The Come Back [PV Kerry et Peter]

Kerry et Alex, après avoir quitté l’appartement de ce dernier, se rendirent au pilier nord de la Tour Eiffel, comme il en avait été convenu avec Peter. Comme à chaque fois qu’il en était si proche, le français se sentait comme un gamin. L’édifice de fer se dressait, majestueux, symbole de toute une nation à travers le monde. S’il la regardait avec les mêmes yeux que lorsqu’il l’avait vu pour la première fois, aujourd’hui, Alex ressentait également de l’humilité à côté du monument. La dame de Fer savait rappeler à ceux qui l’approchaient combien les êtres humains étaient petits et insignifiants, mais en même temps, capables de prodiges en unissant leurs efforts.

Serrant Kerry dans ses bras, il était heureux de pouvoir être ici avec elle. Tous deux contemplaient l’édifice en attendant la venue de Peter. D’ailleurs, il ne devait plus tarder à arriver.

« Espérons qu’on revienne ici un jour. J’ai plein d’autres choses à te montrer. Mais bon, cette fois-ci, il faudra peut-être prendre l’avion. »

Après plaisanté sur la peur des avions de Kerry, Alex téléphona à Peter. Les deux jeunes hommes convinrent de se retrouver à la Tour Eiffel. Kerry et Alex se préparèrent et partirent donc au lieu de rendez-vous.
Une fois sur place, Kerry pu admirer le majestieux édifice, fierté de la France et qui accueillait des millions de touristes chaque année Elle se souvint d'un cours qu'elle avait reçu lorsqu'elle était au lycée. Le cours portait sur les grands monuments du monde, la grande Tour y faisait partit évidemment. Leur professeur leur expliqua par qui, quand et dans quelle circonstance la Tour Eiffel avait été construite. Dire qu'à l'origine cette Tour aurait du être détruite après l'exposition universelle de 1889. Les Français se seraient privés d'une merveille.
Kerry serait restée des heures, là blotie dans les bras d'Alex, en train de contempler l'édifice. Mais malheureusement pour le moment ce n'était pas possible. Ils avaient des choses à règler et pour cela ils devaient retourner à New-York. Mais un jour, elle comptait bien revenir ici avec Alex. Même si elle devait prendre l'avion pour ça.

"Tu as de la chance...tu vis dans l'une des villes les plus belles du monde, en fait elle doit sûrement être la plus belle."

Les deux jeunes gens resèrent là, attendant la venue de Peter.

Invité

En sortant de l'hôpital à New-York, Peter était tiraillé entre la colère et la confusion. Il aurait bien aidé Lila Cruz à remuer sa lime à ongles dans sa cuisse s'il en avait eu l'occasion. Elle ne lui avait été d'aucune aide, il l'avait sauvée pour rien. Ou presque. Et c'est là qu'intervenait le second sentiment : l'Anglaise lui avait appris que son propre père, Arthur Petrelli, était encore en vie. Angela était-elle au courant de cela ? Sa vie n'aurait-elle été qu'un mensonge jusqu'à présent ? Comment trouver des bases sûres, comment pouvait-il encore être capable de faire confiance à quelqu'un après tant de trahisons et de manipulations ? Il se souvint de l'enterrement, qui avait eu lieu une après-midi de printemps. Le soleil resplendissait dans un ciel bleu apaisant. C'était une splendide journée si l'on exceptait les circonstances. Peter et Nathan étaient encore sous le choc de la nouvelle. Ils s'apprêtaient à témoigner contre leur père au tribunal, et voilà que ce dernier avait quitté leur monde contre toute attente. La culpabilité les avaient rongés pendant des semaines sans qu'ils n'eussent osé se l'avouer. Mais la vie continuait et il fallait vivre avec cette pensée déstabilisante.

Et voilà que tout à coup, on lui apprend qu'il a été victime d'un monstrueux subterfuge. Du moins, c'était l'hypothèse la plus probable. La réalité était devenue toute autre depuis que certains êtres étaient capables de voyager dans l'espace ou dans le temps, et que d'autres pouvaient se régénérer. Peut-être son père avait-il été ramené à la vie... Peter n'osa pas trop y penser et décida plutôt de chercher une solution à son problème. Non seulement, il ignorait si Arthur avait ou non dérobé de nouveaux pouvoirs, mais en plus Alex et sa copine étaient introuvables.

