Après trois mois ... le Dojo [PV Peter et Asami]

« Concentrez-vous sur votre esprit. Respirez calmement et relâcher toutes les tensions qui sont en vous. »

La voix monotone du professeur de yoga semblait comme amplifiée dans la salle d’entrainement typiquement japonaise. Sur les murs se trouvaient des calligraphies et des estampes aux significations inconnues pour le jeune français. Assis en tailleur, les yeux clos et les mains placées paumes vers le haut sur les genoux, il respirait profondément et calmement, écoutant les paroles du professeur. Cela faisait maintenant trois mois que Peter et lui étaient coincés au Japon en 2000 et tout autant de mois passés à s’entrainer. Asami leur avait trouvé un professeur de yoga pour les aider spirituellement et elle leur donnait elle-même des cours de kendo.

Concentré sur sa respiration et faisant le vide dans son esprit, Alex essayait de comprendre comment maîtriser son pouvoir et surtout l’entité enfermée en lui. Aujourd’hui, il était venu seul au petit dojo où leur étaient enseigné le yoga et la méditation. Doutant encore de lui-même, il avait pris l’initiative d’en faire part à son professeur.

* * *

Tout était noir, aucune forme n’étant discernable. Puis, progressivement, des volutes chamarrées apparurent, disparaissant pour réapparaitre rapidement. Aucun son n’était perceptible mis à part la voix du professeur. C’est alors qu’apparu un cadre lumineux. S’approchant, Alex se rendit compte qu’il s’agissait de rayons de lumière passant par les contours d’une porte. S’approchant toujours plus, le jeune homme posa sa main sur la poignée, mais avant qu’il n’ouvre, un hurlement le fit sursauter, la lâchant par la même et faisant un pas en arrière. Se cri inhumain avait glacé le français d’effrois. De ce son émané une rage et une haine insoutenable. C’est alors qu’il s’aperçut que la porte était munie d’un juda. Se rapprochant, il observa ce qui pouvait être à l’origine de ce cri. Ce qu’il vit le pétrifia. C’était lui derrière cette porte. Mais son visage était différent, arborant une expression qui ne lui était pas habituelle. La malveillance pouvait se lire sur ses traits et ses yeux miel brulaient d’un désir de vengeance malsain. Terrifié, le français recula prêt à s’enfuir et il eut l’impression de tomber dans un puits sans fin.

* * *

Alex rouvrit les yeux, affolé. La respiration haletante et le pouls frénétique, il était en sueur. Le professeur toujours assit en face de lui, lui souriait, l’air satisfait. De sa voix toujours aussi monocorde, il lui demanda :

« Alors, l’as-tu vu ? »

Regardant tout autour de lui, comme s’il était à la recherche de points de repaire pour se rassurer, Alex mit quelques secondes avant de répondre.

« Je ... je crois ... »

La mine du japonais se fronça, comme si la réponse ne lui convenait pas. Cet air là, il l’avait déjà eu plusieurs fois lorsqu’il s’était occupé des deux occidentaux, et à chaque fois, c’était un signe manifeste de mécontentement.

« Si tu n’en es pas sûr alors, tu dois y retourner ! »

Devant de tels propos, cette fois-ci, le jeune homme fut beaucoup plus rapide pour répondre.

« Non ! J’en suis sûr, c’était lui ! Je n’ai pas besoin d’y retourner. »

« Et tu as eu peur, n’est ce pas ? »

« Evidemment, vous n’auriez pas eu peur vous ?! Ce truc est un monstre ! »

Alex s’était laissé emporter dans cette réponse. En effet, il avait eu peur. Jusqu’à maintenant, il n’avait jamais vraiment su comment était l’entité, mais à présent, il pouvait mettre un visage sur cet individu ... SON visage. Le professeur fit un léger sourire avant de répondre calmement.

« Je n’ai pas dit qu’il ne fallait pas avoir peur, ce serait idiot. Tout le monde a peur. Mais la peur n’évite pas le danger, il faut donc être maître de sa peur pour ne pas être maîtrisé par elle. »

Encore une fois, Alex se retrouvait avec un de ces pseudos proverbes asiatiques dont il ne savait pas vraiment quoi faire, même s’il en comprenait le sens. Depuis trois mois, ce genre de phrases se succédait.

« De toute façon, Peter a enfermé ce truc. On ne craint plus rien. »

A cette phrase, le japonais éclata d’un rire franc et sonore comme jamais Alex ne lui en avait entendu prononcer. Etonné, il observa le septuagénaire, se demandant s’il ne devenait pas tout simplement sénile.

« Même la meilleure serrure peut-être crochetée. Aucune forteresse n’est imprenable. Seules la vigilance et la maîtrise peuvent limiter les risques d’infraction. »

* Et voilà, il recommence avec ses phrases de shaolin ... *

Puis, le japonais le salua. Alex l’imita à son tour et se leva pour sortir de la pièce. Il arriva alors dans un petit jardin japonais situé dans une cours intérieure du Dojo. Là, Peter l’attendait, tenant à la main une paire de bokûto.

« Peter, je suis pas certain de vouloir là ... En fait, je crois que je veux rentrer. Pas chez Asami, non. Je veux vraiment rentrer. Ça va faire trois mois qu’on est ici ... et je crois que j’ai appris tout ce que j’étais capable d’apprendre. Je n’arriverai pas à en intégrer d’avantage. Et puis, le poisson, le soja et le riz, c’est bon, mais là je sature ... sans parler du jus de papailles ... »

Invité

Après trois mois d'entraînement intensif, Peter avait finalement réussi à contrôler assez bien un bon nombre de ses pouvoirs : télékinésie, infiltration et lecture mentale, la cryokinésie de Sylar, les illusions comme aux retrouvailles avec Nathan après l'explosion, la maîtrise du continuum espace-temps d'Hiro, la création et maîtrise d'électricité d'Ella, la régénération cellulaire de la cheerleader et la maîtrise de ses molécules organiques comme Asami. Sans oublier le pouvoir de son frère. Il avait préféré ne pas s'occuper du don d'Alex, auquel il n'avait jamais été confronté et qu'il préférait laisser de côté afin de ne faire de mal à personne.
Mais beaucoup d'autres pouvoirs étaient restés des mystères pour Pete. Il les sentait, il savait qu'ils étaient là, quelque part dans son esprit, mais ne pouvait ni les identifier ni les utiliser. Et il n'avait pas au autant de chance qu'avec les illusions, plus aucun pouvoir ne s'était imposé à lui par hasard. Par contre, il avait heureusement réussi à ne plus redevenir radioactif.

