Par-delà la brume [Pv Shyleena McLean]

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Les yeux de Layla s'ouvrirent sur un plafond grisâtre auquel pendait une ampoule terne. Quand son regard dériva sur le côté il n'aperçut que poussière sur les meubles et vêtements entassés dans l'unique armoire de la pièce, dont une porte pendait sur ses gonds.

Un léger soupir franchit ses lèvres délicates qu'elle plissait dans une moue morose. D'un coup de rein elle se retourna sur le ventre et s'agenouilla, les yeux fermés et l'esprit encore ensommeillé. Se relevant brusquement elle ressentit un léger vertige et sa vision s'obscurcit légèrement. Elle s'adossa au mur sans couleur avant de s'éloigner de son matelas, posé à même le sol.

Pour mettre de la distance entre elle même et ses parents elle avait fini par se louer un petit studio, comme elle était encore mineure ils avaient insisté pour que ce dernier ce situe près de leur appartement et, pressée, elle avait pris la première offre qui lui était tombée sous la main... autrement dit ce n'était pas le grand luxe mais cela lui suffisait.

Layla hésita quelques temps devant l'armoire, dont elle avait totalement ouvert les battants, avant de saisir sa tenue. Elle saisit en premier un collier "de chien" noir à la fermeture argent. Son choix se porta ensuite sur un jean classique, bleu délavé aux genoux et une tête de mort figurative ornant le côté gauche. Elle y assortit ensuite un tee-shirt noir et une veste en cuir de la même couleur. Elle vérifia qu'elle n'avait rien oublié, enfourna son portefeuille dans sa poche, enfila ses bottes à semelles compensées, même si plus personne n'en portait elle aimait ça, replaça les chaînes qui y pendaient, et sortit de sa "maison".
A peine la clef tournée elle s'élança dans les escaliers qu'elle dévala quatre à quatre et s'engouffra dans la rue.

*

Comme elle avait déjà fait le tour des boites et autres endroits de ce genre toute la semaine Layla décida de se rendre dans un endroit plus calme, son choix se porta sur Manhattan. Elle aimait bien s'y rendre avec sa mère... avant... avant Sylar... avant qu'elle ne s'aperçoive qu'elle n'était pas tout à fait "normale"...

L'île était un peu loin pour qu'elle parcourt la distance la séparant de son appartement à pied, elle décida donc de trouver un bus. Après un moment, qui aurait aussi bien pu être quelques secondes comme des années vu comment elle s'ennuyait, Layla se lassa d'écouter son baladeur, serrée comme une sardine dont la boîte traverserait la ville... La jeune fille laissa donc son esprit dérivé, ses yeux parcourir les visages des personnes autour d'elle... A quoi pouvaient-ils bien penser? Qui pouvaient-ils être? Pourquoi étaient-ils ici? Toutes ces questions qu'on ne se pose pas en temps normal accaparèrent Layla un temps avant que la plus importante ne prenne sa place. L'un d'eux était-il comme elle? L'adolescente n'avait jamais rencontré de détenteur de pouvoir... le seul dont elle avait connaissance était Sylar, c'était d'ailleurs aussi par lui qu'elle avait appris ne pas être la seule à être "différente".

Cette distraction remplit si bien son rôle que Layla réussit de justesse à ne pas manquer son arrêt, elle du jouer des coudes vers les portes mais elle finit par atterrir sur le trottoir avant que le véhicule ne redémarre.

Layla se trouvait à la limite de Manhattan, près de l'étendue d'eau la séparant de New-York. Cette partie de l'île avait particulièrement souffert de l'explosion,les rues étaient désertes et le paysage, réunissant des carcasses d'immeubles éventrées et quelques restes de sa beauté d'autrefois, faisait peine à voir.
Elle marcha longuement, déambulant le long de l'eau, se berçant de son clapoti et revivant à l'odeur du vent salé.

La jeune fille arriva à un quai, ou plutôt ce qu'il en restait, le calme de l'endroit apaisa son coeur, battant trop fort et trop vite pour son petit corps. Elle admira l'endroit, il n'avait rien perdu de sa grâce malgré les ruines qui le constituaient. Un petit ponton de bois s'élançait à l'assaut des flots tandis que des restes de ce qui devait être des petits bateaux étaient à moitié noyés sur ses flancs.

Layla s'avança sur les planches, qui craquèrent doucement sous ses pas, et alla s'asseoir au bout de la jetée. Les jambes au dessus de l'eau et ses cheveux s'agitant calmement dans la brise.

Même en plissant les yeux elle ne pouvait distinguer l'autre côté de la berge, comme sur les rives du Styx, la brume s'était levée par dessus les flots.

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[Chronologie : entre le RP avec Billy et celui avec Tak']

Flashback

Shyleena était sortie avec Cameron en ce samedi soir, le jeune homme sachant que la jeune aquakinésiste avait un goùut prononcé pour la musique, il l'avait ammenée dans un Piano Bar de Manhattan. Il l'avait même convaincue de prendre sa guitare et de chanter devant tous ces inconnus.

