Meeting in a silent world [Daniel Langton]

New York City, un jour certain et un certain jour en semaine.

Le réveil beuglait une musique trop forte et mal réglée depuis une vingtaine de minutes à présent, mais personne ne daigna l'éteindre pour apaiser les oreilles de tout le monde. De toute manière, la propriétaire n'était pas prête de l'entendre, c'était juste pour la forme qu'il était là. Lentement, une main se posa sur la joue de la blonde qui dormait paisiblement sur le drap blanc de son lit. Le jeune homme derrière elle caressa lentement son visage, soufflant tendrement dans ses cheveux. Puis, lentement, il s'appuya contre son dos et appliqua une petite pression. Doucement, il la déplaça vers le bord du lit... et la laissa tomber au sol. La rencontre avec le parquet en bois ne fut pas des plus réjouissantes. Dans un grognement inaudible, elle prit le temps d'une nouvelle sieste avant de se redresser sur ses mains, en position de pompe.

• Tu vas me le payer...
Tu me remercieras quand tu te rendras compte que tu vas encore être en retard !
• Oh Scheiße !!

À cette annonce, la jeune femme sauta sur ses pieds et se précipita dans la salle de bains, retirant son pyjama sur le chemin avant de se jeter littéralement dans la douche. Sa toilette rapidement expédiée, elle se rua de nouveau dans sa chambre en serviette pour ouvrir à la volée son tiroir, en tirant des sous-vêtements, se dirigeant ensuite vers son armoire pour en sortir une chemise à carreaux et un jean. Elle repartit dard-dard dans sa salle de bain où elle finit par s'habiller. Elle retourna une fois de plus dans sa chambre et attrapa une petite boîte de laquelle elle sortit deux appareils qu'elle plaça dans chacune de ses oreilles. La bulle de silence qui constituait son monde jusqu'à présent se brisa et le son lui apparut, fort et grésillant. Immédiatement, elle donna un coup de poing sur le réveil pour qu'il cesse enfin. Une fois ses oreilles soulagées, elle se dirigea vers la cuisine avant de lancer une remarque.

• T'aurais pu au moins me faciliter la tâche quoi...

Ted apparut dans l'encadrement de la porte, s'appuyant dessus en la fixant, un sourire malicieux en coin, toujours habillé et coiffé comme à son habitude.

Et comment j'aurais pu faire ça ? Tu aurais voulu que je te beurre tes tartines ?
• Par exemple, oui !!
Mais bien sûr !! Mon accès au monde des vivants est limité, je te rappelle. Je ne peux pas TOUT faire. Donc tes tartines, tu te les beurres toute seule !!
• Pas le temps pour le beurre, tant pis !

Elle attrapa deux tranches de pain et courut dans le hall, jetant au passage la bandoulière de son sac sur son épaule. Elle ferma la porte derrière elle et dévala les escaliers quatre à quatre avant de se retrouver dans la rue.

Le bruit de l'activité citadine lui arriva rapidement, la déstabilisant un court instant. Elle laissa le temps d'adaptation avant de courir jusqu'à la bouche de métro. Une station, deux stations... Merde, retard à cause d'un idiot qui avait décidé de mettre fin à ses jours. Billie soupira et tourna la tête vers sa droite. Là, se tenant ladite personne qui s'était suicidé, un homme d'une quarantaine d'années en costume de marque. Quel gâchis. La jeune femme secoua la tête et l'ignora. Ce n'était vraiment pas le moment de faire la causette avec les fantômes, elle était déjà assez en retard pour ça. Elle sortit discrètement à la prochaine station, s'engouffrant dans la foule, jouant des coudes pour se frayer un chemin dans les escaliers bondés des travailleurs qui tentaient eux aussi d'accéder à leur lieu de travail.

Elle finit par sortir des souterrains avec un soupir puis se remit en route vers l'école. Quand elle l'aperçut, il n'y avait déjà plus personne devant, ce qui signifiait que les cours avaient déjà commencé. Etouffant un juron, la blondinette se précipita dans l'école, reprenant son souffle dans le hall d'entrée.

Tu avais presque réussi !! A cinq minutes près !
• Oh, toi, la ferme, c'est pas le moment !!
Oulah, Mademoiselle est de mauvaise humeur, mais pas la peine de s'en prendre aux autres !! va plutôt dans ta salle de classe.

