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 Road Trip, part. 2 (PV Claire, PNJ)

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Lila Cruz

Lila Cruz


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MessageSujet: Road Trip, part. 2 (PV Claire, PNJ)   Road Trip, part. 2 (PV Claire, PNJ) I_icon_minitimeDim 27 Juin - 17:31

Road Trip, part 2




Day 1



La Ducati jaune et noire de Lila filait à toute allure dans les rues New-Yorkaises telle un félin transportant sur son dos deux ravissantes mais très différentes jeunes femmes. Claire n'avait pas peur et se tenait aux hanches de Cruz avec une certaine aisance, pas plus effrayée par la vitesse que par les virages serrés dont seule l'Anglaise avait le secret. Jamais la cheerleader n'aurait imaginé être au centre de l'attention de tant de personnes à la fois. Elle devenait un outil dangereux, ce qui ne l'enchentait guère. Elle préférait se rendre utile plutôt qu'être un boulet pour autri. Mais elle ne pouvait rien y faire, elle était piégée dans cette spirale infernale et n'en sortirait qu'une fois l'un des partis vaincu. Les cheveux de Lila projetaient aux narines de Claire de délicieuses effluves de jasmin. Malgré ses attitudes de garçon manqué, l'aristocrate était une femme soignée et attirante. Jamais elle ne négligeait son image, entretenant par la même occasion cette apparence d'elle-même parfaite au point que l'on avait peur de s'y frotter. Après quelques heures de route, l'inconfort commençait à se faire ressentir et Lila décida de faire une pause dans un café en périphérie de New-York. Les hauts buildings qui dessinaient la Grosse Pomme n'étaient désormais que de petits blocs lointains, comme un vague souvenir qui s'effaçait peu à peu. Une fois la Ducati garée, les deux jeunes femmes entrèrent dans le café et furent accueillie par un jeune serveur binoclard.

- Bonjour mesdemoiselles, que puis-je vous servir ? demanda-t-il avec un cheveux sur la langue.

Claire considéra attentivement la carte alors que Lila avait déjà fait son choix.

- Un thé à la menthe et un croque-monsieur, s'il vous plait.

La blondinette resta encore quelques instants plongée dans la carte des menus, puis en émergea, le doute subsistant encore sur son visage de poupée jeune et innocente.

- Pour moi ce sera... Un cheeseburger avec supplément de crudités, et un Coca. Light, le Coca.

On n'échappe pas à ses origines, visiblement. Le serveur prit rapidement la commande et les gratifia d'un sourire absolument hideux. Lila se dit qu'il ressemblait à un lapin psychotique, mais en moins mignon. Ses étranges pensées furent interrompues par la voix fluette de la Cheerleader.

- Alors, tu vas enfin te décider à me dire où on va ?

- J'ai quelques planques, dont l'une d'entre elles à une cinquantaine de kilomètres d'ici. On y passera la nuit. Ensuite, on s'éloignera encore de New-York en attendant que la situation se calme, et je pourrai te livrer à ta grand-mère.

Claire afficha une moue offusquée. Elle jouait avec un sous-verre où était dessiné un petit chien qui lui rappelait étrangement Mr Muggles. Cette brave bête lui manquait déjà.

- Tu parles de moi comme si j'était un colis à expédier.

- C'est un peu ça, en effet.

La blondinette s'apprêtait à riposter avec véhémence, mais elle fut interrompue par le serveur binoclard avec ses cheveux en brosse, qui leur apporta leur repas.

- Voici, mesdemoiselles. Je vous souhaite un bon app...

- La ferme, le bigleux, lui lança Lila. A moins que tu aies envie que je te fasse ravaler ton appareil dentaire tout entier.

Claire pouffa de rire alors que le pauvre garçon se retira, complètement désarçonné.

- J'y crois pas ! T'as vu comment tu l'as envoyé balader ? Bien joué en tout cas, il en a pour 5 ans de complexes maintenant. Et je sais de quoi je parle !

- Il n'en ressortira que plus fort, répondit Lila en ponctuant sa phrase d'un clin d'oeil.

La Cheerleader n'arrivait pas à savoir s'il s'agissait d'une attitude superficielle ou d'un réel signe de complicité. Cette femme était vraiment étrange, difficile à cerner. Lorsque Claire posa les yeux sur son cheeseburger, un long soupir s'échappa de sa bouche.

- Pfff, non mais t'as vu la taille de ce truc ? C'est absolument ridicule ! J'aurais dû en prendre un deuxième, je vais crever de faim pour le restant de la journée.

Cruz eut un sourire malicieux et posa la main sur le repas de sa protégée, qui la regarda faire avec une certaine méfiance.

- Tais-toi et admire. Je pense que tu risques d'apprécier.

Elle se concentra et le cheeseburger se mit peu à peu à grossir, progressivement, jusqu'à atteindre le double de sa taille initiale. C'était désormais un copieux repas comme tout bon New-Yorkais qui se respecte les aime.

- Wow, lacha Claire avec surprise. C'est génial, ce truc ! Je n'avais jamais vu un pouvoir pareil.

