Dernier jour à New York... [PV: Alex]

Hayden traînait péniblement les pieds à travers le wagon. Elle s'était encore une fois éclipsée, poussée par le besoin quasi-incessant qu'elle ressentait de s'éloigner de sa famille. Sa soeur lui cassait les pieds, et ses parents lui demandait à elle, l'aînée, d'être gentille avec la petite princesse... Voilà comment elle avait fini par se retrouver au milieu d'inconnus, bien loin de sa chère et tendre mais surtout épuisante famille. Alors qu'elle se frayait un chemin à travers la foule, la jeune texane abandonna, se disant qu'il valait mieux qu'elle n'avance plus. Car si elle le faisait, elle n'était pas sûre de pouvoir un jour espérer sortir du métro...

Soudain le métro en question se mit à ralentir. La jeune texane tenta de repérer le nom de la station dans laquelle ils se trouvaient, mais elle était pratiquement sûre qu'elle ne devait pas descendre dans l'immédiat. Mais bizarrement, elle fut l'une des rares dans ce cas-là! En effet, les nombreux passagers qui se trouvaient là descendirent du wagon pour la plupart. Si bien que l'on pouvait à présent circuler entre les rangées de sièges. Elle remonta donc son sac en bandouiller sur son épaule et se mit à avancer en direction du siège libre le plus proche, à côté d’un jeune homme qui semblait perdu dan ses pensées.

Mais alors qu’elle s’approchait, Hayden trébucha légèrement et écrasa le pied du jeune homme en question. Se confondant en excuse, et devenant aussi rouge qu’une pivoine, elle n’osa même pas s’asseoir. Seulement elle commençait à en avoir mal, et la lanière de son sac lui labourait l’épaule. Regardant de-ci de-là pour essayer de penser à autre chose, l’adolescente tenta de reprendre une teinte normale et y arriva en quelques secondes. N’y tenant plus, elle s’assit rapidement près de sa "victime", lui adressant un léger sourire.

" _Je suis désolée… Je suis assez maladroite par moment."

Puis elle détourna les yeux pour se concentrer sur l’extérieur. Le wagon avait reprit de la vitesse depuis plusieurs minutes déjà…

Ce jour là, Alex avait choisit le métro comme moyen de transport. Habituellement, il utilisait le taxi, mais aujourd’hui la nostalgie de sa ville natale l’avait conduit jusque dans les souterrains de New York, afin de tenter illusoirement de se sentir dans un lieu familier. En montant dans le wagon, il avait eu la chance d’avoir une place assise. En effet, à la station suivante, le nombre de voyageurs enfla de manière exponentielle, forçant les gens à se serrer les uns contre les autres. Le flux incessant d’usagé n’avait rien à envier à la capitale française. Pourtant, il semblait qu’à une station, un nombre considérable de personnes quittèrent le wagon, permettant aux passagers restant de respirer à nouveau. Malgré l’espace de nouveau disponible, une jeune fille qui circulait dans l’allée centrale se trouva déséquilibrée par les mouvements rythmés du métro. Déportée, elle vint écraser l’un des pieds d’Alex. L’expérience ne fut pas vraiment douloureuse, la jeune fille étant plutôt fluette, cependant, cette dernière se confondit en excuses.

« C’est rien, je vous assure. Plus de peur que de mal. »

Après une petite hésitation, elle s’assit à côté du jeune homme, lui adressant un discret sourire. Au pas mal assuré qu’elle avait eu lors de son déplacement dans le wagon, Alex en avait déduit qu’elle ne devait pas avoir l’habitude du métro et donc qu’elle n’était pas de New York.

« Vous n’êtes pas du coin, n’est ce pas ? Moi non plus. »

Sans savoir pourquoi, Alex avait engagé la conversation, comme poussé par un pressentiment inexplicable. D’ordinaire, les gens s’ignoraient dans le métro, chacun se gardant bien de se soucier du malheur des autres. Pourtant, cette fois ci, le français avait posé cette question sans vraiment s’inquiéter d’avoir ou non une réponse.

Après que le jeune homme l'eut assuré qu'il n'y avait eut aucun mal à cette "confrontation", Hayden se sentit un peu mieux. Au moins il n'allait pas lui faire une scène comme quoi elle devrait faire attention et blablabla... Elle avait horreur de ça : c’était le travail de ses parents ! D’ailleurs, elle se félicitait qu’ils ne soient pas avec elle en ce-moment même, sinon elle n’aurait pas coupé aux regards réprobateur de son père et de sa mère, ni à celui, plus moqueur, de sa sœur. Dylan pouvait être une vraie peste par moment, même du haut de ses six ans. Tout compte fait, la formule exacte était "surtout du haut de ses six ans".

