• Première rencontre : salle des archives [PV Heaven] •

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« Le principal est que personne, homme ou femme, ne se trouve sans un gardien, placé au-dessus de lui, et que personne ne s'habitue à agir de sa propre initiative, au sérieux ou pour rire. »

Platon

Rachel s’était réveillée doucement ce matin, comme tous les matins. Elle n’avait jamais eu de réveil, ou du moins, elle n’avait jamais de sa vie régler l’alarme pour sortir de ses songes. Léon avait toujours été là pour la réveiller tendrement. Mais comme chaque matin, elle savait que cette journée allait être routinière, qu’il ne se passerait rien de spécial. Elle ferait son travail en refaisant le monde dans sa tête ou en réfléchissant à voix haute, mais c’était tout. C’était tout comme tous les jours. Elle passait sa vie à faire ça. Il en avait toujours été ainsi. Quand est-ce que le monde changerait ? D’ailleurs il n’y avait pas qu’au boulot qu’elle se ressassait les mêmes pensées secondes après secondes. Dès qu’elle sortait de son lit, se frottant les yeux en se dirigeant vers la salle de bain, elle se fixait dans le miroir et se posait cette même question : « quand est ce que le monde changerait ? » Elle se disait parfois qu’elle devrait peut être faire quelque chose. Si ça se trouvait, elle était la seule sur le globe à se poser cette question. Non. Ca serait étonnant. Mais il fallait qu’à croire qu’en cette époque troublée, tapoter sur une épaule ne suffisait plus pour se faire écouter : il fallait monter sur un bureau ou un comptoir et tirer un coup de feu vers le plafond.

Léon tentait souvent de la rassurer en lui disant que les choses finiraient bien par changer, que le monde ne pouvait pas rester éternellement comme ça, ou il finirait par s’autodétruire. Avec à force d’observer les gens en suivant Rachel partout, il se dit finalement que le monde préférerait surement se suicider plutôt que d’essayer de se reconstruire. Comme Rome il y a des siècles de cela, le monde avait besoin d’être incendié pour être reconstruit. Et lorsqu’une partie de New York explosa, il crut comme Rachel que le monde de la reconstruction était enfin venu. Mais non. Visiblement tirer un coup de feu en l’air d’un air menaçant alors que l’on est debout sur un comptoir ne suffisait plus. Aujourd’hui il fallait de la destruction. Tant que ce n’était que des menaces, le monde ne bouge pas. Mais lorsqu’il y a destruction, il se met à courir dans tout les sens et ceux qui ont le plus de sang froids prennent des décisions pour faire bouger les choses. Mais c’est déjà trop tard. Ils bougent juste pour avoir bonne conscience, mais le mal est déjà fait.

Il la regarda sortir de la douche dont les portes vitrées étaient embuées et dégoulinantes, observant avec admiration le tatouage dans son dos. Il l’avait toujours vu dans ses moments les plus intimes et cela ne l’avait jamais gêné. Elle n’avait jamais rougie, elle ne lui avait jamais de tourner les yeux. Rien. Il la trouvait vraiment très belle. Jamais il n’avait vu une femme aussi belle. Mais de toute évidence il n’avait jamais vu une autre femme comme il avait vu Rachel… Parfois il se demandait comment serait les choses s’il avait été humain… Peut être ne l’aurait-il jamais remarqué comme les autres personne du monde. Si. C’est obligé. D’ailleurs, comme se faisait-il que personne ne la remarquait jamais ? Pour Léon c’était une chose inconcevable, car parfois il se demandait qui d’entre lui et elle ressemblait le plus à un ange. Ou si c’était vraiment lui l’ange, alors Rachel ne pouvait être qu’une déesse. Assis sur le lit, Léon observait la jeune femme en sous vêtements, debout devant son armoire choisissant une tenue.

-Quoi ? soupira Rachel sans se retourner, sentant un regard pesant sur elle.
-Rien, répondit Léon simplement en riant. Peut être devrais-tu mettre l’ensemble que tu as acheté samedi…

Rachel soupira et mit la main sur un ensemble couleur ivoire, comprenant un haut et une jupe en soie, assez léger mais pas trop ample, quoi qu’un peu plus large au niveau de la poitrine, faisant un décolté, non pas plongeant mais tout de même séduisant, et au niveau des jambes, bien que restant assez serré au niveau des hanches et des cuisses.

-Comment je suis ? demanda-t-elle en se regardant dans la glace.
-Superbe, dit Léon en observant une fois de plus cette manie qu’elle a de se mettre sur la pointe des pieds lorsqu’elle se regarde dans un miroir.

