qu'Hyde était à quelques mètres à peine.

Gray. Occupez vous de Kane rapidement, il donne un trop grand avantage sur nous à Hyde. Vous devez bien avoir de quoi vous débarasser de lui dans vos nombreux pouvoirs.

Bon. J'espère qu'il n'a pas bougé depuis tout à l'heure

Liam reporta ses armes vers la position qu'occupait Hyde juste avant et tira par là, espérant ne pas toucher Peter Sylar ou l'inconnu répondant au doux nom de Mickaël visiblement. Un bruit sourd indiqua à l'immortel qu'au moins une balle était venu se ficher dans un arbre derrière, l'autre avait touché quelque chose, ou plutôt quelqu'un.

J'espère que c'est Hyde

Liam recula prudemment, même si avec le pouvoir d'Hyde cela n'était pas très utile, ne pouvant ni fuir ni se cacher …

[ Désolé, l'inspiration n'était pas là =/ ]

Une alerte à la bombe se fit entendre dans central Park. Daniel lui dormait comme une pauvre loque dans son appartement. Cependant, une chose chiffonné Daniel n'habitait pas du tout central Park... L'homme commença alors à immergé pour se rendre compte que dans la réalité il n'était pas vraiment en bonne compagnie... L'alcool l'avait trompé.

Il prit ses affaires et fila à l'anglaise avant que la femme ne se réveille. Sa fuite le mena sur central Park même. C'était pas une simple bombe qui allait l'effrayer bien au contraire... Il fallait en profiter pour faire des trucs de fou. Si la police s'occupe d'évacuer tout le monde, Daniel allait pouvoir en profiter pour faire du shopping. Pas le genre de shopping habituelle des filles.... Daniel avait un grand besoin de liquidité.

C'est ainsi que commença sa petite tournée des banques. Généralement Clayface était plus habitué des bars mais à vrai dire pourquoi pas une banque. C'était le même principe au finale.

Daniel pensait rentrr chez lui tranquillement en marchant. Cependant, il commença à entendre du bruit. Ça ressemblait à une baston de rue d'après les échos qu'il entendait. Durant son approche l'homme surpris un visage familiée Pestilence. Clayface décida de se dissiper dans le sol. Un des autres inconnus devaient être Sylar, son visage ayant fait l'affiche des médias depuis sa révolte manquait.

Daniel aurait toujours pu faire une apparition plus énergique mais quelque chose clochait. C'était le noir, il était malsain terrifiant, c'était comme s'il vivait... Comme s'il ne voulait répandre que le chaos. Un homme pointait une arme sur l'homme qu'il connaissait. Clayface dilua une partie de lui-même en direction de Pestilence et de l'homme qui pointait l'arme. L'argile sur Rick vint se loger comme une deuxième peau. Daniel murmura alors à l'oreille de Mr Baneson.

J'espère que mon soutien dans un moment comme celui-ci ne vous déplaît pas.... Si vous pouviez rester en vie. J'ai tant de choses à vous demander.

Cependant, au même moment, un inconnu agit sur le sol. Le même sol ou Daniel se trouvait. Clayface essayait de canaliser le plus d'énergie possible, c'était une bouffé d'oxygène. Il créa un clone de lui qui vint rejoindre les autres à la surface. Clayface était lui bien caché et en profita pour diffuser l'argile un peu partout la zone pour avoir une visibilité. Daniel avait profité pour entendre la totalité de la discutions entre les intervenants.

La créature d'argile mesurait une taille moyenne, ses yeux verts émeraude donnait l'impression qu'il regardait tout le monde en face de lui. L'argile suintait du corps allant doucement toucher le sol. Elle était à côté de Rick Beanson prêt à la défendre.

Daniel était un peu perdu dans tout ça... Néanmoins, Clayface était persuadé comme l'homme qui tenait le pistolet n'était pas avec Rick. L'argile de son bras droit commença à se modifier pour donner la forme d'un fusil Thompson. Il pointait son bras vers l'homme aux lunettes pour jouer à qui avait la plus grosse. Sur ce domaine-là, Daniel avait un potentiel titanesque et il allait le montrer maintenant.

La scène prenait rapidement des proportions épiques. La simple présence des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse rendait la suite des choses impossible à prévoir. On ne pouvait être certain d’une seule réalité : il allait y avoir du sang. Selon les paroles de Famine, la situation était assez simple. Alexis et Rick s’occupait de tout le monde sauf Peter, qui lui était la proie de prédilection du monstre qui se faisait autre fois connaitre sous le nom d’Alex. Très concret sur papier, un plan qui semblait pourtant si simple laissait cependant son lot de lacunes, la première étant évidemment la force de frappe des « autres » en question. Pestilence faisait face à des adversaires de calibre élevé, la plupart d’entre eux étant immunisé contre la base même de ses capacités, le rendant impuissant contre tout le monde, sauf le châtain qui semblait exercer un certain contrôle sur la pensée. Ce dernier avait été épargné par les fortes nausées que le Maitre des virus avait envoyés tout autour de lui grâce au pouvoir curatif que Peter Petrelli avait pris de la Némésis passive de Rick, Rory Daniels. Alexis, quant à lui, avait prit la vague de plein fouet, mais il s’agissait d’un dégât collatéral. Il faut dire qu’après l’enfer de cauchemars dans lequel l’avait plongé le Prince des Ténèbres, le Bostonnais n’avait pas de bons sentiments envers son ancien allié, bien au contraire.

De son coté, le Serial Killer le plus populaire du monde mutant s’était remis sur ses pieds, ce qui ne pouvait être de bonne augure pour le Team Apocalypse. Effectivement, Sylar était là, relatant de vieux souvenir à Monsieur Kane. Rick n’avait jamais sut que ces deux psychopathes s’étaient déjà croisé, mais cette réalité ne lui semblait pas absurde. Les voies du destin lui avaient prouvées que rien n’est irréaliste. La suite des choses laissa tout de même Pestilence perplexe. Comme s’il était contrôlé par une force extérieure, Sylar s’envoya son propre poing directement sur le nez avec une telle force qu’il en tomba même à la renverse, puis son sinistre rire empli l’air. Un rire qui laissait prévoir bien des maux de tête pour le Bostonnais…

Les maux de tête en question ne tardèrent pas à se faire connaitre. Le sol sembla soudainement se mettre à trembler, d’abord faiblement puis avec encore plus de force. Rick réalisa de quoi il s’agissait une seconde à peine avant que l’armée de clones créés par Sylar n’apparaissent, hurlant férocement tout en approchant. Rick ne se contenta de soupirer doucement, un peu déçu de cette offensive visuellement impressionnante mais qui ne porterait que bien peu de résultat. Aucun signe ne laissait voir que le Maitre des virus utilisait ses capacités, si ce n’était qu’un discret pétillement de ses iris de jade. Les troupes Sylariennes s’approchaient rapidement, mais alors qu’ils arrivaient a distance de combat de Pestilence, des pustules noirâtres se formèrent à une vitesse ahurissante sur leur corps. Ces plaies purulentes n’étaient que la démonstration externe d’une série de changements micro organiques qui se tramaient dans le corps de chaque clone entrant à porté. Leur métabolisme devait faire face à un véritable assaut contagieux, une attaque virulente qui se déroulait plus rapidement que la nature l’entendait. Les clones du Serial Killer tombaient les uns après les autres aux pieds de Pestilence, se dissipant lorsque l’infection gagnait les organes vitaux.

Une idée frappa soudainement le Bostonnais. Tout ce chichi avait déjà certainement alerté les forces de l’ordre, qui avait probablement entouré le périmètre. La possibilité que les unités spéciales entre en jeu et interfèrent avec tout ce qui se déroulait ici lui laissait un goût amer à la bouche, et il décida qu’il devait à tout pris les empêcher d’intervenir. En se concentrant fortement, il tenta de sentir la présence des policiers et des civils lambda, ou plutôt celle des microorganismes pathogènes évoluant déjà dans leurs systèmes. Utilisant ses pouvoirs, il créa le même genre de réaction qu’il avait utilisé plus tôt et envoya une puissante vague de fièvre au cœur de la métropole, vague contagieuse qui allait rapidement se répandre. Dans moins de cinq minutes, chaque New Yorkais allait se retrouver incapable d’agir jusqu’à ce que Rick en décide autrement. Du même coup, Rick infecta le télépathe au nom inconnu, ce dernier représentant une bien trop grande menace pour l’esprit vulnérable du Bostonnais. En contrecoup, le Maitre des virus se sentit faiblir. Jamais il n’avait utilisé son pouvoir sur une si grande distance, et il découvrait certaines limites à ses propres capacités. Pestilence n’en laissa rien paraitre, car le moindre signe de faiblesse dans cette situation pouvait se révéler létal.

Pendant ce temps, Famine n’avait pas chômé. Apparemment, cet homme surpuissant ne possédait pas que la capacité de voler les forces vitales des autres, mais pouvait aussi en insuffler au besoin. Capacité qui se révéla fortement utile lorsqu’il draina presque à mort l’Incube suite à un jeu de passe-passe de la part de l’homme-éponge. Comme pour prouver que cette part de sa capacité ne servait pas qu’à guérir, il transvida de sa part d’énergie qui semblait quasi-infinie sur la végétation de Central Park pour créer des monstres de vignes qui vinrent prendre au piège le Serial Killer, impressionnant grandement le Bostonnais. C’était tellement prenant qu’il ne remarqua Liam et ses armes qu’il pointait dans la direction du Maitre des virus…Puis soudainement, se fut le noir total.

Alexis Kane s’adonnait à nouveau à l’une de ses manifestations typiques, enrobant la scène épique de ses si précieuses ténèbres. Dans cet épais rideau de néant, plus rien n’existait si ce n’était que l’omniprésence de l’Incube et sa voix caverneuse. Alexis installait ses règles du jeu, et ils allaient tous devoir s’y plier s’ils voulaient avoir une chance de gagner. Il fallait agir de façon calculé, ne pas se laisser aller au hasard et…

BANG!

…Bon, apparemment, Liam se foutait grandement des risques que pouvait bien représenter le fait de tirer à l’aveuglette et s’adonnait à cette activité avec ardeur et passion. Les balles sifflaient aux oreilles de Rick, qui commençait tout de même à prendre peur lorsqu’il entendit les impacts de balles dans les arbres derrières lui. Le tout mêlé à la chaleur du feu ambiant, la scène devenait de plus en plus infernal. Soudainement, une matière inconnue vint brusquement recouvrir le corps du Bostonnais, une matière plutôt…argileuse? La voix familière de Daniel Langton arracha un sourire en coin à Rick, qui ne pouvait qu’être heureux de se savoir épaulé par un camarade fiable… du moins, théoriquement.

« Du soutien dans le genre, c’est plus que ce que je pouvais espérer! Merci pour l’argile, Mister Langton. »

Rick s’habitua rapidement à cette nouvelle armure qui semblait obéir à sa volonté comme si Daniel lui-même la contrôlait. En utilisant son pouvoir pour percevoir les concentrations de microorganismes dans les environs, Rick pouvait vaguement savoir ou se trouvait ses ennemis, ce qui était un puissant avantage. Il avait maintenant une seule envie : Mettre Liam hors d’état de nuire. En utilisant son massif corps d’argile, le Bostonnais chargea tel un bélier et plaqua le propriétaire de casino au sol. En utilisant sa nouvelle forte surhumaine, il désarma celui qui avait pourtant payé pour le faire sortir de sa celle, doublant le tout d’un grand coup de poing au visage.

