Bad company, Good results [PV Sylar]

Bad company, Good results

Peter et Sylar.
Ils avaient beau ne pas se ressembler, tant physiquement qu'au plus profond de leur âme, il fallait bien admettre que leurs deux destins étaient liés, s'entrelaçaient sans cesse. Etaient-ils l'incarnation même du bien et du mal ? De la force et de la faiblesse ? De la confusion et de la détermination ? Ou ces concepts étaient-ils relatifs, pouvaient disparaître au moment où l'ordre des choses allait être totalement chamboulé ? Les deux hommes avaient maintenant un ennemi commun, alors plutôt que de se battre, Peter avait choisi de tenter une alliance avec son pire ennemi. Entreprise audacieuse certes, mais c'était la seule solution pour changer le cours des choses. Il savait pertinemment que ça n'aurait rien de facile, mais les buts de Sylar seraient trop proches des siens pour qu'il ne soit pas tenté de former cette alliance dont il lui avait parlé il y a quelques temps, dans le loft d'Isaac Mendez. Et c'était précisément à cet endroit qu'il se rendait. Etant donné l'affection que portait Gray à l'atelier du peintre, il y avait 50% de chances pour que le serial killer s'y trouve, et Peter décida d'influencer cette probabilité en sa faveur. Il s'agissait d'un pouvoir qu'il avait hérité d'un dénommé Max Yook, ex-journaliste tombé dans l'emprise diabolique de la drogue, avant de sacrifier sa vie à Odessa, au Texas. Lui aussi voulait sauver la Cheerleader, sauver le monde. Mais malheureusement, il y avait tout perdu. Peter l'aurait bien vite rejoint s'il n'avait pas été capable de se régénérer, et il n'en serait jamais assez reconnaissant envers sa charmante nièce, Claire Bennet. Une jeune femme courageuse et déterminée, prête à se battre pour ses propres convictions. Il n'y avait pas de doute, elle était bien une Petrelli pur sang.
Peter se battrait lui aussi jusqu'au bout, rien ne l'arrêterait maintenant qu'il savait que ses amis étaient en danger. Tout d'abord Alex et Kerry, puis ensuite tous les autres avec la future destruction du monde : sa mère, son frère, Claire, Asami, Mila, Rory,... Toutes ces personnes qu'il aimait disparaîtraient à jamais, et il refusait de tolérer une telle chose. En pensant à Asami, une étrange sensation le traversa, mais il ne parvint pas à se l'expliquer. C'était comme un mauvais pressentiment, quelque chose de vraiment désagréable. Mais avait-il le temps de passer par son appartement ? Pas vraiment. S'il ne se dépêchait pas, il ne pourrait pas changer le futur et Asami comme tous les autres finiraient en poussière avec le reste de la planète. Il fallait malheureusement définir ses priorités. Il savait que sa mère disait la vérité, et que le futur qu'elle avait vu de ses propres yeux risquait de se produire s'ils ne faisaient rien. Il y avait autant de sincérité et de terreur dans son regard que dans celui de la jeune Mila, cette mystérieuse jeune femme du futur dont Peter avait appris avec surprise l'identité. Si seulement Alex savait...
Le cadet Petrelli décida donc de prendre un taxi, réfléchissant à son plan en cours de route. Il ne fallait négliger aucun détail et prendre le moins de risque possible. Il n'oubliait pas que c'est à Sylar qu'il allait rendre visite. Un tueur en série, qui en plus avait sans doute récupéré l'intégralité de ses pouvoirs et avait replongé le nez le premier dans ses délires mégalomaniaques. Il avait peut-être même déjà acquis de nouveaux dons. Mila semblait terrorisée rien qu'en évoquant son nom, il devait vraiment être devenu très puissant dans le futur. Il fallait mettre cette force à profis, Sylar lui-même ne voulait pas perdre ce monde auquel il tenait plus qu'il ne le pensait.