Et là, sans qu’elle n’ait pu s’y attendre le moins du monde, le jeune homme à ses côtés entreprit d’engager la conversation entre eux deux. Bien qu’elle ne fut pas une habituée des métros new yorkais, Hayden se doutait qu’il n’était pas rare due les gens s’ignorent dans les wagons. Mais pas lui apparemment. La jeune texane n’allait pas s’en plaindre: depuis Ethan, elle n’avait pas eut de véritable conversation avec quelqu’un. Et puis, papoter avec un étranger n’était pas si répréhensible… Non ? Elle détourna alors ses yeux de l’extérieur pour répondre:

"_Non en effet, je viens d’une petite ville dans le Texas. Je suis loin d’être habituée au métro, et plus généralement aux grandes villes comme New York. Je suis simplement en vacances ici."

Elle s’était retenue de dire vacances forcées, puisque l’adolescente ne pouvait nier qu’elle avait, en général, bien profité de son séjour ici. Après tout, elle avait revu Tomas et son cousin Shawn, sans oublier Ethan… Non, il fallait qu’elle pense à autre chose, elle ne devait pas s’inquiéter il reviendrait. Il lui avait promis. Hayden reporta alors son attention à son voisin, remarquant qu’il avait un léger accent, mais pas un accent très prononcé. Disons, juste suffisamment pour que l’on comprenne qu’il n’était pas du pays. Elle demanda alors:

"_Arrêtez-moi si je me trompe mais vous n’avez pas l’air du pays. Vous venez d’où ?"

A la question de la jeune fille, Alex eut un petit rire. Décidément, il avait beau être là depuis maintenant plus de deux semaines, il ne parvenait toujours pas à effacer son french accent. Systématiquement, ses interlocuteurs s’en rendaient compte.

« Non, en effet, je ne suis pas d’ici. Je suis français. Je suis ici pour ... »

En fait, Alex ne sut comment terminer sa phrase. Il n’est pas là pour des vacances, ni pour des raisons professionnelles. Il se voyait mal dire ouvertement qu’il était venu pour sauver New York. Pour le coup, la jeune fille serait partie en courant, sans problème pour se déplacer malgré le métro en marche, persuadée qu’elle avait affaire à un détraqué.

« ... pour des raisons personnelles. »

C’était suffisamment vague et probable pour que la jeune fille y croie. Alex réfléchit alors à ce que venait de lui dire la jeune fille. Elle était en vacances, originaire d’une petite ville du Texas ... elle était surtout seule au milieu d’une ville un peu hostile surtout.

« Vous voyagez seule ? »

Se rendant compte que la question était peut être un peu indiscrète, Alex voulut se rattraper. En effet, cette interrogation semblait plus sortir de la bouche d’un gros dragueur lourdaud, plutôt que de quelqu’un qui tenait une conversation tout à fait banal sans vraiment comprendre pourquoi.

« Oubliez, ça ne me regarde pas ... Je m’appelle Alex Dumont. »

Tout en se présentant, Alex tendit une main en direction de la jeune fille, lui souriant pour tenter de se faire pardonner son manque de tact.

Hayden entendit le léger rire du jeune homme en première réponse à sa question et cru qu’il se moquait d’elle. Mais elle se rassura rapidement : ce n’était absolument pas le cas. Apparemment, le fait qu’elle ait compris qu’il n’était pas originaire des Etats Unis le faisait rire pour quelques raisons inconnues. Elle devina qu’elle n’était sans doute pas la seule à lui avoir posée la question, c’était sans doute pour cela qu’il réagissait ainsi. Le jeune homme lui répondit alors qu’il était français. La France, Paris, le Louvre… La jeune fille ne connaissait pas la France, mais peut-être qu’un jour?