Cette remarque procura à Lila une certaine fierté. Elle utilisait rarement son pouvoir à des fins loyales, alors pour une fois que quelqu'un l'admirait pour ses capacités, cela en vint presque à la toucher. Elles attaquèrent leur repas en continuant de plaisanter sur le serveur à lunettes et sur l'attitude grotesque du sbire d'Alexis Kane, partant de temps à autre dans d'incontrôlables fous rires. Elle était chouette finalement, cette petite Bennet.


Une fois le repas terminé, elles reprirent la route à bord de la moto de Lila. L'atmosphère commençait lentement à se refroidir alors que le soleil, virant au rouge, s'approchait de l'horizon. Elles devaient arriver dans la planque avant la tombée de la nuit. Non seulement, il était désagréable de conduire en moto la nuit, mais en plus elles avaient une longue route à faire le lendemain. Ce circuit savamment préparé par les soins de Cruz était prévu pour que personne n'arrive à les rattrapper tant que l'Anglaise était en possession de la cheerleader. Restait à espérer qu'elles n'aient affaire à aucun individu capable de se téléporter sur de grandes distances. Elles étaient déjà loin de New-York, et progressaient à un rythme compétitif, Lila étant une mordue de vitesse. Les filles arrivèrent à la planque juste au moment où les oiseaux s'étaient arrêtés de chanter pour laisser place aux grillons. Les habitations se faisaient déjà moins denses, les jardins plus grands et les rues parsemées de cyclistes, de joggeurs avec leurs chiens ou encore d'enfants s'adonnant à des jeux auxquels nous avons tous participé étant plus jeunes. La moto s'arrêta devant une somptueuse villa en brique ocre, au porche blanc étincelant et aux fenêtres ornées de rideaux bleus comme l'était le ciel avant le coucher du soleil. Claire écarquilla les yeux, stupéfaite.

- C'est... ça, ta planque ? Moi qui m'attendais à un taudis minable où rampent les cafards et où le seul rayon de lumière provient d'une bouche d'égout donnant sur la surface de la terre...

Lila éclata de rire. Il est vrai qu'elle n'aimait guère montrer sa fortune, mais elle n'en négligeait pas pour autant les nombreux atouts et facilités que son argent lui offrait.

- Tu as beaucoup trop d'imagination, Barbie. Ce n'est pas une façon de recevoir ses invités, je pensais que tu me voyais autrement.

Alors que la Cheerleader admirait les environs comme une gamine qui visitait pour la première fois une fête foraine, Lila s'empara de son généreux trousseau de clés réduit dont elle agrandit aussitôt la taille. Il contenait plus ou moins une vingaine de clés de toutes les formes et toutes les couleurs, ressemblant à un trousseau de gardien de prison en plus fantaisiste. L'intérieur de la maison était impeccable, comme si tout venait d'être fraichement nettoyé. Claire secoua la tête avec un rire nerveux.

- Attends... Ne me dis pas que tu as une femme de ménage pour chacune de tes planques ?

- Peut-être, répondit Lila avec un sourire espiègle.

- Et combien d'entre elles connaissent ta véritable identité ?

Pour toute réponse, l'Anglaise éclata à nouveau de rire. La naïveté de cette blondinette l'amusait énormément. Elle déposa son sac sur une chaise et se dirigea vers la salle de bains. Une bonne douche lui ferait le plus grand bien. De plus, il était peu probable que Claire tente de s'achapper étant donné le confort que lui offrait la planque.

- Fais comme chez toi, ma grande. Je vais prendre une douche. Tu pourras en faire autant, d'ailleurs. Il faut dire que tu pues la transpiration, c'est répugnant !

La fille Bennet afficha un air faussement offusqué et balança un coup de coude amical à Lila en pouffant de rire.

- Tu t'es sentie ?! J'ai un petit creux, je crois que je vais me préparer un énorme sandwich.

- Il y a du pain frais et tout ce qu'il faut dans le réfrigirateur, tu n'as qu'à te servir.

- Merci, Ô humble hôtesse mystérieuse !

C'est le sourire aux lèvres que l'aristocrate se dirigea vers sa douche après avoir pris de nouveaux vêtements. Pour la première fois depuis longtemps, quelqu'un ne la considérait pas comme une trainée ou un instrument.



* * *




Le soir venu, Lila proposa à Claire de regarder la télévision, ce que cette dernière accepta volontiers. Elle avait une totale liberté de mouvement, à deux seules conditions : elle ne pouvait s'adresser à personne aux alentours et ne pouvait passer aucun coup de fil, ni envoyer de message. Il était devenu bien trop facile de les repérer, c'est pourquoi son portable était éteint depuis leur fuite temporaire de New-York.
Cela faisait déjà un bon moment que la cheerleader n'avait pas vu Cruz. Elle décida donc de faire un tour de la maison afin de partir à sa recherche. Après une brève inspection, elle la trouva finalement dans le jardin arrière, assise en tailleur dans la pelouse, ses chaussures posées à côté d'elle. Durant plusieurs minutes, la nièce de Peter observa la jeune femme avec curiosité. Son immobilité était impressionnante, on aurait presque pour la prendre pour une statue se confondant dans le charmant jardin. La voix de l'Anglaise fit sursauter Claire au point qu'elle faillit en renverser sa canette de soda.