En arrivant dans la rue où se situait le loft de Mendez, il y eut un petit imprévu. Une voiture de police surveillait les lieux, deux hommes à son bord surveillant attentivement l'entrée de l'appartement. Pas question de les tuer ni même de leur faire du mal. Au contraire, il allait leur offrir de belles vacances. Il s'approcha du véhicule et posa les mains sur le capot. Avant même que les flics aient le temps de dégainer leur arme et de sortir de la voiture, cette dernière fut expédiée grâce au pouvoir d'Hiro Nakamura à l'autre bout du monde. En France, plus précisément, au pied de la Tour Eiffel.
* Celle-là, elle était pour toi Alex *
Bon, la surveillance n'avait pas bougé de son poste jusqu'à maintenant, donc deux possibilités : soit Sylar avait fait preuve de ruse pour entrer, soit il n'était pas encore sur les lieux. Dans tout les cas, il fallait rester prudent. Peter mit donc sa première idée à exécution.
Quelques secondes plus tard, le voilà qui pousse la porte du loft du peintre, jetant un regard circonspect à l'intérieur. Rien à signaler, à part le désordre provoqué par le dernier affrontement entre Sylar et Peter alors qu'ils avaient perdu leurs pouvoirs. Il y avait peut-être de nouvelles toiles réalisées par le serial killer lui-même, mais ce n'était pas le moment d'admirer la gallerie. A première vue il n'y avait personne dans la pièce, mais le frère de Nathan connaissait suffisamment son ennemi pour savoir à quel point il était doué pour surprendre ses invités. Pete lança d'une voix forte :

- Montre-toi, Sylar. Je sais que t'es là !

Depuis leur dernière rencontre, son visage s'était endurci, portant le lourd poids de cette cicatrice lui zébrant le visage. Ses cheveux plaqués en arrière découvraient son regard dur et forgé par la détermination. Il ne se cachait plus derrière cette mèche d'adolescent, le temps et l'expérience lui avaient déjà appris beaucoup de choses et il n'était plus ce doux idéaliste qu'il avait été par le passé. Maintenant il se battait, pas pour rendre le monde parfait, mais pour limiter les dégâts et au moins éviter le pire. Ca y est, cette fois il sentait sa présence. Le tueur en série n'était pas loin.

- Sylar !

Invité

* Oui, j'y suis presque *
* Continue *
* Encore *
* Ne t'arrêtes pas *
* Où te caches tu Sylar ... je sais que tu es là .... *

Sylar ouvrit les yeux et se redressa d'un bond. Il était couché dans ce qui était autrefois le lit d'Isaac Mendez, avec une jeune fille qu'il avait rencontré quelques heures plus tôt. Il avait passé la dernière demi heure à lui faire l'amour, à boire chacune de ses pensées érotiques pour satisfaire son égo. Il savait tuer, mais il savait également combler les femmes, son sex appeal était resté intact.

Cependant les pensées d'une autre personne l'avait interrompu pendant ses ébats avec cette petite traînée.

" Qu'est-ce qu'il y a mon chéri ? Pourquoi tu t'arrêtes ? "
" Rhabilles toi, et sors d'ici, sans poser de question. "
" Mais ... Gaby ... "
" Maintenant ! "

La jeune femme ne comprenait pas, elle sortit du lit dans son plus simple appareil et commença à pester contre l'homme qui la jetait comme une mal propre. Elle sortit de la chambre encore nue, ses vêtements devant elle pour cacher sa poitrine, et elle tomba nez à nez avec Peter Petrelli.

" Ooh ... Pardonnez moi ... "

Elle se dépêcha de sortir du loft, avant de disparaître de la vue du cadet Petrelli.

" Peter ... "

L'homme au visage traversé d'une cicatrice se retourna vers celui qui l'a lui avait dessiné, le serial killer en personne. Il avait enfilé son jeans et sa chemise en vitesse, et se tenait maintenant face à son Némésis, la peau encore perlée de sueur. Son sourire était resté intact, et il ne le lâcha pas lorsqu'il dit, désignant d'un hochement de tête la fille qui venait de partir :

" Le fruit défendu ... mon préféré ! "

Il éclata d'un petit rire avant de contourner Peter pour aller dans la cuisine du loft. Il attrapa une bouteille d'eau fraîche dans le frigo et commença à boire afin de se désaltérer après une demi heure plutôt mouvementée. Finalement, il reprit enfin ses esprits et son souffle, et réalisa que l'homme qu'il recherchait le plus pour son pouvoir était venu de son propre chef le voir.