Billie n'attendit même pas la fin de la phrase de Ted pour s'élancer dans les couloirs en courant à la recherche de sa salle. Depuis qu'elle avait commencé ce job il y a quatre ans, il était très rare de la voir arriver à l'heure, aujourd'hui était donc un jour comme les autres. Apercevant enfin la porte, elle accéléra encore sa course et se jeta sur l'entrée dans un grand fracas. Par chance, ses élèves entendirent rien, ils virent simplement leur institutrice trébuchant et manquant de s'étaler de tout son long sur le sol. Reprenant contenance, elle signa un bref "Pardoooooooon" avant de s'excuser auprès du professeur qui assurait la surveillance des loulous pendant son absence. Michael lui soupira longuement avant d'agiter son doigt en direction d'un coin de la pièce. La jeune blonde hésita un instant avant de s'y rendre.

Juste pour te prévenir avant que ça ne te tombe dessus par surprise : tu vas avoir de la visite.

Il ne commenta pas son retard. De toute façon, s'il devait commenter à chaque fois, il n'avait pas fini, et puis, il ne voulait absolument pas savoir pourquoi son ex-petite amie n'était pas à l'heure pour son travail. Peur d'apprendre qu'elle voyait quelqu'un d'autre depuis leur rupture ? Possible. Il n'avait en tout cas toujours pas digéré la pilule. Billie haussa un sourcil d'incompréhension, une lueur de panique s'éclairant dans son regard.

• Un inspecteur ? Mais j'ai aucun diplôme, ça va mal se finir et puis tu vas-
Billie ! Ce n'est pas un inspecteur, mais un stagiaire.
• Un stagiaire ? Pourquoi il vient se perdre ici ?
Il cherchait un stage pour du professorat, il a trouvé. Bref, il arrive à 10h, pendant la récréation et j'ai décidé de le mettre dans ta classe, il sera peut-être plus à l'aise.
• Sympa... Pas de souci ! Je vais assurer, ne t'en fais pas !
Ce n'est pas pour toi que je m'en fais... Bon, fais ton cours, tu as déjà assez de retard.

Michael signa un "au revoir" et sortit de la salle, laissant la jeune femme seule face à une dizaine de petits gamins entre six et huit ans. Retrouvant son sourire, elle commença son cours en silence, comme il était de mise dans cet établissement où tous les pensionnaires étaient soit sourds, soit muets, soit les deux. Les enfants semblaient captivés par ce que leur institutrice leur apprenait car jamais ils ne détournèrent leurs petits yeux plein d'étoiles de la jeune blondinette qui leur conta mille et une histoires pour leur apprendre les bases des valeurs de la vie. Le temps passa si vite que personne ne se rendit compte que la lumière annonçant la récréation s’était éclairée depuis deux bonnes minutes. Billie s’excusa pour cet oubli et laissa ses petits monstres sortir de la salle de classe pour se diriger vers la cour.

Une fois de plus, on pouvait assister à une scène phénoménale, pour peu qu’on pouvait entendre ce qui s’y passait : le silence était roi, justement. Les jeunes enfants jouaient, c’était un fait, mais aucun d’eux ne prononçait un son, tous les jeux se passaient dans le silence le plus complet, parfois briser par un rire déformé. La jeune femme se sentait bien dans ce milieu. Elle salua discrètement Hector, le fantôme du bâtiment, qui se promenait dans la cour, traversé de temps à autre par un enfant qui courait après une balle lancée par son camarade. D’un signe de la main, il lui indiqua la direction dans son dos. La blondinette tourna les talons et se croisa le regard de Michael et la fixait, un jeune homme à ses côtés. Un doigt se pointa vers elle et s’agita pour l’inviter à les rejoindre, chose qu’elle fit sans trop attendre. Agitant la main en direction de l’inconnu, elle signa quelques formules de politesse à son intention, évitant complètement de recroiser le regard de son ex-petit ami et supérieur. Qu’il était difficile de travailler dans le même environnement qu’une personne avec qui on a eu une relation qui s’est finie pour le moins étrangement et pas forcément dans la joie et le bonheur. Mais bon, elle aimait ce job et c’était une des rares choses pour lesquelles elle se savait douée et capable d’entreprendre. Et puis, il était assez bien payé, juste de quoi payer son loyer tous les mois et s’assurer de manger à sa faim au moins trois repas par jour.