« Désolé Monsieur Caldwell, mais je ne crois pas en l’humanité, ce qui rend toute coopération entre nous deux totalement impossible. La maison n’est pas toujours gagnante mon chère, pas lorsqu’un Joker entre en scène… Peut-être que je ne peux utiliser mes virus et autres bactéries pour vous éliminer, mais une prison d’argile pourra clairement faire le travail! »

Rick dissipa l’armure d’argile dont lui avait doté Daniel pour en faire une couche presque indestructible autour du propriétaire du Montecito, ne laissant que quelques trous pour l’aération. Il ne voulait pas tuer Liam, pas maintenant du moins. Il allait probablement lui être utile plus tard.

« Daniel, toi et moi on s’assure que celui là ne cause plus de problème. Après on ira se prendre une petite cerveza et on discutera autant que tu veux. »

Ce fut une vision d’horreur qui fut balayée par les ténèbres dans tout Central Park : Sylar s’étant péniblement extirpé de son étau végétal et dans un piètre état, le peu de civils restant frappés par une fièvre Pestilentielle, le parc consumé par des flammes de plus en plus hautes, et le discours d’Alexis, aussi nihiliste que ne l’était son pouvoir. Comment les hommes en étaient-ils venus à semer la terreur, oublier leurs principes au point de détruire cette Planète qui est la leur et s’entre-déchirer ? Pourquoi vouloir anéantir son semblable, sans lequel on ne pourrait vivre ? Où est donc passé cet esprit de cohésion qui faisait jadis la force des grandes sociétés ? Tous ces piliers qui faisait du monde et de l’humanité des éléments relativement stables, s’écroulaient un à un, laissant place au chaos, à la confusion et au désespoir. Le vil n’était plus puni, le bon n’était plus protégé. Les forces de l’ordre demeuraient impuissantes devant des entités seules, capables de leur tenir tête. Comment faire régner un semblant de justice alors que cette notion appartenait finalement à l’histoire ancienne ? Était-il seulement possible de faire marche arrière, de réparer ces catastrophes ? Où cela les menait-il ? Est-ce que les visions d’Angela Petrelli suffiraient à changer le cours du Destin ?

Plongé dans l’obscurité, Peter n’eut d’autre choix que d’avoir recours à son sixième sens, hérité d’Alex Dumont lui-même. Malgré l’éblouissante aura vitale de l’Entité, il parvint tout de même à distinguer plus ou moins chaque émanation et à en estimer sa provenance. Certains individus semblaient déboussolés par ce soudain voile d’obscurité alors que d’autres continuaient d’évoluer dans leur environnement de manière aisée. Les dialogues caustiques qui avaient lieu avant cette soudaine nuit noire n’avaient guère cessé après son arrivée. Peter entendait ces dialogues, emplis de haine, de folie, de confusion ou simplement d’une vaine tentative de compromis. Mais que faire ? Peter savait pertinemment que Hyde le voyait toujours, et ne perdait bien sûr pas d’une semelle son objectif principal. Était-il seulement possible de l’affronter ? Il ne craignait ni les balles, ni les flammes, ni la contrainte psychique, de toute évidence. Et une immobilisation télékinétique ne ferait qu’accroître sa fureur.

Peut-être un coup violent pourrait-il le plonger momentanément dans un état inconscient… Le pouvoir d’Elleanore Bishop pouvait produire un effet largement supérieur à celui d’un taser. Mais Peter n’avait pas utilisé ce don depuis un temps considérable, et il avait déjà puisé dans nombre de ses ressources, au point de commencer à devenir instable. Était-ce prudent de continuer sur cette voie-là ? Mais bon… qu’avait-il à perdre, après tout ?

Lentement, il s’avança vers l’Entité, un grésillement grandissant au creux de ses mains. L’épaisse obscurité était trop importante pour qu’il fût possible de distinguer les éclairs bleutés qui s’émanaient de la peau de Petrelli. D’un geste brusque, il leva le bras, prêt à lancer sa décharge, lorsqu’une détonation le fit sursauter. Son ouïe surdéveloppée zébra littéralement son cerveau alors qu’un projectile fila à toute allure non loin de lui. Que se passait-il, encore ? Le seul à détenir des armes, à première vue, était Liam Caldwell. Le milliardaire avait dégainé face à Hyde, chose peu recommandable pour quiconque tenait à la vie. Si cet imbécile continuait à faire joujou avec ses pétoires, il n’allait pas tarder à se produire un incid…

BANG!

Une fraction de seconde, une douleur fulgurante dans la nuque. Un instant plus tard, Peter s’écroulait au sol, une balle (initialement destinée à Hyde) logée à la base du crâne. Ses yeux livides et grands ouverts continuaient de fixer une obscurité qui ne représentait désormais plus rien. Progressivement, son essence vitale se dissipa, diminua comme une flamme qui peu à peu perd de sa vigueur. Elle devenait de plus en plus faible, jusqu’à devenir à peine palpable, et enfin disparaitre. Peter Petrelli gisait au milieu de ce parc, arène de combat improvisée où régnait la confusion. Mais son esprit n’était déjà plus là. Il était mort.

Qui joue avec le feu, Monsieur Caldwell…

« Tu sembles avoir oublié un détail, Sylar ! Je suis un maître dans l’art de la Mort, c’est vrai. »

Apparemment Sylar ne lui avait pas encore transmis assez de radiations, il parlait encore comme si on le chatouillait à peine. Il fallait l'atterrer, lui infliger un coup qui le mettrait à genoux, quelque chose qui prouverait aux personnes présentes que cet être pouvait faiblir et donc être vaincu. Mais rien à faire, il leva sa main dans la direction du tueur qui ne pouvait que se préparer au pire ... et il avait raison.

Sous ses pieds, le sol fut brisé par un duo de branches pourvues d'épines acérées qui ne tardèrent pas à s'enrouler autour de ses jambes. Sa peau fut lacérée, il serra les dents un temps mais à mesure qu'il était fait prisonnier de cette cage de ronces grandissantes, il ne pu contenir des cris de douleurs. De l'extérieur, cela sembla rapide, un étau de branches se renfermant autour du serial killer. Pour ce dernier, ces secondes semblèrent interminables tant la douleur qu'il ressentit était vive. Finalement, les vignes épineuses s'arrêtèrent de grandir. Sylar était encore vivant, mais il souffrait le martyr à cause des petites pointes qui s'étaient plantées dans l'ensemble de son corps, surtout celles qui lui lacéraient le visage et l’œil droit. Assistant avec délectation à ce spectacle, Alexis Kane s'adressa au tueur pour tenter d'asseoir sa suprématie quant au mystère qui était à la base de sa personne :

" Tu penses savoir les mécanismes qui m'animent alors que tu peines encore à comprendre pourquoi les tiens sont en marche. Savoir ce que je peux faire est une chose, une connaissance qui te manquait mais qui ne te sera d'aucune utilité pour l'unique raisonnement que tu ignores pourquoi j'agis, pourquoi je vise et malgré toutes tes capacités, tes innombrables pouvoirs à répondre à tous les obstacles, ce ne sera jamais le cas. Mystère, secret, intrigue, je suis une histoire, racontée dans les plus grands cauchemar pour faire peur aux générations futures, pour décourager les générations passées et encourager la génération présente, de notre époque, à découvrir la vérité, évitant mal et déception de fausses affirmations. "

Mais comme Hyde, Sylar était un être gavé de puissance. Et si souffrir était une chose dont il était capable, ce n'était que pour mieux riposter. Progressivement, la douleur laissa place à la colère ... De l'extérieur, la scène ressembla à un spectacle de lumières bleutées. Un hurlement déchira le ciel, avant que les vignes ne se mettent à geler. Rapidement, indéniablement, fatalement, la cage qui entourait le tueur ne devint bientôt que glace. L'ensemble se mit à trembler, la voix du tueur s'éleva comme omniprésente :

" VOUS CROYEZ VRAIMENT ÊTRE DE TAILLE A M'AFFRONTER !!?? "

Un nouveau hurlement de sa part, la glace se brisa, les ronces volèrent en éclats avant de s'écraser au sol tel un amas de débris de verre. Le tueur, debout sur un socle de glace, semblait enveloppé dans un halo bleu, émanant une température bien inférieure à zéro. Il ne voyait plus rien autour de lui, Alexis Kane avait installé un brouillard d'ombres bien noires afin de se rendre maître de la situation.

" Tout se termine aujourd'hui, Sylar, nos destins seront scellés à ce jour, sous les larmes de la faiblesse des démunis. Alors comment je fonctionne, Sylar, je me meurs d'entendre ce fond de vérité s'échapper de tes cordes vocales ! "

A ce moment, deux coups de feu tirés à l'aveugle. Le serial killer sentit l'essence vitale d'une des personnes présentes s'estomper. Quelqu'un venait de mourir, mais qui ?
Sylar s'envola littéralement de son piédestal de glace, fonçant droit vers Kane qu'il repéra en écoutant ses pensées par télépathie. Il l'attrapa par la gorge et colla son visage sadique face au sien, bleu comme l'eau glacée.

" Tu voulais m'entendre, alors écoute bien le son de mes cordes vocales. Tu fonctionnes comme moi petit présomptueux : sans tes pouvoirs, tu n'es rien ! "

Le serial killer inhiba à ce moment le pouvoir du maître des ombres. Les ténèbres se dissipèrent progressivement, rendant à Central Park sa liberté Ô combien lumineuse, avant qu'Alexis Kane lui même ne s'évanouisse tel un nuage de fumée, comme s'il n'avait jamais vraiment été là. Sylar se retrouva à nouveau face à un mystère, lui qui pensait l'avoir élucidé. Mais pour l'heure, il fallait s'occuper des personnes présentes. Alexis Kane referait bien surface d'une façon ou d'une autre, il était assez fou pour cela.

Il se tourna vers le groupe de personnes et observa plusieurs choses : une nouvelle personne avait fait son arrivée et semblait aider Rick Baneson à s'en prendre à Liam. Le pouvoir de ce nouvel arrivant était des plus impressionnant, un tas de boue malléable à volonté. Calwell se fit enfermer sous les yeux du serial killer par Baneson lui même, semblant lui aussi manipuler l'argile.
Enfin, son regard se posa sur Peter. Il gisait au sol, inconscient.

" Non ... "

C'était donc lui qui s'était fait tiré dessus. Il était doté du pouvoir de Claire, il ne pouvait donc pas mourir, mais apparemment il avait été touché au mauvais endroit, juste au dessus de la nuque, à la base du crâne. Ses conduites nerveuses étaient-elles sectionnées au point que ses pouvoirs ne fonctionnent plus ? Était-il mort ?
Sylar devait le reconnaître, il était légèrement attristé par ce qui venait d'arriver, mais plus que de la tristesse c'était de la colère qu'il éprouva. Son plus grand rêve était de voler le pouvoir de Peter Petrelli, maintenant qu'il était mort, c'était impossible. Avait-il encore un but ? Une raison de vivre ?