L'aide d'Asami lui avait été des plus précieuses. Ils s'entraînaient parfois tard le soir avec Alex, les bâtons de Kendo à la main. Ils avaient également suivi des cours de Yoga avec un vieux maître conseillé par la petite japonaise. Grâce à cela, les deux hommes arrivaient peu à peu à se contrôler, à gérer leurs émotions et à y voir clair à l'intérieur d'eux-mêmes. Enfin du moins c'est ce que Peter pensait.

Ce jour-là, lors d'une douce matinée automnale, il attendait Alex à la sortie du Dojo d'entraînement au Yoga auquel le jeune homme s'était rendu seul, pour une fois. Il avait observé le Français par une petite vitre de la salle principale donnant sur le jardin. Le spectacle était aussi fascinant qu'effrayant : après une longue méditation, Alex était entré dans une sorte de transe et s'était réveillé complètement paniqué.
Il était évident qu'il avait été confronté à quelque chose qui l'effrayait encore à l'intérieur de lui. Peter soupira, réellement navré pour son ami. Lorsque ce dernier sortit, il lui tendit l'un des deux bokûto qu'il avait emmenés avec lui afin qu'ils s'entraînent un peu dans le jardin.

« Peter, je suis pas certain de vouloir là ... En fait, je crois que je veux rentrer. Pas chez Asami, non. Je veux vraiment rentrer. Ça va faire trois mois qu’on est ici ... et je crois que j’ai appris tout ce que j’étais capable d’apprendre. Je n’arriverai pas à en intégrer d’avantage. Et puis, le poisson, le soja et le riz, c’est bon, mais là je sature ... sans parler du jus de papailles ... »

Avant même que son camarade n'ait fini sa phrase, Peter secouait déjà la tête négativement. Il était hors de question qu'ils retournent à leur époque sans avoir la certitude qu'ils ne constituaient plus un danger pour leur entourage. Mais les mots ne serviraient à rien pour le convaincre, le Français était persuadé que le grand coeur de Pete ne pourrait pas lui refuser de les ramener en 2008.
Mais le frère de Nathan avait changé : peut-être était-il sous le choc après l'explosion, mais il n'avait pas vraiment réalisé ce qu'il avait fait. Ce n'est venu que quelques temps après : d'abord des cauchemars, et ensuite la disparition de son sourire. Il était devenu sombre, détaché et taciturne. Il croyait toujours en l'humanité et en la bonté intérieure, mais il vivait désormais avec le poids de toutes ces vies arrachées en l'espace de quelques secondes, ce poids qui pesait trop lourd sur sa conscience autrefois naïve et innocente.
Il s'approcha de son ami, l'air désolé. Il posa une main sur l'épaule de celui-ci.

" Ferme les yeux. "

Après un moment d'hésitation, Alex s'exécuta. Peter les emmena alors tous les deux dans l'esprit d'Alex, devant la porte qui l'avait sans doute tant effrayé quelques instants auparavant. Alors que le Français se laissait d'ores et déjà gagner par la panique, le jeune Petrelli lui dit, impassible :

" Tant que tu en auras encore peur, nous n'irons nulle part. Pense à tous ceux qui sont morts à cause de nous, et à cause de ça. Cette chose derrière la porte, qui attend la moindre occasion pour se repointer et massacrer d'autres innocents. Tu dois faire face à tes peurs, Alex. "

Sur ces mots, ils se retrouvèrent à nouveau tous deux dans le petit jardin japonais. La journée s'annonçait claire et ensoleillée. Un groupe de mandarins ayant fait leur nid dans un cerisier se chamaillait pour la branche la plus haute. Une douce brise caressait l'herbe soigneusement taillée sur laquel perlait encore la rosée matinale. Tout était calme, et on aurait pu croire que le monde ne craignait rien s'il n'y avait pas ces deux hommes tourmentés en plein milieu de ce décor paisible.

" ...à moins que tu ne préfères que je te laisse ici. "

[HRP : je continue le sujet, Asami, tu t’inséreras quand tu auras le temps.]

Vu son visage, il était évident que Peter n’accéderait pas à la requête du jeune français. Le cadet des Petrelli posa alors sa main sur l’épaule de son camarade avant de lui demander de fermer les yeux. Alex s’exécuta et se laissa entrainer dans les méandres de son esprit, guidé par les pouvoirs télépathiques de son ami. Tous les deux se retrouvèrent alors face à cette porte tant redoutée par le jeune homme, celle derrière laquelle était retenue l’entité qui l’habitait. Alors que la panique s’emparait une nouvelle fois du français, Peter expliqua la même chose que le vieux japonais : il devait parvenir à maîtriser cette peur pour que jamais plus cette chose ne s’échappe. Peter retira alors sa main et immédiatement, les deux jeunes hommes se retrouvèrent dans le jardin. Peter tint alors des propos qui eurent l’effet d’un électrochoc sur le français.

