Impuissance (Terminé)

Invité

Victor était arrivé au journal depuis maintenant quelques heures. La ponctualité était une de ses rares qualités. Il avait commencé depuis neuf heures et avait déjà écrit des conseils pour quelques personnes...assez désespéré. Entre une fille qui a peur de quitter sa résidence familiale et un homme qui ne sait pas comment se débarrasser de son frère jumeau un peu trop collant, la matinée était plutôt...inintéressante. Mais depuis trois quarts d'heure, il travaillait sur une question assez peu commune qu'il embêtait, une fille qui avait découvert ses pouvoirs et demandait si elle devait rejoindre le camp de Sylar ou non, par peur et non par courage. La question était vraiment trop impliqué dans l'actualité, problème politique et relation du journal vis à vis des autorités locales dirait surement à Victor de laisser tomber cette question. Mais, en même temps, c'était ce que ressentait tous le monde en ce moment, enfin ceux doués de capacités hors du commun. La peur de se faire détruire par les méchants, raison suffisante ? En temps normal, Victor de nature peureuse aurait dit oui tous de suite mais la étrangement, il savait très bien qu'il ne pourrait pas être avec un homme tel que Sylar...et puis son ego démesuré le lasserait très vite. Nan, tout bien réfléchi, c'était le plus mauvais partenariat qu'il aurait fait et la plus grosse bêtise de sa vie.
Mais il n'était pas question de lui mais de cette jeune fille, allait il lui répondre ? Peut être par un :

*Ton choix doit être pris avec réflexion, tu dois envisager toutes les options*

Nan, beaucoup trop vague, on dirait des conseils de supermarché. Victor soupira et lança la feuille dans un coin de son bureau. Celui ci n'était pas très grand, mais il avait quand même une porte qui ferme et donc un espace de tranquillité. Mais depuis ce matin le rédacteur en chef était de mauvaise humeur et même si Victor essayait de ne pas capter ses pensées c'était trop fort pour ne pas les entendre.
Depuis neuf heure c'est comme ça...et puis tout d'un coup, plus rien

"Ha ouaiii...enfin". dit il à voix basse

Mais le rédacteur entra dans son bureau, sans frapper évidemment, et gueula sur Victor comme un toutou enragé. Victor fut tellement surpris qu'il tomba de sa chaise. Il essaya de capter ses pensées...rien, il n 'y arrivait pas. Il se releva d'un coup, essaya encore une fois pendant que son patron augmentait le ton de sa voix de plus en plus fort. Toujours rien. Il se leva et se précipita dans l'organe principal du journal, la ou il y a toujours du monde, rien, aucune pensée, il se rapprocha de tous le monde, scruta un peu mais pas trop...on penserait qu'il est fou après.
Il n'avait plus de pouvoirs, Victor pensait que quand ce jour là arriverait il serait libéré mais c'était tous le contraire, il n'avait jamais réalisé à quel point il se reposait sur ses capacités. A présent, il se sentait nu, impuissant, humain.

Invité

Victor commençait à paniquer, il avait en fait toujours compter sur ses pouvoirs, il ne comprenait pas pourquoi ses dons le lâchaient. Avait il été méchant, abusé de ses pouvoirs ? Il n'avait pas utilisé de contrôle mentale depuis longtemps car il évitait ce genre d'exercice néfaste aux autres, dans le sens ou il perdait toute dignité...d'un certain point de vue...de celui de Victor. Mais de toute façon qui aurait le pouvoir de retirer les capacités d'une personne ? Cela pouvait il exister ? En tous cas, une chose était sur, ses pouvoirs étaient partis.
Peut être était il malade ? ses pouvoirs devaient provenir du cerveau, peut être une petite tumeur. Il commençait à employer les grands mots car il avait peur de ne plus jamais avoir ses capacités hors du commun. Il se rendit compte à quel point il aimait ses pouvoirs, que si il les retrouvait il se jurait de ne plus jamais cracher dessus comme il avait l'habitude de faire auparavant. Mais pour le moment, il était impuissant, comme tous le monde, moins spécial. Ses dons étaient devenu un atout pour lui, comprendre les personnes, les aider, les conseiller, son job quoi. Même si il ne pouvait pas lire dans les lettres qu'on lui envoyait, son expérience sur des personnes proches (amis, famille...) et ses études évidemment lui permettaient d'y répondre. Comment allait il faire maintenant ? Toute sa vie il n'avait jamais voulu ce genre de pouvoirs et à présent cela lui manquait terriblement, comme un petit enfant qui se verrait retirer sa peluche préférée. Il fallait se bouger, faire quelque chose, y remédier. Oui ! Mais comment ?
Peut être en trouvant quelqu'un possédant lui aussi des dons ? peut être qu'une personne spéciale serait comment lui redonner ses pouvoirs ? Mais maintenant, restait à trouver quelqu'un avec des dons qui soit dans l'annuaire mais qui ne soit pas un serial killer...ce sera plus dur que prévu.

