Ty kourich ? - Pv Serena

Les jours se ressemblaient pour les gens comme elle. Je ne vivais pas dans le luxe, les journées shopping entre copine n’existaient pas pour moi. Je n’étais rien d’autre qu’un animal en fuite, je ne pouvais même pas me permettre de devenir étudiante, me contentant de mon travail en tant que serveuse et parfois musicienne dans le bar crasseux dans lequel je bossais. Je ne connaissais personne d’autre que mes clients habituels, les pourboires sympathiques, la cigarette grillé discrètement dehors à la pénombre de ce coupe-gorge. J’étais habituée à cette ambiance et au final je n’aurais changé ça pour rien au monde. J’avais connu la belle vie, l’hypocrisie d’une belle vie plutôt, je savais ce que c’était. J’avais aussi connu ce qu’était le manque total de liberté, être enfermée…A un tel point qu’on en oublie le jour où on est. Cela m’avait demandé du temps mais au bout du compte j’avais fini par faire mon trou. C’était peut être pas le plus beau trou du monde, c’était d’ailleurs certainement pas un "endroit pour une fille" mais je faisais partie du décor maintenant ! Si nettoyer le vomi derrière un soiffard qui avait eu les yeux plus gros que le foi n’avait absolument rien de gratifiant, au moins…On me foutait la paix.

C’était tout ce que je demandais pour le moment.

Je regardais les heures défilée dans le studio que je louais, un petit 15m² qui accueillait simplement un divan que j’avais récupéré dans les "poubelles" et brièvement nettoyer. Je n’avais pas besoin de télévision, j’avais bien assez avec des tonnes de crayons et des feuilles de papier pour m’occuper ainsi que mon éternelle guitare, seul petit luxe que j’avais fini par m’offrir après avoir économisé pour. Un magnifique instrument que j’avais eu d’occasion. Je faisais le service du soir, pour ne pas changer, enfilant ma veste de cuir je commençais la route vers ce lieu de travail. C’est en arrivant à mi chemin que je croisais du regard une demoiselle, le genre de blondasse qui dénote carrément avec le décor, elle devait certainement être paumée. Tant pis pour sa gueule, c’est ce que je me disais en continuant ma route en espérant qu’elle ne m’avait pas remarquée.

J’étais à quelque pas du bar poisseux dans lequel je bossais et j’étais en avance, comme toujours. Cela me permettait de me cacher dans la petite ruelle non loin de là, adosser contre un mur je sortais de mon paquet de cigarette ( que je ne jetais jamais et que je recyclais pour y coincé des cigarettes roulées ). Dedans, il y avait l’un de mes petits plaisir personnelle, roulée avec soin, un joins contenant l’herbe que j’avais réussi à me payer dans un quartier non loin d’ici.

« Tu ne devrais pas fumer ça »

Me tournant, je voyais ma propre sœur à côté de moi. Esquissant un sourire en coin en me rappelant douloureusement que je perdais carrément les pédales depuis qu’elle était décédée.

« Je ne devrais pas… »

Répondis-je au fruit de mon imagination avant de caler le join entre mes lèvres, je fis l’erreur de ne pas vérifier qu’un quelconque témoin était là. Tellement habituée à être seule dans cette ruelle. J’allumais cette "cigarette" sans briquet, je n’en avais pas besoin avec mes dons. J’approchais doucement mon pouce droit du bout de la cigarette, le pouce s’enflammant pour pouvoir incendier le bout, je tirais doucement la fumée, l’inspirant et l’emmenant directement dans mes poumons. Les effets de la drogue ne se faisait pas attendre, je me sentais déjà…Comme plus légère. C’est à ce moment là que j’ai remarqué qu’au final…Je n’étais pas seule…La blondasse de tout à l’heure.

« C’est pas un coin pour toi princesse »

Lui avais-je dit en espérant muettement qu’elle n’avait rien remarquer au sujet de mes dons.

Son look:

Le réveil sonna tôt, très tôt même pour notre petite Hastings. Elle leva les yeux et regarda son plafond. Elle était vraiment très fatiguée et ne trouvait réellement pas la force de se lever, elle chercha donc la télécommande de sa télé et l’alluma. Quelle chaîne ? Fashion TV bien sûr. Comme d’habitude elle regarde une reprise du défilé de la veille, qu’elle appréciait particulièrement. Quelques minutes plus tard, elle poussa sa couverture et s’étira longuement. Descendant du lit et enfilant ses petits chaussons, la blonde se dirigea vers la salle de bain pour prendre une douche. Serena avait vraiment hâte d’aller faire les boutiques aujourd’hui. Grâce à son expérience, elle maitrisait la cet art de l’achat mieux que quiconque, et elle allait aimer ça.