- Tu veux te joindre à moi ?

Un peu embarrassée, l'adolescente bafouilla une réponse peu compréhensible en triturant une mèche de cheveux qui pendait devant son visage.

- Je... Non ça va, désolée, je ne voulais pas te déranger.

- Tu ne me dérange pas. Viens.

Sa voix était imperturbable, sans fausse note. Chaque mot était pesé et sincère. Cette Lila était aux antipodes de celle que Claire avait connue plus tôt dans la journée, arme à la main et emplie de mépris.

- Retire tes chaussures et assieds-toi en tailleur, comme moi. Il faut que ton dos soit le plus droit possible. Ensuite, tu poses les coudes sur les genoux et tu fermes les yeux.

La cheerleader s'exécuta silencieusement, observant Lila afin d'imiter sa position.

- Ton corps doit être en harmonie maximale avec la nature. Laisse-le aller, oublie les idées parasites qui viennent te tourmenter en permanence. Fais le vide et respire un bon coup. Ce n'est qu'en atteignant cette sérénité que tu peux faire face à toute situation sans perdre ton sang froid, et toujours garder un contrôle total sur ton corps, sur tes mouvements. Tu dois être maîtresse de ton enveloppe charnelle avant de pouvoir t'attaquer au plus dur : la recherche d'une paix intérieure.

- Tu y es arrivée, toi ? demanda Claire timidement, les yeux fermés.

- La paix intérieure ? Bien sûr que non. C'est le travail de toute une vie. Mais je pense que pour la maîtrise de mon corps, je me débrouille plutôt bien.

La blonde rouvrit les yeux et regarda Lila en souriant.

- Où est-ce que tu as appris tout ça ?

- A la mort de ma mère, mon père a perdu la tête. Il était persuadé qu'elle n'était pas morte, que je n'étais pas la seule rescapée de l'accident d'avion dont nous avons été victimes, alors qu'il était absent. Il s'en voulait tellement de ne pas avoir été là qu'il aurait fait n'importe quoi pour la ramener, pour reformer la petite famille parfaite que nous formions. Très vite, il s'est mis à se plonger dans des recherches insensées, à délirer sur des histoires de mythes ancestraux. Nous nous étions écrasés en pleines montagnes himalayennes. Personne ne le croyait bien entendu, et il devint rapidement une immense honte pour moi. Mon soulagement fut sans limites lorsque j'attins la majorité et que je pus partir du foyer, une fois mes études terminées. Je suis allée au Japon pendant plusieurs semaines, malgré la réticence de mon père. Il refusait de perdre le deuxième être le plus cher à ses yeux. Mais il le fallait, il fallait que je parte. C'est là que je l'ai rencontré. Ce vieil homme, c'est lui qui m'a tout appris, qui a fait de moi ce que je suis actuellement. C'est grâce à lui que chaque jour, je suis un peu plus forte, en harmonie avec moi-même. Je lui dois beaucoup...

Claire ne savait que répondre. Cette femme qu'elle pensait insensible et sans histoire avait en fait énormément souffert, elle avait traversé beaucoup d'épreuves difficiles. Mais elle n'en montrait rien. De plus, elle en tirait parti pour se construire une carapace encore plus dure et efficace. C'était impressionnant. La cheerleader décida de refermer les yeux et de reprendre la même posture que l'Anglaise, respectant ses aveux.

- Je ne sais pas pourquoi je te raconte ça, Barbie. C'est déjà loin tout ça, pour moi. Puis je te connais à peine, et comme tu t'en doutes, je ne suis pas du genre à me confier. Mais je n'ai jamais eu de soeur, ni d'amie à qui me confier. Je n'allais pas à l'école, j'avais des professeurs particuliers. Ma mère disait que les autres enfants avaient une influence néfaste sur mon éducation, que je valais mieux qu'eux. Elle avait peut-être tort. Je vois les gens, leurs comportements, leurs relations, et j'ai l'impression de ne pas faire partie de tout ce jeu social. Je ne fonctionne pas comme eux.

Claire eut un pincement au coeur pour cette jeune femme si particulière.

- Je... Je suis désolée, Lila. Mais tu sais, tu te débrouilles pas mal. Puis certaines relations font tellement souffrir qu'on préférerait ne jamais s'être attaché. Parfois, j'aimerais être aussi libre et indépendante que toi, ne pas être un fardeau pour les autres, ou au contraire, ne pas être affectée par eux.

Le jardin, baigné d'une teinte rosée, virait lentement au violet et l'air commençait à devenir très frais. Les premiers moustiques entamaient leur interminable ballet nocturne. Lila rouvrit enfin les yeux et toucha du bout des doigts son pendentif en forme d'espadon.

- Qu'est-ce que c'est ? demanda Claire, piquée au vif par sa curiositée.