L'objectif de l'Entité était désormais hors de sa portée. Cela fit gagner du temps au serial killer.

" Hum Hum ... "

Sylar attira le regard de Daniel et Rick en s'éclaircissant la gorge.

" Désolé de devoir jeter un froid, mais ... "

Il leva ses bras vers les deux compères et s'empressa de geler le premier dans son entièreté boueuse, afin de l'empêcher de se métamorphoser encore, tandis que Rick Baneson fut simplement ligoté par une couche de glace douloureusement froide. Ces deux là devraient être ralentis pendant un petit moment. Puis, d'un geste télékinétique, il éclata la cage d'argile qui emprisonnait Liam Caldwell.

Voilà, il avait repris le dessus.

Il se tourna vers Hyde qui semblait enrager en constatant que Peter avait été tué par quelqu'un d'autre que lui.

" Hey gros con, j'peux te déranger ? "

Sylar étira un large sourire en avançant vers lui, le défiant du regard. Il marcha en décrivant un cercle autour de l'entité. Pour Hyde, cela ressemblait à une manœuvre d'intimidation, mais la réalité était tout autres : à court d'idée, Sylar gagnait un peu de temps pour réfléchir à la façon d'affaiblir son ennemi.

" Juste pour être sur, si je te demande de t'arrêter et de disparaître, tu le feras pas, hein ? "

La haine grandissante qui embellissait les yeux ambrés de l'Entité donna à Sylar une réponse claire. Le serial killer devait l'avouer, il ne comprenait pas comment cet être fonctionnait, comment il était fait, comment le vaincre. Il savait que c'était mentalement qu'il fallait s'en prendre à Hyde, mais lui même n'avait jamais expérimenté d'autres techniques de télépathie que celles qui consistait à lire les pensées ou à installer des illusions. Ne restait alors qu'une seule chose à faire, une chose dans laquelle Sylar excellait : frapper fort, aussi fort que possible, puis frapper encore plus fort, jusqu'à le faire craquer.

Les mains du tueur devinrent alors incandescentes.

" A cause de toi Peter est mort ... et avec lui l'espoir que je nourrissais de devenir l'être le plus puissant du monde. Alors non seulement tu ne sers à rien, mais en plus tu as détruit mon rêve ... et pour ça tu dois payer. "

Il s'avança d'un pas décidé vers Hyde.
Sylar n'était plus qu'à un mètre de lui.
Et là ...
Sylar disparu.

Hyde pu sentir deux liens brulants lui serrer la taille, Sylar s'était téléporté dans son dos et venait de l'agripper avec ses bras incandescents. Pas le temps de réagir, les voilà en pleine ascension, direction le ciel.
A la vitesse d'une fusée, Sylar emmena Hyde de plus en plus haut, augmentant la chaleur radioactive qui émanait de lui.
Arrivé à plusieurs milliers de mètres du sol, Sylar stoppa son ascension, et fit désormais marche arrière. Il avait décollé comme une fusée, maintenant il fonçait vers le sol tel un missile. Il hurla dans les oreilles de son ennemi :

" C'EST LA FIN !! "

Sylar visa à nouveau Central Park, mais il s'éloigna de l'endroit d'où il avait décollé, pour ne pas condamner Peter ou Liam. A la vitesse d'un concorde, il fonça droit vers le sol, prêt à libérer une déflagration atomique juste suffisante pour faire exploser Hyde ... et lui avec.

Alors que l’entité venait de rendre à Kane une santé de fer, ce dernier en profita pour nimber la scène d’épaisses ténèbres, tissant les ombres de toute part. Rapidement, voir devint impossible. Privés de ce sens premier, la majorité des intervenants fut grandement handicapée. Pourtant, un sourire satisfait s’esquissa sur les lèvres d’Alex. Grâce à son pouvoir, Hyde était en mesure de percevoir la vie à travers cette obscurité. C’était comme s’il pouvait encore voir. Chaque source de vie lui apparaissait, révélant à ses yeux un spectacle chatoyant. L’herbe au sol lui révélait sans difficulté les reliefs du terrain, et l’âme de chacun des protagonistes lui révélait leurs positions, et parmi eux se trouvait Peter.

Sans difficulté, l’entité pouvait le localiser. Se fiant uniquement à ce sens, Hyde ne pouvait plus se tromper de cible à présent, et ceci malgré tous les subterfuges et autres illusions que pourrait s’amuser à dresser Petrelli. Fixé sur l’énergie du jeune américain, l’entité ne pouvait plus le rater dans ces ténèbres malsaines.

Peter devait s’en douter. C’était sans doute pour cette raison qu’il ne cherchait plus à échapper à son destin. Au contraire, lentement, il se rapprocha de son adversaire. Hyde sourit de plus belle en sentant la peur littéralement suinter de tout l’être de sa proie. Peter était envahi par ce sentiment. Pourtant, courageusement, il semblait s’être fait une raison, et inexorablement, il poursuivait sa progression vers le Carnassier. Levant une main, cette dernière sembla s’auréoler de la puissance de la foudre. Comprenant la stratégie de Peter, l’entité grimaça d’avance. Certes, le coup ne serait pas fatal, mais la douleur n’était pas une source de plaisir pour Hyde. Se préparant à encaisser le choc, il fut surpris lorsque suite à une violente détonation, il ne se produisit rien. Aucune douleur, aucune blessure, pas de perte d’énergie, pas de nécessité de restaurer le moindre brin de vitalité, l’entité semblait s’être sorti indemne de cette attaque.

Ce fut lorsque Peter s’éteignit que l’entité compris. Le bruit n’était en rien en lien avec l’attaque du jeune new yorkais. Il s’agissait ni plus ni moins que d’un coup de feu, et c’était Peter qui s’était trouvé sur la trajectoire de la balle. Visiblement touché à son point faible, il venait de rendre son dernier souffle, disparaissant de la vision de l’entité.

La surprise fut rapidement bannie par la rage et la colère de l’entité. Hyde venait de se faire voler sa vengeance. L’occasion de rendre à Peter tous les tourments qu’il lui avait fait endurer venait de lui être ravie sous les yeux. Si le pouvoir du jeune homme ne l’avait pas sauvé, ça ne pouvait signifier qu’une seule chose : il avait été touché à la tête, la base même de son pouvoir régénérateur. Le pouvoir de Hyde n’avait donc que très peu de chance de le ramener à la vie sans extraire auparavant la balle.

« NAAAAAAAn !!! Peter était à moi !!! »

Une seule personne était en possession d’une arme à feu avant que les ténèbres ne s’abattent sur Central Park. Il n’y avait donc pas de doute. Le coup de feu venait de Liam Caldwell. Les yeux ambrés luisants de colère telles deux braises dans les ténèbres n’eurent aucun mal à localiser l’immortel.

« Misérable déchet, tu viens de me faire regretter de ne pas avoir mis fin à ton existence lors de notre dernière rencontre. Pour ton acte impardonnable, je vais annihiler la moindre parcelle de vie en toi. L’immortalité, c’est fini ! »

Concentrant son pouvoir au creux de sa main, l’entité s’apprêta à libérer un flot létal en direction de Liam, en mesure d’arracher toute vie se trouvant sur son chemin, telle une vague de destruction. Au même moment, les ténèbres semblèrent se dissiper, rendant de nouveau la scène visible aux yeux de tous. Un visage déformé par la colère, l’entité braqua ses yeux sur sa nouvelle cible. Liam périrait, consumé dans une onde dévastatrice, matérialisation de la colère du Carnassier. Aveuglé par la haine qu’il éprouvait pour le profane qu’était le chef du casino à ce moment là, Famine ne prêta même pas attention aux propos de Sylar. Levant la main en direction de Caldwell, Hyde libéra la fureur de son pouvoir lorsqu’il sentit qu’on l’empoignait au niveau de la taille. Le sociopathe venait de se téléporter dans son dos et de l’attraper afin de lui faire faire une ascension gratuite dans l’atmosphère. Déstabilisé par la soudaineté de l’attaque, Hyde ne put viser Liam comme il l’aurait souhaité. Alors qu’il était entrainé en altitude par Sylar, le flot de destruction fut libérer de manière hasardeuse de sa main, balafrant en zigzag une partie de Central Park. Tout ce qui était touché par cette frappe, mourut immédiatement, desséché de vie et définitivement mort. Un sol nu et stérile se dressait là où le pouvoir de Hyde avait œuvré.

La chaleur et la radiation qu’émettait Sylar ne tardèrent pas à dévorer les entrailles de l’entité. Folle de douleur, elle tenta de se débattre comme elle le pouvait. Ses viscères en feu, Hyde essayait tant bien que mal d’équilibrer les énergies vitales qu’il contenait en lui pour pallier aux dommages que lui infligeait son ennemi.

Arrivé à une certaine hauteur, Sylar arrêta son ascension, pour cette fois-ci, foncé à toute allure en direction du sol. Bien que saturé de douleur et crachant le sang, Hyde comprenait la tactique du tueur. Visiblement impuissant par la force, ce dernier avait choisi de se sacrifier dans l’espoir de mettre un terme à l’existence de Hyde. Une chose était sûre : malgré toutes ses ressources, l’entité était incapable de résister à une explosion nucléaire. La chaleur et l’énergie qui serait dégagées lorsque Sylar parviendrait à ses fins, annihilerait la vie de chacune des cellules du corps d’Alex, dissipant de se fait toutes l’énergie emmagasinée par Hyde. Régénérer après un tel coup était totalement impossible.

Sûr de son coup, Sylar annonça que c’était la fin alors que le sol se rapprochait à vive allure des deux hommes. Effectivement, d’ici quelques secondes, s’en serait fini de Hyde.

* * *

De nouvelles secousses firent trembler les lieux, alors que les éclaires continuaient de zébrer le lointain et que le ciel autrefois blanc, était à présent terne et teinté de nuances de gris de plus en plus sombres. Lisa se rapprocha de son père lorsque le second écho se déploya enfin sous le regard avide de l’entité.

Les traits d’une jeune fille se dessinèrent alors. Elle semblait douce et attentionnée avec son joli minois encadré de cheveux blonds et ondulés. Un nouveau protagoniste venait d’entrer en scène en la personne de la cheer leader : Claire Bennet était le second écho.

« Qui voilà ? Mademoiselle Bennet … la délicieuse, succulente … que dis-je exquise Claire … Tu es celle qui m’a involontairement libéré la toute première fois, et pour ça … je t’en suis infiniment reconnaissant très chère … Mais que tu te révèles dans un moment aussi crucial … j’ai envie de dire que ça tombe à pic ! »

Lisa et Alex ne comprirent pas le sens caché des propos de l’entité, totalement isolés de l’extérieur, ils n’avaient pas la moindre idée de ce qui était en train de se dérouler dans la vie réelle. Prenant son courage à deux mains, Lisa passa alors devant son père, attirant par la même occasion l’attention de son adversaire.