Après de longues minutes de bonheur et de calme, elle sorti enfin, s’enroula d’un peignoir, et s’approcha de sa glace. Elle mit une légère couche de font de teint, presque imperceptible, et se coiffa. Notre miss sortit ensuite de la salle de bain et s’arrêta net devant son dressing. C’est là qu’elle se rendit compte qu’elle avait trop d’affaire, c’était incroyable, on pouvait habiller tour le Liechtenstein avec. S, prit son portable, rose également, et se dirigea vers la cuisine, s’arrêtant ensuite, une énième fois devant la glace pour voir si tout était parfaitement bien accordé. Sa tenue était tout juste parfaite. Colorée, fraiche et bien entendu, chère ainsi qu’à la mode. Elle se sentit belle, se fit une queue de cheval et sortit.

Serena prit un taxi pour aller jusqu’à la 5th avenue, même si cette avenue était à 3 minutes à pied de chez elle. Arrivée là bas, elle dévalisa quelques boutiques en achetant des robes, des sacs et quelques chaussures assez chères, peut être aurait elle-même dépensée tout le PIB du Népal si sa mère ne l’avait pas appelé entre temps. Enfin bref, peut importe. Elle confia tous ses petits achats à un major d’homme, qui s’occupa de les amener au penthouse. Il se faisait déjà assez tard en fait, et il était temps peut être pour Serena de rentrer. Elle avait de nouvelles chaussures, des Louboutin.. Et comment pourrait-elle savoir si elle tiendrait le coup avec un talon de 13 centimètres si elle ne les porte jamais avant ? C’est pour cela qu’elle décida de rentrer à pied, sans taxi.

Queen S était complètement perdue dans ses pensées. La nuit était tombée, et elle continua sa balade, au milieu de nulle part. Elle regarda un peu autour d’elle, et l’endroit ne lui était pas familier. Elle se sentait épiée, mal vue, comme si elle était un monstre. C’est par la suite, qu’elle se rendit compte qu’elle avait complètement changé de quartier, et qu’elle était dans un endroit ou elle n’avait pas lieu d’être. Il n’y avait personne autour d’elle, personne avec elle, elle ne savait pas trop par ou commencer, qui appeler. Elle prit son portable quand tout à coup, elle vit une jeune fille apparaître, comme envoyée du ciel. Elle était habillée…. bizarrement, et passa aux côtés de Serena.. et ne la regarda même pas, alors que Serena essayait de lui lancer des appels au secours. Elle suivit la jeune fille en essayant d’avancer un peu plus vite, même si ses chaussures, elles, voulaient le contraire.

Arrivée à l’angle de cette rue, enfin plutôt ruelle, elle vit la jeune blonde allumer sa cigarette avec…. son doigt. Ok, les choses étaient pas nets ici, et Serena pouvait s’en apercevoir. Elle serra son sac, et s’avança vers la mystérieuse inconnue, jusqu’à ce que celle-ci l’aperçut et lui parla. Serena fit un sourire forcé, le genre de sourire que vous faîtes quand vous avez peur, et dit :
« Excuse moi, tu pourrais m’aider je crois que je suis perdue, l’Upper East Side c’est par ou ? » Tout en lui posant cette question, elle la dévisagea de bas en haut. Son look faisait vraiment très peur, c’était un style gothique bizarre, tout ce que Serena n’aimait pas. Mais elle ne voulait pas paraître méchante. « J’aime beaucoup ce que tu portes... d’ailleurs, tu allumes les cigarettes avec tes doigts toi ? » elle fit un petit sourire sincère, pour détendre l’atmosphère. Serena ne connaissait personne qui avait des pouvoirs comme elle, mais savait que ces gens existaient. Alors peut être qu’elle ne savait pas comment s’y prendre, et que cette mystérieuse inconnue va lui montrer qu’on ne rigole pas avec les gens du genre.

