Ironie du sort [PV Rick]

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Des bruits retentissaient, constants, comme si une foule de badauds encerclait la scène. Quelle scène ? Eh bien celle où Billy jouait le rôle principal. Ses yeux s'ouvrirent enfin, le flou se dissipa rapidement, de façon presque mystèrieuse. L'étrange de cette scène n'était que trop facile à discerner car dès son réveil inattendu, il fut surpris par une voix qu'il n'aurait jamais cru entendre de si tôt.

"Te voilà enfin reveillé ! Tu aurais mieux fait de sombrer à jamais. Te rends-tu compte ? Encore une fois tu as tout perdu, tout ! Tu n'as pas honoré les tiens, tu les as aidé dans leur chute..."

Cette voix familière, contrairement à ce que l'on pourrait croire ne s'était jamais adressée à lui de cette manière. Que voulait-elle dire par là ? Etait-ce les aspects d'une honte refoulée qui faisaient surface ? Très certainement, car jamais la voix de son père n'avait autant resonné dans son esprit.

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Subitement, il se leva d'un bond. Il le savait, tout ceci n'était qu'un mauvais rêve, ce n'était que son inconscient qui tentait de lui dicter sa morale. Pourquoi utilisait-elle son père ? Peut-être parce que ce dernier n'était justement jamais parvenu à l'empêcher de faire certaines choses. Toujours est-il que dans cette réalité, ses yeux mirent plus de temps à s'habituer à la lumière intense des néons. Aucun clignotement de la part de ceux-ci, de parfaits éclairages.
Lorsqu'il reprit ses esprits, le jeune homme constata l'ampleur des dégats. Non pas ceux qui avaient ravagé la pièce, car celle-ci était impeccable, mais ceux que ses opposants avaient laissé sur lui en guise de leçon. Ses deux mains bandées ne pouvaient retenir l'écoulement perpetuel de son sang. Il se souvenait à présent. Alexis, le Prince des Ténèbres en était la cause. Sa maîtrise excellente de ses pouvoirs avait permi de créer à partir de rien des pics d'ombre qui étaient parvenus à lui transperçer chaque main. Son dos lui faisait mal, sa tête également, il était en bien sale état et le rétablissement serait difficile.
L'agent ne savait toujours pas où il pouvait bien être retenu. Il avait voulu que les pions soient inversés, son voeu semblait s'être exauçé et le voici à son tour prisonnier. Ironie du sort, il était à présent le détenu, et il se devait d'écouter attentivement, il était en bas de l'échelle qui définissait chaque compagnie.

La pièce aux murs blancs dans laquelle il était prisonnier paraissait tout de même plus chaleureuse que les cellules froides et grises du Level 5. Au centre où il se trouvait était disposé un lit, et quelques chaises bordaient les coins. L'ambiance qui se dégageait de cette pièce n'était tout de même pas agréable. Cette sensation d'être prisonnier de son propre esprit ne cessait de l'envahir. Peut-être était-ce cela, il était bloqué dans ses pensées pour une durée indeterminée ?

Le son familier d'un code d'entrée lui ôta cette idée farfelue.
Toujours sous le choc, il n'arrivait pas à se souvenir de certains détails, il n'arrivait pas à assembler certaines pièces du puzzle. Les pièces étaient les bonnes, mais aucune combinaison de semblait fonctionner. Lachant prise, il soupira et s'allongea sur le lit, le blanc éclatant du plafond s'étalant le long de sa rétine. Il ne voyait que du blanc... las, il ferma les yeux afin de chasser cette couleur qu'il adorait tant, mais qu'à cet instant il aimerait oublier.

Peu à peu ses souvenirs finiraient par recouvrir sa mémoire... à moins que quelqu'un ne l'aide dans sa tâche.

[dure dure la reprise --']

L'ironie. Mot tres difficile a expliquer. Tout le monde sait ce qu'il signifie, tout le monde l'utilise de temps a autre dans les conversations quotidiennes, mais lorsque l'on demande a quelqu'un d'expliquer en quelques phrases ce qu'est l'ironie, on entend souvent par la suite un long silence gené suivi de "Mhmmm... Comment dire?..."