« Le second écho est révélé, laisse-le s’exprimer et faire son choix.

- Mais bien entendu … Alors qu’il parle ! »

Le regard assassin qu’Hyde venait de lancer à Lisa se braqua alors en direction de Claire. De même, les regards azurs des deux Dumont, se tournèrent vers la jeune fille à l’apparence si fragile et pourtant si trompeuse. Cette dernière, le visage dénué d’expression se tourna alors vers Alex.

« On n’est certainement pas les meilleurs potes du monde. On l'est pas du tout d'ailleurs mais un des gars que je déteste plus que toi c'est le deuxième toi ! T'as pu l'enfermer, tu peux le refaire. T'es pas tout seul. On est tous là pour t'aider comme on l'a toujours été. Nous laisse pas tomber. »

Son choix fait, l’écho de Claire vint alors se placer auprès d’Alex, aux côtés de l’écho de Sylar. A présent, ils étaient tous les deux immobiles, le regard perdu dans le vague, les paupières comme engourdies de sommeils. Aucune expression n’était visible sur leur visage, leur ôtant par la même occasion toute humanité.

« La cheer leader te craint Alex … Elle t’a choisi uniquement pour ne pas me choisir … De deux maux, elle a choisi le moindre ! Tu sais ce que ça veut dire.

- Qu’on va te dérouiller ?!

- Non, qu’un autre écho ne devrait pas tarder à se révéler. »

L’horizon grisonnant devint une nouvelle fois bien plus sombre et le roulement du tonnerre se fit plus menaçant. Hyde gagnait en puissance à chaque écho qui se révélait, se rapprochant inexorablement du moment où les défenses d’Alex lâcheraient.

« Lisa, tu es certaine que tu ne peux pas arrêter le processus ?

- Les échos ont la volonté de leur propriétaire, ils en sont le reflet. Je ne peux pas simplement les arrêter parce que je le veux, ça ne marche pas comme ça. Maintenant, il faut attendre que ça se termine.

- J’ai bien peur que vous ne surviviez jusqu’à ce moment là … »

Braquant une main en direction de l’orbe violacé, Hyde vociféra.

« La cheer leader en se révélant dévoile l’intégralité de sa vitalité débordante à ma personne ! Combinée à la puissance de Sylar et à sa soif de pouvoir, j’accède à encore plus de forces ! Quand comprendrez-vous que vous avez échoué ! A présent, qu’un autre écho se révèle ! »

Au même moment, une nouvelle sphère lumineuse se détachait de l’orbe d’origine beaucoup plus volumineuse. Ce nouvel écho encore non dévoilé, tourna alors lentement autour de la boule mère, s’éloignant toujours un peu plus à chacune de ses révolutions.

* * *

L’écho de la cheer leader révélé, ce fut un nouveau regain de puissance qui parcouru le corps de l’entité, renforçant encore d’avantage ses pouvoirs. Fort de ce nouvel atout, Hyde parvint à suffisamment guérir ses lésions pour ne pas plonger dans la folie de la douleur ni dans l’inconscience. Immédiatement, il saisit alors les avants bras de Sylar du tour de sa taille à pleine main, faisant fit des brûlures que cela lui provoquait. S’il s’arrêtait à ce détail, le Carnassier savait qu’il était mort.

« Sans vie, nul pouvoir ! »

Ces paroles prononcées, Hyde activa son pouvoir, dérobant la vitalité du corps du tueur aussi rapidement que cela lui en était donné. Inévitablement, Sylar perdit connaissance sous une telle sape de vie, son pouvoir radioactif s’éteignant par la même occasion.

Pourtant Hyde grimaça. Il n’y aurait certes pas d’explosion nucléaire, mais encore fallait-il survivre à une telle chute.

La violence de l’impact ne fut comparable à aucun choc qu’avait pu endurer auparavant l’entité. Son corps entier se disloqua sous la force du coup. Une gerbe de terre accompagna la fin de cette chute au moment où les deux corps entrèrent en contact avec le sol. Nul ne pouvait résister à un tel phénomène. Personne n’était en mesure de survivre à une telle violence.

Personne de normal.

Plusieurs minutes, le corps d’Alex resta totalement immobile, pétrifié dans une position absolument pas anatomique de membres luxés et tordus.

Puis, lentement, les énergies se mobilisèrent et se répandirent dans le corps meurtri du français. Doucement, la volonté de l’entité accomplit son œuvre, restaurant la vie dans son hôte en puisant dans ses fantastiques réserves.

Toujours allongé par terre, Hyde fut pris d’un rire de dément. Ses yeux miel étaient emplis de folie alors qu’il continuait de s’esclaffer tel un fou. Contre toute attente, il était parvenu à s’en sortir. Lui-même n’était pas sûr d’un tel exploit. Pourtant, il y était parvenu. Pourtant, l’énergie dépensée n’avait pas été une mince affaire. Heureusement, il avait pu compter sur celle drainer à Sylar quelques secondes avant l’impact. Encore étendu sur le sol, le Carnassier s’arrêta enfin de rire, soupirant de soulagement.

« Il faudra que je pense à dire merci à Claire. »

Puis, il se releva, encore endolori, et épousseta la terre de ses vêtements. De son regard doré, il observa les alentours. Il n’était plus dans Central Park. Il était même à la périphérie de la ville. Ce fut à ce moment là qu’il vit le corps de Sylar.

S’approchant en titubant de lui, il vit le tueur en cours de régénération.

« Oh non … pas si vite … gros con ! N’imagine pas t’en sortir si facilement ! A défaut d’un Peter, je me vengerai sur un traitre ! »

Sans l’once d’une hésitation, l’entité plaqua alors sa main sur le torse de Sylar, commençant une nouvelle fois à drainer l’énergie vitale du tueur.

« Je vais commencer par récupérer ce que tu viens de me forcer à dépenser. Ensuite, je t’achèverai. »

Spoiler:

L'échiquier tremblait de toutes parts, de tous les cotés. Les pièces n'étaient plus en place, du moins, hors de leur propre origine. Ce qui était curieusement intriguant, c'est à quel point certaines d'entre elles prenaient leur rôles au sérieux. Le pion savait se laisser mener parfaitement par le bout du nez par n'importe qui. Les tours cherchaient l'équilibre à tout prix, étant les extrémités inébranlables de la stabilité. Les cavaliers, honorables et courageux guerriers des temps anciens, sacrifiaient tout pour l'unique défense de leur patrie. Les fous ne savaient plus où donner de la tête. Leur appétit pour l'inévitable et apocalyptique tragédie nous guettant était sans fin. La reine perdait la foi, mais son amour de la royauté la menait à travers tous les chemins. Le roi, sagement assis sur son trône, observait de haut et de loin le terrain, cherchant de fines stratégies et d'audacieuses tactiques pour faire tomber ses adversaires l'un après l'autre jusqu'à la concrétisation de sa suprématie. Sans roi ni reine, que peut-il se passer dans un monde sans contexte, sans appuis, en déroute? Une armée de fous prenait la route, autrefois pions, aujourd'hui rois et seigneurs en devenir. Chacun voulait sa part du dossier, chacun voulait pouvoir faire son tour sur le siège ultime de la domination. Des égos démesurés ou ce sentiment de devoir protéger ce qui nous est cher, toutes les raisons étaient valables pour se défendre. Le récit de chacun était une nouvelle histoire qui méritait d'être suivie. Mais dans toute bonne intrigue, l'élément déclencheur se faisant tâche sur le paysage.

Liam, ce fou furieux, cet humain éternel qui croyait que vie et mort lui obéissaient au doigt et à l'oeil. Cette pauvre créature de chair et de sang qui redoutait la sombre présence des ténèbres. Celui qui était convaincu que Alexis possèdait maintenant le pouvoir d'avoir procurer à Hyde le plus grand avantage sur les autres personnages de cette scène théâtrale. Ce devenait ainsi une toute nouvelle paire de manche. Bien entendu, pour des êtres de calibre monstrueux comme Sylar ou Peter, cette légère contrainte n'était que poussière aux yeux, pour eux, c'était non pas du déjà vu mais simplement un détail qui ne pouvait les affecter. Alexis en était conscient, il savait avec pertinence absolue quels effets seraient produits sur chacun d'entre eux. Pourquoi alors avoir agi ainsi, pour détourner l'attention, pour gagner du temps, pour ses ambitions propres à son unique mentalité, pour solidifier l'essence du rêve qui devenait de plus en plus fragile? Rien ni personne ne pouvait deviner ce qui se tramait derrière le voile de cette nuit éternelle. Et c'était d'autant plus savoureux alors que Rick savourait une revanche personnelle à l'endroit de l'immortel alors qu'il était aidé d'un étrange individu aux mains d'argile et de sang. Le début du chaos était de plus en plus délicieux ainsi dit. Et dire que Peter Petrelli venait de s'effondrer sous le projectile de ce crétin des temps anciens. Était-ce le début de la fin?

Un maigre sourire d'ironie illumina les traits assombris du visage du ténébreux alors que Sylar élevait la voix une fois de plus, tel un enfant cherchenr à faire écouter sa parole aux foules. Cette colère, cette frustration, cette haine profonde dirigée envers un être qu'il ne comprendrait jamais, Alexis s'en délectait tellement Sylar sombrait de plus en plus dans le ridicule caricatural. Se croyait-il à ce point indestructible voir invincible alors qu'il n'avait que plus d'outils en main pour moins de matière cérébrale? Savait-il qu'il faisait une erreur monumentale en croyant que Alexis avait besoin de ses pouvoirs pour se montrer toujours sur une marche plus haute que lui? Secouant la tête comme pour chasser ses nombreux découragements, c'est sans surprise qu'il le voyait bien plus à proximité alors qu'il se fit agripper avec violence par le fou furieux. Et voilà que les ténèbres devinrent de plus en plus effacées, laissant le jour retrouver sa gloire d'antan. Ainsi il avait assimiler dans son métabolisme l'essence d'un pouvoir dépassant toutes ses réflexions. La goutte avait fait débordé le vase. Sans le vouloir, encore moins en ayant les connaissances nécessaires, Sylar avait frappé à la source, et jamais Alexis Kane aurait pu croire dans toute sa vie qu'un rêve aurait pu être aussi douloureux.