-__-' (tête de Victor)

Tenter de se faire discret, c’était la solution qu’avait décidé d’adopter Kerry et Alex pour un temps. Les derniers évènements entre les deux compagnies et le retour de Sylar ne laissaient aucune place aux erreurs. A présent, la jeune femme et le français ne devaient plus penser pour deux mais pour trois. Sans pouvoir depuis qu’Arthur les lui avait dérobés, Kerry se retrouvait plus vulnérable que jamais, sa grossesse n’arrangeant rien. Se faire oublier n’était donc pas la plus stupide des idées, bien au contraire. Un autre problème n’allait pas tarder à se profiler : le manque d’argent. C’était pour cette raison qu’Alex s’était mis en quête d’un petit job pour commencer. Il avait trouvé un boulot de livreur il y avait de cela moins d’une semaine. Ce n’était que provisoire, mais pour le moment ça aidait bien. Ce matin là, il devait livrer d’épaisses enveloppes au journal du New York Times. Sillonnant rapidement entre les embouteillages de taxis jaunes à l’aide d’un vélo, le courrier méticuleusement placé dans une besace, Alex traversait les rues de Manhattan pour se rendre au lieu de la livraison. Arrivé à destination et une fois un antivol placé judicieusement sur son véhicule, il pénétra dans les locaux du mythique journal. Pour une fois, la liasse de courrier possédait une adresse précise : le bâtiment, l’étage et le nom du destinataire. Il devait trouver un certain Victor Gray. Le nom de ce type ne laissa pas le français indifférent. L’espace d’un instant, il se demanda s’il s’agissait d’un proche du tueur, mais chassa rapidement cette idée de son esprit. C’était stupide comme réflexion. Gray ne devait pas être un nom si rare aux Etats Unis, et quand bien même il serait de sa famille, ça n’en faisait pas pour autant un psychopathe.

Ce fut le tintement de l’ouverture des portes de l’ascenseur qui sortit Alex de ses pensées. Il était arrivé à l’étage où, vraisemblablement, travaillait ce monsieur Gray, tout du moins, c’était ce que semblait indiquer l’adresse du paquet. Ainsi, une salle de rédaction, ça ressemblait à ça : un foutoir innommable. Dans le fond, un type beuglait sur de pauvres personnes qui tentaient de s’afférer aux différents ordres qui leur étaient braillés.

« Kerry … et dire que tu travaillais là dedans … ça confirme ce que j’arrête pas de dire : t’as un grain. Remarque, c'est sans doute pour ça que tu parviens à rester avec moi. »

Un discret sourire sur les lèvres, Alex revint à la raison qui l’amenait ici : trouver Victor Gray. Plus vite il le trouverait, plus vite il quitterait cet enfer. Le plus simple restait de demander.

« Bonjour, excusez-moi, je cherche Gray, Gray Victor. J’ai du courrier pour lui », le jeune français acheva sa phrase en sortant sa livraison de son sac et en les montrant à la jeune femme à qui il venait de s’adresser.