Cruz se mit à rire calmement.


- Tu ne t'arrêtes donc jamais de poser des questions, toi ! C'est... disons, le souvenir d'une mission. Je ne sais pas trop pourquoi je l'ai gardé, mais peut-être me sera-t-il utile un jour.

Un silence paisible plana durant plusieurs minutes, alors que les deux filles se perdaient dans la contemplation du spectacle éblouissant de la fin du coucher de soleil. La mission en question était la dernière que l'ancienne agent de la Compagnie avait remplie à Miami, avant la visite inattendue d'Angela Petrelli. Une vie volée, une de plus. Comme si toute la destinée de Lila était scellée autour de la mort, celle de ceux qu'elle aimait, ou encore de ceux qu'elle méprisait au plus haut point. Tout à coup, Claire tourna la tête afin de dissimuler son air triste.

- Tu crois que ma famille se fait du souci pour moi ?

- Bien sûr. C'est pour ça que j'ai dit au Haïtien de prévenir ta grand-mère. Je suis sûr que Noah et ta mère ont eu vent que tu étais en vie, et en un seul morceau.

Les deux jeunes femmes se sourirent, et Lila saisit sa paire de chaussures avant de se relever.

- On devrait rentrer, il commence à faire froid. Puis on a une longue route à faire demain.

- T'as raison, au lit !

Quelques instants plus tard, l'Anglaise présenta à sa protégée sa chambre et lui donna tout le nécessaire pour dormir confortablement : un pyjama, une brosse à dents, une trousse de démaquillant et autres produits, un verre d'eau, et un livre.

- C'est mon bouquin préféré, j'espère que tu l'aimeras. Mais ne veille pas trop tard !

" La petite fille de Monsieur Linh ", lut Claire à voix basse.

- Tu m'en diras des nouvelles, dit Lila avec un léger sourire. J'en ai un exemplaire dans chacune de mes planques, donc tu peux garder celui-ci. Allez, bonne nuit Barbie.

- Bonne nuit, Lila. Et merci.

Merci ? L'Anglaise, ne s'attendant pas à recevoir un "merci" si franc, tomba des nues. Elle s'empressa de fermer la porte derrière elle, fronçant les sourcils. Pourquoi cette gamine lui faisait-elle un tel effet ? Comme si pour la première fois, elle daignait se soucier de quelqu'un d'autre que Winston, son vieux et fidèle majordome, qui était avant tout son seul et unique ami. Cette nuit-là, elle ne dormit que trois heures. C'était la première fois qu'un flot aussi confus de pensées l'empêcha de passer une nuit paisible et réparatrice.
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Lila Cruz

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MessageSujet: Re: Road Trip, part. 2 (PV Claire, PNJ)   Road Trip, part. 2 (PV Claire, PNJ) I_icon_minitimeSam 3 Juil - 18:42

Day 2



Les routes étaient désertes alors que les premiers rayons du soleil venaient déverser sur celles-ci une agréable lueur rougeâtre. La journée s'annonçait belle, voire même caniculaire. Les habitants dormaient encore paisiblement, et pas un bruit ne venait perturber leur fin de nuit... jusqu'à ce que le rugissement enragé de la bécane de Lila déchire impitoyablement cette quiétude jusqu'alors inébranlable. Cruz avait très mal dormi, et la fatigue ne l'avait guère quittée depuis son réveil avant l'aurore. Elle ne le montra pas à Claire, mais elle se demandait si elle arriverait à tenir éveillée toute la journée. Le soleil d'été n'allait rien arranger à la situation.

Le voyage se passa sans encombre durant la matinée. A midi, elles mangèrent dans un restaurant Chinois. La cheerleader le dévora, alors que l'Anglaise n'avait pas énormément d'appétit.


- Qu'est-ce qui t'arrive ? demanda Claire, inquiète.

- Rien, j'ai pas faim c'est tout. Mange.

La blondinette obéit et engouffra une nouvelle bouchée de nouilles sautées au poulet. Elle s'en mit plein le menton, ce qui extirpa un sourire à Lila. Pourquoi n'avait-elle pas faim ? Que lui arrivait-elle ? Ce n'était pas dans ses habitudes d'être aussi... humaine. Seuls les pauvres mortels se privaient de diner, avaient des insomnies ou des sentiments bizarres qu'ils ne parvenaient pas à expliquer. Lila n'était pas de cette espèce, non ! Elle était bien supérieure à ce genre de personnes. Mais pourtant...
Elle se forca à manger autant qu'elle le put, avec la désagréable sensation qu'elle n'allait pas pouvoir le tenir longtemps en elle. Cependant, tout finit par passer.


- Tiens, au fait... lança Claire, entre deux bouchées. J'ai commencé ton bouquin. J'en ai dévoré la moitié. C'est... bizarre. Mais je te donnerai mon verdict demain, lorsque je l'aurai fini.