Sa projection s'était brutalement dissipée, comme une simple bourrasque de tempête passant à travers le temps. Le lien qu'il avait repris avec la réalité s'était brisé en miettes, provoquant une douleur mentale incomparable au sein de sa boite cranienne. Le mal le gagnait de plus en plus et c'est en serrant les dents que le ténébreux se plaça une main sur le côté de la tête en cherchant à reprendre le dessus, à regagner sa concentration pour éviter une véritable catastrophe. Ça le grugeait, de plus en plus, un véritable virus qui détruisait tout son passage. Jamais un rêve n'aurait du faire autant de conséquences, c'était une preuve de plus lui disant que sa distinction entre les deux mondes n'était plus à faire. Sentant ses sens se brouiller vers la dérive, l'homme tenta de se relever de peine et de misère. Le poids de la pression était à ce point important qu'il retomba aussitôt un genou au sol, le sang circulant à toute vitesse dans ses veines, son coeur pompant à un rythme n'ayant que d'humain son fonctionnement dépassé. Allait-il mourir, ici, solitaire, seul et éloigné de tous, dans l'ombre comme il était destiné? Était-il seulement vivant, soufflant et éclatant de vie et d'énergie? Ce qu'il croyait comme passager devint de plus en plus insistant alors qu'une bouffée de chaleur envahit son corps, une fièvre grimpant jusqu'aux abords de son lobe frontal. C'est en martellant la paume de sa main gantée sur son front qu'il comprit que la lutte était de plus en plus futile, voir insignifiante. Abandonner n'avait aucune raison d'être et ce n'était ni aujourd'hui ou demain que Alexis Kane s'avouerait vaincu devant un obstacle qui ne freinerait pas une seule de ses méticuleuses préparations. Un autre pas pour se relever fut son dernier alors que la totalité de son corps s'effondra au sol, incapable d'en prendre davantage. Le noir était plus noir que jamais. Même lui n'y voyait plus clair. Interrogations et questionnements fusaient dans tous les sens.

Vous êtes dans une situation extrêmement délicate, monsieur Kane. L'entente qui est maintenant plus que précaire pourrait en voir découler des conséquences plus sévères que vous l'auriez cru. Ceci n'est plus un avertissement mais bien une réalité qui dépasse votre environnement du rêve. Vous n'êtes pas un simple mortel, monsieur Kane, et vous le savez mieux que quiconque. Cependant, j'ai tendance à croire que vous ne prenez pas votre rôle d'émissaire de l'ombre dans tout son sérieux lors de situation critique comme ce qui vient de se passer à Central Park. Vous savez que pour vous, l'option de l'échec n'en est pas une et vous êtes comndamnée à la réussite absolue, peu importe les moyens à votre disposition pour y arriver. Cependant, vous avez de nombreux arguments dans votre camp et votre exploit d'avoir réussi à franchir la barrière qui vous opposait vous et le monde des vivants en est tout un. De l'intérieur de la fiction, vous vous êtes projeté comme si rien n'était. L'illusion parfaite, enfin, à quelque défauts près. Pour le temps que vous avez passé à l'intérieur du rêve, ceci est tout à fait remarquable. Nous avons cru votre potentiel atteint lors de l'évènement à l'aéroport de New York mais il semble que vous n'êtes jamais à court de ressources, n'est-ce pas? Votre persévérance et votre volonté sont aussi à toute épreuve, aucune tempête ne serait capable de les arrêter si on se fit à votre vécu. C'est pourquoi vous aurez votre chance et que votre esprit ne deviendra guère qu'une ombre passant dans l'obscurité. Rappelez-vous, monsieur Kane, les ténèbres, c'est vous, vos paroles, vos gestes, votre corps, votre âme, votre vie.

Depuis ce qui semblait de très longues heures, c'était ce même discours qui se répètait sans cesses dans les pensées du ténébreux. Assis sur les recoins d'une imposante falaise, c'est en regardant dans le creux de la crevasse sans fin qu'il réfléchissait profondément à la suite des choses. Si jamais le jugement était de nouveau porté, Alexis le savait très bien, ça en serait terminé de lui et de ses brillants discours qui ont marqué l'histoire. Les possibilités étaient tant nombreuses, le rêve lui offrait tout à bras ouverts et il aurait l'audace de manquer cette opportunité? La projection lui avait coûter de nombreux efforts et une méditation précieuse qui serait difficile à retrouver après ce cuisant revers. Toutefois, l'Incube était au courant de bien des choses à présent et peut-être serait-il temps de rendre visite aux bonnes personnes, à ces individus qui ont les capacités pour changer l'Histoire. Depuis trop longtemps avait-il servit uniquement ses intérêts, se porter à la cause d'une planète mourrante serait noble et juste. Dans cette définition, il est important de reconnaitre que les méthodes extrémistes du ténébreux sont sombres et sanglantes à souhait. L'impact, la provocation, voilà ce qu'il devait viser comme objectif.

Se relevant lentement de son point d'appui, Alexis fit apparaitre un immense escalier se déroulant vers les profondeurs infinies des crevasses naturelles du monde du rêve. Plongeant aisément les mains dans les poches de son grand manteau, c'est d'un calme toujours aussi désarmant qu'il poursuivait ses pas non pas vers l'inconnu et le mystère mais bien une assurance totale de la suite des choses...

L'action se déroulait très vite, beaucoup trop vite au goût de Liam. À en juger par le hurlement de rage de l'Entité, ce n'était pas lui qui avait été touché, mais Peter. La fureur de l'Entité n'aurait pas pu être plus imposante, elle paralysa Liam. L'indien savait que la Chose pouvait le tuer sans effort ...

* Et merde, pourquoi il a bougé … *

La situation n'était pas des plus joyeuses maintenant … Liam était plus ou moins seul contre tous, visiblement le nouvel ami de Baneson avait décidé de le butter, Hyde aussi, Baneson également. La prophétie ne disait-elle pas qu'en ce jour le combat devait être contre Hyde ? Apparemment, ce n'était pas vraiment d'actualité. Les circonstances jouaient en faveur de l'Entité, et en défaveur du monde, par conséquent. Liam ne pouvait rien faire, enfermé dans une coque d'argile. Il commençait à étouffer et ne pouviat rien faire. S'il tirait, il ne pouvait, au mieux qu'ouvrir une légère brêche dans la coque; au pire, faire rebondir la balle et se blesser, voir avec beaucoup de malchance, se tuer. Sa vie ne dépendait plus de lui. Il n'attendait plus qu'un e intervention divine.

Visiblement, Sylar était d'ascendance divine. C'est lui qui le libéra … avant de foncer sur Hyde et de s'en occupe, l'insultant au passage. Il s'envola en tenant contre lui l'Entité. Sans doute voulait-il en finir une bonne fois pour toute, étant immortel. Liam en profita pour revenir aux deux adversaires qu'il avait devant lui. Rick ne pouvait rien contre lui. L'inconnu allait se montrer beaucoup plus difficile à abattre.

Finalement, traiter avec Sylar avait été une bonne chose. Trois fois il lui sauvait la vie. Trois fois en très peu de temps. En un millénaire d'existence, Liam avait rarement frôlé la mort aussi souvent sur une aussi courte période.

« Belle intervention monsieur. Pouvoir intéressant. Voyons voir de quoi vous êtes vraiment capable. »

L'immortel analysa la situation. Le nouveau venu pouvait contrôler l'argile visiblement. L'argile était de la terre et de l'eau. Surtout de la Terre. Il ne manquait pas de matière première ici. Il pouvait l'attaquer de tous les côtés.Liam n'avait pas le choix, il devait passer son temps à bouger, quitte à brûler de l'énergie emmagasinée depuis longtemps. L'argile venait de la terre elle même. Il devait trouver un endroit où le sol n'était pas fait de terre, cela éviterait toute attaque venant du sol et lui permettrait d'occuper toute son attention à esquiver les attaques. Jusqu'à ce qu'une brèche s'ouvre permettant de l'abattre. Si seulement il y avait une brèche. Mais il y en avait toujours. Tout le monde avait sa faiblesse. Hyde. Kane. Sylar. Peter. Liam. Pourquoi en serait-il autrement pour lui ? L'indien regarda autour de lui, il avisa la fontaine, à quelques mètres, les bords en ciment, l'intérieur en carrelage.

« Parfait ».

Liam s'élança à toute vitesse, usant des avantages de son don, de ses siècles d'entrainement physique, pour rejoindre l'endroit avant que les deux hommes n'aient pu faire quoi que ce soit d'autre que de réaliser qu'il bougeait.

*Un jour, je m'inscrirai aux jeux olympiques. Juste pour voir si je suis capable de battre Usein Bolt. *

Liam s'arrêta. Regarda dans la direction des deux hommes, rediriga à nouveau une de ses armes vers eux, rangea la deuxième et sortit une grenade de sa poche, jouant avec, la lançant en l'air, la rattrapant. Un sourire se dessina sur son visage. Il allait pouvoir reprendre la situation en main, Hyde était loin, occupé avec Sylar. Rick Baneson n'était absolument pas une menace, il n'était ni armé ni capable de l'atteindre avec son pouvoir plus de quelques secondes. C'était presque un duel. Un duel entre Liam et l'inconnu. Un duel entre l'expérience et un pouvoir concret. Intéressant.

« C'est maintenant que le jeu commence messieurs. Aurez vous l'audace de venir participer contre moi ? Nombre d'hommes ont cru pouvoir me tuer aux fil des siècles, mais ils ont tous soit périt soit gagné la folie. Où vous situerez-vous ? Dans le camp des insensés qui tentent leur chance et y perdent la raison ? Dans celui de ceux qui y perdent la vie ? Ou, soyons fous, dans celui qui n'existe pas pour le moment, celui de la Faucheuse. C'est surtout à vous que je m'adresse, l'ami, pas à ce traître de Baneson, il est aussi utile qu'une mouche. »

Avec un grand sourire, l'indien invita les deux autres à entrer à leur tour dans la danse d'un geste ample de la main. Main tenant la grenade. CE geste se transforma en un rapide lancer, Liam ayant discrètement dégoupillé à l'aide de son arme, la grenade. Dans la foulée, il en prit une seconde, une fumigène cette fois. L'explosion se fit entendre. Au moins, l'alerte à la bombe était-elle justifiée maintenant. Les policiers ne s'étaient pas déplacées pour de fausses raisons. Liam se mit à rire grassement. ET hurla, avec une expression et une voix folle :

"KABOUM QUE LA DANSE, COMMENCE !"

[J'avais malheureusement pas grand chose à raconter =/ j'espère que ça suffira pour que vous preniez la suite]

Daniel ne comprenait absolument rien à ce qu'il se passait actuellement. Il y avait trop de protagoniste pour pouvoir comprendre parfaitement la situation. Mr Langton avait beau avoir 87 yeux pour regarder l'intégralité de la scène. Il fallait dire que la gay pride paressait un peu morne vis à vis de la situation actuelle.

Cependant avant qu'il ne puisse comprendre le pourquoi du comment. Une partie de lui, celle qui était à la surface se fit congeler par un individu qu'il ne connaissait absolument pas. Cette même personne libéra alors la cible de Daniel.

Le froid n'avait geler que la face visible de l'iceberg. La quantité d'argile commença alors à augmenter et sous la pression la glace commençait petit à petit à se briser. La partie commençait à devenir intéressante. Cependant il n'était pas préparé à voir ce qu'il allait voir. En effet, l'homme qui avait libéré sa proie s'attaquait à une sorte de démon. C'était une lutte de titan, une lutte infini mais heureusement ou malheureusement pour l'individu le démon sorti vainqueur de cette lutte.

Une sensation de froid parcouru l'échine de Daniel. La partie commençait à devenir plus intéressante. Clayface prit alors forme sur la terre ferme. Ses yeux brillaient comme un soleil. Son adversaire c'était réfugié sur une fontaine... Comme si un peu d'eau allait pouvoir neutraliser ses pouvoirs. Cependant au même, une grenade parti en sa direction.... Il fallait réagir vite car avec une arme de ce type pouvait facilement blesser Mr Baneson.