Son look ;

Spoiler:

Je fixais la demoiselle vissé au coin de la rue. Celle là, elle connaissait vraiment pas les règles essentielle pour tenir le coup ici. D'abord, t'évite les fringues de luxe...En plus d'avoir l'air d'une potiche digne de miss monde, c'était comme foutre une cible sur son dos avec écrit en caractère gras "Allez y, je suis plein aux as". Bien que cette règle pouvait être facultative si on était du genre chanceux, la seconde règle par contre fallait plutôt la suivre à la lettre...Quand t'es loin de chez toi, t'évite de regarder les gens de haut...Surtout quand tu as besoin d'aide. Et ce qu'elle venait de faire là, c'était effectivement de me looker de haut en bas, de bas en haut, bref dans tout les sens possibles. Choquée ma cocotte ? Regarde autour de toi, c'est pas moi qui choque avec le décor actuellement.
Je gardais mes pensées pour moi, du moins, pour le moment. Inspirant une nouvelle fois de la fumée toxique de ma cigarette, je ne me gêna pas pour l'envoyer dans la direction de la blondasse.

« Excuse moi, tu pourrais m’aider je crois que je suis perdue, l’Upper East Side c’est par ou ? »

L'upper east side...Misère, elle était vraiment loin de son petit chez soi. Fallait vraiment que je m'occupe de claudia shiffer miniature ? Je jetais un oeil en face de moi, observant ma soeur jumelle...Le fruit de ma caboche qui partait en sucette depuis son décès. Ma soeur était comme la petite voix qui te dit de faire le bien. A la différence près, c'est que je l'écoutais que très rarement.

"Tu vas pas la laisser là, elle est perdue"

Je soupirais un instant, coinçant ma cigarette entre mes lèvres pour en "avaler" la fumée, la soufflant vers le sol cette fois-ci avant de reposer mes yeux bleus sur l'américaine.

« J’aime beaucoup ce que tu portes... d’ailleurs, tu allumes les cigarettes avec tes doigts toi ? »

Là, s'en était un peu trop. Un sourire sarcastique c'était dessiné sur mon visage. L'hypocrisie doublé d'une inconscience complète ! Avec ce qui se passait à New York, il était de bon ton de ne pas parler aussi ouvertement des choses "étrange" qu'on pouvait voir. La fixant dans le blanc des yeux, je lui faisais comprendre qu'elle avait plutôt intérêt à écouter ce que j'avais lui dire:

"Ecoute princesse...T'es loin de chez toi, tu te permet de préciser que tu es de l'upper east side, de me regarder de haut, de me cracher ton hypocrisie à la figure ET de me faire comprendre que tu as vu quelque chose que tu n'aurais pas du voir..."

Tendant ma main vers elle, celle-ci devenait incandescente pendant quelque seconde avant de s'allumer sous les yeux de la demoiselle en détresse. Marquant une pause pour lui laisser le temps de comprendre ce que je lui disais avec mon accent russe.

"T'as pu voir ce que je pouvais faire avec une cigarette...Donne moi une bonne raison de ne pas te dépouiller là ?"

Ce que je voulais qu'elle comprenne, c'est qu'elle n'est pas chez elle. Et qu'elle aurait pu tomber sur bien pire que moi. Les leçons, on les apprend mieux quand on a la trouille. Tout ce que j'espérais maintenant c'est qu'elle n'allait pas se pisser dessus au passage. M'approchat dangereusement d'elle, je finis par éclater de rire et retrouver une main parfaitement normal.

"T'aurais du voir ta tête...T'as de la chance, je suis de bonne humeur aujourd'hui"

Ce qui était faux, mais la voix de ma soeur me conseillant de l'aider avait eu raison de moi pour ce soir.

"T'as du temps devant toi ? Parce que contrairement à toi visiblement, je gagne ma croute en bossant et ce soir n'y fait pas exception. Si t'as deux heures à m'accorder, je te ramène chez toi...Ok ?"

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When the lights go out.