Rachel eu un petit rire. Elle prit son sac à main en cuir couleur chocolat, enfila ses chaussures à talon assortie à sa tenue, puis sortie de l’appartement en le fermant à clé. Une fois en bas de la rue, elle héla un taxi qui s’arrêta immédiatement. Une fois à l’intérieur, elle indiqua directement au chauffeur l’adresse de son travail. Une fois de plus, elle n’avait pas très envie d’y aller. Faire quelque chose juste pour satisfaire les autres alors qu’on ne se satisfait pas soi même… Non. Elle n’aimait pas ça. Non pas par égoïsme, mais simplement parce qu’elle trouvait ça complètement idiot. D’un autre côté, son travail était assez tranquille. Personne ne venait jamais la dérangée. Elle sortit un petit miroir de son sac et donna un peu de volume à ses cheveux châtains qui ondulaient avec la longueur. Elle en profita pour se maquiller rapidement également.

Lorsqu’elle descendit du taxi, le soleil brillait déjà alors qu’il était encore assez tôt. Ce beau temps la fit soupirer. En entrant dans le bâtiment où était inscrit à l’entrée Pinehearst, elle se dirigea immédiatement vers la cafétéria : elle n’avait pas pris de petit déjeuner, et une voix ne manquait pas de le lui rappeler. Puis elle prit l’ascenseur : elle devait aller tout en bas.

-Franchement, ça ne t’ennui pas d’aller aussi profond ?
-Non, pourquoi ? demanda Rachel en se retournant vers Léon pour lui refaire le nœud de sa cravate blanche.
-Et bien parce que je te signale que ton bureau est même en dessous la morgue…
-Je sais, dit-elle simplement.

C’est vrai. Son travail semblait être le moins important de tous. Des gens n’avaient pas peur d’aller à la morgue, mais dans la salle des archives… Soit dit en pensant, la morgue était bien plus éclairée que la salle des archives… Elle était seule dans cette grande pièce. Son bureau était tout au fond, dissimulé derrière le dédale d’étagères. Il y avait aussi bien des étagères de simples dossiers, ou de cartons, mais aussi des tiroirs en fer nécessitant une clé. La seule chose qu’elle avait à faire, c’était regarder sur son PC si personne n’avait besoin d’un dossier particulier, où dans un tel cas elle devait apporter le dossier en question dans tel ou tel bureau du bâtiment. Elle avait également le cas contraire, où des dossiers venant d’être clos, elle devait les classés et les rangés. Jamais elle n’avait été curieuse de voir ce qu’il y avait dans tous ces dossiers ou ses cartons. Il n’y a qu’une fois où par maladresse, elle en laissa tomber un. Elle vit la photo d’une jeune femme, et des feuilles avec des inscriptions manuscrites d’encre noire avec parfois un tampon rouge barrant telle ou telle ligne d’une mention spéciale. Elle ne se souvenait ni du visage, ni du nom de cette jeune femme. Elle se souvient seulement qu’elle était blonde. Elle n’en avait jamais parlé à personne. A qui en aurait-elle pu parler d’ailleurs ?

Les lourdes portes de l’ascenseur s’ouvrirent.

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> Après "Trouver des gens comme elle" avec Meryem Braut
> Avant "Entre les archives et le bureau de Petrelli" avec Meryem Braut et Arthur Petrelli

Une journée de répis... Mais dans quel but ? Le remerciement après avoir trouvé un nouveau membre ? Le calme d'une journée avant une tempète ? Heaven l'ignorait maisn elle était coincée avec son jour de repos. Bien sûr, elle pouvait aller où elle voulait... mais pour quoi faire ? Alexis n'était même pas là en ce moment... Tout ce que la blonde savait, c'est qu'elle en avait plus qu'assez d'entendre Braut sonner à sa porte toutes les 5 minutes. Pour se détendre, elle avait passé les deux dernières heures à jouer du piano et à présent, elle était allongée sur son lit. Soudain, elle regarda l'heure. Il n'était que 5 heures du matin... que faire ?