C'est alors que la main de Clayface se dirigea alors vers la grenade. Sa main parti en direction de la grenade pour l'intercepter. Daniel essaya d'augmenter présente autour de la grenade avant d'exploser. Malheureusement, Il ne fallut pas attendre d'avantage pour que l'explosion ai lieu. La chaleur fut intégralement absorbé par l'argile présente qui voyait sa température augmenté. Cependant l'onde de choc de l'explosion eu quand même lieu mais cette dernière s'en trouva amoindri.

Le bras de Clayface se reforma. Il ne ressentait aucune douleur, son corps était modélisable à volonté. Son adversaire voulait jouer au roi de la coline sur une fontaine. C'est sur qu'avec un débit pareil... Daniel avait de forte chance se noyer. Cependant l'argile se propageait partout. Daniel ne pouvait pas attaquer la fontaine directement.... Malheureusement pour le binoclard Clayface allait lui montrer qu'il est le numéro 1 des roi de la colline.

L'agile sous le sol se dirigea vers les canalisations qui alimentaient la fontaine à quelques dizaine de mètre. Dans le même moment, Daniel occupait le chevelu pour pas qu'il comprenne ce qui allait se passer. Son bras se modélisa en canon d'assaut et commença à faire feu à volonté sur sa cible.

Hey mon grand ! Le jour où on s'intéressera à ta vie tu m’appels oki ? Car tu vois aujourd'hui mon poing va finir dans tes fesses et après ca , tu vas pouvoir chier des bronzes en quantité industriel !

Son sourire narquois était présent. C'était sa marque de fabrique. L'individu en face de lui se prenait pour un dieu faut croire. Il était peut-être temps de lui montrer qui c'est le papa. Les balles d'argiles explosèrent un peu partout sur la fontaine. Certaines balles étaient composé de minerai de fer ou de cuivre.

Au même moment, l'argile qui était sur le tuyau venait de le percer avec la pression. L'eau se déversera alors dans la terre et l'argile remplaça alors l'eau dans le conduit. Ce dernière tous aussi molle se propagea dans le tuyaux et arriva au pied de l'adversaire de Danny.

Clayface devait cependant devait faire attention aux deux zigotos qui avait disparu dans leur affrontement titanesque. Si l'un l'emportait sur l'autre. Clayface allait sûrement être le suivant sur la liste.

Danny envoya de l'argile prendre possession du corps de l'homme qui venait à peine de se faire descendre. L'homme se releva comme un pantin façe à Liam. Clayface prit la balle dans la tête de l'homme et la dirigea dans la tête de l'adversaire de Daniel.

Excuez moi Messieur, mais l'élection du gay de l'année c'était pas avant hier? C'est sur que vu votre tête vous avez du gagné haut la main.

Malgré l’action massive qui se déroulait à une vitesse folle autour du petit Rick Baneson, malgré l’ampleur titanesque et biblique du moment présent, le jeune homme semblait incapable de capturer l’essence même des conséquences de ses actes. Il prônait la fin d’un monde, lui qui n’avait même pas vécu un quart de siècle. Il avait le pouvoir de faire peser la balance du coté de l’Apocalypse, mais était pourtant la pire personne pour faire se genre de choix. Pourtant il était bien là, à faire face à ces entités à peine humaines qui s’affrontaient dans un chaos à peine compréhensible.

Dans la pénombre artificielle d’Alexis Kane, le combat perdurait comme si rien ne venait priver les participants de leurs sens de la vue, preuve parmi tant d’autre que les mutants présents dans Central Park étaient bien plus que de simples humains. Malgré le fait qu’il ne pouvait distinguer le bout de son nez, Rick savait que le clan des pro-humanistes semblait se faire massacrer, tout bonnement. Avec le télépathe totalement inconscient, un Sylar embroché dans les ronces, un Caldwell prisonnier de l’argile et un Peter portant l’étiquette « Cible prioritaire » aux yeux de famine, la situation semblait toute gagnée pour les cavaliers de l’Apocalypse. Cependant, Pestilence n’était pas assez dupe pour croire que ses adversaires avaient dit leur dernier mot, il Sylar allait être le premier à lui prouver qu’il avait raison de ne pas crier victoire si tôt. À travers les discours éternels et les ténèbres d’Alexis, d’éclatantes lueurs bleutées vinrent témoignés de la puissance glacée du Serial Killer alors qu’il gelait littéralement son entrave. Sa voix résonna clairement au tympan de Rick, qui se doutait que la situation venait de quitter tout contrôle. Sylar dut s’en prendre au Prince des Ténèbres d’une quelconque façon car la pénombre finit par s’évanouir aussi rapidement qu’elle avait apparue, laissant paraitre une vision plutôt inattendue du champ de bataille.

Le corps inerte de Peter Petrelli reposait au centre de l’affrontement, une flaque de sang venant nonchalamment s’écouler sous le jeune homme après qu’il fut atteint accidentellement par un des nombreux coups de feu aléatoires de Liam. Rick ne put que regretter que la mort du cadet Petrelli n’ai pas été plus douloureuse et agonisante, mais il se réjouissait de voir que celui qui l’avait tant fait souffrir à Miami avait poussé son dernier souffle. Avec une certaine naïveté enfantine, il croyait que l’affrontement était terminé, que la fin du monde pouvait suivre… mais clairement, il n’avait pas compris que Famine souhaitait tuer Peter lui-même, et s’en retrouvait donc dans une colère sans égale. Le Maitre des virus n’eu cependant pas le temps d’admirer la mort violente du chef du Montecito Casino. Le Serial Killer n’en avait pas fini dans sa folie de destruction, et maintenant qu’il avait fait disparaitre Alexis Kane, il en avait maintenant après ses alliés. D’un simple geste de la main, il réussi à prendre Daniel et Rick dans une entrave de glace dont le froid intense venait lacérer la peau de Pestilence. Alors qu’il réduisait les deux comparses à l’immobilité, Sylar sauva la vie à Liam en décollant comme une fusée, emportant avec lui Famine grâce à un subterfuge digne du Serial Killer. Les deux hommes-volants disparurent dans les airs, laissant Caldwell et le cadavre de Peter aux mains de Daniel et Rick, tout deux figés dans la glace. La situation avait clairement changée du tout au tout en quelques secondes, comme c’était toujours le cas. Clayface avait vite fait de se débarrasser de sa prison personnelle, utilisant son contrôle sur l’argile pour créer une pression suffisante pour se libérer.

« Hey, un coup de main, ça serait apprécié… »

Pestilence se retrouva à son tour libre de se mouvoir sans restreinte suite aux bons soins de son compagnon de combat. Cependant, la suite des choses ne prévoyait rien de bon. Le pouvoir de Rick était impuissant face à son adversaire, ce dernier possédait même un nombre incalculable d’avantage face au Maitre des virus. Que ce soit ses nombreuses armes cachées aux creux de son manteau ou bien l’expérience acquise au fil des siècles, cet homme était un adversaire bien trop puissant pour lui seul. Daniel, quant à lui, avait clairement sa chance. Le propriétaire de casino avait prit place dans sa fontaine comme si c’était un fort qui le mettrait à l’abri de toute les offensives, ce qui n’impressionna pas particulièrement le Père des défunts Sons. D’un autre coté, la grenade qui leur balança au visage était un argument qui valait déjà un peu plus de considération. Rick avait une certaine expérience avec les armes de poings, mais cet armement de calibre militaire lui laissait un goût amer à la bouche. Alors que Clayface se d’intercepter la grenade en vol, le Maitre des virus couru pour se mettre hors de danger. Clairement, cet affrontement n’était pas le sien.

Le regard du Bostonnais se posa sur le corps sans vie de Peter, reposant toujours dans son propre sang. Alors qu’une partie de lui se disait que le cadet Petrelli avait enfin trouvé le sort qu’il méritait, une autre partie de la conscience de Pestilence. Il avait lu dans la documentation de Pinehearst comment fonctionnait ce pouvoir de régénération si convoité. La balle de Liam avait du se figer dans une des vertèbres cervicales du jeune homme, sectionnant la moelle épinière et empêchant donc toute possibilité de retour miraculeux au monde des vivants. Sans cette petite balle à cet endroit précis, Peter serait comme un neuf! Soudainement, Rick fut pris d’un mal de tête infernal qui vint lui brouiller la vision. Au départ, il crut que le télépathe avait repris conscience, mais le problème semblait provenir d’une source bien plus près de lui-même : son propre pouvoir. Il le savait, cette bombe à retardement qu’était sa capacité finirait par influer sur son raisonnement, sur sa moralité. Dans ce chaos de pensée qui la happa brusquement, plusieurs images défilaient, la plupart étant des visages de personnes qu’il avait côtoyé, rencontré, ou même tué. Les réalités se bousculaient, la légitimité de cette fin du monde qu’il avait prôné plus tôt lui semblait maintenant mise en doute. Qui était-il pour faire ce choix? De plus même si certains méritaient de mourir, d’autre n’aspirait qu’à survivre dans ce monde injuste. Peter était l’un d’entre eux, un de ceux qui pouvait faire une différence, un de ceux qui pouvait mettre du poids dans la balance et équilibrer pour tous les péchés de Pestilence. Alors que Rick s’approcha inconsciemment du corps de Peter pour y déloger maladroitement la balle qui l’avait tué, son ultime pensée fut pour le froid regard azur d’Elizabeth. L’idée de la voir mourir aux mains de ce monstre de Famine l’empli d’une rage passionnée. Lorsqu’il sentie le petit projectile entre son pouce et son index, il l’extirpa avec un léger dégoût.

« Tient Petrelli… Tu ne pourras pas dire que je n’ai jamais rien fait de bien dans ma vie… »

Conscient que le processus de régénération de Peter allait se faire au ralenti suite à ce traumatisme intense, Rick se retourna vers Daniel et Liam qui avait poursuivi le combat dans son dos.

« Clayface! Caldwell! Je ne sais pas trop pour vous, mais je n’ai pas envie d’être ici quand Famine va revenir pour en finir avec nous. La fin du monde, c’est bien tentant, mais disons que j’ai d’autres plans pour l’instant. Messieurs, vous serez d’accord qu’il nous reste entre tant de choses à voir, tant d’argent à empocher et surtout, tant de jolies demoiselles à rencontrer. Le seul type qui peut nous permettre de peut-être survivre s’est pris une balle dans le cou, mais il va s’en remettre. On va devoir foutre le camp d’ici et le mettre en sureté… Vous êtes avec moi pour ça? »

« A qui le tour ? »

Les certitudes que Lisa avait quelques secondes auparavant quant à l’issu de cet affrontement, la sincère conviction qu’elle allait vaincre son adversaire, l’assurance d’être bien plus forte que Hyde, tout ceci venait d’être balayé. Elle venait pourtant de mettre son adversaire en échec dix secondes plus tôt avec l’aide de son père et de Warren. Avec le coup de maître qu’elle lui avait porté, elle était persuadée d’avoir renversé la situation, mettant ainsi toutes les chances de leur côté pour mettre un terme aux agissements de l’entité une bonne fois pour toute.