Mais revenons à celui qui devait être le stagiaire. Il n’était pas plus vieux qu’elle. Elle avait une impression à la fois à l’aise et mal à l’aise. A l’aise car ils étaient à peu près de la même génération, donc ils pouvaient avoir des points communs, des références communes et des valeurs communes mais aussi mal à l’aise car s’ils avaient effectivement le même âge, cela signifiait que lui faisait des études pour obtenir le diplôme permettant d’exercer la profession, diplôme qu’elle n’avait pas puisqu’elle avait obtenu la place grâce à ses aptitudes à parler la langue des signes officielle aux Etats-Unis mais aussi car elle avait un contact évident avec les enfants. La blondinette le gratifia d’un franc sourire avant de signer de nouveau.

• Vous devez être le stagiaire. Enchantée, je suis Billie Svensson, l’institutrice de la classe que vous allez voir à la fin de la récré- {Les paroles en gras signifient que Billie "parle" en langue des signes sans utiliser la parole}

Comme pour souligner ses dires, la lumière de fin de récréation s’activa et les enfants se rangèrent presque automatiquement devant les panneaux de leur salle de classe. La blondinette lança un regard insistant sur Michael qui reprit la parole.

Bien, les présentations ont été faites dans les règles de l’art… Miss Svensson, je vous le confie. Bon courage, Monsieur Langton et en espérant que vous passerez un agréable moment ici.

Il signa quelques mots à Billie avant de s’éloigner, les laissant entre eux. La jeune femme appela sa classe et ils partirent vers la salle de classe.

Daniel Langton s'était encore une fois levé à la bourre. C'était une journée spéciale aujourd'hui mais dire quoi Daniel ne le savait absolument pas. Daniel avait cette sensation d'oubli qui lui parcourait l'échine. Il était 7h45 son cours commençait dans 15 minutes. Il devait traverser la moitié de New-York. En tant normal, Daniel mettait le double voir le triple de temps. Clayface se transforma en plein jour pour traverser à toute vitesse la ville.

Malheureusement pour Mr Langton il arriva en retard à l'université. Il fallait croire que ce matin le destin était contre lui. Il ne voyait personne de son groupe. C'était bizarre, généralement Daniel n'était pas le seul à arriver en retard. D'un air douteux il rentra dans la salle nez à nez avec son professeur de transfert thermique prit dans les bras passionnés de la secrétaire du proviseur. On disait souvent que le meilleur moyen de se réchauffer c'était la coite mais à 8 heure du matin quand même. Daniel sa cachait les yeux de peur de devenir aveugle devant ce qu'il voyait.

Mr Langton que faitez-vous la ? Vous n'êtes pas à votre stage ? J'aurai dû me douter que vous auriez oublié...

Stage ? Mais oui c'était ça... Daniel Langton avait du choisir un stage et malheureusement pour lui. Ce jour la , Daniel était tellement murgé qu'il dansait la carioca avec toutes les personnes qui l'auraient demandé. Donc Danny ne savait absolument pas où avait lieu son stage.... C'était comment dire « problématique ». Clayface essayait de se souvenir où il devait faire son stage.

Ne me dites pas Mr Langton que vous ne savez pas ou vous avez choisi de faire votre stage ? Qu'est ce qu'on va faire de vous Mr Langton ? Ca je me le demande.... Vous avez rendez-vous à 10h... voilà prenez votre dossier et regarder l'adresse.

Daniel regarda alors son dossier avec l'adresse tout en se précipitant vers la porte. Cependant, son professeur l'arrêta.

J'espère que ce que vous avez vu restera entre nous....

Daniel Langton avec son regard de vainqueur regarda son interlocuteur. Il le prit par l'épaule et d'un geste de franche camaraderie lui cria d'un geste de franche camaraderie.

Champion ! Ne vous inquiétez pas ça restera entre nous.

C'est ainsi que Daniel disparu de la salle pour se rendre en direction de son lieu de stage. Il lui fallut près d'une heure trente. Il se présenta à l'accueil un peu perdu. En effet, il ne savait absolument rien de cette école. Il savait juste que c'était un enseignement spécialisé. Spécialisé, oui mais sur quoi ? C'est alors que le proviseur le coupa dans sa réflexion et vint le chercher.