Calmement, elle se releva, se dirigea vers son immense salle de bain et y prit un bonne douche. Après quoi, elle se dirigea vers son armoire et caressant quelques seconde le bois foncé, elle ouvrit alors la porte de sa garde-robe. Heaven était fière de sa pendrie : toute une pièce amménagée. Elle était un peu plus petite que sa chambre mais tout juste. Devant elle et au fond de la pièce : de grands miroirs, sur les côtés des habits à foisons tout le long. Un petit escabeau à roulette lui permettait d'atteindre les étagèrent très hautes au dessus des habits où étaient rangé une infinitée de sac différents. Et en bas, dans des tiroirs, logeait dans centaines de pairs de chaussures. tout du haute couture, assurément. Heaven avait toujours eu un goût très prononcé pour la mode et les belles choses. Après avoir choisit sa tenue, elle regarda dans un miroir avec un sourire. Elle portait un haut pailleté, avec une jupe brune. Par dessus, elle y avait ajoutée une veste longue, noire et cintrée. Se penchant vers les tiroirs, elle en resortit des bottes Chanel brunes qui étaient des cuissardes à talons aiguilles. Montant sur son escabeau, elle attrapa son sac vert à mailles. Resortant avec élégance de sa pendrie, elle se dirigea ensuite vers sa coiffeuse qui comportait un nombre étonant de tiroirs. Dans les tiroirs du premier étage : maquillage. ceux du deuxième : bijoux et ceux du troisième : accesoires. Elle en sortit du deuxièmes plusieurs colliers en or fin. Elle accompagna ceci de boucles d'oreilles en or. Enfin, elle se maquilla et se coiffa en laissant ses cheveux brushingés et raide vagabonder autour d'elle. Elle se regarda une nouvelle fois dans le miroir et ce qu'elle y vit lui plu :

Spoiler:

Enfin, elle sortit calmement de son appartement et sortit du bâtiment des logement. La journée s'annoncée bien. Un beau soleil montait déjà rapidement et le ciel était dégagé. Une brise fraiche souleva quelques instants les cheveux blonds de la jeune femme. C'était vraiment agréable. Puis elle arriva devant le bâtiment principal, tira la lourde porte de verre et entra dans le local. Voguant à travers le bâtiment principal, elle se demanda bien où elle pourrait aller. Observant le tableau des employés, elle y remarqua une jeune femme qui y retint sion attention. Elle était archiviste et se prénomait Rachel Sole. Elle semblait ailleurs, elle sembalit se foutre de tout ce qui se passait autour d'elle. Elle avait beaucoup entendu parler d'elle auprès des employés et des agents. Beaucoup la trouvait étrange et peu sympathique. Certains la soupsonner même de souffrir de schkyzophrénie car elle parlait toute seule. Vérifiant l'heure, Heaven remarqua qu'il n'était pas encore l'heure aux employés de prendre leur travail. Avec un petit sourire, elle décida d'aller rendre visite à cette Rachel pour voir qui elle était réellement. Descendant plus bas que terre, elle attendit que l'ascenceur ouvre ses portes. Une fois ceci fait, elle attendit calmement l'heure d'arriver de la jeune femme. Heavy n'eut pas à attendre longtemps. Enfin, Sole arriva à destination. Les deux femmes se regardèrent mutuellement et l'analyse put commencer.

Elle ne souffrait d'aucun trouble psychologique ou du comportement. Non. Elle avait juste un pouvoir, un don très interessant. La jeune femme possèdait un ange gardien. Elle semblait l'avoir depuis toute petite. C'était son seul ami ici bas, le seul sur qui elle pouvait compter et qui pouvait la comprendre. Heaven avait aussi connu ça il y avait quelques temps... mais Mery n'était qu'une amie imaginaire et non pas un ange gardien. Elle était partie avec l'âge. Enfin, Heaven interrompit son analyse, afin de laisser un peu de surprise et se présenta.

Bonjour mademoiselle Sole. Je m'apelle Heaven Cook et je suis agente et chercheuse dans cette company. Je souhaite également bonjour à votre ami. Je ne peux malheureusement pas le voir, mais comme une amie chère à mon coeur m'as dit un jour :" Je ne le vois peut-être pas, mais si pour vous il existe, et qu'il vous rend heureuse c'est l'important ! C'est votre ami et je le respecte !" Je ne suis pas là, pour un dossier mais pour faire votre connaissance... J'aime connaître de nouvelles personnes même si ce n'est pas trop votre cas, je me trompe ? Pour vous, la vie et les êtres humains sont comme un immense bac à sable. Chacun de nous est un grain de sable et nous sommes tous identiques n'est-ce pas ?