Rick en était justement a cette pensée alors qu'il observait un virus encore inconnu de la société a l'aide d'un microscope fierement identifié par le logo de la Compagnie Pinehearst. Portant la blouse blanche du stéréotype scientifique moyen, les cheveux gominés vers l'arriere, le jeune bostonien semblait avoir trouvé un metier respectable et stable, digne de ses compétences. Mais la stabilité était justement la plus grande carrence qu'il éprouvait a ce moment. Il venait de détruire lachement sa relation amoureuse avec Sky et quitter son ancien emploi sur un coup de tete. Mais l'instabilité sociale n'était pas le plus grand mal, infime partie du probleme face au retour de sa folie. Pinehearst lui permettait d'etre aussi sociopathe, dangereux et meurtrier que l'ancien Rick avait toujours souhaité, tant qu'il faisait joujou avecf des virus et qu'il partait en mission lorsque l'on lui demandait. Baneson leva le regard. 16h45. Une journée de travail de terminée! Il pouvait donc allez se divertir. L'américain moyen aurait embarqué dans son véhicule, passé une bonne heure dans les bouchons de circulation, rentré dans son petit chez-lui, ouvert une bonne biere froide en écoutant les flash info et les pointages des matchs de la veille. Mais Rick était bien plus qu'un américain moyen. Il était supérieur, autant dans ses capacités physiques et mentales. Il était un homme nouveau et puissant, libéré des contraintes sociales et des normes pré-établies. Et par dessus tout, Rick voulait s'amuser avec un connaissance jusque la oublié: Billy.

L'ex-agent Summers roupillait gentiment dans sa nouvelle demeure, une cellule tres confortable du grand sous-sol carceral. Apres avoir passé toutes les étapes de sécurité, Baneson arriva finalement devant la porte impecablement blanche qu'était celle du détenu. Une porte completement lisse, avec une surface sensible représentant un clavier chiffré. Rapidement, Rick piannota le code qui devait faire une dizaine de chiffres sans ordres précis. Le cisaillement de ses personnalités lui permettait de se défaire quelques handicapes de mémoire tel que la mémorisation numérique. Les indications "Code accepted. Welcome Mr. Baneson." s'inscriverent d'un vert malade a la surface du clavier et, sans bruit, la porte coulissa vers la droite, laissant le chemin libre.

La piece était blanche, sans imperfection, sans tache. La perfection absolue, seulement gachée par le rouge contrastant du sang de Billy. L'impureté de, ce rogue venait détruire l'unité de la salle, et cette simple pensée enleva toute trace de bonne humeur de l'esprit de Baneson. Il était impur, sale. Mais rapidement, il fut obligé de reprendre joie. Billy était a sa merci la plus totale. Il n'y avait plus de regle, sauf celles dictées par Rick. La porte se referma derriere lui.

- Alors, Billy, on fait un petit somme? Encore épuisé par ta défaite? Défaite, c'est poli je trouve. Tu t'es fais massacrer je crois. Oui, ça serait plus approprié! Un vrai massacre, sanglant et rapide. Mais tu es vivant. Toujours aussi faible, débarassé temporairement de tes pouvoirs, mais bien vivant! Et tu sais pourquoi? Mhmmm? Tu sais pourquoi tu peux encore respirer, penser, vivre?

Rick s'approchait du lit central ou reposait Billy a chacun de ses mots, tournant autours de sa proie. Du moins, si on pouvait qualifier Billy de proie, car pour l'instant, c'était plus un corps inerte. Lorsqu'il ne fut plus qu'a un metre de distance, il s'agenouilla pour etre a la meme hauteur que Billy. Il le regardait dans les yeux, et un éclat d'excitation absolue regnait dans les iris de jade de l'agent de Pinehearst.

- Laisse moi te raffraichir la mémoire alors. Tu as survécu grace a Moi! Si si, j'te jure! Je n'ai eu qu'a dire quelques mots et pouf! te voila sain et sauf, bien vivant, avec un acces cinq étoiles dans cette merveilleuse cellule pour le reste de tes jours! C'est pas magnifique ça?

Le visage de Rick exprimait une joie intense, mais cachait mal un certain dédain envers la loque a qui il s'adressait. Il voulait une réaction! Il voulait des paroles, de l'action!