Mais alors qu’il était sur le point de lui dire pourquoi il était à New York, l’étranger se tut quelques secondes. Cela intrigua Hayden qui fronça légèrement des sourcils. Mais peut-être était-ce trop personnel pour qu’il ne lui en parle après tout et elle respectait cela. Le jeune homme termina alors sa phrase par une pirouette qui se résumait par: raisons personnelles. Au moins ça avait le mérite d’être clair. Elle ne s’était pas trompée: c’était trop privé pour qu’elle, une parfaite inconnue, soit mise au courant. Ce n’était pas ses oignons, voilà tout. Elle dit dans un hochement de tête:

"_Je vois…"

C’est alors que le jeune homme lui demanda si elle voyageait seule. Hayden stoppa immédiatement tout mouvement, comme si elle attendait une éventuelle suite à la question, mais rien ne vint de suite. Soit c’était un dragueur invétéré qui lui sortait son petit numéro, soit c’était un malade complet qui voulait en peu plus que discuter. La texane chercha alors n’importe quel prétexte pour quitter le wagon pour rejoindre sa famille sans trainer. Ca lui apprendrait à partir seule dans cette ville de détraqués!

L’adolescente était sur le point de se lever sans la moindre intention de trouver une raison valable lorsque le jeune homme tenta de se rattraper en se présentant. Hayden hésita: et si ce n’était qu’une astuce pour qu’elle reste? Mais elle secoua la tête comme pour chasser cette idée ridicule de son esprit. Tout le monde n’était pas manipulateur contrairement à Tomas et compagnie. La jeune fille regarda la main tendue d’Alex Dumont. Alors elle la serra en déclarant, avec un faux sourire tout de même, elle restait sur ses gardes la compagnie pouvait l’avoir retrouvée:

"_Hayden, Hayden Adurna. Et il n’y a pas de mal…"

Après quelques secondes de silence, elle ajouta avec un brin de curiosité:

"_La France alors? Je n’ai jamais vraiment visité Paris, mais un jour j’aimerai bien m’y arrêter pour visiter un peu plus que la Tour Eiffel…"

Mais elle se tut aussitôt. Quelle idiote! Officiellement elle n’était jamais allée à Paris, elle ne devait jamais en reparler: elle se l’était juré. Et voilà qu’elle racontait ouvertement tout cela dans le métro de New York. Encore heureux que ses parents n’étaient dans les parages, car elle doutait qu’ils soient au courants de sa petite escapade avec cet Hiro Nakamura au sommet de la Tour Eiffel. Elle souffla discrètement.

La jeune file se présenta comme s’appelant Hayden Adurna. Elle semblait méfiante vis-à-vis d’Alex, même si elle tentait de le dissimuler derrière un sourire. En même, c’était peut être le plus approprié comme comportement dans cette ville. On ne savait jamais vraiment sur qui on tombait : un déséquilibré, un serial killer découpeur de crâne, des agents d’une organisation mystérieuse ... Le silence fut rompu par la jeune fille.

" La France alors? Je n’ai jamais vraiment visité Paris, mais un jour j’aimerai bien m’y arrêter pour visiter un peu plus que la Tour Eiffel…"

Sur le coup, Alex crut mal comprendre cette phrase, après tout ça n’était pas sa langue maternelle. Pourtant, en tentant de traduire une nouvelle fois les propos de la jeune fille, il ne semblait pas s’être trompé : elle venait bien de dire qu’elle n’avait jamais visité Paris mais qu’en revanche, elle avait déjà vu la Tour Eiffel. Tout ceci l’intrigua au plus haut point. S’il ne savait pas ce qui l’avait poussé à entamer la conversation avec Hayden, maintenant, il sentait bien qu’il y avait quelque chose à creuser. La réponse était là, sans aucun doute. Oui, mais la réponse à quoi ?

« Oui, c’est une ville magnifique ... en revanche, j’ai du mal à comprendre comment vous avez déjà pu visiter la Tour Eiffel sans avoir jamais été à Paris. A ce que je sache, nous ne vous avons donné que la statue de la Liberté et une ou deux entrées de stations de métro de style Haussmannien. »

Après cette remarque, Alex attendait impatiemment la réaction de la jeune fille. Elle serait déterminante pour savoir si oui ou non, cette rencontre était de nature tout à fait banal ou si au contraire, elle était une fois le plus, le fruit du Destin. Dans ce cas, il devrait rapidement gagner la confiance de la jeune Arduna.

A trop perdre de temps à s’insulter mentalement, elle n’avait pas remarquée l’expression d’Alex. Mais celui-ci semblait réfléchir aux derniers mots d’Hayden comme s’il les avait mal compris. La jeune fille, elle, espérait qu’il laisserait couler et qu’il ne prêterait pas attention à sa déclaration quelque peu incompréhensible. Seulement, c’était sans compter sur l’apparente curiosité du français, qui semblait vouloir en savoir plus sur ce qu’elle avait voulu dire:

"_Oui, c’est une ville magnifique... En revanche, j’ai du mal à comprendre comment vous avez déjà pu visiter la Tour Eiffel sans avoir jamais été à Paris. A ce que je sache, nous ne vous avons donné que la statue de la Liberté et une ou deux entrées de stations de métro de style Haussmannien."