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Les lourdes portes de l’ascenseur s’ouvrirent avec un tout petit « ding » en guise de sonnerie. La salle d’archives était la même que chaque jour. Entièrement noire jusqu’au moment où Rachel Sole relève l’interrupteur à droite de l’ascenseur grâce à son index. Que la lumière soit, et la lumière fut. La lumière de cette salle changeait tout le contexte. Il suffisait d’une simple lumière pour qu’un monde change. A l’étage au dessus, à la morgue, il y était impossible d’y croiser une ombre tellement qu’il y avait de lumières éclatantes de partout. Et malgré toute cette lumière, l’endroit y semblait froid. Alors qu’ici, dans cette salle sans fenêtre, cette salle dont la seule porte était une sortie de secours menant à un dédalle de couloirs et une jungle d’escaliers, la lumière dégagée par les petites ampoules avait une douce couleur ambrée. Avec toutes ces étagères, l’endroit ressemblait sensiblement à une bibliothèque. Mais ce n’en était pas une. Ce n’était qu’une impasse, un trou un rat. Au moins, la jeune femme y était tranquille. Personne ne venait jamais la déranger.

Du moins c’est ce qu’elle croyait, car à peine avait-elle mis un pied hors de l’ascenseur, qu’elle remarqua immédiatement que quelque chose avait changé dans la salle : il y avait quelqu’un à part elle. En effet, juste devant l’ascenseur qui diffusait une lumière blanche qui ne s’accordait pas avec le reste de la pièce, Rachel était tombé nez à nez avec une jeune femme. Cette dernière était blonde aux cheveux longs et faisait à peu près sa taille. Elle était jolie. Très jolie même. Plus jolie qu’elle ? Peut être… Ce qui était sûr, c’est qu’elle était mieux vêtue que Rachel. Un meilleur job ? Un héritage ? Non, surement la première solution. En faite, en y réfléchissant, il n’était pas vraiment compliqué d’avoir un meilleur emploi que la jeune Sole.

Léon se mit à tourner autour de la jeune inconnue, flottant légèrement au dessus du sol, afin de l’inspecter sous toutes les coutures, de haut en bas, de gauche à droite, recto verso. Il n’avait pas besoin de préciser à Rachel qu’il la trouvait assez jolie. Elle devait le savoir dors et déjà. Mais pour l’ange gardien, celle qu’il protégeait à chaque instant restait la plus belle, depuis toujours, et à jamais.

Quoi qu’il en soit il ne remarqua rien de suspect. Il le précisa à voix haute, mais Rachel ne broncha pas. Elle devait rester de marbre comme si elles étaient réellement toutes les deux. Léon savait qu’elle ne pouvait répondre dans une telle situation, qu’elle ne pouvait pas cligner de l’œil ou ne serait-ce que prendre le risque de bouger une oreille ; pourtant il ne pouvait s’empêcher de faire des commentaires. D’ailleurs, ces commentaires formulés souvent comme des questions ou des pensées volantes, montraient bien qu’il doutait. Ces doutes expliquaient la légère teinte grise que venait de prendre ses cheveux, ses yeux, son costume et sa cravate.

-C’est étrange… D’habitude quand on veut te demander quelque chose, tu reçois un message sur ton ordinateur. Personne ne veut jamais descendre ici. Il n’y a rien ici… Ou du moins il n’y a rien qui puisse intéresser le monde. Ici ce ne sont que des archives. Les archives n’intéressent personne. Ce ne sont que des choses du passé.

Il avait raison. Cette jeune femme avait l’air d’être sans danger, pourtant sa simple présence cachait quelque chose. Sa simple présence devait forcément cacher quelque chose. Quelque chose de surement plus complexe. Rachel était invisible aux yeux du monde, alors pourquoi venait-on la voir ? Non… Ce n’était pas Rachel l’important. Elle aurait pu penser qu’elle venait de se faire remarquer et qu’elle devait alors s’attendre à un bizutage, mais non… On ne remarquait pas Rachel. Cette jeune femme était forcément là pour les archives.