Shyleena c'était alors sentie sereine, et elle ne pensait plus a sa différence mais a ses ressemblances avec les autres personnes qui l'entouraient a présent. Le sourire de Cameron illuminait le regard de la jeune femme... il avait l'air fier d'elle et amoureux... comme l'était Shyleena.

Fin du Flashback|

*Tout celà, c'était avant la catastrophe*

Shyleena était revenue a Manhatan, elle aimait cet endroit peut être autant que Central Park, peut être autant qu'elle avait aimé Cameron... et contrairement a ce qu'elle croyait, elle n'avait pas fait le deuil de ses moments passés avec le jeune homme. C'était pour ça qu'elle se balladait encore dans les endroits déserts qui avaient fait par le passé son bonheur et qui faisaient aujourd'hui son malheur.
Elle n'arrivait pas a tirer un trait, a ce dire que Cameron l'avait réelement déçu par sa réaction le jour où il avait appris que Shyleena avait des pouvoirs... parce que mine de rien, elle n'arrivait pas a lui en vouloir tellement elle l'aimait. Et pourtant, il était bel et bien parti, la traitant de monstre... elle avait eu si mal.

Shyleena marchait paisiblement en direction de New-York, elle arriva bientôt au pont qui sépare Manhatan de New-York même. Elle regardait, les yeux tristes et sans vie, le triste paysage qui se dessinait devant elle... puis comme prise par le bruit de l'eau qui se fend contre les rochers, elle changea de direction... hapée par l'appel de sa "maîtresse". Elle marchait le long d'un ponton de bois, les planches craquant sous ses pas, son regard perdu sur l'eau.
Sa main se tendit alors au dessus de la suface, a un bon mètre de celle-ci, et alors qu'elle continuait d'avancer, des sphères d'eau quittaient la lisse surface qui était leur mère pour se loger entre la main de Shyleena et la surface. Shyleena s'arrêta a quelques mètres d'une jeune fille qui lui tournait le dos, elle regarda les sphères d'eau qui flotaient devant ses yeux, elle se concentra un instant et transforma celles-ci en orbes de glaces qu'elle laissa retomber. Un "plouf" accompagna la chute de chacune et Shyleena continua d'avancer.

Elle arriva a hauteur de la jeune fille, qui balançait nonchalament ses pieds, assise sur le rebord du ponton, le regard perdu dans le vide. Shyllena resta debout a côté d'elle, les mains dans les poches de son perfecto en cuir.

"Malgrès les images que se paysage fait ressurgir en nous, nous ne pouvons nous empêcher de nous dire qu'un jour... tout redeviendra normal"

Shyleena avait dit cela presque pour elle même, mais assez fort pour que la jeune fille l'entende.

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Les pensées de Layla vagabondaient autour de son esprit, elle se rappela de nombreuses choses mais ne s'attarda sur aucune. Depuis qu'elle avait découvert son pouvoir le monde lui semblait terne, monotone et dénué d'intérêt. Cette vision plutôt négative du monde qui l'entourait avait pris forme après l'explosion de New-York, où tout le monde voyait des immeubles majestueux la jeune fille voyait les oubliés de la société qui se mourraient dans l'ombre. Mais même maintenant que le monde était en ruine Layla n'avait jamais vraiment penser aider les autres grâce à son pouvoir, ou du moins cette idée n'avait jamais eut le temps de se concrétiser dans son esprit. Ce don était un cadeau qui la maintenait en l'air tandis que d'autres s'enfonçait dans les profondeurs de la peur et de la souffrance. Layla avait d'abord été terrifié par le fait d'être différente, peur de se faire rejeter, peur que les autres se mettent à la détester... maintenant elle en était fière mais préférait tout de même rester cachée, signe que la peur n'avait pas encore totalement quitté son coeur.

Layla était tellement absorbée par son esprit à la dérive sur les flots qu'elle n'entendit ni les bruits de pas derrière elle, ni le bruit de petites vaguellettes quand les boules de glaces réintégrèrent leur élément.
Elle ne prit conscience que sa solitude s'était brisée que quand un voix s'éleva à ces côtés. Elle tourna vivement la tête et, comme souvent quand elle était victime d'un sentiment fort, que ce soit la surprise, la peur ou la colère, elle sentit son sang se solidifier dans ses veines. Elle fut satisfaite de ne pas être blessée car il arrivait parfois qu'elle ne contrôle pas on pouvoir autant qu'elle le voudrait et que son sang passe au rouge métallique sans qu'elle ne le veuille.