Bonjour, Mr Langton je présume ? Je me présente je suis Mr... Je suis le proviseur

Daniel le regarda d'un air inquiet. En effet, il était un peu perplexe par l'individu. Il s'agissait d'un humain normal d'une quarantaine d'année. Était ce le genre d'individu à regarder un combat de poule mexicain ou à boire comme un alcoolique ? Il allait falloir attendre quelques temps pour savoir ca.

Vous allez rejoindre le cours de Mlle Sevenson. Elle est en cours actuellement, vous irez la rejoindre dans d'ici quelques minutes. Cependant avant de vous laisser, j'aimerai savoir ce qui vous a poussé à venir rejoindre notre établissement. Vous savez que c'est plutôt difficile de s'occuper d'enfant souffrant de cet handicape.

La réaction de Daniel Langton ne se fit pas attendre. Ses yeux passèrent du «je m'enfoutisme » aux « mais c'est quoi ce bordel ». Il allait devoir lutter contre des enfants zombies qui allaient en vouloir à son cerveau. Daniel allait devoir survivre pendant près de dix semaines pour valider son stage. Il pourrait aussi tout bonnement se transformer en Clayface et éradiquer l'école mais il fallait validé l'UE de son stage.

Ces enfants.. Ils ne sont pas difficile à gérer ?

Ted le regardait d'un air curieux.

Oui, mais bon vous verrez une fois que vous vous êtes imposé comme leur professeur, ils ne vous feront pas de mal.

Daniel n'était absolument pas rassuré. La seule chose qui l'effrayait c'était les enfants. Certes il aimerait enseigner tout ce qui est la recherche dans le froid mais pas à des enfants qui imitent des zombies en bavant de partout.

D'accord

Son interlocuteur se leva et le dirigea vers la sortie de la pièce et amena ainsi Daniel devant son nouveau maitre de stage. Les deux personnes se parlèrent entre eux. Il devait finaliser quelques points du moins faut croire. La jeune femme était très charmante. C'était le genre de personne que Daniel pouvait facilement draguer en soirée. Quoi que en soirée Daniel avait l'habitude de draguer tout ce qu'il pouvait.

La demoiselle s'avança vers lui et lui fit des signes bizarers. Daniel bloqua pendant quelques instants avant de répondre de la façon la plus simple possible qui vint à l'esprit. Mr Langont fit donc le robot devant Mll Svensson. Mr Langton venait de comprendre sa connerie. Il était en réalité dans une école de sourd et muet.

Une explosion. Une PURE explosion, puissante, sonore, qui brisa le silence d'habitude seul maître ici. Oui, quand le stagiaire tenta de lui répondre, elle comprit immédiatement qu'il n'avait pas vraiment le profil pour enseigner dans cette école : il ne parlait en effet pas le langage des signes, mais maîtrisait pas mal l'art de la danse du robot. Son rire ne voulait pas cesser, jusqu'à ce qu'elle entende au loin une voix, celle de son ex-petit ami qui intonait clairement que lui n’avait pas envie de rire à ce moment précis de la journée, comme si l’arrivée d’un stagiaire complètement dénudé d’une quelconque notion dans le langage des signes l’avait encore plus énervé que le quotidien retard de son institutrice.

Mademoiselle Svensson, nous sommes dans un établissement sérieux !!
• P-Pardon !! J-J‘arrête !!

Il lui fallut quand même du temps pour se reprendre, ses petits monstres la regardant d'un air étrange, se demandant ce qu'il pouvait bien arriver à leur institutrice. La jeune blonde reprit ses esprits et sa respiration et signa rapidement pour leur dire qu'elle leur raconterait quand ils seraient arrivés dans la salle. Adossé à la porte se tenait Ted, un sourcil haussé tant il était intrigué par l’inconnu qui était aux côtés de la jeune femme. Il s’approcha alors du jeune homme et se mit à lui tourner autour, comme pour vérifier s’il pouvait voir ou non les fantômes de son espèce.

Je suis Dieu ! Écoute ma voix et obéis-moi si tu l’oses, pauvre mortel !