Mais lorsque celle-ci ouvrit la bouche, elle mit clairement fin aux divagations de l’esprit de la jeune archiviste. Léon se mit près de Rachel pour bien suivre le discours de l’inconnue qui était véritablement très riche en révélations. Quoi que révélations était peut être un bien grand mot étant donnée que cette Heaven Cook parlait de la jeune femme comme si… Enfaite, rien que de voir quelqu’un parler à Rachel était déjà assez extraordinaire, mais elle semblait autant dans la tête que Léon. Ce qui était tout bonnement inimaginable. D’ailleurs, elle parlant du protecteur. Personne ne connaissait sa présence et il était impossible de la connaître. Alors qui était-elle ? Ce devait être un rêve, ou un cauchemar. Alors que Rachel comme Léon étaient suspendus aux lèvres de l’inconnue, la brunette croisa les bras et en profita pour se pincer. Non, visiblement elle ne rêvait pas. Elle se mit à se mordre les lèvres : même résultat. Et fini par arriver le coup de grâce. En effet, cette agent de la compagnie pour qui Rachel travaillait également, n’était là d’après ce qu’elle disait, que pour faire simplement connaissance. La guillotine eue du mal à passer, comme coincer dans un os au moment où elle fit référence au bac à sable. Une image que l’antisociale utilisait souvent pour décrire le monde. Ce ne pouvait être une caméra caché, un canular, une blague – même très mauvaise – car il était évident que cette inconnue savait des choses que personne ne pouvait savoir.

Pourtant, Léon ne pouvait pas laisser la tranquillité de Rachel être atteinte aussi facilement. Il fallait qu’il réagisse. Alors après un instant de silence, il glissa ses doigts fins et froids sous son haut afin de lui chatouiller les côtés.

Rachel ne put alors s’empêcher d’exploser de rire. Elle rigola franchement pendant presque toute une minute. Elle en pleurait presque. Puis elle finit par se calmer et commença à se diriger vers son bureau au fond de la salle, en se faufilant entre les étagères, essuyant ses yeux humides. A son bureau, elle posa son sac sur la chaise à roulettes, puis elle tapa rapidement sur son ordinateur « Heaven Cook » et en un instant elle sut quelle rangée, quelle étagère, quel carton contenait la vie de l’inconnue.

Elle revint rapidement vers la blonde, le café qu’elle avait pris à la cafétéria à la main. Elle but une gorgé du liquide aussi chaud que noir. Du sucre. Elle avait oublié de le sucrer. Qu’est ce qu’il était fort ! Il aurait dû rajouter également du lait. Tant pis. Elle allait le boire ainsi, et c’était tout. Une autre gorgé.

-Vous êtes certaine que ça va ? Ou si c’est une blague… Je dois avouer qu’elle est aussi comique qu’inattendue…

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La jeune femme semblait sur ses gardes et complétement abasourdis. Heaven comprenait parfaitement sa réaction. Il était vrai d'entendre une parfaite inconnue parler d'ami imaginaire et de redécrire mot pour mot nos propres pensées était toujours assez génant et étrange. La blondinette le savait parfaitement et elle adorait ce jeu. Quoi de plus amusant de tout savoir d'une personne qui en cache le plus possible ? Absolument hilarant. D'ailleurs Rachel ne tarda pas à éclater de rire. Rire jusqu'à en pleurer. Puis elle passa devant Heaven et se mit à son ordinateur. Heaven ne la regardait pas mais elle entendait le bruit du clavier. L'agente savait déjà ce que faisait la brunette : elle cherchait son dossier. Après tout, rien de plus normal. Il sembalit qu'Heav' avait pris une longueur d'avance et s'il était désagréable que quelqu'un connaissent tout de soi, on essayer toujours de se défendre en faisant de même.

Après tout, le pouvoir d'Heavy était dangereux... Certes, elle ne tuait pas d'un seul regard, certes, elle ne lençait pas d'inombrables maladies dans le corps de quelqu'un, certes, elle ne pouvait faire mal rien qu'en touchant une personne, l'aveugler avec une puissante lumière ou au contraire avec les plus sombres ténèbres... mais elle pouvait connaître tout de vous en un seul regard. Elle savait qui vous étiez, connaissait votre passé, votre don, anticipait vos besoins et plus encore. La meilleure arme contre un ennemi était la surprise et le secret. Mais quand cette ennemi savait absolument tout de vous... comment le surprendre ? Oui. La connaissance et le savoir était l'une des armes les plus dangereuse et une arme que tout le monde voulait avoir.

Rachel réapparut devant elle avec son café infecte. Elle en but deux gorgée avant de lui parler enfin. Elle lui demandait si elle se sentait bien ou si c'était une blague... Ce fut au tour d'Heaven de rire. cette Rachel était complétement destabillisée. Heavy lui sourit et reprit la parole.