Lentement, elle leva les yeux de son écran d’ordinateur pour les poser sur l’individu qui avait osé la déranger dans son travail. Une mine pincée et irritée, elle désigna d’un geste sec du doigt un jeune homme dans le fond de la salle. Parler semblait prendre trop de temps dans cet endroit. Mieux valait se contenter de gestes néandertaliens pour communiquer, comme venait de le prouver Miss Chignon-impeccable-mais-très-très-occupée. D’un mouvement tout aussi sec du menton, Alex acquiesça et se dirigea vers l’individu désigné du doigt. Il avait l’air plutôt jeune pour travailler ici, mais après tout, ça n’était pas un problème pour Alex. Ce qui était le plus surprenant, c’était plutôt l’air agar qu’il avait, comme s’il avait perdu quelque chose ou bien qu’il ne savait pas ce qu’il faisait ici. Ou peut-être venait-il simplement de se prendre une rouste par son patron, le ventripotent braillard qui semblait tyranniser tout cet étage.

« Bonjour, vous êtes Victor Gray ? »

Invité

Victor semblait trouver son travail beaucoup moins intéressant que d'habitude, depuis qu'il avait perdu ses pouvoirs, il semblait perdre le fil de la réalité, abasourdi par ce phénomène inexplicable.... l'apparition de ses pouvoirs quelques années plus tôt l'était aussi. Dans le journal, c'était le bordel...comme d'habitude, plein de petits journalistes qui s'affairait à boucler le journal avant la deadline. Ce qui est surprenant, c'est que cela fait trois ans que Victor travaille dans ce journal et jamais il a été soumis à cette pression, il voyait bien tous les jours l'excitation générale, la cohue dans les couloirs, bureaux...mais jamais il n'avait rajouté son propre grain dans ce foutoir. C'était comme si il n'en faisait qu'a moitié parti. Pourtant sa rubrique est pas mal lu, Victor doit reconnaitre qu'il est plutôt bon dans ce qu'il fait ce qui lui a valu une petit réputation locale, il est donc important au journal mais maintenant qu'il y pense, il ne connait même pas le prénom des journalistes qui étaient en train de se battre pour un article alors qu'ils disaient bonjour à Victor tous les jours. Et celui ci répondait avec un grand sourire et un "ca va ?" amicale. Il était considéré comme le bon ami sur qui ont peut compter. Il avait un peu honte maintenant.

Son patron continuait à crier, donner des ordres qui en temps normal n'aurait aucun sens, mais le boss semble persuader que tous le monde le comprend.

*Un truc de mal alpha* pensa Victor en esquissant un sourire moqueur.

Il était à présent perdu dans toutes ces pensées, futiles et importantes en même temps. Et son objectif était de retrouver ses pouvoirs par n'importe quel moyens. Il était à présent dans son monde quand quelqu'un l'interpella...il mit quelques secondes à réagir.

"Bonjour, vous êtes Victor Gray ?"

Quand Victor repris connaissance, façon de parler évidemment, un homme se tenait devant lui, beaucoup plus grand que Victor et plus baraqué. Il fut légèrement impressionné par ce grand homme. Il réalisa que c'était le livreur et vit la tonne de courrier qu'il l'attendait

*Nonnnnn...je venais juste de finir l'autre pile* pensa t'il

Victor fit son habituel sourire amicale au livreur avant de répondre :

"Oui c'est moi !"

Une certaine expression de désespoir put si lire sur le visage du jeune journaliste lorsqu’il posa son regard sur la liasse de lettre qu’Alex tenait en main. Visiblement, il aurait préféré ne rien recevoir. D’après ce que le français avait compris en lisant le journal à la volé, la rubrique que tenait ce monsieur Gray était un genre de courrier du cœur : des gens exposant par écrit leurs problèmes relationnels et les envoyant à un parfait inconnu dans l’espoir d’obtenir une solution. A quel point fallait-il être désespéré pour écrire de telles demandes ? A voir la réaction du jeune homme, il fallait en conclure que Victor avait surement déjà eu sa dose de questions existentielles et pourtant si futiles pour les prochaines vingt quatre heures. Pourtant, le journaliste se ressaisit rapidement, affichant un sourire plutôt amical avant de répondre qu’il était bien le dénommé Gray. Alex tendit alors le coli à son destinataire. A son tour, il sourit, s’imaginant les âneries que le pauvre journaliste allait surement devoir lire, et auxquels il avait le devoir de répondre.