" ...à moins que tu ne préfères que je te laisse ici. "

Alex le regarda alors droit dans les yeux, un air désapprobateur. Il le foudroya du regard. Peter venait de le menacer de le laisser là s’il ne surmontait pas cette crainte qu’il avait d’être une nouvelle fois dominé par l’entité. Alex allait pour lui hurler qu’il n’avait pas le droit de faire une chose pareille, que s’il était là, c’était entièrement la faute de l’américain. Pourtant, il se retint, sachant pertinemment que Peter faisait ça pour son bien, ainsi que celui du reste de l’humanité. Le français savait qu’il avait encore des efforts à faire. Pourtant la culpabilité le freinait. La responsabilité de la mort de milliers d’individus le parasitait chaque fois qu’il tentait de maîtriser d’avantage son pouvoir ou bien qu’il essayait de renforcer son esprit contre l’entité. Devant ce souvenir douloureux, il se retrouvait désarmé. Peter était semble-t-il parvenu à dépasser ce stade et pour ça, Alex l’admirait. Sa maîtrise des divers pouvoirs qu’il avait acquis était impressionnante. Le français, lui, n’en avait qu’un seul à savoir maîtriser et pourtant, ses progrès étaient nettement moins impressionnants comparés à ceux de Peter.

« Tu commences à parler comme lui, fais gaffe Peter », dit Alex en parlant du vieux maître de yoga.

Pourtant, la perspective de devoir rester ici s’il ne parvenait pas à se maîtriser émotionnellement, réveilla en lui une nouvelle volonté de réussir. S’emparant alors de l’un des bokûtos, Alex regarda de nouveau Peter dans les yeux avec un air de défi et un léger sourire. Le jeune Heroes avait raison : l’entrainement devait continuer.

« Puisque tu insistes, attends-toi à recevoir une raclée. Pas de limite, tous les coups sont permis. »

Durant ces trois mois, les deux jeunes hommes s’étaient constamment entraidés afin de ne pas craquer. Dés que l’un perdait sa motivation, l’autre trouvait toujours les bons mots pour lui en redonner. Cette fois-ci, c’était Peter qui avait su trouver les paroles justes pour que son ami ne baisse pas les bras.

Après trois mois d’entrainement au kendo, les jeunes hommes se débrouillaient plutôt bien, portant des attaques à la fois rapides et précises, parant les coups et contre-attaquant dans la foulée. Sans pour autant atteindre un niveau digne d’une personne ayant des années de pratique derrière elle, l’intensité de leur apprentissage avait été telle que l’on pouvait dire que l’art du kendo était à présent un atout pour les deux individus.

D’un rapide revers pour parer suivi d’une tape du bokûto sur le dessus de la main, Alex parvint à désarmer Peter. Le français enchaina alors avec une balayette, faisant tomber son adversaire à la renverse. Il leva alors son sabre de bois prêt à l’abattre sur la tête de l’américain.

Invité

" Ce n'était pas ... "

Peter avait compris que ses dernières paroles avaient suscité chez Alex une poussée de motivation. Un sourire était apparu au coin de sa bouche, mais pas un sourire de joie : même si on pouvait y déceler de la complicité, c'est surtout d'un défi qu'il s'agissait. A peine avait-il répondu, que le Français avait déjà saisi l'un des deux bokûto, désarmé son adversaire et plaqué celui-ci au sol par un coup de bâton en balayette.
Les réflexes surentraînés du cadet Petrelli s'enclenchèrent, et les mouvements de l'attaquant devinrent tout à coup lents, très lents. Merci Hiro.
En l'espace de quelques secondes (qui ne représentaient qu'une ou deux nanosecondes pour Alex), il ramena le bokûto à sa main par la télékinésie, l'empoigna et le tendit au-dessus de sa tête juste au moment ou le cours du temps redevint normal et que le bâton du Français s'abattit sur lui.

" ... une menace. "

Sans prendre le temps de souffler, il releva brutalement le côté droit de son arme pour flanquer un joli coup sur la joue du jeune homme qui pensait l'avoir maîtrisé. Son visage vira un court instant au pourpre, avant de reprendre sa couleur initiale. Pratique pour les combats, ce pouvoir ! Malgré l'énergie qu'il avait libérée en sortant de sa prison mentale, Alex avait encore une bonne quantité de ressources vitales en lui.
Sur la défensive, il faisait face à Peter, prêt à parer son attaque suivante. Mais l'Américain, une fois relevé, ne fit que quelques pas de côté, le dos courbé en avant, le bâton tenu à la verticale semblant découper son visage en deux.

" La seule menace vient de toi. Tu as le choix : affronter cette chose... "

Utiliser ses pouvoirs serait trop facile : il lui suffirait de lancer une petite décharge électrique, de devenir invisible ou de voler au-dessus de son adversaire, mais Peter préférait attaquer "à la main". Tous deux n'utilisaient leurs pouvoirs qu'à des fins défensives, pour parer une attaque ou s'en remettre. C'est une petite règle essentielle qu'ils s'étaient fixée inconsciemment. Ces moments étaient toujours très agréables, et depuis plusieurs mois ils leur permettaient de se redonner sans cesse du courage, les racrochant à leur présent douloureux, celui auquel ils seraient forcés de faire face un jour ou l'autre. Cette ville détruite, ces innocents tués. Et Sylar qui court toujours.
Le seul fait d'y penser redonna à Pete un élan de furie. Il s'élança sur le Français, lui assena un coup derrière le genoux qui le fit flancher, et le plaqua au sol avec le bokûto à l'horizontale. Les épaules d'Alex étaient immobilisées.

" ... ou laisser tomber. Mais je ne te laisserai pas tuer d'autres innocents. Et je m'interdis également d'en faire autant. "

Bras tendus vers le sol pour immobiliser Alex, Peter s'était accroupi et son visage endurci lui faisait face, impitoyable. Il y a de cela trois mois, sa mèche aurait été en train de couvrir sa vue, pendant devant ses yeux. Mais désormais, l'Américain les plaquait en arrière, coiffure qui lui donnait l'air bien plus âgé qu'il ne le semblait avant ce séjour à Tokyo.
L'un des mandarins chamailleurs effectua un piqué au sol et se posa sur l'herbe à moins de cinquante centimètres des deux hommes. Ce cher Monsieur Dumont profita de ce moment de distraction de la part de Peter pour repousser celui-ci en arrière d'un coup de bâton déstabilisant, tellement il y avait mis de la puissance.