Le jeune homme se rendit à l'accueil de l'hôpital et s'adressa à l'une des infirmières en chef.

- Bonjour, je vous ai amené une femme blessée cette nuit.

- Oui, je me souviens très bien de vous monsieur Petrelli. Merci encore pour votre dévouement.

- C'est tout naturel. Mais vous devriez la surveiller de plus près. Il semblerait qu'elle se soit blessée elle-même. Ses draps étaient couverts de sang lorsque je suis allé la voir. Elle aurait peut-être besoin d'une assistance plus... rigoureuse.

- Très bien, je vais voir cela immédiatement. Bonne journée, monsieur Petrelli.

- Merci. A vous aussi.

Les doubles portes vitrées s'ouvrirent automatiquement à son passage et il se retrouva au grand air. A ce moment précis, son téléphone portable se mit à sonner. Une chance qu'il venait de quitter l'hôpital, sinon il aurait eu droit à une sacrée réprimande ! Il décrocha et faillit laisser tomber l'appareil. C'était Alex himself ! Il lui expliqua rapidement la situation : la bataille s'était très mal présentée dans les buraux de la Compagnie. Selon Kerry, Sylar s'était retrouvé en très mauvaise position. Mais ils furent tous les deux téléportés à... Paris ! Lila avait donc visé juste. Mais s'il s'attendait à ce qu'ils se retrouvent à l'autre bout de l'océan... Peter proposa immédiatement de les rejoindre à la capitale française. Alex accepta et lui donna rendez-vous au pied de la tour Eiffel une demi-heure après leur conversation.
Cela sembla raisonnable pour le frère de Nathan. Il avait visité Paris lorsqu'il était petit avec ses parents et ne se souvenait pas de grand chose. Mais la Tour Eiffel l'avait marqué par son imposante beauté, surtout lorsque la nuit tombait et que la ville s'illuminait de mille feux. Se téléporter sur de grandes distances n'était pas évident et il valait mieux ne pas rater son coup. Il ne tenait pas à se retrouver en Irak ou en plein Moyen-Âge. L'espace-temps était un élément extrêmement délicat à maîtriser et cela ne se faisait pas du jour au lendemain. Un certain séjour au Japon en était la preuve la plus évidente.

L'Américain eut tout juste le temps de se rendre à son appartement pour prendre une douche, se changer et engloutir un déjeuner. Il était temps de faire le grand saut. Au milieu de son salon, il ferma les yeux et se concentra. Comme la flamme d'une bougie sur laquelle on souffle vigoureusement, il disparut, laissant le loft désert.

******************************

Alex et Kerry se trouvaient bel et bien au pied de la tour Eiffel, serrés l'un contre l'autre comme tout couple ordinaire. Ils avaient l'air paisibles. En particulier Kerry, que Peter avait l'habitude de connaître tendue, sur ses gardes et méfiantes envers tout le monde. Là, quelque chose avait changé dans son regard. Elle était comme... libérée d'un poids.

- Alors les tourtereaux, je ne vous ai pas trop fait attendre, j'espère ?

Les deux amants se retournèrent et mirent quelques secondes avant de penser à lever la tête.

- Oui bon, je trouve que j'ai plutôt bien visé contrairement aux autres fois.

Peter était assis sur l'une des structures métalliques horizontales qui constituaient un pied de la Tour. Lorsqu'Alex et Kerry le virent, il leur fit un signe de main amical et sauta de son perchoir. Une chute de quatre mètres qui se termina par un "Outch", mais les os eurent vite fait d'être remis en place. Quelques passants s'étaient retournés mais continuèrent leur petit bonhomme de chemin. A Paris comme dans toute autre métropole, la vie continuait quoiqu'il arrive. Même si la capitale française était un peu plus calme que la Grosse Pomme. Il se dirigea vers ses deux interlocuteurs et prit son ami dans ses bras.