Lila ne répondit pas et regarda par la fenêtre. Sa moto attendait sagement, telle un fidèle chien guettant patiemment le retour de son maître pour sauter de joie. L'Anglaise laissa errer son esprit, attendant que sa protégée ait fini son repas. Elle était ailleurs, plongée dans ses pensées floues, telles des chimères l'enveloppant dans leur voile opaque.

Lorsqu'elle redescendit sur terre, elle constata avec stupeur que Claire avait disparu. Paniquée, elle se leva d'un bond, faisant tomber sa chaise. Des regards inquiets se tournèrent vers elle et un fond de murmures emplit la pièce. Non, ce n'était pas possible... comment avait-elle pu la perdre aussi rapidement ? Le coeur battant, elle jeta un oeil dans la salle avant de se ruer dehors. Rien. Pas de Barbie à l'horizon.


- MERDE !! MAIS QUELLE CONNE !! hurla-t-elle à pleins poumons, balançant au passage un violent coup de pied dans une poubelle.

- Lila ? Qu'est-ce qui se passe ?

Claire se tenait à l'entrée du restaurant, la surprise se peignant sur son visage. L'Anglaise écarquilla les yeux et tenta de reprendre ses esprits.

- Mais, tu...

- J'étais partie aux toilettes, et quand je suis revenue tu n'étais plus là. Ta chaise était tombée...

Lila ne sut quoi répondre. Elle resta là, bouche bée. Il fallait qu'elle se reprenne, elle perdait les pédales. Tentant de reprendre son éternel regard froid et déterminé, elle fit un signe de tête.

- C'est rien. On y va. Pas le temps de traîner ici.

Claire était inquiète, mais la suivit quand-même, preuve de la confiance particulière qu'elle lui accordait.

Ne craignez-vous jamais les premières heures de l'après-midi ? Celles où la digestion se met en route, mobilisant vos ressources énergétiques et vous donnant l'inéluctable envie de piquer un somme ? Les Mexicains accordent une période officielle de la journée à la sieste, et ce n'est pas sans raison. Les yeux de Lila commençaient à avoir du mal à rester ouverts. Ses paupières étaient d'une lourdeur infernale. Elle dut secouer la tête à plusieurs reprises pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée. Mais malheureusement, comme toujours, l'inévitable se produisit. Quelques secondes d'inattention, un camion trop proche...

...

Après un coup de klaxon grave et étourdissant, la moto percuta le flanc droit de l'imposant véhicule. Claire fut projetée sur le côté de la route et fit une vingtaine de tonneau, se retrouvant toute déboitée contre un arbre. Lila, quant à elle, tenta de rester sur le véhicule, mais celui-ci dérapa et entraîna l'Anglaise dans sa chute. Cette dernière culbuta sous sa monture, qui lui écrasa la jambe tout en continuant de glisser sur plusieurs mètres. Soudain, Cruz fut brutalement arrêtée dans ses culbutes et sentit une douleur atroce lui envahir le ventre. Elle baissa les yeux, tentant de reprendre conscience, et vit son ventre couvert de sang. Elle venait de se faire transpercer par un piquet brisé. Incapable de bouger, elle eut à peine la force d'émettre un cri de douleur, sentant déjà le sang l'envahir de l'intérieur.
Claire se releva, tentant au plus vite de remettre ses os en place. Ses blessures se refermèrent et seules restèrent quelques traces de sang anodines. Comme neuve, elle rejoignit Lila en courant.


- Lila !!! cria-t-elle, affolée.

Elle s'approcha de l'Anglaise et posa une main derrière sa nuque. Elle ne pouvait pas rester emborchée à ce truc plus longtemps. Du sang commençait à jaillir des lèvres de Lila, qui se mit à tousser et à émettre des gargouillis étouffés. Claire ferma les yeux et serra les dents aussi fort qu'elle le put. Elle attrappa Lila par les épaules et tira d'un coup aussi fort qu'elle le put. Le hurlement de Cruz lui donna des frissons dans le dos. L'ex-agent de la Companie supportait pourtant la souffrance jusqu'à un très haut degré, mais c'était la première fois qu'elle ressentait autant de douleur. Même lors de l'attaque de Pinehearst, elle s'était évanouie avant même de se rendre compte qu'elle avait mal. La déchirure provoquée par le piquet lança dans tout son corps, qui se mit à trembler. Le soleil avait beau battre de son plein, elle avait froid. La Cheerleader se releva, paniquée, et chercha autour d'elle. Elle trouva finalement un bout de verre du pare-brise de la moto, et s'entailla les paumes de ses deux mains avec. Rapidement, elle en fit de même avec celles de Lila, qui se mordit la lèvre pour ne plus crier. Claire posa ses mains sur celle de son amie, et leur sang se mélangea. Elle appuyait de toutes ses forces pour que son sang entre en la mourante, priant pour que cela suffise. Ses yeux étaient rivés sur la blessure d'où émergeaient des effluves de sang épais. Ses signes vitaux étaient critiques. Tout à coup, l'hémoglobine cessa de couler. Il semblait que les tissus commençaient finalement à se régénérer. La plaie se sutura d'elle même, et la peau finit elle aussi par se réparer progressivement. Claire jeta un oeil à l'état de Lila : elle était vraiment mal en point, même s'il semblait qu'elle était tirée d'affaire. Leurs mains étaient toujours unies, les doigts entrecroisés. Un silence de plomb tomba entre les deux jeunes femmes. L'Anglaise, encore essoufflée, retira ses mains de celles de Claire et essaya de se relever avec une peine non dissimulée. Tout vascillait autour d'elle et ses jambes se refusaient à la porter.