D’accord, elle aurait peut-être dû écouter un peu plus en cours d’Histoire si elle avait voulu comprendre de quoi il parlait. Mais s’il y avait une chose qu’elle avait bel et bien assimilé c’était qu’il lui demandait des explications. Là, elle avait gaffé, et pas qu’un peu. Pour sûr, elle allait avoir du mal à s’en sortir ce coup-ci. Bon sang, mais pourquoi elle ne savait pas tenir sa langue, ne serait-ce qu’en présence d’étrangers? Au moins, devant ses parents, elle savait se rattraper, mais là… Là, elle était dans de beaux draps!

Alors elle se mit à chercher des excuses, toutes plus stupides les unes que les autres. Elles allaient de "Dans mes pensées je l’ai vue" à "Vous ne pouvez même pas imaginer tout ce qu’on peut faire avec internet de nos jours" en passant par "Mais je blaguais voyons"… Rien qui n’aurait pu sembler un tant soit peu réaliste. Hayden envisagea même de changer de sujet, mais Alex aurait vite comprit qu’elle cachait quelque chose. Les secondes passaient, et elle ne savait toujours pas quoi répondre. Zut, zut et zut (c’est la version politiquement correcte xD)

Elle pouvait aussi partir. Se lever sans rien, décider de ne pas répondre et quitter le wagon pour rejoindre celui de sa famille. Non, mauvaise idée, ils n’étaient pas encore arrivés à destination, et Alex aurait tout le loisir de la suivre et de la questionner sous le nez de ses parents qui ne comprendraient pas, encore une fois, comment elle faisait pour se faire accoster de la sorte par des inconnus. Hayden en avait marre. Foutue parlotte. Elle adressa alors un grand sourire à Alex et déclara d’un coup sans respirer:

"_A vrai dire cette petite visite de la Tour Eiffel m’a été offerte par une connaissance, un japonais très doué qui est capable de se téléporter où bon lui semble. Moi-même je crée des illusions, mon copain contrôle l’électricité et mon ancien prof de journalisme et un vrai détecteur de mensonge ambulant. Mais chut, personne n’est au courant ici… Maintenant si mon histoire vous a plu, je pense que je vais m’éclipser avant que vous ne me preniez pour une folle."

Et à ces mots, la jeune texane commença à rassembler ses affaires pour se lever. Au moins, elle avait dit la vérité, même si Alex ne la croirait pas. Qu’il la prenne pour une folle, elle n’en avait plus rien à faire du moment qu’il ne lui pose aucun problème dans l’avenir. Cette fois c’était officiel : elle avait pétée une durite!

« A vrai dire cette petite visite de la Tour Eiffel m’a été offerte par une connaissance, un japonais très doué qui est capable de se téléporter où bon lui semble. Moi-même je crée des illusions, mon copain contrôle l’électricité et mon ancien prof de journalisme et un vrai détecteur de mensonge ambulant. Mais chut, personne n’est au courant ici… Maintenant si mon histoire vous a plu, je pense que je vais m’éclipser avant que vous ne me preniez pour une folle. »

Après une telle explication, Alex se dit qu’il avait de la chance d’être assis ... sinon, il serait tombé. Soit cette adolescente était tout simplement en train de se moquer de lui, soit elle venait de lui balancer la vérité en espérant qu’il la laisse en paix, pensant avoir à faire à une déséquilibrée. Tout ceci ressemblait trop à des capacités que des gens comme lui pouvaient développer pour que cette explication ne soit que le fruit de l’imagination d’une jeune fille menteuse. Devant la précipitation de la demoiselle pour réunir ses affaires, le français comprit qu’il l’avait prit au piège avec sa question et que dans la panique elle était passée aux aveux ... à présent, elle prenait la fuite. Il devait la retenir sans la forcer, il devait capter son attention pour lui faire comprendre que lui aussi était différent. Soudain, la solution apparut : le prof de journalisme détecteur de mensonge. Il ne pouvait s’agir que de Kerry Tomas.