- C'est bon de te revoir, mon vieux.

Il regarda Kerry et lui lança un sourire amical.

- Kerry...

Reportant son regard vers Alex, il afficha une mine faussement accusatrice en fronçant les sourcils sans pouvoir s'empêcher de sourire.

- Tu m'as encore fichu une sacrée frousse, tu sais ! J'ai même laissé une de tes partenaires de combat dans un sale état parce qu'elle n'avait pas été capable de veiller sur toi.

Cela lui faisait du bien de retrouver des visages connus et rassurants, mais il restait pas mal de choses à régler.

- Alors, comment s'annonce la suite des festivités ?

Alors que Kerry confiait à son ami qu’elle trouvait Paris vraiment magnifique, la voix de Peter se fit entendre. D’un rapide coup d’œil circulaire, Alex tenta de localiser son ami, mais mis à part une foule de visiteurs inconnus, il n’y avait aucune trace du new yorkais. Mais inconsciemment, le français leva la tête, semblant avoir perçu la présence du cadet Petrelli en hauteur. Ce fut à ce moment qu’il le vit. Peter était assis sur l’une des poutrelles de l’édifice, plusieurs mètres au dessus du sol. Dans un premier temps, Alex fronça légèrement les sourcils, ne comprenant pas vraiment ce que le jeune homme faisait perché là haut. Puis, la remarque de Peter lui fit tout comprendre et lui arracha un sourire. Petrelli n’avait pas eu le choix, il était réapparu à cet endroit précis.

« Oh, ça fait juste six mois que nous t’attendons » , lui lança Alex pour le taquiner « … j’plaisante ».

L’américain se laissa alors choir depuis sa position jusqu’au sol. Alex grimaça par crainte pour son ami, et eut même un geste en sa direction. Le réflexe était futile. Jamais il n’aurait pu arriver à temps, et de toute manière, ce n’était pas ce genre de chute qui pouvait inquiéter Peter. L’impact fut plutôt violent. Le craquement qui se fit entendre témoignait vraisemblablement des fractures que le jeune homme venait de se faire. Le son eut la désagréable conséquence de provoquer un frisson dans l’échine du français. Quelques passants se tournèrent vers Peter, puis, voyant qu’il était toujours vivant, continuèrent leur route. De son côté, Alex s’était déjà précipité vers lui, suivi de Kerry. Ce ne fut que lorsqu’il vit le jeune homme marcher en sa direction qu’il relâcha un soupir de soulagement.

Alex avait l’impression qu’une éternité s’était écoulée depuis la dernière fois qu’il avait vu son ami dans le hall de la Compagnie. Le revoir sain et sauf était des plus rassurants. Peter ironisa, expliquant qu’il avait craint le pire pour son ami et qu’il avait visiblement laissé une connaissance du français dans une position inconfortable pour la punir de son incapacité à avoir protégé le jeune homme. Alex ne comprit pas vraiment de qui il pouvait bien s’agir. Mais déjà, Peter demandait comment allait se dérouler la suite des évènements. A dire vrai, Alex n’y avait pas vraiment pensé. Il savait qu’il devait retourner à New York. Mais que devrait-il faire par la suite ? Il n’en avait aucune idée.

« Je dois t’avouer qu’il y a encore beaucoup de choses qui m’échappent, et je pense que les réponses se trouvent à New York. Ta mère en sait surement beaucoup plus que ce qu’elle ne veut bien le dire. Si elle nous a fait ramener Sylar en vie, c’était clairement pour s’en servir comme d’une arme face à … »

Alex s’arrêta net. Il ne savait pas comment gérer cette histoire avec Peter, ni où en était le jeune homme avec cette révélation. Son père qu’il pensait mort depuis plusieurs mois, venait de refaire surface. Qui plus est, il était un adversaire redoutable. Compatissant, Alex posa une main sur l’épaule de son ami.