« J’aurai besoin d’une signature s’il vous plait. »

Alex tendit alors le bordereau de réception. A ce moment, il s’imagina quel genre de lettre il pourrait bien envoyer à Victor, tout en continuant de sourire.

Citation :: Bonjour Monsieur Gray,

Voilà, dernièrement, j’ai été confronté à énormément de problèmes et je vous en fais part afin que vous m’aidiez à y remédier.

Tout à commencé avec cette capacité que j’ai subitement développé : je suis capable de soigner les gens au détriment de ma propre santé, ou au contraire, me guérir et recharger mes batteries en puisant chez mon voisin. N’est-ce pas dérangeant éthiquement parlant ? Qu’en pensez-vous ?

Puis, j’ai eu connaissance d’un tueur psychotique et collectionneur de pouvoirs (qui au passage partage votre nom de famille). Etant chanceux de nature, il m’a bien entendu mis la main dessus. Je suis donc mort … l’espace de quelques minutes. Pensez-vous qu’inconsciemment, ceci peut nuire à mon intégrité psychique et physique ? Si oui, dans quelle mesure ?

Oh bien entendu, tout ceci n’est rien lorsque l’on sait que je suis du genre schizophrène, abritant quelque par dans mon esprit, une personnalité plutôt instable et belliqueuse qui n’a qu’une seule envie : dévorer toute vie l’entourant. Cela peut-il être un frein à l’épanouissement de ma vie professionnelle ? Comment gérer ce conflit intérieur sans finir dans un asile ou bien shooté aux psychotropes ?

Et à présent, la cerise sur le gâteau : mon couple et nos projets. Je vis actuellement une relation sérieuse avec l’ex de mon tueur psychotique et elle attend un enfant de moi. Bien entendu, son compagnon d’autrefois ne nous apprécie pas vraiment et souhaite surement nous voir mort. Pour faciliter les choses, elle n’a plus aucun pouvoir pour se défendre (et oui, elle aussi avait des pouvoirs … comme quoi, qui se ressemble s’assemble). Pensez-vous que notre enfant risque d’être hyper actif ?

Cordialement.

Le résultat, bien qu’improbable aurait certainement ressemblait à ce genre de chose. Cela aurait été un véritable défi pour Mister Courrier du Cœur. Alex récupéra alors le bordereau signé.

« Sérieusement, vous allez répondre à toutes ces lettres ? C’est quoi votre secret ? Je serais vraiment curieux de savoir comment vous savez ce que les gens ont besoin d’entendre pour avoir l’impression de se sentir mieux. Parce qu’avouez-le : la majorité possède la réponse à leur soit disant problème, mais est incapable de s’en rendre compte. »

Invité

Victor prit le courrier des mains du livreur, en pensant aux heures sup' qu'il allait devoir faire. Évidemment, il ne répondrait pas à toutes ces lettres, il y en avait beaucoup trop, et le journal ne pouvait s'accorder l'espace de quelques conseils c'est tout. Sinon Victor devrait ouvrir son propre magazine et donner des conseils sur 80 pages au moins, cette idée n'était surement pas bonne, car se connaissant (enfin un petit peu) il se lasserait vite et deviendrai probablement fou et antisocial...mais le bon coté des choses c'est que son magazine serait un succès et il aurait pas mal d'argent, une belle villa au dernier étage d'un immeuble avec une splendide vue sur Manhattan qu'il pourrait admirer de par sa fenêtre et sa terrasse privé comportant une piscine, enfin une terrasse...un jardin sur le toit d'un immeuble (pas un gratte ciel, il a le vertige). Il n'aurait pas de problème pour s'acheter ses antidépresseurs au moins et il aurait pleins de domestiques. Ce point positif était quand même attirant, mais le coté maniacodépressif dérangé un peu dans le magnifique cadre de la réussite professionnel de Victor. Mais il pourrait avoir aussi des journalistes écrivant pour lui...ca c'est une bonne idée, mais ou trouver l'argent ? Il se promit que dans quinze ans, il serait éditeur de Gray Publication...ouai enfin on à tous des rêves, des but c'est ce qui nous fait avancer après tout. Victor le savait bien, se connaissant peu il a cependant toujours rêvé de pouvoir conseiller les gens, certains trouve ce boulot sans intérêt mais il l'aimait bien, et il pouvait se vanter d'avoir un bureau avec une porte qui ferme. Ce qui n'était pas le cas d'ailleurs des autres journalistes.