« Vous voulez dire que vous connaissez Kerry Tomas ? »

Face à cette nouvelle question, Hayden se stoppa. Alex avait mis dans le mille. A ce même moment, le jeune homme repensa à un autre personnage cité par l’adolescente : celui qui lui avait permis de voir la Tour Eiffel. C’était un japonais doté de la capacité de se téléporter. Ceci correspondait bien au portrait de la personne à l’origine du périple du français : un japonais sorti de nulle part et qui avait disparu sans laisser de trace. Il était évident qu’il avait dû se téléporter. Alex n’y avait pas songé au départ, n’ayant pas conscience que de telles capacités existaient, mais maintenant, ceci lui paraissait être l’explication la plus logique. Il fallait à tout prix qu’il le rencontre, au moins pour savoir ce que ce mystérieux voyageur attendait de lui.

« Le japonais, il faudrait que je le rencontre ... il m’a confié une ... une mission, c’est la raison de ma présence à New York. Malheureusement, il ne m’a pas vraiment fourni d’explication et là, j’ai besoin d’aide. Lui seul peut m’apporter les réponses que je recherche. On peut dire que je suis ... comme vous : spécial. »

Kerry Tomas… Ce nom résonnait dans la tête d’Hayden. La jeune texane était abasourdie, intriguée et peut-être aussi un peu soulagée. Comment ce français pouvait-il savoir de quoi, ou plutôt de qui elle parlait? Comment Alex était-il au courant des capacités de Tomas? Non, non c’était impossible. Im-po-ssible. Personne ne le savait. A part elle-même… Et Sylar et Ethan sans aucun doute. Les membres de la compagnie aussi. Et peut-être Shawn, son cousin. Bon d’accord, pratiquement tous ceux qui étaient au courant de ces mutations devaient être au courant pour Tomas. Cette idiote savait encore moins bien garder les secrets qu’Hayden!

Alors qu’elle avait stoppés nets tous ses mouvements, l’adolescente entendit le jeune français continuer sur sa lancée. Apparemment, elle n’avait rien d’un monstre ou d’une folle pour lui, elle en déduisit qu’il en savait plus qu’il ne voulait bien le laisser croire aux premiers abords à propos des personnes comme elle… Et peut-être comme lui? Qui sait, après tout pourquoi pas tant qu’à faire! Avec sa chance, c’était le cas: Hayden n’avait fait que des rencontres de ce type ces derniers temps alors pourquoi celle-ci échapperait-elle à la règle? La jeune fille commençait à s’y habituer bien malgré elle.

Puis le français expliqua qu’il devait rencontrer le japonais en question. Pourquoi Alex voulait-il voir Hiro? D’après le jeune homme, c’était la faute du téléporteur si l’étranger avait traversé l’océan Atlantique pour venir jusqu’aux États-Unis. Toujours d’après Alex, Hiro lui avait confiée une sorte de mission, d’où sa présence à New York… Mais sans autre explication. Comment pouvait-on donner une mission aussi vague à quelqu’un et espérer en tirer quelque chose de bien? Puis Hayden se souvint de la première fois qu’elle avait rencontré Hiro, cette fois où il l’avait emmenée à Paris l’espace de quelques secondes.

Ce jour-là, le japonais avait confié quelque chose d’effroyable à la jeune asiatique. D’ailleurs, l’adolescente n’y avait d’ailleurs pas cru un seul instant au début. New York allait, d’après lui, exploser sous peu. Était-ce la raison pour laquelle il avait parlé à Alex? De toute façon, Hayden ne pourrait en aucun cas l’aider. Puis Alex termina sa tirade. Je suis comme vous… La texane tourna alors brusquement la tête pour planter ses yeux dans les siens. Peut-être qu’elle verrait ainsi s’il mentait ou non. Mais il ne cilla pas, ne détourna pas son regard.

_D’accord, je veux bien vous croire. Mais va peut-être falloir m’expliquer deux trois choses comme comment vous connaissez Tomas, ou encore de quelle mission il vous a parlé…

Devant le regard que lui lança le jeune homme, elle continua à parler, pour s’expliquer un peu plus clairement sur la raison pour laquelle elle voulait, tout d’un coup, en savoir autant.

_Vous comprenez, vous avez un avantage sur moi: vous savez de quoi je suis capable, ainsi que plusieurs autres personnes dont mon copain. Et avant de vous filer une quelconque info à propos d’Hiro, j’aimerai être à peu près rassurée.

Le fait était qu’elle savait que le japonais reviendrait à Odessa avant l’éventuelle explosion de New York qui devait se dérouler très bientôt maintenant. Il le lui avait promis. Alors avant de renseigner le jeune français d’une manière ou d’une autre, elle voulait être sûre de ne pas faire une bêtise, et donc pour cela en savoir plus sur Alex.