Serena resta fixée sur cette jeune fille. Alors ok elle faisait peur, mais Serena sentait quelque chose de différent chez elle, quelque chose qu’elle ne savait pas définir mais qui devait l’être. Tenant son sac dans sa main, le serrant un peu plus au passage, elle attendait que cette jeune blonde mystérieuse lui dise quelque chose. C’est à ce moment que Serena entendit quelque chose, des vois. Son pouvoir prenait le dessus. Elle ne savait pas comment le contrôler encore, et là, c’est lui qui parlait pour elle, ou du moins, qui écoutait. Elle n’arriva à tout comprendre, si ce n’est Claudia Schiffer miniature et que Serena était loin de chez elle. Serena ne dit rien, elle attendait toujours, et ce jusque elle n’entendit plus de voix, plus rien. Elle se stoppa net lorsque la un jeu sourire sarcastique se dessina sur le visage de la mystérieuse blonde gothique. Bon ok, peut être qu’elle n’aurait pas vraiment du la relooker comme ça, ou même lui dire qu’elle était bien habillé, mais ce n’était pas dans sa nature d’être méchante. Elle était riche, peut être, mais ce n’était pas une peste, elle a toujours eu des principes. Elle n’était pas le genre de petite peste qui se moque des gens moins aisés, et qui ne vit qu’avec son monde, non. Elle acceptait tout, nous étions tous un tas d’atomes et on ne choisit pas l’endroit de notre naissance, ni sa famille.

Levant la tête ; la blonde fixa Serena dans le blanc de yeux. Les mots qu’employa la jeune femme était assez crus et durs. Elle l’agressait alors que Serena, bien qu’elle eut mal joué la comédie et l’avait mal regardé, ne souhaitait pas s’attirer des ennemies. Notre Hastings préférée fut un peu choquée, et ne sut quoi dire. Elle était choquée jusqu’à ce qu’elle vit la main de la jeune fille prendre feu. Sur le coup, elle voulu appeler les pompiers, mais c’est vrai qu’elle avait un pouvoir, comme l’avait comprit Serena. C’est par la suite qu’elle se fit agresser verbalement. Non mais, vraiment, qu’est ce qui se passe ici ? Une bonne raison ? Tu veux une bonne raison. Ok, tu vas l’avoir. « La bonne raison serait peut être que je peux lire dans tes pensées, et que je sais que tu parles à quelqu’un. Tu lui parlais lorsque je suis arrivée, et tu lui parlais là, y’a deux minutes. Je ne sais pas qui est-ce mais, soit il est invisible soit tu as des amis imaginaire. » Un petit rire nerveux sortit. Un rire gentil bien entendu, pas celui des méchants dans les dessins animés. La peur pouvait apparemment être sentie sur son visage. Car l’inconnue lui fit comprendre. Cette fille était étrange, elle faisait réellement flipper Serena. Enfin dans le genre « je me fou de ta gueule », « je vais te racketter » et « Non je rigole, je vais t’aider ». Et c’est bien de l’aide qu’elle offrit à Serena.

« Hmm… Ecoute, je ne cherche pas des ennuies avec toi. Je suis juste perdue et confuse. Je ne veux pas que tu penses que je me moque de toi ou bien autre. Je ne suis pas comme ça ; je suis quelqu’un de bien, du moins je crois. Et je crois, que de ce côté, nous sommes un peu près pareil. On a des « pouvoirs » toutes les deux. »

Ok ce discours était limite ridicule, mais quoi, Serena ne voulait pas avoir d’ennuis avec cette jeune fille, qui était un peu près comme elle, hormis le style vestimentaire du moins. Serena lui sourit, cette fois-ci sincèrement, « Merci, merci de ton aide. »

Elle avait de la répartie la demoiselle mais elle n’était vraiment pas maline. J’étais capable de lui faire ravaler ses paroles mais cela ne l’avait pas empêché de me mettre très mal à l’aise en faisant allusion à ma sœur. Je fronçais les sourcils, elle lisait les pensées et là…Elle les lisait ? C’était déstabilisant, frustrant, énervant, comment fermer véritablement son esprit à quelqu’un qui ne semblait même pas capable de se contrôler ou qui prenait un malin plaisir à écouter les pensées de tout le monde à toute heure de la journée. Malgré tout, je sentais qu’elle flippait et cette sensation avait quelque chose de véritablement grisant. C’était pas une mauvaise fille, elle était juste paumée, elle n’était pas dans son élément. Je soupirais un instant, laissant tomber ma cigarette au sol avant de l’écraser et de poser ma main sur l’épaule de la demoiselle.

« Me remercie pas… »

Je la fis se retourner, l’obligeant un peu à m’emboiter le pas histoire qu’elle ne se perde pas un peu plus encore et qu’elle ne rencontre pas une personne un peu moins cool que moi. On se dirigeait vers la rue principale, le bar en face laissait entendre des rires gras, c’était animé ce soir, comme beaucoup d’autre soir.