Le livreur demanda pour une signature, Victor prit un stylo qui était posé sur un bureau et signa. Il prit le courrier lorsque que le livreur lui posa une question :

« Sérieusement, vous allez répondre à toutes ces lettres ? C’est quoi votre secret ? Je serais vraiment curieux de savoir comment vous savez ce que les gens ont besoin d’entendre pour avoir l’impression de se sentir mieux. Parce qu’avouez-le : la majorité possède la réponse à leur soit disant problème, mais est incapable de s’en rendre compte. »

Victor rit et nota que le livreur était plutôt perspicace et avait du noté son "appel au secours" furtif à la vue de toutes ces lettres, il y avait quelque chose chez ce gars de sympathique et étrangement digne de confiance.

"Oh non, je n'en répondrai qu'a quelque unes, les meilleures, celle qui me plaisent le plus, les plus compliquées parfois ou les plus drôles. J'ai disons toujours aimé conseiller les gens, les aider en quelque sorte. J'ai...heu...disons quelques atouts pour entendre et comprendre ce que les gens ont dans leur tête, c'est souvent la même chose. Mais bon, depuis quelques heures, ca ne marche plus trop pour moi, la fatigue peut être...cet endroit est toujours actif...et c'est toujours le bordel"

A la question du français, le journaliste laissa échapper un rire avant de répondre. Bien entendu, il ne répondrait qu’à de rares chanceux, triés sur le volet. Seuls les cas les plus intéressants ou les plus saugrenus seraient traités. Dans cette histoire, il ne fallait pas oublier que l’objectif premier était tout de même de vendre le journal. Le papier traité dans cette rubrique se devait donc d’être un minimum attractif si son auteur ne voulait pas voir son poste remanié version licenciement. Pourtant, malgré ce côté marketing, il était clair que le travail de Victor lui tenait à cœur. Il se sentait l’âme d’un conseiller. Aider les autres à se sentir mieux lui procurait visiblement beaucoup de satisfaction, d’autant qu’à l’en croire, il avait un certain don pour se genre de chose. Il se disait capable de comprendre ce que pensaient les gens, et ainsi être en mesure de leur venir en aide de la manière la plus efficace qu’il soit. Pourtant, aujourd’hui, c’était la panne sèche. Plus d’atout surprise. Le Professeur Xavier du bureau des cœurs semblait être tombé en rade. Ce n’était pas de chance quand on voyait la pile de courrier qu’il tenait à présent dans les mains. Il mettait cette baisse de régime sur le compte de la fatigue et du stress, jugeant l’endroit comme inadéquate pour pouvoir travailler correctement.

« C’est clair que c’est Beyrouth ici … quand mon amie m’en parlait, je n’imaginais pas que c’était à ce point. Si vous vous sentez fatigué, vous devriez travailler chez vous. Après tout, aujourd’hui avec le net et les ordinateurs, plus besoin de se déplacer. »

Tout en disant cela, Alex ouvrit son sac afin d’y glisser le bordereau signé. Une vive douleur sur la pulpe du doigt lui fit rapidement retirer sa main. Instinctivement, il porta son doigt douloureux à la bouche, dans l’espoir d’apaiser la douleur. Un gout légèrement métallique se répandit alors sur sa langue. La désagréable sensation lui fit alors ôter son doigt afin de pouvoir l’examiner. Une perle de sang apparut alors, s’échappant d’une fine entaille.

« Fais chier ! », lâcha alors le français à voix basse.

La douleur bien que largement supportable, restait néanmoins lancinante, résultat d’une fine coupure provoquée par un glissement un peu trop rapide sur la tranche de la feuille de papier. De sa main valide, Alex finit de ranger le bordereau dans son sac, puis referma se dernier avant de le remettre sur son épaule. Pour la plaie, cela n’était qu’une question de seconde, il lui suffirait de se concentrer légèrement pour la faire cicatriser. Pourtant, après avoir tenté de mobiliser son pouvoir, il ne se produisit rien. Les gouttes de sang continuaient d’apparaitre et la douleur restait toujours aussi agaçante et handicapante. Le français resta alors quelques secondes, l’air perplexe, à observer son doigt blessé.