La vue de la personne qui lui tenait à présent compagnie la rassura un peu et Layla se détendit. C'était une femme qui devait faire presque la taille de Layla, cela était cependant assez difficile à juger puisque la jeune fille était toujours assise. L'inconnue avait les cheveux châtains et des yeux quasiment noirs qui donnaient de la profondeur à son visage fin. Layla lui donna entre vingt-trois et vingt-six ans mais d'un coup d'oeil ce n'était pas toujours facile à évaluer. En tout cas elle ne paraissait ni agressive, ni dangereuse, et Layla savait que la première impression qu'elle avait de quelqu'un jouait beaucoup sur son comportement. Avec quelqu'un semblant sympathique elle allait se montrer plus ouverte tandis qu'avec quelqu'un l'ayant un peu inquiété à leur première rencontre elle se méfierait et tenterait de couper court à la conversation.

"Vous croyez? Le monde change, qui sait comment il évoluera..."

Layla adressa un sourire chaleureux à la femme tout en ce demandant si parmi les gens comme elle et Sylar certains étaient capables de voir le futur... même si cela lui semblait impossible ce n'était pas plus fou que de voir son sang se transformer en métal... non?
N'étant pas très forte pour engager la conversation, elle restait toujours un peu méfiante juste après avoir rencontré quelqu'un, ce qui était plutôt compréhensible, Layla se contenta de ne pas paraître trop froide pour ne pas effrayer la promeneuse. Enfin si on pouvait choisir de se "promener" dans un endroit comme celui-ci...

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La jeune fille qui était assise sur le ponton, adressa un sourire chaleureux à Shyleena après avoir affirmer que personne ne pourrait savoir comment le monde allait changer si il changeait.

Shyleena tourna la tête vers elle et sourit a so tour, puis elle s'assit tout comme la jeune fille au bord du ponton, les pieds se balançant dans le vide au dessus de l'eau. Persone à part Syleena n'aurait pu le remarquer, mes la surface de l'eau en dessous de ses pieds se balançait a mesure qu'elle balançait ses pieds au dessus de l'eau, formant ainsi deux petites vagues distinctes.

"Il est possile que nous ne sachions pas comment vont changer les choses, mais rien de pire ne pourrait arriver je pense..."

Shyleena pensait nottament a Sylar et tout ce qu'il avait fait, elle se doutait bien que d'autres personnes comme lui, et comme elle existaient. Cependant elle était presque certaine que depuis Sylar, la plupart d'entre eux se cachaient, reclus et triste de leur sorts.

"Je m'apelles Shyleena, et toi?"

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Layla en était encore à se poser les multiples questions qui emplissaient son esprit quand elle rencontrait quelqu'un pour la première fois quand la jeune femme reprit la parole, assurant que même si le monde changeait rien ne pourrait être pire que ce qui c'était déjà produit... Layla retint le commentaire qui s'apprêtait à franchir ses lèvres, depuis qu'elle était petite et en âge de parler elle avait appris à s'autocensurer, sachant que toute vérité n'était pas bonne à dire...

* Là c'est New-York qui y est passée... la prochaine fois ça pourrait être le monde? Ou même simplement un endroit comme la chine, bien sur comme c'est loin d'ici on s'en ficherait... on commémorerait l'évènement, durant quelques temps on ne parlerait que de ça aux infos... puis on l'oublierait. Pourtant les victimes auraient été bien plus nombreuses, le bilan aurait été bien pire... mais pour nous, les américains, ça l'aurait été moins que l'explosion de New-York... Â que les humains étaient contradictoires et égoïstes! *

Layla se contenta de garder ces réflexions, pas très sympathiques vis à vis de l'espèce humaine, dans son cerveau, d'ailleurs bien conte qu'il existe un endroit aussi inviolable où l'on puisse faire et penser ce que l'on veut. Bien sur Layla ignorait que cet endroit qu'elle appréciait temps n'était pas si inviolable que ça et qu'il n'était pas toujours libre non plus... enfin bon jusqu'à qu'elle ait la preuve du contraire que quelqu'un puisse s'immiscer dans ses pensées lui semblait farfelu, plus qu'une bombe humaine par exemple...

La jeune fille se força à sortir de sa rêverie quand l'inconnue, maintenant assise à côté d'elle, se présenta. Shyleena, puisque c'est ainsi qu'elle semblait s'appeler, dégageait quelque chose de doux et d'apaisant qui rassurait Layla. Elle avait beau être souvent méfiante et toujours, ou presque dirons nous, sur ses gardes, l'adolescente parvenait à se détendre quand quelqu'un lui faisait bonne impression. Cela dit ce n'était pas forcement une qualité puisque les gens paraissant inoffensifs ne l'étaient pas forcement... mais bon.

" Layla... "

Layla lui sourit, d'un sourire sincère même si dans le fond c'était celui de quelqu'un qui avait dû grandir trop vite. Comme cela ne transparaissait cependant pas sur son visage la jeune fille, sans se départir de son sourire engageant, tendit la main à la femme.

" Enchantée de vous rencontrer Shyleena. "