" Alors Peter ... Connaissant parfaitement l'intérêt tout particulier que je porte à ton pouvoir, puis-je savoir pourquoi tu es venu ? Déjà, comment tu m'as retrouvé ? "

Ce qui devait frapper le cadet Petrelli, c'était le calme de son interlocuteur. Aucune provocation arrogante, aucune agressivité. Sylar n'était pas forcément des plus sympathiques, mais en tout cas il ne montrait pas vraiment d'hostilité.

" J'espère que tu n'es pas venu pour te battre parce qu'honnêtement cette petite garce m'a déjà bien fatigué. "

Dit il avant de pouffer de rire une nouvelle fois. Finalement il usa de son pouvoir de télépathie et se mit à lire quelques bribes des pensées émise par Peter.

" Claire ... Ta présence a quelque chose a voir avec Claire ... "

Après avoir appelé son Némésis, Peter tendit l'oreille et crut entendre une sorte de gémissement. Ensuite le silence remplit à nouveau les lieux avant de laisser place à un cri rauque et une jeune femme déboula dans la pièce dans son plus simple appareil. La poulette, plutôt sexy mais visiblement pas très fûtée, tomba nez à nez avec Peter et se mit à rougir. Elle cachait ses parties les plus intimes à l'aide de ses vêtements roulés en boule. Elle s'excusa, pleine de honte, et déguerpit sans même avoir le temps de se rhabiller alors que Sylar sortit de la chambre. La porte d'entrée claqua et Petrelli jeta un dernier coup d'oeil au joli fessier de la demoiselle.

* Il a plutôt bon goût * pensa son inévitable côté Don Juan.

Il reporta à nouveau son regard sur le serial killer, qui était toujours en train de reboutonner sa chemise.

" Peter ... "

- Sylar...

La rencontre aurait pu prendre des allures de duel, mais il n'en fut rien. Il n'y avait aucune animosité entre les deux hommes, ils auraient presque pu se parler comme de vieux camarades autour d'un verre ou d'un bon repas. Peter ignora le sourire narquois lancé par son ennemi juré, ni même la sueur qui perlait sur son front ou la remarque salace qui accompagna la sortie de la bimbo. Décidément, ils n'auraient jamais le même humour ces deux-là. Sylar se dirigea vers la cuisine en riant tout seul de sa blague et attrappa une bouteille dont il vida la moitié du contenu d'une seule traite. Après avoir repris son souffle, il retrouva son sérieux.

" Alors Peter ... Connaissant parfaitement l'intérêt tout particulier que je porte à ton pouvoir, puis-je savoir pourquoi tu es venu ? Déjà, comment tu m'as retrouvé ? "

Peter leva le petit doigt et afficha son célèbre sourire en coin.

- Un vieux pouvoir que tu dois toi aussi posséder dans ta collection. Puis je te connais, tu affectionnes tout particulièrement ce lieu pour peindre... ou faire d'autres choses très intéressantes apparemment.

Etrangement, aucune tension ne régnait entre les deux ennemis. Peter n'était pas venu pour se battre et il était prêt à franchir tous les obstacles pour parvenir à ses fins. Mais cette fois, ce n'était pas de violence dont il avait besoin, mais de diplomatie.

" J'espère que tu n'es pas venu pour te battre parce qu'honnêtement cette petite garce m'a déjà bien fatigué. "

A nouveau, Gray fut pris d'un rire presque enfantin que Petrelli eut du mal à partager avec lui. Le ténébreux usa de ses dons de télépathie pour sonder les pensées de Peter, ce qui provoqua un élancement douloureux dans le crâne du jeune homme. Ce dernier fut surpris de constater que Sylar ne bougea pas d'un cil, comme s'il ne ressentait aucune souffrance. Il était pourtant très dangereux de sonder l'esprit d'un télépathe.

" Claire ... Ta présence a quelque chose a voir avec Claire ... " [/quote]

Peter sortit un mouchoir de sa poche pour essuyer le filet de sang qui s'écoulait paresseusement de sa narine.

- Heu ouais ouais, mais la prochaine fois demande-le moi directement, ce sera plus facile, dit-il en grognant.