*C’est quoi le délire là ? Pourquoi ça marche pas ?*

Puis, Alex se rappela qu’il n’était pas tout seul. Il devait avoir l’air plutôt crétin à regarder de la sorte son doigt comme si c’était la première fois qu’il le voyait. Si la méthode extraordinaire ne voulait pas fonctionner, alors il ne restait plus qu’à appliquer la méthode ordinaire. Se tournant vers le journaliste, il tenta de reprendre un air serein.

« Excusez-vous, vous auriez un mouchoir à me passer s’il vous plait ? Je crois que je me suis blessé sur la feuille. »

Invité

Victor trouva la comparaison du livreur assez bonne, oui le journal était clairement Beyrouth, il n'y prêtait plus attention au fil des années mais c'est vrai que vu de l'extérieur cela pouvait être un peu choquant. On ne vivait pas éternellement au NY Times, on ne pouvait pas trop de stress vous fait quitter un jour ou l'autre...pour le moment Victor tenait le coup, mais on verra ca les cinq prochaines années. Cinq ans, serait il toujours le conseiller du journal, la même place, la même personne avec cinq d'usure derrière lui, une image de lui vint à ce moment la, la sienne dans le futur avec des cernes, le teint palot et paranoïaque, réagissant aux moindres bruits...non c'était quand même exagéré. Mais bon, il est vrai que même si Victor appréciait son job, il ne pouvait pas rester à la même place pendant de longues années, il savait qu'un jour il devra changer, il détestait la routine et ce qui va avec. Il avait clairement de l'ambition et voulait réussir, mais pour le moment il était la, ce qui lui convenait pour un ans de plus en tout cas. Le changement viendra lorsque le temps s'y portera, ceci ne veut rien dire...

Le livreur avait une amie ici ? Intéressant, mais qui était ce ? Victor sentit à ce moment là que son pouvoir lui manquait, s'il avait toujours il aurait lu dans ses pensées et découvert qui était ce, mais il ne pouvait pas et se sentait impuissant et inutile. Quand à travailler chez lui, ce serait une bonne idée, il en avait marre de ce poulailler, et il pourrait toujours envoyer un émail avec les conseils à son patron avant l'heure d'impression. Oui c'est ce qu'il va faire.

Il allait s'excuser auprès de l'homme pour aller dans son bureau et prendre ses affaires lorsqu'un "aiee" retentit de la bouche du livreur. Coupure de papier, le fait d'imaginer le papier coupant la peau lui donna des frissons, Victor détestait frotter le papier, il ne pouvait pas supporter la matière, c'est comme les gens avec la craie qui grince sur le tableau ou la fourchette couinant au contact de l'assiette. Pour Victor c'était le papier. Puis l'homme resta perplexe devant son doigt, comme si il n'avait jamais vu de sang ou que c'était la première qu'il se blessait. Étrange...Il lui demanda un s'il avait un mouchoir.

"Oui, oui bien sur, dans mon bureau, venez, j'ai mon macbook à prendre en plus, je suis votre conseil, travailler chez soi, bien mieux pour les nerfs"

A la question du livreur, le jeune journaliste répondit que bien entendu, il avait un mouchoir à lui passer. Il l’invita à le suivre dans son bureau. Il y trouverait de quoi panser le doigt du français, et en profiterait par la même occasion pour récupérer son ordinateur portable. Il avait vraisemblablement fait le choix de suivre le conseil d’Alex et d’aller travailler chez lui, dans le calme, puis de transmettre le fruit de son travail à son patron via internet. Partant devant, Victor ouvrit la porte de son bureau avant d’y disparaitre. Avant de le suivre, Alex balaya une dernière fois du regard l’ensemble de la pièce. Le spectacle s’avérait limite anarchique et il laissa une nouvelle fois s’échapper un rire discret. Puis, il reporta de nouveau son attention sur son doigt sanguinolent. Lorsqu’il pénétra dans le bureau de Gray, ce dernier était en train de chercher un mouchoir. D’un rapide coup d’œil, Alex put constater que le désordre qui régnait ici n’avait rien à envier à la pièce voisine. Des piles de boites en carton s’entassaient les unes sur les autres, renfermant sans doute des lettres de demandes de conseils. Il était d’ailleurs fort possible vu la quantité, que certaines ne seraient jamais lues.