« Je suis désolé Peter, pour … enfin, tu vois de qui je parle … pour ton père. Je pourrai te dire que je comprends, mais ce serait un mensonge. Je n’ai aucune idée de ce que tu ressens, et je suis même incapable d’imaginer ce qu’on peut éprouver dans une situation pareille. Mais si tu as besoin, sache que tu peux compter sur moi. »

Malheureusement, la situation n’était pas propice à s’éterniser sur le passé, même si une révélation d’une telle portée aurait nécessité de prendre le temps pour la surmonter. Le temps faisait défaut à présent.

« Ta mère devait savoir ce que préparait ton père. Comment ? Je l’ignore. Mais elle a visiblement fait tout son possible pour contrecarrer ses plans. Cependant, l’histoire nous dit que ça n’était pas suffisant. Sylar n’est visiblement pas parvenu à stopper Arthur. Que venait-il faire à la Compagnie ? Je l’ignore aussi. A priori, il est venu chercher quelque chose, quelque chose que ta mère ne voulait surtout pas qu’il trouve. »

Tout ceci, Alex y avait réfléchi à plusieurs reprises depuis que Kerry lui avait expliquait ce qu’il s’était passé. Mais au final, ils n’avaient que des pistes incertaines, un puzzle aux pièces manquantes.

« Honnêtement, j’ignore complètement qui des deux a raison. En revanche, ce que je sais, c’est que si nous voulons des réponses, il faut que l’on retourne à New York. Interroger ta mère sera certainement plus simple que ton père … même si j’avoue que devoir lui tirer les vers du nez et supporter ses sarcasmes me démotivent d’avance. »

Alex se tourna alors vers Kerry. La jeune femme avait un don certain pour démêler le vrai du faux, et il n’y avait aucun doute sur le fait que ce don serait particulièrement utile. Même dénuée de tout pouvoir, le jeune homme savait qu'elle pouvait tout de même être d'une grande aide.

« Qu’en penses-tu Kerry ? »

- Alors les tourtereaux, je ne vous ai pas trop fait attendre, j'espère ?

En entendant la voix de Peter, Kerry regarda autour d'elle pour appercevoir le jeune cadet des Petrelli mais elle ne le vit pas. Sans savoir pourquoi elle leva la tête. C'est avec surprise qu'elle le vit, assis sur une armature de la Tour. Peter sauta et atterri violemment sur le sol. Kerry grimaça en entendant un bruit d'os fracturé. Heureusement pour le jeune Américain, il se releva vite et sans blessures. Alex et Peter se saluèrent chaleureusement, heureux de se revoir, puis Peter se tourna vers elle et lui sourit amicalement. Kerry lui rendit son sourire. Cela changeait de la dernière fois où ils s'étaient vus. Ce jour là, Kerry avait tenté de prendre le pouvoir d'une amie au jeune homme et bien sûr ce dernier n'avait pas apprecier.
Peter plaisanta ensuite à propos d'une des partenaires de combat d'Alex qu'il avait laissé dans un état plus que moyen car elle n'avait pas été fichue de garder un oeil sur le Français. Kerry pensa à Lila qui était assez mal en point la dernière fois qu'elle l'avait vu. Mais elle avait la conviction que l'Anglaise allait s'en sortir, elle avait le caractère pour. Peter leur demanda quelle était la suite des événements. Alex avoua qu'il y avait beaucoup de choses qui lui échappaient, à elle aussi d'ailleurs. Une chose était sûr est qu'ils devaient retourner à New-York. Alex lui parla de son père contre lequel Angela avait voulu utilisé Sylar comme une arme mais cela avait été un echec cuisant. Maintenant comment l'arrêter ? Alex proposa d'aller interroger Angela pour savoir ce que cherchait Arthur. Lorsqu'Alex se tourna vers elle, elle aquiesça.

"Je suis d'accord mais je ne pense pas qu'elle nous dira ce qu'on veut sans broncher. On parle d'interroger une femme qui est pleine de secrets et qui fera tout pour les garder."

Kerry regarda Peter.

"Maintenant que tu as mon pouvoir on aura un petit avantage, on sera si ce qu'elle nous dit est vrai ou non. Je ne sais pas si tu le contrôle à 100% mais tu devras bien l'utiliser, c'est peut-être le seul moyen qu'on ai pour avoir ce qu'on cherche. Je l'aurais bien fait moi même mais...ton père m'a prit mes dons."