Billie se retint une nouvelle fois de rire de cette bêtise qui était habituelle du « jeune » ectoplasme. Elle lui lança donc un regard insistant lui intimant de rester tranquille, pour une fois, ça serait sympathique et extrêmement agréable. Le jeune esprit haussa les épaules en tournant les mains vers le ciel.

À quoi bon être mort et invisible si je ne peux pas m’amuser à faire ce que je veux ? Pourquoi j’ai rencontré la plus chiante des blondes qui peut voir mon maigre corps transparent et celle de mes congénères ? Pourquoi j’ai accepté de la suivre dans ses aventures les plus foireuses alors que j’aurais pu rester pénard dans mon hôpital à rencontrer de nouveaux amis, eux au moins ne restent pas longtemps à mes côtés, et ils sont tellement occupés à vouloir partir que je n’ai pas le temps de m’attacher à eux. J’en ai connu des patients qui déliraient tout seul dans MA chambre, qui pensaient qu’ils n’étaient pas seuls, et c’était vrai, en partie. Mais elle, cette blonde suédoise sortie de nulle part, cette gamine qui avait fait la conne et qui l’aurait sûrement regretté si elle avait été à mes côtés au moment où ils débranchent son respirateur. Mais non, elle préférait être dans son lit, nue sous sa robe de patiente blanche immaculée, m’envoûtant de son regard noisette innocent et ignorant. J’étais la première personne qu’elle voyait après son coma… et j’étais mort. Un comble !! Elle qui y avait échappé, la voilà condamnée à nous voir, nous autres de l’autre monde, jusqu’à la fin de ces jours. Depuis, je vis avec, je la pousse du lit pour qu’elle daigne se réveiller. Je me tue à ne pas passer la tête à travers le rideau de douche pour ne pas admirer l’eau chaude qui s’écoule sur son corps et elle, elle me considère comme une nuisance, elle m’empêche… de vivre ! Oui, c’est cela, elle m’empêche de vivre !! La fourbe, l’espiègle, l’honteuse, la…

Billie avait arrêté de l’écouter, laissant l'esprit à son monologue révolutionnaire. De un parce qu’un discours sans queue ni tête de la part de son compagnon d’infortune, c’était un peu saoulant et de deux parce que les propos qu’il employait parfois la faisaient rougir et elle ne voulait pas qu’il se moque d’elle à la prochaine occasion. Elle lui lança un regard noir le temps que le jeune stagiaire avait le dos tourné et s’installa sur l’estrade à côté de son bureau. Elle tourna ensuite son regard marron sur son nouvel interlocuteur, laissant entendre sa voix tintée d'un très léger accent scandinave.

• Bon, je vois que vous ne parlez pas le langage des signes, je pense par contre que ce sera un peu compliqué pour votre stage, vu qu'aucun enfant ici ne vous parlera comme moi je vous parle. Mais bon, je vais essayer de vous servir de traductrice. Il faut juste que vous me dites ce que vous devez faire exactement pendant votre stage. Désolée, mais je ne suis habituée à recevoir des stagiaires, vous êtes mon premier, tiens !

La jeune femme ouvrit sa salle de classe et fit entrer ses élèves avant le stagiaire. Elle attendit qu'ils soient tous assis et attentifs à ses gestes pour commencer la présentation qu'elle faisait. En même temps, elle parla, de manière à bien faire comprendre ce qu'elle disait au stagiaire.

• Alors, les loulous, aujourd'hui, nous allons faire quelque chose de particulier. Déjà, vous allez devoir tous vous présenter, mais par écrit. Vous dessinez ce qui peut vous représenter. Par exemple...

À ces mots, elle attrapa une craie et commença à tracer des traits blancs sur le tableau noir. Le doux crissement du bâton dur le bois était une nouvelle fois le seul son que l'on pouvait percevoir, pour peu que l'on fût entendant. La blondinette se recula alors pour admirer son "chef d'œuvre" : une couronne, quelque chose qui ressemblait à une personne entourée de plus petites personnes ainsi qu'un appareil photo. Elle posa la craie et reprit les gestes et la parole.

• Je suis Billie, je suis la maîtresse d'école et je viens de... Timothée ?

Ledit Timothée mima les lettres de l'alphabet pour former le mot qu'elle attendait. La jeune femme ne dit rien mais approuva d'un levé de pouce avant de continuer.