A présent, Alex avait toute l’attention de la jeune fille. Les quelques arguments qu’il avait sorti avaient fait leur effet : Hayden savait maintenant plus ou moins à qui elle avait à faire. Elle posa alors un regard interrogateur sur le français, rapidement suivit de plusieurs questions justifiées.

« J’ai rencontré Kerry à New York alors que je recherchais le professeur Shandra Suresh. Ensemble, nous avons affronté un dangereux personnage : Sylar. Malheureusement, il semblerait que cette collaboration soit à présent révolue puisqu’elle a rejoint cet homme. »

Cette idée, Alex avait encore du mal à l’accepter. Jamais il n’aurait pensé qu’une telle chose était possible. Pourtant, il ne fallait douter de rien.

« Quant à la mission, il y a quelques semaines, un japonais est venu à ma rencontre à Paris, me demandant de me rendre à New York pour sauver le monde. Il ne m’a rien dit de plus et a disparu de manière inexpliqué. Je ne sais ni de quoi je dois sauver le monde, ni comment faire. C’est pour cette raison que je dois le retrouver. »

A présent, Alex devait rassurer l’adolescente afin qu’elle lui fasse confiance. Il fallait lui faire comprendre qu’il était dans son camp et que rencontrer ce Hiro était d’une importance capitale.

« Je sais de quoi vous êtes capable ... juste d’après ce que vous m’avez dit, mais si vous considérez que j’ai cet avantage sur vous, alors je vais rééquilibrer la situation. Mon pouvoir me permet de déplacer l’énergie qui maintient les choses en vie afin de l’utiliser sur d’autres êtres vivants. En gros, je peux transférer la vitalité d’une personne vers une autre, pour la guérir par exemple. Je n’ai aucunement l’intention de vous nuire ... mais il est urgent que je comprenne quel est mon rôle dans cette histoire. Ce Sylar, il veut dominer le monde et il faut qu’il soit arrêté. J’espère simplement que ce Hiro pourra m’éclairer un peu ou en tout cas, me fournir plus d’explications que lors de notre première et unique rencontre. »

[HJ : Bon, désolée mais j’aimerai en finir assez vite pour pouvoir me concentrer sur le scénar’, tu m’en veux pas j’espère? ^^]

Hayden écoutait avec beaucoup d’attention et surtout avec beaucoup d’intérêt ce que disait à présent le jeune français. Il lui racontait comment il avait fait la connaissance de Tomas, et surtout comment il était au courant de ses aptitudes particulières. Alex lui raconta comment ils avaient tous deux affronté Sylar, le fameux serial killeur que la journaliste semblait si déterminée à attraper le tueur. Alors qu’elle allait s’exclamer que finalement elle n’était pas si affreuse que cela, l’étranger continua sur sa lancée, avouant de ce fait le changement de bord de son ancien professeur. La texane sentit la rage bouillir en elle. Tomas allait regretter de s’être moquée d’elle ainsi en jouant les gentilles.

Alex s’était interrompu à ce moment-là. Lui aussi semblait ne pas très bien accepter la nouvelle du changement de camp de la rouquine. Hayden se demanda vaguement ce qu’il y avait eut entre eux, avant de se rappeler que la journaliste ne semblait pas avoir de cœur. D’ailleurs, cela ne se confirmait-il pas à travers cette trahison? Car oui c’en était bel et bien une, cela ne faisait aucun doute pour la jeune asiatique. Comment cela pourrait-il s’appeler sinon? Bien entendu, le français avait du mal à si faire, et Hayden elle-même, bien qu’elle ne porte pas Carotella dans son cœur, ne pouvait y croire. Mais pourtant elle ne saurait mettre en doute la parole de l’étranger, car cette peste de journaliste était bien capable de rejoindre le tueur qui la fascinait tant.