En un clin d’œil Peter se retrouvait avec son bokûto en main, positionné pour parer l’attaque de son adversaire. Cette surprise déstabilisa Alex qui baissa sa vigilance un moment, une erreur qui permit à l’américain de le toucher à la joue. Alors que la douleur de la claque se dissipait, Alex comprit que le pouvoir d’Hiro y était pour quelque chose. Après quelques enchainements, le français se retrouvait plaqué au sol, Peter l’immobilisant en jouant de tout son poids. Ses paroles furent lourdes de sens. Petrelli avait également en tête que tous les deux restaient une menace pour le monde et que par conséquent, ils avaient la lourde responsabilité de devoir se contrôler. Son visage était grave, rien à voir avec celui qu’il avait lors de la fête du lycée à Odessa. Pourtant cet air sévère fut perturbé par un oiseau ayant atterri quelques centimètres plus loin. Alex profita de l’occasion pour repousser son adversaire. Avec le pommeau de son arme, il le frappa à l’abdomen, achevant de le déstabiliser ce qui eut pour résultat de faire chuter Peter sur le postérieur. Un sourire revanchard sur les lèvres et le regard complice, Alex y alla de ses habituels petits commentaires personnels.

« Ça, c’est pour le coup à la joue de tout à l’heure. »

Laissant à Peter le temps de reprendre son souffle et de se relever, Alex fit quelques pas en arrière, tenant son arme à deux mains, pointée vers son adversaire.

« Je sais tout ça Peter ... mais ça n’est pas si facile que ça. Moi non plus, je ne veux pas que ça se reproduise. »

De nouveau, ils échangèrent quelques coups, tantôt attaquant, tantôt défensif. A les observer, jamais on aurait pu penser que l’un comme l’autre était détenteur de pouvoirs extraordinaires. Il n’y avait jamais eu d’effusion de puissance. Mais de toute manière, Alex n’aurait jamais osé user de l’aspect offensif de son pouvoir sur Peter. Pour lui, le risque d’inciter l’entité à réapparaitre était trop grand. C’était de cette manière qu’elle avait pris le contrôle la dernière fois, en touchant Claire Bennet, en tendant de dérober l’énergie d’une personne en ayant une quantité illimitée.

« J’y ai bien réfléchi et je crois qu’en prenant certaines précautions, on ne devrait pas avoir de soucis. Il suffit juste que je n’utilise pas mon pouvoir sur des gens comme Claire ou toi, et que personne ne vienne fouiller dans ma tête pour ouvrir cette satanée porte. »

Après avoir dit cela, Alex vit bien que son ami n’était pas entièrement d’accord. D’ailleurs, Peter attaqua de nouveau, comme pour manifester son avis. Ce que voulait Peter, c’était qu’Alex mure lui-même cette porte. Mais ça, c’était peut-être beaucoup trop en demander pour le moment. Après être parvenu à repousser son adversaire, le français baissa son arme et regarda les pieds de celui qui lui faisait face.

« Ton lacet est défait Peter ... tu risques de tomber. »

Aucun lacet n’était défait, mais par réflexe le jeune Petrelli baissa la tête. La feinte ayant fonctionné, Alex attaqua de plus belle, chargeant son adversaire avec un sourire satisfait et plaisantin.

« Une raclée, j’t’ai dit !!! »

( je suis contente que vous ayez continuez sans moi, je m’en voulais de pas pouvoir répondre…Faire le soir c’est franchement chiant, ça t’enlève toute vie sociale…On se lève, petit dej, boulot, on revient, diner, dodo…C’est tous ce que j’ai fais cette semaine…
Encore désolé de pas avoir su répondre…Vraiment… ^^ )

Asami ne c'était pas encore joint à eux. Et ce pour une cause encore inconnu pour les deux jeunes hommes. La demoiselle était arrivé dans le dojo à l'instant même où Alex le quittait pour les jardins. Il ne l'avait pas vu, elle oui, et c'était mieux ainsi. S'approchant du vieil homme, elle joigna ses mains et le salua comme il le fallait. Le vieil homme se mit à sourire, amusée par la demoiselle. Ouvrant grand ses bras, Asami ne se fit pas prier et arriva près de celui-ci dans une accolade très famillière. Peter et Alex ne se doutait certainement de rien, ou peut-être un peu. Après tout, Asami avait très vite trouver quelqu'un...Le lendemain même où ils en avaient parler.

"Genki desu ka ?"*

Le vieil homme esquissa un sourire en l'entendant poser cette question. Posant une main chaleureuse sur le haut du crâne de la petite, il lui fit un petit signe de tête, positif.

"Itsumono youni genki desu."*

L'air satisfait de la demoiselle aux cheveux roses suffisait pour comprendre que tout allait bien.

"Arigato, Oji"*

Asami se souvenait du premier jour où elle leur avait présenter cet homme. Il fallait avouer que cela avait été très folklorique et heureusement pour Alex et Peter, le vieu japonais savait parler leur langue. C'était un homme d'une très grande sagesse, bien qu'un peu excentrique et bizarre pour les deux garçons pas habituer aux moeurs niponne. Le vieil homme était extrêmement cultivé et jusqu'ici leur avait beaucoup appris à tout les deux. Asami leur avait expliqué qu'il lui avait été d'un grand secour bien des années plus tôt...

En présence de cet homme nommé Kazuo, Asami prenait petit à petit des nouvelles de ce qui c'était passé aujourd'hui. Ils avançaient petit à petit vers la solution à leur problème. Lui, ne pouvait plus rien faire, tout était maintenant sur les épaules d'Alex.
Le petit sourire d'Asami s'effaça légèrement...