Pourtant, la Bête semblait avoir encore de la ressource. Repoussée plus qu’elle ne l’avait encore jamais été au cours de tous ses affrontements, l’entité était une nouvelle fois parvenue à faire l’impensable, l’horreur dont elle était capable ne semblant connaitre aucune limite.

Réalisant la délicate situation dans laquelle Hyde se trouvait face à trois adversaires, il avait simplement pris la décision d’éliminer l’un des candidats. Warren avait donc fait les frais de la contre attaque mortelle du Carnassier, son esprit ayant été littéralement déchiqueté par la fureur de Famine.

Alors que les images de la fin de Warren continuaient de défiler en boucle dans son esprit, Lisa réalisa que son père et elle n’auraient jamais la force de faire front contre leur redoutable ennemi, et ceci, malgré tous les pouvoirs que le Peter du futur avait confié à la jeune Dumont.

« Et bien … puisque personne ne se propose, c’est donc moi qui vais choisir. »

Le regard cruel de l’entité se braqua alors dans les yeux de la jeune Lisa, semblant la scanner de ses iris de bronze miroitant. Le sourire sadique de la créature disparut lorsque son attention se porta sur quelque chose qui se trouvait dans le dos des Dumont. Hyde avança alors, dépassant Alex et sa fille sans se soucier d’eux, à croire qu’il avait pris la décision de les ignorer. Le français et Lisa laissèrent leur adversaire s’écarter d’eux, voyant ainsi ce qui avait bien pu retenir l’attention du Carnassier.

Le troisième écho venait de prendre forme, révélant ainsi son identité à tous. Il s’agissait d’un jeune homme vêtu d’un imperméable beige. La tête baissée, une longue mèche de cheveux bruns lui tombait devant le visage, empêchant de correctement discerner ses traits.

« Ce n’est que partie remise Dumont et Dumont, le troisième écho semble vous avoir offert un répit. »

Fronçant les sourcils, Alex ne quitta pas du regard son adversaire tout en se plaçant devant sa fille. Ce troisième écho, il aurait reconnu sa silhouette parmi mille. En revanche, Lisa ne parvenait pas à poser un nom sur cet individu qui restait toujours mutique. Hésitante, elle chuchota alors à son père.

« Qui est-ce ? On dirait … Pet’ … mais …

- Il est différent. Il est tel que je l’ai connu le jour de notre rencontre.

- Je ne comprends pas. Pourquoi ne fait-il rien ? Il aurait déjà dû parler.

- Et bien, il faut croire que les échos n’encaissent pas très bien la mort de leur propriétaire », balança Hyde avec sarcasme.

Réalisant ce que venait de révéler l’entité, Lisa tomba à genoux, abattue par une telle nouvelle. Peter était donc mort, sacrifié par ce conflit hors norme. La nouvelle avait vidé la jeune fille, de la même manière qu’aurait pu le faire le pouvoir de l’entité.

« C’est impossible ! Peter ne peut pas mourir !

- Et pourtant …

- Son pouvoir l’en préserve ! Tu mens pour tenter de nous déstabiliser ! »

Orientant sa main d’un geste vif en direction d’Alex, l’entité s’abreuva alors de l’essence vitale du français, le forçant à mettre genoux à terre, le plaçant ainsi au même niveau que sa fille.

« Crois-tu réellement que j’ai besoin de tels stratagèmes pour vous déstabiliser ?! Peter a été abattu d’une balle dans la tête ! Réjouis-toi pour lui que sa mort ne soit pas venue de ma main ! Elle aurait été beaucoup plus longue et douloureuse ! … Tout comme le seront les vôtres ! »

Devant un Peter toujours muet et immobile, l’entité s’approcha d’Alex, braquant toujours la main menaçante en direction du torse du jeune homme.

« Je choisis de commencer par toi … hôte », conclut-il avec un sourire satisfait.

Mais une nouvelle fois, l’entité s’arrêta net, se redressant et regardant l’horizon, comme si quelque chose ou quelqu’un venait de l’interpeler au loin. Toujours à genoux et se retenant sur les mains pour ne pas s’écraser sur le sol, Alex haletait, alors que Lisa semblait toujours aussi abattue.

« Alex... Le jour de la naissance de Lisa, j'ai fait une promesse : celle de toujours veiller sur vous trois. Qu'il s'agisse de Lisa, de Kerry ou toi, jamais je ne vous laisserai tomber. Je suis ici parce que je sais que tu as besoin de moi, mais tu vas également devoir y mettre du tien. Ce n'est qu'en se mobilisant tous ensemble qu'on pourra venir à bout de ce monstre qui t'habite, et ce, une bonne fois pour toutes. Alors... partant ? »

C’était la voix de Peter qui venait de prononcer ces mots plein d’encouragement et de soutien. Redressant la tête, Alex put voir que c’était l’écho qui venait de parler. La tête redressée, Peter arborait cette allure déterminée qu’il pouvait avoir dans les moments où tous doutés, à part lui. Dans un même temps, Lisa sembla reprendre vie, comme réanimée par les propos du new-yorkais. Essuyant une larme d’un revers de main, elle aida son père à se relever, alors que ce dernier répondait à l’écho d’un signe de tête affirmatif.

Se retournant, l’entité fit face au reflet psychique de Peter, plantant un regard haineux dans celui du jeune Petrelli.

« Tu crois vraiment pouvoir venir à bout de nous si facilement ? Maintenant que tu as aspiré une partie de moi, je suis ancré en toi, et jamais plus tu ne te débarrasseras de moi. Tant que tu seras là -et je peux t'assurer que ça ne va pas durer- je ne te lâcherai pas, jusqu'à trouver ton point faible, ou simplement que tu perdes la raison. Tu vis pour acquérir une puissance qui t'aveugle, tu ne te rends pas compte que ton comportement ne te mènera nulle part. Tu es seul, et tu fais bien trop confiance en ton pouvoir. Cette assurance te perdra, je peux te le garantir. »

Le jugement de l’écho rendu, ce dernier vint alors se placer aux côtés de la cheer leader, gagnant alors cette attitude léthargique qu’avaient tous clones une fois leur propos recueillis.

« C’est une seconde chance pour lui … mais s’en est également une pour moi. Je vais finalement pouvoir obtenir cette vengeance qui me revi-

- Maintenant ! »

Lorsqu’Alex hurla ce simple mot, il bondit sur l’entité de tout son élan, la faisant basculer au sol sous son poids, et la maintenant plaquée par les épaules. Lisa posa alors l’extrémité des doigts sur les tempes de Hyde.

* * *

Debout au dessus de Sylar, l’entité continuait de vider la vie du serial killer. Restaurant son intégrité physique après le choc que son corps avait subi, Hyde avait bien l’intension d’abattre son courroux sur quelqu’un maintenant que Peter était hors jeu et que Sylar l’avait catapulté à des kilomètres de Central Park. Ce quelqu’un serait Sylar.

Subitement, une lueur de vie se mit à irradier de plus en plus en provenance du parc new-yorkais. Elle semblait se rallumer lentement, mais surement, gagnant en intensité au point d’être aisément visiblement par le pouvoir de l’entité, malgré les kilomètres les séparant. Cette essence vitale, Hyde ne la connaissait que trop bien. Pire ! Il ne la haïssait que trop ! C’était celle de Peter Petrelli !

Surpris par un tel retour, l’entité ne fit même pas attention qu’elle avait cessé de drainer la vitalité de Sylar. Lorsqu’elle s’en rendit compte, elle observa nerveusement sa main, toujours tendue en direction du thorax du tueur, mais n’exerçant aucun siphonage. Pire ! Il était comme paralysé. Bouger était devenu tout bonnement impossible. Hyde avait beau lutter, petit à petit, il perdait le contrôle de son corps.

Le regard azur d’Alex se posa alors sur Sylar. Se penchant sur lui, il tenta de le faire revenir à lui avec une grande gifle, ce qui fut une source de grande satisfaction pour celle qui à présent était aux commandes de ce corps. Lorsque le psychopathe commença à revenir à lui, Lisa l’attrapa par le col et le souleva afin de capter toute l’attention embrumée de son interlocuteur.

« Eh ! Trou duc’ ! Réveille-toi ! J’peux pas te soigner, je sais pas comment ça marche, et j’vais pas pouvoir contrôler Gargantua bien longtemps. »

Impatiente, et aussi parce qu’après tout, c’était une forme de vengeance pour ce qu’il avait osé lui faire subir par le passé, Lisa malmena un peu plus Sylar en le secouant par le col, afin d’accélérer le retour du monde de Morphée.

« Ouvre bien tes oreilles ! Tu dois ramener l’entité à Central Park ! Peter est de nouveau en vie. Seul, tu vas te faire ratatiner, alors stop jouer les mégalos et débrouille-toi pour que Famine retourne là bas au plus vite. Deux données sont indispensables pour vaincre l’entité en plus du taff de malade que je fais dans sa caboche : Peter doit être présent et ça doit se faire dans Central Park ! T’as compris tête de nœud ? »

Fermant les yeux et fronçant les sourcils, Lisa lutta afin de maintenir son emprise encore quelques secondes. Le combat contre la volonté de l’entité était bien plus éprouvant qu’elle ne l’aurait imaginé. Relâchant Sylar, elle le regarda une dernière fois dans les yeux.

« J’aurai jamais pensé te dire ça un jour mais … bonne chance. »

Les iris bleus du français disparurent alors de nouveau pour laisser une nouvelle fois place à l’ambre si caractéristique de l’entité. Cette dernière, furieuse d’un tel traitement, s’écarta de Sylar en reculant, tout en secouant la tête, comme pour chasser un cauchemar.

« Cette peste va me le payer ! »

* * *

Amplifiée par la rage, la force de l’entité sembla s’en trouver décuplée, au point qu’Hyde parvint finalement à repousser Alex et à s’écarter des mains de Lisa. Se redressant tout en haletant, essoufflé par cette lutte, l’entité lança une nouvelle fois un regard meurtrier à ses deux adversaires.

Au même instant, un nouvel orbe miniature se détacha de la sphère grouillante des échos, commençant comme ses prédécesseurs avant lui, sa ronde autour du globe mère.

Autour des trois individus, le ciel était à présent plus obscure que jamais, mélange d’ombres, de noirceurs et de teintes violacées tourbillonnantes. Le dôme protecteur dressé par la volonté d’Alex commença alors à se fissurer en plusieurs endroits sous la pression exercée par l’ouragan de rage que formait l’essence de l’entité. Certains morceaux commencèrent même à être arrachés, irrémédiablement avalés par la tourmente bouillonnante qui faisait rage au dessus.

Trois échos étaient à présent révélés, c’était autant de faille dans les défenses du français. C’était également autant d’énergie brute disponible pour alimenter le potentiel destructeur de l’entité.

Bientôt, un quatrième ferait son apparition.