• Ce que j'aime faire, c'est de la photographie ! Voilà, quand je le dirai, ce sera à votre tour, parce qu'il faut bien... je vous présente un monsieur qui va passer le reste de la journée avec nous. Il s'appelle... Euh... Comment vous vous appelez en fait ?

Oui, Billie était assez tête en l'air, elle avait oublié l'essentiel, le nom de son invité. Sa maladresse lui valut des éclats de rire déformés de la part des mômes de la salle. Ce n'était pas méchant, bien entendu, et la jeune blonde aimait les faire rire car même s'ils n'y arrivaient pas vraiment, c'était une preuve qu'ils étaient heureux d'être ici et qu'ils s'amusaient, et ça, c'était le plus important. Elle éclata de rire à son tour avant de prendre la craie et de la tendre à son interlocuteur.

• Bah tiens, à votre tour, faites l'exercice que j'ai demandé pour vous présenter à eux ! Et ne vous en faites pas, ils ne mordent jamais, et en plus, ils sont très silencieux. Ne vous en faites pas, je vous traduirai quand vous devrez passer à l'oral, vous pourrez parler, mais la plupart ne vous entendront pas.

Daniel était complètement largué parce qu'il se passait sous ses yeux. Le langage des signes, pourquoi diable Daniel avait choisi ce langage... C'était bien le genre de Daniel de se murger la gueule la veille d'événement important. Mr Langton allait devoir redoubler d'effort pour avoir une chance d'avoir son stage. Cependant avec tout ce qu'il se passait dans sa vie, Daniel essayait tant bien que mal de penser à autres choses. La demoiselle comprit rapidement que l'étudiant n'avait aucune compétence dans le langage des signes.

Je me destine à devenir professeur en thermodynamique dans une université comme Columbia. C'est pour ça qu'un stage dans une école comme la vôtre pourrait m'apprendre beaucoup de choses.

L'étudiant inventa le plus grand mensonge qu'il lui avait été permis de faire dans sa courte existence. Il y avait dans la salle une vingtaine de gamin qui souffrait de ce handicap. Aux yeux de la société, ces enfants étaient considérés aussi comme des monstres. Il n'était pas vraiment différent de lui. Daniel détestait cette société mais les enfants n'avaient rien avoir la dedans.

Le cours paressait intéressant. C'est vrai que Daniel n'avait d'aucune imaginé à quoi pouvait ressembler ses cours dans les années qui allaient arriver. Mr Langton réfléchissait à comment se présenter. Il aurait pu commencer à chanter comme un rockeur mais les gamins étaient tous sourds. Ce qui rendait la situation perplexe. Mlle Sevensson sortit Daniel de sa torpeur en lui demandant son nom.

Je m'appels Daniel mais ils peuvent m'appeler Danny.

L'étudiant n'allait pas pouvoir de se servir de toutes les farces qu'ils avaient orchestré par le passé. Les enfants n'étaient pas en âge de comprends et sa tutrice allait sûrement le regardait différemment. Soudain Daniel eut une révélation pour se présenter. Daniel s'avança en direction du tableau.

Ca vous dérange de traduire ce que je dis ?

Sans vraiment attendre son accord. Daniel se mit en face de tous les élèves. Ils avaient tous des visages d'anges. Daniel allait tous les émerveillés. L'homme attendait que tous les enfants aient fini de passer avant de se présenter.

Je m'appel Daniel mais mes amis peuvent m'appeller Danny. Ce que j'adore c'est la magie.

L'homme allait utiliser sa capacité à contrôler et créer l'argile pour faire un semblant de magie. Il présenta soudain une pièce à tous les enfants. Il ferma alors sa main et la ré-ouvrit instantanément. La pièce avait disparu.

Mais ou est elle passé ? Ah voilà je sais.

Daniel s'approcha alors d'un des enfants. Ce dernier ne semblait pas comprendre ce qu'il allait lui arriver. Il tendit sa main droite en direction de son oreille et fit resurgir la pièce de sa main. Cette petite démonstration dura environ 10 minutes où Daniel enchaînait les tours sans s'arrêter. Une fois finit il retourna avec sa tutrice.

Bon ça va je suis pas trop rouillé .

Note: Encore désolé pour le retard, je m'en veux sincèrement si tu veux me répondre je comprendrais.