"anata wa kotaetaku..."*

Asami releva la tête, interrompant la phrase du vieil homme en posant sa main sur les lèvres de celui-ci. Il avait raison, mais elle ne voulait pas l'entendre. Esquissant un nouveau sourire, elle fit un petit signe de la tête pour le rassurer. Tout allait bien, elle allait bien.
Entendant des bruits dehors, elle tourna son attention vers celle-ci. Posant ses lèvres sur la joue de l'homme âgé, elle le laissa. Allant dans les vestiaire chercher quelque chose.

*Je vais devoir y faire face...*

Pensa-t-elle, prenant son bokûto. Enfin...Ce n'était pas réellement le sien, il s'agissait de celui de Kyuzuke. Se rendant entièrement invisible, l'arme avec elle, elle se dirigea vers les jardins du dojo.

Alors qu’Alex allait porter un coup vers Peter, celui-ci s’étant faire littéralement trompé par son ami, le coup fut arrêter, net, devant le visage de Peter. Un bruit de bois s’entrechoquant c’était fait entendre et pourtant, aucune arme n’était visible. Il n’y avait que ses deux jeunes garçons. C’est alors qu’un petit rire se fit entendre. Ce rire, les deux jeunes hommes le connaissait assez bien, assez pour savoir ce qui il provenait. Réapparaissant sous les yeux des deux personnes. Le bokûto usé de Kyuzuke apparaissait a présent, sous celui d’Alex.
Son rire se stoppa, souriant malicieusement.

« Le coup du lacet… »

Riant de plus belle encore quelque seconde, le tout s’arrête de manière net. L’arme d’Alex fut envoyé volé un peu plus loin. Et pour cause, Asami venait de relevé sa lame de bois d’une manière si rapide qu’elle n’avait pas laisser le temps à Alex de s’y préparer.

« Mais c’est pas du jeu… »

Dit-elle en lui tirant malicieusement la langue, plaçant son arme sous le menton d’Alex, lui faisant légèrement relevé la tête.

« Il vous reste très peu de chose que l’on puisse vous apprendre… »

Se rendant une nouvelle fois invisible, elle s’éloigna d’Alex, se trouvant à présent derrière lui mais à quelque mètre de celui-ci…

« C’est la dernière étape…Contrôler vos sens… »

Ainsi invisible, seul l’ouï ou l’odorat pouvait les aider à retrouver Asami. Du moins, pour ce qui était d’Alex. Peter aurait très certainement plus de facilité avec ses pouvoirs lui permettant de lire les esprits…

« Essaie de me toucher… »

La voix de la japonaise était malicieuse, comme celui d’un enfant qui s’adonnait à un tout nouveau jeu…

( Traduction:

Spoiler:

)

Invité

Alors qu'Alex allait porter le coup fatal, son arme fut stoppée net en plein mouvement, avec un bruit creux. Peter jeta un bref regard aux alentours, à la recherche de ce qui avait pu freiner l'attaque dans son élan. Cela n'émanait pas de l'un de ses pouvoirs, il en était sûr. Et avant même que la réponse lui vint à l'esprit, le rire de la jeune Japonaise se fit entendre, très proche d'eux.
Il aurait du être habitué à ce genre d'apparitions surprises d'Asami, mais elle réussissait encore à le faire sursauter. Depuis combien de temps était-elle là ? Avait-elle épié toute leur conversation ?
Son bokûto apparut sous celui d'Alex, qu'il envoya balader quelques mètres plus loin.

Redevenant visible, elle reprocha au Français son manque de fair-play avec le coup du lacet.
Puis, après son long fou rire, elle reprit une mine sérieuse.

« Il vous reste très peu de chose que l’on puisse vous apprendre… »

A nouveau, elle disparut du champ de vision des deux hommes à qui elle s'adressait. Très peu de choses ? Elle n'avait donc pas assisté à leur discussion sur les craintes d'Alex.

« C’est la dernière étape…Contrôler vos sens… »

Elle s'était éloignée de quelques mètres, laissant aux deux hommes le temps de reprendre leurs armes et de tenter de la repérer. Pourtant, Peter n'avait aucune difficulté à savoir où elle se trouvait. Il entendait chacun de ses pas, chacune de ses respirations, et même le battement de son coeur qui palpitait d'excitation. Il parvint même à l'entendre déglutir à un moment.
Privé de la vue, il venait de se rendre compte que son ouïe était extrêmement développée. Cela avait-il toujours été ainsi ?

« Essaie de me toucher… »

Asami les narguait, avec ce ton provoquant qui fait tout le charme des adolescentes insolentes et qu'elle avait adopté volontairement, son accent japonais accentuant davantage la causticité de ses mots.
Peter se releva et récupéra son bâton, et posa son regard vers l'endroit d'où venait le bruit de glissement d'air provoqué par le déplacement de la jeune fille. A un mètre près, il savait où elle se trouvait.
Il l'entendit s'arrêter, et son battement de coeur s'intensifia. Peut-être ne comprenait-elle pas pourquoi il savait toujours où elle se trouvait. Sans crier gare, il s'approcha d'elle d'un pas rapide, et porta sa lame de bois au dessus de sa tête avant de l'abattre devant lui. Le bokûto heurta celui d'Asami, qui venait de parer son coup. Mais Pete ne s'arrêta pas de sitôt, et porta un deuxième coup latéral droit, que la jeune fille para également. Ils enchaînèrent une combinaisons d'attaques tout aussi précipitées les unes que les autres, alors que l'Américain se représentait chacun des déplacements de son adversaire. C'était comme une seconde vue.

" Un peu trop facile, non ? "

Il savait qu'Asami se battait volontairement moins bien afin de ne pas trop vexer les deux hommes. Elle tentait tant bien que mal de s'adapter à leur niveau, car elle avait derrière elle plusieurs années d'entraînement et maniait déjà l'arme à la perfection. Mais sur ce coup-là, on pouvait deviner sa surprise, même sans la voir.
Peter exerça une forte pression sur la lame de bois de l'adolescente, la repoussant et reculant de quelques pas. Il ne bougea plus et se tourna vers le Français.