- On doit... reprendre la route, murmura-t-elle d'une voix faible.

Claire fut un peu surprise par cette réaction inattendue et dépourvue de toute forme de reconnaissance. Le regard de Cruz était redevenu froid et impénétrable.


- Tu ne peux pas conduire dans un tel état. T'es peut-être sauvée, mais tu n'as pas encore repris toutes tes forces. On va appeler un taxi.

Lila n'appréciait guère l'idée, mais elle n'avait vraisemblablement pas d'autre choix. Elle alluma son portable et composa le numéro de la compagnie de taxis. Une demi-heure plus tard, un véhicule jaune s'arrête à leurs côtés, au bord de la route, et elles y entrèrent. Le conducteur ne fit aucun commentaire face à l'état des jeunes femmes et au sang qui tachait leurs vêtements. C'est non sans regrets qu'elles durent laisser le cadavre de la Ducati sur le bord de la route. Elles n'échangèrent pas un mot jusqu'au soir. Lila avait dû changer ses plans : ce gros imprévu avait tout chamboulé, et elles n'auraient pas le temps de rouler jusqu'à la nouvelle planque avant la tombée de la nuit. Elles prirent donc une chambre double dans un motel assez lugubre, sous un faux nom bien entendu. Claire avait désespérement tenté de faire la conversation tout le restant de la journée, mais Lila restait taciturne. Peinée par cette réaction, la Cheerleader décida de ne plus insister. Une fois dans la chambre du motel, elle s'installa sur son lit et termina de lire "La petite fille de Monsieur Linh". Une fois la dernière page terminée, de chaudes larmes s'écoulèrent le long de ses joues, et son regard se perdit dans le ciel étoilé.


Lila, de son côté, n'arrivait toujours pas à fermer l'oeil. Les mêmes pensées revenaient encore et encore dans son esprit chamboulé. Pourquoi Claire l'avait-elle sauvée ? Elle était la deuxième à le faire, la première ayant été Peter Petrelli. Qu'est-ce qui pouvait pousser les gens à sauver quelqu'un qui leur était quasiment inconnu, sans rien attendre en retour ? Pourquoi ces gens se souciaient-ils du sort de Lila ? Si elle avait été à leur place, elle les aurait laissés agoniser sans le moindre remord. Sauf peut-être Claire, vu qu'il s'agissait de sa mission. Ou parce que... Lorsqu'elle entendit Claire pleurer, elle ne bougea pas, mais en conclut qu'elle venait de terminer le livre qu'elle avait dévoré en deux jours à peine. Cette pensée arracha un sourire à l'Anglaise. Pourquoi cette gamine était-elle si particulière ? Pourquoi Lila ne la voyait-elle pas comme une vulgaire enveloppe charnelle, un colis à livrer à son employeur ? Il y avait quelque chose de différent, quelque chose qui rendait cette Claire exceptionnelle, elle le sentait au plus profond de son être. Elle détenait un bien précieux qui ne devait pas se trouver à la portée de n'importe qui.
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MessageSujet: Re: Road Trip, part. 2 (PV Claire, PNJ)   Road Trip, part. 2 (PV Claire, PNJ) I_icon_minitimeDim 11 Juil - 16:22

Day 3, the last day.



Nul ne pourrait expliquer ce qui se tramait dans l'esprit scellé de Lila Cruz. Elle-même n'avait pas accès à ce mode de fonctionnement comportemental qui lui était si particulier. Jusque là, elle l'avait vécu sans se poser trop de questions, sans se soucier de qui elle était, pourquoi elle se trouvait là, et ce que pouvaient penser les gens de sa personne. Mais tout à coup, une rencontre incongrue avait bouleversé ce petit monde ordonné et stable. Pourquoi elle ? Pourquoi une vulgaire Cheerleader on ne peut plus ordinaire ? Peut-être ne l'était-elle pas tant que cela. Les attractions sont des phénomènes inexplicables. On peut s'entendre avec certaines personnes et en détester d'autres, alors qu'il en existe aussi qui nous sont totalement indifférentes. Aucune étude scientifique ne pourrait expliquer pourquoi ce que l'on appelle les atomes crochus entrent en contact et ne se lachent plus. On le vit, même si cela nous dépasse, car on n'a pas le choix.