Finalement, Alex reprit la parole pour expliquer un peu plus en détail (mais alors vraiment un peu xD) sa rencontre avec Hiro cette fois-ci. Bien entendu, tout cela restait assez, voire très vague pour la jeune fille, mais elle ne pensait pas que cela soit de la faute du français. Elle connaissait elle-même Hiro Nakamura, du moins suffisamment pour savoir qu’il n’était pas du genre à s’attarder pour des explications qu’il jugeait superflues mais qui étaient importantes et même primordiales pour les autres. Mais le peu qu’il pu dire à la texane suffit à celle-ci pour faire le rapprochement de façon certaine avec la fameuse mission dont le téléporteur lui avait parlé lors de leur première rencontre. L’explosion de New York, c’était donc pour cela qu’il avait fait venir l’étranger… à New York. Hayden fut sortie de ses pensées par la voix à l’accent français qui reprenait :

"_ Je sais de quoi vous êtes capable... Juste d’après ce que vous m’avez dit, mais si vous considérez que j’ai cet avantage sur vous, alors je vais rééquilibrer la situation. Mon pouvoir me permet de déplacer l’énergie qui maintient les choses en vie afin de l’utiliser sur d’autres êtres vivants. En gros, je peux transférer la vitalité d’une personne vers une autre, pour la guérir par exemple. Je n’ai aucunement l’intention de vous nuire... Mais il est urgent que je comprenne quel est mon rôle dans cette histoire. Ce Sylar, il veut dominer le monde et il faut qu’il soit arrêté. J’espère simplement que cet Hiro pourra m’éclairer un peu ou en tout cas, me fournir plus d’explications que lors de notre première et unique rencontre."

Hayden contempla le visage rassurant d’Alex Dumont, ce français qui, au lieu de rester bien en sécurité dans son pays en tentant d’oublier Hiro, avait décidé de tout laisser pour affronter un danger dont il ignorait tout. La texane se rappela que Tomas aussi semblait inoffensive au début. Non, ce serait différent cette fois, elle en était sûre. Elle avait envie de refaire confiance à quelqu’un. Alors elle déclara dans un soupir:

"_D’accord. Je sais juste qu’il reviendra très prochainement à Odessa, chez moi. Il a dit qu’il me tiendrait au courant pour New York… Je ne peux rien vous dire de plus, je n’en sais pas beaucoup moi-même. Si vous venez en ville, et que restez à proximité du lycée, je pourrais peut-être vous aider à le retrouver."

Une chose tracassait l’esprit curieux de la texane. Elle voulait en savoir plus sur le pouvoir d’Alex, mais craignait d’être impolie. Mais finalement, sa soif d’en apprendre plus l’emporta, et elle demanda :

"_Alors quoi, vous êtes comme une sorte de centre de soin portatif? Je suis désolée si je vous parait grossière, mais je trouve ça… Enfin je sais pas, je suppose que je n’arrive pas bien à visualiser en quoi cela consiste."

[aucun souci pour moi de tenter de terminer rapidement]

Après les explications du français, Hayden prit la parole. Elle était visiblement en mesure de répondre à certaines questions d’Alex. C’est avec la plus grande attention qu’il écoutait ses paroles. Elle avait peut être les pièces manquantes de ce gigantesque puzzle qu’Alex s’efforçait de reconstituer depuis plusieurs semaines maintenant. Avec un peu de chance, elle pourrait lui indiquer clairement quel type de menace planait au dessus de New York, le rassurant par la même occasion.

Hayden lui apprit que prochainement, Hiro devait lui rendre visite à Odessa, la ville où elle résidait. Si le jeune homme voulait rencontrer le japonais, il lui suffirait de se rendre dans cette ville du Texas. La jeune fille lui conseilla d’aller à proximité du lycée pour la rencontrer. Il semblait bien qu’elle aussi avait été informée des évènements avenir par Nakamura ... avec tout aussi peu de détails. A ce moment, Alex comprit qu’il devrait encore attendre pour obtenir des réponses plus claires à ses questions. Dans le regard de la lycéenne, le français put voir une forme de confiance : elle était avec lui. Cela le fit légèrement sourire. Il ne savait pas lui-même s’il pouvait se faire confiance. Pas tant que Hiro ne l’aurait pas rassuré sur son rôle au sein de cette histoire.

"_Alors quoi, vous êtes comme une sorte de centre de soin portatif? Je suis désolée si je vous parais grossière, mais je trouve ça… Enfin je sais pas, je suppose que je n’arrive pas bien à visualiser en quoi cela consiste."

La question d’Hayden sortit de manière précipitée, comme si elle l’avait retenu un petit moment, hésitant à la poser. La comparaison au centre de soins portatif fit une nouvelle fois rire Alex ... mais d’un rire amer. Il aurait bien aimé que cela soit aussi simple. Cependant, il y avait tout de même une contrepartie non négligeable à cette capacité curative : il fallait l’alimenter.