" A ton tour, Alex. "

Au moment où son arme allait pour toucher Peter, Alex fut bloqué par une force invisible. Il pensa dans un premier temps à la télékinésie de son ami, mais au regard de l’expression de surprise sur son visage, ça n’était certainement pas le cas. Puis, un petit rire caractéristique se fit entendre : un rire d’adolescente. Asami apparut alors, tenant à la main son Bokûto qui faisait obstacle à celui du français. En même temps qu’elle le désarmait, elle lui faisait remarquer qu’il n’avait pas été très fair-play. Elle mit alors en place un nouveau style d’entrainement, soit disant pour permettre aux deux jeunes hommes d’apprendre à se servir de leur autres sens que la vue lors d’un combat. Disparaissant, elle les mit au défi de la toucher de leur arme. Peter commença. Sans qu’Alex ne comprenne comment il s’y prenait, l’américain parvenait à connaître la position de la jeune nipponne. Pourtant, cette dernière n’émettait aucun son audible qui aurait pu la trahir. Malgré ça, Peter enchaina les attaques, le son des deux armes s’entrechoquant prouvant qu’il faisait mouche à tous les coups. Quelque soit la manière dont il s’y prenait, il avait réussi cette exercice haut la main. Il décréta alors que le tour du français était venu. L’air perplexe, Alex s’avança dans le milieu du jardin, regardant Peter se décaler.

« Mais comment tu as ... ? Non, laisse tomber, je veux pas savoir » dit-il en souriant.

A présent, Alex se concentrait, cherchant le moindre indice de la présence d’Asami. Mise à part le son du vent dans les branches et les piaffements des mandarins, il n’entendait rien. Tenant son arme à deux mains face à lui, tout en tournant doucement sur lui-même, il scrutait le jardin par habitude d’utiliser ce sens plus que les autres ... sans résultat. Puis, soudain, il crut percevoir quelque chose et attaqua ... dans le vide. Le rire moqueur de la jeune asiatique retentit. Lorsque le français se tourna vers Peter, celui-ci tentait d’étouffer un rire dans sa main.

« Ah ah ah ... très drôle ... et après, on dit que je ne suis pas fair-play ... Mais de toute façon, celui que l’on affrontera sera tout sauf fair-play, croyez-moi. »

Alex s’immobilisa alors, se détendant, tout en relâchant sa garde. Le bokûto tenu d’une main, pendait sur son flanc droit. Il ferma alors les yeux pour se priver de sa vue et se concentrer d’avantage. Pourtant les sons environnants lui rendaient la localisation de son adversaire impossible. Il était bien curieux de savoir comment Peter s’y était pris.

« C’est encore un truc à y passer la nuit dehors ! Plus je cherche à l’entendre et plus tout ce qu’il y a autour s’efforce de faire un bruit monstrueux ! »

Face à ce comportement râleur que l’on disait typiquement français, les deux autres Heroes émirent des rires discrets. A son tour, Alex laissa échapper un rire complice. Puis, il se concentra de nouveau. Aucun doute, Peter avait utilisait l’un de ses pouvoirs pour réussir, et, Asami usant également du sien, il n’y avait pas de raison pour qu’Alex n’en face pas autant. Pourtant, il ne voyait pas vraiment comment s’y prendre pour la trouver. Il fit alors le vide en lui, se concentrant sur sa respiration. Puis, il alla affronter ce qu’il redoutait tant. La réponse était là, la totalité du potentiel de son pouvoir se trouvait derrière cette porte.

* * *

Alex posa la main sur la poignée et la tourna, ouvrant de ce fait la cellule qui retenait l’entité. Assis face à lui se trouvait alors son double, un sourire malsain sur le visage. Prenant son courage à deux mains, Alex fit un pas dans cette pièce qui autrefois l’avait retenu prisonnier.

« Tu ne me fais pas peur, tu ne peux plus rien nous faire !!! Alors donne-le-moi !!! Rends-moi mon pouvoir !!! »

« Je ne te fais pas peur ... laisse-moi te prouver le contraire ... hôte. Ce pouvoir est à moi car JE suis ce pouvoir. »

Alors que l’entité se levait, Alex sortit précipitamment pour ensuite claquer la porte. En sueur et effrayé, il n’était pas certain que cette expérience lui ait apporté quoique ce soit.

* * *

Lorsqu’il rouvrit les yeux, Alex respirait rapidement et des perles de sueur lui coulaient le long du dos.

* Pas une bonne idée ça ... à l’avenir, à éviter. *

Alex se concentra alors de nouveau et un phénomène étrange s’empara de lui. Il avait l’impression de sentir le monde différemment. Pour commencer, il se mit à sentir l’herbe et les plantes du jardin, mais pas grâce à son odorat. Il sentait plutôt la vie. Poussant d’avantage sa concentration, il se mit à percevoir les mandarins de l’arbre, le vieux professeur derrière les murs et Peter, debout derrière lui. Il sentait leur énergie vitale pulser, comme de petites lumières clignotant dans le noir. C’est alors qu’il ressentit une troisième source de vie, assez importante pour correspondre à un humain. Pourtant, là où le français la sentait, il n’y avait rien. Le doute n’était plus possible, elle était ici.

Alex fit quelques pas dans sa direction, sans se précipiter. Il portait son regard dans toutes les directions, faisant mine qu’il continuait à la chercher. Puis, il s’arrêta net, lui tournant le dos. Il regarda Peter quelques secondes, lui souriant. Ses yeux émirent un léger reflet doré qui disparut aussitôt. D’un geste rapide, il se tourna, tendant le bras gauche et pointant son index.

« Touchée ! »

Lorsqu’Asami réapparut, le doigt du français était posé juste au milieu de son front.