Il cligna des yeux afin d'atténuer sa vue devenue momentanément trouble et retrouva peu à peu ses esprits. Il décida alors de jouer cartes sur tables.

- Ca concerne Claire oui, mais l'enjeu est bien plus important. Tu as toujours voulu que nous unissions nos forces, hé bien c'est le moment ou jamais. Un très grand danger menace l'univers tout entier. Je peux t'assurer que même toi n'y survivras pas si nous ne les arrêtons pas. Finies les quêtes de sens et de pouvoir, fini la vie trépidante de tombeur. Tout disparaîtra.

Il se racla la gorge et fixa Sylar droit dans les yeux, se rapprochant davantage de lui sans pour autant montrer quelconque signe austère. Ils parlaient désormais d'égal à égal et le tueur en série ne prenait plus Peter de haut, comme un père qui réprimande son gamin. Le gamin en question avait grandi, mûri et cela se ressentait dans leur échange. Quelque chose avait changé, mais impossible pour le cadet Petrelli de savoir quoi. Il reprit son petit discours :

- Je suppose que ce n'est pas ce que tu veux... Je te propose de partir à leur poursuite. Je ne sais pas grand chose d'eux, à part que l'un des deux groupes qui vont s'affronter est dirigé par Alexis Kane. Ce nom te dit peut-être quelque chose.

Il semblait bien que oui. Peter avait désormais capté l'attention de Gabriel. Ce dernier avait la petite habitude de froncer ses épais sourcils lorsque quelque chose l'intriguait. Peter continua :

- Il va kidnapper Claire. J'ignore pourquoi, ni même où. C'est trop tard pour l'en empêcher. Mais il faut les retrouver au plus vite. Il existe peut-être une autre piste à Las Vegas...

Invité

Peter expliqua à son interlocuteur qu'il l'avait retrouvé à l'aide d'un pouvoir qu'il supposa également en possession du tueur. Il ajouta qu'il connaissait le penchant de Sylar pour cet endroit, très tranquille pour peindre ou faire d'autres choses qui requièrent de l'intimité.

" Navré, mais depuis cet épisode de nos vies, tu sais la période sans pouvoir, je ne sais plus peindre le futur, ni même jouer les GPS, c'est pour ça que je ne t'ai jamais retrouvé depuis. "

Par la suite, en sondant l'esprit du jeune Petrelli, Sylar ne s'était pas imaginé que ce dernier en ressentirait une quelconque douleur. Pour lui c'était une chose si facile, aisée.

" Depuis j'ai récupéré quelques pouvoirs à droite à gauche, mais je suis loin d'être la personne si puissante que j'étais il y a encore quelques mois de cela. "

Bizarrement, le ton de Sylar ne semblait pas évoquer de la nostalgie, mais de la satisfaction. C'était comme s'il était ravi de ne plus être cette même personne. Peter acquiesça les suppositions du tueur, tout en essuyant le sang qui avait perlé au bord de son nez. Il en vint rapidement aux faits:

Ça concerne Claire oui, mais l'enjeu est bien plus important. Tu as toujours voulu que nous unissions nos forces, hé bien c'est le moment ou jamais. Un très grand danger menace l'univers tout entier. Je peux t'assurer que même toi n'y survivras pas si nous ne les arrêtons pas. Finies les quêtes de sens et de pouvoir, fini la vie trépidante de tombeur. Tout disparaîtra.

Alors comme ça une nouvelle menace pesait au dessus de leur tête, après celle que représentait Arthur Petrelli. Sylar avait été celui qui avait réglé ce problème, il n'était pas surprenant qu'on vienne s'adresser à lui pour faire le ménage à nouveau. Il était réellement devenu un mal nécessaire.
Peter se rapprocha de son Némésis, avant d'enchaîner:

Je suppose que ce n'est pas ce que tu veux... Je te propose de partir à leur poursuite. Je ne sais pas grand chose d'eux, à part que l'un des deux groupes qui vont s'affronter est dirigé par Alexis Kane. Ce nom te dit peut-être quelque chose.

Sylar serra les dents. Bien entendu que ce nom lui disait quelque chose, il connaissait très bien Alexis Kane.