Spoiler:

Sylar tenait fermement Hyde contre lui, il ne le lâcherait pas, aucun échappatoire pour l'Entité cette fois-ci. Le tueur savait que les chances que sa cible et lui s'en sortent indemnes étaient minces, voir inexistantes, mais sans Peter il n'avait plus de raison de vivre, il n'aurait jamais son Saint Graal, le pouvoir qu'il convoite depuis si longtemps. Sylar n'avait plus rien à perdre.
Tel un météorite il se dirigeait vers l'extérieur de la ville, à une vingtaine de kilomètres de Central Park. Il sentait les os de l'Entité chauffer sous ses doigts, sa peau avait déjà été liquéfiée, ses entrailles carbonisées. S'il pouvait souffrir, alors il devait déguster copieusement à cet instant. Sylar commença alors à augmenter la chaleur émanant de son corps, se préparant à une déflagration qui les exterminerait tous les deux. Le baisser de rideau pour le tueur. Le sol était de plus en plus proche. Ils allaient arriver sur un champs désert, ou un terrain vague, en tout cas le tueur ne voyait pas de trace de civilisations aux environs.

Malheureusement, les plans du serial killer ne pourront être mis à exécution. Il sentit les mains de l'Entité se poser sur ses bras, commençant à les écarter avec une force qu'on ne pouvait plus imaginer de la part d'un animal à moitié brûlé.

« Sans vie, nul pouvoir ! »

Sylar sentit son pouvoir s'atténuer, alors que le sol n'était plus qu'à quelques dizaines de mètres maintenant. Toute la chaleur, la puissance qu'il avait emmagasiné était en train de se transférer progressivement vers le corps de Hyde, qui ne semblait plus être vulnérable aux radiations. Après son pouvoir, c'était son énergie vitale qui commença à faiblir, de plus en plus.

" On ... s'retrouve ... de l'autre ... côté "

Plus d'explosion, certes, mais restait une chute vertigineuse. De quoi peut être en finir tout de même. Un dernier soubresaut d'espoir de la part du tueur, avant que ce dernier ne sombre dans la léthargie, à nouveau piégé entre le monde des vivants et celui des morts.

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"Où suis-je ?"

"La question n'est pas réellement de savoir où tu es, mais plutôt de savoir pourquoi tu es là."

Sylar fit volte-face, il était dans une pièce blanche, sans porte ni fenêtre. Il était piégé. Face à lui, un homme qu'il avait déjà eu l'occasion de rencontrer à deux reprises lorsqu'il avait perdu connaissance. Il l'avait identifié comme un employé de Pinehearst capable de voyager dans les rêves des gens. Ce dernier était assis sur un fauteuil en cuir, derrière un bureau de bois sombre.

"Vous ..."

"... Moi."

"Qu'est-ce que vous me voulez encore ?"

"Mon pouvoir ne fonctionne pas comme ça, petit malin. Je ne rends pas visite aux gens, ce sont eux qui viennent à moi."

"Pourquoi je viendrais vous voir ? Je ne sais même pas qui vous êtes."

"Parce que tu as besoin de réponses, certainement. N'y a-t-il pas quelque chose qui te taraude ? Quelque chose que tu as besoin de savoir ? Qui t'empêche de dormir la nuit ?"

"Plus maintenant."

Sylar avait répondu en pensant à Peter.

"Il n'est pas mort stupide imbécile."

"Quoi ?"

"Il a le pouvoir de la cheerleader, il ne peut pas mourir. Si tu avais pris le temps de lui retirer cette balle logée dans son crâne, avec ta télékinésie, il serait déjà ressuscité au moment où nous parlons."

Le serial killer réalisa à quel point il avait été idiot. C'était pourtant évident.

"Je dois repartir."

"Ha Ha ! Ce n'est pas aussi facile que ça."

"Et c'est sûrement vous qui allez m'empêcher de partir ?"

"Au contraire espèce d'idiot. C'est moi qui vais t'aider à te sortir de cet état."

Il écarta les mains, désignant deux portes qui venaient d'apparaître à sa droite et à sa gauche. Sylar n'attendit pas, il avança vers une des portes avec la ferme intention de quitter cet endroit. Il fut néanmoins stoppé dans son élan par la voix de l'autre.

"A ta place, je réfléchirais."

Sylar s'arrêta dans son élan. Il regarde l'homme droit dans les yeux, puis commença à examiner la pièce. Il comprit alors que tout ceci n'était qu'une métaphore. Il était en train d'être interrogé. Il avait un choix à faire.

"Voici les options : franchis la porte à ma gauche et tu repars affronter Hyde, dans cette vie de quête éternelle et d'insatisfaction où tu devras te battre et tuer pour avoir ce que tu désires, sans jamais pouvoir l'obtenir. Une vie d'humain doté de super-pouvoirs à l'existence totalement vide de sens comme celle que tu vies depuis toujours. "

Le tueur serra les dents, ce que disait cet homme commençait sérieusement à l'énerver, il envisageait la possibilité de le tuer, là tout de suite.

"Franchis la porte à ma droite, et tu pars dans l'autre sens. Tu acceptes enfin le fait que tu n'as rien à faire sur cette Terre ... et tu meurs. Tu accèderas alors à un monde où tu serais tout ce que tu as toujours voulu être, pour l'éternité. Ton paradis à toi, en somme. C'est rapide, facile, indolore."

Le tueur devait se rendre à l'évidence, la mort ne lui avais jamais parue aussi douce. Le choix n'était pas facile à faire. Sylar ferma les yeux et baissa la tête.

"Allons, Allons. Pourquoi te mets-tu dans cet état ? Le choix ne se pose même pas. Tu as toujours voulu être le plus puissant. La possibilité t'es offerte, là, tout de suite. Tu règneras en maître, comme tu l'as toujours voulu."

Sylar ouvrit les yeux et se dirigea vers la porte de droite.

"Voilà, je te reconnais bien là."

Il posa la main sur la poignée et la tourna.

"Adieu, Sylar. Ça a été un plaisir."

Le tueur voulait pousser cette porte, en finir, être enfin comblé. Mais il n'arrivait pas à franchir le pas. Il resta là, immobile.

"C'est trop facile..."

"Mais c'est tout ce dont tu as toujours rêvé qui t'attend !"

C'était vraiment trop simple, cette façon d'obtenir ce que l'on veut comme ça, en se disant tout simplement que la mort était la solution. Sylar avait souvent été lâche, il avait souvent profité de la faiblesse de ses victimes, mais là il ne pouvait se résoudre à abandonner comme ça. Il n'était pas un homme suicidaire. Mais en même temps, il ne serait jamais comblé s'il continuait de vivre, de se battre. Il hésitait réellement. Hyde, Peter, Kerry, Alexis Kane, Alex Dumont, Liam Caldwell. Toutes ces personnes, toutes ces directions, tous ces choix qui ont été faits et qui restent à faire. Il ferait mieux de mourir, non de vivre. Non .. et ... et ...

"Et puis merde, fais chier."

Il lâcha la poignée et s'envola à travers la pièce pour aller enfoncer la porte de gauche. L'homme resta assis, bouche bée, derrière son bureau. Après quelques instants de silence et de réflexion, il conclut simplement en haussant les épaules :

"Il a fait le bon choix."

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Sylar ouvrit les yeux et immédiatement il sentit une énorme douleur. Il porta sa main à sa jambe gauche qui était tournée dans le sens opposé à celui auquel elle était habituée. Il la remit en place d'un geste bref, ce que le fit crier de douleur. Il s'empressa également de remboiter son bras gauche, non sans hurler à nouveau. La régénération pouvait maintenant commencer, et la douleur s'estomper.

« Oh non … pas si vite … gros con ! N’imagine pas t’en sortir si facilement ! A défaut d’un Peter, je me vengerai sur un traitre ! »

Le serial killer avait visiblement récupéré beaucoup moins vite que son adversaire, lequel s'empressa de recommencer à drainer son énergie vitale.

« Je vais commencer par récupérer ce que tu viens de me forcer à dépenser. Ensuite, je t’achèverai. »

Quel gâchis, refuser de mourir pour finalement être contraint de rejoindre le monde des morts de toute façon. Sylar aurait voulu se lever, bondir sur Hyde, le ruer de coup, le geler sur place, mais il était beaucoup trop faible pour se mouvoir. Et pourtant, alors que tout espoir lui semblait perdu, il sentit le pouvoir de l'Entité commencer à faiblir, tandis que son énergie vitale se stabilisa, commençant à être emmagasinée à nouveau de façon normale. Il sentit qu'on le saisit par le col et qu'on le retourna, pour finalement faire face à Hyde qui lui flanqua une énorme gifle. Là, pour le coup, il était bien réveillé.

« Eh ! Trou duc’ ! Réveille-toi ! J’peux pas te soigner, je sais pas comment ça marche, et j’vais pas pouvoir contrôler Gargantua bien longtemps. »

Sylar ne comprit rien, il bafouilla:

" Quoi ? Qu- ? Que ?"

« Ouvre bien tes oreilles ! Tu dois ramener l’entité à Central Park ! Peter est de nouveau en vie. Seul, tu vas te faire ratatiner, alors stop jouer les mégalos et débrouille-toi pour que Famine retourne là bas au plus vite. Deux données sont indispensables pour vaincre l’entité en plus du taff de malade que je fais dans sa caboche : Peter doit être présent et ça doit se faire dans Central Park ! T’as compris tête de nœud ? »

Le serial killer arbora un léger rictus en reconnaissant la jeune Lisa Dumont derrière ces paroles. Elle avait bien le courage et la verve de son père, la féminité en plus. Sylar pouvait la voir lutter pour garder le contrôle, tandis qu'il commença enfin à pouvoir se relever.

« J’aurai jamais pensé te dire ça un jour mais … bonne chance. »

"Ouais ... Merci."

Sylar étira son rictus en un sourire machiavélique, qui vu les circonstances, ne pouvait rien présager de bon.

Quand l'entité pu reprendre le contrôle de son corps, Sylar n'était plus là ... Enfin, physiquement tout du moins. Hyde pu entendre sa voix résonner à ses oreilles, sans pouvoir le localiser:

"Y a une petite souris qui m'a dit que le jeune Petrelli est de nouveau parmi nous ... N'est-ce pas excitant ? Inutile d'essayer de me trouver, c'est futile, pour l'instant en tout cas. Voilà le deal, Hyde. Je sais que tu me considères comme un traître et que tout ce qui vient de se passer ne tend pas vraiment à prouver le contraire. Mais je tiens vraiment à me recentrer un peu sur mon objectif principal. Je te propose une nouvelle alliance. Tu occupes les autres, je vole le pouvoir de Peter et je disparais dans la seconde. Libre à toi de faire ce que tu veux ensuite avec Peter, les autres, cette ville, ou c'que tu veux. Je vais te ramener à Central Park immédiatement pour que tu puisses assouvir ta soif de vengeance avant qu'il ne s'échappe, c'est ma part du marché. A toi d'honorer la tienne."

L'entité pu sentir une main se poser sur son épaule, dans son dos, puis le décor changea à nouveau. Il se retrouva à Central Park, à l'endroit exact d'où il était partit. Sylar quant à lui, n'était pas visible, mais il était bien là. Hyde et Peter étaient à présent à nouveau réunis dans Central Park, avec les autres. Ce qui allait suivre promettait d'être dantesque, le serial killer ne voudrait rater ça pour rien au monde.