Ce matin-là, lorsque Lila s'était réveillée, Claire dormait encore, dans le lit d'à côté. L'état physique de la tueuse à gage s'était plus ou moins restauré. Ne restaient que quelques douleurs bénignes qui semblaient déjà lointaines. L'Anglaise s'approcha de son rejeton et se pencha au-dessus d'elle. Elle semblait si paisible, sans aucun signe de méchanceté sur le visage. Une véritable poupée. Cruz balaya une mèche du visage de Claire et la ramena derrière son oreille. Puis tout à coup, elle se reprit, se redressant d'un coup, et se dirigea vers la douche en silence. Qu'est-ce qui lui prenait, bon sang ?
La Cheerleader ouvrit les yeux. Elle ne dormait pas.

Une vingtaine de minutes plus tard, alors que Claire, désormais debout et bien éveillée, finissait de s'apprêter, quelqu'un frappa à la porte. Lila alla ouvrir et un jeune homme avec une casquette lui tendit un trousseau de clé.


- Votre livraison, mademoiselle Williams, dit-il tout simplement.

- Je vous remercie, répondit Lila.

Elle sortit une liasse de billets de son sac et les donna au garçon. Ce dernier la remercia, lui souhaita une bonne journée et s'en alla. Claire sortit de la salle de bains, fin prête.

- Ce sont les clés d'une moto ?

- Yep. J'ai passé un coup de fil hier soir, c'est ma moto de rechange. Il me la fallait au plus vite.

- On peut dire qu'ils ont fait vite, en effet. Mais tu es sûre que ça ira ? Je veux dire... tu n'es peut-être pas encore totalement ret...

Lila se retourna brusquement vers Claire et tapa des deux mains sur une commode à côté d'elle, la coupant sèchement :

- Tu obéis, et tu me laisses faire, ok ? Prends tes affaires, on y va.

- Mais...

Claire baissa la tête, attristée par le ton cassant emprunté par celle à qui elle avait sauvé la vie. Elle prit ses affaires et tomba sur le livre, qu'elle considéra quelques instants, pensive. Un sourire se dessina sur son visage.

- Je l'ai terminé hier soir. Il était vraiment superbe. Cet homme plongé dans un monde inconnu, qui s'accroche au péril de sa vie à cette petite fille avant de comprendre qu'elle n'était qu'une poupée. Comme quoi, ce à quoi l'on tenait peut toujours s'avérer factice, au final. C'est juste qu'on refuse de voir la réalité telle qu'elle est. On a peur des autres et de nous-même. Mais surtout, on a peur d'être seul.

- JE T'AI DIT DE TE DÉPECHER, cria Lila avant de sortir en claquant la porte derrière elle, laissant Claire sans voix.

Dehors, le temps était déjà plus couvert que les autres jours. L'aristocrate espéra qu'il ne pleuve pas, car cela pourrait les ralentir considérablement. Et elles devaient être de retour à New-York avant la tombée de la nuit afin qu'elle puisse livrer Claire dans les temps. Cette dernière sortit à son tour, encore sous le choc suite à la réaction de Lila, et la rejoignit près de la moto, cette fois noire telle une panthère prête à bondir.
Cruz démarra en trombe, comme si elle avait le feu aux trousses. Que tentait-elle de fuir ? Elle commençait peu à peu à comprendre avec effroi qu'elle craignait de se séparer de Claire. Elle, l'éternelle solitaire, l'inébranlable Lila Cruz, avait peur de se séparer de sa nouvelle amie. Sa seule amie. Elle roulait à toute allure en s'efforçant de ne pas y penser, mais c'était plus fort qu'elle : ces pensées ne cessaient de trotter dans sa tête. Mais elle ne pouvait pas faillir à sa mission, ce n'était pas dans ses principes. Jamais elle ne trahirait cette conviction première qu'elle s'était fixée elle y a bien longtemps, lorsqu'elle avait perdu ses parents, les seules personnes auxquelles elle avait jamais tenues, hormis ce bon vieux Winston.

Le midi, elle décida d'inviter Claire dans un restaurant plus chic que d'habitude, afin de célebrer leurs futurs adieux, en quelque sorte. En attendant leur repas, un silence plombant emplissait à nouveau leur table. La pompom girl décida finalement de se jeter à l'eau.


- Pourquoi tu réagis comme ça, Lila ? Je te demande pas de me remercier, mais t'es devenue sèche et agressive depuis que je t'ai sauvée. C'est inutile de le cacher, je vois bien que quelque chose cloche, alors si tu pouvais m'expliquer de quoi il s'agit, je t'en serais reconnaissante.

- Vaut mieux pas que tu saches. N'essaye même pas de comprendre. Moi-même ça m'échappe, alors j'imagine que c'est sans importance.

Claire donna un coup sur la table, ce qui fit sursauter le jeune couple se trouvant juste à côté.

- Non ! Ce sont justement les choses les plus dures à exprimer qui sont les plus importantes, celles qui nous rongent de l'intérieur et que l'on se force à garder pour soi car on a peur de voir leur vrai visage.

- Ferme là un peu avec ta psychologie à deux balles, Blondie. T'es une mission, et je n'ai rien à te d...