Il va kidnapper Claire. J'ignore pourquoi, ni même où. C'est trop tard pour l'en empêcher. Mais il faut les retrouver au plus vite. Il existe peut-être une autre piste à Las Vegas...

Le serial killer avait toujours éprouvé de la sympathie pour Claire, même si ce n'était pas réciproque du tout. Elle était une jeune femme très courageuse, prête à beaucoup de choses pour combattre des hommes comme le tueur lui même. De savoir qu'elle allait être victime d'un rapt ne laissait pas Sylar indifférent, et inconsciemment il se sentait concerné, il devait l'aider.
Mais là tout de suite il se focalisa sur la rage qu'il ressentait en pensant à Alexis Kane. Il se tourna vers la cuisine et ferma les yeux, tentant de rester calme. Finalement il éclata, balayant la cafetière en verre d'un revers de la main pour l'envoyer se briser contre le premier meuble venu.

" Bordel de merde j'aurais du le tuer cet enfoiré ! "

Peter semblait choqué par cette réaction, et attendait la suite des explications.

" Je l'ai revu dans Central Park il y a peu. Nous nous sommes battus mais au final chacun est reparti vivant de son côté. Crois moi Peter, je suis certes un psychopathe assez dangereux, mais ce mec là est pire que tout. Il est incontrôlable, fou à lier, il imagine un monde dans l'obscurité où les ténèbres seraient reines. Il est complètement enfermé dans son délire mégalo-maniaque obsessionnel, et la seule façon de l'en sortir sera de le tuer je le crains. Il considère les humains comme inférieurs, je crois qu'il a gardé ce précepte de l'époque où j'avais fait exploser New York, et où ... "

Il marqua là une pause. Il réalisa que la personne qu'il avait envoyer s'écraser sur New York n'était autre que celle qui se trouvait en face de lui à cet instant précis. Et il savait qu'il avait fait de Peter le responsable de dizaines de milliers de morts.

" Désolé Peter, je sais que ça dois peser extrêmement lourd et c'est de ma faute. "

Alors là on était carrément dans un autre univers, Sylar le serial killer qui présentait des excuses, et en plus à son opposé le plus évident.

" Comme tu as du le réaliser depuis que tu es ici, je suis un peu différent ces temps ci. J'ai du affronter récemment quelques démons du passé, et j'avoue me remettre un peu en question. Peut être est-ce la fin du serial killer, peut être n'est-ce qu'une période temporaire, peut importe à vrai dire. Ce qui importe c'est que toi et moi devons nous unir et faire la différence. Si Alexis Kane est à la tête d'une armée, on a du pain sur la planche. "

Sylar marqua là une pause. Il commença à réfléchir sur une façon de procéder afin de retrouver Alexis Kane.

" Attends attends, tu parlais d'une piste à Las Vegas ? Tu peux m'en dire un peu plus ? "

La nouvelle tomba comme un cheveu dans la soupe, et pourtant Peter savait que c'était la stricte vérité. Le pouvoir de Kerry ne laissait aucune place au doute : Sylar avait bel et bien perdu les pouvoirs qu'il avait volés suite à la libération du virus d'Arthur. Mais il ne fallait pas se leurrer, le gaillard avait probablement trouvé une nouvelle collection de pouvoirs tous plus sadiques les uns que les autres. Il n'aurait pas non plus été étonnant qu'il ait trouvé un télékinésiste afin de récupérer son don favori. Si Peter avait été le gamin irréfléchi et naïf qu'il était quelques mois auparavant, il se serait immédiatement cru plus fort que son ennemi et en aurait profité. Mais le temps lui avait appris à se méfier, surtout de l'être le plus puissant de la planète depuis que son père avait définitivement rendu l'âme. Il espéra cependant que Sylar était resté assez fort pour pouvoir l'assister et se battre à ses côtés, car leurs ennemis risquaient de leur donner du fil à retordre.
A vrai dire, c'était encore un doux euphémisme. En entendant le nom de Kane, le visage du serial killer se métamorphosa littéralement en moins d'une seconde. Un mélange de surprise et de rage l'envahit au point qu'il ne put se retenir d'envoyer valdinguer une pauvre cafetière qui s'écrasa contre un meuble. Le pauvre Gabriel avait du mal à garder son calme, il semblait rongé par les remords. Peter, impassible et silencieux, le laissa exprimer sa colère en attendant des explications.

