" Reprenons nos habitudes. " RiP Ben Valerhus

Invité

" Vous ne devriez pas tellement bouger, ça fera mal de toute façon " dit le serial killer, un rictus sadique sur le visage, la voix grave et lugubre.

Sylar avait réussi à piéger une nouvelle personne spéciale dans le couloir d'un immeuble. C'était une jeune femme blonde, qui avait la même peau que celle des caméléons. Elle pouvait même aller jusqu'à se rendre invisible. Et pendant que le tueur la maintenait étranglée contre le mur avec une seule main, usant de sa télékinésie pour diminuer sensiblement le poids de sa victime pour son bras, la jeune femme tentait de se rendre invisible.

" Allons allons, c'est inutile de vouloir se cacher ! "

Et finalement, la jeune femme agonisa, manquant mortellement d'air. Sa peau redevint entièrement visible. Sylar ricana, avant de dire

" Je t'ai vu ! "

Il laissa tomber le cadavre au sol.

" Enfin, mon cadeau de Noël est arrivé. Il était temps. "

Il s'accroupit à côté de la jeune femme, et entreprit de lui ouvrir le haut du crâne en utilisant sa télékinésie, le tout dirigé par son doigt, chef d'orchestre de ce spectacle macabre. Une fois que son cerveau était accessible, Sylar commença à poser ses doigts dessus. Il cherchait ... Il cherchait la réponse ....

Et après une demi-heure, il abandonna. Il jura, s'énerva. Cela faisait la quatrième personne qu'il tuait pour rien. Son pouvoir originel était capricieux, et ne voulait plus fonctionner lorsqu'il se trouvait face à une cervelle. Sous le coup de la colère, Sylar envoya voler le cerveau et sa propriétaire à l'autre bout du couloir. Quand il reprit son calme, tout le corridor était éclaboussé de sang, mieux valait-il peut être partir maintenant.

Il resta un instant sur le porche de l'entrée du bâtiment, et finalement marcha le long du trottoir pour s'éloigner progressivement sans attirer l'attention. Il était vêtu de noir, comme à son habitude, et avait même remis une casquette couleur ébène, ça lui rappelait ses débuts.

Il marcha dans les rues de New York, la nuit était déjà tombée. Et pourtant, lorsqu'il passa devant la vitrine éclairée d'un restaurant japonais, il aperçu un homme assis à l'intérieur. Son pouvoir originel, qui avait fait le muet il y a encore un quart d'heure de cela, s'activa comme un gyrophare. Sylar venait de poser ses yeux sur sa prochaine cible.

Ben Valerhus était tranquillement assis en train de déguster des rouleaux de printemps, lisant un quotidien new-yorkais, lorsqu'une voix provenant de derrière le journal le sortit de sa lecture.

" Bonsoir, monsieur ? "

L'homme baissa son journal, et trouva un homme vêtu de noir assis face à lui. Son visage lui rappelait vaguement quelque chose.

- Qui êtes vous ?

" Allons allons, personne ne peut ignorer qui je suis. Et ce n'est pas tant mon identité que ma présence ici qui est importante. Je suis venu pour vous apporter une grande nouvelle, monsieur ... ? "

Partagé entre la méfiance et l'hésitation, mais dévorée par la curiosité, il répondit:

- Valerhus, Ben Valerhus. Excusez moi, mais votre visage m'est familier, et pourtant je n'arrive pas à remettre un nom dessus.

" Allons Ben, quelle courte mémoire. New York ... L'explosion ... Mon discours mondial ! "

A ce moment, le sang de l'homme se glaça.

- S ... Sylar ?

" Présent ! " répondit-il en levant la main

Ben parvint toutefois à reprendre son calme.

- Alors cela veut dire que je suis votre prochaine cible. Vous êtes là pour me tuer. J'avoue que je vous pensais tout de même plus méthodique, plus discret ... Au milieu d'un restaurant, devant les serveurs, les autres clients ... Ça ne fait pas professionnel.

" Qu'est-ce que vous en savez ? Vous avez déjà tué ? "

La même voix se manifesta à l'oreille droite de Ben, qui tourna la tête dans cette direction.

" Inutile de répondre, c'est une question rhétorique, ça ne m'intéresse pas. "

Sylar était maintenant présent, assis sur la chaise, à sa droite. Ben regarda face à lui, plus personne.

- Comment ... ?

" J'ai plusieurs pouvoirs. "

La voix vint cette fois-ci de derrière lui.

" Mais il m'en manque un, qui m'intéresse beaucoup. "

Ben se retourna, Sylar avait de nouveau disparu de la chaise pour apparaître derrière lui. Prit de panique, Ben se leva et sortit en courant du restaurant japonais. Lorsqu'il passa la porte, son agresseur était déjà là face à lui.

" Tu n'as pas payé l'addition. "

- Que ? ... Ah tu veux jouer, d'accord, on va jouer

Ben écarta les bras, et la terre se mit à trembler. Finalement, le bitume du trottoir s'écarta, et des branches de plus en plus grandes sortirent de la brèche. Elles formèrent des liens autour du tueur, et des piquants acérés semblables à ceux des ronces apparurent alors.

- Fais seulement mine de bouger et je t'écorche vif ...

Et là, Sylar disparu, comme une vapeur balayée par le vent.

- Qu .. mais que ...

Une main se posa sur l'épaule de Ben, et le tira, le forçant à se retourner face à un Sylar souriant.

" Je peux projeter une image de moi dans la tête des gens, tout ce que tu as vu de moi jusque là n'était qu'illusion. En revanche, ce que je vais faire maintenant, est bien réel. "

Il leva sa main, et projeta Ben dans la ruelle d'en face avec sa télékinésie. Une chute aussi violente que celle de l'homme le paralyserait au sol quelques instants. Sylar traversa la rue à son tour, à pieds lui. Il s'accroupit à côté de Ben.

" C'est très intéressant comme pouvoir, tu peux contrôler et même créer la nature !? J'aimerais beaucoup savoir comment cela fonctionne ... "

Sylar arbora son rictus sadique, assombrit son regard, et leva son doigt vers le front de sa victime. Il lui ouvrit le crâne, libérant des flots de sang, et des cris de douleur. Et finalement, Ben agonisa. Le tueur écarta son scalp d'un geste rapide, et prit le cerveau dans ses mains.

" Bien, maintenant, on arrête de gâcher des pouvoirs. "

Il ferma les yeux, et se concentra sur toutes les fois où il avait réussi par le passé. Il se rappelait les sensations, les mécanismes utilisés. Finalement, il rouvrit les yeux. Il posa l'organe à terre, et le regarda. Sa main se leva presque seul, son doigt se déplia et se posa à un endroit précis.

" C'est ici. "

Il posa un autre doigt au même endroit, et ses yeux se fermèrent. Il lâcha le cerveau, se releva, et recula de deux pas. Là, il rouvrit les yeux. Il regarda autour de lui, et étira un large sourire. Il écarta ses bras, et les deux murs qui définissaient cette ruelle se recouvrirent de lierre. Comme un enfant à qui on offrait le jouet de ses rêves, Sylar éclata d'un rire satisfait.

" Bien. Et maintenant, reprenons nos habitudes. "

Il sortit de la ruelle, et disparu.