Invité

Après quelques petites plaisanteries entre les deux vieux amis, Alex reprit son sérieux et étala la situation avec application. Il était évident qu'Angela détenait la majorité des réponses à leurs questions, et qu'elle les avait tous manipulés pour sa propre cause. Encore écoeuré par une telle idée, Peter dut bien admettre qu'il n'avait pas le choix : retrouver sa mère était un obstacle qu'il devait franchir pour pouvoir continuer sa route. S'il se refusait à le faire, la seule option serait de faire demi-tour et de régresser. De plus, il courait désormais à coup sûr un grand danger : qu'il s'agisse de Sylar ou d'Arthur, le gagnant de la bataille à la Compagnie aurait forcément l'intention de poursuivre Peter afin de s'attribuer ses pouvoirs. Une lame à double tranchant constituait l'épée de Damoclès qui narguait le frère de Nathan, attendant que le fil qui la retenait ne cède pour le trancher en deux.

Le Français s'excusa maladroitement lorsqu'il fit allusion au patriarche Petrelli. Il ignorait ce que l'on pouvait bien ressentir en apprenant une telle chose, mais à vrai dire Peter ne savait lui-même pas vraiment ce qu'il devait éprouver. De la haine ? De la tristesse ? Un sentiment de trahison ? De vengeance ? C'était peut-être un peu trop tôt pour le savoir. Il fallait d'abord savoir ce qui s'était réellement passer pour qu'ils en soient arrivés là. Alex avait raison, c'était indéniable : il fallait retourner à New-York et déterrer les vieux démons une bonne fois pour toutes. Pet' se rappela brièvement cette fois au Japon où son ami avait dû affronter la chose qui sommeillait en lui. Il n'avait jamais oublié l'expression de terreur qui marquait le visage du Français. C'était désormais à son tour de faire face à ce qui l'effrayait le plus : la vérité sur sa famille.

Kerry était plutôt d'accord avec son bien-aimé, mais elle précisa avec insistance qu'il ne serait pas facile de tirer les vers du nez d'Angela. Cette femme savait garder les secrets et avait l'habitude de manipuler les gens, de les induire en erreur. Elle avait sans doute encore pas mal d'atouts dans sa main. La rouquine rajouta que Peter devrait être en mesure de soutirer les information nécessaires, même s'il ne contrôlait pas le pouvoir à 100%. A vrai dire, c'était un pouvoir auquel le New-Yorkais s'était relativement bien accommodé et qui lui venait intuitivement lorsqu'il en éprouvait le besoin. Contrairement à la radioactivité ou la télékinésie, il avait bien peu de peine à le maîtriser. Mais quelque chose dans les propos de Kerry intrigua Peter. Pourquoi parlait-elle de lui de cette façon ? N'avait-elle plus ses pouvoirs, elle ?
Et c'était en effet le cas.

" Je l'aurais bien fait moi même mais...ton père m'a prit mes dons."

L'ex-aide soignant resta interdit pendant quelques instants. Complètement pris au dépourvu, il ne savait pas quoi répondre. Son père lui aurait pris son pouvoir ? Comment s'y serait-il pris si elle était encore en vie ? De toute évidence, il n'utilisait pas le même procédé que Sylar. En avait-il tout simplement la capacité ? Etait-ce inné ? Si c'était le cas, ils se trouvaient en bien mauvaise posture. Une personne capable de voler des pouvoirs d'un simple claquement de doigt (s'il s'agissait bien de cela) représentait le plus grand des dangers s'il venait à tomber entre de mauvaises mains. Mais c'est peut-être ce qui expliquait la détresse de Sylar et son changement de comportement, recrutant toutes les personnes possibles pour combattre ce qui représentait pour lui la plus grande menace sur terre.

" Je suis désolé Kerry... Je l'ignorais et j'imagine que ça n'a pas dû être facile pour toi. "

Mais étrangement, ce n'était pas l'impression que donnait la rouquine. C'était même tout l'inverse qui se lisait sur son visage. Elle semblait plutôt sereine, pour ne pas dire comblée. Arthur l'aurait-il libérée d'un fardeau, finalement ?