Asami s'amusait réellement en cet instant, oui, c'était un réel plaisir d'être avec eux et à vrai dire. La demoiselle japonaise redoutait le jour où les deux jeunes hommes devraient retourner à leur époque. Elle devrait rester ici, pendant huit ans, rester au japon, à nouveau seule. Enfin, elle ne l'était pas réellement, il y avait bien ce vieil homme qu'elle considérait comme son oncle voir même comme son père, mais il n'était ni l'un ni l'autre. En réalité, c'était le grand oncle de Kyuzuke. Mais sa présence aussi chaleureuse soit-elle pour la jeune adolescente, ne valait pas le plaisir d'avoir des amis avec qui rire et oublier ses soucis. Cela faisait des mois aujourd'hui qu'Alex et Peter s’entraînaient d’arrache-pied, des mois qu'Asami ne c'était pas rendu compte qu'un jour où l'autre, tous cela aurait une fin. Et encore aujourd'hui, elle ne s'en rendait pas vraiment compte. Pensant que tous ce qui se passait maintenant allait encore continuer pendant longtemps. Elle était trop naïve, oui, mais surtout, elle c'était petit à petit attaché à leur présence. C'était deux jeunes hommes qui lui apprenait énormément de la vie, qui l'amusait et avec qui elle se sentait véritablement bien. Aucun jugement n'émanait d'eux et en naïve qu'elle était, elle ne se rendait pas compte que la cuisine japonaise commençait à les dégouté et qu'il était normal que leur époque réel leur manque.

Et c'est alors que débuta le petit jeu d'Asami, en réalité, pour cet type d'entraînement, on bandait tout simplement les yeux de l’entraîner. Mais Asami trouvait plus intelligent de se rendre invisible, les deux jeunes hommes devaient apprendre à ce servir de leur capacité avec leurs yeux ouverts. Si ceux-ci était bandé, leur cerveau ferait automatiquement aiguisé les autres sens. Les yeux ouverts, c'était au jeune homme d'apprendre à aiguiser leurs sens eux même.

Cependant, bien qu'Asami s'y attendait très fortement, Peter n'eut aucun mal à la retrouvée. Assez surprise cependant, elle débuta son combat avec celui-ci. Essayant de ne pas le blesser, ne faisant que paré chacun de ses coups et Asami devient bien admettre que le garçon avait gagné en expérience depuis leur premier entrainement qui fut assez folklorique il faut bien l'avouer. Les coups se succédaient les uns aux autres et pendant un bref instant, elle se rappela des journées d’entraînement qu’elle passait avec Kyuzuke. Elle invisible et lui qui essayait de la battre ainsi…

" Un peu trop facile, non ? "

Certes, il n’avait pas tort, lui, avait beaucoup plus simple. Dans la multitude de pouvoir qu’il avait du absorber, il devait bien il y en avoir un ou deux qui devait très certainement l’aider. Même s’il cela n’avait pas eu l’avantage qu’elle esquontait, l’entrainement ainsi avait permis à Peter de découvrir une autre de ces facettes. Elle fut repousser, reculant de quelque pas tout comme Peter.

" A ton tour, Alex. "

Là sa promettait d’être beaucoup plus interessant. Alex devait apprendre à se servir de ses pouvoirs et à ne pas en avoir peur. Quand bien même la seconde personnalité qu’il possedait était démoniaque et machiavélique. Il restait maître de son corps et de son esprit. C’était lui qui était né dans ce corps, encore lui qui avait grandit dans celui-ci…Aussi effrayante soit cette chose en lui, il devait apprendre à la maîtriser et pour cela, il devait lui montrer qu’il était parfaitement maître de ses pensées, de son corps et de son esprit. Il devait affronter cette chose, de face à face et tant que cela n’aurait pas été fait. Le risque qu’il reprenne le contrôle était plus grand.

Plusieurs coups donné par Alex fut dans le vide, Peter et Asami ne pouvait s’empêcher de rire en le voyant faire. Il fallait avouer qu’Asami se faisait la plus discrète possible.

« Ah ah ah ... très drôle ... et après, on dit que je ne suis pas fair-play ... Mais de toute façon, celui que l’on affrontera sera tout sauf fair-play, croyez-moi. »

Elle esquissa un autre sourire, ne prenant pas le risque de prendre la parole.

« C’est encore un truc à y passer la nuit dehors ! Plus je cherche à l’entendre et plus tout ce qu’il y a autour s’efforce de faire un bruit monstrueux ! »

Un petit rire se fit entendre, rire qu’elle avait essayer d’étouffer mais en vint…Elle reprit son sérieux, prenant cette fois le risque de parler.

« Tu vas y arriver ! »

La jeune niponne était toujours très positif. Et effectivement, elle croyait réellement au capacité d’Alex.

C’est alors que celui-ci fit le vide en luit, Asami pouvait le voir, les yeux clots, on pouvait observer sur le front du jeune homme un légère sueur se former. Jusqu'au gouttelette. Il se réveilla, visiblement essoufflé. Asami se mit alors sur ses gardes. Persuadée maintenant qu’il était peut-être capable de connaître sa position.

Alors qu’elle était juste derrière lui, ce qu’elle ne s’attendait pas du tout à ce moment là, se produisit…

« Touchée ! »

Réapparaissant aux yeux de tous, l’adolescente riait aux éclats avant de sauter dans les bras d’Alex. Très jouette mais surtout très imprévisible, la demoiselle avait bien souvent ce genre d’élan affectif, il ne manquait plus qu’a pouvoir deviner ou et quand elle le faisait. Chose plutôt compliquée.