Finalement, Victor trouva un mouchoir en papier qu’il tendit alors au livreur. Le français s’en saisit et s’en servit pour comprimer sa blessure.

« Merci, je pense que ça fera l’affaire le temps que ça s’arrête de saigner. »

Puis viendrait ensuite le temps de la cicatrisation avant que la plaie ne disparaisse totalement. Mais en attendant, et vu sa localisation, il y avait fort à parier qu’elle se rouvrirait souvent, au moindre geste maladroit, relançant de plus belle la douleur. Alex en venait presque à regretter que son pouvoir ne veuille pas fonctionner, pouvoir qu’il détestait tant. Ne disait-on pas que l’on se rendait compte de la valeur d’une chose que lorsqu’on la perdait. Pourtant, cette situation n’était pas inconnue pour le jeune homme. Déjà une fois, il avait perdu ses pouvoirs. Cela remontait à présent à quelques mois. Cela avait été dû à un simple blocage psychologique. Peut-être qu’aujourd’hui, le même problème était de retour. Ou bien alors, peut-être que dans une heure, il serait tout simplement capable de l’utiliser de nouveau. En attendant, il se demandait s’il devait ou non en parler à Kerry, l’inquiéter avec cette histoire, qui si cela se trouvait, n’était rien de dramatique. Pour le moment, il ne dirait rien, tentant de voir si les choses s’amélioreraient d’elles-mêmes. Après ce bref moment de réflexion, il revint à la réalité et à l’individu qui se trouvait en face de lui.

« Je crois en effet que c’est un bon choix que d’aller travailler chez vous. Personnellement, j’ai besoin d’espace pour travailler, et pas de toute cette agitation. Pouvoir sortir dehors en pleine journée, c’est ça que j’apprécie. Enfin bref … je sais pas pourquoi je vous raconte tout ça. Ironie du sort, il semblerait bien que vous, l’expert en conseils de ce journal, veniez d’en recevoir un d’un parfait inconnu. Surement un juste retour des choses pour tous les conseils que vous avez déjà prodigué. Bref, je pense qu’il est temps pour moi de vous laisser. Merci encore pour le mouchoir. »

Invité

Victor entra dans son bureau et se sentit gêné par le bordel qui y régnait, pas étonnant qu'il n'arrivait pas à travailler avec autant de présence matériels. Il ouvrit tous ses tiroirs pour trouver une boite de mouchoir, il était sur qu'il y en avait une. Victor avait été malade il y a quelques semaines et avait acheté deux boites, une avait été vidée mais l'autre survivait toujours dans un de ses tiroirs. Et il avait raison, le troisième tiroir contenait parmi d'autres affaires une boite de mouchoirs écrasées contre une pile de dossier. Il en tendit un au livreur qui le remercia. Puis l'homme ajouta :

« Je crois en effet que c’est un bon choix que d’aller travailler chez vous. Personnellement, j’ai besoin d’espace pour travailler, et pas de toute cette agitation. Pouvoir sortir dehors en pleine journée, c’est ça que j’apprécie. Enfin bref … je sais pas pourquoi je vous raconte tout ça. Ironie du sort, il semblerait bien que vous, l’expert en conseils de ce journal, veniez d’en recevoir un d’un parfait inconnu. Surement un juste retour des choses pour tous les conseils que vous avez déjà prodigué. Bref, je pense qu’il est temps pour moi de vous laisser. Merci encore pour le mouchoir. »

Victor rit et remercia le livreur d'un geste de la main, c'est vrai c'était un très bon conseil, il fut même un peu jaloux de pas n'y avoir pensé. Victor prit son ordinateur et commença à ranger ses affaires avec le nouveau courrier à examiner.

"Merci encore pour le courrier et bonne chance pour vos autres livraisons"