" Bon hé bien... Je suppose que nous allons devoir retourner à New-York, les enfants. Vous préférez prendre l'avion ou alors risquer de vous retrouver en pleine guerre des Croisades ? "

Kerry acquiesça les propos d’Alex mais précisa qu’obtenir des informations de la part d’Angela ne serait certainement pas la chose la plus facile à faire. Cependant, elle semblait avoir confiance en Peter et en sa capacité à utiliser le pouvoir originel de la jeune femme. Ce fut à ce moment là qu’elle l’informa qu’Arthur lui avait dérobé l’ensemble de ses capacités. A cette nouvelle, Peter sembla quelque peu surpris, mais en même temps désolé pour la jeune femme. Comme à son habitude, il semblait éprouver une forme de culpabilité pour un mal dont il n’était pas à l’origine. Mais le temps pressait et le jeune new yorkais annonça que le temps était venu de repartir pour la ville qui ne dort jamais.

« Je pense que l’on va prendre le risque de se retrouver en plein précambrien … par contre, évite le vide intersidéral, je ne suis pas certain que l’on y survive. »

Alex prit la main de Kerry, entrecroisant ses doigts avec les siens. Puis, il posa une main sur l’épaule de Peter.

« Trêve de plaisanterie, j’ai confiance en toi. »

Quand elle lui révéla que son père lui avait prit l’ensemble de ses pouvoirs, Peter fut désolé pour elle. Kerry esquissa alors un sourire. Il n’était en rien responsable des actions d’Arthur, il n’avait pas à être désolé pour la jeune femme. Mais cela devait être plus fort que lui, se sentir coupable pour une chose qu’il n’avait pas fait. Kerry tenta de le rassurer.

« Ce n’est pas la peine d’être désolé pour moi. Comme je l’ai dis à Alex, mes pouvoirs ne me manquent pas plus que ça. Peut-être qu’un jour je les auraient à nouveau, sinon je continuerai de vivre comme tout le monde, comme une personne ordinaire. »

Puis Peter plaisanta sur le manque d’assurance qu’il avait quand il utilisait la téléportation. C’était un problème. La moindre erreur et ils pouvaient se retrouver n’importe où et n’importe quand. Il allait devoir de perfectionner. Alors qu’Alex lui prit la main, le français se tourna vers son ami et lui assura qu’il avait confiance en lui et en sa maitrise de son pouvoir.

« Il faut que tu te concentres Peter. Tu l’as bien fait quand tu es venu ici, bon certes tu n’étais pas vraiment là où on t’attendais mais à quelques mètres, c’est déjà ça. Ca serait bien qu’on évite de se retrouver coincé dans une autre époque…Il reste l’avion sinon mais je préfère encore me retrouver au moyen-âge.»

Dit-elle en riant. Elle reprit son sérieux et regarda Peter.

« Je suis certaine que tu vas réussir. Ensuite, essayons de savoir ce que cache ta mère. J’aimerais bien savoir pour quoi nous avons risqué notre vie.»

Invité

Après quelques plaisanteries visant à détendre l'atmosphère, Kerry et Alex se déclarèrent prêts à faire le grand saut. Ils faisaient confiance en Peter, et ce dernier ne devait pas les décevoir. Il visualisa la Compagnie et sa position plus ou moins précise. Il s'y était rendu récemment et cela l'aida à calculer son coup. Il sentit la main du Français se déposer sur son épaule. De l'autre, il tenait la main de sa dulcinée. L'Américain ferma les yeux et prit une profonde inspiration.

" Très bien, allons-y. "

Il se concentra, tenta de ne pas toucher à la ligne du temps et se focalisa sur l'espace. Ils avaient tout de même un océan à traverser, et même si Peter était à New-York quelques instants auparavant, il n'était pas à l'abri d'un accident et ils pouvaient très bien se retrouver en plein océan, dans le désert ou au coeur d'un volcan. Ce serait plutôt embarrassant...

" Un..."

Alex, Kerry, Asami.

" Deux... "

Angela, Nathan, Arthur.

" Trois. "

***************