« Tu vois que tu pouvais y arriver… »

Invité

Peter ne s'attendait pas à ce que son ami finisse par trouver Asami aussi facilement. Il se rappela de cette terrible journée où tous les êtres humains ordinaires tombaient comme des mouches à New-York, et comment il avait remonté le courant jusqu'à la source. Alex venait d'en faire de même et avait donc franchi une nouvelle étape dans son apprentissage.
Mais celle-ci ne devait pas être due au hasard : avant de toucher la Japonaise pile sur le front, il avait longuement fermé les yeux, et était rentré dans une transe semblable à celle qu'il avait eue dans le Dojo, avec le vieux maître de Yoga. Il était sûrement en train d'affronter ses peurs les plus viscérales.
Lorsqu'il revint à lui, quelque chose avait changé dans son regard. Il n'y avait rien de méchant cette fois, non, juste de l'assurance et de la détermination. Le jeune homme faible et perturbé qu'avait connu Peter quelques mois auparavant était désormais devenu quelqu'un de plus fort, de plus grand.

« Tu vois que tu pouvais y arriver… » dit Asami d'une petite voix espiègle.

Pete était fier de son ami. Ils étaient devenus plus sûrs d'eux, et ils reviendraient en 2008 complètement métamorphosés. Et ça, ils le devaient à la jeune adolescente, qui leur avait accordé une confiance indéfinissable. Jamais ils lui en seraient suffisamment reconnaissants. Tout ce que le frère de Nathan espérait, c'est qu'une personne dotée de tant de bonté soit promue à un grand avenir.

" Si j'étais Suresh, je dirais que ton pouvoir est arrivé à un nouveau stade de son évolution Alex. Tu ne le sais pas, mais ce que tu viens de faire relevait des capacités de l'Entité. J'espère vraiment que tu lui reprends ce qu'elle ne mérite pas d'avoir, et qu'elle pourrira dans son coin. "

Il baissa la tête, puis regarda la Japonaise d'un air triste. Cet air que l'on n'aime pas voir et qui va vous annoncer une triste nouvelle.

" Ma petite Asami, j'ai bien peur que l'heure soit venue de nous dire au revoir. Désormais Alex est capable de se maîtriser, et le contrôle de ses pouvoirs s'est amélioré, grâce à toi. Je me sens prêt à repartir moi aussi. Tu nous as été d'une aide inestimable, et ta gentillesse est sans égal. J'espère du fond du coeur que nous nous reverrons dans 8 ans. "

Puis, sur un ton faussement plaisantin, teinté de mélancolie, il rajouta avec un clin d'oeil :

"...pour de nouvelles aventures !"

Il rendit son bokûto à la jeune fille puis la salua, penchant le torse comme il était de coutume au Japon. Mais il ne put retenir ses émotions, et tout naturellement la prit dans ses bras, chagriné de devoir l'abandonner pour tant d'années.

" Sois forte. "

Il se releva et, à regret, recula pour laisser au Français le soin de faire à son tour ses adieux à l'adolescente. Une larme coula sur sa joue, mais il s'empressa de la cacher.

A peine eut-elle réapparut qu’Asami sauta dans les bras d’Alex, le félicitant d’être parvenu à la trouver. Peter expliqua alors à son ami qu’il venait d’utiliser l’une des capacités de l’entité et donc par extension, de son pouvoir. Il avait évolué dans sa maîtrise de lui-même. D’entendre tous ces compliments, Alex fut un peu gêné, mais heureux aussi. Puis, le visage de Peter changea, devenant plus sombre, comme si quelque chose n’allait pas. Il annonça alors à Asami que le temps était venu pour les deux jeunes hommes de retourner dans leur époque. Il la remercia pour sa bonté et son aide, et après un moment d’hésitation, la serra dans ses bras avant de s’écarter pour laisser la place à son ami français.

Ainsi, le moment qu’Alex attendait tant depuis plusieurs semaines était arrivé. Il l’avait désiré de toute son âme et pourtant, à présent qu’il était l’heure, il avait presque peur de ce que lui réservait la suite. Un quart d’heure plus tôt, Peter lui refusait ce retour. Et alors que le jeune homme s’était presque fait une raison, à présent, il fallait faire des adieux et se préparer à revenir en 2008. Sur le coup, il aurait presque était prêt à demander à Peter de rester encore un peu. Pourtant, il savait que sa place n’était pas ici et qu’ils étaient attendus d’où ils venaient. Le jeune homme s’approcha alors d’Asami et la serra dans ses bras.

« Asami, tu fais partie de ces gens qui sont nécessaires à la survie du monde. Je ne te remercierai jamais assez pour tout ce que tu m’as apporté. J’ai hâte de te revoir dans huit ans. Mais d’ici là, prends soin de toi et sois prudente. »

Il n’arrivait pas à la relâcher. En l’espace de trois mois, la jeune nipponne avait pris une place très importante dans la vie du jeune français. Elle était, avec Peter, celle qui lui avait redonné espoir et confiance en lui-même. Les deux occidentaux s’étaient mutuellement interdit de révéler quoique ce soit de l’avenir qu’ils n'aient encore dit. Pourtant, à présent, la peur de perdre l’adolescente durant ces huit années saisit Alex. Il devait s’assurer de pouvoir la retrouver dans l’avenir. Discrètement, il lui glissa quelques mots à l’oreille.

« Promets-moi de ne jamais aller à New York avant l’explosion en 2008, d’autres tragédies s’y dérouleront, et je ne veux pas prendre le risque de t’y perdre. N’y vas que lorsque l’Ennemi aura fait son annonce à la télévision, pas avant. Et surtout, promets-moi de ne pas chercher à le rencontrer, il est bien trop dangereux. »

Il la relâcha enfin, les yeux brillant de peine. Les mains posées sur les épaules de la jeune adolescente, il la regarda droit dans les yeux.

« Promets-le-moi. Je crois que je ne me remettrai pas de perdre quelqu’un comme toi, tu es un peu comme ma ... Imouto-san*. »

Alex s’approcha alors de Peter, lui souriant, tentant vainement de dissimuler sa tristesse. Il lança un dernier regard à Asami avant de lui dire :

« A dans huit ans. »

Puis, il se tourna vers Peter. Il lui saisit alors le bras, sentant l’abondante énergie qui circulait en lui.

« Je suis prêt Peter, rentrons chez nous. »

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