Oui, je vais très bien, merci de vous en soucier et non, ce n'est pas un blague. Enfin, voyons, mademoiselle Sole. Ne faîtes pas comme si vous étiez étonnée de ce que je vous raconte ! Vous savez parfaitement que j'ai raison. Vous êtes comme nous. Vous avez un pouvoir, un don. Le votre, il vous épaule chaque jour. Un ange gardien en quelque sorte. Vous seule pouvez le voir et l'entendre. C'est interessant. Vous ne devez jamais vous sentir seule... Un pouvoir rare, tout comme le mien. C'est d'ailleurs pour cela qu'il en est "aussi comique qu'inatendu". Je possède une intelligence surhumaine. Je peux connaître tout de vous rien qu'en vous regardant. Ce qui explique beaucoup de chose. Vous savez, vous n'êtes pas obligé de chercher mon dossier dans vous archives pour en savoir autant que moi à votre sujet. Il suffit de me poser les questions, je suis là pour y répondre ! Au fait, tant que j'y pense...

Elle fouilla dans son sac quelques secondes avant d'en ressortir une petite bouteille de lait et une boite de sucre :

J'imagine bien à quel point il est compliquer de travailler ici. Presque personne ne vous rend visite, c'est très peu lumineux et c'est très loin sous terre. Même la morgue est au dessus de vous. Alors il suffit que vous ayez oublier votre sucre ou votre lait comme ce matin et vous voila à boire un café infecte. J'espère que cette petite bouteille et cette petite boite allègeront ce genre de problème. Je vous l'ai dit, je ne vous veux aucun mal, juste apprendre à vous connaître ! Et je ne pense pas que vous ayez énormément de chose à faire ces temps-ci...

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Le monde est étrange. Très étrange même. Il nourrit visiblement une paranoïa constante qui semble trop souvent injustifiée. Le monde est un bac à sable, mais il suffit que l’un des grains de sable soit argenté plutôt que doré, et c’est celui-là que l’on remarque. Pas parce qu’il a une demi-cervelle en plus que les autres pouvant ainsi faire sa supériorité, mais simplement parce qu’il est différent. Il a un couleur différente et à cause de cela, il se fera lapider toute sa vie, alors qu’il n’a jamais choisi cette couleur. Il ne peut qu’assumer son triste sort, ou bien mourir avant que les autres ne s’en charge. La vie est cruelle. Rachel est ce grain de sable argenté. En tout cas, c’est l’impression à cet instant.

En effet, quelques minutes plutôt, elle faisait tout pour faire comme tout le monde. Elle faisait tout pour être homogène comme du yaourt, au lieu d’être le petit lait qu’on enlève parce qu’il répugne. Pour la jeune femme, de son point de vue aussi subjectif soit-il, elle n’a jamais été si différente. Elle s’en ai rendu compte que parce que le monde la traitait en individu différent de la masse. Mais elle qui a toujours été ainsi, elle ne s’est pas dit un beau matin « je suis différente », comme une femme enceinte ou séropositive pourrait le dire en découvrant la vérité, fatale ou non. Il y a des faits qui font en sorte que l’on devienne différent des autres, qu’on les choisisse ou non. Mais Rachel, non seulement elle n’a pas choisi, mais elle est née ainsi. Elle est née exclue. C’est tout juste si le gynécologue à la naissance n’avait pas oublié de lui donner une petite tape pour son premier cri en disant « Ah, oui, c’est vrai ! J’allais l’oublier ».

Alors étant donné qu’elle sentait que quelque chose clochait, l’exclue s’est dit qu’elle allait devoir faire semblant de faire comme les autres, pour justement ne plus être exclue. Elle voulait juste avoir une vie normale bien qu’elle ne se sentait pas anormale. Paradoxale ?
La vie est aussi étrange que le monde. C’est comme un calcul indescriptible de causes et d’effets avec des formules de sentiments et pleins de probabilités inévaluables. En fait quand on y réfléchie, tout est possible, qu’on maîtrise les choses ou non. Et de ce fait, on peut vraiment se demander si les choses sont maîtrisées ou si ce n’est qu’une illusion. Ainsi Rachel croyait maîtriser son « taux de normalitude » en faisant croire au monde qu’elle était comme lui, en retour ce monde croyait maîtriser Rachel. Mais visiblement, aucun ne maîtrisait l’autre. Ce n’était que deux entités qui n’ont jamais été sur la même longueur d’ondes, mais qui ont essayé, ou fait semblant d’essayer. Mais de toute évidence, ça partait d’une bonne intention, d’une idée d’harmonie.