« Tu vas m’attendre dans le couloir de service, ne t’avise pas d’entrer dans le bar même par curiosité. Je ne donne pas chère de ta peau si tu fais ça. »

Vu l’allure de cette fille, je n’osais même pas imaginer le genre de chose à laquelle aurait pu penser un des clients du bar si il l’avait vu. C’est par l’arrière du bar qu’on entrait, l’entrée de service. Le sol carrelé n’était pas top, c’était même plutôt crade et intérieurement je me marrais en imaginant les pensées de la fille qui m’accompagnait. Lui désignait une chaise qui trainait là. Il valait vraiment mieux qu’elle attende là.

« C’est qui elle ? »

Et voilà les emmerdes, je me retournais sur l’allure crasseuse de mon boss. Un homme chauve, aussi haut que large, il portait l’un de ses éternels t-shirt blanc…A croire qu’il n’avait que ça dans sa garde-robe et un vieux jean’s. Personnellement, je l’aimais bien ce gars, il avait un caractère de chien et son bar semblait plus précieux que sa propre vie mais il était cool, il m’avait filer un boulot, il m’avait aider à trouver un logement aussi, je lui devais beaucoup à cet enflure.

« Une amie… »

Avais-je rétorqué alors qu’il dévisageait Serena derrière moi. Il haussa les sourcils, me fixait à nouveau et grogna :

« Te fous pas de moi, tu l’as bien regardé ? »

J’aurais pu me vexer, à croire que je n’étais pas capable de faire des amies dans la "haute société" de New York. Je soupirais un moment en me rappelant qu’en effet, elle n’avait pas franchement la gueule des gens que je fréquentais habituellement.

« Elle s’est paumée, je la ramène chez elle après le taff »

Il semblait juger la situation, visiblement il n’avait pas envie de se battre avec moi verbalement. Il grogna une nouvelle fois avant de se retourner et de se diriger vers le bar.

« Grouille toi, t’es déjà en retard ! »

Hurla-t-il du bout du couloir. Avec lui, j’étais toujours en retard, tout était prétexte pour me faire une remarque. Je regardais la fille à côté moi.

« Tu bouges pas d’ici… »

L’abandonnant à son triste sort, je me dirigeais à mon tour vers le bar. Les clients habituels y étaient déjà accoudés, me saluant pour certain, d’autre cuvait déjà bien trop pour pouvoir remarquer ma présence. L’odeur d’alcool mélangé à la sueur me prenait légèrement la gorge tout en ayant un petit quelque chose familier. Les débuts ici n’avaient pas toujours été facile, il fallait se faire à la crasse, et encore…Ca c’était le plus simple. Le plus dur était de s’habituer à l’odeur de vomis qui pouvaient s’accrocher à vos vêtements, aux remarques incessantes de certain, aux mains baladeuses d’autre. La soirée s’annonçait bien. J’étais presque étonnée de ne pas avoir une flaque à nettoyer d’entrée de jeu.

Si les deux heures allaient passer très rapidement pour moi, je savais que ça n’allait pas forcément être le cas pour la paumée de service. Tant pis pour elle, c’était le prix à payer si elle voulait rentrer chez elle. Une heure c’était déjà écoulé et la dernière était ma préférée. Le bar possédait une mini scène, rien de bien impressionnant mais c’était bien assez pour moi. Guitare à la main, cette dernière heure était là pour mettre l’ambiance, la musique adoucissait les mœurs, ici, elle permettait surtout de garder plus longtemps la clientèle et pouvoir se faire plus d’argent…C’était là définition de la musique pour mon boss.

Un silence plus qu’approximatif c’était fait dans la salle lorsque j’abandonnais le plateau de serveuse pour l’échanger contre une guitare électrice. La sono derrière moi me permettait, lorsque j’avais assez de chance, de mettre l’enregistrement de la batterie. Le musique commençait doucement, micro à la main, j’aimais cette sensation de stress, cet instant où tu écoutes que la musique pour être sûre de ne pas louper, cette envie de gerber tes tripes sur la scène, et puis…La voix qui s’élève…

lyrics:

Les musiques s’enchainaient les unes après les autres, certaines étaient de moi, d’autre était des reprises, plus douce ou plus rapide. Je n’aspirais pas à une quelconque célébrité, ces instants étaient bien suffisant, me faire connaître ne faisait absolument pas partie de mes projets à vrai dire…J’aimais justes cette sensation grisante, presque similaire à la drogue s’insinuant dans ma tête, l’adrénaline, l’impression d’être seule sur terre.