" Bordel de merde j'aurais du le tuer cet enfoiré ! "

Voilà un début intéressant.

" Je l'ai revu dans Central Park il y a peu. Nous nous sommes battus mais au final chacun est reparti vivant de son côté. Crois moi Peter, je suis certes un psychopathe assez dangereux, mais ce mec là est pire que tout. Il est incontrôlable, fou à lier, il imagine un monde dans l'obscurité où les ténèbres seraient reines. Il est complètement enfermé dans son délire mégalo-maniaque obsessionnel, et la seule façon de l'en sortir sera de le tuer je le crains. Il considère les humains comme inférieurs, je crois qu'il a gardé ce précepte de l'époque où j'avais fait exploser New York, et où ... "

Bon, là il y avait deux possibilités : soit Sylar avait peté une durite et racontait n'importe quoi, soit il disait la vérité et cet homme était réellement un fou dangereux. Cela n'aurait pas étonné Peter, étant donné l'avenir que sa mère avait vu... ou qu'elle n'avait pas vu plutôt, étant donné qu'il ne restait plus rien. Oui, son rêve n'était... qu'obscurité. Allait-il donc réussir cette entreprise complètement folle ? Un monde où tout n'est plus que ténèbres et néant ? L'absence de lumière les éradiquerait-elle tous de la planète ? Il fallait vraiment être stupide pour souhaiter une chose pareille. Stupide ou fêlé du ciboulot, au choix. Mais une chose était claire (b)et nette : sans forcément s'en rendre compte Alexis Kane avait sauté vers la première place du podium des ennemis publics à arrêter à tout prix.
Lorsque Sylar s'était interrompu après avoir évoqué l'explosion de New-York, Pete serra les poings. Il avait peut-être changé, autant physiquement que mentalement, mais cet épisode de sa vie était resté gravé au plus profond de son être, alimenté par un flot de haine et de rancune. Il désirait toujours autant se venger, ce sentiment n'avait cessé un seul instant. C'est pourquoi il avait décidé de ne pas foncer tête baissée, il voulait être sûr de faire payer à Sylar tout ce qu'il avait pu faire une fois le moment venu. Mais cet instant n'était pas près d'arriver. Le tueur en série montrait même quelques signes de... normalité.

" Désolé Peter, je sais que ça dois peser extrêmement lourd et c'est de ma faute. "

Sur le moment, Petrelli crut à une nouvelle plaisanterie de la part de son ennemi juré. Mais ce dernier n'éclata pas de son rire gras et sadique. Il était sérieux. Oui, sérieux ! Deux yeux séparés par une cicatrice et emplis de haine le fixaient, mais il n'éprouvait même pas le besoin de se battre ou de lancer une petite provocation. Sylar était-il bel et bien en train de changer ? Peter s'approcha de lui jusqu'à ce que leurs visages se trouvent à moins de 30 centimètres l'un de l'autre. Le regard du frère de Nathan lançait des éclairs à son interlocuteur.

- On va laisser ça de côté pour le moment. On a des problèmes bien plus importants à régler pour le moment. Mais je te jure que je n'ai pas oublié ce que tu as fait... ce que tu m'as fait faire.

Sylar ne se laissa pas impressionner mais ne montra néanmoins toujours aucune hostilité. Il lui devait encore quelques explications.

" Comme tu as du le réaliser depuis que tu es ici, je suis un peu différent ces temps ci. J'ai du affronter récemment quelques démons du passé, et j'avoue me remettre un peu en question. Peut être est-ce la fin du serial killer, peut être n'est-ce qu'une période temporaire, peut importe à vrai dire. Ce qui importe c'est que toi et moi devons nous unir et faire la différence. Si Alexis Kane est à la tête d'une armée, on a du pain sur la planche. "