Et maintenant que grâce à une mystérieuse blonde tout volait en éclat, qu’allait bien pouvoir faire cette pauvre Rachel, ce petit grain de sable argenté ? Elle allait surement être mise en dehors du bac parmi les gravillons. On ne la retrouvera jamais. Ou si c’est le cas, elle sera le grain de sable qu’on aura tenté mainte et mainte fois de remettre dans le bac en l’attrapant entre le pouce et l’index, mais les doigts étant trop gros, c’est l’abandon. Elle se retrouve donc seule au milieu de gros cailloux qui vont l’ignorer complètement et qui marcheront sur son cadavre sans s’en rendre compte.

Toutes ses péripéties sablées auraient pu faire mourir Rachel au moins cinq fois. Pourquoi ne pas mettre fin à cette grosse farce tout de suite alors ? Parce que parmi les probabilités inévaluables, il y a celle que ce grain de sable argenté rencontre un second grain de sable argenté. Ou même cuivré voir même couleur jais, peu importe. Mais cette probabilité fait que tout ce qui a pu se passer pour le grain de sable argenté seul, ne compte plus. L’histoire est réécrite. On se met à chercher d’autres grains de sable semblables. On se rend compte que tous ces grains de sable qui se sentaient seuls, ne le sont plus. Le monde est toujours aussi étrange, mais il reprend de l’intérêt. S’il y a d’autres grains de sables argentés, c’est que le premier n’avait de raisons de se sentir aussi différent. Mais il l’ignorait, bien sûr.

C’est alors qu’on se rend compte que la vie n’est pas si mal faite que ça. Le grain de sable argenté qui pensait que sa vie allait voler en éclat, rencontre un grain de sable couleur diamant. En effet, les révélations de cette poussière lumineuse furent bien enseignantes pour la jeune Sole, bien que ce qu’elle disait sonnait un peu faux. Pas faux dans le sens hypocrite, mais plutôt dans le sens irréel. En fait, ça sonnait comme une série de science-fiction dont les dialogues sont mal doublés et dont le jeu d’acteur est totalement ringard. Pour l’inconnue, Rachel avait un pouvoir. Un pouvoir… Généralement ce mot était facilement assimilable à un sentiment de supériorité, mais là… Léon ne lui permettait pas de se sentir supérieur. Il lui permettait de se sentir vivante.

Quoi qu’il en soit, la blondinette continuait de parler. Elle parlait beaucoup. Trop, c’était encore à voire, car ce qu’elle disait était pour la plupart des choses intéressantes, mais son débit de parole commençait à agacer Rachel, d’autant plus qu’elle semblait toujours avoir une longueur d’avance sur la jeune archiviste, faisant ainsi naître chez cette dernière, un sentiment d’infériorité. C’était vraiment comme si elle était dans sa tête. Elle connaissait des choses impossible à savoir, elle avait deviné que Rachel avait été vérifié l’existence d’un dossier sur elle, elle savait ce que la brunette pensait de son boulot, et elle avait même du lait et du sucre pour le café. Bien qu’elle ait connaissance de chose que seule Rachel savait, tout ceci ne semblait vraiment qu’un canular, d’autant plus que l’excuse de juste vouloir connaître quelqu’un semblait vraiment bidon. D’ailleurs, elle semblait déjà connaître Rachel… et d’une manière qui parraissait de plus en plus louche.

Rachel ne put s’empêcher d’exploser :

-Vous m’espionnez ou quoi ? Et qu’entendez-vous par… « nous » ?

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La brunette perdait de plus en plus de sang froid, quelque chose de bien amusant. C'était fou de voir à quel point les gens rêvait de leur intimité. Il rêvait de touhcer le monde, de l'avoir entre leur mains pour la plupart mais refusait qu'on en sache plus sur eux. Rachel ne rêvait peut-être pas de ça et l'ambition était une vision bien étrangère de son caractère mais quoi de plus effrayant d'être une fille invisible pour tous à qui on lance une poursuite de projecteur subitement. Sole n'était autre qu'une intermitante du spectacle. Elle travaillait juste dans le secret, aidant les étoiles à arriver au sommet de la galaxie. Jamais personne ne s'était soucié d'elle alors pourquoi une actrice venait le faire aujourd'hui ?

Pour être franche, Heaven voulait réellement connaître un peu plus de la femme. Elle n'était pas obligée de parler pour cela mais mieux valait qu'elle reste dans le champ de vision de la blonde afin de se renseigner sur ses faits et gestes. Elle s'ennuyait terriblement et entre rester cloîtrée dans sa chambre en attendant que Meryem Braut vienne l'énerver avec ses questions inutiles ou aller à l'encontre de personne qui n'en n'avait pas du tout envie, le choix était vite fait.