« Aucun souci, vous n’êtes pas grossière. Je n’ai juste pas été très clair ... volontairement. Je peux en effet soigner les gens, mais pas de manière illimitée. Pour soigner quelqu’un, je lui insuffle une sorte d’énergie vitale. Mais cette énergie, je suis obligé d’aller la chercher ailleurs, dans un autre être vivant. Il peut s’agir de moi, d’une autre personne, d’un animal ou une plante. Mais il faut bien comprendre que priver quelqu’un ou quelque chose d’une part de sa force vitale l’affaibli voire, le tue. Le prix à payer pour utiliser mon pouvoir n’est donc pas anodin. Voilà comment ça fonctionne. »

* Et voilà aussi comment faire flipper les gens ... en leur racontant comment tu vampirises les simples quidams ...*

Après cette explication, Alex tourna la tête vers la fenêtre. Sans doute voulut-il fuir la réaction d’Hayden. Après quelques secondes, il la regarda de nouveau et ajouta :

« Je me rendrai à Odessa lorsque vous serez rentré. Là bas, je rencontrerai Hiro. Trop de choses sont encore floues pour moi dans cette histoire ... et il a peut être commis des erreurs en contactant certaines personnes. Je dois tirer ça au clair. »

Le métro s'arrêta et les portes du wagon s'ouvrirent.

"Je descends ici. Et bien, bonne fin de vacances. Nous nous reverrons à votre lycée."

Le français se leva et descendit du train.

[HJ :

En effet, ce fut rapide! Petit post pour garder un peu de ma motivation pour BTTF ^^]

Alors qu’elle avait laissée la question lui échapper, Hayden tenta de rattraper son manque de tact en s’excusant pour la deuxième fois auprès du français. Décidemment cela allait une mauvaise habitude pour la jeune fille de mettre les deux pieds dans le plat. Elle s’imagina à peu près toutes les réactions possibles que pouvait avoir Alex, de la plus gênée à la plus violente et cela lui fait redouter les prochaines paroles que l’étranger pourrait prononcer. A peu près toutes, sauf peut-être celle qu’il eut en réalité! En fait, au lieu d’un ton de reproche ou même un basique froncement de sourcil, il se mit à rire, d’un rire amer, mais il riait. Sa voix s’éleva alors à nouveau:

"_Aucun souci, vous n’êtes pas grossière. Je n’ai juste pas été très clair... Volontairement. Je peux en effet soigner les gens, mais pas de manière illimitée. Pour soigner quelqu’un, je lui insuffle une sorte d’énergie vitale. Mais cette énergie, je suis obligé d’aller la chercher ailleurs, dans un autre être vivant. Il peut s’agir de moi, d’une autre personne, d’un animal ou une plante. Mais il faut bien comprendre que priver quelqu’un ou quelque chose d’une part de sa force vitale l’affaibli voire, le tue. Le prix à payer pour utiliser mon pouvoir n’est donc pas anodin. Voilà comment ça fonctionne."

Aussitôt qu’il eut terminée sa tirade, le jeune Dumont détourna le regard, comme s’il avait peur de la réaction de l’adolescente. Seulement, il avait négligé un fait: celui qu’elle aussi avait une aptitude, un don particulier. Peut-être n’avait-elle pas le même genre de pouvoir que lui, mais elle savait ce qu’elle aussi pouvait provoquer si jamais elle perdait le contrôle de son pouvoir. Hayden allait dire quelque chose, elle voulait dire quelque chose, mais quoi? Que pouvait-elle dire pour apaiser Alex? Personne ne l’avait apaisée à elle, on lui avait simplement promis de l’aider à aller mieux, mais jamais la texane ne pourrait faire une telle promesse. Depuis quelques temps, l’asiatique avait bien trop de mal, de problèmes avec ses illusions pour se permettre de dire ce genre d’âneries.

Et déjà, Alex la regardait à nouveau et lui disait qu’il viendrait à Odessa, qu’il le devait. Il insinua que peut-être, Hiro Nakamura avait fait une erreur en ameutant certaines personnes. Ce fut alors Hayden et non pas le français qui fronça des sourcils. Elle déclara sans une once d’hésitation:

"_Aucune chance. Faîtes lui confiance, il en a pas l’air, mais je suis certaine qu’il sait ce qu’il fait. Cette mission l’obsède depuis un bon moment, suffisamment pour qu’il soit sûr de son coup."

Puis le wagon se mit à ralentir, et une nouvelle station apparue derrière les fenêtres. Alex se leva, il devait descendre à cet arrêt. La jeune fille n’eut pas le temps de lui faire un signe ou de lui dire un mot. Il descendit, et ce fut tout.