La fin du serial killer ? Qui pourrait avaler de telles sottises ? Sylar restait Sylar, quoiqu'il advienne. Sa soif de tuer finirait par revenir un jour ou l'autre. Il était allé trop loin que pour tout abandonner du jour au lendemain. De toute façon, Peter ne cesserait jamais de se méfier de lui et de s'attendre à un coup de poignard dans le dos à la moindre occasion. Il restait l'un de ses ennemis les plus convoités et désirait plus que tout le pouvoir de mimétisme empathique. La loi de la nature reprendrait ses droits et l'instinct du chasseur triompherait sur la pression sociale. Etant aide-soignant, Peter avait étudié et rencontré lors de son cursus, puis de sa formation, diverses formes de pathologies, addictions et autres troubles psychiques, neurologiques et autres. Lui aussi, dans un sens, connaissait le fonctionnement des gens, même s'il n'en avait pas le pouvoir au même titre que son Némésis. Mais il devait mettre ces pensées noires de côté et se concentrer sur sa quête. Il resterait prudent, un point c'est tout.
Sylar réfléchissait lui aussi, visiblement préoccupé par la situation. Pete savait qu'il appréciait Claire pour quelqu'incompréhensible raison, ce qui le motivait davantage à réagir. Les raisons s'additionnaient et formaient une motivation suffisamment puissante pour intéresser le serial killer.

" Attends attends, tu parlais d'une piste à Las Vegas ? Tu peux m'en dire un peu plus ? "

La triste vérité était que Peter n'en savait rien. Les détails qu'il avait reçus de Mila et Angela n'étaient que trop flous, et ils devraient compter sur leurs pouvoirs et sur la chance pour trouver des indices qui les aideraient à remonter jusqu'à l'armée de Kane et ses futurs rivaux. Les rivaux... seraient-ils... ?

- Il se trame des choses à Vegas, c'est tout ce que je sais, et de source sûre. Je dois ces informations à une associée de ma mère. Je pense que c'est Kane qui va kidnapper Claire, l'un de mes dessins montrait un homme très sombre, mais ce n'est que grâce à tes informations que j'ai compris que c'était lui. Lui ou ses sbires vont la capturer très bientôt, il est peut-être même déjà trop tard. Ils sont donc à New-York pour le moment. Je suis d'avis que c'est à Vegas que se trouvent les ennemis de notre méchant ténébreux.

Les croquis de Peter étaient toujours trop vagues en raison de son manque de matériel à portée de main. Il jeta un coup d'oeil autour de lui. Apparemment, c'était l'occasion rêvé pour peindre quelques toiles plus précises. Cependant, ils devaient se dépêcher, il devait donc limiter le nombre de productions. Il décida de n'en peindre que deux.

- Donne-moi dix minutes, ordonna-t-il sèchement à Sylar.

Il rassembla des pinceaux, tubes de peinture, palettes et chevalets et disposa tout le matériel à proximité. Il se concentra et ferma les yeux. Cela ne faisait pas longtemps qu'il avait retrouvé ses pouvoirs et cette partie de son cerveau était encore un peu engourdie. Il se concentra du mieux qu'il put et rouvrit les yeux. Il ne lui fallut pas plus de 3 minutes pour peindre la première toile, un peu plus longtemps pour la seconde. Lorsqu'il ferma à nouveau les yeux pour dissiper les visions, il put analyser les peintures toutes fraîches d'un peu plus près. Sylar avait d'ailleurs commencé à tenter de les interpréter lui aussi.
La première avait quelque chose de terrifiant. Claire se trouvait enfermée dans une sorte de cage, complètement affolée et hurlant au secours. Elle tendait même une main en dehors de la cage pour tenter de s'enfuir. Et derrière elle, en guise de fond, se trouvait deux immenses yeux emplis de folie et de haine. Ils étaient gigantesques, se détachant chacun sur un fond noir, juste au-dessus de Claire.

Spoiler:

- C'est Kane tu crois ? demanda-t-il à Gray.

Le second tableau était moins sombre. Peter retrouva son sourire en le voyant. Un sourire de victoire et de satisfaction. Il s'agissait d'un casino tout en couleurs, devant lequel trônait une superbe fontaine circulaire. Au-dessus de l'entrée, les mots suivants étaient peints en majuscules : MONTECITO CASINO. Un casino de Las Vegas.

Spoiler:

- Et voilà notre piste...

Invité

Il se trame des choses à Vegas, c'est tout ce que je sais, et de source sûre. Je dois ces informations à une associée de ma mère.