- Tu sais très bien que ce n'est plus le cas, Lila. Arrête de me répéter ce stupide refrain dénué de sens ! Le vent a tourné, t'es pas cette foldingue glaciale que j'ai rencontrée l'autre jour dans les anciens locaux de la Compagnie. Je suis peut-être blonde, mais je ne suis pas stupide au point de ne pas remarquer que quelque chose à changé en toi. Pourquoi donc t'efforcer à vouloir prouver le contraire ?

Lila resta silencieuse, le regard rivé sur son verre de vin.

- C'est juste ma façon de survivre. Je ne peux pas faire autrement, c'est cette façon d'agir qui fait ma force,c 'est tout.

- Ta force ou ta faiblesse ? Ca t'apporte quoi, une telle vie ? Pourquoi refuser de sympathiser avec quelqu'un ? Y a rien de plus facile, n'importe qui pourrait y arriver.

N'importe qui, sauf Lila. Pour elle, s'attacher à quelqu'un relevait quasiment de l'impossible, c'est une entreprise à laquelle elle avait renoncé il y a bien longtemps. Ce genre de choses, ce n'était pas trop son truc, elle en avait bien conscience. Elle laissait ses histoires de coeur aux pauvres mortels. Mais elle, qui était elle après tout ?

- J'en ai marre de toutes ces questions, Barbie. De toute façon, cela ne mène à rien. Dans quelques heures, je te livrerai et nous ne nous reverrons plus. A quoi bon chercher à comprendre ce qui disparaitra dans peu de temps ?

Claire eut une illumination dans le regard et saisit la main de Lila, faisant sursauter l'Anglaise de surprise.

- Rien ne t'empêche de partir encore, Lila. Tu n'as qu'à rester avec moi et Angela, on se battra ensemble ! S'il te plaît ! Avec toutes ces histoires, j'ai perdu tous mes amis, mes copines d'école, l'équipe des pompom girls et je vois bien trop rarement ce qui me reste de famille. Je ne veux pas perdre un autre être cher.

Lila retira brusquement sa main, saisit une fourchette et la planta violemment dans la main de la Cheerleader, qui regarda la scène avec stupéfaction. L'Anglaise la foudroyait d'un regard sombre et torturé.

- Tu ne connais rien de moi, gamine. On a rien en commun, et je ne veux pas que tu t'imagines des choses qui ne sont qu'illusoires. Enfonce-toi ça bien profond dans le crâne.

La nappe commençait à se tacher de sang. Lila lacha le manche de la fourchette et laissa Claire la retirer sans broncher. La plaie se referma assez rapidement. Le couple de la table d'à côté en avait oublié son repas, et fixait la scène d'un air terrorisé. Cruz tourna le regard vers eux et ils s'empressèrent tous deux de se remettre à manger, le nez plongé dans leur assiette.

- Je vois que j'ai frappé un point sensible, contrairement à toi.

Claire lui lançait un regard de défi. Elle ne lui en voulait pas, et comprenait que sa réaction était de la pure protection. Pas contre la blonde d'ailleurs, mais contre elle-même. Derrirèe cette haine, cette froideur et cette arrongance, se cachait de la peur, discrète et à peine perceptible.
Leur conversation quelque peu agitée fut interrompue par le serveur qui leur apporta leur repas, et fut d'ailleurs quelque peu déstabilisé par l'étrange tache de sang sur la nappe, qui semblait provenir de nulle part. Il tenta de se convaincre qu'il s'agissait d'une tache de vin rouge et que son imagination lui jouait des tours.


- Nous en reparlerons après le repas, dit Lila.


Une fois les filles sorties du restaurant, Cruz prit cinq minute pour vérifier l'état de sa bécane avant de reprendre la longue route qui les attendait. Tout à coup, elle sentit quelque chose de totalement inconnu, qu'elle n'avait jamais ressenti et qui fit bondir son coeur dans sa poitrine. Claire, face à elle, s'était avancée et, de manière presque irréfléchie, l'avait enlacée. Elle la serrait fort, comme un enfant qui tenait à tout prix à son ours en peluche. Lila ne savait pas comment réagir, elle ne se sentit pas la force de la repousser et resta immobile, n'osant pas bouger. Les mots de Claire n'avaient pas réussi à percer son bouclier, à faire tomber le masque. Mais ce simple geste d'affection avait brisé toute forme de défense. Vaincue, Cruz se laissa aller à ses émotions et enveloppa la Cheerleader de ses bras.


* Petite soeur *

Pourquoi ces deux mots lui avaient-ils traversé l'esprit ? Elle l'ignorait. Mais c'est ce que son esprit trouva de plus approprié pour interpréter la situation. Les choses se compliquaient terriblement, au plus grand désespoir de l'Anglaise. Elle passa une main dans les cheveux de Claire.

- On va devoir y aller, Blondie. Une longue route nous attend, il ne faut pas trainer.

La Cheerleader se recula et acquiesca silencieusement. Elle prit ses affaires et les deux jeunes femmes reprirent la route à bord de la bécane noire, traçant toute la journée sur les larges routes interminables menant à la Grosse Pomme. Elles ne firent que deux ou trois pauses avant de finalement arriver à destination. Le moment attendu avec tant de crainte était arrivé.



A suivre...
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