Rachel Sole n'avait vraiment pas conscience d'où elle était et quel prestige cela représentait. Pour elle, elle bossait et c'était tout. Elle entrait à Pinehearst le matin, en resortait le soir et pas beaucoup plus avancée de surcroît. Mais pour ceci, elle ne devait s'en prendre qu'à elle. Tellement persuadée qu'elle était l'unique grain de sable argenté de ce vaste monde, elle s'était renfermé dans un espèce de narcissisme tout à fait désobligeant. Son seul ami ici bas était un ange gardien qu'elle seule pouvait voir. Comment pouvait-on rester passive à tout ce qui se passait ? Elle travaillait au sein d'une companie qui changerait bientôt le monde ! Comment faisait-elle à ne rien voir, bon sang ! Pinehearst était la chance inespérée de pouvoir s'épanouïr sur tous les plans possible. Elle n'était qu'une enfant gâtée devant un gateau au chocolat. Elle le semblait ordinaire, comme tous les autres gâteaux sans comprendre réellement qui celui-ci changerait considérablement sa vie si elle essayait de le goûter.

Heaven ne savait strictement pas pourquoi elle continuait à rester auprès de cette femme. Habituellement, elle aurait déjà tourné les talons à la recherche de quelqu'un de bien plus interessant mais Rachel était particulière. Elle ne comprenait pas l'ampleur de la situation et la jeune Cook s'était en tête de lui faire comprendre pour qui elle travaillait et quel était réellement son rôle. Les paroles de l'archiviste firent apparaître un sourire moqueur quand elle parla d'espionnage mais il s'effaca rapidement au contact de sa question stupide.

Et qu’entendez-vous par… « nous » ? Et qu’entendez-vous par… « nous » ?
Et qu’entendez-vous par… « nous » ? Cette question resonna en écho dans l'esprit de la blondinette. Mon dieu... à quoi lui servait son ange gardien s'il ne la mettait même pas au courant des choses les plus importantes ? Pour la première fois depuis son arrivée, elle redevint elle-même. Ses paroles étaient froides et elle n'avait plus de sourire. Seuls ses yeux la dévisageait d'une manière des plus féroces. Une femme à vous glacer le sang en quelque sorte. Elle prononça enfin de nouvelles paroles. Bien que son ton était froid, il lui était naturel, elle ne montrait pas non plus que Heaven était en colère, non, juste normale. Dans son état normal. Elle était redevenue sérieuse et calculatrice même si elle n'avait jamais trop quitté ces deux options.

Mademoiselle Sole... Par pitié dîtes-moi que vous le faîtes exprès. Vous êtes vraiment au courant de rien ? Bien sûr que non je ne vous espionne pas ! Quel interêt ? Vous croyez sincèrement que je suis le genre à faire de l'espionnage sur des membres d'une entreprise dans laquelle je vis et je travaille ? Je suis une agente pas une fouineuse envieuse de ragots. Je vous l'ai dit, mon don me permet d'en connaître bien plus sur vous qu'un ingrat paparazzi. Ce que j'entend par nous ? Vous ne vous renseignez donc jamais sur vos collègues ? Nous ! Ceux de Pinehearst et encore d'autre dans le monde entier ! Des humains, comme vous et moi mais possèdant des dons particuliers. Vous vous êtes sans doute vite rendu compte qu'il n'y avait pas 3000 enfants qui était capable d'avoir un ange gardien auprès de lui ? Nous sommes spéciales, des victimes de l'évolution. Pendant que vous parlez avec votre ami, d'autres se baladent en traversant les ombres, font connaître les pires douleurs rien qu'en touchant quelqu'un, glacent des objets et des humains, connaissent tout sur vous rien qu'en vous regardant. Des dons, mademoiselle Sole, des dons ! Voila pour quoi travaille cette entreprise et voila ce que j'entend par « nous » !

Le silence revint enfin dans le bureau. Pas une seule fois Heaven s'était énervée. Elle avait parlé avec calme. A présent, elle dévisageait la personne en face d'elle, bloquant son pouvoir momentanément afin de ne pas cacher la magnifique surprise de la réaction de Rachel. Parfois, son pouvoir était des plus amusants et mais il présentait des inconvénients comme pour tous. Son inconvénient majeur était de ne plus jamais être étonné des autres et ne plus pouvoir leur donner leur confiance. Celui de Rachel était de sans aucun doute qu'il la coupait du monde extérieur et l'enfermait dans une bulle hermétique qui l'abrutissait terriblement, lui faisant louper des informations capitales sur le monde.

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