Télépathie, lire dans les pensées, savoir, connaître, maîtriser. Je hais les zones d'ombres, c'est un truc qui m'agace au plus haut point. Je ne peux pas supporter de ne pas savoir, il faut que je sache, que je comprenne. C'est presque par réflexe que j'ai activé mon pouvoir de télépathie à ce moment là, afin d'identifier la fameuse "associée" d'Angela Petrelli. Et quelle ne fut pas ma surprise lorsque je réalisa de qui il s'agissait.

Je pense que c'est Kane qui va kidnapper Claire, l'un de mes dessins montrait un homme très sombre, mais ce n'est que grâce à tes informations que j'ai compris que c'était lui. Lui ou ses sbires vont la capturer très bientôt, il est peut-être même déjà trop tard. Ils sont donc à New-York pour le moment. Je suis d'avis que c'est à Vegas que se trouvent les ennemis de notre méchant ténébreux.

Tout est de ma faute, c'est moi qui ai envoyé Peter exploser sur New York, c'est moi qui ai lancé Alexis Kane sur cette voie dont il n'a jamais dévié. Le plus grave c'est que ce n'est pas moi, mais Claire qui va en subir les conséquences.

Mais qu'est-ce qu'il a a regarder partout autour de lui, c'est le loft d'Isaac Mendez, il le connaît par cœur.

Donne-moi dix minutes

Ah bah apparemment je n'ai pas le choix.

" Prends le temps qu'il te faudra, moi je vais prendre une petite douche. "

Ma peau est encore suintante, mes cheveux trempés de sueur, et je dégage une odeur de chacal que seule une femelle fennec en rut doit être capable d'apprécier. Je me déplace vers la salle de bain, enlève mes vêtements imprégnés de transpiration, et je fais couler l'eau de la douche. Je m'assure qu'un bel ensemble noir m'attend à la sortie, puis j'entre dans la cabine et commence à me laver.

L'eau ruisselle sur ma peau, la purifie, la nourrie. A nouveau, je suis ailleurs. Mon esprit se sépare de mon corps et s'en va, vol, décolle, loin, très loin d'ici.

La belle Manhattan, je vois les lumières en bas,
Les klaxons très bruyants et les phares des voitures,
Les vitrines et les néons des devantures,
Tous ces gens qui ne rêvent que d'aventure,
Mais il ne sont que déchets, sang et souillure,
Une enveloppe humaine qui attend le trépas.

La chaleur soudaine de l'eau me fait revenir dans mon enveloppe charnelle. Je reprends mes esprits, combien de temps étais-je partie ? Aucune idée. Je finis de me laver, m'essuie avec une serviette blanche, et enfile mon ensemble noir habituel. Je veux sortir de la salle de bain, mais le miroir me retient. J'y vois Sylar. Je m'y vois moi. Le moi que j'étais lorsque j'ai tué Ted Sprague. Le moi que j'étais quand j'ai tué Brian Davis. Le moi que j'étais en envoyant Peter exploser sur New York. Mais ce n'est plus moi ça. Je retourne dans ma chambre et j'arrache cette chemise noir, je la troque pour une blanche.

Je reviens dans la pièce principale, il vient de terminer deux peintures. Je les regarde, l'une après l'autre. Je jongle entre les deux. Le regard de Peter quitte sa transe artistique, puis croise le mien.

Je regarde fixement la première toile, et un frisson vient parcourir mon épine dorsale. Une jeune adolescente prise au piège, Claire, et son tortionnaire en fond juste derrière elle. Deux yeux terrifiants accrochés dans un tapis obscur.

C'est Kane tu crois ?

" Je n'en doute pas une seconde ... "

Les deux paires d'yeux se rivèrent alors sur la seconde toile. Une belle bâtisse, mise en valeur par les strass et les lumières, une fontaine où jaillit une eau claire. Au sommet, une inscription: le MonteCito Casino.

Et voilà notre piste...

Je laisse s'étirer un petit sourire malicieux sur mon visage

" Et bien on dirait qu'on est parti pour Vegas ! "

[Je pense qu'on peut terminer ce topic ici, et en débuter un autre au MonteCito casino avec un ou plusieurs protagonistes de ce camp là. Dis moi ce que tu aimerais faire.]